Où acheter selon son budget
Transcription
Où acheter selon son budget
Strasbourg par quartiers et sa périphérie Où acheter selon son budget Quartiers chics et populaires sont confrontés à la même situation : les acheteurs reviennent, mais, malgré la diminution de l’offre, négocient au plus près, orientant les prix à la baisse Valeurs sûres CENTRE HISTORIQUE Photos : Philippe Sautier/Sipa Ancien : 2 200-4 500 €/m2 Entre les bras de l’Ill, les vendeurs comptent sur l’effet coup de cœur. Mais, proposés trop chers, leurs biens ne sont pas visités. Un triplex de 105 m2 à côté de la cathédrale, initialement affiché 4 115 euros/m2, a été baissé à 3 883 euros/m2 et n’a toujours pas trouvé preneur. Le prix des transactions varie entre 2 800 et 3 500 euros/m2, jusqu’à 4 500 euros/m2 lorsque les prestations sont exceptionnelles. « Les acquéLa Petite-France reurs accordent de l’importance aux aménagements intérieurs et examinent les diagnostics avec attention », confie un professionnel du quartier. Le prix des appartements moyens, même bien situés, pique du nez : sur la place de l’Homme-de-Fer, un 3-pièces des années 1960 s’est vendu 2 500 euros/m2. Ses prestations étant vieillissantes, il est resté plus d’un an à l’affiche. Dans le quartier de la Petite-France, les façades à colombages font partie d’un décor de carte postale. Sans travaux et bien rénovés, les appartements anciens se négocient entre 3 000 et 3 500 euros/m2, voire au-delà pour les petites surfaces. ☛ Ronald Rooke, immunologiste « Mon rêve pour ma retraite serait d’habiter une maison avec une serre chauffée, dans laquelle je ferais pousser des plantes tropicales ! En attendant, je me contente d’un appartement… Séparé, j’avais trouvé un premier bien qui me plaisait, mais, le temps de faire le point, il était vendu. Alors, quand une nouvelle occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité : un 5-pièces sur 95 m2 au sud d’Illkirch, près du canal, était à vendre 200 000 euros. Je n’ai pas négocié. J’avais déjà visité beaucoup de biens et celui-ci était au prix. » DR UNE AFFAIRE PRÈS DU CANAL ● III Spécial immobilier européennes. Le gros du marché oscille entre 2 800 et 3 000 euros/m2, et les écarts se creusent selon les prestations. Rue Charles-de-Foucault, un appartement au dernier étage d’une belle résidence des années 1980 avec terrasses et garage a été vendu 3 800 euros/m2. Dans la même rue, un 3-pièces, au rez-de-chaussée d’une copropriété correcte mais vaste, a été négocié 2 200 euros/m2. L’ancien quartier maraîcher dispose de maisons construites par des marchands de bois et de charbon, hier modestes mais aujourd’hui rénovées dans le respect de la tradition alsacienne. Le ticket d’entrée descend rarement en dessous de 350 000 euros. Les transactions se situent entre 380 000 et 550 000 euros. Même les micromarchés se sont assagis, comme celui des maisons de bois de la cité des Chasseurs, construite en 1947. Ses 4 et 5-pièces sont estimés entre 300 000 et 375 000 euros. A l’Orangerie, la demande de locations est forte CONTADES, ORANGERIE Ancien : 2 100-3 400 €/m2 Neuf : 3 800-4 200 €/m2 Le personnel permanent des institutions européennes apprécie les appartements et les hôtels wilhelmiens des abords de la place de la République et du parc de l’Orangerie. Le marché locatif est soutenu, autour de 12 à 13 euros/m2 pour les petites surfaces, et la demande est constante pour les grands appartements entre 1 500 et 2 000 euros par mois. A l’achat, les prix ont été légèrement revus à la baisse, de 2 8002 900 euros/m2 à 2 600-2 700 euros/m2. Les maisons sont rares. « La dernière fois que nous en avons eu une à vendre, cela a tourné au pugilat entre plusieurs acheteurs », se souvient Jean-Pierre Moreau, directeur de l’Immobilière des Contades. En face du parc, les appartements des résidences récentes du Bon Pasteur oscillent entre 3 000 et 3 500 euros/m2. A la location, ils sont affichés entre 11 et 18 euros/m2 s’ils ont un attrait particulier, comme une jolie vue sur le lac. LA ROBERTSAU Ancien : 2 200-3 800 €/m2 « Quand les clients traditionnels de l’Orangerie et de l’hypercentre ne trouvent pas ce qu’ils recherchent dans ces quartiers, ils n’hésitent plus à venir à la Robertsau », affirme Hervé Durand, de HRD Immobilier. Le secteur figure désormais parmi les plus cotés de la ville. Essentiellement constituée de résidences construites depuis 1960, l’offre correspond aux aspirations du moment : des prestations de qualité et une atmosphère de village. Son autre point fort : la proximité de la forêt, du parc du château de Pourtalès mais aussi des institutions DR UNE MAISON À KILSTETT La Robertsau, l’un des coins les plus cotés de la ville ESPLANADE, ETOILE Ancien : 1 400-2 500 €/m2 Si les étudiants sortent plutôt dans l’extrême centre et les cafés de la Krutenau, ils habitent partout dans la ville. D’après une étude récente de l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges), 30% d’entre eux vivent chez leurs parents, et le Crous en accueille 5 000, dans des surfaces de 9 m2 loués 150 euros par mois. Le marché des chambres d’étudiants a donc de beaux jours devant lui. Beaucoup se trouvent dans le quartier de l’Esplanade, à proximité de la cité universitaire Paul-Appell. Desservi par les lignes C et E de tramway, le quartier a été aménagé dans les années 1960 par l’architecte et urbaniste Gustave Stoskopf. Dominés par les grands immeubles, ses nombreux appartements se vendent entre 1 400 et 2 500 euros/m2 (80 000 euros au plus pour 20 à 25 m2), et, selon le réseau Foncia, le budget moyen pour un studio dans le privé se situe autour de 450 euros par mois, contre 650 euros pour un 2-pièces. A partir de ce niveau de prix, la colocation s’avère économique, mais l’offre est mince. Elle devrait s’étoffer avec le manque de candidats solvables (revenus et garanties) pour des loyers de grands appartements. Caroline Tugend, technicienne qualité, et Chris Caridi, intermittent du spectacle « Avec un budget maximal de 220 000 euros, nous savions que nous ne trouverions pas la maison qui nous plairait sans nous éloigner de Strasbourg. Notre quête nous a menés jusqu’à Kilstett, juste au nord de la CUS, où une maison alsacienne des années 1930 était à vendre 125 000 euros sur 5ares de terrain, avec de colossaux travaux de rénovation à entreprendre. Mais nous sommes certains d’avoir fait le bon choix. Si nos estimations sont bonnes, nous aurons dans quelques années une maison de 250 mètres carrés habitables qui ne nous aura pas coûté plus de 250 000 euros. » L’Esplanade, un quartier étudiant IV ● LE NOUVEL OBSERVATEUR En vogue d’Immobilier Tradition Alsace. Près de la commerçante route du Polygone, les appartements sont négociés entre 2 000 et 2 300 euros/m2, selon l’état. Proche du tram, un studio de 23 m2 dans une résidence de plus de vingt ans a été acheté 51 000 euros par un investisseur. Sur le front du Neudorf, où sont désormais situés la Cité de la Musique et de la Danse, la Cité des Sciences, la médiathèque André-Malraux et un grand centre commercial, de nouvelles opérations de logements se poursuivent. Elles constituent une part importante de l’offre strasbourgeoise, avec l’écoquartier du Danube. On y trouve par exemple une opération de 79 appartements réalisés par Bouygues Immobilier, avec des 3-pièces entre 173 000 et 212 000 euros. A la Meinau, où se côtoient immeubles HLM fraîchement réhabilités de la Canardière et lotissements résidentiels, les appartements se vendent autour de 2 100 euros/m2 et les maisons bourgeoises des années 1950 sont affichées entre 300 000 et 600 000 euros. Près de la rue du Ganzau, une maison pour trois familles de 110 m2 par niveau, sur un terrain de 10 ares, a été vendue 650 000 euros. Le nouveau propriétaire habitera dans l’un des appartements et louera les autres entre 700 et 850 euros/m2 hors charges. DR Yvon Kaag, employé chez France Télécom « Propriétaires depuis une vingtaine d’années d’un appartement à la Cité nucléaire, dans le quartier de Cronenbourg, nous voulions acheter une maison. Pour en faire construire une, étant donné la pression foncière, nous aurions dû nous éloigner à 40 ou 50 km de Strasbourg. Nous avons donc sauté sur l’occasion et acheté une construction des années 1950 à 260 000 euros, frais de notaire et d’agence inclus. Le coût des travaux était sous-estimé, mais nous pensons avoir fait le bon choix. Un ami a acheté un bien du même type avec un terrain légèrement plus petit, pour 60 000 euros de plus. » DR UNE CONSTRUCTION ANNÉES 1950 En hausse LE NEUHOF Les maisons de Saint-Antoine, prisées des bobos Ancien : 2 000-2 600 €/m2 Neuf : 2 400-2 800 €/m2 La communauté turque a précédé le mouvement, soulagée de dénicher des maisons pour trois familles, accessibles en face des cités du nordest du quartier. Les barres insalubres ont disparu avec le programme de rénovation urbain entrepris en 2005, et les bobos leur ont emboîté le pas. Autour de l’allée Reuss et dans quelques rues de la cité-jardin du Stockfeld, ils rachètent des maisons 1930 ou 1950 non rénovées à des personnes âgées. « Les appréhensions s’atténuent, mais, avec la crise, un appartement très mal situé au rez-de-chaussée ou un bien vraiment atypique et cher sont compliqués à vendre », confie Valérie ☛ CRONENBOURG LE NEUDORF, LA MEINAU Ancien : 1 880-3 090 €/m2 Neuf : 2 900-3 800 €/m2 Avec l’arrivée du tramway, de nouveaux habitants ont investi ce faubourg populaire pour en faire un quartier en vogue. Les blocs de la rue Jean-Jaurès et de l’avenue Aristide-Briand sont tombés, et l’esprit de village est entretenu autour de la place du marché et de la Scala, salle de cinéma reconvertie en salle de spectacles et brasserie. « Il faudrait que le prix des appartements baisse de 30% pour que les transactions reprennent à un rythme normal », estime néanmoins Christophe Wendling, Du neuf allée Jacqueline-Auriol NEUHOF, FUTUR NEUDORF ? Benjamin Gillet, pâtissier « Pour beaucoup de Strasbourgeois, le Neuhof, c’est la cité. Moi, j’y suis venu par hasard, parce que c’était légèrement moins cher qu’ailleurs (2 500 euros/m2 pour ce 2-pièces en bon état, avec garage et balcon, dans une résidence des années 1970) et très pratique : j’ai les avantages de la ville sans les inconvénients. Pas d’embouteillages, mais la proximité de l’autoroute, des petits commerces et des grandes surfaces, des écoles, de la poste et du tram. A moyen terme, on l’assimilera au Neudorf. » DR Ancien : 1 650-2 650 €/m2 Neuf : 2 400-3 050 €/m2 Dans le vieux Cronenbourg, aujourd’hui desservi par le tramway, les bobos ont donné un coup de jeune aux anciennes maisons de brasseurs et de cheminots. « Ils trouvent ici une maison pour le prix d’un 4-pièces dans le centre », assure Christian Weibel, de Century 21 Weibel. Une maison de 128 m2 avec quelques travaux s’est vendue 245 000 euros en deux semaines. Les prix ont néanmoins baissé. « Des travaux de mise aux normes sont souvent nécessaires, dans ces maisons vendues par des retraités », poursuit Christian Weibel. Le bassin d’emplois de l’Espace européen attire aussi des candidats. Ils trouvent à Saint-Antoine ou dans le quartier des Cèdres de petits immeubles dont les appartements se vendent entre 1 600 et 1 800 euros/m2. En 2012, les premiers logements de l’écoquartier des Brasseries seront livrés. L’ancienne friche de 3,6 hectares devrait accueillir 1 300 habitants dans 450 logements. ●V Spécial immobilier Boos, directrice de l’agence Century 21 Etoile. Ces derniers mois, une maison 1950 de 142 m2 (avec 4 chambres), en bon état, a été achetée 310 000 euros avec 4 ares de terrain. Une autre, un 5-pièces de 120 m2 rue du Pivert, n’a pas dépassé 210 000 euros, car elle était mitoyenne. Les copropriétés se renouvellent progressivement. Beaucoup datent des années 1980, et les dernières ventes oscillent entre 2 000 et 2 500 euros/m2. Mille logements neufs sont programmés dans le secteur. Rue de la Lisière, plusieurs résidences sont en cours de livraison, à partir de 250 000 euros pour un 5-pièces. En périphérie ments. Le prix du foncier, de plus en plus rare, s’est envolé, entre 25 000 et 28 000 euros l’are. Jeunes et seniors se retrouvent en revanche sur certains secteurs, l’Illiade par exemple, quartier récent d’Illkirch, bien doté en commerces et en services, où l’extension de la ligne E de tramway est à l’étude. Le ticket d’entrée des premières reventes se situe autour de 2 400 euros/m2. Un attique de 112 m2 avec une terrasse de 97 m2 et un garage double y a été vendu en une semaine, au prix de 310 000 euros, à un couple de retraités. Légèrement plus accessibles, les appartements du quartier Albert-Schweitzer, au sud de la ville, se négocient 2 300 à 2 500 euros/m2. Mais il faut disposer d’une voiture. MITTELHAUSBERGEN, OBERHAUSBERGEN, NIEDERHAUSBERGEN ILLKIRCH Ancien : 2 200-2 800 €/m2 L’Iliade, un quartier qui plaît aux seniors et aux jeunes Les personnes âgées finissent par quitter les maisons du Sud strasbourgeois, trop pesantes à entretenir. Elles font alors le bonheur des quadras qui y trouvent des espaces satisfaisants près d’importants bassins d’emplois. Dans le vieux Illkirch, ceux-ci consacrent 230 000 à 330 000 euros à l’achat de maisons traditionnelles alsaciennes des années 1930 ou 1940 et de bungalows de plain-pied des années 1970. A Plobscheim, Eschau, Fegersheim et Lipsheim, les occasions sont plus nombreuses, comme ce pavillon de 135 m2 sur un terrain de 6 ares, acheté 260 000 euros avec quelques travaux à prévoir. De gros corps de ferme sont vendus entre 400 000 et 500 000 euros, avec des dépendances convertibles en loge- Ancien : 2000-2 500 €/m2 Neuf : 2 900-3 300 €/m2 La construction de villas modernes, l’apparition de nouveaux quartiers et de centres d’activités ont encore accru l’intérêt des Strasbourgeois pour les portes du Kochersberg. Ici, peu de locataires et de primoaccédants, mais des amateurs de vastes étendues, d’architecture traditionnelle et de balades à vélo à dix minutes du centre-ville. Avec des travaux à prévoir, les 4 et 5-pièces se vendent à partir de 180 000 euros, mais la plupart des transactions se situent entre 280 000 et 600 000 euros, voire au-delà pour les belles constructions des collines. Dans ce secteur recherché, les ventes, complètement bloquées en 2009, ont repris doucement. « Les biens sans défaut se vendent encore au prix, mais les négociations débouchent sur des baisses de 10% sur les maisons et de 15% sur les appartements », confie Christian Weibel, de Century 21 Immobilière Weibel. Un 4-5-pièces de 103 m2 affiché 260 000 euros a été vendu 242 000 euros à Mittelhausbergen. Un 3pièces de 84 m2 en bordure de la forêt de Niederhausbergen mis en vente 198 000 euros a été négocié à 183 000 euros. Dans la commune voisine de Vendenheim, où les lotissements pavillonnaires se sont multipliés, l’écoquartier des Portes-du-Kochersberg, qui comptera 30% de locatif social et 20% de logements en accession sociale, annonce de nouvelles occasions pour les jeunes familles, les personnes âgées et les revenus modestes. Pas moins de 320 logements sont prévus, livrables à partir de la fin 2012. V. R. Eva Muller, architecte, et Franck Oliva, dessinateur d’outillage « Mieux vaut un grand appartement à la Robertsau qu’un plus petit au centre-ville (à dix minutes à vélo). Pour notre premier achat commun, nous voulions un peu d’espace, une vue dégagée. L’appartement que nous avons acheté, un 3-pièces de 78 m2 lumineux, avait été refait à neuf avec goût. Il était à vendre 220 000 euros. Le vendeur était pressé, il a donc accepté une offre à 192 000 euros. Nous avons pu financer l’opération grâce à quelques économies personnelles et à l’aide de nos parents. » VI ● LE NOUVEL OBSERVATEUR DR DE L’ESPACE À LA ROBERTSAU Pour un côté campagne… Mittelhausbergen