Avril 2012 ADO St Agne Nouvelles acquisions

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Avril 2012 ADO St Agne Nouvelles acquisions
Nouveautés Lecture Ado
AVRIL 2012
BD, ROMANS GRAPHIQUES, MANGAS
Médiathèque de l’IUFM Midi-Pyrénées, Toulouse-St Agne
Références
Intérêt générique et/ou thématique, intérêt narratif et/ou graphique, extraits,
distingués et mentionnés lorsque cela mérite de l’être
OUVRAGES CRITIQUES
ALARY Viviane et CORRADO Danielle.
Mythe et bande dessinée. ClermontFerrand : Presses universitaires BlaisePascal, 2007, « Littératures »
ALARY Viviane et MITAINE Benoît.
Lignes de front : Bande dessinée et
totalitarisme. Chêne-Bourg (Suisse) :
Georg, 20121, « L’Équinoxe »
ALARY Viviane et CHABROL-GAGNE
Nelly (dir.). L’album : Le parti-pris des
images.
Clermont-Ferrand :
Presses
universitaires
Blaise-Pascal,
2012,
« Littératures »
La quatrième de couverture indique : Abordant des productions venues d'Asie, d'Amérique et d'Europe,
cet ouvrage se propose d'aborder la bande dessinée en tant que lieu de réinterprétation de mythes
fondateurs, mais aussi de création de figures au statut de mythes modernes. Outil de propagande, puissant
objet de communication, ou bien facteur de construction des identités nationales ou communautaires, la
bande dessinée, par son statut de medium de la « contre-culture », transpose, déforme, subvertit le
discours mythique dominant qu'elle a largement contribué à véhiculer et ouvre ainsi la voie aux discours
critiques.
Recueil qui regroupe les conférences du colloque de Cerisy des 8, 9 et 10 juin 2010. L’ouvrage s’attache
au traitement de la guerre et du totalitarisme dans la bande dessinée. L’analyse des courants graphiques,
des tendances esthétiques et idéologiques, distingue aires géographiques concernées (Afghanistan,
Allemagne, Espagne, États-Unis, France, Irak, Italie, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Vietnam), périodes
historiques couvertes (le 20e siècle et le début du 21e siècle) et auteurs (Tardi, Hergé, Joe Sacco,
Emmanuel Guibert, Carlos Giménez, Milton Caniff, Felipe H. Cava, etc.).
L’ouvrage s’attache tout d’abord à lever l’ambiguïté terminologique du mot « album », à souligner la
dimension subjective de l’image et la complexité des relations qu’elle entretient avec le texte, ainsi qu’à
rappeler les liens entre l’album pour enfants et la bande dessinée (les histoires en estampes de Rodolphe
Töpffer, Bécassine, Les Pieds nickelés) ; le propos se centre ensuite sur l’album contemporain, en Europe
et dans le monde, et, enfin sur les limites de l’album et sa proximité avec le livre d’artiste, lorsque la page
se transforme en matériau esthétique ou se « dématérialise ».
1
BÉTAN, Julien.
Alan Moore : tisser l’invisible. Lyon : Les
Moutons électriques, 2010
CHABROL GAGNE, Nelly.
Filles d’albums : Les représentations du
féminin dans l’album. Le Puy-en-Velay :
Atelier du poisson soluble, 2011
COLIN, Mariella.
Les enfants de Mussolini : littérature,
livres, lectures d'enfance et de jeunesse
sous le fascisme : de la Grande Guerre à
la chute du régime. Caen : Presses
universitaires de Caen, 2010, « Cahiers de
Transalpina »
Cet ouvrage collectif comporte une biographie d’Alan Moore, des entretiens et des témoignages variés, et
explore les nombreuses dimensions de l’œuvre de ce scénariste et écrivain, essentiellement connu pour
son interprétation volontiers iconoclaste des comics.
Cet essai dénonce avec vigueur le sexisme présent dans les albums contemporains, ainsi que les
stéréotypes qui figent dans les rôles imposés par la domination masculine les personnages féminins de la
littérature pour la jeunesse.
Cette étude met en rapport la littérature enfantine avec le projet anthropologique élaboré par le régime
fasciste italien, qui entend étroitement contrôler toutes les formes de production destinées à la jeunesse –
aussi bien les manuels scolaires, que les ouvrages de fiction et la presse – et, ainsi favoriser l’émergence
d’un « homme nouveau ». L’ouvrage distingue quatre périodes : 1914-1923, celle de la propagande de
masse au service d’une « cause nationale » ; 1925-1929, lorsque la dictature de Mussolini se met en
place ; 1930-1935, où une « culture fasciste de masse » est imposée au secteur de l’édition ; 1935-1943, où
toutes les formes d’encadrement de la jeunesse sont investies par le régime fasciste. Cela permet
d’appréhender à la fois le processus d’endoctrinement de la jeunesse par le biais de la fiction littéraire,
ainsi que le contexte idéologique qui sous-tend la production littéraire de cette époque.
GABILLIET Jean-Paul et BAETENS Jan. Cette revue pluridisciplinaire est consacrée à l’étude de la littérature, de l’art ou de l’image fantastique. Ce
Otrante n°13 : Fantastique et bande numéro rend compte de la diversité du fantastique dans la bande dessinée, depuis la « littérature en
dessinée. Paris : Kimé, 2003
estampes » de Töpffer (1830) et les mondes oniriques de « Little Nemo in Slumberland » de Winsor
McCay (1905) jusqu’aux œuvres contemporaines (Schuiten, Comès, Trondheim), en passant par la bande
dessinée franco-belge (Jacobs).
GHOSN, Joseph.
L’auteur use du vocable tant galvaudé de « roman graphique » afin de discriminer, comme mentionné
Romans graphiques : 101 propositions de dans l’introduction, des œuvres sélectionnées « pour […] une esthétique forte, un propos singulier, faisant
lecture des années soixante à deux mille. surgir à chaque fois la voix d’un auteur, jamais celle d’un faiseur ou d’un copiste » et de proposer une
Marseille : Mots et le reste, 2009
bibliothèque idéale. Cette sélection débute par une œuvre emblématique, « La ballade de la mer salée »
d’Hugo Pratt (1967), où apparaît pour la première fois le personnage de Corto Maltese. De nombreux
titres, des années 1990 à 2000, témoignent ensuite de la créativité des auteurs de bande dessinée durant
cette période, dont de nombreux auteurs américains (Chris Ware, Daniel Clowes, Charles Burns, Dash
Shaw), japonais (Osamu Tezuka, Kazuo Umezu, Shigeru Mizuki), français (Lewis Trondheim, DupuyBerbérian, Blutch, David B., Jean-Christophe Menu, Joann Sfar, Emmanuel Guibert, Winschluss, Marjane
Satrapi).
2
MENU, Jean-Christophe.
La thèse de doctorat, soutenue par l’auteur en 2011, emprunte la notion de « double » à Antonin Artaud, et
La bande dessinée et son double. Paris : engage une réflexion critique à propos de la bande dessinée, basée sur sa production personnelle et son
L’Association, 2011
expérience éditoriale, en tant que fondateur de L’Association ; il souligne les dérives mercantiles d’une
production peu apte à renouveler le médium, à l’inverse de démarches plus innovantes ou radicales, telles
que l’OuBaPo (Ouvroir de Bandes Dessinée Potentielle).
PEETERS, Benoît.
Cet essai se concentre sur l’un des albums emblématiques des « Aventures de Tintin » : Les Bijoux de la
Lire Tintin : Les bijoux ravis. Bruxelles : Castafiore. L’auteur analyse avec minutie chaque planche, afin d’en dévoiler les mécanismes narratifs.
Les
Impressions
nouvelles, 2007, D’autres albums sont évoqués, pour leurs liens avec les romans de Jules Verne et Agatha Christie, ainsi
« Réflexions faites »
qu’avec le cinéma d’Alfred Hitchcock. Un long entretien de l'auteur avec Hergé clôture cet essai.
SMOLDEREN, Thierry.
Cet essai présente un panorama de l’image humoristique en Angleterre, en France, en Allemagne et aux
Naissances de la bande dessinée : de États-Unis, mettant en exergue l’apport de William Hogarth, au 18e siècle. À partir de cette période, se
William Hogarth à Winsor McCay. constitue, selon l’auteur, « un véritable continuum. [En effet] du rébus au roman en estampes [de] Töpffer,
Bruxelles : Les Impressions nouvelles, de la caricature politique à l’illustration romanesque, du feuilleton dessiné aux “macédoines” thématiques,
2009
les illustrateurs professionnels travaillant pour le livre et la presse au 19e siècle prennent un malin plaisir à
générer des formes hybrides et à ne laisser aucun genre intermédiaire inexploré. » Au lieu de considérer
ces productions comme des ébauches qui porteraient en germes les formes plus abouties de la bande
dessinée contemporaine, l’auteur s’attache à les présenter comme des expériences dynamiques et
novatrices. Les dessinateurs, recourant fréquemment au pastiche ou à l’emprunt, à l’instar de ce que
pratiquent certains auteurs contemporains, tels Chris Ware.
SPIEGELMANN, Art.
L’ouvrage, élaboré à partir d’entretiens enregistrés avec Art Spiegelman, aborde la genèse de l’œuvre
MetaMaus : Un nouveau regard sur majeure de l’auteur, « Maus : un survivant raconte » (Prix Pulitzer 1992). Un DVD, qui comprend la
Maus, un classique des temps modernes. version numérisée du roman graphique, des archives sonores (témoignage du père de l’auteur), des
Paris : Flammarion, 2012, « littérature documents historiques, ainsi que des croquis et des extraits de carnets personnels, accompagnent
étrangère »
l’ouvrage. Art Spiegelman rend explicite son projet de restitution et de reconstruction d’une mémoire
individuelle – celle de son père, rescapé des camps d’extermination nazis –, tout en rendant compte, grâce
aux spécificités de la bande dessinée, d’une histoire collective – celle des Juifs et de la Shoah. L’auteur
expose également les raisons qui l’ont conduit à représenter les Juifs sous les traits de souris, et, surtout,
analyse le processus créatif, au travers de multiples exemples de planches qu’il commente.
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BD, ROMANS GRAPHIQUES, classés par ordre alphabétique d’éditeurs
La Boîte à Bulles
Sciences visions, 2011
Casterman
CATEL et BOCQUET José-Louis.
Olympe de Gouges, 2012, « Écritures »
Recueil de six nouvelles qui matérialisent la rencontre de chercheurs ou universitaires et de scénaristes et
dessinateurs, ces derniers ayant pour contrainte de rendre compte d’un domaine scientifique (archéologie,
nanotechnologie, astronomie, mycologie, neurosciences) sous la forme de huit planches en bande
dessinée.
Ce roman graphique retrace (de sa naissance à Montauban en 1748, à son exécution en 1993) la
biographie de Marie Gouze – Olympe de Gouges –, figure féministe et femme de lettres, proche des
Girondins, guillotinée pendant la Terreur, notamment célèbre pour ses prises de positions en faveur des
droits civils et politiques des femmes, et l’abolition de l’esclavage. Une biographie romancée mais très
documentée.
Une brève biographie du personnage, ainsi que des esquisses (Paris au 18e siècle, décors et architecture)
sont disponibles sur le site de Jean-Louis Bocquet, http://joselouisbocquet.com/?p=208.
Dupuis
CAUVIN, Raoul et SALVÉRIUS, Louis. Premier album de la série, inspirée par le western (les films de John Ford et de Raoul Walsh, en
Un chariot dans l’Ouest, « Les Tuniques particulier) et le personnage de Lucky Luke, dessiné par Morris ; sont mis en scène les déboires de soldats
bleues » n°1
américains, casernés dans un fort isolé. Dans ce premier récit, le thème de la guerre de Sécession n’est pas
abordé et le point de vue privilégié est celui des « Nordistes ». Par ailleurs, l’empathie à l’égard des
Indiens est bien marquée. Le paradoxe étant que les soldats et les Indiens sont, ici, contraints de faire
cause commune (le sauvetage d’un chariot de munitions). Louis Salvérius, premier dessinateur de la série,
adopte un trait rond (personnages à gros nez), caractéristique de la bande dessinée humoristique belge.
CAUVIN, Raoul et LAMBIL, Willy.
Willy Lambil, remplace Louis Salvérius, premier dessinateur de la série qui met en scène les déboires de
Les déserteurs, « Les Tuniques bleues » soldats américains, casernés dans un fort isolé. Les personnages secondaires sont sacrifiés au profit d’un
n°5
duo comique formé par des personnages aux convictions et aux comportements antagonistes : le sergent
Chesterfield – archétype du soldat héroïque – et le caporal Blutch – parfait tire-au-flanc. Tout deux sont
ici confrontés à un capitaine borné et sadique auquel est confié le commandement du fort. Le dessin de
Willy Lambil adopte les codes de la bande dessinée humoristique belge (les personnages à gros nez), tout
en soignant particulièrement les points de vue, les angles et l’alternance des plans, dans la représentation
des scènes de bataille entre la patrouille de soldats et les Indiens.
4
PEDROSA, Cyril.
Portugal, 2011, « Aire Libre »
Urban Comics
MOORE Alan et GIBBONS Dave.
Watchmen, 2012, « DC essentiels »
Un roman graphique d’inspiration autobiographique, où l’auteur évoque son pays natal, le Portugal, à la
faveur d’un voyage entrepris par un personnage en quête de ses racines. Le dessin, subtilement aquarellé,
s’accorde à l’atmosphère tendre et nostalgique de cette évocation.
Publiée à partir de 1986, cette œuvre, considérée comme un « monument de la bande dessinée »,
scénarisée par Alan Moore et dessiné par Dave Gibbons, narre les aventures de super-héros, désormais
marginalisés, dans une Amérique livrée à la violence et à la corruption. Tout à la fois vision
démystificatrice et caustique des personnages emblématiques des comics et virulente critique de la société
américaine.
ROMANS
Actes Sud Junior (Arles)
PARKKOLA, Seita.
Une dernière chance, 2011, « Ado »
Anacharsis (Toulouse)
ONGARO, Alberto.
L’énigme Ségonzac, 2011, « Fictions »
Albin Michel
GERMAIN, Sylvie.
Magnus, 2005
Roman de science-fiction, traduit du finnois. Dystopie. « Pépite du roman ado européen » au Salon du
livre de Montreuil, en 2011. La narrateur, un Adolescent récalcitrant, prénommé Viima, est envoyé dans
un centre de « redressement » au règlement extrêmement répressif, où règnent endoctrinement, délation et
brimades. Le jeune garçon fait cependant la connaissance d’une ancienne élève, adolescente passionnée de
skate-board, qui, en sa compagnie, va tenter de découvrir ce que dissimule cet établissement.
Un récit d’aventure dans la tradition du roman de cape et d’épée, inspiré par l’œuvre d’Alexandre Dumas.
À partir d’un tableau, un portrait de groupe daté du 18e siècle et découvert dans une mansarde parisienne,
le narrateur dote les personnages d’une identité, tisse des liens entre eux et relate les aventures endiablées
de Philippe Ségonzac, fils d’un célèbre maître d’arme, victime d’un complot dont il va s’efforcer de
démêler les fils.
Prix Goncourt des lycéens en 2005. Ce roman se présente sous la forme d’un puzzle (séquences narratives,
poèmes, extraits de romans), à l’image de la mémoire fragmentaire du personnage principal. Ce dernier,
amnésique depuis l’âge de cinq ans, cherche à découvrir ce que dissimule la « légende » familiale dont sa
mère l’a abreuvé pendant toute son enfance, alors que la défaite de l’Allemagne nazie, en 1945, et la fuite
du père en Amérique latine, commence à sérieusement ébranler ses certitudes.
5
Bragelonne
PEVEL, Pierre.
Ce roman de cape et d’épée mêle les caractéristiques du roman d’aventure et celles de la fantasy, en
Les larmes du cardinal : L’intégrale de la hommage au roman d’Alexandre Dumas, « Les Trois Mousquetaires ». De fins bretteurs sont enrôlés par
trilogie, 2011
le cardinal de Richelieu, afin de protéger la France et le roi de la menace qu’incarnent des dragons
maléfiques et leurs sbires, au service de la cour d’Espagne. Les péripéties s’enchaînent à un rythme
effréné, sans que cela nuise à la complexité de l’intrigue, ni au portrait psychologique des personnages.
École des Loisirs
VALENTINE, Jenny.
Lorsque Sam s’installe dans ce vieil immeuble décrépit de Georgia Street, à Londres, sa seule ambition est
La fourmilière, 2011, « Médium »
de se fondre dans la multitude anonyme et d’oublier ce qui l’a poussé à fuguer. Pourtant, grâce à une
vieille dame, qui entend créer des liens entre tous les locataires, Sam va, peu à peu, se laisser apprivoiser
et s’ouvrir. Il se prend d’amitié pour Bohemia, une petite fille âgée de dix ans, abandonnée par une mère
droguée et alcoolique, et découvre les vertus de l’entraide dans cette micro société de déclassés et de
marginaux. La narration fait alterner les voix de Sam et de Bohemia, dans une langue oralisée qui confère
toute sa spontanéité au propos.
Ed. de l’Olivier
DESARTHE, Agnès.
La mort d’un jeune homme, victime d’un accident de moto, plonge ses proches et ses amis dans la stupeur
Dans la nuit brune, 2010
et le chagrin, mais permet d’exhumer bien des secrets jusqu’alors enfouis. Ainsi Jérôme, son ex-futur
beau-père, confronté à ses propres doutes et échecs, traverse-t-il une profonde crise identitaire. Enfant,
abandonné dans les bois, ce dernier fut, en effet, recueilli par un couple de paysans et demeure, depuis
lors, dans l’ignorance de ses origines. Marchant, pendant des heures, dans la forêt, en quête de sa mémoire
perdue et d’un apaisement, le souvenir de « la nuit brune » – celle des persécutions nazies – pourra alors
refaire surface.
OVALDÉ, Véronique.
Prix Renaudot des lycéens, en 2009. Ce roman narre le destin tragique d’une lignée de quatre femmes, sur
Ce que je sais de Vera Candida, 2009
une île imaginaire d’Amérique du Sud : Rose, prostituée puis pêcheuse, sa fille Violette, mère fantasque et
un peu trop portée sur le ratafia, sa petite-fille Vera Candida, soustraite à l’influence de sa mère et
enceinte à l’âge de quinze ans à la suite d’un viol. Ces portraits de femmes, toutes victimes d’une fatalité
qui leur impose d’enfanter seule une fille et de l’élever, offrent une vision bien sombre de la condition
féminine, sans toutefois céder au misérabilisme.
6
Gallimard
CUSSET, Catherine.
Un brillant avenir, « Folio », 2010
MARTINEZ, Carole.
Du domaine des murmures,
« Blanche »
Prix Goncourt des lycéens 2008. Au fil d’un récit qui mêle plusieurs époques, dont le personnage d’Elena
devenue Helen, constitue le pivot. Jeune roumaine ayant fui le régime autoritaire de son pays pour les
États-Unis, celle-ci ne peut s’empêcher de reproduire les comportements qui l’ont brouillée avec sa
famille ; l’amour exclusif qu’elle voue à son fils la conduit, en effet, à se heurter à une belle-fille, dont le
comportement et l’éducation la rebutent, alors que, plus jeune, elle a souffert de l’intolérance de ses
propres parents. La complexité des relations familiales, le portrait psychologique des personnages
féminins, ainsi que les conflits intergénérationnels constituent la trame principale du roman.
Prix Goncourt des lycéens 2011. La narratrice, Esclarmonde, se soustrait à la condition faite aux femmes
2011, de son temps (un Moyen Age imaginaire) ; tout d’abord en refusant de se marier, puis en obtenant de vivre
recluse, dans une cellule attenante au château de son père. Violée avant son emmurement, elle donne
naissance à un fils, ce qui, bientôt, provoque l’afflux de pèlerins qui la vénèrent comme une sainte.
Dialoguant avec d’autres recluses, la jeune fille explore, au travers d’une parole de plus en plus libre et
lyrique, un espace infini, en totale communion avec le monde et les êtres.
Gallimard Jeunesse
HEARN, Lian.
Le Clan des Otori : Le silence du
Rossignol, vol. 1, 2002
HEARN, Lian.
Le Clan des Otori : Les neiges de l’exil,
vol. 2, 2003
HEARN, Lian.
Le Clan des Otori : La clarté de la lune,
vol. 3, 2004
HEARN, Lian.
Le Clan des Otori : Le vol du héron, vol.
4, 2007
Fantasy. Les cinq tomes de cette épopée médiévale entrecroisent les portraits et les aventures des divers
personnages, dans un Japon féodal imaginaire, constitué de trois royaumes, où chaque clan intrigue afin de
s’emparer du pouvoir.
Dans le premier volume, le jeune Takeo assiste, impuissant, au massacre de sa communauté villageoise,
accusés d’abriter des « Invisibles » qui, en secret, vénèrent un dieu unique. Ces paisibles paysans, adeptes
de la non-violence, sont, en effet, persécutés et haïs par le seigneur Iida Sadamu, chef du clan des Tohan,
que nul assassin ne peut atteindre, à moins de déjouer les pièges du « parquet du rossignol ». Sauvé par le
sire Shigeru, chef du clan des Otori, l’adolescent est alors éduqué comme un guerrier. Il est bientôt le jouet
d’un destin qui lui échappe, tiraillé entre l’amour qu’il éprouve pour Kaede, une jeune femme rencontrée
dans une auberge, sa loyauté à l’égard de sire Shigeru, son désir de vengeance et des forces plus obscures
qu’il sent naître en lui.
Dans le second volume, la lutte des clans s’intensifie, de même que la persécution dont sont victimes les
« Invisibles ». Takeo, dont l’appartenance à la lignée des Otori a été établie, renonce à son héritage et
accepte, contre son gré, de recevoir l’enseignement de la « Tribu », une communauté d’assassins aux dons
surnaturels ; tandis que Kaede regagne le fief de son père et décide de lever une armée.
Dans le troisième volume, Takeo, secrètement marié à Kaede, se prépare à de nouveaux affrontements.
Selon la prophétie, la paix dans les trois royaumes ne devrait être assurée qu’au prix de cinq batailles,
7
quatre victoires et une défaite.
Dans le quatrième volume, seize ans se sont écoulés depuis la bataille qui a permis d’établir la paix. Takeo
et Kaede ont donné naissance à trois filles qui promettent d’être les dignes héritières de leurs parents. Mais
la prospérité et la paix recouvrées suscitent bientôt haine et convoitise, d’autant qu’une seconde prophétie
prédit la mort prochaine de Takeo, de la main d’un fils éduqué dans les rangs de la « Tribu ».
HEARN, Lian.
Le cinquième volume de la saga ne constitue pas la suite du précédent opus, mais aborde la genèse des
Le Clan des Otori : Le fil du destin, vol. 5, sanglants affrontements et des drames individuels qui traversent l’ensemble de la série. L’action débute,
2008
en effet, avant la naissance de Shigeru, futur père adoptif de Takeo, et narre les années d’apprentissage du
jeune garçon, alors qu’il pressent, en parcourant le pays, l’imminence de la guerre et que, par traîtrise, ses
oncles l’écartent de la direction du clan. Honteusement spolié de son héritage légitime, le jeune Shigeru,
s’emploie habilement à nouer des alliances et découvre l’existence, dans un village reculé, d’un enfant qui
pourrait appartenir à sa lignée.
NESS, Patrick.
Roman de science-fiction. Ce volume clôt la trilogie, et, comme son titre l’indique, est entièrement
Le chaos en marche : La guerre du bruit, consacré à la guerre qui oppose non plus seulement les hommes, menés par leur tyran et potentat, et les
vol. 3, 2011
femmes, guidées par une guérisseuse, mais également ces colons terriens et un peuple autochtone, certes
moins bien armé, mais dont la parfaite connaissance du terrain et le nombre sont décisifs. La description
de cette guerre coloniale se double alors d’une forme d’anthropologie imaginaire, où la culture du colonisé
est mise en exergue (traditions, mode de gouvernement, langue). Le récit qui alterne différents points de
vue, essentiellement ceux des personnages principaux – Todd et Viola – est alors marqué par l’irruption de
cette troisième voix narrative qui offre une vision beaucoup plus nuancée et critique des belligérants, y
compris de ceux qui se situent, en apparence, du côté de la résistance à l’oppression.
Gulf Stream (Nantes)
NOIREZ, Jérôme.
Un roman policier historique dans l’Amérique des années 1930, lors de la « Grande Dépression ». Un
Desolation road, « Courants Noirs », journaliste, en quête de sensationnel, parvient à s’entretenir avec une jeune fille, condamnée à mort , à la
2011
veille de son exécution. Cette dernière retrace son parcours, depuis la rencontre avec David, son
compagnon et complice, avec lequel elle s’enfuit et sème bientôt la terreur. L’intrigue paraît convenue ou
familière, tant les références abondent – « Les raisins de la colère » de John Steinbeck (1939) ou le film de
John Ford inspiré par le roman (1940) ; « Bonnie and Clyde », le film d’Arthur Penn (1967) –, toutefois
cela ne nuit nullement à cette « road story » à l’issue dramatique. Alternent la voix sobre et factuelle du
narrateur (le journaliste) qui retranscrit ses entretiens, et celle du personnage, empreinte d’oralité, ce qui
confère à ce témoignage imaginaire toute sa puissance mimétique.
8
Hachette
MARCASTEL, Jean-Luc.
Le dernier hiver : un cri d’amour qui
repousse les ténèbres, 2011, « Black
Moon »
Joie de lire
NANETTI, Angela.
Mistral, 2011, « Encrage »
Lattès
VIGAN, Delphine de.
Rien ne s’oppose à la nuit, 2011
Roman de science-fiction post-apocalyptique. Le dérèglement climatique est tel, en cette première moitié
du 21e siècle, que la Terre est plongée dans une nuit perpétuelle. Une forêt menaçante – La Malesève –,
dont les arbres ont muté et se nourrissent de sang, étend inexorablement son emprise. Pourtant, un petit
groupe se constitue à l’initiative d’un jeune homme, résolu à braver les dangers, afin de rejoindre la jeune
fille dont il est amoureux. Au cours de leur périple, les jeunes gens vont également devoir affronter
d’autres communautés humaines hostiles. Au lieu de se liguer contre le péril que constitue la forêt, les
hommes se montrent, en effet, majoritairement enclins au fanatisme et adoptent des pratiques
ségrégationnistes à l’égard des femmes et des « étrangers ». Le petit groupe offre alors une vision
alternative à cet univers chaotique et désespérant, en dépit de la part d’ombre de chacun des personnages
qui le constituent.
Sur une île imaginaire du sud de l’Italie, un jeune garçon, fils du gardien du phare, bientôt en charge du
travail de son père, s’attache à une fillette étrangère, débarquée d’un luxueux voilier. Les adolescents
grandissent, se revoient, alors qu’ils évoluent dans des univers aux valeurs antagonistes. Un roman
d’apprentissage où se dévoile toute la cruauté d’une passion amoureuse non partagée.
Dans ce roman, dont le titre est extrait d’une chanson d’Alain Bashung, « Osez Joséphine », l’auteure
collecte témoignages, photographies et documents divers, afin de retracer la vie de sa mère, décédée en
2009, et de refonder une mémoire familiale.
Pocket
PEVEL, Pierre.
Roman de fantasy sur fond de Guerre de Trente Ans, qui, au 17e siècle (1618-1648), oppose princes
La trilogie de Wielstadt : L’intégrale, calvinistes et promoteurs de la Réforme catholique, au cœur du Saint Empire romain germanique. Au sein
2011, « Pocket science-fiction, Fantasy »
de la cité imaginaire de Wielstadt, protégée par son dragon tutélaire, des forces démoniaques tentent de
s’emparer du pouvoir. Seul l’austère Chevalier Krantz, chasseur de démons et exorciste, paraît en mesure
de les combattre.
9
Rageot
FOCUS Pierre Bottero
Gilles Béhotéguy, « Pierre Bottero, écrivain de fantasy jeunesse », dans Lecture Jeune n° 131, septembre 2009, p. 21-25. Extraits
« Les trois trilogies publiées entre 2003 et 2008 – La Quête d’Ewilan ; Les Mondes d’Ewilan ; Le Pacte des Marchombes – ont imposé Pierre Bottero
comme écrivain français de fantasy pour la jeunesse. […] L’œuvre de Bottero s’inscrit dans la tradition du genre en créant un monde fictionnel
autonome qui emprunte au merveilleux des contes, aux légendes et aux mythologies de différentes cultures. […] L’ambition de [l’auteur] est de
construire un univers le plus complet possible, et le personnage d’Ellana [dans Le Pacte des Marchombres] va lui permettre d’en approfondir
l’exploration. […] Engagés à œuvrer pour le Bien mais libres de toute autorité ou tutelle, les Marchombres sont des guerriers solitaires aux dons
exceptionnels. […] [Leur] philosophie séduisante et originale relie la fantasy de Bottero à la culture et à la pensée de l’Extrême Orient. On songe
évidemment à la littérature japonaise, aux grandes épopées qui retracent la formation et la vie des shôguns [ainsi qu’à la saga de Lian Hearn, Le Clan
des Otori, située dans un Japon médiéval imaginaire]. »
« […] c’est structurellement que l’œuvre de Bottero doit le plus à Tolkien. Comme Le Seigneur des anneaux, les trilogies d’Ewilan et Le Pacte des
Marchombres ne répondent pas à la logique de la série qui privilégierait une succession d’aventures auxquelles le retour d’un personnage donnerait son
unité. Au contraire, les trois trilogies ne forment qu’un seul roman proposant au lecteur le “suivi chronologique d’une sur-intrigue au sein d’un monde
dont la perception se fait de plus en plus riche” [Anne Besson, La Fantasy, p. 93]. […] Il s’agit bien d’un projet narratif global inspiré du modèle tolkienien :
l’idée de créer un monde parfaitement cohérent et autonome, progressivement construit par une succession de textes consacrés à son exploration. […]
Enfin […] la carte […] qui ouvre chaque roman des cycles d’Ewilan et d’Ellana comme la carte de la Terre du Milieu, rappelle le lien entre géographie
et fiction. À la cartographie des mondes connus, elle emprunte un ensemble de signes conventionnels facilement interprétables ; en tant que création
artistique, elle opère un “arrêt sur image” : elle juxtapose toponymes évocateurs, joue des blancs et des lacunes, des tracés et des contours indécis qui
invitent le lecteur au voyage entre le possible et l’imaginaire mis en partage dans le récit. Œuvre “passeuse” de cultures, la fantasy de Pierre Bottero
hybride les topoï du genre hérité de Tolkien aux visuels des jeux vidéo et à l’esthétique des films d’arts martiaux. Ce métissage de nombreuses
influences […] explique sans doute son éclatant succès auprès d’un jeune public amoureux des écrans, friand d’exotisme et d’action mais aussi en
quête de sagesse et toujours capable de s’émerveiller. »
BOTTERO, Pierre.
Ce volume regroupe les trois tomes de la trilogie de fantasy : D'un monde à l'autre, Les frontières de glace
La quête d’Ewilan : L’intégrale, 2010
et L'île du destin. Alors qu’elle manque d’être renversée par un camion, une adolescente, Camille, est
projetée dans un monde parallèle : l’île de Gwendalavir, où s’affrontent des cités rivales. Débutent, pour la
jeune fille, rebaptisée Ewilan, une série d’épreuves au cours desquelles elle devra prouver l’étendue de
l’art dont elle a hérité – celui de l’imagination et du « Dessin » – et toute sa bravoure, alors que le pays
tout entier vit sous la menace de créatures maléfiques.
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BOTTERO, Pierre.
Les mondes d’Ewilan : L’intégrale, 2011
Ce volume regroupe les trois tomes de la deuxième trilogie de fantasy : La forêt des captifs, L’Œil
d’Otolep et Les tentacules du mal. Il fait suite à La Quête d’Ewilan : L’intégrale. Ces trois romans narrent
la seconde partie des aventures de la jeune Ewilan, temporairement privée du don extraordinaire qui la
caractérise, et de ses compagnons. Cette quête les conduit aux confins de leur monde, à la recherche de la
source de l’Imagination.
BOTTERO, Pierre.
Ce volume fait suite à La quête d'Ewilan et aux Mondes d'Ewilan. Cette ultime trilogie est consacrée à une
Le pacte des Marchombres : L’intégrale, figure héroïque féminine, Ellana, qui, éduquée par la guilde secrète des Marchombres, se transforme en
2012
séduisante et redoutable guerrière.
Rouergue (Rodez)
GUÉRAUD, Guillaume.
Le narrateur adolescent, Marco, découvre avec stupeur que son père s’est autrefois prêté, contre
Anka, 2012, « DoAdo Noir »
rémunération, à un mariage blanc avec une jeune Roumaine sans papiers. Le décès sordide de la jeune
femme – atteinte de tuberculose et découverte par la police sur un banc public –, l’amène à rechercher
ceux qui l’ont connue. Confronté à une misère extrême et à l’indifférence des plus nantis, l’adolescent,
révolté, découvre l’envers d’une société profondément inégalitaire et cynique, où le commerce d’être
humains est monnaie courante. La narration à la première personne est entrecoupée de brefs fragments qui
donnent à entendre la voix de la jeune femme. Volontiers cru et abrupt, dans une langue oralisée, le propos
est à la mesure de la situation décrite : insupportable.
PERCIN, Anne.
Aventures humoristiques d’un personnage d’adolescent en quête de son âme sœur. Le jeune et maladroit
Comment (bien) gérer sa love story, 2011, Maxime doit composer avec une famille haute en couleur – dont un père, militant syndicaliste acharné, et
« DoAdo »
une sœur « casse-pied » –, des copains très envahissants, sa passion pour la musique, le baccalauréat qu’il
s’agit de décrocher, un emploi de baby-sitter auprès d’un jeune autiste et une histoire d’amour naissante
avec une étudiante altermondialiste. Une distance complice est entretenue par des notes de bas de page qui
interpellent familièrement le lecteur.
Syros Jeunesse
GREVET, Yves.
Second tome d’une trilogie de science-fiction. Le narrateur, Méto, et ses compagnons sont parvenus à
Méto : L’île, vol. 2, 2010
quitter la « Maison », ce monde carcéral où ils étaient retenus prisonniers. Cependant, le monde qu’ils
découvrent paraît tout aussi brutal et dangereux. De violents conflits opposent des clans constitués
d’hommes aux mœurs primitives. Les rituels barbares et les pratiques superstitieuses maintiennent ces
hommes dans un état de dépendance et d’ignorance auquel la « Maison » ne paraît pas étrangère. Seul un
chamane, avec lequel Méto se lie d’amitié, le conforte dans sa volonté de lever le mystère de ses origines.
Ce dernier découvre que, à l’instar de nombreux enfants, il a été enlevé à ses parents et que de nombreuses
« Maisons » les retiennent captifs.
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GREVET, Yves.
Méto : Le monde, vol. 3, 2010
T. Magnier
SEDGWICK, Marcus.
Revolver, 2012, « Roman »
Troisième tome d’une trilogie de science-fiction. Capturé et accusé de traîtrise, le narrateur, Méto, est, à sa
grande surprise, enrôlé dans une unité secrète au sein de la « Maison ». Au cours des missions qui lui sont
confiées, l’adolescent découvre une planète dévastée et comprend ce qui a motivé le projet d’une vie en
autarcie, sans renoncer, toutefois, à son projet de renverser l’ordre établi.
Huis clos en Laponie, aux confins du cercle arctique, au début du 20e siècle. Dans une cabane isolée, le
jeune Sig veille le corps de son père, mort de froid dans d’étranges circonstances, alors que sa mère et sa
sœur sont parties, en quête de secours. Tandis que Sig s’interroge et ne parvient pas à expliquer le décès
de son père, un étranger survient et exige que lui soit remise la part d’un « magot » qui lui aurait été
dérobée. Encore un mystère qui déroute le jeune garçon, habitué à vivre dans le plus grand dénuement. Au
retour de sa sœur, la tension s’accroît, face à cet inconnu violent et fruste. Sig est alors en proie au
dilemme : doit-il, ou non, s’emparer du vieux revolver, dissimulé dans la cabane, et tuer l’agresseur ? Un
roman où l’introspection et les fréquentes incursions dans le passé diégétique des personnages, alternent
avec des périodes dialoguées, afin de rendre perceptible le cheminement de l’adolescent vers une
résolution non conventionnelle du problème auquel il est confronté.
Cécile Lafite, avril 2012
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