I. Pourquoi étudier les Fables de La Fontaine en classe de Sixième ?

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I. Pourquoi étudier les Fables de La Fontaine en classe de Sixième ?
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XVIIe SIÈCLE
La poésie
Nouvelle édition des Fables
LA FONTAINE
Le Corbeau et le Renard
et autres fables
(no 51 – 2,70 €)
I. Pourquoi étudier les Fables de
La Fontaine en classe de Sixième ?
L’étude de ce grand classique paraît aller de soi puisque les
Fables figurent au programme de Sixième (cycle d’adaptation)
dans les Instructions officielles 1 du ministère de l’Éducation
nationale.
Il s’agit de faire étudier des textes qui, pour certains, ont déjà
été travaillés en primaire et sont de ce fait considérés comme
« faciles ». Pourtant, le raffinement et la complexité de la langue
du XVIIe siècle, la syntaxe poétique et l’univers de référence parfois bien éloigné des préoccupations des jeunes élèves peuvent
constituer des obstacles à la compréhension des fables.
Comment, donc, rendre accessibles les œuvres de La Fontaine
en classe de Sixième ? En choisissant comme angle d’approche
le genre de la fable, c’est-à-dire ses caractéristiques formelles,
stylistiques et thématiques, son origine, sa parenté avec
d’autres genres. C’est précisément à ce titre, d’une première
1. Programme et accompagnements Français 6e, CNDP, 2006, p. 51. Arrêté du
29 mai 1996 (B.O. no 25 du 20 juin 1996), modifié par l’arrêté du 14 janvier
2002 (B.O. no 8 du 21 février 2002).
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« approche des genres 1 », que l’étude des Fables est recommandée dans le programme de Sixième. Conseillée en milieu
d’année scolaire, la séquence qui suit a l’avantage de permettre
de faire une synthèse des notions travaillées depuis le début de
l’année (maniement du schéma narratif, révision des temps du
récit, réactualisation de la maîtrise du dialogue tant à l’écrit qu’à
l’oral).
Quelles parties du programme l’étude des Fables permet-elle
de traiter ?
Elle s’inscrit naturellement dans le cadre d’une séquence de
cours consacrée à la poésie. De façon plus générale, au nombre
de ses objectifs, le programme compte l’« étude du récit » et rappelle qu’une « place importante est donnée à la réception (lire et
écouter) et à la production (dire et écrire) des textes narratifs 2 ».
L’étude des Fables répond à la double composante de cet objectif : dans cette séquence, la dimension narrative des textes est
rendue sensible par des activités de lecture détaillée et d’écoute,
ainsi que par des exercices de réécriture permettant d’insister sur
la trame narrative du récit.
Comme cela a déjà été souligné, l’étude des Fables sous
l’angle de leur composition permet de réinvestir les connaissances que les élèves ont acquises sur le schéma narratif. De
plus, les textes de l’édition étant souvent accompagnés d’une
illustration, c’est l’occasion pour le professeur de faire observer
aux élèves la « relation entre l’image et le texte 3 ».
Il s’agit aussi de « développer le plaisir d’écrire 4 », activité facilitée par l’étude des Fables qui se prêtent en effet à une multitude
d’exercices : invention de moralités à partir d’un texte ou d’une
image, écriture de la suite d’une fable, rédaction d’un jugement
personnel à propos d’une fable étudiée ou écoutée, travail de
réécriture poétique visant à faire appliquer certaines contraintes
de versification... autant d’exercices pratiqués dans la séquence
proposée.
Les objectifs de cette séquence ont donc été déterminés en
fonction des potentialités du texte et du programme de Sixième :
1.
2.
3.
4.
8
Ibid.,
Ibid.,
Ibid.,
Ibid.,
p.
p.
p.
p.
19.
17.
19.
19.
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— lecture : affiner progressivement la compréhension d’un
texte par un travail sur le lexique et par des questions de lecture
détaillée ; développer l’autonomie en faisant pratiquer la lecture cursive de certaines fables ; rendre apparente la structure de
la fable ;
— écriture : écrire la suite d’une fable pour vérifier la maîtrise
que les élèves ont du schéma narratif ; mettre en œuvre les principes de versification étudiés par un exercice de réécriture poétique ; inventer des moralités pour développer la logique et
constituer une première approche de l’argumentation ;
— langue : le nom et ses expansions – le texte des fables, par
sa dimension descriptive et la variété des désignations
employées, se prête particulièrement à la reconnaissance de trois
types d’expansions nominales (fonctions épithète, apposition et
complément du nom). On ne traitera pas le quatrième type d’expansion (la subordonnée relative) pour ne pas surcharger la
séquence ; les valeurs du présent – de narration dans le récit,
d’énonciation dans le dialogue et de vérité générale dans la
moralité ; révision du fonctionnement du dialogue – le monde
animal est personnifié et use donc largement de la parole pour
séduire, tromper ou donner des ordres... ; premières notions de
versification – le système des rimes et de la métrique ;
— oral : apprendre à réciter une fable en public (éventuellement avec la participation de la classe au choix de la note attribuée selon des critères justifiés) ; montrer la dimension théâtrale
de la fable.
II. Tableau synoptique de la séquence
L’ordre d’étude des Fables dans cette séquence ne suit pas
celui du recueil. En effet, il est articulé autour de la problématique du genre « polymorphe » de la fable et permet d’en envisager progressivement différents aspects selon les textes choisis.
Mais une autre orientation est offerte grâce au regroupement
thématique des Fables proposé dans le sommaire de notre édition ; il est tout à fait possible d’organiser une séquence au
déroulement thématique (six groupements sont proposés),
puisque l’étude de deux ou trois fables de chaque groupement
est détaillée dans la séquence suivante.
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Chaque séance représente une heure de cours, mais le temps
de correction des différents travaux donnés à faire en autonomie
à la maison ou effectués en classe n’est pas comptabilisé ici.
Séances
Supports
Dominantes
1
« Le Torrent et la
Rivière »
Lecture/étude de
la langue
— Distinguer
récit et moralité
— Dégager les
premiers
éléments de
définition de la
fable
Lecture et
questions de
compréhension
sur « L’Ours et
les deux
Compagnons »
2
— « Le Renard
et la Cigogne »
— Dossier de
l’édition
Lecture
– Distinguer les
étapes du récit
qui composent la
fable
Lire la fable de
Phèdre (dans le
dossier) et
effectuer
l’activité
proposée
3
— « La Grenouille
qui se veut faire
aussi grosse que
le Bœuf »
— Dossier de
l’édition
Lecture/étude de
la langue
— Réviser les
caractéristiques
récit/dialogue
— Étudier les
procédés de
versification
Leçon et
exercices sur la
versification
4
« Le Bœuf et la
Grenouille »
d’Ésope (dossier
de l’édition)
Écriture
– Rédiger la suite
d’une fable (en
respectant le
schéma narratif)
— Évaluation
formative
— Lire la
présentation sur
La Fontaine au
début de l’édition
5
— Site Internet
sur La Fontaine
— Présentation
de l’auteur et de
son œuvre
(présentation de
l’édition)
Lecture
— Découvrir la
biographie de
La Fontaine
— Acquérir
quelques notions
d’histoire
littéraire
— Apprendre la
synthèse faite sur
la vie et l’œuvre
de La Fontaine
— Lire « Le Lion
et le Rat »
6
— « La Colombe
et la Fourmi »
— Dossier de
l’édition
Lecture/oral
– Argumenter à
l’oral
Exercice de
réécriture
(d’après « La
Fourmi » de
Desnos, dans le
dossier)
7
— « Le Loup et
la Cigogne »
— Gravure de
Grandville
— Estampe de
Chagall
Lecture/analyse
d’image
– Analyser et
comparer deux
documents
iconographiques
Apprendre par
cœur une des
fables étudiées
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La poésie
Objectifs
Évaluations
et/ou
travaux
personnels
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Séances
Supports
Dominantes
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« Le Petit Poisson
et le Pêcheur »
Lecture/étude de
la langue
9
Objectifs
Évaluations
et/ou
travaux
personnels
– Repérer deux
types
d’expansion du
nom : épithète
et apposition
Leçon et
exercices sur les
fonctions
épithète et
apposition
— Corpus de
Oral
fables
— Enregistrement
sonore des Fables
– Apprendre à
réciter une fable
à l’oral
Leçon et
exercices sur les
fonctions
épithète et
apposition (suite)
10
— « Conseil tenu
par les Rats »
Lecture/étude de
la langue
— Défendre son
point de vue
— Réviser le
complément du
nom
Réviser les
expansions du
nom (épithète,
apposition,
complément du
nom)
11
« Le Paon se
plaignant à
Junon »
Étude de la
langue
— Comprendre
le sens d’une
fable
— Vérifier
l’acquisition de
la notion
d’expansion du
nom
Évaluation
formative
12
« Le Renard et le
Bouc »
Lecture
— Décomposer
la fable en
séquences
— Analyser le
caractère du
renard
Lire « Le Loup et
l’Agneau » et
faire l’activité
proposée dans le
dossier
13
« Le Loup et le
Chien »
Lecture/écriture
— Comprendre
la portée
symbolique
d’une fable
— Imaginer et
rédiger des
moralités
Révisions
(1re partie) pour
l’évaluation
finale :
— la versification
— la composition
de la fable
14
— « Le Rat de
ville et le Rat des
champs »
— Timbre-poste
illustrant la fable
— Autres fables
Lecture/analyse
d’image
— Les procédés
de personnification
— Faire une
synthèse sur le
genre de la fable
Révisions
(2nde partie) pour
l’évaluation
finale : les
expansions du
nom
15
« Le Cochet, le
Chat et le
Souriceau »
Évaluation de fin
de séquence
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III. Développement de la séquence
Séance no 1
Objectifs → Distinguer récit et moralité.
→ Dégager les premiers éléments de définition
de la fable.
Support → « Le Torrent et la Rivière ».
■ Comprendre la fable et distinguer récit/moralité
Commencer cette séquence sur les Fables par Le Torrent et la
Rivière, texte qui met en scène un homme aux prises avec des
éléments naturels, est un choix qui permet d’aborder l’auteur en
créant la surprise chez des élèves habitués à l’étude de fables
uniquement animalières. Après lecture du texte, on s’assure de
la compréhension de l’histoire, sans aborder la moralité.
Afin d’affiner l’analyse du texte, on demandera aux élèves de
relever les expressions qui désignent respectivement le torrent et
la rivière et de les noter dans leur cahier (le torrent : v. 1 « grand
bruit et grand fracas », v. 6 « barrière si puissante », v. 8 « onde
menaçante », v. 9 « menace, et bruit, sans profondeur » ; la
rivière : v. 15 « image d’un sommeil doux, paisible et tranquille », v. 17 « point de bords escarpés, un sable pur et net »).
C’est l’occasion de travailler sur le lexique, particulièrement sur
les synonymes et antonymes.
Ensuite, on fera travailler les élèves sur les verbes, en leur faisant remarquer qu’ils sont à l’imparfait et au passé simple,
temps caractéristiques du récit et que les verbes des deux derniers vers marquent une rupture temporelle. On introduira alors
la notion de présent de vérité générale (en établissant un parallèle avec les proverbes). Ainsi les élèves pourront-ils en déduire
que cette fable est composée de deux parties distinctes, d’inégale
longueur :
— le récit aux temps du passé, qui met en scène un homme
poursuivi par des voleurs (histoire individuelle) ;
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— la moralité au présent, qui s’applique aux hommes en
général (portée collective).
■ Qu’est-ce qu’une fable ?
Étymologiquement, le mot « fable » vient du latin fabula :
1. Propos, conversation ; 2. Récit, récit mythique ; 3. Pièce de
théâtre, conte.
La fable prend naissance dans la Grèce antique avec Ésope
(VIe siècle av. J.-C.). Horace (Ier siècle av. J.-C.) et Phèdre
(Ier siècle apr. J.-C.) suivront ses traces, puis le genre de la fable
connaîtra un fort développement en France au Moyen Âge ;
enfin, à partir de 1668, La Fontaine va largement étendre la
renommée de ce genre.
Il s’agit d’un court récit en vers, destiné à illustrer un précepte
de sagesse et à dispenser un enseignement. Cependant, dans les
Fables, le récit n’est pas subordonné à la morale, sa charge poétique et sa dimension narrative le rendent signifiant en luimême, car La Fontaine est « poète avant d’être idéologue 1 ».
On en profitera pour expliciter la signification de deux
dérivés :
— fabuleux (adj.) : (1488) qualifie en littérature ce qui relève
de la fable, du merveilleux ; (1855) prend le sens plus courant
et plus général d’extraordinaire, d’exceptionnel ;
— affabulation (nom) : a d’abord désigné la moralité d’une
fable, puis, au XIXe siècle, la trame d’une narration en littérature
et au XXe siècle des faits inventés, imaginaires, présentés comme
réels.
Travail préparatoire pour la séance no 2 : lire « L’Ours et les
deux Compagnons » et répondre aux questions suivantes :
1. Pourquoi les deux compagnons veulent-ils tuer l’ours ? Pour
vendre sa peau au fourreur.
2. Quelle est leur réaction quand ils trouvent l’ours ? Que fontils alors ? La peur ; l’un grimpe en haut d’un arbre, l’autre fait
le mort.
1. Patrick Dandrey, La Fontaine ou les Métamorphoses d’Orphée, Gallimard,
« Découvertes Gallimard », 1995, p. 15.
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3. Quelle est la moralité de cette fable ? Qui la prononce ? v. 3738 ; l’ours.
4. En quoi la moralité de cette fable se rapproche-t-elle de celle
du « Torrent et la Rivière » ? Il ne faut pas se fier aux apparences
ni être présomptueux de ses capacités.
Séance no 2
Objectif → Distinguer les étapes du récit qui composent
la fable.
Support → « Le Renard et la Cigogne ».
■ Caractérisation du renard et de la cigogne
On fera relever les éléments qui caractérisent les deux animaux entre les vers 1 et 8 : « Compère le Renard » (v. 1), « le
galand » (v. 4), « le drôle » (v. 8) ; « Commère la Cigogne » (v. 2),
« la Cigogne au long bec » (v. 7).
« Compère » et « commère » ont signifié « parrain » et « marraine », avant de devenir synonymes d’« ami ». Dans la fable,
« compère » a pris l’acception négative de « complice », alors
que « commère » garde le sens d’« amie », sans forcément signifier « bavarde ». On trouve le terme de « galand » dans le Dictionnaire de l’Académie française de 1687 (qui précise que ce mot
est souvent confondu avec « galant » à cause de leur pluriel identique « galans ») ; cet ancien substantif n’est plus traité dans l’édition de 1694. C’est « un terme de raillerie, terme injurieux, qui
signifie fripon. Il signifie aussi mutin, insolent ». Dans cette
fable, il n’a donc pas le sens moderne de poli, courtois à l’égard
des femmes. « Le drôle » vient du moyen néerlandais « drol » qui
signifie « lutin ». L’édition 1932 du Dictionnaire de l’Académie
française en donne la définition suivante : « Il se dit, dans un
sens tout à fait injurieux, d’une personne qu’on méprise, d’un
mauvais sujet. »
On fera remarquer que les qualificatifs du Renard sont négatifs, alors que ceux de la Cigogne sont neutres.
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■ Les étapes du récit et le retournement de situation
On fera ensuite délimiter les deux étapes du récit (v. 1-8, puis
v. 9-26) et on demandera aux élèves de donner un titre à chacune. On montrera que la situation s’est inversée d’une étape à
l’autre. On fera remarquer que le récit s’appuie sur deux objets
(l’assiette et le vase) qui ont un rapport avec la particularité physique des deux animaux. Il est possible aussi de proposer une
activité dans laquelle les élèves doivent imaginer d’autres objets
emblématiques des deux animaux et écrire un court texte où ils
les mettraient en scène (par exemple, une cuillère à soupe que le
renard ne pourrait pas faire entrer dans le vase et des baguettes
chinoises pour la cigogne, inutilisables pour manger la soupe
servie par le renard, etc.).
Travail préparatoire pour la séance no 3 : dans le dossier, lire la
fable de Phèdre « Le Renard et la Cigogne » (I, 27) et faire l’activité proposée.
Séance no 3
Objectifs → Réviser les caractéristiques récit/dialogue.
→ Étudier les procédés de versification.
Support → « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que
le Bœuf ».
■ Distinguer récit et dialogues
Après lecture de la fable, on demandera aux élèves de repérer
et de délimiter les dialogues et de citer les éléments qui permettent de le reconnaître (verbe introducteur, v. 6, les deux points,
le passage au présent, les tirets). On en profitera pour rappeler
les codes plus « classiques » de présentation du dialogue (retour
à la ligne, usage des guillemets). On soulignera que le dialogue
introduit dans le récit une vivacité et une intensité quasi dramatique : la fable possède une véritable dimension théâtrale. Pour
s’assurer de l’assimilation de ce point, on fera relire la fable à
trois voix. Enfin, on veillera à la bonne compréhension de la
moralité dont le sens n’est pas évident pour des élèves de
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Sixième : chacun, selon sa position sociale, cherche toujours à
asseoir son pouvoir sur autrui.
■ La versification : première approche
Pour introduire la notion de métrique et de décompte des
syllabes, on demandera aux élèves de vérifier si tous les vers de
la fable sont de la même longueur. On leur fera lire les vers en
décomposant les syllabes et on expliquera le fonctionnement du
e muet : devant un mot commençant par une voyelle ou en fin
de vers, une syllabe terminée par un e muet ne compte pas
(« grosse en », v. 3, compte pour deux syllabes ; « de belle taille »,
v. 2, le mot « taille » se prononce en une seule émission de voix,
car il est en fin de vers). On introduira les termes « alexandrin »,
« décasyllabe » et « octosyllabe ». Ensuite, on fera relever les sons
identiques en fin de vers et on fera distinguer rimes pauvres
(« voilà »/« creva »), suffisantes (« Seigneurs »/« Ambassadeurs »)
et riches (« encore »/« pécore »). Enfin, on fera dégager le schéma
des rimes qu’on nommera : rimes croisées (v. 1-4), plates (v. 56), embrassées (v. 11-14). On distinguera les rimes féminines
qui se terminent par un e muet et les rimes masculines qui se
terminent par tous les autres sons. Cette fable est particulièrement adaptée pour dégager et illustrer les règles essentielles de
la versification.
Travail préparatoire pour la séance no 4 : leçon et exercices sur
la versification.
Séance no 4
Objectif → Rédiger la suite de la fable (en respectant le schéma
narratif).
Support → « Le Bœuf et la Grenouille » d’Ésope
(dossier de l’édition).
Il s’agit, grâce à cette évaluation formative, de vérifier que les
élèves maîtrisent suffisamment les codes d’écriture du récit et du
dialogue pour rédiger une suite cohérente et logique à la fable
d’Ésope.
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On peut proposer le sujet qui suit :
Vous venez de lire et d’étudier l’histoire du bœuf et de la grenouille d’Ésope. Vous écrirez une suite à cette histoire en respectant les consignes suivantes :
1. N’oubliez pas que la grenouille n’a pas éclaté.
2. Utilisez les mêmes temps que ceux du modèle et faites figurer
quelques dialogues.
3. Reprenez les mêmes personnages, auxquels d’autres peuvent
s’ajouter.
4. Rédigez une moralité à la fin de votre histoire. (Vous pouvez
l’écrire en vers, mais ce n’est pas une obligation.)
Suggestion de barème : maniement correct des temps du
passé (4 points) ; maîtrise des règles du dialogue (4 points) ;
cohérence et progression du récit (3 points) ; moralité en rapport avec l’histoire (2 points) ; correction de l’orthographe
(4 points) ; style et originalité (3 points).
Travail préparatoire pour la séance no 5 : lire la présentation sur
La Fontaine située au début de l’édition.
Séance no 5
Objectifs →
→
Supports →
→
Découvrir la biographie de La Fontaine.
Acquérir quelques notions d’histoire littéraire.
Site Internet sur La Fontaine.
Présentation de l’auteur et de son œuvre
(au début de l’édition).
Cette séance marque une pause dans l’étude des textes pour
permettre aux élèves de se familiariser avec le contexte biographique et littéraire de La Fontaine (en effet, le XVIIe siècle n’est
pas au programme d’histoire en Sixième). Faire découvrir aux
élèves la vie de La Fontaine, son environnement familial et la
réalité du métier d’écrivain au XVIIe siècle paraît important pour
une meilleure compréhension des Fables.
On peut donc utiliser comme supports de cette séance la présentation et la chronologie de notre édition et faire rédiger aux
élèves une synthèse des éléments les plus marquants qui auront
été définis collectivement (c’est un bon exercice pour permettre
Le Corbeau et le Renard et autres fables
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aux élèves de distinguer les informations essentielles et celles qui
sont de l’ordre du détail). Il est aussi possible de leur faire réaliser une frise qui retrace les moments marquants de la vie et de
l’œuvre du fabuliste.
On peut aussi leur demander une recherche sur le site Internet : www.la-fontaine-ch-thierry.net (très riche et très bien présenté). Les rubriques sont nombreuses (musée, biographie,
fables annotées et illustrations, jeux, etc.) et peuvent donner lieu
à une multitude d’activités.
Travail préparatoire pour la séance no 6 : apprendre la synthèse
sur La Fontaine ; lire « Le Lion et le Rat ».
Séance no 6
Objectif → Apprendre à argumenter à l’oral.
Supports → « La Colombe et la Fourmi ».
→ Dossier de l’édition.
■ Nuancer une comparaison
Après avoir vérifié la bonne compréhension de la fable donnée à lire à la maison (« Le Lion et le Rat »), on fait lire en classe
« La Colombe et la Fourmi » et on demande aux élèves d’en
expliciter le sens. On fait ensuite remarquer l’absence de moralité ; on demande aux élèves d’en formuler chacun une et de la
rapprocher de la moralité de la fable précédente (v. 1-2). Toutefois, il faudra amener les élèves à argumenter en nuançant les
éléments de comparaison entre les deux fables : la « première
morale » s’applique aux deux fables, tandis que la morale de
clôture (« Patience et longueur de temps/Font plus que force ni
que rage ») ne concerne que la fable « Le Lion et le Rat ». La
position du lion et celle de la colombe ne sont pas strictement
identiques : le lion et la colombe ont tous deux sauvé la vie à
un animal plus faible, mais le lion a épargné le rat, tandis que
la colombe a volontairement porté secours à la fourmi. On aura
soin de faire justifier leurs réponses aux élèves le plus précisément possible.
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■ La caractérisation de la fourmi
On s’attardera ensuite sur la caractérisation de la fourmi. Il
s’agit aussi d’argumenter, mais en portant une attention toute
particulière au lexique. En effet, on amènera les élèves à utiliser
divers adjectifs pour qualifier le comportement de la fourmi
(reconnaissante, ingénieuse, habile, maligne, etc.) et ainsi affiner
leur analyse du texte. On peut aussi leur faire comparer la réaction de la fourmi dans cette fable et dans « La Cigale et la
Fourmi » (point de réaction égoïste face à la colombe) et établir
un parallèle avec le rat de la fable précédente. Cette activité
d’oral, qui fait se confronter diverses opinions dans la classe, a
aussi pour but de développer l’écoute mutuelle entre les élèves.
En guise de prolongement, on lira « La Fourmi » de Desnos
(dans le dossier) et on fera repérer la structure des rimes et des
strophes, avant de proposer un exercice d’écriture sur le même
schéma.
Travail préparatoire pour la séance no 7 : terminer l’activité
d’écriture et illustrer sa production.
Séance no 7
Objectif → Analyser et comparer deux documents
iconographiques.
Supports → « Le Loup et la Cigogne ».
→ Gravure de Grandville.
→ Estampe de Chagall.
Après lecture de la fable, on en explicitera le sens grâce à une
double analyse d’images.
■ Analyse de la gravure de Grandville
On s’intéressera d’abord à la cigogne en faisant nommer par
les élèves les différents éléments qui lui sont associés : calotte,
lunettes, trousse de première urgence, bec en guise de pince.
Elle est affublée des attributs traditionnels du chirurgien. On
expliquera alors la figure de la personnification. Puis on
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commentera la taille et la posture de la cigogne, qui est en
position de force et tient le loup entre ses pattes. On fera
remarquer que cette situation est paradoxale et renverse les
rapports de force habituels mis en scène dans les fables où
figure le loup.
Le loup, quant à lui, est vulnérable, une des pattes relevée
comme sous l’effet de la douleur, renversé contre la cigogne. Sa
gueule est maintenue ouverte par la cigogne dont il est à la
merci, loin de l’image de prédateur qui lui est spontanément
associée.
Cette gravure ne retient du récit qu’un aspect, celui du « renversement de situation », mais ignore la fin de la fable où le loup
reprend l’avantage.
■ Analyse de l’estampe de Chagall
Sur cette estampe (réalisée selon la technique de l’eau-forte,
donc aussi en noir et blanc), le loup est debout sur ses deux
pattes arrière, la cigogne lui fait face et, contrairement à la gravure de Grandville, il n’y a pas de disproportion de taille entre
les deux animaux, même si la cigogne surplombe légèrement le
loup qui s’arc-boute en arrière, illustrant la même idée de supériorité momentanée. Mais la fragilité de la cigogne est très nettement illustrée par les deux pattes avant du loup posées sur elle,
le loup ne s’abandonne pas à la cigogne comme chez
Grandville.
Chagall ne personnifie pas les animaux. Ceux-ci sont au
centre de l’estampe et en occupent tout l’espace. On croirait
presque, en observant l’estampe sans avoir lu la fable, que les
deux animaux se battent. Cette représentation met donc en relief
l’agressivité du loup, insiste sur l’antagonisme entre les deux
animaux et gomme le rôle salvateur de la cigogne.
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■ Comparaison
Complétez le tableau ci-dessous :
Grandville
Chagall
Description de la cigogne
Description du loup
Posture de la cigogne
Posture du loup
Titre à donner
Pour clore la séance, on demandera aux élèves quelle illustration ils préfèrent. Ils devront justifier leur choix en rédigeant
leurs arguments par écrit (cette production pourra éventuellement être notée).
Travail préparatoire pour la séance no 8 : apprendre par cœur
une des fables étudiées.
Séance no 8
Objectif → Repérer deux types d’expansion du nom : épithète
et apposition.
Support → « Le Petit Poisson et le Pêcheur ».
Après avoir fait lire la fable et en avoir vérifié la compréhension, on amènera les élèves à identifier les deux phénomènes de
langue suivants :
■ L’épithète
On demandera aux élèves de relever les groupes nominaux
qui désignent le petit poisson (v. 1 « petit poisson », v. 11 « le
pauvre Carpillon », v. 21 « mon bel ami ») et de donner la nature
du mot placé devant le nom. Ces adjectifs qualificatifs apportent
une précision sur le nom à côté duquel ils sont placés, ils ont
pour fonction d’être épithètes (étymologiquement « posé à
côté »). Une épithète exprime, « sans l’intermédiaire d’un verbe,
une qualité de l’être ou de l’objet nommé 1 ».
1. Maurice Grevisse, Précis de grammaire française, Duculot, 1969.
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■ L’apposition
Ensuite, on demandera aux élèves de relire les vers 6 et 21 et
d’identifier les ensembles qui qualifient le petit poisson : v. 6
« qui n’était encore que fretin », v. 21 « mon bel ami, qui faites
le Prêcheur ». Ces syntagmes apportent eux aussi des précisions
sur le petit poisson (sur sa taille et sur son aptitude à argumenter), ils ont donc la même fonction que les adjectifs épithètes,
sauf qu’ils ne sont pas de même nature : il s’agit de propositions
subordonnées relatives et d’un groupe nominal. On fera remarquer, pour éviter toute confusion, que l’adjectif « bel » est épithète du nom « ami », mais que le groupe nominal « mon bel
ami » est apposé au nom « poisson ».
Enfin, on pourra proposer un exercice d’application en
demandant aux élèves d’inventer des adjectifs épithètes et des
appositions pour qualifier le pêcheur.
Travail préparatoire pour la séance no 9 : leçon et exercices sur
les fonctions épithète et apposition dans le manuel.
Séance no 9
Objectif → Apprendre à réciter une fable à l’oral.
Supports → Corpus de fables.
→ Enregistrement sonore des Fables (lues par Jean
Rochefort, Textivores, 2004).
■ Mettre une fable en voix et en gestes
Les fables se prêtent particulièrement à un travail de mise en
voix et d’expression orale. On aura soin de définir au préalable,
avec les élèves, les critères d’évaluation (rythme, clarté de la diction, expressivité, fluidité, etc.). C’est un bon exercice pour
apprendre aux élèves à placer leur voix face à un public et
pour leur faire assimiler plus personnellement le sens d’un texte.
On pourra leur demander d’accompagner leur déclamation de
quelques gestes (on peut en limiter le nombre pour s’assurer
de leur pertinence), destinés à théâtraliser le texte. Naturellement, les récitations à plusieurs voix sont une façon de développer chez les élèves leur écoute des autres et de rendre cet exercice
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plus vivant. Il est aussi envisageable de demander à chaque
élève d’intégrer à sa récitation l’utilisation d’un objet pertinent
par rapport au sens de la fable. Enfin, on pourra leur faire écouter des fables lues par des acteurs pour illustrer les consignes
données.
Travail préparatoire pour la séance no 10 : leçon et exercices sur
les fonctions épithète et apposition dans le manuel (suite).
Séance no 10
Objectifs → Défendre son point de vue en argumentant.
→ Réviser la fonction « complément du nom ».
Support → « Conseil tenu par les Rats ».
■ Apprendre à défendre son point de vue
On divise la classe en deux groupes. L’un doit chercher des arguments pour défendre la thèse suivante : les rats ont raison d’être
prudents et de ne rien faire. L’autre doit défendre la thèse adverse :
les rats doivent agir pour se débarrasser du chat Rodilardus. On
laissera un temps de préparation à chaque groupe, puis on entamera le débat en ayant posé clairement les règles : chaque groupe
doit laisser l’autre exprimer son argument avant de lui répondre,
chaque argument devra être illustré par un exemple précis, la base
du débat reste la fable et la moralité qu’elle induit. Dans un second
temps, on proposera aussi aux élèves d’illustrer la moralité (v. 2932) par des exemples précis.
■ La fonction « complément du nom »
On fait relever aux élèves les groupes nominaux des vers 6,
12, 16, 20, 27 et 28 et on leur demande d’en observer la structure. On s’aperçoit qu’un nom se subordonne à un autre « pour
en limiter le sens 1 » par l’intermédiaire de la préposition « de ».
Le complément déterminatif est introduit le plus souvent par
« de », mais peut aussi l’être par « à », « en », etc. Il indique des
1. Ibid.
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sens aussi variés que la possession (v. 16), la mesure (v. 6), la
qualité (v. 27-28).
Travail préparatoire pour la séance no 11 : réviser les expansions
du nom.
Séance no 11
Objectifs → Comprendre le sens d’une fable.
→ Vérifier l’acquisition de la notion d’expansion du nom.
Support → « Le Paon se plaignant à Junon ».
■ Évaluation
Comprendre la fable
— De quoi se plaint le paon (1 point) ? Il se plaint de mal chanter.
— Quel animal envie-t-il (1 point) ? Il envie le rossignol.
— Quels sont les deux arguments utilisés par Junon pour lui
répondre (4 points) ? S’il n’a pas une belle voix, c’est lui qui possède le plumage le plus riche (1er argument). On ne peut pas
avoir toutes les qualités à la fois, elles sont réparties diversement
chez tous les animaux (2nd argument).
— Trouvez un synonyme pour chacun des mots suivants
(4 points). Un don (un cadeau, un présent, une offrande), v. 4 ;
envier (jalouser, désirer ce que quelqu’un d’autre possède, convoiter), v. 11 ; cesser (arrêter, mettre fin à quelque chose, interrompre),
v. 26.
— Inventez une moralité en vers pour cette fable (2 points).
Identifier les expansions du nom
— Entre les vers 6 et 8, relevez un adjectif épithète, une apposition et un complément du nom (3 points). Épithètes : « chétive »
v. 6, « doux », « éclatants » v. 7 ; Apposition : « chétive créature »
v. 6 ; complément du nom : « du Printemps » v. 8.
— Entre les vers 10 et 16, trouvez deux adjectifs épithètes, deux
compléments du nom, et précisez à quels noms ils se rapportent
(4 points). Épithètes : « Oiseau jaloux » v. 10, « riche queue »
v. 15 ; compléments du nom : « la voix du Rossignol » v. 11, « l’entour de ton col » v. 12, « cent sortes de soies » v. 13, « la Boutique
d’un Lapidaire » v. 16.
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— Parmi les compléments du nom suivants se sont glissés des
intrus ; barrez-les (2 points). 1. « Cesse donc de te plaindre » ; 2. « la
Boutique d’un Lapidaire » ; 3. « contents de leur ramage » ; 4. « capable de plaire » ; 5. « la voix du Rossignol ». (Intrus : 1, 3 et 4.)
Séance no 12
Objectifs → Décomposer la fable en séquences.
→ Analyser le caractère du renard.
Support → « Le Renard et le Bouc ».
■ Décomposition de la fable en séquences
On proposera aux élèves l’activité suivante :
Remettez dans l’ordre les cinq étapes de la fable.
1. Le renard réussit à sortir du puits, mais y laissa le bouc.
2. Ils ne purent en sortir.
3. Le bouc accepta.
4. Assoiffés, un renard et un bouc descendirent dans un puits.
5. Le renard demanda au bouc de lui servir d’échelle et lui promit
de l’aider ensuite à sortir du puits.
On proposera aux élèves de compléter le tableau suivant, qu’on
leur donnera vierge :
Vers
Que se passe-t-il ?
Situation initiale
v. 1-4
Présentation des deux « personnages ».
Élément
perturbateur
v. 5 -6
Les deux compères ont soif et descendent
dans un puits.
Péripéties
v. 7-20
Ils doivent maintenant sortir du puits. Le
renard se sert du bouc pour s’extraire.
Dénouement
v. 21-30
Le renard se moque du bouc assez crédule
pour penser qu’il allait l’aider à sortir à son
tour.
Moralité
v. 31
■ Le caractère du renard
On s’intéressera au « Capitaine Renard » et à son attitude
envers le bouc en analysant les paroles échangées entre les deux
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animaux. Le renard prend la parole le premier et en a le quasimonopole (dix-sept vers, contre quatre pour le bouc) : c’est lui qui
prend l’initiative et qui est le maître du jeu, puisqu’il se sert du
bouc pour mettre son projet à exécution. Il utilise des tournures
impératives (v. 9 « il faut », v. 10 « lève », v. 11 « mets-les ») pour
s’adresser au bouc qui se soumet à son autorité en reconnaissant
que le renard est plus « sensé ». La crédulité du bouc n’a d’égal que
le machiavélisme du renard, qui, une fois tiré d’affaire grâce à sa
ruse, abandonnera sans scrupule le bouc à son triste sort. On
pourra demander aux élèves d’expliciter le sous-entendu ironique
de l’expression « son ami Bouc » (vers 2) et de comparer l’attitude
du renard dans cette fable avec celle qu’il a envers la cigogne dans
« Le Renard et la Cigogne ».
Travail préparatoire pour la séance no 13 : lire « Le Loup et
l’Agneau » et faire l’activité proposée dans le dossier.
Séance no 13
Objectifs → Comprendre la portée symbolique d’une fable.
→ Imaginer et rédiger des moralités.
Support → « Le Loup et le Chien ».
■ Le contraste entre le chien et le loup
La figure du loup, contrairement à celle véhiculée dans d’autres
fables, apparaît très différente dans ce texte. Point de menace, ni
de gloutonnerie, c’est un loup décharné et aux abois, qui offre un
contraste saisissant avec l’imposant « Dogue » de la fable. Pour en
rendre conscients les élèves, on leur fera associer les termes qui
qualifient chacun des deux animaux.
Loup •
Chien •
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•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
misérable
gras
embonpoint
poli
pauvre diable
beau
col pelé
cancre
puissant
attaché
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On remarque que certains des qualificatifs qui s’attachent au
chien sont contradictoires : « puissant » et « attaché » ; c’est précisément dans cette contradiction que cette fable fait sens, en soulevant l’épineuse question de la valeur de la liberté et du prix à payer
pour en jouir.
■ Le symbolisme de la fable
En effet, le loup incarne la liberté avec la précarité et les dangers
qu’elle comporte, et lui sacrifie sans hésitation son confort. À la
fin de la fable, le rythme du dialogue change et s’accélère, traduisant la hâte du loup à échapper à toute forme de sujétion.
Malgré l’absence de moralité, le ton de cette fable est moins
badin et le propos est plus grave que dans d’autres fables. Ainsi
peut-on proposer aux élèves, pour clore cette séance, d’imaginer
et de rédiger en vers des moralités adaptées au récit, en employant
le présent de vérité générale.
Travail préparatoire pour la séance no 14 : commencer les révisions (1re partie) pour l’évaluation finale :
— les règles de versification ;
— la composition de la fable.
Séance no 14
Objectifs →
→
Supports →
→
→
Réviser les procédés de personnification.
Faire une synthèse sur le genre de la fable.
« Le Rat de ville et le Rat des champs ».
Timbre-poste illustrant la fable.
Autres fables.
■ Étude d’image
Après lecture de la fable, souvent déjà connue des élèves, on se
concentrera sur l’illustration proposée dans l’édition, un timbreposte de 1978. Les deux rats sont orientés chacun dans une direction différente ; le rat de ville, plus imposant, occupe le haut de
l’image, tandis que le rat des champs est rejeté en bas à gauche.
Le Corbeau et le Renard et autres fables
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On demandera aux élèves de commenter cette disposition (le rat
des villes symbolise une position sociale plus enviable). Ils sont
personnifiés : le rat de ville porte un costume et un nœud papillon,
qui contrastent avec la tenue paysanne du rat des champs. L’un
déguste son repas sur une table bien garnie, l’autre est en route
avec son baluchon ; en effet, le rat des champs, comme le loup
de la fable précédente, ne sacrifiera pas sa tranquillité d’esprit au
confort domestique. La Fontaine affirme une fois de plus, par l’entremise des animaux, son credo « horacien » : pour vivre heureux,
vivons sans prétentions.
Pour conclure cette activité, on peut demander aux élèves
comment ils mettraient en scène cette fable, comment ils habilleraient les deux « personnages » et quel décor ils imagineraient.
■ Synthèse sur le genre de la fable
Entourez pour chaque rubrique, les réponses correctes.
Type de texte
Composition de la fable
Forme
Temps employés
Personnages
But
a) La fable est un récit poétique.
b) La fable est une légende.
c) La fable est un conte.
a) Toujours en deux parties : récit et moralité.
b) Une histoire parfois accompagnée d’une
moralité.
a) En vers.
b) En prose.
a) Le présent de vérité générale dans le récit.
b) L’imparfait et le passé simple dans le récit.
a) Des héros mythologiques.
b) Des bêtes fabuleuses.
c) Le plus souvent des hommes.
d) Le plus souvent des animaux.
a) Plaire et instruire.
b) Donner aux lecteurs une leçon d’histoire.
c) Témoigner de l’état des sciences au XVIIe siècle.
Travail préparatoire pour la séance no 15 : révisions (2nde partie)
pour l’évaluation finale, les expansions du nom.
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Séance no 15
Support → « Le Cochet, le Chat et le Souriceau ».
■ Évaluation de fin de séquence
Compréhension de la fable
Après avoir lu attentivement « Le Cochet, le Chat et le Souriceau », vous répondrez aux questions suivantes :
1. Résumez en quelques phrases l’histoire racontée dans cette
fable (1 point).
2. Au premier vers, comment est désigné le souriceau ? Quelle
conclusion en tirez-vous (1 point) ? « tout jeune, et qui n’avait rien
vu » montre sa totale innocence et son absence d’expérience du
monde ; il incarne le type littéraire de l’ingénu.
3. Délimitez les différents épisodes de l’histoire, en précisant les
numéros de vers. Donnez un titre à chacun d’eux (3 points). V. 16 : à la découverte du monde (situation initiale) ; v. 7-9 : la rencontre avec les « deux animaux » (élément perturbateur) ; v. 1022 : description du cochet et fuite du souriceau ; v. 23-32 : séduit
par le chat ! ; v. 33-40 : la vérité est révélée par sa mère (dénouement) ; v. 41-42 : moralité.
4. Qui énonce la moralité (1 point) ? La mère du souriceau.
5. La moralité est-elle : un précepte antique ? une mise en garde ?
la constatation d’une réalité injuste (1 point) ? Une mise en garde.
Versification
1. Du vers 1 au vers 14, relevez les mots qui riment et soulignez
les sons identiques (3 points).
2. Trouvez un mot qui rime avec chacun des termes suivants :
« chat », « souriceau », « aventure », « animal », « juger » et
composez avec un petit poème (3 points).
Les expansions du nom
1. Relevez, dans la fable, deux adjectifs épithètes et précisez à
quels noms ils se rapportent (2 points).
2. Faites de même pour deux compléments du nom (2 points).
3. Avec les groupes de mots suivants, rédigez une phrase comportant au moins un adjectif épithète, une apposition et un complément
du nom que vous soulignerez : « chat », « souriceau », » doux »,
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« plein de gentillesse », « dangereux », « ville », « maison »
(3 points).
IV. Orientations bibliographiques
Ouvrages généraux sur La Fontaine et l’écriture de la fable
BORNECQUE, Pierre, La Fontaine fabuliste, Société d’édition et d’enseignement supérieur, 2e édition, 1975.
BURELLIER, Françoise, Fables, La Fontaine, Bertrand-Lacoste, « Parcours de lecture », 1993.
DANDREY, Patrick, La Fabrique des Fables : essai sur la poétique de
La Fontaine, 2e éd. revue, corrigée et augmentée, Klincksieck,
1992.
DANDREY, Patrick, La Fontaine ou les Métamorphoses d’Orphée,
Gallimard, « Découvertes Gallimard », 1995.
DUCHÊNE, Roger, La Fontaine, Fayard, 1990.
SULEIMAN, Susan Rubin, « Le récit exemplaire », Pratiques, no 32,
novembre 1977.
Ouvrages de didactique et de pédagogie sur les Fables
FABRE, Michel, L’Enfant et les fables, PUF, « Pédagogie d’aujourd’hui »,
1989.
LEBRUN, « La Fontaine, un auteur pour la jeunesse ? », Le Français
aujourd’hui, no 121, mars 1998, p. 60-68.
SCHMITT, Michel, « La place et l’image de La Fontaine dans l’enseignement durant la décennie », Le Fablier, 1991, no 3, p. 33-41.
Jean de La Fontaine, BNF, « Cahiers pédagogiques des grandes expositions à la BNF », 4 octobre 1995-14 janvier 1996.
Ressources audiovisuelles
Fables cruelles. Le Loup et l’Agneau et autres fables (CD), La Boutique
de la Comédie-Française, distribution François Chaumette, Pierre
Santini, Jean Piat, Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, Jean-Pierre
Darras, Jean Rochefort, André Dussolier, durée : 40 min 26.
Fables morales (CD), La Boutique de la Comédie-Française, distribution : Pierre Santini, Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, JeanPierre Darras, Jean Topart, Claude Rich, Michel Aumont, durée :
50 min.
Fables sages. Le Lièvre et la Tortue et autres fables (CD), La Boutique
de la Comédie-Française, distribution : François Chaumette,
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Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, Suzanne Flon, Georges
Wilson, durée : 37 min 05.
La Fontaine (CD) par Fabrice Luchini, Tôt ou Tard, 2006.
La Maison de Jean de La Fontaine (DVD), Association pour le musée
Jean de La Fontaine, durée : 40 min (sur la maison, la vie et l’œuvre
de La Fontaine).
Le Musicien et le Fabuliste (CD), textes : Jean de La Fontaine ;
musique : Jean-Sébastien Bach, Louis-Claude Daquin, Autrement
dit, 2004.
Sarah GABILLET.