I. Pourquoi étudier les Fables de La Fontaine en classe de Sixième ?
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I. Pourquoi étudier les Fables de La Fontaine en classe de Sixième ?
NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 7 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 XVIIe SIÈCLE La poésie Nouvelle édition des Fables LA FONTAINE Le Corbeau et le Renard et autres fables (no 51 – 2,70 €) I. Pourquoi étudier les Fables de La Fontaine en classe de Sixième ? L’étude de ce grand classique paraît aller de soi puisque les Fables figurent au programme de Sixième (cycle d’adaptation) dans les Instructions officielles 1 du ministère de l’Éducation nationale. Il s’agit de faire étudier des textes qui, pour certains, ont déjà été travaillés en primaire et sont de ce fait considérés comme « faciles ». Pourtant, le raffinement et la complexité de la langue du XVIIe siècle, la syntaxe poétique et l’univers de référence parfois bien éloigné des préoccupations des jeunes élèves peuvent constituer des obstacles à la compréhension des fables. Comment, donc, rendre accessibles les œuvres de La Fontaine en classe de Sixième ? En choisissant comme angle d’approche le genre de la fable, c’est-à-dire ses caractéristiques formelles, stylistiques et thématiques, son origine, sa parenté avec d’autres genres. C’est précisément à ce titre, d’une première 1. Programme et accompagnements Français 6e, CNDP, 2006, p. 51. Arrêté du 29 mai 1996 (B.O. no 25 du 20 juin 1996), modifié par l’arrêté du 14 janvier 2002 (B.O. no 8 du 21 février 2002). Le Corbeau et le Renard et autres fables 7 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 8 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 « approche des genres 1 », que l’étude des Fables est recommandée dans le programme de Sixième. Conseillée en milieu d’année scolaire, la séquence qui suit a l’avantage de permettre de faire une synthèse des notions travaillées depuis le début de l’année (maniement du schéma narratif, révision des temps du récit, réactualisation de la maîtrise du dialogue tant à l’écrit qu’à l’oral). Quelles parties du programme l’étude des Fables permet-elle de traiter ? Elle s’inscrit naturellement dans le cadre d’une séquence de cours consacrée à la poésie. De façon plus générale, au nombre de ses objectifs, le programme compte l’« étude du récit » et rappelle qu’une « place importante est donnée à la réception (lire et écouter) et à la production (dire et écrire) des textes narratifs 2 ». L’étude des Fables répond à la double composante de cet objectif : dans cette séquence, la dimension narrative des textes est rendue sensible par des activités de lecture détaillée et d’écoute, ainsi que par des exercices de réécriture permettant d’insister sur la trame narrative du récit. Comme cela a déjà été souligné, l’étude des Fables sous l’angle de leur composition permet de réinvestir les connaissances que les élèves ont acquises sur le schéma narratif. De plus, les textes de l’édition étant souvent accompagnés d’une illustration, c’est l’occasion pour le professeur de faire observer aux élèves la « relation entre l’image et le texte 3 ». Il s’agit aussi de « développer le plaisir d’écrire 4 », activité facilitée par l’étude des Fables qui se prêtent en effet à une multitude d’exercices : invention de moralités à partir d’un texte ou d’une image, écriture de la suite d’une fable, rédaction d’un jugement personnel à propos d’une fable étudiée ou écoutée, travail de réécriture poétique visant à faire appliquer certaines contraintes de versification... autant d’exercices pratiqués dans la séquence proposée. Les objectifs de cette séquence ont donc été déterminés en fonction des potentialités du texte et du programme de Sixième : 1. 2. 3. 4. 8 Ibid., Ibid., Ibid., Ibid., p. p. p. p. 19. 17. 19. 19. La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 9 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 — lecture : affiner progressivement la compréhension d’un texte par un travail sur le lexique et par des questions de lecture détaillée ; développer l’autonomie en faisant pratiquer la lecture cursive de certaines fables ; rendre apparente la structure de la fable ; — écriture : écrire la suite d’une fable pour vérifier la maîtrise que les élèves ont du schéma narratif ; mettre en œuvre les principes de versification étudiés par un exercice de réécriture poétique ; inventer des moralités pour développer la logique et constituer une première approche de l’argumentation ; — langue : le nom et ses expansions – le texte des fables, par sa dimension descriptive et la variété des désignations employées, se prête particulièrement à la reconnaissance de trois types d’expansions nominales (fonctions épithète, apposition et complément du nom). On ne traitera pas le quatrième type d’expansion (la subordonnée relative) pour ne pas surcharger la séquence ; les valeurs du présent – de narration dans le récit, d’énonciation dans le dialogue et de vérité générale dans la moralité ; révision du fonctionnement du dialogue – le monde animal est personnifié et use donc largement de la parole pour séduire, tromper ou donner des ordres... ; premières notions de versification – le système des rimes et de la métrique ; — oral : apprendre à réciter une fable en public (éventuellement avec la participation de la classe au choix de la note attribuée selon des critères justifiés) ; montrer la dimension théâtrale de la fable. II. Tableau synoptique de la séquence L’ordre d’étude des Fables dans cette séquence ne suit pas celui du recueil. En effet, il est articulé autour de la problématique du genre « polymorphe » de la fable et permet d’en envisager progressivement différents aspects selon les textes choisis. Mais une autre orientation est offerte grâce au regroupement thématique des Fables proposé dans le sommaire de notre édition ; il est tout à fait possible d’organiser une séquence au déroulement thématique (six groupements sont proposés), puisque l’étude de deux ou trois fables de chaque groupement est détaillée dans la séquence suivante. Le Corbeau et le Renard et autres fables 9 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 10 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 Chaque séance représente une heure de cours, mais le temps de correction des différents travaux donnés à faire en autonomie à la maison ou effectués en classe n’est pas comptabilisé ici. Séances Supports Dominantes 1 « Le Torrent et la Rivière » Lecture/étude de la langue — Distinguer récit et moralité — Dégager les premiers éléments de définition de la fable Lecture et questions de compréhension sur « L’Ours et les deux Compagnons » 2 — « Le Renard et la Cigogne » — Dossier de l’édition Lecture – Distinguer les étapes du récit qui composent la fable Lire la fable de Phèdre (dans le dossier) et effectuer l’activité proposée 3 — « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » — Dossier de l’édition Lecture/étude de la langue — Réviser les caractéristiques récit/dialogue — Étudier les procédés de versification Leçon et exercices sur la versification 4 « Le Bœuf et la Grenouille » d’Ésope (dossier de l’édition) Écriture – Rédiger la suite d’une fable (en respectant le schéma narratif) — Évaluation formative — Lire la présentation sur La Fontaine au début de l’édition 5 — Site Internet sur La Fontaine — Présentation de l’auteur et de son œuvre (présentation de l’édition) Lecture — Découvrir la biographie de La Fontaine — Acquérir quelques notions d’histoire littéraire — Apprendre la synthèse faite sur la vie et l’œuvre de La Fontaine — Lire « Le Lion et le Rat » 6 — « La Colombe et la Fourmi » — Dossier de l’édition Lecture/oral – Argumenter à l’oral Exercice de réécriture (d’après « La Fourmi » de Desnos, dans le dossier) 7 — « Le Loup et la Cigogne » — Gravure de Grandville — Estampe de Chagall Lecture/analyse d’image – Analyser et comparer deux documents iconographiques Apprendre par cœur une des fables étudiées 10 La poésie Objectifs Évaluations et/ou travaux personnels NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 11 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 Séances Supports Dominantes 8 « Le Petit Poisson et le Pêcheur » Lecture/étude de la langue 9 Objectifs Évaluations et/ou travaux personnels – Repérer deux types d’expansion du nom : épithète et apposition Leçon et exercices sur les fonctions épithète et apposition — Corpus de Oral fables — Enregistrement sonore des Fables – Apprendre à réciter une fable à l’oral Leçon et exercices sur les fonctions épithète et apposition (suite) 10 — « Conseil tenu par les Rats » Lecture/étude de la langue — Défendre son point de vue — Réviser le complément du nom Réviser les expansions du nom (épithète, apposition, complément du nom) 11 « Le Paon se plaignant à Junon » Étude de la langue — Comprendre le sens d’une fable — Vérifier l’acquisition de la notion d’expansion du nom Évaluation formative 12 « Le Renard et le Bouc » Lecture — Décomposer la fable en séquences — Analyser le caractère du renard Lire « Le Loup et l’Agneau » et faire l’activité proposée dans le dossier 13 « Le Loup et le Chien » Lecture/écriture — Comprendre la portée symbolique d’une fable — Imaginer et rédiger des moralités Révisions (1re partie) pour l’évaluation finale : — la versification — la composition de la fable 14 — « Le Rat de ville et le Rat des champs » — Timbre-poste illustrant la fable — Autres fables Lecture/analyse d’image — Les procédés de personnification — Faire une synthèse sur le genre de la fable Révisions (2nde partie) pour l’évaluation finale : les expansions du nom 15 « Le Cochet, le Chat et le Souriceau » Évaluation de fin de séquence Le Corbeau et le Renard et autres fables 11 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 12 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 III. Développement de la séquence Séance no 1 Objectifs → Distinguer récit et moralité. → Dégager les premiers éléments de définition de la fable. Support → « Le Torrent et la Rivière ». ■ Comprendre la fable et distinguer récit/moralité Commencer cette séquence sur les Fables par Le Torrent et la Rivière, texte qui met en scène un homme aux prises avec des éléments naturels, est un choix qui permet d’aborder l’auteur en créant la surprise chez des élèves habitués à l’étude de fables uniquement animalières. Après lecture du texte, on s’assure de la compréhension de l’histoire, sans aborder la moralité. Afin d’affiner l’analyse du texte, on demandera aux élèves de relever les expressions qui désignent respectivement le torrent et la rivière et de les noter dans leur cahier (le torrent : v. 1 « grand bruit et grand fracas », v. 6 « barrière si puissante », v. 8 « onde menaçante », v. 9 « menace, et bruit, sans profondeur » ; la rivière : v. 15 « image d’un sommeil doux, paisible et tranquille », v. 17 « point de bords escarpés, un sable pur et net »). C’est l’occasion de travailler sur le lexique, particulièrement sur les synonymes et antonymes. Ensuite, on fera travailler les élèves sur les verbes, en leur faisant remarquer qu’ils sont à l’imparfait et au passé simple, temps caractéristiques du récit et que les verbes des deux derniers vers marquent une rupture temporelle. On introduira alors la notion de présent de vérité générale (en établissant un parallèle avec les proverbes). Ainsi les élèves pourront-ils en déduire que cette fable est composée de deux parties distinctes, d’inégale longueur : — le récit aux temps du passé, qui met en scène un homme poursuivi par des voleurs (histoire individuelle) ; 12 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 13 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 — la moralité au présent, qui s’applique aux hommes en général (portée collective). ■ Qu’est-ce qu’une fable ? Étymologiquement, le mot « fable » vient du latin fabula : 1. Propos, conversation ; 2. Récit, récit mythique ; 3. Pièce de théâtre, conte. La fable prend naissance dans la Grèce antique avec Ésope (VIe siècle av. J.-C.). Horace (Ier siècle av. J.-C.) et Phèdre (Ier siècle apr. J.-C.) suivront ses traces, puis le genre de la fable connaîtra un fort développement en France au Moyen Âge ; enfin, à partir de 1668, La Fontaine va largement étendre la renommée de ce genre. Il s’agit d’un court récit en vers, destiné à illustrer un précepte de sagesse et à dispenser un enseignement. Cependant, dans les Fables, le récit n’est pas subordonné à la morale, sa charge poétique et sa dimension narrative le rendent signifiant en luimême, car La Fontaine est « poète avant d’être idéologue 1 ». On en profitera pour expliciter la signification de deux dérivés : — fabuleux (adj.) : (1488) qualifie en littérature ce qui relève de la fable, du merveilleux ; (1855) prend le sens plus courant et plus général d’extraordinaire, d’exceptionnel ; — affabulation (nom) : a d’abord désigné la moralité d’une fable, puis, au XIXe siècle, la trame d’une narration en littérature et au XXe siècle des faits inventés, imaginaires, présentés comme réels. Travail préparatoire pour la séance no 2 : lire « L’Ours et les deux Compagnons » et répondre aux questions suivantes : 1. Pourquoi les deux compagnons veulent-ils tuer l’ours ? Pour vendre sa peau au fourreur. 2. Quelle est leur réaction quand ils trouvent l’ours ? Que fontils alors ? La peur ; l’un grimpe en haut d’un arbre, l’autre fait le mort. 1. Patrick Dandrey, La Fontaine ou les Métamorphoses d’Orphée, Gallimard, « Découvertes Gallimard », 1995, p. 15. Le Corbeau et le Renard et autres fables 13 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 14 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 3. Quelle est la moralité de cette fable ? Qui la prononce ? v. 3738 ; l’ours. 4. En quoi la moralité de cette fable se rapproche-t-elle de celle du « Torrent et la Rivière » ? Il ne faut pas se fier aux apparences ni être présomptueux de ses capacités. Séance no 2 Objectif → Distinguer les étapes du récit qui composent la fable. Support → « Le Renard et la Cigogne ». ■ Caractérisation du renard et de la cigogne On fera relever les éléments qui caractérisent les deux animaux entre les vers 1 et 8 : « Compère le Renard » (v. 1), « le galand » (v. 4), « le drôle » (v. 8) ; « Commère la Cigogne » (v. 2), « la Cigogne au long bec » (v. 7). « Compère » et « commère » ont signifié « parrain » et « marraine », avant de devenir synonymes d’« ami ». Dans la fable, « compère » a pris l’acception négative de « complice », alors que « commère » garde le sens d’« amie », sans forcément signifier « bavarde ». On trouve le terme de « galand » dans le Dictionnaire de l’Académie française de 1687 (qui précise que ce mot est souvent confondu avec « galant » à cause de leur pluriel identique « galans ») ; cet ancien substantif n’est plus traité dans l’édition de 1694. C’est « un terme de raillerie, terme injurieux, qui signifie fripon. Il signifie aussi mutin, insolent ». Dans cette fable, il n’a donc pas le sens moderne de poli, courtois à l’égard des femmes. « Le drôle » vient du moyen néerlandais « drol » qui signifie « lutin ». L’édition 1932 du Dictionnaire de l’Académie française en donne la définition suivante : « Il se dit, dans un sens tout à fait injurieux, d’une personne qu’on méprise, d’un mauvais sujet. » On fera remarquer que les qualificatifs du Renard sont négatifs, alors que ceux de la Cigogne sont neutres. 14 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 15 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 ■ Les étapes du récit et le retournement de situation On fera ensuite délimiter les deux étapes du récit (v. 1-8, puis v. 9-26) et on demandera aux élèves de donner un titre à chacune. On montrera que la situation s’est inversée d’une étape à l’autre. On fera remarquer que le récit s’appuie sur deux objets (l’assiette et le vase) qui ont un rapport avec la particularité physique des deux animaux. Il est possible aussi de proposer une activité dans laquelle les élèves doivent imaginer d’autres objets emblématiques des deux animaux et écrire un court texte où ils les mettraient en scène (par exemple, une cuillère à soupe que le renard ne pourrait pas faire entrer dans le vase et des baguettes chinoises pour la cigogne, inutilisables pour manger la soupe servie par le renard, etc.). Travail préparatoire pour la séance no 3 : dans le dossier, lire la fable de Phèdre « Le Renard et la Cigogne » (I, 27) et faire l’activité proposée. Séance no 3 Objectifs → Réviser les caractéristiques récit/dialogue. → Étudier les procédés de versification. Support → « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf ». ■ Distinguer récit et dialogues Après lecture de la fable, on demandera aux élèves de repérer et de délimiter les dialogues et de citer les éléments qui permettent de le reconnaître (verbe introducteur, v. 6, les deux points, le passage au présent, les tirets). On en profitera pour rappeler les codes plus « classiques » de présentation du dialogue (retour à la ligne, usage des guillemets). On soulignera que le dialogue introduit dans le récit une vivacité et une intensité quasi dramatique : la fable possède une véritable dimension théâtrale. Pour s’assurer de l’assimilation de ce point, on fera relire la fable à trois voix. Enfin, on veillera à la bonne compréhension de la moralité dont le sens n’est pas évident pour des élèves de Le Corbeau et le Renard et autres fables 15 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 16 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 Sixième : chacun, selon sa position sociale, cherche toujours à asseoir son pouvoir sur autrui. ■ La versification : première approche Pour introduire la notion de métrique et de décompte des syllabes, on demandera aux élèves de vérifier si tous les vers de la fable sont de la même longueur. On leur fera lire les vers en décomposant les syllabes et on expliquera le fonctionnement du e muet : devant un mot commençant par une voyelle ou en fin de vers, une syllabe terminée par un e muet ne compte pas (« grosse en », v. 3, compte pour deux syllabes ; « de belle taille », v. 2, le mot « taille » se prononce en une seule émission de voix, car il est en fin de vers). On introduira les termes « alexandrin », « décasyllabe » et « octosyllabe ». Ensuite, on fera relever les sons identiques en fin de vers et on fera distinguer rimes pauvres (« voilà »/« creva »), suffisantes (« Seigneurs »/« Ambassadeurs ») et riches (« encore »/« pécore »). Enfin, on fera dégager le schéma des rimes qu’on nommera : rimes croisées (v. 1-4), plates (v. 56), embrassées (v. 11-14). On distinguera les rimes féminines qui se terminent par un e muet et les rimes masculines qui se terminent par tous les autres sons. Cette fable est particulièrement adaptée pour dégager et illustrer les règles essentielles de la versification. Travail préparatoire pour la séance no 4 : leçon et exercices sur la versification. Séance no 4 Objectif → Rédiger la suite de la fable (en respectant le schéma narratif). Support → « Le Bœuf et la Grenouille » d’Ésope (dossier de l’édition). Il s’agit, grâce à cette évaluation formative, de vérifier que les élèves maîtrisent suffisamment les codes d’écriture du récit et du dialogue pour rédiger une suite cohérente et logique à la fable d’Ésope. 16 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 17 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 On peut proposer le sujet qui suit : Vous venez de lire et d’étudier l’histoire du bœuf et de la grenouille d’Ésope. Vous écrirez une suite à cette histoire en respectant les consignes suivantes : 1. N’oubliez pas que la grenouille n’a pas éclaté. 2. Utilisez les mêmes temps que ceux du modèle et faites figurer quelques dialogues. 3. Reprenez les mêmes personnages, auxquels d’autres peuvent s’ajouter. 4. Rédigez une moralité à la fin de votre histoire. (Vous pouvez l’écrire en vers, mais ce n’est pas une obligation.) Suggestion de barème : maniement correct des temps du passé (4 points) ; maîtrise des règles du dialogue (4 points) ; cohérence et progression du récit (3 points) ; moralité en rapport avec l’histoire (2 points) ; correction de l’orthographe (4 points) ; style et originalité (3 points). Travail préparatoire pour la séance no 5 : lire la présentation sur La Fontaine située au début de l’édition. Séance no 5 Objectifs → → Supports → → Découvrir la biographie de La Fontaine. Acquérir quelques notions d’histoire littéraire. Site Internet sur La Fontaine. Présentation de l’auteur et de son œuvre (au début de l’édition). Cette séance marque une pause dans l’étude des textes pour permettre aux élèves de se familiariser avec le contexte biographique et littéraire de La Fontaine (en effet, le XVIIe siècle n’est pas au programme d’histoire en Sixième). Faire découvrir aux élèves la vie de La Fontaine, son environnement familial et la réalité du métier d’écrivain au XVIIe siècle paraît important pour une meilleure compréhension des Fables. On peut donc utiliser comme supports de cette séance la présentation et la chronologie de notre édition et faire rédiger aux élèves une synthèse des éléments les plus marquants qui auront été définis collectivement (c’est un bon exercice pour permettre Le Corbeau et le Renard et autres fables 17 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 18 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 aux élèves de distinguer les informations essentielles et celles qui sont de l’ordre du détail). Il est aussi possible de leur faire réaliser une frise qui retrace les moments marquants de la vie et de l’œuvre du fabuliste. On peut aussi leur demander une recherche sur le site Internet : www.la-fontaine-ch-thierry.net (très riche et très bien présenté). Les rubriques sont nombreuses (musée, biographie, fables annotées et illustrations, jeux, etc.) et peuvent donner lieu à une multitude d’activités. Travail préparatoire pour la séance no 6 : apprendre la synthèse sur La Fontaine ; lire « Le Lion et le Rat ». Séance no 6 Objectif → Apprendre à argumenter à l’oral. Supports → « La Colombe et la Fourmi ». → Dossier de l’édition. ■ Nuancer une comparaison Après avoir vérifié la bonne compréhension de la fable donnée à lire à la maison (« Le Lion et le Rat »), on fait lire en classe « La Colombe et la Fourmi » et on demande aux élèves d’en expliciter le sens. On fait ensuite remarquer l’absence de moralité ; on demande aux élèves d’en formuler chacun une et de la rapprocher de la moralité de la fable précédente (v. 1-2). Toutefois, il faudra amener les élèves à argumenter en nuançant les éléments de comparaison entre les deux fables : la « première morale » s’applique aux deux fables, tandis que la morale de clôture (« Patience et longueur de temps/Font plus que force ni que rage ») ne concerne que la fable « Le Lion et le Rat ». La position du lion et celle de la colombe ne sont pas strictement identiques : le lion et la colombe ont tous deux sauvé la vie à un animal plus faible, mais le lion a épargné le rat, tandis que la colombe a volontairement porté secours à la fourmi. On aura soin de faire justifier leurs réponses aux élèves le plus précisément possible. 18 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 19 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 ■ La caractérisation de la fourmi On s’attardera ensuite sur la caractérisation de la fourmi. Il s’agit aussi d’argumenter, mais en portant une attention toute particulière au lexique. En effet, on amènera les élèves à utiliser divers adjectifs pour qualifier le comportement de la fourmi (reconnaissante, ingénieuse, habile, maligne, etc.) et ainsi affiner leur analyse du texte. On peut aussi leur faire comparer la réaction de la fourmi dans cette fable et dans « La Cigale et la Fourmi » (point de réaction égoïste face à la colombe) et établir un parallèle avec le rat de la fable précédente. Cette activité d’oral, qui fait se confronter diverses opinions dans la classe, a aussi pour but de développer l’écoute mutuelle entre les élèves. En guise de prolongement, on lira « La Fourmi » de Desnos (dans le dossier) et on fera repérer la structure des rimes et des strophes, avant de proposer un exercice d’écriture sur le même schéma. Travail préparatoire pour la séance no 7 : terminer l’activité d’écriture et illustrer sa production. Séance no 7 Objectif → Analyser et comparer deux documents iconographiques. Supports → « Le Loup et la Cigogne ». → Gravure de Grandville. → Estampe de Chagall. Après lecture de la fable, on en explicitera le sens grâce à une double analyse d’images. ■ Analyse de la gravure de Grandville On s’intéressera d’abord à la cigogne en faisant nommer par les élèves les différents éléments qui lui sont associés : calotte, lunettes, trousse de première urgence, bec en guise de pince. Elle est affublée des attributs traditionnels du chirurgien. On expliquera alors la figure de la personnification. Puis on Le Corbeau et le Renard et autres fables 19 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 20 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 commentera la taille et la posture de la cigogne, qui est en position de force et tient le loup entre ses pattes. On fera remarquer que cette situation est paradoxale et renverse les rapports de force habituels mis en scène dans les fables où figure le loup. Le loup, quant à lui, est vulnérable, une des pattes relevée comme sous l’effet de la douleur, renversé contre la cigogne. Sa gueule est maintenue ouverte par la cigogne dont il est à la merci, loin de l’image de prédateur qui lui est spontanément associée. Cette gravure ne retient du récit qu’un aspect, celui du « renversement de situation », mais ignore la fin de la fable où le loup reprend l’avantage. ■ Analyse de l’estampe de Chagall Sur cette estampe (réalisée selon la technique de l’eau-forte, donc aussi en noir et blanc), le loup est debout sur ses deux pattes arrière, la cigogne lui fait face et, contrairement à la gravure de Grandville, il n’y a pas de disproportion de taille entre les deux animaux, même si la cigogne surplombe légèrement le loup qui s’arc-boute en arrière, illustrant la même idée de supériorité momentanée. Mais la fragilité de la cigogne est très nettement illustrée par les deux pattes avant du loup posées sur elle, le loup ne s’abandonne pas à la cigogne comme chez Grandville. Chagall ne personnifie pas les animaux. Ceux-ci sont au centre de l’estampe et en occupent tout l’espace. On croirait presque, en observant l’estampe sans avoir lu la fable, que les deux animaux se battent. Cette représentation met donc en relief l’agressivité du loup, insiste sur l’antagonisme entre les deux animaux et gomme le rôle salvateur de la cigogne. 20 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 21 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 ■ Comparaison Complétez le tableau ci-dessous : Grandville Chagall Description de la cigogne Description du loup Posture de la cigogne Posture du loup Titre à donner Pour clore la séance, on demandera aux élèves quelle illustration ils préfèrent. Ils devront justifier leur choix en rédigeant leurs arguments par écrit (cette production pourra éventuellement être notée). Travail préparatoire pour la séance no 8 : apprendre par cœur une des fables étudiées. Séance no 8 Objectif → Repérer deux types d’expansion du nom : épithète et apposition. Support → « Le Petit Poisson et le Pêcheur ». Après avoir fait lire la fable et en avoir vérifié la compréhension, on amènera les élèves à identifier les deux phénomènes de langue suivants : ■ L’épithète On demandera aux élèves de relever les groupes nominaux qui désignent le petit poisson (v. 1 « petit poisson », v. 11 « le pauvre Carpillon », v. 21 « mon bel ami ») et de donner la nature du mot placé devant le nom. Ces adjectifs qualificatifs apportent une précision sur le nom à côté duquel ils sont placés, ils ont pour fonction d’être épithètes (étymologiquement « posé à côté »). Une épithète exprime, « sans l’intermédiaire d’un verbe, une qualité de l’être ou de l’objet nommé 1 ». 1. Maurice Grevisse, Précis de grammaire française, Duculot, 1969. Le Corbeau et le Renard et autres fables 21 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 22 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 ■ L’apposition Ensuite, on demandera aux élèves de relire les vers 6 et 21 et d’identifier les ensembles qui qualifient le petit poisson : v. 6 « qui n’était encore que fretin », v. 21 « mon bel ami, qui faites le Prêcheur ». Ces syntagmes apportent eux aussi des précisions sur le petit poisson (sur sa taille et sur son aptitude à argumenter), ils ont donc la même fonction que les adjectifs épithètes, sauf qu’ils ne sont pas de même nature : il s’agit de propositions subordonnées relatives et d’un groupe nominal. On fera remarquer, pour éviter toute confusion, que l’adjectif « bel » est épithète du nom « ami », mais que le groupe nominal « mon bel ami » est apposé au nom « poisson ». Enfin, on pourra proposer un exercice d’application en demandant aux élèves d’inventer des adjectifs épithètes et des appositions pour qualifier le pêcheur. Travail préparatoire pour la séance no 9 : leçon et exercices sur les fonctions épithète et apposition dans le manuel. Séance no 9 Objectif → Apprendre à réciter une fable à l’oral. Supports → Corpus de fables. → Enregistrement sonore des Fables (lues par Jean Rochefort, Textivores, 2004). ■ Mettre une fable en voix et en gestes Les fables se prêtent particulièrement à un travail de mise en voix et d’expression orale. On aura soin de définir au préalable, avec les élèves, les critères d’évaluation (rythme, clarté de la diction, expressivité, fluidité, etc.). C’est un bon exercice pour apprendre aux élèves à placer leur voix face à un public et pour leur faire assimiler plus personnellement le sens d’un texte. On pourra leur demander d’accompagner leur déclamation de quelques gestes (on peut en limiter le nombre pour s’assurer de leur pertinence), destinés à théâtraliser le texte. Naturellement, les récitations à plusieurs voix sont une façon de développer chez les élèves leur écoute des autres et de rendre cet exercice 22 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 23 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 plus vivant. Il est aussi envisageable de demander à chaque élève d’intégrer à sa récitation l’utilisation d’un objet pertinent par rapport au sens de la fable. Enfin, on pourra leur faire écouter des fables lues par des acteurs pour illustrer les consignes données. Travail préparatoire pour la séance no 10 : leçon et exercices sur les fonctions épithète et apposition dans le manuel (suite). Séance no 10 Objectifs → Défendre son point de vue en argumentant. → Réviser la fonction « complément du nom ». Support → « Conseil tenu par les Rats ». ■ Apprendre à défendre son point de vue On divise la classe en deux groupes. L’un doit chercher des arguments pour défendre la thèse suivante : les rats ont raison d’être prudents et de ne rien faire. L’autre doit défendre la thèse adverse : les rats doivent agir pour se débarrasser du chat Rodilardus. On laissera un temps de préparation à chaque groupe, puis on entamera le débat en ayant posé clairement les règles : chaque groupe doit laisser l’autre exprimer son argument avant de lui répondre, chaque argument devra être illustré par un exemple précis, la base du débat reste la fable et la moralité qu’elle induit. Dans un second temps, on proposera aussi aux élèves d’illustrer la moralité (v. 2932) par des exemples précis. ■ La fonction « complément du nom » On fait relever aux élèves les groupes nominaux des vers 6, 12, 16, 20, 27 et 28 et on leur demande d’en observer la structure. On s’aperçoit qu’un nom se subordonne à un autre « pour en limiter le sens 1 » par l’intermédiaire de la préposition « de ». Le complément déterminatif est introduit le plus souvent par « de », mais peut aussi l’être par « à », « en », etc. Il indique des 1. Ibid. Le Corbeau et le Renard et autres fables 23 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 24 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 sens aussi variés que la possession (v. 16), la mesure (v. 6), la qualité (v. 27-28). Travail préparatoire pour la séance no 11 : réviser les expansions du nom. Séance no 11 Objectifs → Comprendre le sens d’une fable. → Vérifier l’acquisition de la notion d’expansion du nom. Support → « Le Paon se plaignant à Junon ». ■ Évaluation Comprendre la fable — De quoi se plaint le paon (1 point) ? Il se plaint de mal chanter. — Quel animal envie-t-il (1 point) ? Il envie le rossignol. — Quels sont les deux arguments utilisés par Junon pour lui répondre (4 points) ? S’il n’a pas une belle voix, c’est lui qui possède le plumage le plus riche (1er argument). On ne peut pas avoir toutes les qualités à la fois, elles sont réparties diversement chez tous les animaux (2nd argument). — Trouvez un synonyme pour chacun des mots suivants (4 points). Un don (un cadeau, un présent, une offrande), v. 4 ; envier (jalouser, désirer ce que quelqu’un d’autre possède, convoiter), v. 11 ; cesser (arrêter, mettre fin à quelque chose, interrompre), v. 26. — Inventez une moralité en vers pour cette fable (2 points). Identifier les expansions du nom — Entre les vers 6 et 8, relevez un adjectif épithète, une apposition et un complément du nom (3 points). Épithètes : « chétive » v. 6, « doux », « éclatants » v. 7 ; Apposition : « chétive créature » v. 6 ; complément du nom : « du Printemps » v. 8. — Entre les vers 10 et 16, trouvez deux adjectifs épithètes, deux compléments du nom, et précisez à quels noms ils se rapportent (4 points). Épithètes : « Oiseau jaloux » v. 10, « riche queue » v. 15 ; compléments du nom : « la voix du Rossignol » v. 11, « l’entour de ton col » v. 12, « cent sortes de soies » v. 13, « la Boutique d’un Lapidaire » v. 16. 24 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 25 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 — Parmi les compléments du nom suivants se sont glissés des intrus ; barrez-les (2 points). 1. « Cesse donc de te plaindre » ; 2. « la Boutique d’un Lapidaire » ; 3. « contents de leur ramage » ; 4. « capable de plaire » ; 5. « la voix du Rossignol ». (Intrus : 1, 3 et 4.) Séance no 12 Objectifs → Décomposer la fable en séquences. → Analyser le caractère du renard. Support → « Le Renard et le Bouc ». ■ Décomposition de la fable en séquences On proposera aux élèves l’activité suivante : Remettez dans l’ordre les cinq étapes de la fable. 1. Le renard réussit à sortir du puits, mais y laissa le bouc. 2. Ils ne purent en sortir. 3. Le bouc accepta. 4. Assoiffés, un renard et un bouc descendirent dans un puits. 5. Le renard demanda au bouc de lui servir d’échelle et lui promit de l’aider ensuite à sortir du puits. On proposera aux élèves de compléter le tableau suivant, qu’on leur donnera vierge : Vers Que se passe-t-il ? Situation initiale v. 1-4 Présentation des deux « personnages ». Élément perturbateur v. 5 -6 Les deux compères ont soif et descendent dans un puits. Péripéties v. 7-20 Ils doivent maintenant sortir du puits. Le renard se sert du bouc pour s’extraire. Dénouement v. 21-30 Le renard se moque du bouc assez crédule pour penser qu’il allait l’aider à sortir à son tour. Moralité v. 31 ■ Le caractère du renard On s’intéressera au « Capitaine Renard » et à son attitude envers le bouc en analysant les paroles échangées entre les deux Le Corbeau et le Renard et autres fables 25 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 26 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 animaux. Le renard prend la parole le premier et en a le quasimonopole (dix-sept vers, contre quatre pour le bouc) : c’est lui qui prend l’initiative et qui est le maître du jeu, puisqu’il se sert du bouc pour mettre son projet à exécution. Il utilise des tournures impératives (v. 9 « il faut », v. 10 « lève », v. 11 « mets-les ») pour s’adresser au bouc qui se soumet à son autorité en reconnaissant que le renard est plus « sensé ». La crédulité du bouc n’a d’égal que le machiavélisme du renard, qui, une fois tiré d’affaire grâce à sa ruse, abandonnera sans scrupule le bouc à son triste sort. On pourra demander aux élèves d’expliciter le sous-entendu ironique de l’expression « son ami Bouc » (vers 2) et de comparer l’attitude du renard dans cette fable avec celle qu’il a envers la cigogne dans « Le Renard et la Cigogne ». Travail préparatoire pour la séance no 13 : lire « Le Loup et l’Agneau » et faire l’activité proposée dans le dossier. Séance no 13 Objectifs → Comprendre la portée symbolique d’une fable. → Imaginer et rédiger des moralités. Support → « Le Loup et le Chien ». ■ Le contraste entre le chien et le loup La figure du loup, contrairement à celle véhiculée dans d’autres fables, apparaît très différente dans ce texte. Point de menace, ni de gloutonnerie, c’est un loup décharné et aux abois, qui offre un contraste saisissant avec l’imposant « Dogue » de la fable. Pour en rendre conscients les élèves, on leur fera associer les termes qui qualifient chacun des deux animaux. Loup • Chien • 26 La poésie • • • • • • • • • • misérable gras embonpoint poli pauvre diable beau col pelé cancre puissant attaché NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 27 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 On remarque que certains des qualificatifs qui s’attachent au chien sont contradictoires : « puissant » et « attaché » ; c’est précisément dans cette contradiction que cette fable fait sens, en soulevant l’épineuse question de la valeur de la liberté et du prix à payer pour en jouir. ■ Le symbolisme de la fable En effet, le loup incarne la liberté avec la précarité et les dangers qu’elle comporte, et lui sacrifie sans hésitation son confort. À la fin de la fable, le rythme du dialogue change et s’accélère, traduisant la hâte du loup à échapper à toute forme de sujétion. Malgré l’absence de moralité, le ton de cette fable est moins badin et le propos est plus grave que dans d’autres fables. Ainsi peut-on proposer aux élèves, pour clore cette séance, d’imaginer et de rédiger en vers des moralités adaptées au récit, en employant le présent de vérité générale. Travail préparatoire pour la séance no 14 : commencer les révisions (1re partie) pour l’évaluation finale : — les règles de versification ; — la composition de la fable. Séance no 14 Objectifs → → Supports → → → Réviser les procédés de personnification. Faire une synthèse sur le genre de la fable. « Le Rat de ville et le Rat des champs ». Timbre-poste illustrant la fable. Autres fables. ■ Étude d’image Après lecture de la fable, souvent déjà connue des élèves, on se concentrera sur l’illustration proposée dans l’édition, un timbreposte de 1978. Les deux rats sont orientés chacun dans une direction différente ; le rat de ville, plus imposant, occupe le haut de l’image, tandis que le rat des champs est rejeté en bas à gauche. Le Corbeau et le Renard et autres fables 27 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 28 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 On demandera aux élèves de commenter cette disposition (le rat des villes symbolise une position sociale plus enviable). Ils sont personnifiés : le rat de ville porte un costume et un nœud papillon, qui contrastent avec la tenue paysanne du rat des champs. L’un déguste son repas sur une table bien garnie, l’autre est en route avec son baluchon ; en effet, le rat des champs, comme le loup de la fable précédente, ne sacrifiera pas sa tranquillité d’esprit au confort domestique. La Fontaine affirme une fois de plus, par l’entremise des animaux, son credo « horacien » : pour vivre heureux, vivons sans prétentions. Pour conclure cette activité, on peut demander aux élèves comment ils mettraient en scène cette fable, comment ils habilleraient les deux « personnages » et quel décor ils imagineraient. ■ Synthèse sur le genre de la fable Entourez pour chaque rubrique, les réponses correctes. Type de texte Composition de la fable Forme Temps employés Personnages But a) La fable est un récit poétique. b) La fable est une légende. c) La fable est un conte. a) Toujours en deux parties : récit et moralité. b) Une histoire parfois accompagnée d’une moralité. a) En vers. b) En prose. a) Le présent de vérité générale dans le récit. b) L’imparfait et le passé simple dans le récit. a) Des héros mythologiques. b) Des bêtes fabuleuses. c) Le plus souvent des hommes. d) Le plus souvent des animaux. a) Plaire et instruire. b) Donner aux lecteurs une leçon d’histoire. c) Témoigner de l’état des sciences au XVIIe siècle. Travail préparatoire pour la séance no 15 : révisions (2nde partie) pour l’évaluation finale, les expansions du nom. 28 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 29 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 Séance no 15 Support → « Le Cochet, le Chat et le Souriceau ». ■ Évaluation de fin de séquence Compréhension de la fable Après avoir lu attentivement « Le Cochet, le Chat et le Souriceau », vous répondrez aux questions suivantes : 1. Résumez en quelques phrases l’histoire racontée dans cette fable (1 point). 2. Au premier vers, comment est désigné le souriceau ? Quelle conclusion en tirez-vous (1 point) ? « tout jeune, et qui n’avait rien vu » montre sa totale innocence et son absence d’expérience du monde ; il incarne le type littéraire de l’ingénu. 3. Délimitez les différents épisodes de l’histoire, en précisant les numéros de vers. Donnez un titre à chacun d’eux (3 points). V. 16 : à la découverte du monde (situation initiale) ; v. 7-9 : la rencontre avec les « deux animaux » (élément perturbateur) ; v. 1022 : description du cochet et fuite du souriceau ; v. 23-32 : séduit par le chat ! ; v. 33-40 : la vérité est révélée par sa mère (dénouement) ; v. 41-42 : moralité. 4. Qui énonce la moralité (1 point) ? La mère du souriceau. 5. La moralité est-elle : un précepte antique ? une mise en garde ? la constatation d’une réalité injuste (1 point) ? Une mise en garde. Versification 1. Du vers 1 au vers 14, relevez les mots qui riment et soulignez les sons identiques (3 points). 2. Trouvez un mot qui rime avec chacun des termes suivants : « chat », « souriceau », « aventure », « animal », « juger » et composez avec un petit poème (3 points). Les expansions du nom 1. Relevez, dans la fable, deux adjectifs épithètes et précisez à quels noms ils se rapportent (2 points). 2. Faites de même pour deux compléments du nom (2 points). 3. Avec les groupes de mots suivants, rédigez une phrase comportant au moins un adjectif épithète, une apposition et un complément du nom que vous soulignerez : « chat », « souriceau », » doux », Le Corbeau et le Renard et autres fables 29 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 30 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 « plein de gentillesse », « dangereux », « ville », « maison » (3 points). IV. Orientations bibliographiques Ouvrages généraux sur La Fontaine et l’écriture de la fable BORNECQUE, Pierre, La Fontaine fabuliste, Société d’édition et d’enseignement supérieur, 2e édition, 1975. BURELLIER, Françoise, Fables, La Fontaine, Bertrand-Lacoste, « Parcours de lecture », 1993. DANDREY, Patrick, La Fabrique des Fables : essai sur la poétique de La Fontaine, 2e éd. revue, corrigée et augmentée, Klincksieck, 1992. DANDREY, Patrick, La Fontaine ou les Métamorphoses d’Orphée, Gallimard, « Découvertes Gallimard », 1995. DUCHÊNE, Roger, La Fontaine, Fayard, 1990. SULEIMAN, Susan Rubin, « Le récit exemplaire », Pratiques, no 32, novembre 1977. Ouvrages de didactique et de pédagogie sur les Fables FABRE, Michel, L’Enfant et les fables, PUF, « Pédagogie d’aujourd’hui », 1989. LEBRUN, « La Fontaine, un auteur pour la jeunesse ? », Le Français aujourd’hui, no 121, mars 1998, p. 60-68. SCHMITT, Michel, « La place et l’image de La Fontaine dans l’enseignement durant la décennie », Le Fablier, 1991, no 3, p. 33-41. Jean de La Fontaine, BNF, « Cahiers pédagogiques des grandes expositions à la BNF », 4 octobre 1995-14 janvier 1996. Ressources audiovisuelles Fables cruelles. Le Loup et l’Agneau et autres fables (CD), La Boutique de la Comédie-Française, distribution François Chaumette, Pierre Santini, Jean Piat, Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, Jean-Pierre Darras, Jean Rochefort, André Dussolier, durée : 40 min 26. Fables morales (CD), La Boutique de la Comédie-Française, distribution : Pierre Santini, Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, JeanPierre Darras, Jean Topart, Claude Rich, Michel Aumont, durée : 50 min. Fables sages. Le Lièvre et la Tortue et autres fables (CD), La Boutique de la Comédie-Française, distribution : François Chaumette, 30 La poésie NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 27-02-07 08:13:00 117113VEN - Flammarion - Guide collège - Le Corbeau et le Renard... - Page 31 — Z17113$$$1 — Rev 18.02 Claude Piéplu, Michel Duchaussoy, Suzanne Flon, Georges Wilson, durée : 37 min 05. La Fontaine (CD) par Fabrice Luchini, Tôt ou Tard, 2006. La Maison de Jean de La Fontaine (DVD), Association pour le musée Jean de La Fontaine, durée : 40 min (sur la maison, la vie et l’œuvre de La Fontaine). Le Musicien et le Fabuliste (CD), textes : Jean de La Fontaine ; musique : Jean-Sébastien Bach, Louis-Claude Daquin, Autrement dit, 2004. Sarah GABILLET.