Thierry Goguel d`Allondans - ITS Centre de documentation

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Thierry Goguel d`Allondans - ITS Centre de documentation
Thierry Goguel d’Allondans
ITS Tours, 13 mai 2009
Thierry Goguel d’Allondans est éducateur spécialisé et anthropologue. Il a exercé la profession d’éducateur, pendant vingt ans, auprès d’adolescents et d’adultes en grande précarité. Docteur et chercheur associé de l’université Strasbourgeoise Marc Bloch (Laboratoire «Cultures et Sociétés en Europe», Unité Mixte de Recherche n°7043
du Centre National de la Recherche Scientifique), il participe aujourd’hui, essentiellement, à la formation des travailleurs sociaux, au sein d’une association régionale alsacienne de formations au travail éducatif et social (IFCAAD
- Schiltigheim).
Quelques résumés d’ouvrages
La rencontre. Erès, 2000. 248p.
Une rencontre demeure toujours asymétrique. Ce livre essaye d’en être la démonstration par des rencontres de
champs différents. Ceux-ci se nouent de manière singulière
et permettent de cheminer ensemble, de tenter des frayages.
L’humanité (l’être humain) est en quête, cette quête est parsemée de rencontres et de non-rencontres qui font sens. Savoir
se perdre, savoir s’effacer, savoir être présent, savoir se taire,
savoir parler... conduisent à la question de l’altérité, de la reconnaissance de l’autre car bien sûr il n’est pas question ici
de connaissances, ou de savoirs maîtrisés.
Face à l’enfermement : accompagner, former,
transmettre. ASH, 2003. 218p.
Face aux tentatives d’enfermement de la différence ou de
sa répression qui gagnent aujourd’hui nos sociétés, il s’agit
d’ouvrir des chemins de traverse, des ponts qui fraient le passage d’une rive à l’autre pour ceux qui ne disposent pas de
tous les moyens pour affirmer leur autonomie. La souffrance
est toujours une situation d’entre deux. La parole, la recherche de sens, l’accompagnement consistent à établir en compagnie de l’autre les conditions propices à son passage et
parfois même à sa renaissance. Et si l’on revient de loin, on a
alors davantage que les autres les ressources pour cheminer
désormais au fil de l’existence avec un goût de vivre qui faisait défaut avant la rencontre. David le Breton
Anthropo-logiques d’un travailleur social. Passeurs,
passages, passants.Téraèdre, 2003. 173p.
La métaphore du «passeur» a souvent été utilisée pour
caractériser la fonction du travailleur social. Mais la relation
d’aide dans laquelle ce dernier se trouve engagé professionnellement connaît de profondes évolutions marquées par les
diverses orientations des politiques sociales. Le lien social,
dans des sociétés où individualisme et économie de marché
prédominent, connaît des avatars. Les solidarités, notamment,
s’effritent. Comment, dès lors, repenser celles-ci, c’est-à-dire
des rituels d’accueil, d’hospitalité, d’initiation, de transmission, de rencontre, de séparation.
Considérer les structures anthropologiques du travail social pourrait permettre, au-delà de statuts professionnels en
mutation, de réfléchir à l’aspect symbolique, bien actuel, de
toute action sociale.
Education renforcée. La prise en charge des
mineurs délinquants en France. Téraèdre, 2008.
138p.
En France, l’ordonnance de 1945 a opéré une rupture
avec le tout répressif, en redonnant sa place à l’éducatif.
Aujourd’hui, un vent souffle qui pourrait en finir tant avec
ce texte qu’avec la justice des mineurs qui pourrait se voir
adosser à celle des adultes.
La France dispose d’un important arsenal de prise en charge des mineurs délinquants. Pour perfectible qu’il soit, il reste
méconnu des citoyens car nos hommes politiques n’en parlent quasiment jamais. Au cœur de celui-ci, est né, pourtant,
un projet consensuel, tant à droite qu’à gauche de l’hémicycle, les centres d’éducation renforcée CER. Après un détour
par l’histoire, cet ouvrage aborde la création, les organisations et les pédagogies des UER montrant en quoi ils peuvent
être une réponse, parmi d’autres, aux conduites déviantes de
certains jeunes.
Il aborde également les perspectives et les enjeux actuels
de la prise en charge des mineurs délinquants.
Chemins vers l’âge d’Homme. Les risques à
l’adolescence. PU Laval, 2008. 137p..
Nos sociétés des médias de masse offrent régulièrement,
montés en épingle, des faits divers qui prétendent montrer ce
que sont les jeunes. On a tendance, depuis quelques décennies, à les diaboliser, à leur trouver bien des patho­logies. Or,
la plus grande majorité des jeunes s’intègre sans souci dans
la vie adulte. Certains vivent une jeunesse plus tourmentée,
mais cela ne présume pas de leur capacité de passer au monde adulte. Le passage dans le monde adulte est-il devenu
si difficile pour certains jeunes ? Il y a peut-être lieu de se
demander pourquoi ceux-ci souhaiteraient devenir adultes si
tout lui est déjà permis. Ce livre examine diverses conduites
juvéniles qui se jouent au seuil de l’âge d’homme.
Bibliographie (Livres/Articles présents à l’ITS)
Livres :
e Pathologies des institutions : réalités, prévention, alternatives / sous la dir. de Thierry Goguel D’Allondans et Alfred Adam.
Erès,1990. 166p.
e
KLINGER Myriam, GOGUEL d’ALLONDANS Thierry.
Errances et hospitalité. L’accueil et l’accompagnement d’adultes
en difficulté. Erès, 1991. 188p.
e La Rencontre. Chemin qui se fait en marchant / sous la
dir. de Thierry Goguel D’Allondans et Liliane Goldsztaub. Arcanes,
2000. 246p.
e Face à l’enfermement : accompagner, former, transmettre :
petit traité d’ouverture des cages / sous la dir. de Thierry Goguel
D’Allondans. ASH, 2003. 218p.
e
GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Anthropo-logiques
d’un travailleur social. Passeurs, passages, passants. Téraèdre,
2003. 173 p.
Publication : Centre de documentation -Institut du Travail Social de Tours - www.its-tours.com
Page e GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Rites de passage, rites
d’initiation. Lecture d’Arnold Van Gennep. Presses de l’Université
Laval, 2004. 146p.
e GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Sexualités initiatiques.
La révolution sexuelle n’a pas eu lieu. Belin, 2005. 207p.
e Chemins vers l’âge d’Homme. Les risques à l’adolescence./ Sous la dir. de Th. Goguel d’Allondans et Denis Jeffrey. Presses
de l’Université Laval, 2008.137p.
e
Education renforcée. La prise en charge des mineurs
délinquants en France. / Sous la dir. de Th. Goguel d’Allondans.
Téraèdre, 2008. 138p.
Articles :
e GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Travail social et ses
rites entre prométhéisme et herméneutique. Sciences de l’homme
& sociétés/Cultures en mouvement, n° 29, 07/08/2000, pp. 33-36
e LE BRETON David, GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Nouvelles marques du corps. Sciences de l’homme & sociétés /
Cultures en mouvement, n° 39, 07/08/2001, pp. 23-53
e GOGUEL d’ALLONDANS Thierry. Le travail social est-il
un humanisme ? VST, n° 79, 01/2003, pp. 49-51
Pour une bibliographie plus complète, consulter le site de Thierry Goguel d’Allondans :
http://www.thigodal.net/bibliographie.htm
Rites de passage, rites d’initiation. Lecture d’Arnold van Gennep. Les presses de l’Université Laval, 2002.
152p. http://www.espritcritique.fr/0603/esp0603article15.html
Compte rendu critique de Magali Humeau : Doctorante en Sciences de l’Éducation, Université de Pau et des Pays de l’Adour, formatrice intervenante au Centre académique
de formation continue de Poitiers. Esprit critique Été 2004 - Vol.06, No.03
La fonction première des rites de passage est de mettre de l’ordre dans ces changements, de les apprivoiser, voire d’en
jouer, chaque passage étant une petite mort à accepter.
La structure des rites de passage
Selon van Gennep, tous les rites assurent les passages du monde profane au monde sacré, tous deux incompatibles, ce qui
ne peut se faire sans marquer un temps d’arrêt ou d’errance. (…) Si van Gennep met en avant la dimension collective des rites de passage, Goguel d’Allondans insiste dans cet ouvrage sur la dimension individuelle.
La métaphore du passage pour penser la formation
Les liens suggérés par Thierry Goguel d’Allondans entre rites de passage et formation sont multiples.
Premièrement, tout rite de passage est une mise en forme.
Deuxièmement, sur le seul plan individuel, la formation dans le cadre des rites de passage peut être lue, à l’instar de
Georges Bertin, comme une quête de soi et de sens à l’intérieur de l’expérience, comme une déconstruction puis construction
identitaire. Les rites de passage sont des rites d’initiation. (…)
Troisièmement, Goguel d’Allondans souligne par exemple l’aspect symbolique de l’obtention du diplôme, jouant comme
«marquage rituel» de reconnaissance, où le novice devient enfin initié.
Enfin, les rites de passage, en ramenant à la question de la religion et du sacré, posent celle de la connaissance. (…) La
formation pensée comme processus de production de savoirs et de développement de connaissances, la distinction de ces
deux termes savoir et connaissance étant empruntée à Jacques Legroux, peut-elle ignorer encore longtemps cette religiosité
propre à toute connaissance, à tout approfondissement de sens ? (…)
VST, n° 79 - 2003
Le travail social est-il un humanisme ? de Thierry Goguel d’Allondans
http://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2003-3-page-49.htm
« L’humanisme, ce n’est pas de dire : “Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait”, c’est dire : “Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver
l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase”. » André Malraux, Les Voix du silence (Quatrième partie, « La monnaie de l’absolu », VII), Gallimard, 1951.
(…) En France, les territoires du travail social se sont étenUn travail social humaniste est un travail social chercheur
dus et produisent des nouveaux métiers, diffus eux aussi, pour d’hommes, non pas seulement de l’homme en son humanité
compléter des dispositifs souvent obsolètes. (…)
mais aussi des ponts qui permettent de relier les hommes entre
L’opacité des mesures exclu radicalement le discernement, eux. (…)
la différence, l’altérité. C’est en ce sens d’abord que nous nous
Notre hypothèse est que le travailleur social, artisan du
risquons de travailler aux limites de l’humain… Dans toutes bord, devient, dans nos sociétés de la modernité avancée, de
pédagogies, mêmes totalitaires, l’humain, bon an mal an, ré- l’hypermodernité ou de la surmodernité diraient d’autres, un
siste. Car une pédagogie reste une tentative d’élever l’homme des derniers passeurs. Il développe – souvent comme monsieur
à un niveau subjectif d’humanité. Aujourd’hui les pédagogies, Jourdain faisait de la prose – des rituels propices tant à restaules processus, s’érodent, voire disparaissent, aux profits de pro- rer le lien social qu’à redonner du sens à une existence singucédures, de gestions. (…)
lière. Il y là un réel et trop méconnu savoir-faire. Cette vision
(…) l’humanisme fait figure aujourd’hui d’archaïsme. (…) du travail social pour poétique qu’elle apparaisse à certains,
L’humanisme est, pour la garde montante, bien ringard, ainsi est aussi résolument engagée dans sa prise en compte des alen est-il pour cet élu alsacien déplorant l’inefficacité, à ses térités. C’est aussi pourquoi l’humanisme dont il est question
yeux, manifeste d’éducateurs spécialisés en pas grand chose, ici se distingue de l’humanitaire. L’action des travailleurs socapables de ne développer que des outils de convivialité !
ciaux n’est pas comparable à celles – tout à fait méritantes au
Les chartes Qualité, les normes ISO, dont les plus ardents demeurant – de Sœur Térésa ou de Lady Diana ; elle n’est pas
détracteurs admettent l’inévitabilité dans les secteurs du travail réparatrice, voire salvatrice ; elle donne du sens à la parole
social, signent aussi la fin d’un humanisme, la fin d’anthropo- du sujet. C’est aussi pour cela qu’a contrario des deux icônes
logiques au profit d’anthropo-techniques.
évoquées, elle est rarement spectaculaire et il y aurait même
L’humanisme est alors pointé comme le repli défensif de tout lieu de s’en méfier si elle le devenait.
travailleurs sociaux qui, au même titre que leurs ouailles, ne
Car « un humanisme bien ordonné ne commence pas
sauraient s’adapter aux nécessités d’un monde en mutation. par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant
Du coup les discours des professionnels au mieux énervent, au l’homme, le respect des autres êtres avant l’amour-propre ».
pire amusent bon nombre de décideurs. Là aussi il y a un réel L’humanisme du travail social pourrait alors devenir un rempart
enjeu : comment se faire entendre ? Comment faire savoir ce aux modes qui se démodent (Jean Cocteau), aux idéologies
dominantes, aux tentatives perceptibles d’instaurer un post-huque l’on fait ? Comment défendre un projet ?
manisme ou de prôner la fin de l’Histoire, une résistance aux
(…)
formes actuelles et pernicieuses d’occupation des esprits.
Publication : Centre de documentation -Institut du Travail Social de Tours - www.its-tours.com
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