cnac dossier Travaux en espace confiné

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cnac dossier Travaux en espace confiné
cnac dossier
PUBLICATION TRIMESTRIELLE - 2014/2
Fascicule
N° 141
Travaux en
espace confiné
Fascicule
N° 141
cnac dossier
Table des matières
1. Introduction, activités visées et exemples d’accident.............................................................................. 3
2. Contexte, problématique et définitions...................................................................................................... 4
3. Base réglementaire........................................................................................................................................... 5
Travaux en espace confiné
Les cnac dossiers sont des publications trimestrielles du Comité National d’Action pour
la sécurité et l’hygiène dans la Construction
- navb-cnac Constructiv. D’autres dossiers
sont disponibles dans la même série. Les
cnac dossiers existent également en néerlandais sous le titre navb dossier.
RÉDACTION
Luc Christiaens, Christian Depue,
Veerle De Saedeleer, Thierry Frere,
Guillaume Gioia, Carl Heyrman,
Véronique le Paige, Isabelle Lootens,
Emmy Streuve, Isabelle Urbain, Evy Vinck.
ÉDITEUR RESPONSABLE
Carl Heyrman • navb-cnac Constructiv
Rue Royale 132/4 • 1000 Bruxelles
Tél. : +32 2 552 05 00 • Fax. : +32 2 552 05 05
E-mail : [email protected]
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4. Les risques............................................................................................................................................................ 6
4.1. Risques liés à l’atmosphère........................................................................................................................... 6
4.1.1. Risque d’asphyxie.............................................................................................................................. 6
4.1.2. Risque d’intoxication.......................................................................................................................... 7
4.1.3. Risque d’explosion et incendie........................................................................................................... 7
4.1.4. Gaz dangereux pouvant être rencontrés dans les espaces confinés.................................................... 9
4.2. Autres risques............................................................................................................................................... 9
4.3. Difficultés d’évacuation............................................................................................................................... 11
5. Démarche de prévention................................................................................................................................ 11
5.1. Dès la phase de conception......................................................................................................................... 12
5.2. Limiter les présences dans l’espace confiné................................................................................................. 12
5.3. Identifier les dangers et analyser les risques............................................................................................... 12
5.4. Organisation du travail et permis de travail................................................................................................. 12
5.5. Évaluation et contrôle de l’atmosphère....................................................................................................... 13
5.6. Ventilation.................................................................................................................................................. 14
5.6.1. Ventilation naturelle ou ventilation forcée ?..................................................................................... 14
5.6.2. Inertage de l’atmosphère................................................................................................................. 14
5.7. Préparation de l’espace et neutralisation des dangers à la source................................................................ 15
5.7.1. Vidange et nettoyage des contaminants.......................................................................................... 15
5.7.2. Consignation des installations dangereuses et des énergies............................................................ 15
5.8. Formation des intervenants........................................................................................................................ 17
5.9. Surveillance de l’intervention...................................................................................................................... 17
5.10. Organisation des secours et des accès....................................................................................................... 18
5.11. Surveillance médicale............................................................................................................................... 19
5.12. Équipements de travail à utiliser............................................................................................................... 19
5.12.1. Recommandations générales......................................................................................................... 19
5.12.2. Complément d’information : port permanent des protections respiratoires ou non ?..................... 20
5.12.3. Complément d’information : des équipements électriques appropriés........................................... 20
5.12.4. Complément d’information : dispositions supplémentaires en présence
d’une atmosphère potentiellement explosive.................................................................................21
5.12.5. Complément d’information : mesures spécifiques pour les travaux de soudage
ou d’oxycoupage en espace confiné.................................................................................................21
6. Conclusion.......................................................................................................................................................... 22
7. Annexes.............................................................................................................................................................. 23
Annexe 1 : Fiche d’identification de l’espace confiné.......................................................................................... 23
Annexe 2 : Modèle de permis de travail.............................................................................................................. 26
Annexe 3 : Textes réglementaires de référence................................................................................................... 29
1. Introduction, activités
visées et exemples d’accident
”Un fermier décède des suites d’une intoxication dans un puits
Un fermier des environs de Middelkerke est décédé après avoir été intoxiqué par les gaz toxiques suite à
une chute hier dans un puits. Son fils, qui voulait le sauver, est également tombé dans le puits et se bat
encore pour sa vie. Son épouse et un ambulancier ont également été intoxiqués par les gaz, mais leur état
de santé s’améliore.”
Source : Standaard – avril 2012
”Un ouvrier succombe à une chute dans une fosse septique à Hoboken
Lors d’un accident de chantier à Hoboken, un ouvrier est décédé et un autre a été grièvement blessé.
Selon la police anversoise, l’auditorat du travail a commencé une enquête sur les circonstances précises
de l’accident. Les ouvriers, qui travaillent pour une entreprise de construction d’Arendonk, étaient occupés
à retirer le coffrage de la fosse septique du bâtiment et ont été intoxiqués. Les secours sont arrivés sur les
lieux, mais l’un des ouvriers – un homme de 51 ans – était déjà décédé. Son collègue a été libéré de sa
situation critique et emmené à l’hôpital avec de graves blessures.”
Source : Het Laatste Nieuws – août 2013
”Un ouvrier intoxiqué au CO dans les caves d’une banque
Un ouvrier liégeois de 45 ans a été intoxiqué au CO alors qu’il était en train de lisser du béton dans les
caves d’une banque, a-t-on appris auprès des pompiers. Il a été transféré dans un état critique à l’hôpital.
L’ouvrier, qui a été intoxiqué, travaillait dans une cave non ventilée avec une machine à moteur thermique.
C’est grâce aux caméras de surveillance que le problème a pu être découvert. L’intervention des pompiers,
qui ont fait ventiler les lieux, a duré trois heures. L’ouvrier a été transféré par le PIT (Paramedical Intervention
Team) à l’hôpital. À son arrivée, son état était jugé sérieux par les urgentistes.”
Source : Belga – octobre 2013
”Accident mortel par inhalation de sulfure d’hydrogène
Deux ouvriers d’une entreprise d’assainissement accompagnés d’un technicien sont allés vérifier une
vanne sur une conduite d’arrivée d’un bassin de décantation. Un membre de l’équipe est entré dans la
salle de robinetterie et s’est écroulé. Un deuxième membre s’est porté à son secours pour s’écrouler à son
tour. La troisième personne est partie très rapidement chercher de l’aide mais, le temps que la protection
civile n’arrive, les deux ouvriers étaient morts. Des échantillons d’air pris à ce moment ont montré que le
niveau de sulfure d’hydrogène était très important.”
Source : OPREBATH - Lettre du préventeur 22 – juillet 2013
Ces quatre accidents sont quatre accidents de trop. Dans les quatre cas, il s’agissait d’interventions
en espace confiné. Mais qu’est-ce exactement qu’un espace confiné ? Que dit la législation ? Quels
sont les dangers réels ? Comment s’en prémunir ? Ce cnac dossier s’attarde sur cette problématique
et présente les bases d’une stratégie de prévention pour établir les mesures les plus appropriées
qui s’imposent dans un tel contexte.
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
2. Contexte, problématique
et définitions
Un espace confiné est défini comme étant un espace totalement ou partiellement fermé :
qui n’est pas destiné à une occupation continue des travailleurs
présentant un caractère de confinement
et où une atmosphère dangereuse est présente ou peut survenir
En pratique, le caractère de confinement d’un espace découle des possibilités d’une ventilation
naturelle limitée. La notion d’atmosphère dangereuse citée ci-dessus est une atmosphère pouvant donner lieu à :
une intoxication
une asphyxie
un incendie ou une explosion
Un tel espace, généralement humide et mal éclairé, constitue un environnement à haut risque,
essentiellement en raison du fait qu’il n’est pas conçu pour être occupé par des travailleurs et que sa
géométrie est telle que les échanges naturels de l’air intérieur avec l’atmosphère extérieure sont particulièrement réduits. La présence de liquides, gaz et vapeurs toxiques, inflammables ou explosives y
est alors particulièrement dangereuse.
Les moyens d’entrée et de sortie dans un espace confiné étant généralement très limités, les conséquences d’un incident qui pourrait se produire sur n’importe quel chantier sont ici aggravées. En
effet, de par cette accessibilité restreinte, l’évacuation d’un accidenté sera particulièrement compliquée dans ces espaces. En outre, il est essentiel de souligner que plus de la moitié des accidents
dans un espace confiné concerne des travailleurs inexpérimentés qui ont essayé d’effectuer un sauvetage sans avoir les connaissances ni les équipements nécessaires.
À titre d’exemple, les lieux suivants sont généralement considérés comme des espaces confinés :
les cuves et citernes
les réservoirs
les silos
les puits et fosses
les égouts, conduites et collecteurs
les chambres de visite
les ouvrages souterrains et excavations mal ventilés
les galeries longues et étroites
les réacteurs chimiques
les vides sanitaires
les caves non ou mal ventilées
les gaines techniques
les cages d’ascenseur
les fours industriels et cheminées
les cales de navires
l’intérieur de certaines machines
…
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3. Base réglementaire
Les espaces confinés ne sont, par définition, pas des lieux de travail classiques. Ils ne sont pas destinés à être occupés de manière continue par les travailleurs et ne répondent donc généralement
pas aux prescriptions relatives en la matière (titre II du Code du Bien-être) – notamment en ce qui
concerne l’éclairage, la ventilation, les chemins d’évacuation, les protections antichute, etc.
Néanmoins, ces lieux peuvent être occupés ponctuellement par des travailleurs ; essentiellement
pour des travaux de nettoyage, d’entretien, de réparation, d’inspection ou tout simplement
lors de leur construction. Toutes ces activités à haut risque requièrent donc la mise en place de
mesures de prévention spécifiques afin de pallier les dangers inhérents aux espaces confinés et de
garantir la sécurité des travailleurs. Ces mesures seront détaillées, d’une manière pragmatique, au
point 5 et trouvent leur justification dans les textes réglementaires en vigueur :
La loi du 4 août 1996 relative au bien être des travailleurs lors de l’exécution de leur
travail fait office de cadre réglementaire. Ses arrêtés d’exécution les plus importants dans le
contexte qui nous occupe sont présentés ci-après. Les prescriptions applicables aux travaux
sous-traités à une entreprise extérieure (en ce qui concerne notamment la communication et la
collaboration des diverses parties) sont traitées au chapitre 4 de cette loi.
L’AR du 27 mars 1998 relatif à la politique du bien-être des travailleurs lors de
l’exécution de leur travail réglemente la démarche de prévention à mettre en place au sein
d’une entreprise et les principes généraux de prévention ; la notion d’analyse des risques à la
base de toute démarche de prévention y est notamment développée. L’obligation de formation
des travailleurs aux activités est également présentée.
L’AR du 31 août 2005 relatif à l’utilisation des équipements de travail pour des
travaux temporaires en hauteur est d’application, principalement en ce qui concerne les
techniques d’accès et de positionnement avec des cordes ainsi que les mesures spécifiques
contre les chutes.
L’AR du 15 décembre 2010 relatif aux premiers secours dispensés aux travailleurs
victimes d’un accident ou d’un malaise légifère l’organisation des secours. Les mesures
à mettre en place concernent essentiellement les procédures à instaurer, les équipements à
mettre à disposition et la formation des secouristes.
L’AR du 11 mars 2002 relatif à la protection de la santé et de la sécurité des
travailleurs contre les risques liés à des agents chimiques sur le lieu de travail est
également d’application. Ce texte développe la stratégie de prévention à suivre dès que ces
agents peuvent être présents sur les lieux de travail. Une liste des valeurs limites d’exposition
est annexée à cet arrêté et renseigne les concentrations maximales d’agents chimiques au-delà
desquelles une exposition présente un risque pour les travailleurs.
L’AR du 28 mai 2003 relatif à la surveillance de la santé des travailleurs précise les
conditions de surveillance de la santé et les dispositions applicables en la matière.
L’AR du 13 mars 1998 relatif au stockage de liquides extrêmement inflammables,
facilement inflammables, inflammables et combustibles contient des prescriptions
spécifiques pour les réservoirs, en particulier l’article 59 qui traite des dispositions en matière
de surveillance et de sauvetage. Cet article impose également une autorisation écrite de
l’employeur correspondant, dans la pratique, à un ‘permis de travail’.
L’AR du 26 mars 2003 concernant le bien-être des travailleurs susceptibles d’être
exposés aux risques présentés par les atmosphères explosives s’applique le cas échéant
et présente les mesures spécifiques à mettre en œuvre.
En outre, certaines prescriptions du Règlement Général pour la Protection du Travail (RGPT) sont
toujours d’actualité et, bien que techniquement dépassées, doivent être respectées :
L’article 53 du RGPT contient toute une série de prescriptions spécifiques d’application dans les
endroits susceptibles de contenir des gaz dangereux. Il y est question des mesurages à effectuer,
de la ventilation à mettre en place ainsi que des mesures de surveillance et de sauvetage à
mettre en place.
L’article 54ter précise, quant à lui, l’interdiction spécifique de confier un travail à
réaliser dans des conditions dangereuses à un travailleur isolé, y compris dans
un espace confiné, impliquant dès lors la présence d’une personne susceptible de donner
rapidement l’alarme et de prévenir les secours si nécessaire.
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
4. Les risques
Les risques rencontrés lors de travaux dans des espaces confinés sont multiples. L’analyse des risques
doit tout d’abord porter sur les risques liés à une atmosphère dangereuse qui sont démultipliés dans
de telles conditions. Ceux-ci sont traités plus en détail au point 4.1. :
Risque d’asphyxie
Risque d’intoxication
Risque d’explosion et incendie
En outre, ils s’ajoutent aux risques classiques que l’on peut rencontrer sur tout chantier et qui doivent
également être investigués : chute de hauteur, électrocution, risques biologiques ou contraintes
ergonomiques en sont quelques exemples. Le point 4.2. s’y attarde plus longuement.
Dans tous les cas, l’accessibilité réduite à ces espaces sera une difficulté supplémentaire qui pourra
aggraver les conséquences de tout accident, aussi léger soit-il. En effet, le travailleur ne pourra évacuer les lieux rapidement s’il ressent des difficultés, étant donné que les moyens d’entrée et de sortie
de ces espaces sont très limités ; et l’évacuation d’un blessé au fin fond d’une cuve sera inévitablement plus compliquée qu’à l’air libre… Sans parler du risque d’un second accident que peuvent
subir les secours. Du matériel spécifique est nécessaire, de même que des procédures d’accès et de
sauvetage clairement définies et appliquées par des personnes correctement formées.
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4.1. Risques liés à l’atmosphère
Les premiers risques à évaluer lorsque l’on prévoit un travail dans un espace confiné sont les risques
liés à une atmosphère sous-oxygénée, à des gaz ou vapeurs toxiques ou encore à un incendie ou
une explosion. Ces atmosphères dangereuses peuvent être préexistantes ou bien apparaître en
cours d’intervention. L’atmosphère étant très peu renouvelée dans ces espaces, les concentrations en
substances dangereuses pourront s’accumuler très rapidement. Le raisonnement est identique
en ce qui concerne la concentration en oxygène ; celle-ci peut s’appauvrir très rapidement rendant
ces risques particulièrement sournois.
En outre, certains gaz emprisonnés dans des ‘poches’ peuvent être libérés soudainement lors de
certains travaux et exposer brusquement les travailleurs à de fortes concentrations de produits dangereux, ne leur laissant que très peu de temps pour réagir (p.ex. : relargage de produits adsorbés,
libération de sulfure d’hydrogène contenu dans des boues par le simple fait de marcher par-dessus
ou lors d’opérations de nettoyage/curage).
Attention
Une citerne vide peut contenir des restes de produits et présenter des risques graves si elle n’a
pas été correctement nettoyée et dégazée ! – voir également les points 5.6 et 5.7.
4.1.1. Risque d’asphyxie
Normalement, l’air contient 21 % d’oxygène (O2), ce qui est parfaitement adapté à notre respiration.
Dans un espace confiné, cette concentration peut être appauvrie et présenter un danger pour les
intervenants. Les causes sont multiples et peuvent se conjuguer :
par ventilation insuffisante :: de par la géométrie de l’espace, l’air vicié n’est pas évacué et les
apports en air frais sont réduits
par consommation de l’oxygène :
uupar les activités : par la combustion (p.ex. : lors de travaux de soudage, incendie), par la simple
respiration du travailleur, etc.
uupar l’environnement : par l’oxydation d’un métal (p.ex. : formation de rouille dans des cuves
métalliques), par fermentation, par l’action de bactéries, l’adsorption sur certaines matières, etc.
par substitution de l’oxygène : des gaz peuvent chasser l’oxygène en dehors de l’espace
confiné et le remplacer (p.ex. : suite à un inertage). C’est le cas des gaz inertes tels que l’argon,
l’azote ou le CO2.
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[O2]
Effets sur le corps humain
> 23%
Aucun effet sur le corps humain. Notons toutefois une augmentation importante du risque d’inflammabilité et
d’explosion. Notons toutefois une augmentation importante du risque d’inflammabilité et d’explosion.
> 21%
Concentration normale sans effet sur le corps humain.
19,5 %
Aucun effet sur le corps humain.
17 %
Difficultés respiratoires, respiration saccadée, fatigue anormale.
12 %
Accélération de la respiration et du rythme cardiaque, perte de conscience après quelques minutes. Sans secours, la
mort est certaine.
< 6%
Perte de conscience immédiate, arrêt respiratoire. Suivi d’un arrêt cardiaque.
Il est également à noter que certains gaz s’accompagnent d’une toxicité propre. C’est notamment
le cas du CO2.
Sous le seuil des 17 % d’O2, la déficience en oxygène se fait ressentir sur l’organisme. Cela peut entraîner la mort en quelques minutes lorsque le taux d’oxygène passe sous les 6 %.
Attention
Il est interdit d’entrer dans un espace confiné lorsque la concentration en O2 est inférieure à 19 %
sans protection respiratoire appropriée (fourniture d’oxygène).
4.1.2. Risque d’intoxication
Les espaces confinés sont également propices à l’accumulation de gaz ou de vapeurs toxiques
et leurs concentrations peuvent y être très importantes.
Ces substances peuvent être préexistantes au travail et sont directement liées à l’environnement
de travail. En effet, ces lieux peuvent contenir ou avoir contenu des substances toxiques (p.ex. : cuves,
réacteurs chimiques). Des matières en décomposition peuvent libérer du sulfure d’hydrogène (H2S),
risque très important dans les égouts. En outre, des installations peuvent exposer à des produits
spécifiques.
Le risque peut aussi survenir en cours d’activité. Des travaux de peinture ou de nettoyage peuvent
libérer des émanations toxiques (p.ex. : solvants). Le soudage et l’oxycoupage vont générer des
vapeurs et fumées toxiques. Il faut également être attentif aux gaz d’échappement qui peuvent
parfois venir de l’extérieur de l’espace confiné (p.ex. : moteur à proximité d’une ouverture).
Les Valeurs Limites d’Exposition professionnelle (VLE) au-delà desquelles aucun travailleur ne peut
être exposé sont reprises à l’annexe I de l’AR du 11 mars 2002 relatif à la protection des travailleurs
contre les risques liés à des agents chimiques. Elles correspondent aux concentrations maximales
d’une substance chimique dans l’atmosphère, au-delà de laquelle l’exposition d’un travailleur peut
constituer un danger pour sa santé. Les agents chimiques rencontrés le plus fréquemment en espace
confiné sont présentés au point 4.1.4.
On notera également que la densité des gaz et vapeurs conditionne leur répartition et leur circulation dans l’espace confiné. Cette remarque est d’ailleurs également d’application pour les gaz et
vapeurs inflammables. S’il n’y a pas de mouvement d’air dans l’espace confiné, les gaz plus légers
que l’air auront tendance à s’accumuler dans les parties hautes (p.ex. : ammoniac NH3, méthane CH4)
tandis que les gaz plus lourds stagneront dans les poches et zones basses (p.ex. : dioxyde de carbone
CO2, dioxyde de soufre SO2, sulfure d’hydrogène H2S). Les gaz peuvent ainsi former des strates ou
stagner dans certains compartiments. Il sera alors essentiel de prendre des mesurages de gaz à
plusieurs niveaux avant d’entrer et de vérifier les concentrations en agents dangereux au fur
et à mesure de la progression dans l’espace confiné.
4.1.3. Risque d’explosion et incendie
Il importe tout d’abord de souligner que tout incendie, d’une ampleur aussi faible soit-elle, peut
avoir des conséquences bien plus dramatiques dans un espace confiné qu’à l’air libre. D’une part à
cause des fumées générées (risque d’intoxication) mais aussi et surtout par le feu même qui peut
rapidement piéger les travailleurs, les empêchant d’atteindre l’accès par lequel ils étaient entrés
ou une autre sortie.
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
En cas de présence de gaz, poussières ou vapeurs inflammables dans un espace confiné, les conditions peuvent être réunies pour provoquer un incendie, voire une explosion. Mais, avant d’aller plus
loin, penchons-nous tout d’abord sur les mécanismes physico-chimiques à l’origine d’un incendie
et d’une explosion.
Pour provoquer un incendie, trois éléments doivent être réunis :
L’énergie d’activation : il s’agit de la source d’inflammation. C’est l’énergie suffisante pour
démarrer la réaction de combustion. Cette énergie peut avoir plusieurs origines :
uuUne flamme nue (briquet, allumette, chalumeaux…)
uuUne température élevée, une surface chaude (attention à la conduction lors d’un travail par
point chaud, principalement lors d’un travail sur ou à l’intérieur d’un réservoir)
uuUne étincelle (choc métal/métal, étincelles mécaniques lors de l’emploi d’une disqueuse/
meuleuse, électricité statique, arc électrique, soudage à l’arc…)
Un combustible : c’est la matière qui va se consumer. Dans un espace confiné, les dangers
proviendront principalement des gaz, vapeurs ou poussières inflammables. Dans une
plage de concentration déterminée, une source d’inflammation pourra déclencher un incendie.
Un comburant : il s’agit de la substance qui va réagir avec le combustible pour provoquer et
entretenir la combustion sous l’impulsion d’une source d’inflammation.
Dans la pratique, c’est l’oxygène qui va jouer ce rôle. Vérifiez par ailleurs qu’il n’y a pas de fuite
d’oxygène ou de suroxygénation (notamment lors d’opérations de soudage ou d’oxycoupage). Une
atmosphère enrichie en oxygène (> 23%) augmente en effet fortement l’inflammabilité des matériaux et le risque d’incendie. Inversement, une atmosphère appauvrie en oxygène permet de prévenir le risque d’incendie (voir également le point 5.6.2 relatif à l’inertage).
•
•
•
Attention
Il est interdit d’entrer dans un espace confiné lorsque l’atmosphère contient plus de 23 % d’O2.
Une aération ou ventilation directement à l’oxygène est également proscrite.
De l’incendie à l’explosion…
Compte tenu du caractère de confinement, de la mauvaise ventilation des lieux et comme les
combustibles auxquels il faut prêter attention sont sous forme de gaz, d’aérosols ou de poussières en suspension, ces derniers pourraient atteindre leur domaine d’explosivité et provoquer une
explosion. La condition pour qu’elle se produise est que le combustible explosif soit présent dans
l’atmosphère dans des concentrations comprises entre sa limite inférieure d’explosivité (LIE) et sa
limite supérieure d’explosivité (LSE).
Les valeurs des LIE et LSE de quelques gaz inflammables sont renseignées aux points 4.1.4 dans des
conditions standard de température et de pression.
0 % combustible
100 % combustible
En dessous de la LIE, le mélange sera trop pauvre en combustibles pour déclencher l’explosion. Audessus
de la LSE, le mélange sera Domaine
par contre trop pauvre en oxygène pour que l’explosion soit posAlarme
sible. Entre ces 2 limites, on parled’explosivité
de domaine d’explosivité où l’explosion est possible sous l’action
LSE
d’une
source
10 %
LIE d’inflammation.
LIE
100 % air
0 % air
Lorsque la concentration en gaz, aérosols ou poussière est supérieure à 10 % de sa LIE,
l’atmosphère est considérée comme explosive*
* Remarque : Bien que l’on soit théoriquement en dehors du domaine d’explosivité à 10 % de la LIE, la composition de
l’atmosphère peut évoluer très rapidement dans un espace confiné pour atteindre le domaine d’explosivité. Les détecteurs
de gaz doivent par conséquent avoir leur alarme réglée sur ce seuil.
Cette atmosphère explosive peut être préexistante, notamment dans les espaces où des gaz de
fermentation s’accumulent (p.ex. : dans les égouts), dans une citerne mal dégazée et où des vapeurs
d’hydrocarbures persistent. Cela peut notamment se produire suite à des opérations de nettoyage
(p.ex. : libération de méthane emprisonné dans les boues) ou encore suite à une activité antérieure
(p.ex. : utilisation de solvants, déversement accidentel de produits chimiques…).
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CNAC DOSSIER • N° 141
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Elle peut également se former en cours de travail par les émanations des produits utilisés (p.ex. :
utilisation de solvants), de par les procédés employés (p.ex. : génération de poussières explosives) ou
les activités (p.ex. : marcher dans les boues de sédimentation peut libérer le H2S). Une défaillance des
équipements est également à surveiller (p.ex. : fuite sur un équipement de soudage).
4.1.4. Gaz dangereux pouvant être rencontrés
dans les espaces confinés
Nom
Formule
chimique
VLE (ppm)
Densité
8H
15 min max
LIE / LSE (%)
Danger pour la santé
Informations complémentaires
Argon
Ar
1,40
-
-
-
Asphyxie
Utilisé notamment en protection lors de soudage
Azote
N2
0,97
-
-
-
Asphyxie
Utilisé principalement pour l’inertage
Acétylène
C2H2
0,19
-
-
2,3 / 100
Asphyxie
Utilisé pour le soudage et l’oxycoupage
Acide chlorhydrique
HCl
1,27
5
10
-
Corrosif, irritant
-
Ammoniac
NH3
0,59
20
50
15,5 / 27
Toxique, corrosif
-
Butane
C4H10
2,07
1000
-
1,8 / 8,8
-
-
Chlore
Cl2
2,50
-
0,5
-
Toxique, irritant
Très réactif avec d’autres substances
Dioxyde d'azote
NO2
1,60
3
5
-
Toxique, corrosif, irritant
Notamment dans les fumées
Dioxyde de carbone
CO2
1,53
5000
30000
-
Asphyxie, toxique
-
Dioxyde de soufre
SO2
2,20
2
5
-
Toxique, corrosif
-
Méthane
CH4
1,60
1000
-
5 / 15
-
Issu principalement de la décomposition
de matières organiques
Monoxyde d’azote
NO
1,04
25
-
-
Toxique, corrosif, irritant
Notamment dans les fumées
Monoxyde de carbone
CO
0,97
25
-
12,5 / 74
Asphyxie, toxique
Résulte d’une combustion incomplète
Ozone
O3
1,66
-
0,1
-
Toxique, corrosif, irritant
Notamment dans les fumées
Oxygène
O2
1,43
-
-
-
Comburant
Minimum 19 % requis / Risque accru d’incendie
si plus de 23 %
Propane
C3H8
1,54
1000
-
2,2 / 9,5
-
-
Sulfure d’hydrogène
H2S
1,20
5
10
4 / 46
Toxique
Issu principalement de la décomposition
de matières organiques. Attention aux
boues rencontrées dans les égouts
Vapeur d’essence
CnH12-20
3,50
300
500
1,4 / 7,6
Toxique
-
Vapeur de solvants
NA
NA
NA
NA
NA
Généralement toxique
Rencontré dans de nombreux produits
de nettoyage et peintures
4.2. Autres risques
Au-delà des risques liés à une atmosphère dangereuse, les travaux en espace confiné présentent
leur lot de dangers supplémentaires et une analyse des risques détaillée est toujours nécessaire
avant d’y pénétrer.
En outre, la méconnaissance des lieux, les difficultés à s’y déplacer, les conditions d’éclairage
défavorables ou encore l’absence de dispositif de protection que l’on peut retrouver dans les lieux de
travail classiques fait que la probabilité d’accident y est également plus élevée qu’à l’air libre.
À titre non exhaustif, les risques mentionnés ci-dessous doivent être investigués :
Les risques de chutes de hauteur ou de plain-pied : elles peuvent être occasionnées par
la forme et le contenu des espaces (p.ex. : mauvais éclairage, différences de niveaux, sol glissant,
désordre, accessibilité difficile…). Une attention particulière doit être portée aux conditions
d’accès (plus de détails au point 5.10).
•
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
•Les risques de coupures, heurts ou coincements : ces risques proviennent principalement
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
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CNAC DOSSIER • N° 141
des équipements utilisés pour le travail. Soyez également attentif à la géométrie des lieux et aux
installations présentes qui pourraient occasionner des blessures.
Le risque d’ensevelissement : dans des silos ou grands réservoirs, des pans complets de matières
fixées aux parois peuvent se décrocher d’un coup et ensevelir les travailleurs. Il sera indispensable de
décrocher à distance les matières instables avant de pénétrer dans les silos et réservoirs.
Les risques liés aux machines et installations en mouvement : l’espace confiné peut
contenir des équipements ou installations dangereux. En outre, il est parfois nécessaire
d’intervenir à l’intérieur même de certains équipements dangereux (p.ex. : toupie d’un camion
malaxeur). L’application d’une procédure de consignation sera indispensable pour garantir la
sécurité des intervenants (voir point 5.7.2. pour plus de détails).
Les risques liés aux énergies : les dangers proviennent principalement des conduites de gaz
ou d’eau, des canalisations sous pression ou du réseau électrique. Ici également, la consignation
des énergies devra être appliquée avant toute intervention (voir point 5.7.2).
Les risques d’électrisation ou d’électrocution : lorsque l’on travaille dans un espace confiné
avec des appareils électriques tels que de l’outillage à main, le risque d’électrocution dû à une
mauvaise isolation de ce matériel ou une défectuosité est beaucoup plus grand. Une attention
particulière est requise lors d’un travail sur ou dans une enceinte métallique conductrice, étant
donné que les travailleurs seront en contact permanent avec un conducteur et ne pourront
trouver aucun refuge en cas d’incident électrique. En outre, un espace confiné est un local
généralement humide saturé en vapeur d’eau ou contenant de l’eau, favorisant ainsi les risques
d’électrisation ou d’électrocution. Nous verrons ci-après les mesures de prévention permettant
de réduire, voire de supprimer ces risques, en particulier au point 5.12.3.
Les risques de brûlure : principalement lors du contact avec des surfaces chaudes ou très
froides (p.ex. : équipements utilisés, réseau de chaleur, etc.).
Les risques liés aux conditions thermiques : les espaces confinés sont des lieux où la
température peut être très élevée ou très froide. En outre, ces lieux peuvent également être
humides, voire en partie immergés, accentuant la sensation de froid.
Le risque de noyade : il est présent dans tous les ouvrages hydrauliques. Les interventions
dans des réseaux d’égouttage sont également dangereuses, particulièrement en cas de fortes
pluies ou d’orage où les écoulements d’eau peuvent être soudains et très rapides.
Les risques biologiques : les travailleurs peuvent être exposés à des micro-organismes dangereux
(germes, virus, bactéries…) lors d’interventions dans certains espaces confinés, principalement
lorsqu’ils peuvent être en contact avec des eaux usées ou de la terre (p.ex. : matière organique en
décomposition, animaux morts, moisissures…). Complémentairement au port des EPI requis,
certaines interventions requièrent que les intervenants soient vaccinés (tétanos, hépatite…).
Les risques liés au bruit : les espaces confinés sont propices à une réverbération importante
qui peut fortement augmenter le niveau de bruit. (p.ex. : nettoyage sous pression de l’intérieur
d’une cuve, présence d’autres machines…). Au-delà des risques auditifs, une attention est
requise pour garantir une bonne communication du travailleur avec l’extérieur.
Les risques liés aux contraintes ergonomiques : les conditions d’accessibilité et de
progression dans un espace confiné sont généralement mauvaises (p.ex. : le travailleur doit se
déplacer le dos courbé, les lieux sont exigus…). Le même problème se pose pour y introduire le
matériel et l’outillage nécessaire aux travaux, sans parler des difficultés d’évacuation qui seront
traitées plus en détail au point 4.3. S’ajoutent à cela une mauvaise visibilité et une certaine
pénibilité du travail à réaliser, les manutentions étant moins aisées qu’à l’extérieur. En outre, ces
conditions de travail entraînent un risque accru de contusions et de blessures en tout genre.
Les risques à l’extérieur de l’espace confiné : les ouvertures d’accès à l’espace confiné
peuvent présenter un risque de chute pour les personnes à l’extérieur de l’ouvrage si les
ouvertures sont mal protégées. À la sortie de l’espace confiné, le travailleur peut être exposé
au trafic ou à d’autres dangers d’origine environnementale. Les interventions devront donc
impérativement être signalées correctement.
Les risques psychologiques : travailler dans un environnement sombre et/ou confiné
peut être très stressant et déstabilisant. Certaines personnes peuvent être sujettes à de la
claustrophobie et à des angoisses. En outre, un malaise peut vite conduire à un sentiment de
panique quand le retour à l’air libre ne peut être immédiat. Le comportement n’est pas toujours
des plus rationnels suite à un incident ou accident et un sentiment de panique peut vite prendre
le dessus avec pour conséquence un accident, voire un sur-accident.
Les autres risques spécifiques liés aux procédés de travail et équipements utilisés
doivent être analysés au cas par cas en fonction des activités à réaliser.
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4.3. Difficultés d’évacuation
Comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises, l’environnement confiné en tant que tel est source
de nombreux risques. Mais au-delà des dangers inhérents à cet environnement de travail particulier,
l’accessibilité restreinte à ces espaces est un facteur de risque à part entière. En cas d’accident, la
progression des secours sera plus difficile qu’à l’extérieur et l’évacuation d’une victime beaucoup plus
compliquée qu’à l’air libre si les mesures d’urgence et équipements spécifiques n’ont pas été prévus.
Chaque minute est pourtant cruciale dès que l’on parle d’asphyxie ou d’intoxication.
En outre, les personnes venant au secours d’un accidenté peuvent à leur tour être victimes d’un suraccident, le plus souvent par manque de formation ou en l’absence des équipements de protection
adéquats.
Les points 5.9 et 5.10 s’attarderont sur les mesures de surveillance à mettre en place ainsi que sur
l’indispensable organisation des secours préalable à tout travail dans un espace confiné.
5. Démarche de prévention
Toute intervention dans un espace confiné requiert une réflexion approfondie quant aux risques
présents et aux mesures de prévention à appliquer. Lors de la préparation de l’intervention, il faudra
non seulement préparer le travail proprement dit et sécuriser l’intervention, mais il faudra
également préparer les secours/sauvetages éventuels. Un aperçu des mesures et moyens techniques envisageables est présenté ci-dessous.
Toutes ces mesures sont complémentaires et interdépendantes. Si certaines mesures peuvent
paraître redondantes, c’est aussi parce qu’elles peuvent être défaillantes : des gaz peuvent ne pas
être détectés, un dispositif de ventilation peut tomber en panne…
Elles doivent donc être vues comme un ensemble de prescriptions indissociables l’une de l’autre.
Pour faciliter leur compréhension, elles sont néanmoins présentées de manière plus structurée dans
la suite de ce dossier.
Information,
coordination et
communication
Analyse
des risques
Procédures
- Instructions
- Permis de travail
- Consignation
- Secours
-…
EPI
- Protection respiratoire
- Harnais
-…
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- Intervenants
- Garde de sécurité
Équipements
de travail
et outillage
Mesures et
équipements
spécifiques
- TBTS / Atex
-…
Formations
Surveillance
(Garde de sécurité)
Ventilation
Détection
des gaz
Moyens d’accès,
de secours et
d’évacuation
Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
5.1. Dès la phase de conception
Si les interventions dans des espaces confinés ne peuvent pas toujours être évitées et sont généralement peu aisées dans les constructions existantes, il y a lieu d’avoir une réflexion sur cette problématique lors de la conception de nouvelles constructions. L’architecte et le coordinateur sécurité-projet
veilleront particulièrement à concevoir des lieux répondant aux exigences suivantes :
éliminer ou réduire la nécessité d’intervention dans les espaces confinés et ce, grâce à une
conception et une configuration des installations permettant les interventions depuis l’extérieur.
améliorer l’accessibilité et la circulation dans ces espaces lorsqu’il sera indispensable d’y
pénétrer (p.ex. : hauteur suffisante des vides ventilés…).
•
•
5.2. Limiter les présences dans l’espace confiné
Lorsque c’est techniquement possible, on évitera toujours de pénétrer à l’intérieur des espaces confinés ; les interventions au départ de l’extérieur doivent toujours être privilégiées. Compte tenu des
activités, le nombre de travailleurs pénétrant dans l’espace confiné ainsi que les temps de présence
dans ces lieux doivent être limités au maximum.
5.3. Identifier les dangers et analyser les risques
Avant toute intervention, il est indispensable d’avoir connaissance des dangers présents dans l’espace confiné. Une inspection préalable de l’extérieur de l’espace et de son environnement direct
ainsi qu’une analyse des risques sera toujours indispensable. À cette fin, une fiche d’identification
de l’espace confiné devrait toujours être établie pour informer correctement les intervenants. Ce
document devrait idéalement être rempli par le donneur d’ordre (le maître d’ouvrage, l’entreprise faisant appel à un sous-traitant ou, à défaut, l’employeur de l’intervenant), étant donné que
des risques spécifiques peuvent être liés aux installations et peuvent interférer avec les travaux ou
activités à effectuer et ce, avant toute intervention. Cette fiche devrait contenir au minimum les
informations suivantes :
l’identification du site (localisation, environnement, plans disponibles, utilisation, position des
entrées et sorties…)
l’identification des dangers connus
les installations devant être consignées avant toute intervention
les autres mesures de prévention à appliquer qui sont déjà définies à ce stade
toute autre information présentant un intérêt pour la sécurité
Pour un exemple, le lecteur pourra se référer à la ‘Fiche d’identification d’un espace confiné’ fournie
à l’annexe I.
•
•
•
•
•
5.4. Organisation du travail et permis de travail
Pour garantir la sécurité des intervenants, les travaux en espace confiné doivent faire l’objet d’une
réflexion approfondie préalable. Les mesures les plus pertinentes doivent être prises sur base de
l’analyse des risques et des procédures claires doivent être définies. D’un point de vue pratique, il
est recommandé de formaliser ces dernières, notamment par un permis de travail garantissant la
bonne communication des informations essentielles aux personnes concernées. En outre, ce permis
permet de répondre concrètement aux dispositions prévues dans l’arrêté royal du 13 mars 1998
relatif au stockage de liquides extrêmement inflammables, facilement inflammables, inflammables
et combustibles.
Pour être pleinement efficace, le permis reprendra donc très logiquement une description des
risques connus liés à ce travail et les mesures de sécurité adéquates pour parer à ces risques. Il
contiendra au minimum les données suivantes :
L’identification de l’espace confiné (voir également la fiche spécifique fournie en annexe I)
La description des activités à effectuer, l’équipement et les produits utilisés
•
•
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CNAC DOSSIER • N° 141
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•La date de l’intervention et la validité du permis
•Les coordonnées de toute la chaîne opérationnelle ayant une responsabilité en termes de
sécurité (maître d’ouvrage, intervenant, surveillant, responsable direct, secouriste, conseiller en
prévention…) et leurs habilitations (formation et autorisation signée). Les signatures de chaque
intervenant sont requises.
Les risques potentiels, en particulier en ce qui concerne les risques atmosphériques
Les contrôles, mesures de prévention à appliquer et équipements à utiliser pour parer aux
risques :
uucontrôles et vérifications préalables
uumesures de prévention préparatoires, en cours de travaux et après travaux
uumesures de surveillance et de sauvetage
Toutes ces mesures sont détaillées dans les points suivants de ce dossier. Un exemple de permis est quant
à lui fourni à l’annexe II.
Un permis de travail entraîne dès lors des obligations pour toute la chaîne opérationnelle. Le travailleur doit respecter les mesures de prévention indiquées. Ce permis entraîne également des obligations pour sa ligne hiérarchique qui doit fournir au travailleur les moyens d’y répondre ainsi que
pour le maître d’ouvrage qui doit fournir tous les renseignements nécessaires, éventuellement des
équipements particuliers…
Il ne s’agit donc pas d’un document purement administratif. Lorsqu’un permis de travail est utilisé,
cela signifie que chacun a connaissance de ses obligations, des risques et mesures de prévention à
prendre ; le travail ne peut être exécuté que si toutes les conditions mentionnées sur le
permis sont vérifiées.
En ce qui concerne l’organisation des secours, nous renvoyons le lecteur au point 5.10.
•
•
5.5. Évaluation et contrôle de l’atmosphère
Avant de pénétrer dans l’espace confiné, il faudra toujours évaluer la dangerosité de l’atmosphère.
Pour ce faire, il est indispensable d’utiliser un détecteur de gaz équipé d’une sonde pour effectuer les mesurages depuis l’extérieur. On veillera à prendre les mesurages en différents points de
l’espace étant donné que, selon leur densité, des gaz peuvent s’accumuler dans le haut ou dans le
bas de l’espace. Les mesures seront réalisées aux endroits où l’on s’attend à trouver les concentrations
les plus élevées.
Les gaz recherchés dépendront bien évidemment de l’analyse des risques. Dans la plupart des cas,
il est recommandé que la recherche se porte au minimum sur les gaz suivants : O2, CO, H2S et LIE
des atmosphères explosives potentielles selon les lieux et la nature des activités. En pratique, un
détecteur 4 gaz offre cette possibilité. Attention : pour garder son efficacité et pour que les mesures
lues soient représentatives de la réalité, tout détecteur doit être ré-étalonné périodiquement par
une personne compétente.
À défaut des protections respiratoires appropriées, il est interdit d’entrer dans l’espace confiné si
la concentration en oxygène est inférieure à 19 % ou en présence de substances toxiques/
asphyxiantes dans des concentrations dangereuses. Si l’on constate que l’atmosphère y est explosive, il faudra renouveler l’air jusqu’à disparition du risque d’explosion. Si cela s’avère techniquement
impossible, l’entrée restera interdite à moins de mettre en place des mesures complémentaires respectant la directive ATEX. En ce qui concerne la détection des gaz inflammables ou explosifs, les
niveaux d’alarme des appareils de mesure seront réglés sur 10 % de la LIE des gaz recherchés.
Les concentrations des gaz présentant des risques sur la santé doivent toujours rester inférieures
aux VLE.
Une fois à l’intérieur, l’intervenant évoluera accompagné du détecteur portable, afin de prendre
régulièrement des mesurages de l’atmosphère et, plus particulièrement, dans les endroits où les
caractéristiques de l’atmosphère peuvent changer. Notez que la plupart des détecteurs modernes
permettent une lecture continue garantissant aux intervenants la détection plus rapide d’une
anomalie.
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
5.6. Ventilation
Avant et pendant l’intervention, il sera toujours nécessaire (et obligatoire) de garantir une ventilation
adéquate de l’espace confiné. Celle-ci a pour but de :
Contrôler les conditions présentes dans l’espace confiné en diluant et évacuant les
contaminants présents, y compris ceux générés en cours de travaux ou ceux qui n’auraient pas
été détectés.
Assurer la présence d’oxygène.
•
•
5.6.1. Ventilation naturelle ou ventilation forcée ?
Cette ventilation peut être naturelle lorsque
Calcul du débit minimal de ventilation
les conditions géométriques sont favorables à
et de la durée minimale de fonctionnement
une circulation d’air. Dans la pratique, il faudra
avant l’entrée dans l’espace confiné
garder en position ouverte toutes les ouvertures
Le débit de ventilation Q requis durant l’intervention doit
débouchant à l’extérieur de l’espace. Néanrépondre à 2 conditions :
moins, la plupart du temps, celle-ci sera insuffi20 x volume espace (m3)
volume espace (m3)
ou
Q (m³/min) ≥
sante et n’offrira pas le débit minimal de 30 m3
3
60 (Min)
par heure et par travailleur imposé par la
ET
législation. Il faudra dès lors mettre en place
Q (m³/min) ≥ 30 m³ / heure / travailleur
une ventilation mécanique forcée au moyen
de ventilateurs de soufflage (ventilation par
La durée minimale D de fonctionnement de l’installation avant
insufflation) en veillant à ce que l’intervenant
de pénétrer dans l’espace confiné est de :
soit positionné dans le flux d’air.
7 x volume espace (m3)
D (min) ≥
D’un point de vue pratique, complémentaiQ (m3 /Min)
rement à ces prescriptions minimales, il est
recommandé que la ventilation offre un taux de
20 changements d’air par heure.
Un renouvellement complet de l’air avant de pénétrer dans l’espace est généralement requis. Même
sans constat d’atmosphère dangereuse lors de l’évaluation de l’atmosphère, la bonne pratique
recommande d’effectuer 7 changements du volume d’air de l’espace confiné avant d’y pénétrer.
On notera enfin que si la ventilation permet de diluer les polluants générés en cours de travaux (p.ex. :
soudage, percements…), on privilégiera la mise en place conjointe d’un dispositif d’aspiration à la
source lorsque les contaminants ont cette origine.
Attention
Il est interdit de ventiler directement avec l’oxygène sous peine d’engendrer une atmosphère
explosive. Cette opération devra se faire exclusivement en prélevant de l’air sain à l’extérieur de
l’espace. La prise d’air devra donc être éloignée de toute source de pollution (attention notamment aux gaz d’échappement).
5.6.2. Inertage de l’atmosphère
Lorsque l’atmosphère peut être explosive (p.ex. : espace contenant ou ayant contenu des produits
inflammables, travaux générant des émanations inflammables…), il est parfois nécessaire de maintenir une atmosphère appauvrie en oxygène afin de prévenir le risque d’incendie (par suppression du
comburant). Après nettoyage et purge (voir point 6.1), l’espace clos devra alors être ventilé au moyen
d’un gaz inerte (p.ex. : azote, CO2, argon). Cette technique est connue sous le nom d’inertage.
L’atmosphère résultante présentant ainsi un risque d’asphyxie, les travailleurs qui s’introduiront dans
l’espace confiné devront porter les EPI respiratoires appropriés pour leur garantir un approvisionnement en oxygène.
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5.7. Préparation de l’espace et neutralisation
des dangers à la source
Lorsque c’est techniquement possible et, avant d’aller plus loin, la prévention s’axera d’abord sur
l’élimination des dangers. Dans la pratique, cela se traduit principalement par la vidange et le
nettoyage des contaminants ainsi que par la consignation des installations dangereuses et des
énergies ; la ventilation ainsi que les mesures d’inertage éventuelles n’étant que des étapes d’un
processus de prévention bien plus large.
Lorsque ces opérations sont nécessaires à la sécurité des interventions, les procédures à mettre en
œuvre doivent être annexées au permis de travail.
5.7.1. Vidange et nettoyage des contaminants
Il est souvent nécessaire de vider/purger complètement l’espace de son contenu avant d’y
pénétrer (p.ex. : réparation d’une cuve à mazout). Les parois doivent ensuite être nettoyées pour
décoller les résidus de matières dangereuses tels que les boues de sédimentation. Ces opérations
se feront autant que possible depuis l’extérieur sans jamais pénétrer dans l’espace confiné.
À défaut, les EPI nécessaires devront être portés. La plupart du temps, un jet d’eau sous haute
pression, de la vapeur sous pression ou un nettoyage par pompage à vide sont utilisés. En cas
d’utilisation de produits de nettoyage, il faut être attentif à leur compatibilité chimique avec le
contenu de l’espace. Les eaux de nettoyage devront également être contrôlées pour éviter une
pollution des eaux usées et du sol.
En outre, lorsque les lieux ont contenu des produits qui peuvent générer des émanations dangereuses (p.ex. : citernes à carburant, réservoirs ou canalisations ayant contenu des solvants ou d’autres
liquides toxiques ou explosifs, etc.), il est indispensable de réaliser un dégazage complémentaire
afin d’évacuer les gaz et émanations résiduelles au moyen d’un gaz inerte. Cette opération peut
également parfois être réalisée à l’aide d’un liquide ; on parlera alors plutôt de remplissage. On ventilera ensuite l’espace avec de l’air propre le temps nécessaire pour chasser ce gaz asphyxiant et
retrouver une atmosphère respirable (voir encadré spécifique au point 5.6.1).
Enfin, si les conduites, cuves ou réservoirs ont contenu des produits chimiques agressifs, leurs résidus doivent être neutralisés à l’aide des produits spécifiques nécessaires pour ramener le pH à un
niveau neutre (consulter leur fiche MSDS).
Malgré toutes ces précautions, il restera souvent des parties qui ne pourront être totalement vidangées et une fraction de produits volatils pourra persister dans certaines parties de l’espace, principalement dans les parties basses, coudes et autres singularités géométriques. Pour travailler en toute
sécurité, une ventilation permanente sera donc nécessaire pour évacuer les émanations au fur et à
mesure de leur formation. Celle-ci sera réalisée la plupart du temps par un apport forcé d’air sain. En
présence d’une atmosphère explosive, on procèdera plutôt à un inertage (voir point 5.6.2).
5.7.2. Consignation des installations dangereuses
et des énergies
Lors d’interventions sur ou dans des machines ou encore lorsque l’espace confiné contient des
installations dangereuses, celles-ci doivent être mises à l’arrêt et consignées avant d’y pénétrer
et/ou travailler.
En pratique, cela concerne principalement toutes les sources d’énergie et les pièces qui pourraient
être en mouvement. À titre d’exemple, cela peut concerner :
les pièces nues sous tension électrique (p.ex. : câbles non protégés)
les conduites de fluides (p.ex. : conduites de gaz, évacuation d’eaux contaminées, conduites de
produits chimiques dangereux, d’huile sous pression, vapeur…)
les installations mécaniques, hydrauliques ou pneumatiques (p.ex. : intervention à
l’intérieur d’une machine, d’une turbine, d’un camion malaxeur, libération d’un ressort…)
La procédure de consignation est définie comme un ensemble de mesures formalisées permettant de s’assurer de la sécurité d’un équipement ou d’une installation de sorte qu’un changement
d’état (p.ex. : ouverture d’une vanne, remise en marche, mise sous tension, mouvement d’une partie
•
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
mécanique…) soit impossible sans l’action volontaire d’intervenants désignés. L’objectif premier
étant d’éviter qu’une personne non informée de la présence d’un intervenant remette en marche
un dispositif à l’arrêt qui lui serait fatale.
Cette procédure comprend plusieurs phases successives dont l’ordre pourra être adapté selon la
spécificité des installations en fonction de l’analyse des risques. Les personnes familières avec cette
procédure parlent des 7 règles d’or de la consignation :
coordination
séparation
condamnation
vérification
notification
immobilisation
délimitation
Dans le contexte du travail en espace confiné et partant de ces 7 principes, il faut également tenir
compte de la mise en place d’une ventilation efficace ainsi que des opérations de vidange et de
nettoyage, de la purge ainsi que de l’inertage éventuel. La mise en sécurité peut alors se décomposer
en 10 étapes concrètes :
1. La coordination : cette première étape implique la concertation de tous les acteurs concernés
dans le processus de ‘mise en sécurité’, leur coopération et la bonne communication des informations essentielles entre tous les acteurs (p.ex. : lieux, nature des travaux, personnes concernées,
durée de l’intervention, équipements à consigner…)
2. La séparation des sources d’énergie et des fluides : cette étape consiste à couper et à
neutraliser des sources de puissance pouvant provoquer le mouvement d’organes de machines,
des électrocutions, intoxications, projections, incendies… Elle doit toujours être réalisée par une
action directe sur le circuit de puissance ; une action sur le circuit de commande ou le dispositif
d’arrêt d’urgence ne suffit pas. En pratique, cela peut consister par exemple à couper l’alimentation électrique ou fermer une vanne.
3. La libération/dissipation des énergies résiduelles : cette étape consiste à libérer les énergies accumulées telles que la décharge de condensateurs, la libération de la pression résiduelle
d’un réservoir, la détente d’un ressort sous tension, la chute de matières instables des parois
d’un silo…
4. L a condamnation : cette opération consiste à isoler les sources d’énergie et à les immobiliser en position de sécurité, par exemple en plaçant des obturateurs sur ou dans des conduites
(joints pleins), en verrouillant mécaniquement les interrupteurs ou vannes avec des cadenas ou
encore en enlevant des organes de connexion (courroie, engrenage, chaîne, fusible, élément de
tuyauterie, etc.).
5. La vidange et le nettoyage des équipements ayant contenu des substances dangereuses afin
d’éliminer les résidus. Cela concerne notamment les cuves, réservoirs ou conduites qui, selon les
résultats de l’analyse des risques, seront également concernés par les dispositions complémentaires vues au point 5.7.1.
6. La ventilation de l’atmosphère doit être suffisante pour contrôler l’atmosphère présente dans
l’espace confiné et garantir un apport suffisant en oxygène (cf. point 5.6.1). Cette étape doit faire
l’objet d’une attention toute particulière et est largement détaillée au point 6 ci-dessous. Si les
conditions de travail requièrent d’effectuer un inertage (cf. point 5.6.2), veillez à disposer des EPI
respiratoires appropriés garantissant un approvisionnement en oxygène aux intervenants.
7. La vérification du contrôle effectif de la séparation. En pratique, la remise en marche des équipements sera testée pour s’assurer de l’absence d’énergie (tension électrique, pression, etc.) et
autres dangers. L’atmosphère sera contrôlée, à cette étape, par des mesurages (voir point 5.5).
8. La notification de l’intervention : il s’agit ici d’apposer une signalisation (en pratique, des étiquettes bien visibles) sur les sources de puissance coupées, les circuits de commande verrouillés
et les accessoires de condamnation (cadenas, obturateurs, etc.) informant que des interventions
sont en cours et qu’il est interdit de déconsigner cet organe.
9. L’immobilisation mécanique des parties potentiellement mobiles par verrouillage, blocage ou
brochage destinée à constituer une entrave physique à une remise en route accidentelle. En
pratique, cela consiste par exemple à bloquer des organes au moyen de broches, étançons… En
outre, on veillera également à maintenir les ouvertures d’entrée/de sortie de l’espace confiné en
position ouverte pour éviter leur fermeture accidentelle.
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10. L a délimitation de la zone de travail interdisant l’accès aux personnes non autorisées et leur
signalant les dangers éventuels (p.ex. : ouverture dans le sol…). Cette délimitation doit être
matérialisée au moyen de la signalisation et du balisage approprié. En outre, des protections
collectives antichute seront installées autour des ouvertures dangereuses.
Une fois le travail terminé et qu’il est formellement établi que tous les travailleurs sont sortis de
l’espace confiné, la déconsignation s’effectue dans le sens inverse des étapes.
5.8. Formation des intervenants
Toute activité dans un espace confiné doit être réservée à des personnes compétentes formées
spécifiquement à ces conditions de travail. Cette formation devra permettre aux intervenants :
d’appliquer correctement les systèmes de permis de travail et procédures d’accès,
consignation…
de connaître, reconnaître et identifier les dangers associés aux espaces confinés ainsi que
les risques qui en découlent et savoir déceler les signes d’une anomalie, les symptômes et
conséquences d’une exposition à des contaminants
d’avoir une connaissance suffisante de la géométrie de lieux (plans, localisation des sorties…)
pour s’y déplacer et s’orienter correctement
de mettre en place les mesures de prévention appropriées :
uudisposer des équipements de ventilation et les utiliser correctement
uudisposer des EPI appropriés, les utiliser correctement (masque respiratoire, masque isolant ou
auto-sauveteur, harnais…) et veiller à leur port efficace
uuutiliser le détecteur de gaz, interpréter les mesures et vérifier en permanence que l’atmosphère
ne présente pas de danger
uuappliquer des méthodes sûres pour entrer et sortir de ces espaces (utilisation d’un trépied…)
uuavoir la conduite adéquate en cas d’incident ou d’accident
Cette formation doit bien évidemment compter un volet pratique et être reconduite régulièrement. En outre, les informations et dispositions spécifiques à un travail doivent être renseignées aux
intervenants lors de chaque intervention. En pratique, une fiche d’identification de l’espace (point
5.3) et un permis de travail (point 5.4) permettent de s’en assurer.
Les travailleurs intervenant dans l’espace confiné ne sont pas les seules personnes concernées par
la formation. Le point 5.9 ci-après précisera les exigences en matière de formation auxquelles doit
répondre le personnel assumant la responsabilité de garde de sécurité.
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5.9. Surveillance de l’intervention
Aucune intervention dans un espace confiné ne peut être confiée à un travailleur isolé. Ce type de
travaux doit toujours se faire sous la surveillance permanente d’un garde de sécurité compétent
âgé d’au moins 18 ans et dont les missions légales sont les suivantes :
surveiller en permanence le personnel intervenant en espace confiné et maintenir une
communication permanente avec ces derniers
vérifier le bon fonctionnement du dispositif de ventilation
donner l’alarme en cas de problème
Au-delà de ces obligations légales, il est recommandé que le surveillant soit formé au sauvetage
(intervention de première ligne) et qu’il dispose des équipements de protection nécessaires, notamment un masque isolant autonome ou à adduction d’air pour pouvoir intervenir en toute sécurité
directement après avoir prévenu les secours. Il pourra alors secourir une victime d’asphyxie ou
d’intoxication et l’approvisionner en air en attendant les secours ou dans les cas les plus urgents,
l’extraire de l’espace confiné et gagner ainsi de précieuses minutes. (Attention : ne déplacer la victime
qu’en cas de danger grave et imminent !)
Il est toutefois très important d’évaluer correctement les dangers avant de pénétrer dans l’espace
confiné. Sans formation spécifique ou à défaut des EPI nécessaires, le surveillant ne pourra pénétrer
dans l’espace confiné sous peine de mettre sa propre vie en danger. Il en va de même s’il constate
un risque important d’incendie ou d’explosion qu’il ne peut maîtriser seul. En outre, si le garde de
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
sécurité joue également le rôle de secouriste, il devra s’assurer qu’une personne le relaye pour guider l’arrivée des secours.
D’un point de vue pratique, toutes ces responsabilités impliquent dès lors une formation particulière permettant au garde de sécurité :
de connaître les dangers, de déceler les signes d’une anomalie, les symptômes et conséquences
d’une exposition à des contaminants
d’avoir une connaissance suffisante de la géométrie des lieux (plans, localisation des sorties…)
afin de pouvoir guider l’intervenant ou les secours en cas d’incident
de vérifier la présence et le bon fonctionnement des équipements indispensables à la sécurité. Il
doit notamment être capable :
uude mettre en place et de vérifier le bon fonctionnement du dispositif de ventilation.
uud’utiliser un détecteur de gaz, d’interpréter les mesures et de vérifier en permanence que
l’atmosphère ne présente pas de danger
de communiquer efficacement avec les intervenants
d’assister les personnes entrantes et sortantes
d’appliquer correctement les systèmes de permis de travail et procédures d’accès
de connaître et d’appliquer les procédures de secours et d’évacuation (alerter les secours…)
d’utiliser le matériel de sauvetage (harnais, trépied, masque…) présenté au point 5.10
de réaliser l’intervention de première ligne s’il est autorisé à jouer ce double rôle. Le surveillant
n’est autorisé à pénétrer dans l’espace confiné que s’il dispose des EPI nécessaires à sa propre
sécurité et qu’il sait les utiliser.
Une telle formation doit bien évidemment comporter un volet pratique et doit être répétée
périodiquement.
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5.10. Organisation des secours et des accès
Pour que le garde de sécurité puisse mener à bien ses missions et que les secours éventuels soient
les plus efficaces, il est essentiel que l’intervention ait bien été planifiée et organisée : au-delà des dispositions vues dans les points précédents, des procédures de travail appropriées, un plan d’urgence
et des moyens d’accès permettant également une évacuation rapide en sont les éléments essentiels.
D’un point de vue pratique dans le contexte qui nous occupe, une énumération non exhaustive de
mesures de prévention à mettre en place est présentée ci-dessous :
Les procédures et le plan d’urgence : ils doivent avoir été clairement définis et doivent être
connus de tous et correctement appliqués. Complémentairement au garde de sécurité, un
secouriste devra être présent sur le site de l’intervention si le garde de sécurité n’est pas habilité
à assurer ce rôle (formation spécifique à suivre).
Les équipements suivants doivent être disponibles, opérationnels et utilisés :
uuMoyens d’accès et dispositifs facilitant l’extraction :
•• Lorsque l’accès est vertical, il est recommandé d’utiliser un trépied équipé d’un treuil positionné
au-dessus de l’ouverture (une potence ou tout autre système équivalent peut également
convenir). Ce dispositif pourra être utilisé aussi bien pour descendre et remonter le matériel que
pour sécuriser le personnel contre les chutes lors des entrées/sorties dans l’espace confiné. De
plus, cet équipement permettra une évacuation plus aisée d’une victime suite à un accident.
•• Lorsque la progression est horizontale, un dispositif de type ‘planche à roulettes’ facilite les
manutentions et évite de devoir progresser à quatre pattes dans des lieux exigus. En cas
d’accident, une telle planche permet également d’évacuer plus facilement une victime.
uuHarnais de sécurité : il doit toujours être porté par le personnel intervenant dans l’espace
confiné et ne doit pas être enlevé après la descente. En outre, lorsque cela ne crée pas
de risque supplémentaire pour les intervenants (p.ex. : risque d’être happé ou coincé), il est
recommandé de garder en permanence une ligne de vie reliant le harnais à l’extérieur (au
point d’ancrage du trépied). Cette disposition est par ailleurs obligatoire pour toute intervention
dans une citerne ou un réservoir. En cas d’accident, cette ligne pourra servir de fil d’Ariane afin
de guider les secours vers la victime. Avec ce guide, l’intervenant pourra également retrouver son
chemin ou progresser plus facilement dans la pénombre ou dans une atmosphère enfumée. Enfin,
si la victime est inanimée, il sera beaucoup plus facile de l’évacuer en la tirant par son harnais.
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À cette fin, un harnais disposant de points d’accrochage ventraux et dorsaux permettra d’éviter les
manœuvres de retournement souvent périlleuses et quasi impossibles dans des lieux exigus.
uuÉquipements de ventilation : ils seront dimensionnés conformément aux
recommandations vues au point 5.6 et seront disposés de sorte à limiter au maximum
l’encombrement des accès (éviter une entrave à l’évacuation)
uuDétecteurs de gaz : ils seront adaptés aux gaz susceptibles d’être présents (voir point 5.5)
uuMoyens de communication : ces moyens doivent non seulement permettre une
communication permanente entre les intervenants et les gardes de sécurité mais également
entre tous les acteurs impliqués dans les procédures de consignation et l’organisation des
secours. (p.ex. : talkie-walkie, GSM…)
uuAppareils de protection respiratoire isolants : ils seront de type ‘à adduction d’air libre’, du
type ‘à adduction d’air comprimé’, ou du type ‘autonome’ (voir point 5.12.2) et doivent toujours
être à proximité directe du surveillant s’il est autorisé à effectuer l’intervention de première ligne.
uuDes moyens d’extinction : ils doivent être disponibles à proximité directe des accès s’il y a
un risque d’incendie
uuLes équipements de premiers soins : ils seront définis en concertation avec le conseiller en
prévention-médecin du travail (trousse de secours, etc.) et doivent être disponibles à proximité
directe du garde de sécurité.
Tout comme l’organisation de formations spécifiques, des exercices d’évacuation sont indispensables si l’on veut garantir l’efficacité de ces mesures sur le terrain. Pour plus d’informations quant à
l’organisation des secours, le lecteur peut consulter notre page internet spécifique à l’adresse suivante : cnac.constructiv.be > Infos bien-être > En pratique > Organisation > Premier secours.
5.11. Surveillance médicale
Tout intervenant dans un espace confiné est soumis à une surveillance médicale par un conseiller
en prévention-médecin du travail afin d’assurer son aptitude au travail dans cet espace. Dans le
contexte qui nous occupe, les critères de contrôle doivent au minimum porter sur :
l’aptitude à porter un appareil respiratoire et autres EPI nécessaires
les aptitudes pour entrer, sortir de l’espace et s’y déplacer, y compris, la force, l’agilité, la
coordination, la faculté de réagir dans des situations d’urgence. En outre, il faudra également
s’assurer que le travailleur ne soit pas sujet à la claustrophobie ou à d’autres peurs paniques
la taille du corps
l’exposition à des agents dangereux
En outre, d’une manière générale, le médecin du travail conseillera l’employeur et donnera son
avis quant aux mesures de prévention découlant de l’analyse des risques.
Il statuera également sur les vaccinations éventuelles à effectuer, notamment en cas de contact
potentiel avec de la terre ou des eaux usées.
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5.12. Équipements de travail à utiliser
5.12.1. Recommandations générales
Comme nous l’avons évoqué dans les points précédents, de nombreux équipements de travail sont
requis pour permettre aux intervenants de travailler en toute sécurité. Une partie de ces équipements sont communs à toutes les interventions dans les espaces confinés, certains sont collectifs,
d’autres offrent une protection individuelle. Enfin, selon l’analyse des risques, d’autres équipements
sont spécifiques à certains risques ou certaines interventions et seront déterminés au cas par cas
avec l’aide des SIPP/SEPP. Les plus récurrents sont synthétisés ci-dessous :
les équipements de ventilation
les détecteurs de gaz
les équipements d’accès, d’évacuation et de manutention (potence ou trépied, treuil…)
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•les protections collectives antichute
•le matériel de signalisation
•l’équipement nécessaire aux travaux à réaliser
•les équipements de sauvetage et de secours
•les vêtements de travail à haute visibilité (fluo réfléchissants) adaptés à l’environnement
(p.ex. : humidité…)
•un casque/une casquette de sécurité
•un éclairage portatif (p.ex. : lampe frontale)
•un masque respiratoire isolant autonome ou à adduction d’air
•un harnais de sécurité + une longe reliée à l’extérieur de l’espace
•des chaussures/bottes de sécurité
•des gants de sécurité
•tout autre EPI requis selon les risques (protection respiratoire permanente, protection de l’ouïe,
agents chimiques…)
5.12.2. Complément d’information : port permanent des
protections respiratoires ou non ?
Le port permanent d’une protection respiratoire par l’intervenant n’est pas nécessaire si la ventilation
permet de garantir une atmosphère saine (présence suffisante d’O2, absence de contaminants…).
Néanmoins, il faudra toujours fournir un masque isolant autonome ou à adduction d’air. Il faut
veiller à bien distinguer les deux types de protection. Ce masque n’a pas pour fonction de protéger
le travailleur lors de l’intervention proprement dite, il a uniquement pour fonction d’assurer la fourniture en oxygène et d’isoler l’intervenant d’une atmosphère contaminée, le temps nécessaire à son
évacuation de l’espace confiné. À cet effet, il doit donc se trouver à la ceinture du travailleur et devra
être enfilé immédiatement si l’arrivée soudaine d’un contaminant est signalée par le détecteur de
gaz ou sur demande du garde de sécurité.
Le port permanent d’une protection respiratoire adaptée aux risques est par contre nécessaire
pour toute intervention dans une atmosphère sous-oxygénée ou contaminée. Malgré les mesures
de prévention collective, ces protections seront déterminées en concertation avec les SIPP/SEPP en
fonction des résultats de l’analyse des risques. Pour plus d’informations, nous renvoyons le lecteur à
notre cnac dossier 131 sur les équipements de protection individuelle.
5.12.3. Complément d’information : des équipements
électriques appropriés
Les espaces confinés sont des lieux généralement humides. En outre, lors d’un travail à l’intérieur
d’une enceinte conductrice (p.ex. : citerne métallique), on comprend aisément qu’un incident d’origine électrique démultiplie le risque d’électrocution ; le travailleur est en effet en contact permanent
avec un conducteur.
Il faudra donc éviter l’utilisation d’équipements électriques et donner la préférence à des équipements hydrauliques ou pneumatiques lorsque l’alternative technique existe. À défaut, il est nécessaire
d’utiliser des équipements électriques alimentés sous une très basse tension de sécurité (TBTS), voire,
mieux, des équipements portatifs sur batterie. Il en va de même pour l’éclairage utilisé.
État du corps humain
TBTS : courant alternatif maximum
Peau partiellement immergée
12 V
Peau non immergée
24 V
Néanmoins, si l’équipement électrique requiert une puissance importante et ne peut être alimenté
en TBTS ou sur batterie, il est indispensable que la protection IP de l’équipement et des rallonges
soit adaptée aux conditions d’humidité et que le matériel électrique soit marqué CE, qu’il soit doublement isolé (présence du symbole double carré) et qu’il soit alimenté au moyen d’un séparateur de tension placé à l’extérieur de l’enceinte.
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Dans tous les cas, les sources d’alimentation (transformateurs, générateurs, séparateurs…) doivent
impérativement rester à l’extérieur de l’espace confiné et les travailleurs doivent porter les EPI
appropriés.
5.12.4. Complément d’information : dispositions
supplémentaires en présence d’une atmosphère
potentiellement explosive
Si malgré l’ensemble des mesures de prévention renseignées dans les points précédents, une atmosphère explosive persiste ou qu’il subsiste un risque qu’elle se forme en cours d’intervention, les équipements de travail utilisés devront garantir l’absence de source d’inflammation (voir point 4.1.3).
Cela concerne non seulement l’outillage au sens large (protection antidéflagrante des flammes nues,
parties chaudes et étincelles) mais également les EPI et vêtements qui doivent empêcher l’accumulation d’électricité statique. Il en va de même de l’éclairage portatif et des autres équipements de
travail indispensables (ventilateurs, détecteurs de gaz, talkie-walkie…). D’un point de vue pratique,
tous ces équipements offrent la protection voulue dès qu’ils sont certifiés ATEX.
Les méthodes de travail seront quant à elles adaptées. On bannira l’utilisation de flammes nues, les
procédés générant de la chaleur ou des étincelles (attention au contact métal-métal).
Enfin, sans un inertage préalable de l’atmosphère (voir point 5.6.2), tout travail par point chaud
(p.ex. : souder, disquer…) sera proscrit dans une atmosphère explosive. Il en va de même pour une
intervention au départ de l’extérieur sur un réservoir contenant une atmosphère ou des substances
explosives.
5.12.5. Complément d’information : mesures spécifiques
pour les travaux de soudage ou d’oxycoupage en espace
confiné
Quel que soit le mode de soudage, on prévoira tout d’abord un dispositif d’extraction des fumées
à la source, placé au plus près des émanations. Des extincteurs et couvertures antifeu seront
disponibles à proximité directe des intervenants.
Lorsque le soudage est électrique, on veillera à respecter les prescriptions du point 5.12.3. : le
poste sera situé à l’extérieur de l’espace confiné. En outre, dans le cas d’un travail dans une enceinte
métallique, on veillera à connecter la masse au plus près de la pièce à souder.
Pour ce qui est des procédés de soudage autogène ou de l’oxycoupage, il faudra toujours
veiller à garder les bouteilles de gaz à l’extérieur de l’espace confiné. Une attention accrue sera portée
à l’état du matériel, en particulier aux tuyaux et raccords, étant donné les conséquences que pourraient avoir une fuite de gaz dans l’espace confiné. Pendant les pauses, tuyaux et chalumeau seront
ramenés à l’extérieur de l’espace
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
6. Conclusion
S’il apparaît clairement à l’issue de ce dossier que les espaces confinés sont des lieux dangereux à plus
d’un titre, il ressort également que de nombreuses solutions permettent d’y faire face. Une bonne
préparation du travail permet de maîtriser les risques et d’y travailler en sécurité : communication,
formation, surveillance, équipements de travail spécifiques et procédures de travail bien établies en
sont les piliers. Ici encore, plus qu’à l’air libre, le travail ne s’improvise pas !
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7. Annexes
Annexe 1 : Fiche d’identification de l’espace confiné
Fiche d’identification d’un espace confiné - Référence
1. Informations générales
Localisation de l’espace : ..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Fonction : .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Description générale des lieux : ..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Dimensions intérieures : .................................................................................................................................................................................................................................... Volume : ....................................................................................................................................................................................................................................................................................
Volume intérieur : ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Identification des accès
Possibilité d’intervenir sans entrer : ❏ Oui ❏ Non
Détails : ....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Localisation de l’accès
Dimensions
Type
Remarque
2. Croquis de l’espace et de ses accès
Plans à annexer si disponibles
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3. Risques
Atmosphère :
❏ Oxygène < 19% ❏ Oxygène > 23 %
❏ Poussière
❏ Substance toxique Autres :
........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Substance irritante
........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Substance explosive
.........................................................................................................................................................................
LIE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Hauteur ❏ Glissade ❏ Electricité ❏ Bruit ❏ Vibrations ❏ Noyade
❏ Matière pouvant s’écrouler ❏ Sédiments putrescibles
❏ Coincements ❏ Contraintes ergonomiques : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
❏ Température excessive ❏ Froid ❏ Humidité ❏ Eclairage insuffisant
❏ Eaux usées ❏ Animaux et déjections
❏ Installations/équipements dangereux ❏ Fluides dangereux
❏ Autres : ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Mesures préparatoires requises
Consignation à effectuer : ❏ Oui ❏ Non Équipement
Énergie
Remarques
Ventilation mécanique complémentaire : ❏ Oui ❏ Non Débit requis :
Durée minimale de purge avant entrée :
Par
(si oui, remplir le tableau ci-dessous)
Coordonnées
m³/min
min.
Commentaire : ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Vidange :
❏ Oui ❏ Non Vérification de l’atmosphère ❏ Toujours obligatoire
Nettoyage :
❏ Oui ❏ Non (suivant point 3)
Inertage :
❏ Oui ❏ Non
Balisage :
❏ Oui ❏ Non Protection collective antichute à installer : ❏ Oui ❏ Non
Autres mesures spécifiques : ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Dispositions complémentaires requises
Outillage sur batterie ou transformateur d’isolement ❏ Oui ❏ Non
Équipements ATEX
❏ Oui ❏ Non
Permis pour travail par points chaud
❏ Oui ❏ Non
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6. Moyens d’accès, de manutention et d’évacuation requis
❏ Potence ❏ Trépied ❏ Autre point d’ancrage : ..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
❏ Treuil ❏ Enrouleur à récupération ❏ Perche ❏ Civière ❏ Trousse de secours
❏ Harnais + longe
❏ Accessoires de manutention pour la descente du matériel ❏ Chariot à roulettes
❏ Autre : ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7. Équipements de communications requis
Téléphone ❏ Intervenant ❏ Garde de sécurité ❏ Autre : ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Talkie-walkie ❏ Intervenant ❏ Garde de sécurité ❏ Autre : ..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Autre : ....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Équipements de protection individuels requis
❏ Protection respiratoire de type : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
❏ Masque isolant de secours à la ceinture (autosauveteur ou à adduction d’air)
❏ Harnais + longe
❏ Autre : ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
L’accès à l’espace confiné est interdit aux personnes ne disposant pas
d’un permis d’entrée valide à la date de l’intervention
Répondant aux recommandation du point 5.3. de ce dossier, ce modèle de “fiche d’identification d’un espace confiné” a pour objectif de fournir aux intervenants les informations requises leur permettant de
connaître les dangers inhérents aux lieux et risques qui peuvent être liés aux installations et pourraient interférer avec les travaux ou activités à effectuer. Les mesures de prévention déjà définies par le donneur
d’ordre y sont également reprises.
Ce document sera adapté pour chaque espace confiné.
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
Annexe 2 : Modèle de permis de travail
Exemple de permis de travail espace confiné - Référence
1. Renseignements généraux
Fiche d’identification - référence : ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Localisation et description de l’espace confiné : .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Description générale des lieux : ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Travaux à réaliser : ..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Valable du
Demandé par : -
h
au
-
........................................................................................................................................................................
h
Tél. : ..................................................................................................................... Signature : ............................................................................................................................................................................................................................
Garde de sécurité :
................................................................................................................................................................
Tél. : ..................................................................................................................... Signature : ............................................................................................................................................................................................................................
Intervenants 1 :
................................................................................................................................................................
Tél. : ..................................................................................................................... Signature : ............................................................................................................................................................................................................................
2 :
................................................................................................................................................................
Tél. : ..................................................................................................................... Signature : ............................................................................................................................................................................................................................
3 :
................................................................................................................................................................
Tél. : ..................................................................................................................... Signature : ............................................................................................................................................................................................................................
2. Risques
Atmosphère :
❏ Oxygène < 19% ❏ Oxygène > 23 %
❏ Substance toxique ........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Substance irritante
........................................................................................................................................................................
VLE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Substance explosive
..........................................................................................................................................................................
LIE : ....................................................................................................................................................................................
❏ Hauteur ❏ Glissade ❏ Électricité ❏ Bruit ❏ Vibrations ❏ Noyade
❏ Matière pouvant s’écrouler ❏ Sédiments putrescibles
❏ Coincements ❏ Contraintes ergonomiques : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
❏ Température excessive ❏ Froid ❏ Humidité ❏ Éclairage insuffisant
❏ Eaux usées ❏ Animaux et déjections
❏ Installations/équipements dangereux ❏ Fluides dangereux
❏ Autres : ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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3. Équipements de protection individuels requis
Protection respiratoire de type : ......................................................................................................................................................................................................... ❏ OK ❏ Pas OK
Masque isolant de secours à la ceinture
❏ OK ❏ Pas OK
Harnais + longe
❏ OK ❏ Pas OK
Lampe frontale
❏ OK ❏ Pas OK
Casque
❏ OK ❏ Pas OK
Bottes de sécurité étanches
❏ OK ❏ Pas OK
Gants de protection
❏ OK ❏ Pas OK
Veste fluo réfléchissante
❏ OK ❏ Pas OK
Autre : .........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Vérifications préalables à l’intervention
Procédure de secours
❏ OK ❏ Pas OK
En cas d’urgence, appelez :
...........................................................................................................................................................................................................................
(procédure spécifique)
Disponibilité des équipements
Ventilateurs
❏ OK ❏ Pas OK
Détecteurs de gaz
❏ OK ❏ Pas OK
Potence / Trépied / Point d’ancrage
❏ OK ❏ Pas OK
Treuil / Enrouleur à récupération
❏ OK ❏ Pas OK
Harnais + longe
❏ OK ❏ Pas OK
Chariot à roulettes
❏ OK ❏ Pas OK
Trousse de secours
❏ OK ❏ Pas OK
Civière
❏ OK ❏ Pas OK
Perche
❏ OK ❏ Pas OK
Outillage sur batteries
❏ OK ❏ Pas OK
Moyens de communication
❏ OK ❏ Pas OK
Préparation de l’espace
Balisage
❏ OK ❏ Pas OK
Protection collective antichute
❏ OK ❏ Pas OK
Installation des moyens d’accès
❏ OK ❏ Pas OK
Consignations
❏ OK ❏ Pas OK Vidange
❏ OK ❏ Pas OK
Nettoyage
❏ OK ❏ Pas OK
Inertage
❏ OK ❏ Pas OK
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(procédure spécifique)
Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
5. Mesures spécifiques avant et pendant l’intervention
Ventilation continue
Ventilation mécanique ❏ OK ❏ Pas OK
Débit requis :
m³/min
Durée minimale de purge avant entrée :
min
Contrôle de l’atmosphère en continu
Heure
Oxygène
min. 19% max 23%
H2S
max. 10ppm
CO
max. 35 ppm
Substance explosive
max. 10% LIE
Autre
6. Après l’intervention
Check out équipements et intervenants ❏ OK ❏ Pas OK
Fermeture de l’espace confiné
❏ OK ❏ Pas OK
Déconsignation
❏ OK ❏ Pas OK
7. Feedback - problèmes éventuels rencontrés
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L’accès à l’espace confiné est interdit aux personnes ne disposant pas
d’un permis d’entrée valide à la date de l’intervention
Répondant aux recommandation du point 5.4. de ce dossier, ce modèle de “permis de travail” est un exemple qui doit être adapté pour chaque espace confiné et chaque intervention en y incluant les mesures de
prévention spécifiques qui découlent de l’analyse des risques
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Annexe 3 : Textes réglementaires de référence
Règlement général pour la protection du travail
Titre II - Dispositions générales concernant l’hygiène du travail
ainsi que la sécurité et la santé des travailleurs
Chapitre I : Dispositions relatives à la sécurité des travailleurs
Section VI : Travaux dans les endroits susceptibles de contenir
des gaz dangereux
Article 53. §1. Sans préjudice des dispositions des articles 624 et 625, applicables aux fosses, réservoirs et tanks des dépôts de liquides inflammables, les précautions suivantes seront prises lorsque
des travailleurs doivent pénétrer ou séjourner dans des puits, citernes, fosses, réservoirs, cuves,
chambres de visite, appareils de fermentation et autres lieux analogues :
a) Protection contre les risques d’intoxication ou d’asphyxie.
1. Lieux contenant des matières putrescibles et capables, par conséquent, de dégager des émanations méphitiques (puits contaminés par des cadavres d’animaux, fosses ou citernes envasées,
etc.), ou renfermant d’autres matières susceptibles de dégager des gaz ou des vapeurs (réservoirs
de certains produits, cuves servant aux réactions chimiques, cuves ou appareils de fermentation,
etc.) ou envahis par des émanations provenant du voisinage (chambres souterraines, par exemple,
contaminées par des fuites de gaz de ville s’infiltrant à travers des terres ou le long de conduites) :
Ces lieux seront soumis à une ventilation suffisante et les travailleurs ne pourront y pénétrer ou
séjourner que s’ils sont protégés au moyen d’un appareil respiratoire conforme aux prescriptions
des articles 160, I et 161, 1º.
Cette ventilation des lieux précités sera commencée avant que les travailleurs n’y pénètrent et
de telle manière qu’au moment où ceux-ci y pénétreront, l’atmosphère qu’ils contiennent ait été
complètement renouvelée.
Elle sera continuée de façon permanente aussi longtemps que les travailleurs séjourneront dans
ces lieux.
Elle assurera l’introduction de l’air neuf et l’évacuation de l’air vicié à raison de 30 m3 au moins
par heure et par travailleur.
2. Lieux où doivent s’effectuer des opérations susceptibles de provoquer des dégagements de gaz,
fumées, vapeurs ou autres émanations (travaux de peinture, travaux de soudage ou de découpage à
l’arc électrique ou au chalumeau portant sur des pièces recouvertes d’enduits, etc.) :
Ces lieux seront soumis à une ventilation suffisante, réalisée suivant les mêmes règles que celles
fixées au 1º ci-dessus.
Les travailleurs devront être protégés au moyen d’un appareil respiratoire semblable à celui
prévu à ce même 1º pour effectuer les opérations susvisées ou pour pénétrer et séjourner
dans ces lieux lorsque l’atmosphère de ceux-ci est polluée par les gaz, fumées, vapeurs ou
émanations précités ou par les émanations provenant des couches de peinture ou d’enduits non
ou incomplètement séchées.
3. Lieux ne présentant pas les caractères définis aux 1º et 2º ci-dessus, mais dont on doit néanmoins craindre que l’air qu’ils contiennent ne puisse être pollué fortuitement et à tout moment par
des émanations dangereuses provenant du voisinage (chambres de visite, par exemple, et autres
ouvrages du même genre situés à proximité de conduites de gaz de ville, de gaz de hauts-fourneaux, etc., ou d’autres canalisations ou de réservoirs susceptibles de provoquer des contaminations
à l’occasion de fuites, de ruptures ou de défectuosités de fonctionnement) :
Ces lieux seront soumis à une ventilation suffisante réalisée suivant les mêmes règles que celles
fixées au 1º ci-dessus.
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•Les travailleurs ne pourront y pénétrer ou séjourner, sans être protégés au moyen d’un appareil
respiratoire, qu’après avoir constaté l’absence des émanations précitées, par des épreuves de
détection appropriées à chaque cas et présentant des garanties de sensibilité suffisantes.
Ces épreuves pourront être effectuées après un renouvellement de l’atmosphère du lieu, mais
à condition qu’au moment où l’on y procédera, la ventilation de celui-ci ait été complètement
arrêtée depuis au moins trois minutes.
Il sera procédé à ces épreuves à l’aide d’appareils ou de dispositifs permettant de les réaliser en
se tenant entièrement à l’extérieur du lieu.
L’interdiction de s’introduire dans celui-ci pour procéder à ces épreuves sera notifiée aux
personnes intéressées.
Si ces épreuves indiquent la présence d’émanations dangereuses, même en quantité très
faible, les travailleurs ne pourront pénétrer ou séjourner dans les lieux qui les contiennent qu’à
condition d’être protégés au moyen d’un appareil respiratoire semblable à celui prévu au 1º
ci-dessus.
En cas de résultat négatif de ces épreuves, les travailleurs intéressés devront néanmoins être
protégés à l’aide d’un tel appareil, s’il est à craindre que les travaux ne puissent avoir pour effet
de provoquer dans le lieu une irruption soudaine d’émanations dangereuses (par exemple lors
du percement ou de l’abattage des parois d’une chambre de visite).
4. Lieux ne recelant certainement aucun des risques visés aux 1º, 2º et 3º ci-dessus, mais dont on doit
craindre que l’atmosphère qu’ils contiennent ne soit appauvrie en oxygène, par suite d’un emprisonnement plus ou moins long :
Les travailleurs ne pourront pénétrer ou séjourner dans ces lieux, sans être protégés au moyen
d’un appareil respiratoire, qu’après les avoir suffisamment ventilés, de manière à assurer un
renouvellement complet de l’atmosphère qu’ils contiennent, ou qu’après avoir constaté
l’inexistence de l’appauvrissement précité par une épreuve appropriée à chaque cas et
présentant des garanties de sensibilité suffisantes.
5. Même s’ils ne présentent aucun des risques dont question aux 1º, 2º, 3º et 4º ci-dessus, les lieux
visés par le présent article seront suffisamment ventilés durant tout le temps où les travailleurs y
séjourneront, s’il est à craindre, en raison de l’exiguïté ou du caractère particulier de ces lieux, que
l’atmosphère qu’ils contiennent ne puisse suffire, sans renouvellement, à ces travailleurs. Cette ventilation assurera l’introduction de l’air neuf et l’évacuation de l’air vicié dans les mêmes conditions
qu’il est précisé au 1º ci-dessus.
6. Lorsque l’usage d’appareils respiratoires dans les lieux de travail visés par le présent article s’avérera
impraticable, par suite de la structure de ces lieux ou d’autres conditions spéciales, les travailleurs
pourront néanmoins y pénétrer sans être pourvus de ces appareils, à condition qu’avant qu’ils n’y
pénètrent et pendant tout le temps où ils y séjournent, ces lieux soient soumis à une ventilation
suffisamment énergique pour provoquer, en permanence, un balayage très rapide de l’atmosphère
ambiante, de manière à empêcher toute concentration intolérable d’émanations délétères.
Toutefois, dans ce cas, les mesures nécessaires seront prises en vue de limiter au minimum le temps
de présence des travailleurs intéressés dans les lieux précités.
Le chef d’entreprise établira ce temps de présence après consultation du comité de sécurité, d’hygiène et d’embellissement des lieux de travail ou, à défaut de celui-ci, desdits travailleurs, sans préjudice des décisions qui pourraient être prises, à ce sujet, par les commissions paritaires compétentes.
b) Protection contre les risques d’incendie et d’explosion.
Les épreuves destinées à assurer la qualité de l’atmosphère contenue dans les lieux visés par le présent article, ou de la nature des émanations qui peuvent s’y trouver, s’effectueront par des moyens
et dans des conditions ne présentant pas de danger. Toutes autres précautions utiles seront prises
lorsque les émanations dont la présence a été constatée ou est à craindre dans ces lieux sont inflammables et peuvent, par conséquent, créer des risques d’incendie ou d’explosion.
c) Surveillance et sauvetage éventuel des travailleurs intéressés.
Les travailleurs occupés dans les lieux visés par le présent article qui devront être ventilés durant le
temps où ils y séjourneront, seront soumis à une surveillance continuelle et relayés aussi souvent
que les circonstances l’exigeront. Une ou des personnes, selon les nécessités, seront spécialement
désignées pour exercer cette surveillance, vérifier soigneusement le bon fonctionnement du dispositif de ventilation et opérer les sauvetages éventuels. Les travailleurs visés à l’alinéa précédent
porteront, en outre, une ceinture de sauvetage, avec bretelles. Celles-ci seront reliées à une corde de
sûreté aboutissant à l’extérieur et tenues par les personnes chargées de cette surveillance, à moins
que cette corde ne puisse constituer, par elle-même, une entrave au sauvetage éventuel en raison
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de la structure des lieux ou des conditions particulières du travail. Toutefois, en l’absence de cette
corde, les bretelles devront être munies d’un dispositif permettant d’y attacher rapidement et solidement les cordes de sauvetage dont question au dernier alinéa du présent paragraphe. Lorsque ces
travailleurs ne seront pas reliés à la corde de sûreté précitée et seront occupés dans des conditions
qui les masquent à la vue des personnes chargées de les surveiller, ils devront avoir la possibilité de
communiquer avec celles-ci à tout moment, par la voix ou par tout autre moyen approprié.
Les personnes chargées d’opérer les sauvetages éventuels auront à proximité d’elles le matériel
nécessaire à cette fin. Outre des échelles, des cordes, etc., ce matériel comprendra des appareils
respiratoires appropriés aux circonstances, qui seront du type “à adduction d’air libre”, du type “à
adduction d’air comprimé” ou du type “autonome”, tels que ces types sont définis à l’article 160, I, et
conformes aux dispositions de cet article.
§ 2. Les égouts, conduites de gaz, canaux de fumée et autres installations de ce genre sont assimilés
aux lieux visés au § 1er du présent article et soumis aux dispositions de celui-ci, dans la mesure où
l’analogie des risques le justifie.
Remarques importantes de la rédaction :
••Les articles 160 et 161 du RGPT sont, à ce jour, abrogés et remplacés par les prescriptions
de l’AR du 13 juin 2005 relatif à l’utilisation des équipements de protection individuelle
(modifié par l’AR du 16 janvier 2006, MB du 15 février 2006 et par l’AR du 30 août 2013,
MB du 7 octobre 2013) disponible, dans sa version coordonnée, à l’adresse suivante :
cnac.constructiv.be > Infos bien-être > Réglementation > Arrêtés royaux > EPI utilisation
Les articles 624 et 625 du RGPT sont, à ce jour, abrogés et remplacés par les prescriptions
de l’AR du 13 mars 1998 relatif au stockage de liquides extrêmement inflammables,
facilement inflammables, inflammables et combustibles (modifié par l’AR du 28 août
2002, MB du 18 septembre 2002) disponible dans sa version coordonnée à l’adresse
suivante : www.emploi.belgique.be/WorkArea/DownloadAsset.aspx?id=2028
••
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Travaux en espace confiné
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TRAVAUX EN ESPACE CONFINÉ
Règlement général pour la protection du travail
Titre II - Dispositions générales concernant l’hygiène du travail
ainsi que la sécurité et la santé des travailleurs
Chapitre I: Dispositions relatives à la sécurité des travailleurs
Section IX: Travailleurs occupés isolément
Article 54ter. - Tout travailleur occupé isolément dispose de moyens d’alarme appropriés aux
circonstances.
Aucun travail à effectuer dans des conditions dangereuses ne doit être confié à un travailleur isolé. La
présence d’une autre personne susceptible de donner rapidement l’alarme est nécessaire.
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Arrêté royal du 13 mars 1998 relatif au stockage de liquides
extrêmement inflammables, facilement inflammables,
inflammables et combustibles (MB 15.05.1998)
Sous-section 10. - Accès aux réservoirs souterrains et aux tanks
pour effectuer des visites, des travaux et des réparations
Art. 59. - Une autorisation écrite de l’employeur ou de son préposé sera obtenue avant d’accéder à
un réservoir souterrain ou à un tank. À cet effet, les mesures suivantes seront prises :
1° toute vapeur inflammable sera évacuée, ainsi que les résidus après assèchement ;
2° sans préjudice des dispositions de l’article 53 du RGPT, l’accès à un réservoir ou un tank sans
appareil respiratoire est uniquement autorisé si les mesures montrent une concentration d’oxygène
suffisante ;
3° les valeurs limites d’exposition visées aux annexes à l’article 103sexies du RGPT ne peuvent être
dépassées ;
4° durant tout le séjour dans le réservoir ou dans le tank, les mesures seront répétées régulièrement ;
5° s’il est nécessaire de pénétrer dans les réservoirs ou tanks avant que les vapeurs des liquides stockés
et les résidus susceptibles de donner naissance à ces vapeurs ne soient complètement éliminés,
les travailleurs devront porter un appareil respiratoire adapté aux circonstances et répondant aux
prescriptions de l’arrêté royal du 31 décembre 1992 portant exécution de la Directive du Conseil des
Communautés européennes du 21 décembre 1989 concernant le rapprochement des législations
des États membres relatives aux équipements de protection individuelle, ci-après dénommé arrêté
royal concernant les EPI ;
6° les personnes devant pénétrer dans un réservoir ou un tank porteront une ceinture avec bretelles, reliée à une corde de sûreté aboutissant à l’extérieur et tenue par des personnes spécialement
désignées pour surveiller et effectuer éventuellement les sauvetages, ou porteront un équipement
offrant des garanties de sécurité équivalentes et répondant aux prescriptions de l’arrêté royal concernant les EPI ;
7° les personnes chargées d’effectuer les sauvetages éventuels auront à proximité le matériel requis à
cette fin, notamment échelles et cordes, ainsi que des appareils respiratoires appropriés aux circonstances, qui seront du type “à adduction d’air libre”, du type “à adduction d’air comprimé”, ou du type
“autonome”, tels que définis par l’arrêté royal du 31 décembre 1992 concernant les EPI.
Remarques importantes de la rédaction :
••Les prescriptions relatives aux EPI mentionnées dans cet article sont obsolètes et doivent
être remplacées par les prescriptions de l’AR du 13 juin 2005 relatif à l’utilisation des
équipements de protection individuelle (modifié par l’AR du 16 janvier 2006, MB du 15
février 2006 et par l’AR du 30 août 2013, MB du 7 octobre 2013) disponible, dans sa version
coordonnée, à l’adresse suivante : cnac.constructiv.be > Infos bien-être > Réglementation >
Arrêtés royaux > EPI utilisation
En ce qui concerne les équipements pour travaux en hauteur mentionnés (cordes,
échelles, etc…), le lecteur se référera à l’AR du 31 août 2005 disponible à l’adresse
suivante : http://www.emploi.belgique.be/DownloadAsset.aspx?id=2112
••
Nous remercions les entreprises VIABUILD Group (Mechelen Campus – Schaliënhoevedreef 20F –
2800 Mechelen), Renotec SA (Acaciastraat 14 C – 2440 Geel) et l’Association momentanée Schuman – Josaphat (Avenue Antoon Van Oss , 1 boîte 2b – 1120 Bruxelles) pour leur aimable contribution à ce dossier.
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Comité National d’Action pour la sécurité et l’hygiène dans la Construction
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