Numéro 19 - Mai 2014
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Numéro 19 - Mai 2014
N°19 - Avril 2014 Dosssie er : L’aidant, un maillon invisible ’un aidant ? u Qu’est-ce q Page 3 Parole aux Page 6-7 Portrait Page 10 s association Comité de rédaction Jean-Louis Fraysse, Laurence Adrover, Babet Barral, Pierre Nouilhan, Nathalie Sarrazin Coordination éditoriale et Conception graphique Antidote Organisation, Richard Talut Impression Imprimerie Lahournère - 7500 exemplaires Crédit photos Fotolia.com et Sadir Assistance Pour tout renseignement sur la revue ou pour adresser vos questions : [email protected] Sadir Assistance Oncopôle - Entrée B 2, place Pierre Potier CS 40623 - 31106 Toulouse Cedex 1 o t i d E La SADIR se mobilise depuis toujours au côté des patients et de leur entourage. Dans ce A Domicile numéro 19, nous avons souhaité mettre en lumière tous ceux qui donnent temps, énergie et bienveillance à leur malade: les aidants proches. Nous sommes présents pour vous accompagner, aidants et aidés, dans la recherche de solutions destinées à améliorer votre qualité de vie à domicile. Notre équipe pluridisciplinaire est là pour vous soutenir sur ce chemin : nos techniciens et inÀrmières, bien sûr, pour régler les problèmes médico-techniques, mais aussi nos pharmaciens ou notre équipe psychosociale. En tant que prestataire de santé nous sommes à votre service pour vous aider à alléger votre quotidien et vous accompagner aÀn de surmonter les difÀcultés du retour à domicile. Nous continuerons à le faire parce que votre courage est notre modèle. Que le printemps qui s’annonce vous apporte la force de continuer votre engagement et parfois votre abnégation au quotidien. Jean Louis FRAYSSE Directeur Sadir Assistance s u t c A Séjours Vacances SADIR et patients participent au Triathlon d’Auch Avec le concours du Club de Triathlon d’Auch, de la Fédération Française Triathlon et grâce à O.Gallera, médecin fédéral du Triathlon, notre éducateur en Activité Physique Adaptée et le personnel de la SADIR accompagneront un groupe de patients porteurs de la mucoviscidose pour une épreuve sportive inédite le 06/09/2014 à Auch. Comme tous les ans, la SADIR participe à la mise en place des séjours vacances. Ce type de vacances constitue un séjour de répit souvent souhaitable pour les aidants. www.ffaair.org Maison du poumon - 66 Bld Saint-Michel - 75006 PARIS Ouverture de l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse L’IUCT ouvrira ses portes le 2ème trimestre 2014 et réunira la totalité de la cancérologie du CHU et l’Institut Claudius Regaud. Déménagement Antenne de Rodez En avril 2014 l’antenne de Rodez se déplace de 500 mètres dans la zone d’activité de Bel Air aÀn de donner encore plus de facilités à nos patients et à nos prestataires. Bien entendu une salle sera toujours mise à disposition pour nos amis des associations de patients. Nouvelle adresse : SADIR ASSISTANCE 706 rue Saint Christophe - ZA Bel Air - 12000 RODEZ - Tél. 05 65 730 830 2 à domicile n° 19 - Avril 2014 Dossier : Les aidants Qu’est-ce qu’un aidant familial Selon la Charte Européenne, l’aidant est « la personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide peut être prodiguée de façon permanente ou non et peut prendre plusieurs formes, notamment : le nursing, les soins, l’accompagnement à l’éducation et la vie sociale, les démarches administratives, la coordination, la vigilance permanente, le soutien psychologique, la communication, les activités domestiques…» Un aidant familial accompagne un proche en perte d’autonomie, atteint d’une maladie comme la maladie d’Alzheimer, un cancer, ou bien une personne en Àn de vie ou bien encore un proche handicapé. OUI : 26% NON : 74% A dû s’absenter au cours des 12 derniers mois en dehors des congés payés, du fait de son rôle d’aidant. Nombre de journées d’absence qu’il s’agisse d’arrêt maladie, de congés sans solde, de temps partiel,... 1 à 2 jours 25% 3 à 5 jours 21% 6 à 10 jours 27% 11 à 15 jours 10% 16 à 30 jours 9% Plus de 30 jours 7% (nsp) 1% Moyenne : 16 jours - Médiane : 7 jours Connaissance des congés spéciÀques existants : présence parentale (38%), soutien familial (30%), solidarité familiale (23%). Impact sur la vie professionnelle (Panel national des Aidants familiaux Novartis) Source : Panel des aidants familiaux, BVA-Fondation Novartis, 2010, accessible sur http://www.proximologie.com/recherche/les-prochesface-a-la-maladie/panel-des-aidants.aspx On compte aujourd’hui plus de 9 millions d’aidants familiaux en France et la volonté de maintenir le plus longtemps possible les patients chez eux laisse prévoir une augmentation du nombre d’aidants familiaux dans les années à venir. Parmi ceux-ci, certains travaillent; on évalue ainsi à 8% d’une entreprise le nombre de salariés qui sont aussi en situation d’aidant à domicile. L’investissement quotidien des aidants les conduit à intervenir dans des champs très proches de ceux donnant lieu à des interventions professionnelles. Les diverses enquêtes menées sur les aidants montrent que ceux-ci investissent de nombreux domaines : non seulement les fonctions de soutien quotidien (tâches domestiques et ménagères, courses, gestion Ànancière, démarches administratives, soutien à la prise de repas, etc) mais également des tâches plus « techniques » (actes de soins personnels, prise de médicaments, coordination de l’aide professionnelle). On peut également observer que les aidants ont un rôle non négligeable, aux côtés des professionnels de santé, pour favoriser la bonne réalisation du parcours de soins de la personne, en favorisant l’observance thérapeutique, en accompagnant aux différents rendez-vous médicaux, voire en réalisant, lorsqu’ils sont nécessaires dans l’urgence, des actes du ressort des personnels paramédicaux (par exemple : aspirations endo-trachéales). 3 Dossier L’aidant, un maillon invisible du système de soins Les conséquences en terme économique sont importantes puisque les aidants aménagent parfois leur temps de travail pour la personne aidée, 76% des conjoints de dialysés doivent organiser leurs journées en fonction des séances de dialyse (étude Codit/NOVARTIS) et dans 38% des cas, l’un des parents d’enfant épileptique a dû passer à une activité à temps partiel (étude Trilogie/NOVARTIS) et l’absentéisme est plus important. Les conséquences en terme de santé de l’aidant sont probablement sous estimées car peu étudiées. DR. CAROLINE SANZ, Médecin endocrinologue - Clinique Pasteur Le 21ème siècle est marqué par une forte augmentation de la prévalence des maladies chroniques. Les avancées de la médecine ont permis de combattre les maladies aigües : infections, infarctus du myocarde… Mais avec l’avance en âge, le nombre de patients présentant une maladie au long cours ne cesse d’augmenter. Ces maladies chroniques (diabète, insufÀsance cardiaque, insufÀsance respiratoire, démence, arthrose…) ont un impact sur la qualité de vie des patients et sont souvent source de dépendance. Ainsi, les diabétiques âgés ont deux fois plus de risque que les non diabétiques de ne pas être autonomes dans leurs activités de la vie quotidienne (marche, préparation des repas, habillage…). Cette perte d’autonomie a bien sûr des conséquences et nécessite de l’aide. La première aide est celle de la famille, conjoint ou enfant avec un impact sur la relation familiale et la qualité de vie fort. Les chercheurs et les décideurs de santé s’intéressent de plus en plus au rôle de l’aidant. L’INSEE a réalisé en 2008 deux enquêtes auprès de 5 000 aidants Handicap Santé Ménages (HSM) et Handicap Santé Aidants (HSA). Ainsi, il est estimé que plus de 8 millions de nos concitoyens sont actuellement des aidants familiaux, qui accompagnent une personne malade ou dépendante. Ils sont pour la moitié : le conjoint, pour près de 20% : des amis ou des proches et près de 11 % des aidants ont moins de 30 ans. 4 à domicile n° 19 - Avril 2014 Des associations d’aidants se créent en lien avec l’Association des Paralysés de France ou France Alzheimer par exemple. Leurs principales revendications sont une reconnaissance de l’aidant en créant un statut et des droits, des ressources (Ànancement de temps partiel, allocations…), en l’accompagnant et en le formant dans la prise en charge de son proche malade. La connaissance des solutions « de répit » qui permettent à l’aidant d’avoir une aide ponctuelle ou une solution d’hébergement temporaire est aussi capitale. La place du rôle de l’aidant se structure et dans les années à venir, la visibilité de ce maillon ne cessera de se préciser. Le premier évènement marquant est la création sous l’égide du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales de la journée nationale de l’aidant le 6 octobre. Dossier Boîte à outils de l’aidant Choisir le bon matériel Un matériel paramédical adapté améliore le confort et la sécurité de la personne handicapée. Ce même matériel soulagera aussi l’aidant : • En utilisant des protections urinaires, vous passerez des nuits tranquilles ; • Le verticalisateur économisera votre dos ; • Le lit médicalisé, réglé à la bonne hauteur, facilitera les soins ; • Vous pourrez quitter la maison l’esprit tranquille avec la téléalarme ou la téléassistance L’afÀliation gratuite j l’assurance vieillesse Vous pouvez en bénéÀcier si : • Vous avez la charge d’un enfant handicapé (incapacité d’au moins 80%, pour lequel vous percevez l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et non interné). • Vous avez la charge d’un adulte handicapé (incapacité d’au moins 80%, reconnue par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées comme devant bénéÀcier de l’assistance permanente d’un aidant familial). De nombreux services d’aide à la personne permettant d’équiper le logement se développent dans le cadre de la télémédecine et de la domotique. Ils permettent d’alerter, de piloter à distance, de minimiser les tâches répétitives… A faire : Rapprochez-vous du Conseil Général de votre département pour bénéÀcier de l’Aide Personnalisée d’Autonomie (APA) qui peut vous aider dans le Ànancement du matériel. Choisissez bien votre fournisseur : il doit savoir vous écouter, vous guider et vous conseiller dans votre choix. Assurez-vous qu’il livrera le matériel, l’installera, vous expliquera son fonctionnement et s’occupera de la maintenance. Pour tout matériel médical, demandez une prescription à votre médecin. L’assurance maladie, la mutuelle et la caisse de retraite de la personne que vous aidez peuvent participer à l’achat ou à la location de matériel. Adresses utiles • CCAS : Centre Communal d’Action Sociale, contactez votre mairie • PIF : Point Info Famille : www.point-infofamille.fr • CLIC: Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique http://clic-info.personnes-agees.gouv.fr • MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées http:// dcalin.fr/mdph.html • MSA : Mutualité Sociale Agricole : www.msa.fr • CAF : Caisse d’Allocations Familiales : www.caf.fr • CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie : www.ameli.fr • CNDR : Centre National de Ressources Soin Palliatif : www.soin-palliatif.org Les congés Vous pouvez bénéÀcier d’aménagement du temps de travail ou de congés pour venir en aide à un proche malade : • Le congé de solidarité familiale • Le congé de présence parentale • Le congé de soutien familial Vous trouverez tous les renseignements nécessaires auprès du centre local d’information ou auprès de votre CAF. www.travail.gouv.fr Si vous êtes bénéÀciaire du congé de soutien familial (soumis à conditions de ressources). Renseignements auprès de la CAF. www.caf.fr Dans tous les cas, vous pouvez contacter l’assistante sociale de la SADIR, elle saura vous conseiller et vous aider dans vos démarches... 5 L’avenir « Mais comment parler de maintien à domicile sans évoquer le rôle essentiel des aidants ? Je tiens à les saluer tout particulièrement. J’en ai rencontré tout à l’heure quelques-uns autour d’un atelier qui leur était dédié. 4,3 millions de personnes aident régulièrement au moins un de leurs proches âgé de 60 ans ou plus à domicile en raison d’une santé altérée ou d’un handicap. Mais parfois au prix de leur propre équilibre ou de leur santé. Nous devons aussi les aider. » Extrait du discours du Premier Ministre sur le thème de l’adaptation de la société au vieillissement, Angers, mercredi 12 février 2014 La réÁexion est donc en cours actuellement pour la mise en œuvre d’une loi qui devra développer l’offre de répit permettant à l’entourage d’obtenir une aide temporaire le temps d’un second soufÁe. Cette loi permettra aussi aux aidants d’avoir la possibilité de réaménager leur temps de travail (à travers en particulier des congés spéciÀques), d’accéder à des formations. Prés de 2 millions d’euros par an seront consacrés à ces actions. La CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) pourra intervenir désormais pour Ànancer des actions de soutien et d’accompagnement. Bref l’avenir doit se construire autour de l’idée d’un statut de l’aidant aÀn que celui-ci soit reconnu dans ses actes et dans sa personne. Parole aux associations Association Française des Diabétiques L’aidant, un maillon essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie du patient Gérard RAYMOND est le Secrétaire Général de la Fédération Française des Diabétiques (AFD). www.afd.asso.fr Photo : G. Planchenault Gérard Raymond a répondu pour nous à quelques questions sur le rôle des associations de patients en général et de l’AFD en particulier auprès des aidants. Une association de patient est-elle « aidant » ? L’AFD a développé un programme de formation « patients experts ». Au terme de cette formation, ces derniers peuvent animer bénévolement des groupes de rencontre avec d’autres patients diabétiques. Grâce à une posture d’accueil, d’écoute et d’empathie de ces bénévoles, le dialogue se fait bien mieux de patient à patient. L’AFD a beaucoup œuvré pour cette action d’accompagnement médico-social de pair à pair. Lors de ces groupes de rencontre, les aidants proches du patient sont évidemment invités à y participer. 6 à domicile n° 19 - Avril 2014 Pour vous quel est le rôle de l’aidant proche ? Il est certain qu’il y a un impact de la pathologie chronique sur la vie quotidienne du patient et sur son entourage. L’entourage est partie prenante de cette maladie. L’aidant doit apprendre à mieux comprendre la pathologie pour aider le patient à mieux la vivre. L’aidant ou l’accompagnant inÁuera alors fortement sur la qualité de vie du patient. Comment envisagez-vous l’avenir pour les aidants ? L’aidant proche ou familial est un maillon essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie du patient, et donc dans la réussite de son traitement. Dans le cadre de la loi sur la démocratie sanitaire doivent être pris en compte la reconnaissance des associations de patients et de leurs bénévoles, mais aussi, bien sûr, la reconnaissance de l’aidant. Pourquoi pas à travers la création d’un véritable statut de l’aidant ? ADIR 31 : Association Départementale des InsufÀsants Respiratoires Aider et être aidé www.adir31.fr Les maladies respiratoires chroniques sont un réel problème de santé publique. La place d’une association de patients est de plus en plus évidente dans notre modèle sociétal. Depuis huit ans maintenant, l’ADIR31 se mobilise pour accompagner le patient porteur d’un handicap respiratoire. Qu’il soit seul ou entouré par sa famille, tout patient peut faire appel à l’association. Elle propose des actions multidimensionnelles. Tout d’abord, l’écoute et le soutien font partie de l’accompagnement individualisé. Des activités adaptées à la pathologie sont organisées régulièrement. Ainsi, chaque semaine l’on a plaisir à se retrouver pour partager ensemble des ateliers de gym adaptée mais également pour témoigner de son vécu. Ainsi, ce partage d’expériences permet de rompre l’isolement mais surtout d’enrichir chaque patient sur la perception de son vécu grâce aux expériences des autres. C’est une boucle qui va de l’individu au groupe et qui fédère une dynamique constructive, un lien positif qui renforce la conÀance. Cela peut permettre de franchir un peu mieux les différentes étapes vers l’acceptation de la maladie. C’est également un lieu qui enclenche une démarche extérieure au domicile qu’elle soit physique ou psychologique. La fonction de « tiers » est donc essentielle tant pour le patient que pour l’aidant. C’est un lieu où chacun amène en même temps qu’il prend. Au sein de l’association, les adhérents trouvent des éléments de réponses complémentaires. Les bénévoles aident mais sont eux-mêmes aidés : enÀn, ils se sentent à nouveau utiles. Le fondement même de cette dynamique associative est donc un soutien mutuel et interactif. Au-delà de la démarche philanthrope, il faut y voir aussi une autre possibilité pour les patients de se prendre en charge eux-mêmes. Tout cela avec deux mots d’ordre : la bienveillance du cadre associatif et la reconnaissance du potentiel de chacun (patient ou aidant). Le retentissement sur l’environnement familial est manifeste : Ensemble on est plus fort ! Isabelle Vera - Présidente de l’ADIR 31 7 Brèves médicales La pollinose Avec le printemps arrive la saison des pollens, de petits grains microscopiques qui sont transportés par le vent et vont féconder les espèces végétales qui leur correspondent. Chez les sujets qui leur sont allergiques, ils agressent les muqueuses, surtout respiratoires et oculaires et provoquent des manifestations le plus souvent bénignes, mais très désagréables : nez bouché ou qui coule abondamment, éternuements, picotement nasal et des yeux, toux et parfois gêne à respirer ou asthme véritable. Des manifestations cutanées peuvent aussi s’exacerber à cette période (urticaire, eczéma). La pollinose qui touche de 15 à 20 % de la population, est en progression constante et atteint souvent les sujets jeunes. Elle est donc un handicap pendant les périodes d’examens et, à tout âge, pour la conduite automobile. C’est par les tests cutanés que l’on peut déterminer quels sont les pollens responsables de votre pollinose. La saison des pollens est heureusement limitée dans l’année: elle débute à la Àn de l’hiver et dure jusqu’en septembre. Ce sont les pollens d’arbres qui apparaissent les premiers, cyprès notamment, puis pins, frênes et bouleaux suivis par la grande saison des graminées en mai-juin où des millions de grains circulent dans l’air. Le traitement des allergies aux pollens n’est pas facile : la désensibilisation est une méthode ancienne, efÀcace, mais assez contraignante. La prise de médicaments anti-allergiques (appelés antihistaminiques) est le plus souvent nécessaire, même si elle ne constitue pas un traitement de fond. Les corticoïdes locaux améliorent aussi les signes, sans trop de risques, mais sous surveillance médicale. P.N. Dans tous les cas des mesures préventives doivent être appliquées : • Eviter de tondre sa pelouse les jours de vent et utiliser un masque • Arroser son gazon pour retenir les pollens • Porter des lunettes protectrices Lorsqu’il pleut, les pollens ont tendance à être plaqués au sol et les signes diminuent. A l’inverse un vent printanier augmente la concentration des grains de pollens et donc les signes de pollinose. • Ne pas ouvrir les fenêtres en grand pendant la journée aÀn d’empêcher les pollens d’entrer chez vous et de s’incruster dans la moquette et les meubles • Aérer l’habitat plutôt le soir lorsque les pollens sont tombés • Eviter de faire sécher le linge j l’extérieur • Doucher régulièrement ses cheveux et brosser ses vêtements Adresses utiles : AFPRAL (Association Française pour la Prévention des Allergies) : www.allergies.afpral.fr ORAMIP (Observatoire Régional de l’Air en MidiPyrénées) : www.oramip.org 8 à domicile n° 19 - Avril 2014 Les métiers de la Sadir Le psychologue de la SADIR et les aidants Je suis psychologue j la SADIR. 0on rôle est d’apporter un soutien aux patients, j leur famille et j leur entourage. Le plus souvent, mon intervention au domicile se fait soit j la demande de la famille soit j la demande du médecin traitant ou encore du patient lui-même. Quand on parle de l’entourage du patient, on nomme implicitement tous ceux qui sont amenés à répondre à une demande formulée par le malade ou sa famille. Les difÀcultés auxquelles sont confrontées les aidants sont relatives aux exigences exprimées par les patients ou leur famille. Ces exigences ne sont pas toujours compatibles avec les prescriptions médicales et les recommandations faites par le personnel qui a en charge les soins. Ma mission dans de pareilles circonstances consiste à faire apprécier par les aidants, la nature de la demande, sa pertinence, son objectivité et sa validité. Par exemple, M. Durand demande à sa voisine qui assure le rôle d’aidant au quotidien, de l’installer dans le séjour à titre exceptionnel pour regarder la télévision alors que le médecin recommande l’alitement. GILBERT GERMAINI, Psychologue de la SADIR Il n’est pas difÀcile de comprendre dans ce cas, que la demande exprimée n’est ni pertinente, ni objective, ni valide. Cependant, c’est ce type de mésaventure qui débouche sur une situation conÁictuelle pour laquelle chacun va camper sur ses positions. D’une part, l’aidant estime ne pas sortir du cadre des recommandations, d’autre part, le patient comprend qu’il y a un refus d’obtempérer. C’est le premier maillon d’une chaîne d’incompréhensions : colère, perte de conÀance, etc. Bien d’autres cas de Àgures se présentent : se sont les réactions émotionnelles du patient qui perturbent l’aidant. Nous parlerons des plaintes intempestives en rapport avec la douleur ou la peur de mourir. Je reconnais que se sont des discours qu’il est difÀcile d’apprécier quand on n’est pas un professionnel de santé. C’est la raison pour laquelle j’interviens assez rapidement pour abaisser le niveau d’anxiété des deux protagonistes. EnÀn, j’aimerais attirer l’attention des aidants sur le fait qu’un malade se sent dans une situation de soumission et de vulnérabilité par rapport à ceux qui l’entourent. Il arrive donc au malade de vouloir restaurer du pouvoir par un regain d’autorité, ce qui l’amène à menacer aidants et famille en s’isolant. Il convient donc de garder son sang froid, d’utiliser des mots justes et apaisants et de ne pas tenter à tout prix de vouloir se justiÀer. C’est dans ce contexte que l’on peut désamorcer une situation conÁictuelle. 9 Portrait L’expérience de devenir un aidant naturel est la réalité d’un nombre croissant d’individus j travers le monde JEAN-LOUIS ET SYLVETTE Jean Louis n’avait pas pour projet de devenir un aidant naturel. A la retraite, conseiller municipal aimant travailler son jardin, quand Sylvette a commencé à perdre mobilité et autonomie, il a endossé ce rôle avec amour et énergie. Sylvette est atteinte d’une maladie évolutive qui provoque de plus en plus souvent des chutes et l’oblige à utiliser un fauteuil roulant. Elle utilise un ventilateur respiratoire toute la nuit. Elle continue à conduire mais ne peut plus assurer certaines tâches. Alors petit à petit, Jean Louis prend en main la maison : cuisine, entretien du linge... Il est le bras sécurisant qui aide lors des déplacements dans des lieux sans accès handicapé. Ses actions sont parfois invisibles, prévoyant les problèmes, il déplace les chaises-obstacles, il approche la voiture du plan incliné avant son départ; il anticipe tous les déplacements à l’aune des difÀcultés de Sylvette. Il prend aussi en charge l’entretien du matériel respiratoire mis en place par la SADIR, le vériÀant tous les soirs, en portant à Sylvette son pyjama qu’il a réchauffé avant sur le radiateur. Avec lui, le terme d’aidant naturel prend tout son sens, il ne ferait pas cela pour la voisine, il le fait pour Sylvette, naturellement. Ils ont mis tous les deux des limites à cette aide. Jean Louis ne prend pas en charge les soins du corps de Sylvette, ça, elle le fait elle-même ou se fait aider par un soignant. 10 à domicile n° 19 - Avril 2014 Pour Jean Louis, ce moment de retraite bien mérité aurait dû être celui de la sérénité, il est devenu celui de l’anxiété « aujourd’hui je m’inquiète, s’il m’arrive quelque chose, qui prendra soin d’elle ? Si la maladie s’aggrave est ce que je pourrai toujours assumer ce rôle ? » Au-delà de l’amour, certains jours sont plus difÀciles et Jean Louis n’est pas à l’abri de l’épuisement. Mais l’amour fait battre les montagnes… Conseils : Comme Jean Louis et Sylvette : - DéÀnissez bien, si possible, les tâches de l’aidant et celles du soignant. Il faut veiller à la sensibilité et à l’intimité de chacun. - Préservez votre vie relationnelle et sociale. - Essayez de vous aménager du temps pour vousmême sans culpabiliser. - Respectez vos forces, n’attendez pas d’être à bout de force pour vous arrêter. - Ménagez-vous du temps de répit. Le coin lecture VIVRE ENSEMBLE LA MALADIE D’UN PROCHE (ESSAI) PLAIDOYER POUR LES VIEUX (ÉCONOMIQUE) Christophe Fauré Editeur : Albin Michel Jérôme Guedj Editeur : Gawsewitch Jean-Claude Collection Coup De Gueule LE GUIDE DE L’AIDANT FAMILIAL LA PRÉSENCE PURE (ROMAN POÉTIQUE) Le guide de référence Christian Bobin Editeur : Le Temps qu’il fait (19 octobre 1999) PERTE D’AUTONOMIE, LE GUIDE DES MESURES DE PROTECTION QU’ALLONS-NOUS FAIRE DE VOUS ? DEUX GÉNÉRATIONS FACE À FACE (TÉMOIGNAGES) La documentation Française Marie et Edouard De Hennezel Editeur : Lgf (2013) Collection : Ldp COLLECTION PRÉVENIR ET ACCOMPAGNER (GUIDE) COLLECTION PRÉVENIR ET ACCOMPAGNER (GUIDE) LES AIDANTS, UNE QUESTION POUR La documentation Française Revue Empan - Juin 2014 LES INSTITUTIONS 11 Nos antennes : www.sadir-assistance.com [email protected] Notre nouvelle adresse : SADIR ASSISTANCE ONCOPOLE Entrée B 2, place Pierre POTIER CS 40623 – 31106 TOULOUSE Cedex 1