Il Postino» ne foulera plus sa plage

Karl-Heinz Hug
∑Projecteurs
«Il Postino» ne foulera plus sa plage
Un Blocherli
pour la route?
Un complexe hôtelier menace de s’installer sur l’île italienne de Salina,
décor du mythique film «Le facteur».
SpiderMan,
héros moderne
Dans le dernier épisode de son
comics, paru aux Etats-Unis,
l’homme-araignée se réinvente.
Si Peter Parker, qui revêtait le
costume du superhéros depuis
1962, a bel et bien été tué par
le redoutable Bouffon vert,
il a un remplaçant. L’homme
sous la combinaison rouge et
bleu s’appelle désormais Miles
Morales, jeune Afro-Américain
de Brooklyn. Marvel se réjouit
d’avoir enfin créé un superhéros
multiculturel. Il est dessiné par
une Italienne, Sara Pichelli, qui ne
verrait pas d’un mauvais œil qu’il
soit aussi un peu homo. √JB
Tragédie à l’italienne.
Elle a été foulée par l’acteur
Massimo Troisi. Et par celle qui
est devenue l’incarnation même
de la beauté méditerranéenne,
Maria Grazia Cucinotta. Elle
était même l’une des principales protagonistes d’Il Postino,
film qui sonna le glas de l’acteur
napolitain mort au lendemain
du tournage. Mais elle est
aujourd’hui menacée de rejoin-
dre le défunt. Elle, la plage qui
borde le village de Pollara, décor
du Facteur, sur l’île éolienne de
Salina au large des côtes siciliennes, pourrait disparaître
sous le béton.
Un complexe hôtelier quatre
étoiles cherche à s’implanter
sur le sable près du village.
Ludique, il proposera une ferme
didactique, une résidence de
papillons, un élevage de petits
afp
dr
enmarge
Le site Patriot.ch, une plateforme
identitaire et nationaliste, affiche
clairement ses préférences
politiques, notamment dans sa
rubrique «accessoires». On peut
en effet y acquérir une petite
figure en mousse du ténor
de l’UDC Christoph Blocher,
un Blocherli, de 14 centimètres
de haut. «Le cadeau idéal pour
se faire des amis ou pour faire
un clin d’œil à quelqu’un qu’on
a envie d’irriter», précise le site,
qui vend également des caleçons,
des bretelles et des parapluies
ornés du drapeau suisse, ainsi
que des...hallebardes.√jz
Le 6e «Prix européen de la culture politique» de la Fondation Hans
Ringier, doté de 50 000 euros, a été remis à l’ancien ministre allemand
des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher, 84 ans, lors du
traditionnel «Dîner républicain» organisé par le journaliste Frank A.
Meyer au Castello del Sole à Ascona dans le cadre du Festival de Locarno.
Salina Napolitaine dans le film, l’île sicilienne devrait bientôt accueillir
un complexe hôtelier.
ânes et un jardin botanique. De
quoi allécher les futurs touristes partis sur les traces du Postino. Et les faire rêver le temps
d’un séjour dans «Les jardins de
l’Eden dérobés aux dieux» –
nom finement choisi pour un
complexe qui souhaite se nicher
sur une île inscrite au patrimoine de l’Unesco.
Mais avant que petits ânes et
facteurs en herbe ne débarquent
sur l’ancien volcan, les promoteurs du projet devront faire
taire l’opposition. Résidents,
intellectuels et amis du village
protestent contre le projet.
Parmi eux, les réalisateurs italiens Paolo et Vittorio Taviani.
L’association environnementale
italienne Legambiente dénonce
une «pollution culturelle». Mais
face à un maire qui se dit prêt à
donner son accord au projet une
fois tous les documents en règle,
la défense de la plage sera plus
ardue que la conquête de Beatrice par Il Postino.√
antonino galofaro
Tchernobyl cultivé? La Biélorussie envisage de réutiliser
certains terrains agricoles contaminés suite à la catastrophe de 1986.
responsabilité. D’un côté,
10 à 15 000 hectares de terres
certes contaminées par l’accident nucléaire de Tchernobyl
mais très fertiles. De l’autre, une
Biélorussie ultradépendante de
l’industrie agroalimentaire. Du
coup, le pays envisage de les
remettre en culture et annonce
que ces terrains seront en révision durant deux mois pour en
juger l’exploitabilité. La polémique enfle: le gouvernement
estime que les éléments comme
le strontium 90 et le césium 137
sont déjà deux fois moins
radioactifs, ce qui permettrait
de cultiver bois, herbes pour le
fourrage et autres plantes destinées à l’alimentation du bétail,
alors que des experts biélorusses estiment que la démarche
est prématurée. Selon Philipp
Steinmann, de la section
Radioactivité de l’environnement de l’OFSP, «la population
ne tolérerait pas ici que l’on
cultive des terres encore
radioactives. Pour une région
contaminée faiblement, cultiver du bois pour la construction
ce n’est pas forcément dangereux, tant qu’on ne le brûle pas,
pour éviter de polluer l’air. Par
contre, alimenter les animaux
avec de tels fourrages, et
consommer leur viande, pourrait s’avérer dangereux pour
l’humain.√ KA
L’Hebdo 11 août 2011