N°182 du 1er juin 2016 - Cinéma l`Image, Plougastel

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N°182 du 1er juin 2016 - Cinéma l`Image, Plougastel
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N° 182 (Juin 2016)
Semaine du 1er juin 2016
I
nterdit aux moins de 12 ans. Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes
2016.
Franco-all. (Durée : 2h10). Film de Paul Verhoeven avec I. Huppert, L. Lafitte…
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une
grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une
main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu.
Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre
eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.
P
ar ordre d'apparition à l'écran, il y a d'abord un chat. Un beau chat mi-chemin entre la Sharon Stone
en gros plan, l'air intéressé, sinon diverti. Or ce chat assiste vénéneuse de Basic Instinct et
tranquillement à l'agression et au viol de sa propriétaire. Ironie, l'indestructible Robocop.
férocité, sophistication : le ton est donné. Rien ne se passe
Louis Guichard, Télérama.
banalement dans ce thriller grinçant. Un peu comme son chat, l'héroïne ne
réagit jamais à ce qui lui arrive de façon attendue. Plus on en apprend sur
la tête d'une compagnie de développement de jeux vidéo,
elle, moins on la comprend. Et pourtant, on en apprend beaucoup, et vite.
Michelle est une femme autodidacte, autoritaire et indépendante
« Elle » s'appelle Michèle. Elle vit seule dans une belle demeure en banlieue
qui ne laisse rien ni personne lui dicter sa conduite. Jusqu'au jour
parisienne. Elle dirige avec autorité une maison d'édition de jeux vidéo à
où elle est violée chez elle par un homme masqué. Elle n'en dit
succès. Avec la même poigne, elle règne sur un ex-mari bohème, un grand rien à personne, continue comme si de rien n'était, mais le coupable ne
fils immature et une mère fantasque. Voire sur une associée et sur un perd rien pour attendre.
amant irrégulier. Quant au père de -Michèle, il a commis l'irréparable, des Elle marque un étonnant retour en forme pour P. Verhoeven qui, à part un
décennies auparavant : un carnage sans préavis, vingt-sept meurtres coup film tourné pour la télé hollandaise, n'avait réussi à financer aucun de ses
sur coup dans son quartier, avant de -retrouver sa fille préadolescente, à la projets depuis Black book en 2006. On n'en attendait pas moins de sa part,
maison, et d'allumer, avec son aide, un grand feu en attendant la police. mais c'est quand même une bonne nouvelle, s'agissant d'un de ces films
Une photo d'elle a été prise alors : « Le regard vide que j'ai là-dessus, c'est tardifs que le producteur Saïd Ben Saïd semble s'être fait un spécialité de
terrifiant », commente a posteriori l'intéressée, avec un détachement promouvoir, avec des fortunes diverses (Carnage, Passion, Maps to the
déconcertant.
stars). A 77 ans passés, Verhoeven est non seulement fidèle à lui-même,
Dans le roman de Philippe Djian, Oh..., dont le film est l'adaptation, Michèle mais il a gardé une énergie assez remarquable, même si la nature très
est la narratrice, elle raconte et se raconte. Paul Verhoeven a banni la voix française de l'intrigue (un drame familial en banlieue) ne demande pas
off : il suit son héroïne partout, sans donner accès à son intériorité. Les autant de logistique que ses extravagances SF.
pièces du portrait-puzzle ne s'assemblent pas forcément. Encore plus que le Il est étonnant de voir avec quelle aisance le hollandais violent s'est
livre, le film porte sur l'insondable. Sur la frontière ténue qui sépare approprié le roman de Djian, faisant de la patronne jouée par Isabelle
l'innocence de la culpabilité, et la normalité de la folie. Mais, comme chez Huppert la descendante directe des héroïnes fortes et proactives de La chair
Djian, l'effroi voisine avec une sorte d'absurdité ludique, voire tonique. et le sang, Basic instinct, Showgirls, ou encore Black Book. Toutes
Michèle commande des sushis juste après avoir été violée, au lieu d'appeler partagent une même volonté d'utiliser tous les moyens, y compris le sexe,
la police. Elle s'engage plus tard dans une relation sadomaso des plus pour contrôler leur destinée dans des contextes de guerre, d'adversité ou
glauques avec son voisin d'en face. Mais le matin, ils s'entraperçoivent, frais de compétition extrêmes.
et tirés à quatre épingles, partir chacun au travail comme si de rien n'était... Attraction/répulsion
Que le film soit réalisé par un Néerlandais issu de l'avant-garde des années Prenant bien garde à ne pas donner d'explications, Verhoeven dévoile
1970 (Turkish Délices), passé par Hollywood avec succès (Total Recall) et progressivement la personnalité de cette guerrière qui n'a rien d'une
travaillant en France pour la première fois aboutit à un style détonnant. Elle victime. Il s'en dégage un portrait fascinant qui pose d'abord la question de
est un suspense à l'américaine, néo-hitchcockien, où le doute plane sur l'hérédité. Dans quelle mesure l'héritage de nos parents affecte-t-il nos
l'identité du violeur de Michèle et sur la probabilité de nouvelles agressions. actions ? Peut-on s'en affranchir ? La réponse est délibérément ambigüe, à
Le goût de Verhoeven pour la provocation et la transgression exacerbe la l'image du film entier. Non, on ne peut pas échapper à ses gènes, mais une
crudité des situations et la cruauté des rapports entre les personnages, personnalité comme Michelle fera tout pour ne pas subir la fatalité, à la
paroles et actes confondus. Le tout dans un rire sous cape permanent qui différence de ses proches. Sa mère fuit la réalité dans la poursuite
rappelle bien souvent la misanthropie joyeuse d'un Claude Chabrol. Et le obsessionnelle de la vanité. Son fils est un crétin certifié qui se laisse
cinéaste manifeste une ingénuité réjouissante vis-à-vis des acteurs français, manipuler par une épouse cupide.
de Charles Berling à Judith Magre, si familiers pour nous, mais qu'il La relation d'amour/haine que Michelle entretient avec sa famille n'est
découvre. Parmi les seconds rôles, Laurent Lafitte et Virginie Efira ont qu'une variante de l'approche qu'elle utilise plus généralement pour
rarement été aussi bien dis-tribués et dirigés, lui dans un rôle de trader à « contrôler son entourage, et qui consiste à trouver un équilibre dans
l'âme tourmentée », elle en -voisine croyante, le cœur sur la main.
l'opposition des contraires: attraction /répulsion avec ses amants,
Le cas d'Isabelle Huppert (Michèle) reste à part. Si Philippe Djian avait dit alternance de récompenses et de punitions qu'elle distribue à ses employés,
avoir pensé à elle en écrivant son roman, le film fut un temps prévu aux sadisme et masochisme dans le jeu qu'elle joue avec son voisin, laissant
Etats-Unis avec d'autres comédiennes. Or on ne voit pas qui aurait pu planer le doute sur leurs rôles respectifs : lequel est la proie, lequel est le
porter le rôle à ces sommets d'ambiguïté, d'amoralisme, de solitude et de prédateur ? Isabelle Huppert incarne à la perfection ce rôle qui synthétise
solidité. L'incarnation est si totale que défilent, selon les virages du quelques-uns de ses personnages les plus mémorables.
scénario, plusieurs de ses personnages antérieurs : la femme puissante, Le denier mot appartient à la voisine jouée par Virginie Efira, une folle de la
téléphone vissé à l'oreille, de L'Ivresse du pouvoir, la teigneuse à béquilles messe que sa foi aveugle aide à avaler les contradictions les plus absurdes,
d'Abus de faiblesse ou la névrosée sexuelle de La Pianiste. C'est une et rappelle l'intérêt persistant de Verhoeven pour la religion. Il est d'ailleurs
compilation époustouflante, un best of de de tous les registres de l'actrice. intéressant de noter qu'un de ses projets encore inaboutis - l'adaptation de
Mais aussi, à travers « elle », survivante d'une apocalypse familiale, un son livre sur la vie du Christ, dont il avait développé le scénario avec Roger
hommage aux femmes, nettement plus combatives, rusées et résistantes Avary - débutait de la même façon qu'Elle : par un viol. Le résultat allait
que les hommes, dans ce jeu de massacre. Isabelle Huppert vue par donner naissance à Jésus. Mais c'est une autre histoire.
Gérard Delorme, Première.
Verhoeven, pour citer la période hollywoodienne du réalisateur, se situe à-1-
A
Semaine du 8 juin 2016
E
n Version Originale et Sous-Titrée. Ce film est présenté en Compétition au Festival
de Cannes 2016.
Esp. (Durée : 1h39). Drame de Pedro Almodóvar avec Emma Suárez, Adriana Ugarte…
Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie
d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une
semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu
depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce
mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre
vie comme s’ils n’avaient jamais existé.
“Julieta” de Pedro Almodóvar : la saisissante grâce de la gravité
« Merci de ne pas me laisser vieillir seule » : Julieta, la cinquantaine, répète mot pour mot ce que son compagnon vient de lui dire, au milieu des
cartons. Ils sont d’accord pour quitter Madrid ensemble, à jamais, et s’établir au Portugal. Mais en un instant, tout bascule : quelqu’un, dans la rue,
parle à Julieta de sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis des années. Comme d’autres rechutent dans l’al-cool ou la drogue, elle s’abandonne soudain à
l’obsession de revoir son -enfant, devenu une femme. Elle rompt avec son compagnon, se réinstalle seule à Madrid et replonge dans le passé… Les
fans du Pedro Almódovar mature (disons depuis Tout sur ma mère) apprécieront cette superbe entrée en matière : après la parenthèse trop légère
des Amants passagers, retour à l’intensité romanesque et au portrait de femme, avec la promesse d’une histoire gigogne, mélangeant les époques.
Il y a pourtant un défi invisible derrière cette maîtrise : le cinéaste épris de rebondissements mélodramatiques adapte, cette fois, Alice Munro,
écrivaine canadienne plutôt versée dans l’infime et le quotidien. Pour accumuler les munitions qui lui sont nécessaires, Almodóvar assemble, donc,
plusieurs nouvelles et condense leur trame, sans craindre le trop-plein. D’où un récit comme une fuite en avant, mais dans le passé. Le sentiment de
culpabilité est l’inattendue force motrice du film. Julieta l’éprouve très jeune, après le suicide d’un homme, inconnu, qu’elle avait refusé d’écouter. De
cette épreuve naît finalement un grand amour, charnel et consolateur, lui-même défait, des années après, dans la certitude, cette fois inconsolable,
d’une nouvelle faute.
Le train, théâtre de la première disparition, mais aussi de la première nuit d’amour, est un décor de cinéma par excellence, habité, ici, par les
fantômes de Hitchcock — L’Inconnu du Nord-Express, La Mort aux trousses, Une femme disparaît… Almodóvar en tire des scènes magnifiques,
proches du songe, avec vue sur la nuit hantée, à travers la vitre. Mais le train est aussi la métaphore du vrai sujet de Julieta : le passage du temps, la
fugacité des liens, l’évanescence des êtres, qui apparaissent puis s’éclipsent de nos vies, parfois sans un mot. Non seulement l’héroïne voit, au fil du
récit, se volatiliser son amoureux et sa fille, mais la chronologie affolée du film, avec ses flash-back, accélérations et ellipses, montre des personnages
rattrapés par l’âge, les accidents et la maladie. Tout raconte que l’existence est une succession de pertes et d’adieux informulés.
A cette gravité, le maître espagnol donne, toujours, une traduction étrangement séduisante. Pour évoquer les années 1980 et la prime jeunesse de
Julieta, il ressuscite la merveilleuse débauche chromatique de sa période Movida. Quand elle devient une autre femme, transformée par le chagrin et
les remords, il passe d’une actrice (Adriana Ugarte) à une autre (Emma Suarez) dans la même scène, élégante et suave, qui rappelle les
métamorphoses de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie. Saisissante aussi, cette virtuosité à faire parler, instantanément, les lieux, telle
cette maison de pêcheur, qui abritera le mariage de Julieta : d’emblée, c’est une image mentale, aussi attirante qu’annonciatrice de naufrages… Avec
sa conclusion abrupte et amère, qui suggère une transmission de la culpabilité, le film s’éloigne des réussites consensuelles du cinéaste comme Parle
avec elle ou Volver. Mais il fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme.
Louis Guichard, Télérama.
F
ranç. (Durée : 1h24). Documentaire de Raymond Depardon.
Raymond Depardon part à la rencontre des Français pour les écouter parler. De CharlevilleMézières à Nice, de Sète à Cherbourg, il invite des gens rencontrés dans la rue à poursuivre leur
conversation devant nous, sans contraintes en toute liberté.
« LES HABITANTS », AUX QUATRE COINS DE LA FRANCE
Dans ce documentaire plein de charme, Raymond Depardon poursuit son émouvante exploration de
l’Hexagone en recueillant les conversations de ses habitants.
La simplicité du dispositif aurait pu effrayer : partir sur les routes à la rencontre des Français, les inviter à poursuivre une
conversation dans une vieille caravane, les écouter sans leur poser de question et filmer leurs échanges avec toujours le
même cadre. Mais derrière la caméra se trouve Raymond Depardon et la magie opère.
Le duo filmé de profil continue son dialogue comme il le ferait sans témoin. Sur quatre-vingt-dix « couples » rencontrés
dans une quinzaine de villes réparties partout en France, de Charleville-Mézières à Nice, de Saint-Nazaire à Bar-le-Duc, en
passant par Villeneuve-Saint-Georges en banlieue parisienne, le réalisateur en a retenu plus d’une vingtaine.
Ce faisant, il embrasse la formidable diversité humaine et sociale de l’Hexagone. Avec des accents chantants ou pointus,
populaires ou chics, des duos de parent et enfant, d’ami(e)s, d’amoureux et des fratries livrent leurs préoccupations du moment, graves ou légères.
La plupart semblent oublier jusqu’à la caméra, dissimulée derrière une cloison avec les opérateurs. D’autres peut-être en jouent, mettant en scène leur
discours et leur lien.
Mots doux, baisers, projets de mariage...
De ce patchwork coloré émergent des détails singuliers, des instants de drôlerie et d’émotion, ainsi que les grands rendez-vous de l’existence : la sortie de
l’enfance et le passage à l’âge adulte (effrayant saut dans le vide ou perspective stimulante), la recherche d’un emploi, la vie à deux puis en famille, les
séparations, les deuils sous toutes leurs formes.
À son fils parti vivre dans une autre région, une mère confie son désarroi : « On sent le vide. J’ai l’impression de ne presque pas exister, de ne servir à
rien. » Émouvant, un vieil homme s’étonne : « Quand maman était là, je n’avais pas de perception exacte du mot solitude. Maintenant je sais ce que c’est.
À 80 ans, j’apprends à vivre seul. »
Mots doux, baisers, projets de mariage, enfant à naître… l’amour palpable de certains couples confère une belle énergie au film. Parfois les bisbilles
saisies par la caméra de Raymond Depardon prêtent à sourire, comme lorsque des quadragénaires dressent avec inquiétude et tendresse le tableau de ce
qui les sépare : le métier de voyant de monsieur ou l’incapacité de madame à dormir auprès de lui jusqu’au matin.
La vie avec ses surprises et ses crises
Dans ces conversations, transparaît aussi un état des lieux préoccupant de la vie de couple et de la place de la femme, résignée à une routine
insatisfaisante, reléguée au second plan, insultée, battue parfois.
Malgré le cadrage identique et le plan fixe, la diversité des visages, des sujets, des styles d’expression écarte tout ennui et le temps du film file comme
l’éclair : c’est la vie qui vibre dans ces tête-à-tête en toute liberté, avec ses joies, ses surprises et ses crises. Le style épuré va droit à l’essentiel.
Le tournage en argentique confère à l’image un grain tendre plein de charme. Des vues de la caravane garée sur une place ou déambulant sur les routes,
dans des paysages vallonnés et verdoyants, toujours éclairés par une lumière estivale, apportent de jolies respirations à ces confidences.
Corinne Renou-Nativel, La Croix.
-2-
Semaine du 15 juin 2016
F
ranco-canadien. (Durée : 1h54). Comédie dramatique de Thomas Vincent avec
Thierry Lhermitte, Géraldine Pailhas, Pierre Curzi...
Suite à un rarissime accident, Paul Sneijder ouvre les yeux sur la réalité de sa vie
de « cadre supérieur » à Montréal : son travail ne l’intéresse plus, sa femme
l’agace et le trompe, ses deux fils le méprisent… Comment continuer à vivre dans ces
conditions ? En commençant par changer de métier : promeneur de chiens par exemple !
Ses proches accepteront-ils ce changement qui le transformera en homme libre ?
réchauffer", raconte le réalisateur Thomas
La nouvelle vie de Paul Sneijder est l'adaptation d'un roman de Jean-Paul Dubois, Vincent.
paru en 2011 sous le titre Le cas Sneijder.
Adaptation littéraire
Un peu de sérieux
Thomas Vincent a dû composer avec la
Thierry Lhermitte a aussi connu des changements de vie radicaux dans sa propre nature comique de Thierry Lhermitte pendant le tournage. "Il allait naturellement
existence : il a ainsi tout quitté pour vivre un an et demi sur un bateau. De quoi vers la comédie et vers l’efficacité, vers le tempo burlesque qui est sa culture.
Jusqu’au dernier jour j’ai été debout sur les freins pour qu’il ralentisse, qu’il reste
particulièrement comprendre la situation du personnage qu'il incarne à l'écran.
au ras du personnage, ce qui était pour lui presque un sacrilège mais il le faisait.
Conditions extrêmes
Quand je lui faisais traverser très lentement le cadre en scope, ce qui prend un peu
Les équipes de tournage de La Nouvelle vie de Paul Sneijder ont dû affronter des de temps, il blaguait aussitôt sorti du champ : ben voilà, ça c’est fait", confie le
températures descendant jusqu'à -30°. "Nous étions équipés, par exemple de réalisateur. "Mais il a tout le temps accepté mes indications avec beaucoup de
chaussures avec semelles chauffantes dont on peut augmenter la chaleur avec une modestie pour un acteur qui a fait tant de choses. Il a accepté d’être dans le
télécommande. Malgré tout, tourner dans le froid est beaucoup plus pénible que personnage, de s’y oublier. Je trouve que c’est une performance éthique autant
de tourner dans la chaleur. On ne s’y fait pas. Le temps passe moins vite, on a qu'artistique. Et c’est un honneur qu’il m’a fait".
envie d’en finir, il faut résister à la tentation de bâcler pour rentrer plus vite se
Changer de vie
Soirée « Du Son à l’Image » : Sex, Drugs and Rock & Roll
le vendredi 17 juin 2016, à partir de 20h30.
- Belgica Comédie dramatique de Felix Van Groeningen avec Tom Vermeir, Stef Aerts… (En
VOST, Interdit aux moins de 12 ans)
- Janis Documentaire d’Amy Berg avec Janis Joplin, Cat Power… (En VOST)
10€ la soirée
(soit les deux films, plus pause boisson)
Possibilité d’un seul film : tarifs habituels de la salle
Semaine du 22 juin 2016
E
n Version Française et en Version originale et sous-titrée. Ce film est
présenté en Compétition au Festival de Cannes 2016.
Amér. (Durée : 1h57). Thriller de Winding Refn avec Elle Fanning, Jena Malone,
Bella Heathcote…
Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension
fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant
elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté.
Fascinante beauté
Fasciné par la beauté, Nicolas Winding Refn a souhaité la mettre au centre de cette variation autour du film
d'horreur : "La valeur de la beauté ne cesse de grimper, elle ne retombe jamais. Et, alors que sa durée de vie se
réduit, nous sommes de plus en plus obsédés par elle. Cette obsession peut souvent mener à une forme de folie.
Dans la mythologie grecque, Narcisse tombe tellement amoureux de sa beauté qu’il finit par se noyer dans son propre reflet", explique le réalisateur.
Le destin en marche
Pour Nicolas Winding Refn, travailler avec Keanu Reeves était une opportunité en or : "À la minute où le nom de Keanu Reeves a été prononcé, j’ai su
qu’il serait le meilleur choix. Et c’était une façon pour moi de boucler la boucle car Keanu et moi nous étions rencontrés il y a une dizaine d’années lors
de mon premier gros contrat à Hollywood. Ce film ne s’est jamais fait… mais j’ai toujours espéré
avoir la chance de travailler avec lui. Peu d’acteurs ont son statut d’icône populaire, son talent et
une véritable aura de star".
Tourner à Los Angeles, mode d'emploi
La ville de Los Angeles n'était pas le premier choix de Nicolas Winding Refn pour son prochain film,
comme il le raconte lui-même : "Après le tournage d’Only God Forgives à Bangkok, je voulais
tourner un film à Tokyo, mais Liv a dit, “Je ne veux pas aller vivre à Tokyo”. Alors je lui ai demandé
quel serait le compromis et elle a répondu, “Los Angeles”". Tourner à L.A. nécessite toutefois un
budget très important ; une contrainte que le cinéaste a contournée en collaborant avec de jeunes
équipes très prometteuses. "Après avoir tourné à Los Angeles, je crois que cette ville a deux
réalités : la soi-disant réalité « réelle » et la réalité « artificielle ». La réalité artificielle est l’illusion
de Los Angeles, ce que je trouve très intéressant car il s’agit donc d’une mythologie", conclut-il.
-3-
Semaine du 29 juin 2016
E
n version originale et sous-titrée. Le film est présenté à la Quinzaine des
réalisateurs du Festival de Cannes 2016.
Franco-italien. (Durée : 1h56). Comédie dramatique de Paolo Virzì avec Valeria Bruni
Tedeschi, Micaela Ramazzotti, Bob Messini…
Beatrice est une mythomane bavarde au comportement excessif. Donatella est une jeune femme
tatouée, fragile et introvertie. Ces deux patientes de la Villa Biondi, une institution thérapeutique
pour femmes sujettes à des troubles mentaux, se lient d’amitié. Une après-midi, elles décident de
s’enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu’est le
monde des gens « sains ».
Forza Italia
Folles de joie a été tourné à Livourne, Viareggio et Montecatini aux mois de mai et juin
2015. L'institut psychiatrique présent dans le film, La Villa Biondi, a été créé pour le film
à partir des différents éléments recueillis par Paolo Virzi lors de ses repérages : "Nous avons visité des endroits
décourageants, où les patients étaient traités de manière expéditive : placés sous sédatifs, attachés par des lanières, ou
oubliés. Mais nous avons aussi découvert des endroits très beaux chargés d’énergie, où on essaie de mettre en place des
projets de réinsertions, qui vont au-delà de la surveillance, où il fait bon vivre. Surtout, nous avons rencontré beaucoup
de médecins, psychiatres, psychothérapeutes, personnel paramédical, bénévoles et motivés, compétents et passionnés,
dont le dévouement était total et touchant, malgré une carence en structures et en personnel adéquat. Nous avons créé
la Villa Biondi en nous inspirant d’éléments observés sur les collines de Pistoia, dans les pépinières, où travaillent des
personnes venant d’un centre comme celui-ci.", confie le metteur en scène.
Le choix de Valeria et Micaela
Paolo Virzi a eu l'idée de réunir Valeria Bruni Tedeschi et Micaela Ramazzotti pour Folles de joie lors du tournage de son
précédent film, Les Opportunistes, dans lequel il dirigeait déjà la comédienne franco-italienne. Il relate une anecdote à ce
sujet : "Micaela était venue en visite, le jour de mon anniversaire. Je tournais la dernière prise avant la pause déjeuner. Et
je vois justement sur le terrain où se trouvaient les mobile-homes des acteurs et de la production, Valeria emmenant
Micaela vers le chapiteau du traiteur, la première portant une robe dorée et élégante, trottinant sur ses talons, tandis que
l’autre la suivait péniblement, avec un mélange, m’a-t-il semblé, de confi ance et d’effarement. Et à un moment,
comme le terrain était inaccessible et détrempé par la neige fondue, Valeria a tendu la main vers Micaela pour l’aider.
C’est à cet instant que j’ai eu une envie soudaine de pointer la caméra vers ces deux fi lles intrigantes, très belles, drôles
et peut-être un peu folles."
:
Programme des Court-Métrages du mois du mois, en partenariat avec
Semaine du 1 juin :
Je suis célib’ de Boris Vassalo et Jérémie Poppe. Fiction. (Durée : 2min20).
Et si l'homme était un homme-objet et qu'on pouvait le louer comme un
vélib' ? Pour Alice, l'homme idéal n'existe pas, c'est pourquoi elle les choisit à une station Célib en fonction de ses envies et de ses besoins.
Semaine du 8 juin :
Feux de Mali Arun. Fiction. (Durée : 14min).
Un grand feu de la Saint-Jean brûle dans un petit village alsacien. Tous les villageois sont réunis là. Léa
et Aurélie, deux jeunes adolescentes en crise, goûtent à cette première nuit d'été, errant autour du feu jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle aube, amère.
Peripheria de David Coquard-Dassault. Animation. (Durée : 12min). Voyage au cœur d'un grand ensemble de banlieue laissé à l'abandon,
Peripheria dresse le portrait d'un environnement urbain devenu sauvage : une Pompéi moderne où le vent souffle et les chiens rôdent, sur les traces de la vie
humaine.
Semaine du 15 juin :
Duku Spacemarines de Nicolas Liautaud, Alice Suret-Canale. Animation. (Durée : 4min).
Washington, dans les années 1950,
les américains décident de surveiller l'ambassade russe à l'aide d'un chat espion truffé de micros. Encore faut-il pouvoir faire entrer tout ce matériel dans
le corps de l'animal' Basé sur des faits réels.
Semaine du 22 juin :
Supervenus de Frédéric Doazan. Animation. (Durée : 2min38).
Un chirurgien plastique fabrique en temps réelle une nouvelle
Vénus.
Semaine du 29 juin :
Vous voulez une histoire d’Antonin Peretjatko . Fiction. (Durée : 10min21).
Vous voulez une histoire ? mettez
deux femmes dans une pièce et imaginez que l'une d'elle est rousse.'
Prochainement sur nos écrans :
Alice de l’autre côté du miroir Comédie fantastique de James Bobin avec Mia Wasikowska,
Johnny Depp, Helena Bonham Carter... (en sortie nationale)
Hana et Alice mènent l’enquête Film d’animation de Shunji Iwai. (à partir de 9/10 ans).
La sociologue et l’ourson Documentaire d’Etienne Chaillou et Mathias Thery.
Séance unique le jeudi 23 juin à 20h30,
en présence du co-réalisateur Mathias Thery.
Le Monde de Dory Film d’animation d’Andrew Stanton avec les voix de Franck Dubosc,
Kev Adams … (En Sortie nationale, en 2D et 3D, à partir de 4/5 ans)
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P o u r
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