LE CORBUSIER : LA CITE RADIEUSE, MARSEILLE, 1945

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LE CORBUSIER : LA CITE RADIEUSE, MARSEILLE, 1945
NIVEAU : 3°
THEME PARTICULIER
THEME GENERAL : L’ESPACE, L’ŒUVRE ET LE SPECTATEUR
L'ARCHITECTURE
LE CORBUSIER : LA CITE RADIEUSE, MARSEILLE, 1945-1952
Thématiques proposées :
- L’art et la guerre : la reconstruction et l’habitat collectif
- Rupture et continuité : l’architecture moderne, formes nouvelles et
fonctionnalisme
- Art et technologie : de nouveaux modes de construction
- L’art et les utopies
INTRODUCTION :
La Cité radieuse, ou Unité d’Habitation, de Marseille est un exemple de logement collectif de l’aprèsguerre (1939-1945) et d’architecture moderne. On l’appelle aussi « la maison du fada ».
IDENTIFIER : ce bâtiment a été construit entre 1945 et 1952 par Charles Edouard Jeanneret Gris, dit Le
Corbusier. Architecte, peintre et urbaniste français, d’origine suisse, il est considéré comme le chef de file
de l’architecture moderne.
L’Unité d’habitation se situe dans le 9ème arrondissement de Marseille.
Il s’agit d’un logement collectif sur pilotis surmonté d’un toit-terrasse.
En 1954, l’état en est devenu propriétaire et les appartements ont été revendus.
Le bâtiment est classé monument historique depuis 1995.
Cinq cités radieuses ont été réalisées sur les mêmes plans en France et en Allemagne.
SITUER / CONTEXTE HISTORIQUE
En 1945, le gouvernement français commande à Le Corbusier un immeuble d’habitation à Marseille. En
effet, la pénurie de logements est un problème majeur de l’après-guerre. Brest, Caen, Le Havre, Lorient,
Evreux, Rouen, sont presque entièrement détruites. Marseille manque cruellement de logements sociaux :
trente-deux familles sont sans abri en 1945.
Le but était d’apporter une réponse nouvelle au problème de logement collectif, à un moment où la France
est en train d’accumuler un déficit considérable dans ce domaine : logements insalubres et insuffisants par
rapport à l’industrialisation et l’urbanisation croissantes.
Le Corbusier propose une « cité-jardin » verticale, une » machine à habiter », une « ville dans la ville » qui
doit simplifier et améliorer la vie du travailleur.
DECRIRE
Cette unité d'habitation en béton montée sur pilotis est constituée de
337 appartements en duplex, qui sont conçus comme des villas
emboîtées séparées par des rues intérieures. 137 m de long x 56 m de
haut, 18 étages, 36 piliers de 7 m, le tout pour 2.000 habitants.
Un « village » où tout est réuni : C'est une sorte de village vertical avec des commerces, des bureaux, un
hôtel, une bibliothèque et, sur le toit, une école maternelle et une petite piscine.
Le Corbusier assigne quatre fonctions au bâtiment :
- un lieu d'habitation (appartements en duplex) ;
- un lieu de circulation (couloirs de 7 mètres de large où les voisins peuvent discuter) ;
- un lieu de travail (commerces, restaurants, entreprises, école maternelle) ;
- un lieu de divertissement (salle de spectacle, bibliothèque, gymnase, piscine, solarium).
Des appartements confortables : Chaque appartement est traversant, idéalement éclairé et doté d’une
vue sur la mer, équipé d’une cuisine et d’une salle de bain, de tout le « confort moderne » pour l’époque.. Il
bénéficie de deux grands balcons, un sur la façade Est et l'autre sur la façade Ouest. Il reçoit donc la
lumière par deux côtés. La surface habitable de ces appartements est de 98 m2. La cuisine s’ouvre sur la
salle de séjour, dont elle n’est plus séparée par un mur ou une porte. Elle est intégrée à l’espace de vie
commun. Désormais, la personne qui cuisine n’est plus isolée de ses invités, dont elle peut partager les
conversations depuis la cuisine. C’est l’idée très novatrice de ce qu’on appelle aujourd’hui les cuisines
américaines ou encore « cuisine ouverte».
Avec Le Corbusier, l’architecture devient essentiellement fonctionnelle et modulable.
Des matériaux nouveaux : Essentiellement le béton brut, matériau nouveau, bon marché, solide, qui
permet la préfabrication en usine des pièces. A l’intérieur, Le Corbusier utilise des matériaux de qualité :
marbre et bois.
Des couleurs avant-gardistes : Le Corbusier utilise le béton brut gris, mais l’intérieur des balcons est
peint de couleurs vives, ainsi que les portes et les appartements. Les couleurs pures et vives sont celles de
l’art moderne (voir Mondrian).
- Les grandes innovations de la Cité Radieuse :
Le projet Domino : cette ossature en béton (structure poteau-poutre) permet de construire autrement et
plus rapidement un bâtiment; les murs porteurs ne sont plus nécessaires. Ce système permet de privilégier
la multiplication des ouvertures, donc la lumière.
Le Modulor : il s'agit d'un système de mesure basé sur les proportions du corps
humain. Il est déterminé par la hauteur moyenne d'un individu (1,83). Toutes les
proportions architecturales des bâtiments qu'il conçoit sont aussi définies en
fonction de cette cote humaine : ergonomie.
Les cinq points de la nouvelle architecture selon Le Corbusier sont :
- les pilotis libèrent l’espace au sol pour les voitures et les espaces verts.
- le plan libre : grâce à la structure porteuse, on peut placer cloisons et ouvertures là où on le souhaite
-la façade libre fait disparaître le notion de façade privilégiée ou principale
-la fenêtre en bandeau apporte davantage de lumière.
-le toit-terrasse permet de mettre à l’étage un espace supplémentaire.
INTERPRETER
Le principe de la Cité radieuse apparaît comme une « utopie » de l’après-guerre. Le Corbusier voulait
construire une Cité-jardin verticale, véritable « machine à habiter » dédiée au bonheur humain.
Il rêvait d'une ville tout entière contenue dans un immeuble, libérant l’espace, évitant les problèmes
d’urbanisation et d’étalement horizontal liés à la densification de la population en ville.
Il souhaitait une architecture « faite pour des hommes, faite à l’échelle humaine, dans la robustesse des
techniques modernes, manifestant la splendeur nouvelle du béton brut ».
Sa ville était un espace complet, alliant harmonieusement vie privée et vie publique, convivialité, culture et
loisirs. Son projet d’utopie sociale était de garantir à chacun un espace confortable, fonctionnel,
ergonomique, sans vis-à-vis, avec du soleil pour tous.
« Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet ordre
et dans cette hiérarchie. »
COMPARAISONS
Le Corbusier est proche de peintres tels que Picasso ou Mondrian qu'il fréquente depuis les années 1920.
On retrouve dans ses constructions les formes pures et géométriques du Cubisme ou de l’art abstrait.
Dans la Villa Savoye, une de ses luxueuses « villas blanches », datant de 1929, on retrouve les 5 points de
l’architecture moderne.
On a qualifié le style de Le Corbusier de « brutaliste », de grands volumes géométriques de béton qui ne
tiennent pas compte de l’environnement, à l’opposé de l’ architecture organique dont les formes courbes
suivent les lignes irrégulières de la nature (voir La Maison sur la Cascade de F.L. Wright).
Les grands ensembles aujourd’hui : Aujourd’hui, il paraît inhumain de concentrer autant de personnes
dans une barre de béton. Les projets urbains après les années 1970 ont privilégié les petits logements
collectifs, aérés par des rues à ciel ouvert et des places (voir le quartier des Hautes Formes de C. de
Portzamparc à Paris).
CONCLUSION
Bien que longtemps controversée, appelé « la Maison du fada », la Cité Radieuse de Marseille est
aujourd’hui considérée comme un chef-d’œuvre de l’architecture moderne d’après-guerre. Elle symbolise
une idée du bonheur social, dans un pays en pleine reconstruction et en pleine mutation.
SOURCES
Mémo, le site de l'histoire (http://www.memo.fr/article.asp?ID=THE_ART_004)
Blog (http://lagrette.free.fr/citeradieuse.html)
Site du collège Monod, Aix-marseille
(http://www.clg-monod.ac-aixmarseille.fr/spip/IMG/pdf/La_cite_radieuse_internet.pdf)

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