La Grande Course des Templiers (71 km et 3200 m D+) 10h52 (658
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La Grande Course des Templiers (71 km et 3200 m D+) 10h52 (658
La Grande Course des Templiers (71 km et 3200 m D+) 10h52 (658ème – 56ème HV2) Récit de course de Vincent BELIN Préambule Et voilà c’est toujours un sentiment bizarre dans les deux dernières semaines précédent LA course de l’année ! Ces Templiers j’y pense et je m’y prépare depuis le début de l’année ! C’est une grande et belle classique des Trails en France. Mon 1 er grand trail hors des Alpes, mais tout le monde dit que cette course est vraiment très belle ! En plus le site de la course a su me faire vibrer tout au long de l’année avec leurs posts décrivant comment ils avaient recherché avec « amour » tous les plus beaux monotraces du secteur. Il me tardait donc d’y être ! Avant-course La semaine avant la course a été dure au boulot ! Dernière sortie en CaP le dimanche précédent avec Thibault pour ses 1ers 10 km (de Fontenay sous Bois) réalisés en 46 min ! Bravo !! Petite séance de relaxation à la piscine le mercredi. Le gavage aux maltodextrines mercredi, jeudi et vendredi. La préparation du GatoSport le jeudi soir, sans oublier les pieds à la Nok deux fois par jour depuis 2 semaines. La routine quoi !! Tous les soirs je « fais » le parcours avec Google Earth ! Je suis bien dedans. Vendredi soir je reçois un mail de la SNCF m’informant que mon train du lendemain est annulé pour cause de grève Pas de panique ! Finalement le TGV ParisMontpellier de 7h14 fonctionnera bien et j’aurai également sans problème le car à Montpellier qui m’amènera à Millau pour 13h30 (bloqué au Mc Do de Millau – pas vu José Bové et sa bande – pour cause départ du Marathon !). Le boulot ayant décidé de ne pas me lâché, j’ai quand même dû bosser pendant tout le trajet pour préparer des emails qu’il me faudra impérativement envoyer ce WE pour préparer mon retour mardi (après un essai infructueux à l’OT puis dans le jardin de la Mairie, je trouverai finalement une borne Wifi dans les salons de l’hôtel Mercure). Ouf, une fois ces emails envoyés je me sens mieux et enfin prêt à me concentrer sur ma course. A Millau, je retrouve Jack, Fanfan, Didier, Mimi, David et Isa (et les autres) au gite qui se trouve à 20 m du départ (au moins on n’aura pas de route à faire !). Mal de crane (classique) : je prends un Doliprane. L’ambiance est plutôt sympa. Il fait beau et la route pour arriver La Grande Course des Templiers (24 octobre 2010) – Récit de Vincent BELIN m’a permis de prendre conscience de la beauté de ce Causse et des gorges qui le bordent. Je vais chercher mon dossard, assiste au passage au départ de la KD Trail (un jour peut-être Thibault …..) puis celui de la course des femmes (Templières) puis celui du 18 km (VO2 max – départ de Didier). Sympa cette ambiance de départs permanents ! Petit tour dans l’expo commerciale. Y a du business autour de la course à pied !! Ensuite on prend la voiture pour aller voir Didier sur le parcours du VO2 max, ce qui permet de repérer un peu notre trajet de demain. Préparation du sac. Diner pates-riz (encore !). Couché vers 21h. Lever prévu à 5h (en fait à 4h45). On y est ….et il pleut légèrement !!! Petit-déjeuner avec les GatoSport (je me rendrai compte plus tard que ce n’était pas suffisant). On part se placer sur la ligne départ vers 5h45 (H-30 min). On est bien placés. Il pleut mais il ne fait pas froid. Ambiance ambiance ! Le speaker annonce que pour des raisons de météo, le parcours va être raccourci pour éviter la partie surplombante des Gorges de la Jonte (Champignon préhistorique). Dommage ! Millau - Peyreleau (23 km – 815 m D+ - 2h33) Comme tous les départs, celui-ci est très poignant. De nuit, la musique de Era à fond, les feux rouges, la foule qui applaudit. 3000 coureurs . On part ! Cortège de frontales qui traverse le Tarn et tout de suite commence une montée qui finalement se monte bien en courant, emportés par la foule. Les sensations sont bonnes. Je cours avec Jacques et commence à filmer ! Assez rapidement on quitte la route (au loin le Viaduc de Millau est illuminé). La colonne de coureurs s’étire rapidement. Les 1ers sont déjà loin devant ! On démarre les sentiers. D’abord plateau au dessus du Tarn, puis redescente jusqu’à la rivière puis remontée vers Carbessas. On est dans les temps (5 min d’avance). Jacques me dit qu’il monte à son rythme. On se quitte…et on se retrouvera à l’arrivée. Carbessas de nuit avec beaucoup de monde pour applaudir et encourager, puis la 1ère grande montée (raide – sans batons –encore sur le sac). Ca passe bien. Il pleut toujours un peu. Au sommet on arrive sur le Causse Noir qu’il va falloir traverser. Le jour commence à se lever. C’est très roulant et très souple. Je suis à 10-11 km/h. Ca défile. Le jour est levé mais on ne voit pas le soleil à cause des nuages ! Je cherche à reconnaître le parcours que j’ai fait des dizaines de fois sur Google Earth….mais collé au sol ce n’est plus la même chose…en plus je saurai après que le parcours n’est pas tout à fait le même. Ce qui fait que beaucoup plus rapidement que prévu on démarre la descente vers Peyreleau. Y a pas cette descente il faudra revenir la faire en VTT. Très technique. En courant que du bonheur !! Arrivée à Peyreleau. La foule des accompagnateurs/supporters est là et chacun cherche son champion. Je trouve Fanfan à qui je laisse ma frontale et à qui je dit que Jacques doit etre 5’ derrière. Je remplis le camel, mange 2-3 trucs et repart. Arrêt 5 min. Peyreleau – St André de Vézines (12 km – 700 D+ - 1h35) On longe la Jonte et le chemin est superbe au fond des gorges. A gauche de superbes falaises ocres (celles où sont les vautours). Le temps se lève. Le ciel bleu est là et quelques restes de nuages s’accrochent dans la vallée. On remonte assez vite des gorges. 1ers bouchons (là on était prévenus). Impossible de doubler dans ces monotraces et c’est pénible de ne pas pouvoir aller à son rythme. Je n’étais pas habitué à cela dans les trails alpins. Vu le degré de la pente, ca dénivelle vite !!! On passe au dessus de l’Ermitage St Michel (perché au sommet d’une falaise isolée) puis on arrive à l’endroit où on aurait dû courir en surplombant les gorges de la Jonte. Fermé. Page 2/5 La Grande Course des Templiers (24 octobre 2010) – Récit de Vincent BELIN Dommage. Chemin « direct » vers St André de Vézines. Je commence à avoir une faim qui n’est pas coupée par les gels (pas normal). On reviens sur le plateau du Causse Noir. Très beau passage devant l’église St Jean des Balmes (en pleine forêt !). Le temps qui était beau jusqu’à présent (même vu un rayon de soleil) commence à se recouvrir et c’est la pluie qui nous accueille juste avant St André de Vézines. Pas de visage familier au ravitaillement ! J’ai deux problèmes à régler : 1) j’ai une fringale terrible ! Je vais manger du pain et de fromage pendant 10 min ! incroyable ! j’ai pas dû manger assez ce matin – une erreur de débutant, 2) j’ai une ampoule sous le le gros orteil droit sur laquelle il faut que je remette absolument de la nok si je veux finir la course – deuxième erreur de débutant – pas serré assez les chaussures !! L’ambiance est très sympa à ce ravito et avec tout ca je vais donc y rester 12 min (bcp trop sur un trail comme cela) ! Je vais le payer ! Je perds près de 100 places. St André de Vézines – La Roque Ste Marguerite (10 km – 300 m D+ - 1h24) Je l’ai payé ! Impossible de repartir ! Je ne peux plus courir. J’ai mal aux deux adducteurs. Je me suis trop arrêté et refroidi. Souffrance souffrance pour courir (et pourtant ca descend)…et tout le monde me double. Petit à petit ça rechauffe et ça revient ! On descend vers le superbe village en ruine de Montméjean au dessus des gorges de la Dourbie. Paysages magnifiques. On remonte ensuite vers les Roches de Roques Altes. Rochers monolithiques de toutes formes avec au fond la perspective des gorges de la Dourbie vers Millau et tout au fond le viaduc de Millau (dernière fois qu’on va le voir !). Tout en bas on voit très nettement le petit village de La Roque St Marguerite où nous serons tout à l’heure. Redescente effectivement très raide. On rattrape la route puis on prend un sentier sous la route qui visiblement a été réouvert pour la course car très sale. Et là à nouveau bouchons !! Ca devient pénible. On s’arrête plusieurs fois plusieurs minutes à chaque fois qu’il y a un rocher à passer. Pas drôle. Arrivée à La Roque St Marguerite. On passe sous les ponts, longe la Dourbie et là encore accueil très chaleureux des accompagnants. Je vois Fanfan et lui dit que je n’ai besoin de rien. Arrêt 7 min. Je retrouve Gilles et repart avec lui. La Roque Ste Marguerite - Massebiau (17,4 km – 930 m D- 3h15) A la sortie du ravito, Isa m’accompagne sur quelques mètres. C’est là que commence parait-il la vraie course !! Cette section à venir est la plus dure (et la plus belle). Ils l’ont tous dit. Bon ben on va voir. Je repars et très rapidement rentre dans un « train » de coureurs à la queue-leu-leu ! Grrrr ! Les paysages sont superbes. On est sous de magnifiques falaises ocre. Les montées sont très raides (beaucoup plus que ce que j’ai fait jusqu’à présent dans les Alpes). Ca bouchonne grave !! Et puis pour couronner le tout, le plafond nuageux commence à descendre et il se met à pleuvoir (fort cette foisci). Remontée pour la 4ème fois sur le plateau ! On retrouve des grandes allées qui permettent de doubler….mais les jambes commencent à fatiguer ! Et la pluie. Cette section est très longue ! Interminable. Je sais qu’on doit redescendre sur Massebiau mais ça n’arrive jamais….et quand ça arrive on découvre que les sentiers sont devenus des patinoires de boue et que nos chaussures n’accrochent plus du tout. Heureusement j’ai mes bâtons ! Descente également à la queue-leu-leu. Arrivée à Massebiau sous la pluie et dans les nuages. Je retrouve Fanfan à qui je demande de me passer une casquette et des gants secs car je me refroidis même en courant. Arrêt 5 min. Page 3/5 La Grande Course des Templiers (24 octobre 2010) – Récit de Vincent BELIN Massebiau - Millau (8 km – 570 m D+ - 1h31) Bon je sais que je vais finir et en plus je retrouve la forme sur la fin. Je repars bon train…en plus je suis seul…pas de bouchon. Je démarre la montée à près de 1000 m D+ /h. La forme. Malheureusement je rattrape très rapidement un nouveau « train » et il faut me résigner, je dois réduire ma cadence et ronger mon frein pour toute la montée. Grosse patinoire en montée également avec cette pluie qui n’arrête pas ! Au sommet du Pouncho d’Agast qui surplombe Millau….on ne vois rien ! On est dans les nuages. La descente démarre très très raide et les 1ères cordes sont là ! Excellente initiative. Par temps sec hier ca glissait déjà beaucoup alors aujourd’hui !!! Limite dangereux. On passe par la fameuse grotte du Hibou ! Ca valait le coup ! Puis descente sur Millau tout droit. J’assure avec les bâtons. Dès que ca va mieux je recours. Je double pas mal de coureurs. Bientôt l’arrivée. La traversée du Tarn qu’on longe ensuite sur quelques centaines de mètres puis c’est l’arrivée toujours sous la pluie battante !! Je finis. Toujours beaucoup d’émotion là aussi car je sais que ces instants de bonheur en course sont éphémères. Je passe la ligne d’arrivée en 10h52 ! Fanfan et Didier sont là, sous la pluie battante, à nous attendre et à nous accueillir et nous féliciter. Merci à eux car eux aussi ils ont « couru » toute la journée pour nous suivre, nous attendre et nous chercher anxieusement du regard à chaque ravito parmi les milliers de coureurs. Après course Je vais vite me changer au gite car on se refroidit vite sous la pluie ! Je reviens pour assister à l’arrivée de Jacques. Ensuite douche, nettoyage des affaires. Le soir pizza. Couché tôt. Une bonne nuit pour récupérer (tous mes voisins de dortoir peuvent attester que j’ai très bien dormi ). Le lendemain il fait très beau …mais très froid. On prépare les sacs. Les uns continuent pour des vacances et de la récup qui à Porquerolles qui à Biarritz (avec la planche de surf dans les bagages). Pourquoi sommes-nous les seuls à rentrer sur Paris ? La vie est injuste Petit détour en partant pour aller voir le viaduc de Millau de près puis retour sur Paris (que c’est loin). Tempête de neige dans le Massif Central. Arrivée Fontainebleau. Train pour rejoindre Paris. Retour à la vie « normale ». Ravi d’avoir fait cette très belle course. Juste déçu pour le temps qui n’a pas permis de profiter pleinement du cadre. Dommage aussi pour la surdensité de coureurs sur les monotraces qui obligent en permanence à s’arrêter ou à réduire son rythme. J’estime avoir perdu au moins 30 min sur l’ensemble du parcours à cause de cela. Tant pis pour moi : parait-il que devant ils n’avaient pas ce problème ! Mais comme je ne cherchais pas le chrono. J’ai préféré profiter du parcours et prendre des photos et films (au total plus de 100) pour partager avec d’autres. Page 4/5 La Grande Course des Templiers (24 octobre 2010) – Récit de Vincent BELIN Aspects techniques - Boisson pendant la course : - remplissage du camel back à chaque ravito. Hydrixir uniquement au départ - verres de coca à chaque ravitaillement - pratiquement pas bu ni mangé sur la dernière section - Alimentation pendant la course : - 4 gels énergétiques -aux ravitaillements : pain/fromages, bananes - sportneine : 3 comprimés - Matériel : - sur moi : casquette, T-shirt, short, manchons mollets, chaussettes, guêtres, chaussures, frontale, cardio, batons, buff - sur sac : gels, téléphone, appareil photo, gps, roadbook - dans sac : camelback, imper, T-shirt rechange, infirmerie, Temps et classements intermédiaires : Peyreleau St André La Roque Massebiau Millau 2h33 4h14 5h57 9h14 10h52 575 605 765 682 658 Mon roadbook avec mes prévisions de temps de course : Page 5/5