DOC200501, Feuillet 1
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PIERRE DE BETHMANN • Biographie • Complexe, dernier disque • Discographie • Presse récente Biographie « Découvert au sein du trio Prysm qui marqua l’actualité du jazz français de 1994 à 2000 et connut une carrière internationale donnée à peu de groupes, Pierre de Bethmann est revenu au devant de la scène avec un quintet ludique dont le Fender Rhodes est le centre de gravité. « Complexe », titre-t-il, non sans arrière-pensée, son second album, pour une musique délibérément inventive, riche dans les contextes qu’elle offre aux musiciens comme dans les développements qu’elle leur inspire. Parisien de souche né en 1965, aîné d’une famille de quatre enfants, Pierre de Bethmann a grandi dans le Quartier Latin, parcouru les rues de la Mouffe et suivi sa scolarité dans les vénérables établissements du Ve arrondissement. Encouragé par une mère médecin ayant pratiqué assidûment l’instrument avant lui, il débute l’étude du piano à l’âge de six ans à la Schola Cantorum avec une professeur, Martine Picot, qui restera la même jusqu’à l’âge adulte. Avec le temps, Pierre se découvre au clavier une affection pour Bach et l’impressionnisme français, sans jamais cependant se rêver concertiste. Son grand-père maternel, qui cultive une passion pour Erroll Garner, Armstrong et Bechet, a l’heureuse idée de lui offrir un disque de Duke Ellington grâce auquel, à l’adolescence, le jazz dessine l’un de ses premiers espaces de liberté personnelle. Ce sentiment est renforcé lorsqu’en classe de quatrième, il se lie avec un condisciple, François Narboni (aujourd’hui compositeur de musique contemporaine reconnu), qui lui fait découvrir Bird, Dizzy Gillespie, John Coltrane et Miles Davis qu’il écoute en boucle, fasciné par le chant que dégagent ces génies du jazz dont l’œuvre acquiert d’autant plus de prix à ses yeux, qu’il découvre dans la lutte de la communauté noire pour les droits civiques des valeurs qui ne sont pas sans résonances avec sa propre culture protestante. Le jazz n’est toutefois pas un enseignement, et la musique reste un passe-temps. Parallèlement à ses gammes, Pierre découvre le fonctionnement du jazz d’oreille : il assimile les grilles en les identifiant à l’aide du violoncelle de sa jeune sœur, développant ainsi une conscience verticale de l’harmonie et une intuition des structures sans autre forme de théorie. Il se forge une pratique instrumentale du jazz en solitaire, cherchant à reproduire ce qu’il entend sur disque. Parallèlement, il suit le cheminement d’un bon élève issu d’une bonne famille : collège Henri IV, lycée Louis-le-Grand, classes préparatoires, pour finir par intégrer, sans vraiment le vouloir, l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP) dont il sort diplômé en 1987. A l’issue de ce parcours scolaire brillant et d’un service militaire sportif, Pierre de Bethmann s’accorde une année sabbatique au Berklee College of Music de Boston où, en 1989, il suit deux semestres dans cet établissement déjà très réputé pour l’enseignement du jazz. Animé d’un formidable sentiment de liberté, il y fait l’apprentissage des conventions harmoniques, suit la rude école des standards, s’attelle aux relevés et développe avec beaucoup d’assiduité son sens du swing et du time, cet art de trouver le tempo juste et de placer la note qui compte au bon moment. Il entend, en outre, au cours de son séjour, le quartet de Branford Marsalis avec Kenny Kirkland, celui de Michael Brecker et le groupe de Tony Williams, qui l’impressionnent durablement. De retour à Paris, la musique, longtemps envisagée comme un loisir de mélomane, finit par prendre le pas sur un parcours professionnel Deluxe Productions - Jonathan Miltat + 33 (0)1 42 33 80 72 - [email protected] En bref 1965 Naissance à Paris 1987 Diplômé de l'ESCP 1989 Berklee College of Music (Boston - USA) 1994 1er Prix du Concours de La Défense 1994 -2001 Prysm Disques : 1995 Prysm 1998 Second Rhythm 1999 Time 2000 On Tour 2001 Début du 5tet ilium Disque : 2003 ilium 2004 Prix Django Reinhardt 2005 Sortie du disque Complexe de consultant qui manque de plus en plus de sens. Pierre s’endette pour un piano, fréquente les clubs parisiens, noue des contacts, fait le bœuf quand l’occasion s’en présente et trouve ses premiers engagements au Petit Opportun. Période de remise en cause, de double vie, nocturne et diurne, avec les exigences d’une position de cadre d’un côté et l’envie grandissante de se réaliser par l’investissement tous azimuts dans la musique, de l’autre… Son glissement progressif vers le jazz atteint un point de non-retour lorsqu’en 1994, il rencontre le contrebassiste Christophe Wallemme et le batteur Benjamin Henocq, musiciens de son âge qui sont déjà professionnels. Le courant passe au point qu’ils décident de former un trio qui prend le nom de Prysm, se présente cinq mois plus tard au Concours national de jazz de La Défense où il remporte un prix d’orchestre qui leur vaut, peu après, d’enregistrer un premier album. Loué par Herbie Hancock qui le remarque au cours d’une master class, conforté par le succès public et critique immédiat de Prysm qui développe vite une importante activité scénique, Pierre de Bethmann peut franchir le pas qui manquait à son accomplissement personnel et laisser se répandre cette envie de musique qu’il a longtemps gardé pour soi. Avec Christophe Wallemme, ancré dans une certaine scène du jazz ouverte sur les rythmes du monde, et Benjamin Henocq, qui évolue dans l’entourage de Kartet et la filiation française du M-Base de Steve Coleman, il anime un trio ouvert, aux influences multiples, aux conceptions imaginatives. Pendant sept années, jusqu’en 2000, les trois musiciens surfent sur la vague d’un engouement qui leur permet de jouer dans toute la France, en Europe, au Japon, au Moyen Orient, au Canada et aux Etats-Unis à plusieurs reprises. Prysm accompagne également le chanteur James Taylor pour une tournée américaine après un concert au Théâtre des Champs-Élysées à Paris avec l’Orchestre national de France dirigé par Seiji Osawa, pour le centenaire de George Gershwin. Pour Pierre, cette première expérience d’une rare ampleur est l’occasion, confronté en tant que pianiste à un tandem rythmique exceptionnel, de progresser considérablement et d’initier un travail de composition au travers d’une réflexion collective sur l’écriture et l’élaboration d’un répertoire. Prysm se veut un trio démocratique, où les propositions peuvent subir toutes les remises en cause, où les oreilles des uns corrigent les suggestions des autres, où le développement artistique passe par la prise en compte de l’évolution globale du trio. Cette dynamique forte est le fruit d’un groupe sous tension, réunion de fortes personnalités, qui s’anime de moments tumultueux comme d’états de grâce. Il en résultera quatre disques sous la fameuse étiquette Blue Note, dont l’un publié par la maison mère aux Etats-Unis, et d’innombrables concerts. Fin 2000, Pierre de Bethmann décide de s’émanciper. Parallèlement à Prysm, il a déjà eu l’occasion d’apporter son concours à différents musiciens, comme le saxophoniste ténor Jean-Christophe Béney, la chanteuse Laïka ou le batteur Stéphane Huchard (deux albums chez Blue Note). On l’a entendu également participer au septet très be-bop de Jean-Loup Longnon mais aussi au groupe de l’harmoniciste Olivier Ker Ourio, qui intègre ses racines réunionnaises à la tradition du jazz (un mélange concrétisé depuis, en 2003, par une rencontre avec le chanteur Danyel Waro, figure de la tradition insulaire du Maloya). En outre, Pierre n’a jamais rechigné à prêter ses talents d’accompagnateur aux solistes de passage dans les clubs parisiens, appréciant à sa juste valeur le lien qu’une telle pratique conserve avec la tradition du jazz à laquelle luimême reste attaché. Au sortir de l’aventure de Prysm, Pierre de Bethmann forme un quintette avec certains des musiciens les plus talentueux qui ont, comme lui, émergé durant la décennie précédente : le batteur Frank Agulhon, le guitariste américain Michael Felberbaum, le contrebassiste Clovis Nicolas (remplacé depuis son départ pour New York par Vincent Artaud) et le saxophoniste ténor David El-Malek auquel le lie une amitié doublée d’une très grande estime réciproque. – Pierre est d’ailleurs le pianiste attitré du quartet d’El-Malek. A nouvelle aventure, nouveau groupe, mais aussi nouveau son : attiré par le Fender Rhodes, un clavier électrique analogique issu des années 70 (popularisé, entre autres, par Herbie Hancock) et remis au goût du jour par toute une génération de pianistes vingt-cinq ans plus tard, Pierre de Bethmann a décidé de mettre cet instrument et sa sonorité typique au centre de son groupe : « Le Rhodes est redevenu à la mode mais il était surtout employé pour des effets, notamment dans la musique électronique, explique-t-il. Cela m’intéressait de l’utiliser comme un instrument complet avec lequel on peut phraser et qui possède un son en tant que tel, qui a la propriété de se mélanger très bien à des instruments acoustiques… C’était un instrument nouveau mais familier, avec une logique de timbres différentes qui fait qu’il ne sonne pas aussi "plein" au même endroit qu’un piano. » Cette nouvelle formation est aussi pour Pierre l’occasion de donner à sa musique une tournure différente, en s’orientant dans une direction similaire à celle que suit une partie de la nouvelle scène new-yorkaise, dont il a découvert la fertilité, à l’occasion d’un séjour dans la Grosse Pomme en 1996, au moment de son émergence au Smalls : Kurt Rosenwinkel, Larry Goldings, Mark Turner, le médium band de Guillermo Klein, Deluxe Productions - Jonathan Miltat + 33 (0)1 42 33 80 72 - [email protected] entendus sur place, mais aussi Brad Mehldau découvert à ses débuts parisiens au défunt club La Villa… ces musiciens ont frappé son oreille à bon escient. Par leur proximité générationnelle, d’abord, mais aussi par la fraîcheur de leurs préoccupations musicales qui rencontraient un écho sincère dans son propre parcours : une inventivité rythmique qui n’oublie pas le swing, une recherche sur les textures sonores et sur les structures, une audace mélodique et harmonique appuyée sur des fondamentaux solides. Une philosophie que le pianiste a assise en rencontrant des compagnons animés par la même ambition. Un premier disque – baptisé « Ilium », pour souligner l’importance des alliages sonores et des combinatoires de personnalités – a révélé en 2003 le potentiel de ce groupe. Le second, « Complexe », ne craint pas d’afficher pour titre un mot dont les connotations pourraient être mal comprises. Non que la musique de Pierre de Bethmann soit délibérément compliquée, qu’elle tende vers des architectures alambiquées ou des discours abstraits. Au contraire, elle recherche un lyrisme provoqué par la réflexion sur les formes, une écriture qui s’est interrogée sur les rapports du thème à l’improvisation, une expérimentation sur les métriques toujours soumise à la liberté du jeu, une originalité des combinaisons instrumentales qui repose sur une complicité collective : « Je suis fasciné par la profondeur de David ; j’adore le côté "rêveur calme" de Mike ; Franck est d’un enthousiasme formidable, il a un talent de défricheur tout en étant un modèle de sideman ; et chez Vincent, il y a toujours une espèce d’ironie créative qui est bourrée de rigueur et d’initiative. » A l’aube de la quarantaine, lauréat en 2004 du prix Django-Reinhardt de l’Académie du jazz qui récompense le « musicien français de l’année », Pierre de Bethmann a réuni un groupe superbe auquel il propose une musique aussi captivante que touchante. Reconnu pour ses talents de pianiste, successeur de Baptiste Trotignon dans Moutin Reunion désormais, sollicité régulièrement par le saxophoniste américain Rick Margitza ou par son confrère Julien Lourau, membre du sextet de l’altiste Pierrick Pédron, il s’affirme au sein de son propre quintet, depuis le clavier du Fender Rhodes, comme un alchimiste des sons et un sorcier des mètres : deux visages qui en font l’un des musiciens les plus attachants de la scène du jazz contemporain.»» Vincent Bessières Journaliste à Jazzman Complexe Prévu pour le 14 mars 2005 chez Les Disques Deluxe, distribué par Discograph, c'est le deuxième album du projet ilium, enregistré en octobre 2004 au studio Recall par Philippe Gaillot. Pierre de Bethmann (Fender Rhodes) David El Malek (sax tenor) Michael Felberbaum (guitare) Vincent Artaud (contrebasse) Franck Agulhon (batterie) 1 : Prelude 2 : Complexe 3 : Hors Modes 4 : Alter Eco 5:H 6 : Chaos 7 : Interlude 8 : Lato Sensu 9 : 76 10 : Moderato 11 : Frasques 12 : Knab Toutes compositions de Pierre de Bethmann Produit avec le soutien du Fonds d'Action SACEM. ILIUM Deluxe Productions - Jonathan Miltat + 33 (0)1 42 33 80 72 - [email protected] Discographie [2003] - Ilium Effendi / Naïve En sideman Jean-Christophe Béney, “Polychromy”, 2004, Effendi. Pierrick Pédron, “Classical Faces”, 2004, Nocturne. [2001] - PRYSM - On Tour Blue Note Laïka Fatien, “Look at Me Now !”, 2004, Body Music. David El-Malek, “Talking Cure”, 2003, Cristal Records. Olivier Ker Ourio - Danyel Waro, “Sominnker”, 2003, Cobalt. [1999] - PRYSM - Time Blue Note Stéphane Huchard, “Toutakoosticks”, 2002, Blue Note. Olivier Ker Ourio, “A Ride with the Wind”, 2001, Naïve. David El-Malek, “Organza”, 2001, Cristal Records. [1998] - PRYSM - 2nd Rhythm Blue Note Stéphane Huchard, “Tribal Traquenard”, 1999, Blue Note. Olivier Ker Ourio, “Oté l’ancêtre”, 1999, Pee Wee. Jean-Christophe Béney, “Tenor Joke”, 1998, CC Production. [1995] - Prysm Blue Note Jean-Loup Longnon Septet, “Bop Dreamer”, 1998, Pygmalion. Quoi de neuf docteur Big Band, “51 Below”, 1997, Quoi de neuf docteur. Presse récente 2005 2004 2003 2003 2003 2003 Jazzman La Presse (Montréal) Jazzman Batteur Magazine Zurban Le Monde Pierre de Bethmann, sans complexe Aux sources du Jazz-Rock Pierre de Bethmann, on the Rhodes Le grand horloger Désinvoltes Le choc électrico-électronique, agitateur du jazz actuel Deluxe Productions - Jonathan Miltat + 33 (0)1 42 33 80 72 - [email protected]