Cinéma - Tournage, aujourd`hui et demain, autour d`Hérimoncourt et

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Cinéma - Tournage, aujourd`hui et demain, autour d`Hérimoncourt et
Cinéma - Tournage, aujourd’hui et demain,
autour d’Hérimoncourt et du Lomont d’un
long-métrage engagé dont la sortie est prévue
avant les prochaines élections présidentielles
Les « 304 » et les corrompus…
Préparation de la prochaine scène. Pascal Luneau, le réalisateur (à droite) remet une arme à Kamel
Laadaili (alias Kadil), l’un des protagonistes de la troupe des 304. Photo Francis REINOSO
D’abord, évacuer un doute. On a beau être dans le fief de Peugeot, les « 304 », au centre d’un longmétrage actuellement en tournage, n’ont strictement rien à voir avec la marque au Lion ni avec un
modèle emblématique des années 70.
« Les 304 sont un groupe de résistants qui, en 1945, décidèrent de garder les armes. Des gens qui
avaient compris que le vrai ennemi n’était pas l’Allemand mais un autre, plus insidieux. Un ennemi
intérieur… La corruption », résume ainsi Pascal Luneau, le réalisateur et scénariste.
Réalité historique ou pure fiction, née de l’imagination fertile d’un cinéaste ? Peut-être un peu des
deux.
Depuis hier, une dizaine de personnes, des techniciens, des acteurs et le metteur en scène ont posé
leurs valises au château d’Hérimoncourt. Aujourd’hui et demain, quelques séquences seront
tournées du côté de Glay et du Lomont.
Le réalisateur : « Un film fait à l’arrache »
Les premiers tours de manivelles remontent à 2012, du côté d’Amiens et le film devrait être achevé
d’ici quelques mois avec une sortie sur les écrans prévue… « juste avant la campagne des
présidentielles 2017 », précise Pascal Luneau. Pas un hasard…
Pourquoi autant de temps ? « C’est un film fait à l’arrache », rigole-t-il avant de s’expliquer
sérieusement : « Le film traite de la corruption qui est partout. De la corruption des gens qui nous
gouvernent par exemple. Chaque semaine, une nouvelle affaire vient corroborer mon scénario.
Alors, vous comprendrez que si je veux être logique avec moi-même, je ne pouvais accepter
n’importe quelle forme de financement. Le budget, pour un tel film, serait de l’ordre de 6 M€. On
n’a pas ces moyens-là. On fait donc dans la débrouille. Pour vous donner un exemple précis, ici à
Hérimoncourt, nous sommes gracieusement hébergés et en échange, je reviendrai en février animer
un stage avec les jeunes des écoles », décode Pascal Luneau qui, outre sa casquette de cinéaste, fait
aussi office de coach pour comédiens.
Le coach de Marion Cotillard pour « La Môme »
Il cite ainsi son accompagnement auprès d’Anne Parillaud, pour « Nikita », et de Marion Cotillard
pour « La Môme ». Voilà qui étalonne le bonhomme…
Mais revenons à nos « 304 », ce groupe de cinq hommes dirigés par une femme qui traquent les
véreux à travers les décennies. L’action principale se passe en 2017, avec des flash-back (N.D.L.R. :
les séquences tournées dans le Pays de Montbéliard en font partie) et un retour immuable vers le
personnage central, un candidat qui brigue l’investiture suprême.
À l’affiche, pas de « stars bankables » mais plutôt des comédiens affirmés comme Alain Floret (qui
incarne ledit candidat), Karine Valmer, la chef des 304, vue en 2013 dans le remake d’Angélique ou
encore Kamel Laadaili, l’un des membres du groupe, précédemment remarqué dans Paulette ainsi
que dans un épisode de Mafiosa (saison 4).
« À nous de prendre le pouvoir autrement ! »
Le réalisateur en convient. Son film, saupoudré d’espionnage, est une œuvre engagée, destinée à
faire réfléchir le spectateur sur le monde qui l’entoure et le système qui le régit. « On est toujours
dans une espèce de royauté déguisée. Mais finalement, peut-être a-t-on les politiques que l’on,
mérite. C’est à nous de prendre le pouvoir autrement… C’est aussi ma conception du cinéma :
mettre de grands coups de pieds là-dedans »
Le film offrira assurément quelques pistes (de réflexion) sur lesquelles le spectateur sera invité à
embarquer pour un voyage chaotique. En 304, série spéciale…
Sam BONJEAN

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