Dossier retraite ARRCO – AGIRC

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Dossier retraite ARRCO – AGIRC
DOSSIER
ARRCO – AGIRC :
LE DEVENIR DES RETRAITES DES SALARIÉS ET DES CADRES
L
’ARRCO et l’AGIRC sont des régimes de retraite complémentaire, respectivement des
salariés et des cadres. Pierre Chaperon, directeur du cabinet de cet organisme, nous a
fait part de son relatif optimisme pour les futurs retraités concernés par ces régimes.
PHAR : Comment fonctionnent l’ARRCO et l’AGIRC ?
Pierre Chaperon : L’ARRCO (Association pour le régime
complémentaire de retraite des salariés) et l’AGIRC
(Association générale des institutions de retraite des
cadres) sont gérés de manière paritaire : 5 représentants
des employeurs et 5 représentants
syndicaux. Cela a pour conséquence une gestion relativement différente de celle
des régimes administrés
par l’Etat. Même si la
réforme Fillon a un
impact certain sur les
régimes de retraite, les
régimes tels que
l’ARRCO et l’AGIRC
prennent des mesures d’adaptation
en fonction de la conjoncture beaucoup plus régulièrement que ne le
font les régimes de base. Cela se
traduit par de nouveaux accords, environ tous les 3 ans. En d’autres termes,
notre mode de gestion est plus
progressif, plus souple.
C’est peut-être la raison pour laquelle
ces deux régimes de retraite complémentaire font un peu figure d’exception en France puisqu’ils ont dégagé en
2004 un excédent de 4,75 milliards d’euros pour
l’ARRCO et de 1,28 milliards d’euros pour l’AGIRC.
PHAR : Ces résultats vous rendent-ils optimiste ?
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Pierre Chaperon : Ces résultats positifs ne doivent pas
cacher le fait que la plupart des régimes sociaux seront
à terme, dans le rouge : on n’a pas encore abordé le pic
démographique des retraités.
Ainsi, on voit les charges de liquidation des retraites
augmenter (+ 4 % en 2004), alors que les cotisations ne
suivent pas au même rythme. Et ces charges ne feront que
s’accroître dans les prochaines années, avec un maximum,
lié au baby boom, prévu en 2008.
L’effet du départ en retraite des générations du baby
boom se fait ressentir dès à présent. Ainsi, la loi Fillon a
permis aux salariés ayant une carrière longue, autrement dit aux personnes qui ont commencé à travailler
très jeunes, de bénéficier d’un droit à la retraite à partir
de 56 ans, dès lors qu’ils ont cotisé pendant 42 ans.
Cela a entraîné un départ à la retraite d’un nombre
nettement plus important de salariés que prévu, avec un
impact significatif sur les comptes.
PHAR : Comment s’effectue l’adaptation à
cette nouvelle conjoncture ?
Pierre Chaperon : Le rôle
des partenaires sociaux
consiste à adapter l’évolution des régimes en tenant
compte le plus possible de
la situation économique du
pays. Cela signifie, par
exemple, que le dernier
accord, qui date du 13 novembre
2003 et qui court jusqu’à fin 2008, a
revu l’ensemble des paramètres de
fonctionnement du régime en fonction
des projections effectuées à cette date.
Cependant,une nouvelle réunion des
partenaires sociaux est prévue fin 2005début 2006, qui permettra de faire le point
de la situation, quitte à rediscuter des mesures à prendre, l’objectif étant d’assurer la
pérennité et l’équilibre du système.
Les paramètres sur lesquels il est possible
d’intervenir sont nombreux (les avantages servis, le
montant des pensions de réversion, les droits dérivés,
sans oublier le niveau des cotisations), mais le paramètre principal est la valeur du point.
Sur ce plan, l’accord de 2003 prévoit que la valeur du
point évolue jusqu’en 2008 comme l’indice des prix hors
tabac, autrement dit sans baisse du pouvoir d’achat.
PHAR : Quelle visibilité un salarié a-t-il sur le montant
de sa future retraite ?
Pierre Chaperon : Il faut avouer que ce n’est pas simple.
Cependant, CEDRE (Calculateur expert des droits à la
retraite), un logiciel de calcul accessible à tous sur les sites
de l’AGIRC (www.agirc.fr) ou de l’ARRCO
(www.arrco.fr), permet de simuler très simplement le
montant de sa retraite. Il suffit de rentrer le premier
salaire d’activité, le salaire actuel et de choisir entre 4
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profils de carrière. Bien entendu, la simulation est plus
pertinente si l’on a une carrière relativement simple et
exclusivement salariée. Le système intègre également
l’augmentation prévue du nombre de trimestres (un
trimestre par an à partir de 2009), soit une cotisation,
portée à 41 ans en 2012 pour tous les régimes, qu’ils
soient publics ou privés.
On devrait, au cours du 1er trimestre 2006, découvrir la
2e génération de ce logiciel, qui sera un outil multirégimes (ou outil de simulation universel), mis en place
dans le cadre du GIP Info retraite créé par la loi Fillon,
qui permettra de prendre en compte les autres régimes
de retraite. Il s’agit d’un système forcément plus
complexe, mais qui tiendra compte des différents
parcours (public, privé, fonctionnaire, activité salariée, libérale…) au sein d’une même vie professionnelle.
Au-delà, nous travaillons actuellement, toujours dans le
cadre du GIP, à la mise au point d’un outil qui ne sera plus
seulement estimatif, mais qui donnera à l’utilisateur un
résultat précis de ses droits réels détenus par l’ensemble des régimes de sa carrière. Il sera nécessaire pour cela
de regrouper l’ensemble des données acquises au cours
d’une carrière. Ce dossier est particulièrement lourd
sur le plan informatique, puisqu’il doit permettre d’interconnecter les systèmes d’information de l’ensemble des
régimes obligatoires. L’objectif est de rendre ce système
opérationnel en juillet 2007. À partir de cette date,
chacun recevra, tous les 5 ans, un relevé de situation individuel (RSI) qui regroupera l’acquisition des droits
constitués dans l’ensemble des régimes obligatoires.
PHAR : Peut-on changer de caisse de retraite complémentaire si l’on trouve mieux à l’étranger ?
France et qui relève des conventions de l’ARRCO et de
l’AGIRC, doit cotiser obligatoirement à ces régimes
de retraite complémentaire. Cependant, il est vrai que
ce règlement qui coordonne les différents régimes de
Sécurité sociale permet, dans certains cas, à des frontaliers,
d’adhérer à d’autres caisses, dont des caisses étrangères.
A l’inverse, certains Français qui travaillent en Allemagne
continuent à cotiser à l’ARRCO et à l’AGIRC. Mais cela
reste marginal.
PHAR : Qu’en est-il des régimes de retraite qui, se trouvant en difficulté financière, demandent à s’intégrer
aux régimes complémentaires ?
Pierre Chaperon : Il faut savoir que nous sommes
souvent amenés à accueillir ces régimes qui ont vécu une
période faste, pendant laquelle ils ont distribué des droits
très favorables, et qui s’adressent à nous quand ils ne
peuvent plus faire face. Les partenaires sociaux veillent
à ce que ces régimes ne viennent pas déséquilibrer notre
propre système. Aussi, avons-nous adopté une logique
d’intégration qui nous amène à appliquer un principe de
neutralité financière. Cela signifie que nous demandons
aux groupes intégrés, quelle que soit leur situation financière, d’apporter au régime une juste contribution pour
éviter un impact négatif.
On comprend que les discussions puissent parfois être
difficiles. Cela a été le cas pour des groupes tels que les
industries électriques et gazières qui sont venues s’adosser à notre régime. On travaille actuellement sur le
dossier de la RATP et peut-être ultérieurement sur
d’autres grandes entreprises publiques.
Pierre Chaperon : Non. Le règlement communautaire
(R 1408/71) est formel ; tout salarié qui travaille en
Propos recueillis par le Dr Gérard Gertner
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NOM - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PRENOM
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