la sortie de crise de rebrab

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la sortie de crise de rebrab
ÉQUIPE NATIONALE
MAHREZ ET
BRAHIMI OUT
LIRE L’ARTICLE DE A. AÏCHOUN EN PAGE 22
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016
N°7804 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $.
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
ÉDITION DU CENTRE
EL KHABAR EN BOURSE
LA SORTIE
DE CRISE
DE REBRAB
PHOTO : H. LYES
■ LIRE L’ARTICLE DE
NADIR IDDIR EN PAGE 3
Dr MOHAMED BELHOCINE. Consultant
«LES DÉPENSES DE
L’ARMÉE ÉCHAPPENT
AU CONTRÔLE POLITIQUE»
■ Consultant polyvalent dans les technologies civiles et militaires,
le docteur Mohamed Belhocine revient dans cet entretien sur les
marchés de l’armement et la corruption dans le domaine militaire. Il
évoque aussi l’absence de contrôle politique sur les dépenses du
ministère de la Défense, dont le budget est passé de 2,5 milliards de
dollars en 2008 à 13 milliards de dollars en 2015.
LOGEMENTS PUBLICS
LA DÉSILLUSION DES
SOUSCRIPTEURS AADL
LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SALIMA TLEMÇANI EN PAGES 6 ET 7
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC)
20 000 PERSONNES EN
MEURENT CHAQUE ANNÉE
LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE NABILA AMIR EN PAGE 4
&LETTRES
ROMANCIER
«Iveton évolue hors
des clous»
Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16
L
e ministre de l’Habitat, Abdelmadjid
Tebboune, continue de donner de l’espoir
aux souscripteurs au programme location-vente,
dit AADL (Agence nationale de l’amélioration
et du développement du logement). Il a annoncé,
jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de
location-vente recevront, lundi prochain, les clefs
de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens,
8000 se trouvent dans la capitale.
Lire l’article de Ali Boukhlef en page 2
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JOSEPH ANDRAS
PHOTO : DR
ARTS
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 2
L’ACTUALITÉ
LOGEMENTS PUBLICS
La désillusion
des souscripteurs AADL
● Lundi prochain, à une semaine du début de Ramadhan, le ministère de l’Habitat organisera une cérémonie, qui sera bien sûr
diffusée par la télévision, pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de souscripteurs AADL.
A
Selon de nombreux souscripteurs, la majeure partie des
sites affectés aux retardataires du programme 2001 et
2002 ne sont toujours pas achevés
PHOTO : DR
bdelmadjid
Tebboune
continue de donner de
l’espoir aux souscripteurs
au programme location-vente
dit AADL (Agence nationale de
l’amélioration et du développement
du logement). Il a annoncé,
jeudi, que 11 600 souscripteurs
au programme de location-vente
recevront, lundi prochain, les clefs
de leurs appartements. Parmi ces
11 600 citoyens, 8000 se trouvent
dans la capitale. Lundi prochain, à
une semaine du début de Ramadhan,
le ministère de l’Habitat va donc
organiser une cérémonie, qui sera
bien sûr diffusée par la télévision,
pour donner de l’espoir aux
dizaines de milliers de souscripteurs
AADL. Car, en réalité, s’il organise
cette cérémonie, c’est que le
gouvernement veut à tout prix
masquer les énormes retards
qu’enregistrent tous les projets de
logements publics.
Selon des témoignages, les 11 600
souscripteurs qui auront leurs clefs
lundi prochain ont été convoqués,
en urgence, la semaine dernière
pour payer la 4e tranche, qui leur
donne le droit d’accéder à leur
logement chacun. Et le nombre
de souscripteurs concernés n’est
qu’une goutte d’eau dans un océan
de promesses non tenues. Sur les
80 000 logements AADL qui sont
destinés aux souscripteurs, seuls
11 600 auront leurs clefs avant le
mois de Ramadhan. La majorité
des citoyens qui attendent depuis
14 ans patienteront encore durant
une période indéterminée. «Nous
n’avons même pas payé la troisième
tranche qui nous permettra
d’obtenir nos préaffectations. Et
nous ne voyons toujours pas le bout
du tunnel», s’indigne un citoyen qui
attend son logement depuis 2002.
Selon de nombreux souscripteurs,
la majeure partie des sites qui
sont affectés aux retardataires du
programme 2001 et 2002 ne sont
toujours pas achevés. Beaucoup
doutent de la possibilité du
ministère de l’Habitat à tenir son
engagement de loger tous les
postulants à cette formule avant la
fin de l’année en cours. C’est le cas
de ces citoyens, qui sont affectés
au site de Bouinan, à Blida. Ils se
sont récemment déplacés jusqu’à la
rédaction pour nous informer que le
taux d’avancement des travaux ne
permettra jamais une livraison d’ici
6 mois. Alors que les souscripteurs
de 2001 et 2002 ne voient toujours
pas la fin de leur calvaire, ceux de
2013 commencent à perdre espoir.
Un sentiment de désespoir qui
peut être expliqué par l’absence
de tout calendrier et surtout par
une avancée extrêmement lente
des chantiers. La preuve en est que
plus de 3 ans après la relance de
cette formule et que des dizaines
de milliers de citoyens ont payé
une première tranche, beaucoup
de chantiers ne sont même pas
entamés. Et les chiffres donnés
récemment par le ministère de
l’Habitat sont une illustration
parfaite de ce retard : seuls 185 000
logements ont été lancés sur un
total de 450 000 dossiers retenus
(certains vont certainement
sauter). Et lorsque l’on connaît le
rythme de l’avancée des chantiers
de construction dans le pays, on
comprend aisément que l’œuvre
du ministère de l’Habitat n’est pas
chose aisée. Ce dossier AADL,
comme un boomerang, risque de
revenir à la face du gouvernement.
Ce qui n’est pas une première. Des
milliers de citoyens ayant payé des
logements (notamment la filière
LSP) ne voient rien venir. Les
chantiers n’avancent pratiquement
pas depuis une dizaine d’années.
Et cet exemple n’est pas isolé.
A. B.
RECUEILLEMENT DE KHELIL À EL ALIA
CHAÎNES TV PRIVÉES
La Fondation Emir Abdelkader
se démarque
LES INQUIÉTUDES DE RSF
● Le président de la Fondation Emir Abdelkader, Mohamed Lamine
Boutaleb, a vivement réagi pour se démarquer de l’organisation de
la cérémonie de recueillement pour Chakib Khelil.
près les zaouïas, les
tombeaux. Chakib Khelil
s’est rendu hier au cimetière
El Alia pour se recueillir
à la mémoire de l’Emir
Abdelkader à l’occasion
de la commémoration de la
133e année de sa disparition.
Un geste mémorial dont
il a espéré des retombées
politiques. Mais voilà que
l’opération a vite tourné court
et provoqué une polémique.
En effet, le président de la
Fondation Emir Abdelkader,
Mohamed Lamine Boutaleb,
a vivement réagi pour se
démarquer de l’organisation
de la cérémonie. Dans un
communiqué rendu public
hier, il déclare qu’«aucune
activité n’a été autorisée
PHOTO : H. LYES
A
pour la tenue de la
commémoration du décès
de l’Emir Abdelkader à El
Alia». Il dit être «surpris en
apprenant que des membres
de la Fondation, dont certains
de sa propre famille, ont
organisé une cérémonie
devant la sépulture de l’Emir
Abdelkader au cimetière
El Alia à Alger sans l’en
aviser au préalable». Une
usurpation ? Le président de la
Fondation Emir Abdelkader,
qui se trouve en déplacement
à l’étranger, «regrette que cet
événement ait été utilisé aux
fins de jeter l’opprobre sur le
caractère purement culturel
et historique dont aurait dû
se revêtir cette cérémonie».
Visiblement outré par le
geste de l’ancien ministre de
l’Energie, le président de la
Fondation Emir Abdelkader
«se démarque totalement des
personnes qui ont organisé
cet événement et de toute
tentative de manipulation à
laquelle elle a donné lieu».
H. O.
L
a décision du gouvernement
d’assainir le secteur audiovisuel fait
réagir l’ONG Reporters sans frontières
(RSF). Celle-ci se dit inquiète et dénonce
«le chèque en blanc» accordé au ministre
de la Communication pour gérer
cette question avant l’installation de
l’Autorité de régulation de l’audiovisuel
(ARAV). «Reporters sans frontières
(RSF) s’inquiète de ce blanc-seing
donné à l’Exécutif pour l’octroi des
licences et appelle à la mise en place
rapide d’une autorité de régulation
de l’audiovisuel indépendante, selon
le code de l’information algérien de
2012», lit-on dans un communiqué de
l’ONG rendu public jeudi. RSF réagit
aux déclarations du Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, qui avait dénoncé
lundi dernier «l’anarchie qui règne dans
le secteur», en exprimant le souci de
«remédier aux dépassements des lignes
rouges» par certains médias, qui ont,
selon lui, porté atteinte aux «valeurs et
aux principes de la société algérienne»
et aux «fondements de la nation». Le
Premier ministre a chargé, dans ce sens,
le ministre de la Communication de
mettre en place des agréments de chaînes
privées sur la base d’un cahier des
charges fixant leurs droits et obligations.
«Cette démarche du gouvernement
algérien est préoccupante puisqu’elle
donne à l’Exécutif tout pouvoir pour
octroyer ou non des licences aux
chaînes», explique Yasmine Kacha,
responsable du bureau Afrique du Nord
de Reporters sans frontières, citée dans
ce communiqué. Selon elle, il serait plus
judicieux, dans un premier temps, de
donner sa pleine dimension à l’autorité
indépendante chargée, selon l’article
55 de la loi de 2014 sur l’audiovisuel,
d’instruire les demandes de création de
services de communication audiovisuels.
«Bien que cette instance ne soit pas
chargée d’attribuer les agréments, elle
constituerait jusqu’à un certain degré
une garantie pour une presse libre et
indépendante du pouvoir politique»,
lit-on dans le même communiqué. RSF
rappelle, dans la foulée, la fermeture,
en 2014 et 2015, des deux chaînes Al
Atlas TV et El Watan TV, qui ont fait,
selon l’ONG, «les frais de leurs choix
éditoriaux».
Madjid Makedhi
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 3
L’ACTUALITÉ
EL KHABAR EN BOURSE D’ALGER
LA SORTIE DE CRISE DE REBRAB
● « Aujourd’hui pour régler définitivement ce problème, pour prouver que je n’ai aucune ambition politique, mon but c’est le
développement économique de l’Algérie, le groupe Cevital que je préside introduira El Khabar, y compris sa chaîne, à la Bourse d’Alger.
Que tous les Algériens prennent des actions au niveau du groupe El Khabar», a-t-il déclaré.
N
ouveau rebondissement dans l’affaire
de l’achat des actions d’El Khabar.
Le PDG de Cevital, Issad Rebrab, a
annoncé, hier, qu’il envisageait de placer
«la majorité du capital du groupe El Khabar
à la Bourse d’Alger». Un court texte posté,
en début d’après-midi, sur les comptes
tweeter et facebook de Rebrab, résume ainsi
ses intentions : «J’ai décidé d’introduire la
majorité du capital du groupe El Khabar
à la Bourse d’Alger. Tous les Algériens qui
défendent la liberté d’expression pourront
devenir actionnaires. Nous allons nommer
un comité de surveillance indépendant,
pour veiller à l’éthique et à la déontologie.»
Intervenant, en fin d’après-midi d’hier, sur
le plateau de la chaîne d’information en
continu, France 24, l’homme d’affaires a
réaffirmé ses objectifs qui vont au-delà de la
mise en Bourse du seul groupe arabophone :
«Je vends la majeure partie des actions
d’El Khabar au public et si l’opération
boursière pour ce groupe se passe bien,
nous sommes même prêts à mettre à la
Bourse d’Alger celles de la SAEAC, c’està-dire du journal Liberté», annonce le PDG
de Cevital. Rebrab, dont la décision de
reprendre des actions du groupe El Khabar
a été fortement contestée par le ministre
de la Communication, Hamid Grine, qui
a lancé une action en référé pour geler la
transaction, enlève par sa nouvelle décision
toute force à l’argument de ses détracteurs
qui lui prêtent des visées monopolistiques
ou même politiques. «Aujourd’hui, pour
régler définitivement ce problème, pour
prouver que je n’ai aucune ambition
politique, mon but c’est le développement
économique de l’Algérie, le groupe Cevital
que je préside mettra El Khabar, y compris
sa chaîne, à la Bourse d’Alger. Que tous les
Algériens prennent des actions au niveau du
groupe El Khabar», a-t-il déclaré.
Assurant avoir été au courant de la nouvelle
décision d’Issad Rebrab, le directeur
général du journal El Khabar, Rezki Cherif,
indique dans une déclaration à El Watan que
le collectif de son journal y a pensé au tout
début de leur aventure. «Depuis 1990, avant
même notre premier numéro, on a pensé
à mettre en place une société de lecteurs.
L’économie était à l’époque fermée, la
Bourse n’existait même pas. La décision est
une très bonne chose. Cela prouve qu’on
est des pionniers. J’espère que l’action se
réalisera», signale M. Rezki, qui préfère,
ne pas «supputer» sur de probables blocages
qui empêcheraient l’introduction en Bourse
du groupe. Le responsable du syndicat,
Rafik Wahid, annonce une rencontre
demain avec le directeur général pour
s’informer des «détails» sur la nouvelle
décision du repreneur.
PAS DE SOUTIEN ET TRACASSERIES
S’agissant de la cabale menée contre
lui depuis plusieurs mois, le PDG de
Cevital pointe du doigt des décideurs.
«C’est un certain nombre de décideurs,
c’est sûr. Je ne crois pas que le président
de la République s’intéresse à ce genre
(d’affaire). Peut-être certaines personnes
autour de lui ou de son frère», fait-il
remarquer, en rappelant que des projets
lancés depuis une dizaine d’années
ou plus sont bloqués alors qu’il a eu
une autorisation du gouvernement de
l’époque. Répondant à une question sur
les soutiens dont il bénéficierait, comme
l’a suggéré le secrétaire général du FLN,
Amar Saadani, qui l’accuse d’être en
accointance avec l’ancien chef du DRS,
Rebrab affirme, au journaliste de France
24, que ces mêmes services l’ont bloqué.
«Tout cela est archifaux, mais je vous
dirais que les services de sécurité, très forts
depuis les années 1970, ont eux-mêmes
bloqué certains de mes projets.» Faisant
allusion au ministre de l’Industrie, M.
Bouchouareb, le PDG de Cevital affirme
que sa réussite industrielle dérange. «Nous,
nous réussissons dans le secteur industriel
là où eux ont échoué», assène-t-il.
«Ma seule et unique ambition est le
développement économique de l’Algérie.
Je m’astreins à continuer à apporter ma
contribution au développement économique
de l’Algérie qui a besoin plus que jamais
de diversifier son industrie. Les cours de
pétrole se sont effondrés. Notre jeunesse se
présente de plus en plus sur le marché de
l’emploi», poursuit-il.
Nadir Iddir
INVESTIR
EN ALGÉRIE
Rebrab : «Je reste !»
■ Le PDG de Cevital, Issad Rebrab, tient à
ses investissements dans le pays. «Je n’ai
pas de patrie de rechange, je suis obligé
de me battre et continuer à construire ce
pays, parce que mon frère aîné à l’âge de
18 ans est parti au maquis et y a laissé sa
vie. Mon père était un détenu politique
et ma mère a fait de la prison pendant la
Révolution algérienne, donc mon devoir
aujourd’hui c’est de participer à l’édification
économique de notre pays», assure-t-il
en rappelant que le mandat d’arrêt à son
encontre, dont il a eu vent officiellement,
a été levé. Sur le mot prêté au président
Bouteflika, qui serait hostile à un
«Berlusconi kabyle», Rebrab affirme qu’il ne
l’a pas entendu de la bouche du concerné.
«C’est ce qu’on m’a raconté, mais je ne
l’ai pas entendu de sa bouche», indiquet-il en affirmant qu’il continuera toujours
«à regarder devant et à faire prospérer
l’Algérie». «Les jeunes ont besoin d’espoir,
de travail, et qu’on crée de la richesse.
L’Algérie a tous les moyens pour avoir une
croissance à deux chiffres, sans aucun
problème», estime-t-il.
N. Id.
INSTALLATION DE L’AREV CE LUNDI
S
igne d’apaisement ? C’est dans un
contexte médiatique tendu que la présidence de la République vient de nommer
les membres de l’Autorité de régulation de
l’audiovisuel (AREV). Au désordre entretenu
dans le secteur, s’ajoute la campagne menée
par le ministre de la Communication, Hamid
Grine, contre le groupe El Khabar à la suite
de la cession de certains actionnaires du journal au profit de NessProd.
Cette dernière perçue par l’opinion publique
comme une atteinte à la liberté de la presse
a provoqué une véritable crise politique dans
le pays. Le ministre de la Communication
étant incapable de débloquer la situation, la
Présidence a désigné l’Autorité de régulation
de l’audiovisuel composée de personnalités
indépendantes connues pour leur probité
intellectuelle et morale.
La présidence de cette instance est confiée
à l’ancien directeur d’Algérie actualité puis
directeur général de l’ENRS, Zouaoui Benhamadi. Celui qui fut l’éphémère directeur
de la communication de Bouteflika, après
son retour au pouvoir, est connu pour être
un homme «d’ouverture et de dialogue». Sa
nomination n’est pas une surprise. Son nom
avait longtemps circulé. Il était même pressenti à un moment pour succéder à Hamid
Grine.
La – bonne – surprise ce sont les autres
membres issus pour la plupart du milieu
intellectuel, mais aussi du secteur de l’audiovisuel. Il s’agit de Aïcha Kassoul, figure
universitaire connue pour ses positions intellectuelles modernes. Après une longue carrière à l’université d’Alger, elle fait un court
passage dans le secteur de la diplomatie, où
elle a occupé le poste de consul à Besançon.
Est nommé également membre de l’AREV,
l’historien et sociologue Abdelmadji Merdaci
de l’université de Constantine, lui aussi se
distingue par sa fougue de chercheur critique.
On retrouve dans cette instance un autre
universitaire au long cours, Zoheir Ihadadhène. Ancien militant indépendantiste, il
fait partie des universitaires qui formèrent
les premières générations de journalistes
algériens. Il est l’historien et la mémoire de
la presse nationale. A ces noms vont se frotter
des professionnels de l’audiovisuel pleins
d’expériences chacun dans son domaine.
Abdelmalek Houyou actuel directeur de
TDA (télédiffusion d’Algérie) qui occupera
le poste de secrétaire général de l’AREV. Est
aussi désigné, l’ancien directeur de l’information de l’ENTV — le cadet de l’équipe
— Bachir Cheriet. Le réalisateur Boualem
Aissaoui fait partie également de ce comité
de surveillance du secteur de l’audiovisuel
national complètement éclaté. C’est donc une
équipe qui va au charbon.
Au regard de sa composante, il est difficile
d’imaginer que l’autorité cédera facilement
aux injonctions politiques. D’évidence, le
premier test de la nouvelle Autorité de
régulation de l’audiovisuel – qui sera officiellement installée lundi – sera l’affaire El
Khabar qui subit les foudres du ministre de
la Communication. Cela étant dit, sa tâche
sera compliquée, tant le champ audiovisuel
offshore baigne dans une anarchie chronique
et sournoisement entretenue par le pouvoir
politique.
Hacen O.
PUBLICITÉ
Une équipe d’universitaires
au chevet de l’audiovisuel
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 4
L’ACTUALITÉ
LES AVC, DEUXIÈME CAUSE DE MORTALITÉ
DANS LE MONDE
LA SEMAINE DE
Maz
ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE
LE SÉNAT AMÉRICAIN APPROUVE
UNE LOI CONTRE L’ARABIE SAOUDITE
En Algérie, 20 000 personnes
en meurent chaque année
● Lors d’une rencontre organisée aux Emirats arabes unis, à Dubaï, à l’initiative de la
compagnie pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, des neurologues, des
cardiologues et des spécialistes dans le domaine des AVC, issus d’Afrique et du Moyen-Orient,
n’ont pas caché leur inquiétude quant à l’évolution rapide de cette maladie.
PHOTO : DR
REBRAB, LIBERTÉ, EL KHABAR,
EL WATAN… TOUFIK…
Dubaï
De notre envoyée spéciale
L
es accidents vasculaires
cérébraux
(AVC)
sont aujourd’hui la
deuxième cause de mortalité,
notamment
chez
les
personnes âgées de plus de
60 ans et la cinquième cause
de décès chez les personnes
âgées entre 15 et 59 ans à
l’échelle mondiale. L’AVC
est en train de devenir un
problème de santé majeur et
les prévisions font ressortir
que les décès dus à des
AVC devraient doubler d’ici
à 2030. Auparavant, cette
maladie ne touchait que
les personnes dépassant la
soixantaine, mais au cours
de cette dernière décennie,
la courbe s’est inclinée et
la maladie s’attaque de
plus en plus à des jeunes
de moins de 20 ans. Lors
d’une rencontre organisée aux
Emirats arabes unis, à Dubaï,
à l’initiative de la compagnie
pharmaceutique allemande
Boehringer Ingelheim, des
neurologues, des cardiologues
et des spécialistes dans le
domaine des AVC, issus
d’Afrique et du MoyenOrient, n’ont pas caché leur
inquiétude quant à l’évolution
rapide de cette maladie. Ils ont
énuméré les différentes causes
et insisté sur la prévention
comme meilleur moyen de se
prémunir d’un AVC. Ils ont
donné des chiffres effarants
sur non seulement le nombre
de victimes, mais aussi les
séquelles
qu’engendre
cette maladie et les
chamboulements causés dans
l’environnement du malade.
En Algérie, des études
montrent que les AVC font
entre 40 000 à 60 000 victimes
par an. 20 000 personnes
meurent chaque année des
suites de cette maladie et
30 000 échappent à la mort
mais deviennent handicapées
à vie. Toutefois, l’incidence
des AVC diffère d’un pays à
un autre. En Arabie Saoudite,
sur 100 000 habitants, 29,8%
sont atteints de cette maladie
alors qu’au Bahreïn le taux
est plus élevé, puisque sur
100 000 habitants, 57% sont
victimes d’un AVC. Tandis
qu’aux Emirats arabes unis,
l’âge des 50% des victimes de
cette maladie ne dépasse pas
les 45 ans. Mais quelles sont
les raisons qui entraînent un
AVC et quels sont les facteurs
à l’origine de l’augmentation
des risques d’être victime
d’un AVC ?
FIBRILLATION
AURICULAIRE LA
1re CAUSE D’UN AVC
Pour les cardiologues, la
f ibrillation auriculaire
(les battements de cœur
irréguliers) qui affecte le
rythme cardiaque est l’une
des principales maladies
cardiovasculaires pouvant
causer des AVC. Cela se
manifeste par le sang qui
stagne dans les oreillettes,
pouvant y former un caillot.
Ce dernier risque alors de
quitter le cœur et circuler
jusqu’au cerveau, obstruant
son irrigation et provoquant
ainsi un accident cérébral. De
la même façon, les caillots
sanguins peuvent aussi
empêcher la circulation du
sang vers d’autres organes. Le
type le plus courant des AVC
dus à la fibrillation auriculaire
est l’accident ischémique
cérébral qui débouche souvent
sur un handicap considérable,
il est potentiellement fatal,
étant donné que la fibrillation
auriculaire se manifeste
généralement en présence de
facteurs de risque tels que
l’hypertension, le diabète
et les maladies cardiaques
ischémiques. Le docteur Ihab
des Emirats arabes unis a
estimé, un avis partagé
d’ailleurs par l’ensemble des
praticiens présents à cette
rencontre, que le facteur
temps joue un rôle important
lorsqu’il s’agit des AVC.
Il faut agir, selon lui, dans
l’immédiat c’est-à-dire dès
l’apparition des symptômes.
Mais comment reconnaître les
symptômes d’un AVC ? Le
Dr Ihab explique qu’un jeune
homme d’à peine trente ans
a échappé à un AVC parce
qu’il s’était immédiatement
rendu à l’hôpital après avoir
senti une faiblesse et un
engourdissement au niveau du
bras gauche. «La perte de la
sensibilité de ce membre ou
des troubles visuels sont une
alerte, un signal qu’il ne faut
nullement négliger. Il s’agit
là d’une introduction vers un
AVC. Certaines personnes
pensent que ces douleurs
sont passagères et ne jugent
pas utile d’aller consulter
un médecin. Ce qui est
faux, parce que la récidive
leur sera fatale», note ce
cardiologue.
LE PLAN D’ACTION
DE BOEHRINGER
INGELHEIM
A ce propos, les responsables
de l’entreprise Boehringer
Ingelheim — ayant des
représentations dans plusieurs
pays, y compris en Algérie
— ont mis l’accent sur le
En Algérie, des études
montrent que les AVC
font entre 40 000 à
60 000 victimes par
an. 20 000 personnes
meurent chaque année
des suites de cette
maladie et 30 000
échappent à la mort
mais deviennent
handicapées à vie.
traitement médical immédiat
dans la prise en charge des
victimes des AVC. Ils ont
mis sur pied un protocole de
traitement efficace. Il s’agit
d’un programme d’alerte
AVC intitulé «Chaque minute
compte, vers un AVC».
Cette initiative, selon Karim
El Alaoui, directeur général
chez Boehring Ingelheim,
permettra
de créer au
moins une unité spécialisée
(unité neurovasculaire)
dans chacun des pays pour
soigner les victimes d’un
AVC. «D’ici fin 2016, 17
unités neurovasculaires seront
créées dans la région MENA,
l’opération sera étendue
par la suite à l’Afrique. La
première unité certifiée dans
la région et hors Europe a
été inaugurée à Dubaï», a
souligné M. Aaloui. L’objectif
visé à travers une telle action
est, dit-il, de réduire au plus
vite le délai de prise en charge,
qui est l’intervalle entre
l’heure d’arrivée d’un patient
au centre hospitalier et le
moment de sa prise en charge
médicale par un médecin. Le
but est aussi de soutenir la
mise en place d’une unité
dans les hôpitaux permettant
ainsi une meilleure prise en
charge du patient ainsi que des
résultats positifs.
Nabila Amir
SAADANI VOIT ROUGE
EL KHABAR
AN
AT
W
EL
TÉ
ER
LIB
HAMID GRINE
… QUI CROYAIT PRENDRE
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 5
ÉCONOMIE
PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES
PÉTROLE
Des experts prévoient
une baisse durable
● La société d’études Cyclope, qui regroupe plus d’une cinquantaine de spécialistes des marchés dans le
monde, indique que les prix des matières premières (pétrole, gaz, fer, cuivre, nickel, café, sucre...) sont
tous orientés à la baisse, à l’exception de ceux du cacao, du thé et de la potasse.
D
ans son rapport annuel rendu
public mercredi dernier, la
société d’études Cyclope,
spécialisée dans l’analyse des marchés mondiaux des matières premières, affirme que le cycle baissier
des matières premières, entamé en
2014, devrait se poursuivre durant
plusieurs années. La société, qui
regroupe plus d’une cinquantaine
de spécialistes des marchés dans
le monde, indique que les prix des
matières premières (pétrole, gaz,
fer, cuivre, nickel, café, sucre...) sont
tous orientés à la baisse, à l’exception de ceux du cacao, du thé et de
la potasse. Le ralentissement de la
croissance en Chine et l’abondance
de l’offre expliquent la déprime
durable des cours. En 2015 déjà, le
rapport notait que presque toutes les
matières premières ont connu une
évolution négative de leurs prix de
marché. Les chutes s’échelonnent
de -5% pour la viande de bœuf américaine à -46/-47% pour le pétrole,
en passant par une baisse des prix
de la laine (-5%), de la pâte à papier
(-7%), de l’or (-8%), du riz (-11%),
du coton (-15%), du café (-20%),
de l’acier (-25%) ou encore du gaz
naturel (-30 à -40%). Seuls le cacao
Pour les experts de Cyclope, les cours du pétrole sont repassés, jeudi, au-dessus du seuil
symbolique des 50 dollars, contre 28 dollars en février, mais cette reprise ne serait pas durable
(+2%) et la potasse (+3%) ont tiré
leur épingle du jeu en parvenant
à voir leurs prix augmenter l’an
passé. Pour ce qui est précisément
du pétrole, si les cours sont repassés,
jeudi, au-dessus du seuil symbolique
des 50 dollars, contre 28 dollars en
février, cette reprise, aux yeux des
experts de Cyclope, ne serait pas
durable. «A long terme, la baisse
des cours des matières premières,
estimée à 40% en 2015, devrait
se prolonger, tout particulièrement
LAFARGE
ALGÉRIE
COOPÉRATION ALGÉRO-CAMEROUNAISE
Vers l’ouverture
d’un comptoir commercial
Un nouveau PDG
désigné
LafargeHolcim a annoncé, jeudi,
la nomination d’un nouveau
PDG pour sa filiale algérienne,
en la personne de Jean-Jacques
Gauthier. Ce dernier «ayant réussi
la conduite de l’intégration qui est
maintenant en voie d’achèvement»,
sera nommé président-directeur
général pour l’Algérie à partir du
1er septembre 2016. «L’Algérie est
un pays-clé pour le groupe, car elle
offre des possibilités de croissance
et de développement importantes»,
souligne un communiqué du groupe.
Avec l’achèvement prochain d’une
nouvelle cimenterie d’une capacité
de production de 2,7 millions
de tonnes, la capacité totale de
LafargeHolcim dans le pays atteindra
11 millions de tonnes (mi.t) d’ici la
fin de 2016. Le groupe construit
également un réseau de franchise
de supermarchés et de magasins de
vente de matériaux de construction
et de bricolage à l’échelle nationale.
Lafarge Algérie possède 2
cimenteries (M’sila, Oggaz) pour un
volume de production de 8,8 mi.t/an
et une en cours de construction (Cila
Biskra) en partenariat avec le Groupe
Souakri d’une capacité de 2,7 mi.t/
an et entrera en production en août
2016. Le groupe gère en partenariat
avec le GICA la cimenterie de Meftah
(1,5 mi.t/an). L’activité «béton
prêt à l’emploi» compte 37 centres
de production répartis au niveau
national pour une production de 1,5
R. E.
mi m3/an.
pour le pétrole, le gaz et le charbon», affirme le rapport de Cyclope.
«On est entré dans une période
assez longue de prix durablement
déprimés», un type de cycle dont
«l’histoire montre que cela peut
durer une quinzaine d’années», ont
fait remarquer les experts. Les cours
du brut enregistrent actuellement
un certain rebond pour des raisons
conjoncturelles : les gigantesques
feux de forêt au Canada ont entraîné
une réduction moyenne de 1,2 mil-
lion de barils par jour et le secteur
pétrolier nigérian subit des sabotages
à répétition. Mais la principale explication mise en avant par le rapport
fait référence au ralentissement de la
demande mondiale, notamment de la
Chine, premier importateur mondial
de pétrole, de minerais et de métaux.
L’excès de l’offre, qui explique la
déprime durable des cours, trouve sa
source à la fin des années 2000. «De
peur de manquer de pétrole, de gaz
ou de métaux, producteurs et finananciers se sont lancés à corps perdu
rdu
dans de nouveaux projets miniers
ers
et énergétiques qui ont contribuéé à
l’abondance actuelle», explique le
rapport. Dans le détail, le rapport
port
prévoit peu d’évolution dans les prix
pour chaque matière première sur
l’ensemble de l’année 2016. Seuls
euls
les cours du coton, du cacao, du
riz (+8%) et du sucre (+12%) sont
ont
globalement attendus en hausse en
2016. L’ensemble des prix des autres
matières premières restent attendus
en baisse, notamment l’or (-5%),
le cuivre (-9%), le maïs (-16%), le
pétrole (-16% pour le WTI, -25%
pour le Brent), l’argent (-17%) ou
encore le minerai de fer (-28%).
Lyes M.
● Les contours de ce comptoir commercial, destiné à l’exportation de
produits algériens, seront affinés au cours des Journées de partenariat
économique algéro-camerounaises, qui seront prochainement
organisées à Douala.
L
’Algérie compte ouvrir un
comptoir commercial dans
la ville de Douala, la capitale
économique du Cameroun,
dans les mois à venir, afin de
permettre un accroissement des
échanges commerciaux entre
les deux pays pour le moment
faibles, d’après l’ambassadeur
d’Algérie au Cameroun,
Merzak Bedjaoui. Les contours
de ce comptoir commercial,
destiné à l’exportation de
produits algériens, seront
affinés au cours des Journées de
partenariat économique algérocamerounaises, qui seront
prochainement organisées à
Douala, a déclaré récemment le
diplomate algérien au Quotidien
de l’Economie. Ce sera la
troisième initiative algérienne
de ce type en Afrique, après
les comptoirs de Dakar et
d’Abidjan. L’ouverture, très
prochainement, d’une ligne
aérienne
Alger-DoualaYaoundé, pour amplifier
et fluidifier les échanges
bilatéraux entre les deux pays,
est également prévue. Depuis
quelques mois, l’Algérie s’est
visiblement engagée sur le
chemin de la dynamisation de
la coopération économique
avec le Cameroun, la grande
commission mixte entre les
deux pays ayant été mise en
veilleuse depuis plusieurs
années.
A la chancellerie d’Algérie à
Yaoundé, on annonce la négociation prochaine, avec les autorités camerounaises, de nouveaux accords de partenariat,
dont un accord commercial et
un de promotion et de protection
réciproque des investisseurs, a
rapporté la presse locale. Les
Algériens entendent conduire
des activités commerciales,
notamment dans le domaine
médical et les grandes surfaces,
selon M. Bedjaoui. Le 17 mai, le
groupe pharmaceutique Saidal,
leader du marché des médicaments génériques en Algérie, annonçait la signature d’un
accord avec un partenaire commercial en vue de la distribution
de ses produits dans 13 pays
africains, dont le Cameroun.
A signaler que 12 opérateurs
économiques camerounais
prendront part à la 5e édition
du Salon Algérie Export, qui se
déroulera du 27 au 30 mai dans
la capitale algérienne. Ceux-ci
activent dans cinq principaux
secteurs, notamment l’agroalimentaire, l’électroménager,
l’électronique, l’électromécanique et l’industrie chimique et
pharmaceutique.
Première économie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale,
le Cameroun, dont l’économie
demeure fortement dépendante
des aléas climatiques et de
l’évolution des cours mondiaux
des produits de base, a affiché
récemment son ambition de «favoriser l’investissement privé».
Cette ambition s’articulait autour d’une loi sur les incitations
à l’investissement, un cadre
qui permettra le développement
des secteurs structurants prioritaires que sont l’agro-industrie,
les infrastructures de transport,
l’énergie, le logement social
et l’aménagement urbain, les
industries extractives et les nouvelles technologies, affirmait
la semaine passée le chef de
l’Etat camerounais, Paul Biya.
Ce dernier a notamment insisté
sur l’établissement de partenariats gagnant-gagnant entre les
entreprises locales et les firmes
internationales.
H. L.
Les cours
en léger repli
L
es prix du pétrole poursuivaient leur léger
repli hier en cours d’échanges européens,
lestés par des prises de bénéfices après que
les cours aient franchi brièvement la veille,
pour la première fois depuis l’automne, le
seuil symbolique des 50 dollars le baril. Vers
10h GMT (12h à Paris), le baril de brent
de la mer du Nord pour livraison en juillet
valait 49,04 dollars sur l’InterContinental
Exchange (ICE) de Londres, en repli de 55
cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New
York Mercantile Exchange (Nymex), le baril
de light sweet crude (WTI) pour la même
échéance perdait 40 cents à 49,08 dollars.
Après deux mois et demi qui ont vu les cours
quasiment doubler de valeur, le seuil des
50 dollars a été dépassé
à mesure que les
investisseurs
digéraient
l’annonce,
mercredi,
d’une nette
d’
tt baisse
b i
hhebdomadaire
bd
d i
ddes
réserves américaines de brut, qui a conforté la
bonne disposition des marchés espérant une
résorption de la surabondance mondiale. Les
cours du brut n’avaient pas franchi cette barre
depuis l’automne dernier et, surtout, avaient
chuté jusqu’à 26-27 dollars, soit leur plus
bas niveau depuis plus de 12 ans en janvier
et février. Les cours du brent et du WTI sont
ainsi montés respectivement jeudi jusqu’à
50,51 et 50,21 dollars le baril, au plus haut
en plus de six mois et demi, avant de quelque
peu reprendre leur souffle sur fond de prises
de bénéfices.
Le marché pétrolier a désormais en ligne de
mire la réunion de l’Organisation des pays
exportateurs de pétrole (OPEP) le 2 juin à
Vienne, «à laquelle il est de plus en plus
impossible qu’un quelconque type de gel de
la production soit mis en œuvre, non seulement parce que c’est logiquement impossible
de toute façon, mais parce que les prix du pétrole ont progressé de 80% depuis leurs plus
bas de janvier». De nombreux observateurs
se montraient sceptiques sur la capacité des
prix à se maintenir durablement au-dessus
des 50 dollars le baril, un seuil de rentabilité
qui pourrait encourager un certain nombre de
producteurs de pétrole de schiste américains
à relancer leurs activités mises à l’arrêt en
raison de la faiblesse des cours.
R. E.
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El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 6
ENTRETIEN
Dr MOHAMED BELHOCINE. Consultant
«Les dépenses de l’armée
échappent au contrôle politique»
PHOTO : B. SOUHIL
Consultant polyvalent dans
les technologies civiles et
militaires, le docteur
Mohamed Belhocine revient
dans cet entretien sur les
marchés de l’armement et la
corruption dans le domaine
militaire. Il évoque aussi
l’absence de contrôle
politique sur les dépenses du
ministère de la Défense, dont
le budget est passé de 2,5
milliards de dollars en 2008 à
13 milliards de dollars en
2015.
Entretien réalisé par Salima Tlemçani
Le budget du ministère de la Défense
vient en 1re position avant l’Education et
l’Intérieur, alors que la gestion de cette
manne échappe au contrôle politique. Peuton connaître votre avis ?
L’embellie financière qu’a connue le pays
a été profitable à tous les secteurs et surtout à
l’armée. Mais la surliquidité s’est vite érodée.
Au lieu de gérer cette aubaine comme un bon
père de famille, le régime s’est amusé comme
une cigale dispendieuse à la jeter par les fenêtres,
en manipulant l’économie pour produire des
rentes. Des fortunes considérables ont poussé
comme des champignons sans rationalité et
assise économiques. Ajouté à cela la mauvaise
allocation des ressources, les gaspillages, les
marchés octroyés de gré à gré, les surcoûts
considérables sur des projets, le non contrôle
des prix internationaux, etc. Nos recettes des
hydrocarbures cumulées en 17 ans pleines ont
atteint presque les 1300 milliards de dollars (et
non 800 milliards de dollars comme veut nous
le faire avaler la doxa officielle). Imaginez que
l’Algérie développe des projets industriels d’une
valeur de 10 millions de dollars chacun. Avec
1300 milliards de dollars, nous aurions dû créer
130 000 projets sur l’ensemble du territoire
national. Chacune des 1500 communes aurait
dû bénéficier de 87 projets. Pour créer un poste
d’emploi hautement qualifié, il faut 200 000
dollars. Chaque projet aurait pu créer 50 emplois
qualifiés. Chaque commune aurait donc eu
4350 emplois hautement qualifiés, ce qui aurait
donné 7 500 000 emplois au niveau national.
A l’opposé, en 17 ans ce régime n’a même pas
pu créer 35 000 emplois qualifiés. C’est un
gigantesque gaspillage. Il nous faut un grand
procès de ce régime.
Si on revenait un peu à l’armée ; selon vous,
est-elle épargnée par la corruption ?
Je vous répondrais par l’affirmative si elle
était soumise à un réel contrôle politique,
mais ce n’est pas le cas. Nous avons des partis
oligarchiques qui ne rêvent que de vivre avec
leurs voitures de luxe flambant neuves sous
les dorures du palais. En face, nous avons un
système constitutionnel totalement vicié, adopté
au vote à main levée, une supercherie qui fait
de nous la risée des bien-pensants du monde.
L’Etat est un ensemble d’organisations, ou plutôt
l’organisation des organisations. L’armée est une
organisation de l’Etat. La tragédie algérienne,
c’est que l’Etat a monopolisé la politique qui
n’est pas sa mission. Seule une démocratie
nouvelle et participative nous mettra à l’abri.
La tragédie, chez nous, c’est que notre armée
n’est pas soumise à un contrôle politique. Ce
n’est pas de sa faute. La nature a horreur du
vide. Cela est imputable à la supercherie d’une
fausse représentation corrompue. Le pouvoir
s’arrache, personne ne vous le donnera, à moins
que vous acceptiez d’être un vassal, un courtisan
et un flagorneur et rentrer dans les petites
compromissions d’épicier. Regardez le spectacle
affligeant que nous offre cette caste qui tourne
autour du pouvoir. Donc, déjà, dès le départ, le
jeu est faussé. Nous avons un biais qui présente
une forte propension à la corruption. Machiavel,
en observant les principautés florentines au XVIe
siècle a compris que tous les maux d’une société
viennent d’un défaut de contrôle politique sur
l’armée (que corroborera Max Weber au début
du siècle dans son traité sur la Domination).
La corruption de l’armée, en d’autres termes,
implique la corruption de l’ordre politique tout
entier, c’est-à-dire la destruction de l’éthique
publique, le déchaînement des passions du
pouvoir, la multiplication des foyers de violence
allant à l’encontre des ordres sociaux et la
distorsion de l’ordre patriotique. D’autre part,
depuis la mort de Houari Boumediene, l’étatmajor s’est approprié la politique de façon
indue sans interruption jusqu’à aujourd’hui ;
c’est une usurpation de fonction, c’est un
coup d’Etat permanent, ce n’est pas du tout sa
mission. L’état-major profite parce qu’il y a un
vide, cela l’arrange. Je vous dirais même que la
situation lui est très confortable. Il se délecte de
ce pouvoir total en se servant tous azimuts. C’est
aux représentés de faire la politique parce qu’il
s’agit de leur destin. Le peuple est la source du
pouvoir. Mais le représenté, pauvre parmi les
pauvres, exproprié de la chose qui lui revient,
lutte seul dans la jungle sociale. Cette lourde
responsabilité est à endosser par tous les partis
sans exclusive qui ne sont pas enchâssés dans
les véritables mouvements sociaux, ni fibrillés
au cœur de la chair et des os de nos populations.
Nos partis ne sont que des prototypes
personnifiés d’oligarchies en place. Quand
je vois le cirque de Mazafran, qui en termes
d’actions concrètes n’apporte rien de tangible
pour les mouvements sociaux, et sans oublier le
lot des partis organiques folkloriques comme le
FLN ou le RND dont la mission principale est
de masquer les forfaitures «grandioses», pour
paraphraser Sellal, du régime, je me dis que nous
sommes loin d’être sortis de l’auberge. A partir
de ce postulat, tout devient clair. Ces pauvres
partis indigents, dans l’incapacité de produire du
savoir politique, démunis de repères théoriques,
n’ont pas encore compris la nature du pouvoir.
Il ne survit que parce que nous acceptons d’y
prendre part. Il y a une porte de sortie pour
que ce pouvoir disparaisse : la désertion, la
désobéissance, la résistance sont des armes
redoutables dans la lutte contre la servitude
volontaire. Le pouvoir ne peut survivre lorsque
ses sujets s’émancipent de la peur.
Que voulez-vous dire par désertion,
désobéissance, résistance ?
Il faut savoir que le capitalisme via
son dispositif de guerres douce et dure et
l’impérialisme a amorcé sa chute finale. Dans
son dernier combat de «desesperado», le
capitalisme-impérialisme, dos au mur, veut
produire de nouvelles figures de subjectivité :
des figures de la domination. L’hégémonie de
la finance et des banques, comme par exemple
le crédit à la consommation, qui chez nous
vise à faire fonctionner les usines en France
entre autres, a donné naissance à l’endetté
qui croule sous les crédits et qui va travailler
toute sa vie comme un forçat pour rembourser
sa dette. Le contrôle mondial et national de
l’information et des réseaux de communication
a produit le médiatisé paralysé, aliéné par le
trop-plein d’informations et leurs mensonges.
Le régime sécuritaire, les guerres secrètes
impérialistes et la généralisation des zones
où pullulent des bandes armées ont fait surgir
une figure en proie à la peur et aspirant à la
protection : le sécurisé. Et la corruption de la
démocratie (constitutive et inféodée au capital)
avec ses systèmes de représentations politiques
corrompues a donné forme à une figure étrange
et dépolitisée : le représenté. Ces quatre figures
subjectives constituent le terrain social sur lequel
et contre lequel les mouvements de désertion,
de désobéissance et de résistance, voire de
révolte doivent agir. Seule l’intelligence de cet
«être-ensemble», des mouvements sociaux,
avec la figure du pauvre froissé dans sa chair et
ses os au fronton, ont la capacité non seulement
de refuser ces subjectivités, mais aussi de
les inverser pour créer des figures capables
d’exprimer leur indépendance et leur puissance
d’agir politiquement. Ce sursaut ne se fera que
si cet «être-ensemble» diffuse un apprentissage
de la décision, lorsque l’endetté décide de ne pas
payer sa dette ; lorsque le «médiatisé» décide
d’éteindre la télévision, la radio, de ne plus lire
les journaux, d’échapper au contrôle des médias
et à leurs mensonges ; lorsque le sécurisé décide
de devenir invisible et de ne plus avoir peur ;
et lorsque le représenté refuse d’être gouverné
par des représentants alimentaires, indignes et
corrompus. Il nous faut un nouveau manifeste
qui nous donne l’aperçu du monde à venir et
donne naissance à des visions d’un nouveau
monde. Les manifestes ont le pouvoir des
anciens prophètes, capables de donner naissance
à un peuple par la seule puissance de leur vision.
L’armée est restée loin des affaires de
corruption qui ont touché de nombreux
secteurs. Selon vous, est-elle à l’abri
de la corruption, ou échappe-t-elle aux
investigations en raison de sa spécificité ?
Ce vaste plan de projets militaires ne peut être
mené avec succès de façon quasi clandestine
et illégitime à l’insu du Parlement et de sa
Chambre basse. Eu égard aux gigantesques
montants engagés de façon exceptionnelle et
extraordinaire, l’Exécutif est tenu et astreint
à soumettre ces dépenses au contrôle des
représentants du peuple. Il faut rechercher le
mobile réel et le souci de nos responsables
à saisir cette opportunité de doter le pays de
plusieurs projets d’armements qui ne reposent
pas sur une véritable ossature. Il faut sonner
l’alarme face aux abus de pouvoir les plus
criants et insister sur la transparence dans
l’exercice régulier de notre industrie de défense
et du gouvernement. La problématique est la
suivante : est-ce que les transactions militaires
pour l’achat d’équipements ou d’armements
sont transparentes ou non ? La réponse coule
de source : non. Il faut reprendre la loi sur la
corruption et bien lire l’article 9 dont la clarté
est irrécusable : «Les procédures applicables
en matière de marchés publics doivent être
fondées sur la transparence, la concurrence
loyale et des critères objectifs. A ce titre,
elles contiennent notamment : la diffusion
d’informations concernant les procédures de
passation de marchés publics, l’établissement
préalable des conditions de participation et de
sélection, des critères objectifs et précis pour
la prise des décisions concernant la passation
des marchés publics, l’exercice de toute voie
de recours en cas de non-respect des règles de
passation des marchés publics». En clair, toute
absence de transparence dans un marché public
est assimilable à de la corruption. Un juge civil
ou militaire intègre, qui a l’intime conviction
qu’une transaction est non transparente, doit
mettre aux arrêts sine die et sans quartier le
responsable incriminé, quels que soient son
rang, son grade, en attendant un procès et des
investigations plus poussées. Voilà la démarche
dans un Etat sain de «corps et d’esprit». Pour
une petite somme de 100 000 dollars prise dans
un marché de petite intendance, le ministre de la
Défense russe a été carrément limogé. Pour vous
donner un ordre de grandeur, 100 000 dollars,
c’est comme si on prenait une commission de
5000 dollars en Algérie. Par contre, il y a tout un
faisceau et une constellation d’indices sérieux
qui s’accumulent et qui permettent de conclure
que le MDN (ministère de la Défense nationale)
n’est pas épargné par ce fléau. Dans notre
pays, ce vaste programme d’industrialisation
mené tambour battant, médiatisé, de façon
hâtive, sans vision ni perspective, sans politique
industrielle, sans organisme de planification
scientifique a fini par être inséré et supervisé
de façon aberrante, inadéquate et inappropriée
dans une structure interne qui s’appelle la DFM
(Direction de la fabrication militaire) et qui n’a
aucune vocation industrielle. L’on ne comprend
pas comment on peut acheter des canons comme
s’il s’agissait de pommes de terre. Le matin,
le chef réunit ses collaborateurs, ensuite le
fournisseur est convié à signer le contrat dans
des délais très rapides à la vitesse de l’éclair.
Le chef et ses collaborateurs, droits dans leurs
bottes, ne sont là que pour couper les barbelés
pour les autres. Ils appliquent scrupuleusement
les instructions et les injonctions qu’ils
reçoivent des commanditaires qui gouvernent
en se cachant. Dans le cas des Emiratis,
l’intermédiaire était jordanien, il ne dérange pas.
Par contre, les Algériens, civils ou ex-militaires,
dérangent. Ils sont persona non grata dans ce
type de transaction, même s’ils proposent des
produits de meilleure qualité et moins chers.
La DFM aurait pu avoir cette vocation de
direction de l’armement pour centraliser et
cerner nos véritables besoins en armement grâce
à des structures de pré-ingénierie et élaborer nos
propres cahiers des charges.
●●●
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 7
ENTRETIEN
Mais cela n’est pas le cas. Que deviennent
nos programmes de planification indicatifs de
nos structures d’alerte et veille technologique
militaires chargées d’affiner au mieux notre
doctrine militaire et déceler des menaces ou
opportunités sur de nouveaux types d’armes ?
Nous n’en savons rien. Dans beaucoup de
domaines, nos cahiers des charges sont traités
à l’étranger. Des fois, on reprend carrément les
spécifications du matériel russe. Le MDN a
la même maladie que Sonatrach qui en 51 ans
d’existence n’a pas su développer des structures
d’ingénierie ou même de pré-ingénierie. En
général, la mission de la DFM consiste à fixer
des priorités, à élaborer et à délimiter des cahiers
des charges que seul un véritable ministère de
l’Armement aura compétence à exécuter vu la
complexité et la lourdeur de la charge et de la
tâche. Structurellement et consubstantiellement,
elle est sous-dimensionnée. Pourtant, elle a mené
cette vaste mission d’industrialisation militaire
qui n’est pas sa vocation. Ce qui augurera un
échec programmé, certain et incontestable. Si
on faisait un audit économique, industriel et
technologique, impartial et rigoureux, je suis
convaincu que la conclusion sera effarante.
Aucun n’aura été une réussi. De l’argent jeté à
la poubelle. La DFM n’a ni les moyens humains,
ni la mentalité propre aux capitaines d’industrie,
ni les compétences, ni les expertises nécessaires,
même si dans ses rangs existent et subsistent
quelques hommes de valeur de façon éparse et
qui sont marginalisés. Agé de 71 ans, celui qui
dirige cette structure était chargé des achats de
l’habillement militaire auprès d’une société
publique de textile. Il faut impérativement un
authentique et véritable lifting des ressources
humaines des structures industrielles. Ces
hommes de valeur incontestable seront tôt ou
tard confrontés à une gigantesque entreprise
herculéenne qui nécessite d’incommensurables
moyens industriels et humains adéquats non
disponibles. En sus, un des indices révélateurs
de la corruption entretenue est qu’il existe
une circulaire scélérate portant le nom de
l’ex-vice-ministre de la Défense, écartant
systématiquement tout Algérien initiateur (civil
ou ex-militaire), apporteur ou promoteur de
projet industriel avec des majors internationaux
au bénéfice de notre pays. Regardez l’aberration.
Les intermédiaires étrangers, jordaniens, qataris,
tunisiens et émiratis sont acceptés alors que les
Algériens civils ou ex-militaires sont refusés.
Ce fait du prince n’est que la conséquence
tragique de l’absence totale d’un contrôle
politique sur l’armée. «Les mauvaises armes
font de mauvaises lois», disait Machiavel.
L’évanescence et la disparition de notre
souveraineté et indépendance nationales sont
consubstantielles et inhérentes aux pratiques
actuelles du pouvoir dont les conséquences se
sont vite fait sentir depuis la mort de Houari
Boumediene par, entre autres, l’extinction et
le gel définitif de toute volonté politique. Les
récents contrats, cadeaux et privilèges financiers
et économiques sans annonces publiques et en
sous-main visant à brader toute notre économie,
gratuitement offerte aux Américains et aux
Français, est le résultat d’une course effrénée
sur fond de rivalités politiques exacerbées entre
divers clans du pouvoir finissant en Algérie,
qui dans la durée ne cessent de quémander
l’indulgence, le consentement, les satisfecit et
le soutien à tout prix de l’Occident pour leur
maintien pérenne au pouvoir au détriment des
intérêts économiques supérieurs de la nation
algérienne, de sa prospérité, de son peuple et
de sa jeunesse. Vous avez entièrement raison de
dire que l’armée échappe aux investigations en
raison de sa spécificité liée au secret de défense.
Tout effort qui vise à discipliner ou à réprimer
la transparence, la vitalité ou le désir de savoir
de nos populations réduit leur productivité de
représentés, d’où l’échec de la représentation en
Algérie (entre autres). De ce fait, la transparence
exige que l’opacité et le secret du pouvoir
soient détruits. Ces qualités sont essentielles
dans la production économique contemporaine,
mais elles déterminent aussi de nouvelles
contradictions qui concernent l’exercice du
pouvoir et la légitimité de la représentation.
C’est la figure même de l’«homme d’Etat»
qui se trouve prise pour cible et que l’on finit
par considérer comme une qualité indigne.
Dans une réelle démocratie, la raison d’Etat
ou le secret de défense n’ont pas de sens. Ces
tabous doivent disparaître. Nous ne sommes
pas sur une île. Tout achat d’équipements
ou d’armements à l’étranger est rapidement
identifié, d’abord par le grand pouvoir
d’investigation des industries concurrentes
(les majors internationaux bénéficient d’outils
puissants d’investigation pour tout savoir sur
la concurrence) qui fonctionnent pratiquement
en réseau et en vase clos, sans oublier que les
indiscrétions entre industries «amies» sont
légion.
Ensuite, les ONG qui reçoivent les «private
communications» officieuses ou officielles
de tout un maillage d’organisations et de
le chef d’état-major de la Marine. Lorsqu’il
y a corruption, cela ne peut provenir que
du sommet des sommets. Il y a peut-être
eu complaisance dans les avis d’alignement
techniques favorables. Mais cela reste peu
probable. Si des officiers se sont fait prendre,
cela peut être lié à la grosse intendance
(construction, génie civil, dragage des ports...)
ou à la petite intendance liée aux équipements,
la pièce de rechange ou aux budgets de
ravitaillement pour nos mariniers de bord. Cette
incrimination peut être aussi injuste. Il peut
s’agir d’une opération orientée, dans le seul but
de faire déguerpir ces officiers du corps de la
Marine.
marchands d’armes (les ONG, toutes sans
exception, sont de véritables officines
d’intelligence économique), et enfin les services
de renseignements étrangers qui ont des contacts
faciles avec les industries et d’autres structures
utilisent des outils de mafieux et des procédés
de gangsters prohibés par la loi. Le secret
de défense est utilisé chez nous uniquement
contre son propre peuple pour le laisser dans
l’ignorance, l’apathie et l’abrutissement. Le
secret de défense ne sera viable que si on
avait notre propre industrie militaire. On ne
cache que ce que nous pouvons fabriquer nous
mêmes. Mais ce n’est pas le cas.
Ces dernières années, l’armée de l’air a
connu de nombreux crashes, notamment
de Mig achetés auprès des Russes. Selon
vous, s’agit-il de matériels vétustes ou
sommes-nous devant des équipements qui ne
répondent pas aux normes ?
Ce ne sont pas les avions qui sont vétustes,
mais les pièces de rechange. Leur fabrication
down-gradée, résistance des matériaux,
soudures etc. ne répondait pas aux normes. Je
m’explique. Par exemple, les soudures dans
les fuselages des avions ou des hélicoptères
sont soumises à de colossales contraintes
mécaniques, physiques et thermiques pendant le
vol, et cette fatigue des soudures va s’accumuler
sur plusieurs centaines ou des milliers d’heures
de vol. Si ces soudures ne sont pas faites dans
les règles de l’art, elles vont rompre. C’est ce
qu’on appelle dans le langage du métier un
décollement. Comment peut-on s’en rendre
compte ? Tout simplement en les inspectant
soudure par soudure avec un appareil aux
ultrasons dans le but de détecter d’éventuelles
poches d’air, ce qui va permettre de refaire la
soudure. Comme il y a des centaines de pièces,
il faut des centaines d’opérations comme
celle-là. L’armée a des équipes formidables
qui assurent ce travail. S’il y a un secteur où il
faut appliquer scrupuleusement le principe de
précaution pour garantir le risque zéro, c’est
bien celui de l’aéronautique. Déjà, à la livraison
des 15 chasseurs Mig-29, entre 2006 et 2007,
nos fins limiers de techniciens au sol et de
bord ont découvert la vétusté et la mauvaise
qualité de la pièce de rechange. Il fallait clouer
au sol tous les appareils. Nous avons perdu
nos meilleurs pilotes, les plus entraînés, morts
en martyrs du devoir en service commandé. Il
faut une décennie pour pouvoir les remplacer.
Nos techniciens sont plus pragmatiques que les
Russes et je donne raison aux nôtres plus qu’aux
Russes. Je connais la valeur des miens quand
ils sont compétents. Les deux «gangsters»
Moussail Ismailov et Vladimir Borissov,
respectivement directeurs des deux usines
russes «Aviaremsnab» et «Aviatechnoservis»
spécialisées dans la fabrication des pièces
de rechange pour Mig ont été condamnés en
première instance, en 2011, respectivement à
7 ans et demi de prison, 3 ans et 10 mois de
prison, mais tous les deux ont été relaxés en
deuxième instance. Quant aux responsables
de la société Mig, le PDG Tsivilev Sergei et
son adjoint Oleg Fadeyrev ont été relaxés. Qui
rendra à l’Algérie ses pilotes martyrs ?
PHOTOS : B. SOUHIL
●●●
En 2006, de nombreux cadres des forces
marines ont été mis à la retraite après avoir
été impliqués dans une affaire de corruption
dans l’achat de sous-marins. Qu’en savezvous ?
Un sous-marin ce n’est pas un bathyscaphe
de plaisance. C’est une arme de guerre
redoutable. Un produit stratégique dissuasif
d’une cruelle importance. Notre pays a besoin
d’au moins vingt sous-marins d’attaque parce
que ce sont des pièces importantes pour le
dispositif et l’organisation de notre système
de défense nationale et de protection de nos
approvisionnements, nos ressources minières,
énergétiques sous-marines et notre pool
halieutique. Le progrès n’a pas négligé les
sous-marins, devenant de plus en plus furtifs
grâce à un saut technologique impressionnant
des Russes. De plus, nos sous-marins peuvent
fonctionner en réseaux avec d’autres (sousmarins) et plateformes (aériennes, terrestres
et électromagnétiques) sur de très longues
distances grâce aux progrès fulgurants de la
communication sous-marine des fonds des
mers, et dont le mérite revient aux Russes et
aux Chinois. Nonobstant la période d’anarchie
de la décennie rouge (90’) au niveau de
l’institution du fait de l’embargo qui a mis
l’Algérie à la merci du marché noir des armes,
je dirais que théoriquement les procédures
d’achat de l’armée sont strictement rigoureuses
et ne permettent pas de tomber entre les
mains des intermédiaires. Mais, dans tous
les cas, la décision est politique. Elle dépasse
L’armée s’est associée à une société émiratie
pour réaliser des chars allemands. Pourquoi
passer par une société émiratie et ne pas
négocier directement avec le constructeur ?
En fait, il faut savoir que les joint-ventures
industrielles sont inutiles et contingentées avec
les pays du Golfe démunis de tous types de
technologies et d’industries, sachant en sus
que l’Algérie dispose de moyens financiers
conséquents pour l’exercice de sa pleine
souveraineté et de son indépendance au niveau
militaire. Ces associations avec les pays du
Golfe persique ne sont mues que par le souci
d’effacer toute traçabilité sur les commissions,
de contourner et d’échapper au contrôle et aux
chantages fiscaux, juridiques, voire politiques
de la puissante Allemagne et d’autres puissances
pour d’autres transactions. Une société étrangère
qui a eu de gros marchés dans la sous-traitance et
l’armement, maintenant parfaitement domiciliée
en Algérie, a implanté de forts abris fiscaux
à Doha et Dubaï dans le but de rétrocéder
des commissions grâce à son «système» bien
huilé et aguerri, raisons pour lesquelles les
intervenants font appel à ses services. Par
ailleurs, le Qatar et les Emirats restent très peu
regardants sur les origines des fonds. Ce sont
des paradis fiscaux. Les compagnies qui y sont
domiciliées sont exemptées de tout contrôle
fiscal. Elles n’ont pas à justifier des comptes
ou commissions, ni fournir leurs bilans ou
documents comptables. Une compagnie en
Europe doit justifier dans le détail l’apport du
travail effectué par le commissionné, donc il faut
une véritable «ingénierie de la commission». Ce
que ne savent pas faire les intervenants habituels
et ce rôle est dévolu à cette société. Il faut pointer
du doigt la chose suivante : les compagnies
européennes et américaines sont contrôlées
en permanence en temps réel (via un service
intranet) par leurs administrations fiscales. Eu
égard aux énormes montants à sortir des caisses
des compagnies, tout payement de commissions
est subsumé et hypostasié sous la forme d’un
travail virtuel d’expertise finement détaillé,
qui nécessite un vrai travail d’ingénierie de
l’apport de l’intervenant, justifiant les soi-disant
«services offerts». Seules des compagnies sœurs
ou amies, entre autres, disposent de ces énormes
moyens d’intelligence et d’ingénierie qui seront
fournis et domiciliés à partir d’un territoire
défiscalisé (ex-Dubaï, Lugano, Delaware, etc.)
pour qu’en contrepartie les fonds puissent être
virés, engrangés et au final rétrocédés selon
diverses destinations, ou déposés dans des
coffres de banque en liquide pour être récupérés
sans traçabilité, parce que pour accéder à ces
coffres, une clef anonyme et un code leur seront
fournis par le commissionnant.
Selon vous, les opérations d’achat
d’armements sont-elles exécutées dans le
cadre des dispositions du code des marchés
publics, sachant qu’il s’agit dans la majorité
des cas de procédures de gré à gré qui
dépassent souvent le plafond des 100 millions
de dollars prévus par la loi ?
Nous vivons une véritable tragédie. Si ma
mémoire ne me trahit pas, en 2010 le pouvoir
s’est confectionné un costume selon ses
dimensions, arguant d’un sempiternel contrôle
de la commission nationale des marchés publics,
mais derrière la façade réglementaire, le mobile
était de faire des affaires. Evidemment, le
pouvoir se protège, tire les choses par les
cheveux, édicte des décrets anticonstitutionnels
et en contradiction avec la loi sur la corruption
qui gêne les intérêts de la coalition dominante.
Mais cette fois-ci, l’artifice est grossier, arguant
la raison d’Etat pour les gré à gré qui sont
dorénavant autorisés pour de lourds montants de
marchés publics. Mais derrière ce fait du prince
se cache le rôle de vassal et de subordination
à l’impérialisme. C’est un acte désespéré pour
dilapider les deniers de la nation. Cette mesure,
je la considère comme un acte d’indignité
nationale. Pourquoi on déteste tant l’Algérie ?
Sommes-nous un pays occupé ? C’est la
«gouvernance» de la vengeance.
S. T.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8
RÉGION EST
TRAVAUX D’EXTENSION DU PONT SALAH BEY À CONSTANTINE
EXAMEN DU BAC À BISKRA
Un glissement de terrain
pose de sérieux problèmes A
● Des difficultés techniques sont survenues sur la partie nord de l’ouvrage, ce qui risque
de retarder la livraison de certains tronçons.
PHOTO: D. R.
U
n glissement de terrain,
localisé sur le tronçon
situé entre la cité Les
Castors et le chantier de la trémie de Ziadia, pose de sérieux
problèmes à l’entreprise brésilienne Andrade Gutierrez, chargée des travaux d’extension du
pont Salah Bey. Des problèmes
qui ont eu des conséquences sur
l’avancement des travaux, ce qui
a d’ailleurs retardé l’ouverture
de certaines parties. Une situation qui a été exposée mardi au
ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, lors de sa visite
à Constantine. «Des problèmes
techniques et un glissement de
terrain sont survenus au niveau
de la partie nord du pont. Mais
nous avons établi une étude à ce
sujet afin de les régler», a déclaré
le ministre, sans donner plus de
détails. Le problème surgi semble
affecter une partie du site de la
5e Région militaire. D’ailleurs,
Abdelkader Ouali, qui ne voulait
pas que ces détails soient expo-
Après l’inauguration du viaduc, un problème d’eaux souterraines a été
également soulevé
sés en présence de la presse, a
invité les responsables brésiliens
à une réunion au cabinet du wali.
S’agit-il vraiment d’une situation
critique ? Y aura-t-il des négociations avec les Brésiliens pour
engager de nouveaux travaux ?
Les questions demeurent encore
posées. Toujours est-il que le
ministre a instruit fermement
les Brésiliens de mettre fin à ces
anomalies qui se posent toujours
et font durer les travaux sur ces
chantiers. «S’ils sont incapables
SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION DE GAZ ET
D’ÉLECTRICITÉ DE CONSTANTINE
La chasse aux mauvais payeurs
a commencé
D
ans un communiqué de la société de distribution de l’électricité et du gaz de l’est
(SDE) parvenu hier à notre rédaction celle-ci
souligne avoir entamé le 14 mai du mois en
cours une campagne de coupures de gaz et
d’électricité pour ses clients qui ne se sont
toujours pas acquittés de leurs redevances de
gaz et d’électricité contractées auprès de ses
agences de la Nouvelle ville Ali Mendjeli,
Aïn S’mara, El Khroub et Didouche Mourad.
Cette campagne, peut-on lire dans le même
communique, durera jusqu’au recouvrement
de toutes ses créances qui s’élèvent à près de
59 milliards de centimes rien que pour Ali
Mendjeli. L’opération en cours ciblera également 11 mairies à travers la wilaya, précise-ton dans le communiqué, après que toutes les
tentatives engagées par la direction de la SDE
pour un règlement à l’amiable du contentieux
avec ces les responsables de ces APC aient
échoué. La cellule de communication de la
SDE souligne que les dettes contractées par
ces communes auprès de ses services sont de
l’ordre de 11 milliards de centimes, dont 4
milliards de centimes de factures non payées
par l’APC d’ El Khroub à elle seule. La SDE
soutient d’autre part que la campagne actuelle
ciblera également les citoyens ayant procédé
à des branchements illicites sur son réseau
électrique, un acte qui s’apparente à de la
piraterie et dont nombre de cas ont été signalés
notamment à Ali Mendjeli. Les coupables ont
été poursuivis en justice selon la SDE. Celleci indique par ailleurs que la campagne de
coupures en cours se poursuivra même durant
le mois de Ramadhan.
F. Raoui
de le faire (c’est-à-dire les Brésiliens), le ministère va dégager
d’autres moyens pour régler ces
problèmes», s’est-il adressé au
directeur des travaux publics de
la wilaya (DTP) Salim Zahnit.
D’autre part, Abdelkader Ouali a
instruit le DTP d’ouvrir une voie
de circulation pour les automobilistes, avant la trémie de Ziadia,
sur le côté nord du pont en attendant l’achèvement des travaux.
Notons qu’une étude de réalisation d’une galerie de drainage a
été établie depuis le mois du janvier dernier, avec un budget de 16
milliards de centimes pour stabiliser le sol autour des ponts Salah
Bey et Sidi Rached. A ce jour, on
n’en parle plus. Cette galerie sera
réalisée prochainement sur toute
la zone située en bas du talus pour
drainer les eaux souterraines. La
même entreprise brésilienne a
été proposée avant pour prendre
ce projet, mais après la visite du
ministre rien n’a été dit.
Yousra S.
OUM EL BOUAGHI
DIX-SEPT HECTARES DE
CÉRÉALES PARTIS
EN FUMÉE
Deux incendies se sont déclarés presque
simultanément mercredi dernier : le
premier s’est produit dans la commune
de Berriche au niveau de l’exploitation
agricole Souinia et le second dans la
ferme Bouhali Hamdane dans la
commune d’Aïn Fakroun . Les deux
sinistres ont ravagé environ 17 hectares,
entre blé dur et orge. L’intervention de la
Protection civile en présence de la
gendarmerie nationale a permis de
circonscrire les deux incendies qui
auraient pu s’étendre aux champs
voisins au regard de la forte chaleur de
ces derniers jours. Il reste à déterminer
si les deux incendies sont l’effet de la
chaleur ou provoqué délibérément par
des criminels. L’enquête diligentée par
les gendarmes déterminera les causes
exactes des deux sinistres.
L. Baâziz
EL EULMA (SÉTIF)
et du caoutchouc pour colmater les
fuites ne sont pas la solution pour
mettre fin à leur cauchemar qui
perdure depuis plus de deux mois.
Face à ce problème, les résidants,
notamment ceux habitant les étages
supérieurs, sont obligés de recourir
à l’approvisionnement par camionciterne à 1200 DA la citerne. Les
habitants affirment qu’ils se sont
plaints à plusieurs reprises aux services de l’ADE, dont la réponse à
«géométrie variable» n’est pas près
de régler ce problème. En attendant,
l’eau potable continue de prendre le
chemin des caniveaux au grand dam
des habitants, qui demandent l’intervention des autorités pour mettre un terme à ce gaspillage et surtout
à la nonchalance des responsables de l’ADE.
L. Bourdim
DESSIN : SOUHAYLA
L
De l’eau potable coule dans les égouts
e bricolage et l’improvisation
impromptus des services de
l’Algérienne des eaux de la commune d’El Eulma n’arrêtent pas
d’étonner, à telle enseigne qu’ils deviennent coutumiers et commencent
déjà à susciter la colère des résidants de la cité des 400 Logements.
Pour cause et pour la énième fois,
d’importantes quantités d’eau vont
directement dans les égouts, privant ainsi le citoyen de ce précieux
liquide, notamment en cette période
de chaleur. Une situation qui se
renouvelle un jour sur deux, selon
les habitants. Les dégâts causés au
réseau par les différents travaux sur
la chaussée en sont la cause. Les habitants soutiennent que les interventions intempestives, avec des moyens rudimentaires, morceaux de bois
Bonne nouvelle
pour les 3 candidats
non-voyants
près des mois d’attente et de désarroi, les 3
candidats au bac non-voyants ont appris, jeudi
dernier, avec joie et satisfaction que le ministère
de l’Education nationale avait transmis une instruction
à la direction de l’éducation de Biskra afin que leur soit
affecté, en vertu d’une dérogation, chacun un professeur
de langue espagnole, qui les accompagnera sous la
surveillance d’un observateur durant le déroulement de
cette épreuve. Inscrits en filière Littérature et langues
étrangères, ceux-ci se plaignaient (El Watan du jeudi
26 mai 2016) d’être doublement pénalisés par la cécité
et par l’absence d’un scripteur pendant l’épreuve de
langue espagnole, lequel scripteur est chargé de lire
le sujet et de retranscrire fidèlement leurs réponses.
Bloqués par le règlement stipulant que cet accompagnateur ne peut être un professeur de langue espagnole
du secteur de l’éducation mais un enseignant de tout
autre matière maîtrisant assez cette langue pour pouvoir
assister les non-voyants, les responsables de l’Office
des examens et concours de Batna, la direction de l’éducation et l’Association des parents d’élèves avaient
vainement fait des mains et des pieds pour trouver un
enseignant répondant à ce profil. Cette correspondance
du ministère de l’Education, lequel a été avisé en
novembre 2015, vient décrisper une situation gênante
pour la tutelle et mettre du baume au cœur de ces candidats aux besoins spécifiques et dont le moral est enfin
au beau fixe pour aborder sereinement l’examen du bac
qu’ils espèrent vivement décrocher.
Hafedh Moussaoui
VENTE DE LA VIGNETTE AUTO
À SOUK AHRAS
Rush sur les services
des impôts
L
e Centre de proximité des impôts (CPI) était submergé
par les centaines de contribuables venus s’acquitter de
la vignette auto avant l’expiration de la date butoir, fixée
par la direction générale. Des dizaines ont dû renoncer
à accomplir ce devoir à cause de la chaîne interminable
et de l’indisponibilité de certaines vignettes, telles que
celles de 3000 DA et 500 DA. Visiblement gênés par cette
situation qui ne dépend pas de la recette chargée de mener
cette opération, les préposés aux guichets ont vécu, mercredi, le calvaire à cause des bousculades entre usagers,
l’incompréhension de certains parmi eux, mais surtout à
cause d’une tutelle en rupture avec les besoins des wilayas.
C’est, d’ailleurs, l’un des griefs retenus par les grévistes
du secteur qui viennent d’observer un débrayage national.
«Pourquoi doit-on attendre la dernière semaine pour nous
permettre de nous acquitter de cette redevance ?», s’est
demandé à juste titre un citoyen, qui s’était vainement présenté quelques jours auparavant pour le paiement de ladite
vignette. Les responsables centraux s’arrangent du mieux
qu’ils peuvent pour renvoyer cette opération à la dernière
semaine du mois de mai, croit-on du côté des préposés aux
guichets. Algérie Poste, un partenaire sollicité pour alléger
l’affluence au niveau des guichets du CPI, n’a pas réussi à
s’affirmer comme tel. Et dire que le pays a besoin de diversifier ses recettes hors hydrocarbures.
A. Djafri
Plus de 9000 employés
de l’éduction privés
d’assurance
D
epuis des mois, les travailleurs de l’éducation
prennent à leur charge les frais de soins sans pouvoir
bénéficier des avantages de la carte chifa, à l’instar des
autres secteurs. Selon des cadres de la Caisse nationale d’assurance sociale (CNAS), les gestionnaires de
la direction de l’éducation de la wilaya de Souk Ahras
refusent de s’acquitter de leurs cotisations dans les délais
fixés par l’agence de Souk Ahras, et ce, conformément
à une correspondance officielle émanant de la direction
générale de la CNAS. «Une première date butoir fixée au
31 décembre de l’année écoulée et un deuxième délai de
grâce, n’ont pas réussi à dissuader les responsables du
secteur de l’éducation qui figurent, doit-on le souligner,
sur la liste des mauvais payeurs», déclaré un gestionnaire
de la CNAS.
A. D.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8
KABYLIE INFO
AÏN EL HAMMAM
OUAGUENOUN
TENSION SUR LE LAIT
EN SACHET
Grogne dans les
polycliniques
L
● Les structures de santé de huit communes relevant des daïras de Tigzirt, Makouda
et Ouaguenoun sont touchées par un mouvement de protestation du
personnel médical et paramédical.
PHOTO : EL WATAN
L
e personnel de l’établissement public de santé
de proximité (EPSP) de
Ouaguenoun, qui regroupe
les structures de santé de
huit communes des daïras de
Tigzirt, Makouda et Ouaguenoun, a observé, du 27 avril
jusqu’au 20 mai, une grève
cyclique de deux jours par
semaine. Ce débrayage a été
enclenché à l’appel de la section syndicale de l’UGTA.
Les protestataires qui ont
également observé, il y a
dix jours, un sit-in devant la
direction de l’EPSP, exigent,
à travers leur mouvement
de protestation, la satisfaction des revendications liées,
notamment, à l’amélioration
des conditions de travail, la
mise à jour des carrières des
travailleurs (notamment les
retraités) et l’intégration des
sages-femmes à la catégorie
12 ainsi que le classement
dans les postes supérieurs de
cadres de la santé et coordinateurs.
Les grévistes exigent également, entre autres, les avancements de l’année 2011
jusqu’à 2015. Ils ont décidé
de suspendre leur débrayage
lors d’une assemblée générale
qui reste, selon eux, toujours
ouverte pour décider d’autres
actions à entreprendre si leurs
doléances ne sont pas sérieusement prises en charge.
«Nous demandons les rappels
Le qualité des soins dans les structures de proximité ne s’améliore pas
d’application du 87 bis de la
catégorie 1 à 10. Les classements ont été effectués sans
versement d’indemnités»,
précise un représentant de la
section syndicale qui ajoute
que même les indemnités de
garde n’ont pas été perçues
par les concernés depuis une
année, et ce, nous a-t-il souligné, en raison d’un déficit
budgétaire.
Par ailleurs, dans une lettre
adressée au ministre de la
Santé, de la Population et de
la Réforme hospitalière, les
protestataires rappellent que
la section syndicale locale
de l’UGTA a déjà saisi la
direction du secteur concerné au niveau de la wilaya
BORDJ MÉNAÏEL
(BOUMERDÈS)
Les souscripteurs
au LSP réclament
leur argent
Les souscripteurs au programme des 380
logements LSP à Bordj Ménaïel, dans la wilaya de
Boumerdès, crient à l’arnaque. Les travaux de la
majeure partie du projet n’ont pas encore
démarré, et ce, depuis 2 ans. Devant cet état de
fait, 250 souscripteurs réclament avec insistance
le recouvrement immédiat de l’apport initial
estimé à 70 millions de centimes qu’ils ont versé.
«Malgré nos multiples dénonciations du statu
quo, les choses n’ont pas évolué d’un iota. Une
commission ministérielle a été dépêchée sur les
sites qui devaient accueillir ces logements,
malheureusement, cela n’a donné aucun
résultat», déplorent les souscripteurs lésés. Sur
le terrain, seuls 130 logements ont été réalisés.
Dans sa totalité, le projet avait un délai de
réalisation de 18 mois. Mis à part le recouvrement
de leur argent auprès du promoteur immobilier
chargé du projet, les souscripteurs réclament la
désignation d’une autre entreprise pour relancer
les travaux dudit programme. De leur côté, les
autorités locales ont promis aux souscripteurs de
poursuivre le promoteur en justice en cas de nonHocine Amrouni
remboursement.
de Tizi Ouzou pour «lancer une enquête administrative et indépendante sur le
fonctionnement de l’EPSP
de Ouaguenoun, d’établir un
audit des finances sur la gestion de cet établissement et
de régler toutes les situations
financières, en attente depuis
2011, au profit des travailleurs».
Les rédacteurs de la missive
demandent aussi l’installation
«d’un conseil médical représentatif qui servira de liaison
verticale avec l’administration et horizontale entre les
différents services de l’EPSP.
Après moult réunions avec
nos différents partenaires et
acteurs de la santé dans la
wilaya de Tizi Ouzou, nous
avons décidé d’enclencher
un mouvement de protestation pour nous élever contre
le climat de pourrissement
dans lequel se morfond notre
secteur, une situation qui a
grandement affecté notre établissement et qui a eu des répercussions sur l’efficacité des
services médicaux et paramédicaux», ajoutent-ils.
Notons qu’un service minimum est assuré durant la
période de grève cyclique qui
se poursuit toujours au niveau
des différentes structures
de santé relevant de l’EPSP
de Ouaguenoun.
Hafid Azzouzi
OUACIFS
Les citoyens interpellent
le ministre de la Santé
U
n collectif de citoyens de la
daïra de Ouacifs, au sud de la
wilaya de Tizi Ouzou, a décidé de
saisir par écrit le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière afin
d’œuvrer pour rouvrir les unités de
soins de l’EPSP de la localité.
En effet, dans une requête qui lui est
adressée, dont une copie nous a été
remise, les signataires interpellent
le premier responsable national
du secteur de la santé publique à
intervenir pour mettre un terme à
la paralysie des structures de santé
touchées par des grèves cycliques.
Les citoyens déclarent : «Loin de
toute ingérence dans ce conflit,
nous dénonçons et condamnons
cette situation qui porte préjudice à
la population locale qui vit un calvaire quotidien à cause de la crise
dans le secteur.»
Les rédacteurs de la déclaration
rappellent : «Aux quatre coins du
pays, la population profite de la
proximité des soins, mais à Ouacifs,
les malades chroniques, les bébés,
les personnes âgées, notamment les
démunis, sont abandonnés à leur
triste sort.» Les rédacteurs interpellent le ministre pour «user de
son autorité et prendre les mesures
adéquates afin de mettre un terme
a cette punition collective infligée
aux citoyens».
Rappelons que l’EPSP, regroupant
une quarantaine d’unités de soins
et 8 polycliniques à travers trois
daïras (Ouacifs, Ath Yenni et Ouadhias), vit une situation inédite, faite
de grèves et de rassemblements
depuis 6 mois. L’affaire remonte au
mois de septembre dernier, lorsque
l’ex-directeur avait découvert à la
polyclinique des Ouadhias un lot
de médicaments non inventoriés.
Les décisions prises par le directeur
(suspension des deux responsables
de la polyclinique et une plainte
déposée auprès des services de
sécurité) ont divisé le personnel.
Les grèves et les protestations se
sont multipliées et même le personnel non syndiqué a rejoint le
rang des grévistes.
Hocine Aït Iddir
e problème de l’indisponibilité du lait en sachet ne
cesse de jouer avec les nerfs des consommateurs de Aïn
El Hammam, à 50 km de Tizi Ouzou. La population
renoue avec la psychose des pénuries qui reviennent périodiquement, particulièrement en période de carême. Au niveau
des points de vente, personne ne peut nous renseigner sur la
fréquence des arrivages que guettent les clients à l’affût. Les
bacs, désespérément vides, sont entassés sur le trottoir «en
attendant que le camion livreur passe les prendre». Un grand
magasin, habituellement bien fourni, n’est approvisionné
que tous les deux jours, et ce, en quantités réduites, nous dit,
en aparté, un employé. «L’arrivage est vite pris d’assaut par
les présents qui vident les bacs, ne laissant que des sachets
éventrés aux derniers arrivés. La même situation se répétera
deux jours plus tard, avec les mêmes clients qui reviendront
acheter le maximum de sachets que les vendeurs consentiront à leur céder», ajoute notre interlocuteur qui dit comprendre ces pauvres gens qui se constituent dès maintenant
des réserves pour le mois de Ramadhan.
D’interminables chaînes se forment devant les points de
vente de ce produit, prisé surtout par les petites et moyennes
bourses qui, comme le dit un citoyen, «ne peuvent se permettre le lait en poudre, hors de prix». «C’est surtout parce
que les enfants ne peuvent pas se passer de lait que je viens
faire la chaîne, sinon, les adultes prendront du thé», nous
confie un sexagénaire qui monte en ville matin et soir malgré
les trois kilomètres qu’il parcourt à pied. Nous observons
la même carence chaque année à l’approche du mois de
Ramadhan et en temps de neige. Le lait de vache cédé à
50 DA le litre, est curieusement disponible en grande quantité. Comme à chaque pénurie, les vieux réflexes reviennent.
En position «de force», les commerçants favorisent leurs
clients habituels en leur mettant de côté quelques sachets.
Ils se justifient en disant : «Ce sont eux qui m’achètent les
autres produits, pendant toute l’année. Je ne peux pas les
mettre sur le même pied d’égalité que les clients de passage.» Même si l’approvisionnement semble plus important
ces derniers jours, les consommateurs ne baissent pas de
vigilance pour autant. Ils remplissent leurs congélateurs à
nouveau, en prévision du mois sacré. Ce qui ne contribue pas
à normaliser la situation.
Nacer Benzekri
IFERHOUNÈNE
DES VILLAGES
«HORS CHAMP»
es habitants de plusieurs villages relevant de la
D
daïra d’Iferhounène, à 60 km au sud de Tizi Ouzou, se
plaignent des difficultés qu’ils éprouvent à utiliser leurs
téléphones mobiles. «On reçoit difficilement les communications téléphoniques, quant à l’internet, mieux vaut ne pas en
parler», nous dit un habitant de Tirourda qui cite également
le village voisin de Aït Atsou dont les résidants ne sont pas
mieux lotis en la matière. «Aucun des trois opérateurs de
téléphonie mobile ne semble préoccupé par notre cas», insiste Anter, un membre actif du comité de village de Tirourda
qui utilise souvent le téléphone pour son travail. Une bonne
partie de la route de montagne qui mène à Tirourda et au col
du même nom est complètement «hors champ». «On ne peut
même pas appeler les secours en cas d’accident grave»,
signale un chauffeur routier.
Une enseignante, habitant à l’école située sur les hauteurs du
village de Tirourda, nous dit que ce n’est qu’en montant sur
la terrasse de sa maison qu’elle arrive à obtenir une barre du
réseau.
Anter nous fait remarquer que la fibre optique est arrivée à
Iferhounene. Notons que cette partie de la montagne est restée longtemps sans télévision avant que l’ENTV installe un
relais à proximité du village. L’espoir des villageois est que
les opérateurs de téléphonie mobile fassent de même.
N. Benzekri
El Watan
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El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8
RÉGION OUEST
MAGHNIA
TIARET
Incendie à la cité
universitaire
Le cancer inquiète
● Depuis janvier dernier, 115 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues,
ont été enregistrés à Maghnia.
A
u moins une vingtaine d’étudiantes ont été secourues, après avoir
été asphyxiées ou choquées, et deux agents de sécurité légèrement
blessés, suite à un gigantesque incendie qui s’est déclaré, mardi
dernier, aux environs de 11h30, à la cité Assia Kébir, relevant de l’université
Abderrahmane Ibn Khaldoun, selon le chargé de la communication de
la Protection civile. L’incendie, qui s’est déclenché dans une chambre du
pavillon B du fait de la présence d’un appareil électrique n’a été maîtrisé
qu’après l’intervention d’une unité de la Protection civile.
La fumée qui se dégageait des lieux a créé une grande panique parmi les
étudiantes. Une étudiante a d’ailleurs craqué et sauté de sa fenêtre, ce qui
lui a engendré des fractures aux pieds. A vrai dire, les responsables des
cités, ainsi que la direction des œuvres universitaires ont, depuis longtemps,
interdit ce genre d’appareils, générateurs de beaucoup d’accidents
similaires par le passé.
A. F.
MOSTAGANEM
PHOTO : DR
Beaucoup de jeunes fuient
les métiers du bâtiment
L
a journée d’étude sur le cancer,
organisée mardi dernier à l’hôtel
El Izza par l’association Bessma,
a permis de lever le voile sur des
maladies chroniques, tel le cancer, dont
on parle souvent à mi-voix, par pudeur.
Amine Charef, médecin et président de
l’association, a tenu, d’abord, à réfuter
l’information selon laquelle la ville de
Maghnia compterait plus de cancéreux
à l’échelle de la wilaya : «Maghnia a ses
cancéreux, certes, mais elle ne s’illustre
pas par rapport aux autres communes
de la wilaya. Sauf que, depuis janvier
dernier, on compte 115 nouveaux cas,
toutes localisations confondues.» Selon
notre interlocuteur, les localisations
dépistées sont celles du sein, du côlon
et de la prostate. Des cancers en nette
augmentation. Les causes, en général,
sont la négligence et la pudeur, pour
ce qui est de la prostate. Pour ces
raisons, les patients évitent de se faire
dépister en ayant recours aux analyses
médicales. La maladie, de façon
générale, considérée souvent comme
une fatalité, est curable si elle est
détectée à ses débuts. «La négligence
fait parfois que le malade est atteint
par un cancer depuis 10 ans, mais il
ne va voir un médecin que lorsqu’il
ressent une douleur ou perçoit des
symptômes. C’est un véritable gâchis.
Ce qui explique que les malades que
nous accueillons soient déjà atteints,
alors qu’ils auraient pu être soignés
au début s’ils avaient eu le réflexe et
la présence d’esprit d’aller voir un
médecin dès un soupçon ressenti».
Moulay Boudkhil, psychologue, a
abordé dans son intervention, la prise
en charge psychologique des malades
et des proches. «Nous répondons au
questionnement fréquent des patients
en fin de traitement, du genre ‘‘qu’est-ce
qui va se passer après’’ (suivi médical,
reprise des activités, retour au travail).
Nous expliquons l’impact du diagnostic
pour le patient, les symptômes posttraitement, la diminution des activités
relationnelles et l’estime de soi, enfin,
nous accompagnons le patient et les
parents avant le déclenchement de
la maladie quand on le sait, pendant
et après». Maghnia compte plus de
1000 cancéreux toutes localisations
confondues.
C. Berriah
BÉCHAR
R
encontré, mardi dernier, lors du Salon de l’emploi organisé à
l’université (ex-ITA) de Mostaganem, le directeur de l’ANEM de
Mostaganem, Dahou Mohamed, a reconnu que bon nombre d’entreprises de
sous-traitance violent les lois du travail et exploitent les jeunes. Elles violent
la loi 04-19 qui impose à toutes les entreprises de recruter leur personnel
par le biais de l’ANEM, l’Agence publique chargée du placement des
travailleurs. «Ces sous-traitants nous causent beaucoup de problèmes», a
expliqué ce responsable. La loi sur le contrôle de l’emploi indique que tout
recrutement non transmis à l’agence sera puni d’une lourde amende par
poste vacant. Par ailleurs, un autre phénomène a pris de l’ampleur dans la
wilaya. Il s’agit de jeunes peu qualifiés qui fuient les métiers de maçon et
ferrailleur et ils sont très nombreux, déplore le directeur. Sans ces ouvriers,
les chantiers n’avancent pas. Des promoteurs immobiliers cherchent
désespérément ces ouvriers, devenus des «perles rares» au moment où l’Etat
débloque des sommes faramineuses pour leur formation. «Ces jeunes qui
fuient ces petits métiers les considèrent comme dévalorisants». Ils refusent
aussi de travailler dans le secteur agricole, qu’ils jugent pénible, comme le
BTPH, nous explique M. Dahou. Par ailleurs, pour la période s’étalant du 1er
janvier au 30 avril 2016, 1 700 recrutements ont été effectués par l’ANEM
dans le cadre du marché classique de l’emploi, à savoir CDI (contrat à durée
indéterminée) et les CDD (contrat à durée déterminée). Aussi, dans le cadre
des contrats de travail aidé (CTA), 500 emplois ont été créés pour la même
période. L’ANEM lancera prochainement un plan d’activité pour encourager
le tourisme, l’agriculture, l’apiculture et la pêche dans le but d’aider les
jeunes à s’assurer dans une grande proportion un emploi.
H. L.
Portes ouvertes sur la
microentreprise
Tentative de détournement du jardin public
de sa vocation
C
A
l’état d’abandon depuis les fortes intempéries d’octobre
2008 qui l’ont totalement dévasté, le jardin public
longeant les rives de l’oued de Béchar, qui constitue
l’unique espace de détente pour les familles à l’intérieur
duquel se trouvait aussi toute une variété d’animaux qui
faisait la joie des enfants, mais complètement disparus,
fait l’objet d’une tentative de détournement de sa vocation
initiale. L’endroit s’était transformé après sa dévastation
en un refuge pour les marginaux, obligeant les services
de la municipalité à réagir pour entamer des travaux de
rénovation. Néanmoins, devant l’indisponibilité des crédits
à engager pour une telle opération estimée à 20 milliards
de cts, selon une source communale, la municipalité n’avait
d’autre alternative que de céder par délibération, il y a
deux ans, cet espace de repos à la direction de la jeunesse
et des sports, avec toutefois la condition de n’introduire
aucun changement, aucune innovation et de maintenir
le jardin à son état initial. Quelques mois plus tard, le
plan de rénovation soumis à l’APC par la DJS présentait
des changements majeurs, notamment l’installation, à
l’intérieur de l’espace de détente, de campings. L’APC a
rejeté ce plan, recommandant à l’institution de la jeunesse
de se conformer scrupuleusement aux conditions convenues
lors de l’adoption de la délibération portant cession. Face
aux lenteurs bureaucratiques qui caractérisent plusieurs
organismes publics, les familles n’auront d’autre choix,
pour cette année encore, que de patienter, car la rénovation
n’est pas pour demain alors que les grandes chaleurs sont au
rendez-vous, accompagnées du jeûne qui débute dans moins
de deux semaines.
M. Nadjah
Les cultures sous serre menacées
par la sécheresse
Q
populations de cette région, dont celles
du littoral est de la wilaya de Chlef.
Cependant, cette décision a eu des
répercussions négatives sur l’irrigation
de ces exploitations, obligeant les
fellahs concernés à se débrouiller pour
trouver une solution à ce problème.
D’où le recours tous azimuts à la
réalisation de forages pour ceux qui
SIDI BEL ABBÈS
19 quintaux de kif saisis
CHLEF
uelque 500 chambres de cultures
sous serres longeant l’oued
Damous, à la limite des wilayas
de Chlef et de Tipasa, souffrent du
manque d’eau, après l’arrêt des lâchers
du nouveau barrage de Kef Eddir.
L’opération a été décidée, dit-on, afin
de permettre le remplissage de cet
ouvrage, qui doit approvisionner les
’est dans la grande bibliothèque de l’université de Mostaganem
que la direction de l’emploi a organisé des portes ouvertes, du
19 au 22 mai, sous le thème «La microentreprise est un moyen de
diversification de l’économie nationale». Cet événement, qui coïncide avec
la commémoration du 60e anniversaire de la Journée nationale de l’étudiant
est destiné exclusivement aux jeunes issus de l’université et de la formation
professionnelle pour faciliter leur intégration dans le circuit économique.
A cet effet, l’Etat tente de répandre cette stratégie par le biais des divers
dispositifs (Ansej, CNAC, Anem), d’autres partenaires sociaux pour
accompagner les jeunes promoteurs à la création de la microentreprise et 5
banques publiques pour financer leur projet. A noter que ces journées ont
été animées par 37 microentreprises, dont 27 financées par l’Ansej et 10 par
la CNAC, à travers des ateliers, des expositions, des sessions de formation
destinées aux jeunes porteurs de projets.
Salim Skander
en ont les moyens. En conséquence,
les agriculteurs touchés interpellent
les autorités centrales et locales pour
rétablir les lâchers d’eau selon une
programmation bien définie. Il est à
signaler que les zones de plasticulture
de Beni Haoua constituent les
principaux pourvoyeurs de la wilaya
en légumes primeurs.
A.Yechkour
D
ix-neuf quintaux de kif traité ont été saisis, mardi, à Sidi Bel Abbès,
par la Gendarmerie nationale, a-t-on appris, mercredi dernier,
de source sécuritaire. La drogue a été découverte à bord d’un semiremorque à la périphérie de la ville. Quatre individus ont été interpellés à
la suite de l’interception du camion et d’un véhicule léger utilisé par les
narcotrafiquants pour convoyer la drogue. La marchandise prohibée, en
provenance de la frontière algéro-marocaine, était destinée à être écoulée
sur le territoire national, précise la même source.
M. Abdelkrim
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El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8
RÉGION SUD
PARTICIPATION DE LA RÉGION DE L’AHAGGAR À LA GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE
La réponse des historiens
E
n passant en revue la proclamation du 1er
Novembre 1954, le conférencier a, comme
pour répondre aux semeurs de doute et de
croyances superstitieuses, tenu à rappeler que «la
population de l’Ahaggar a répondu à l’appel de
la Révolution et s’est activement mobilisée pour
renforcer le front sud de l’Armée de libération
nationale face au joug colonial».
TIN HINAN
Lors de cette journée, initiée conjointement par
l’Organisation de la famille révolutionnaire de
Tamanrasset et l’Association culturelle et sociale
PHOTO : D. R.
● Le rôle décisif joué par la
région de l’Ahaggar durant la
guerre de Libération nationale a
été mis en relief, mercredi, par
l’historien Lahcen Mohamed
Zeghidi, lors d’une conférence
animée à l’occasion de la journée
d’études organisée à la Maison
de la culture de Tamanrasset.
pour la dynamisation de la société civile, l’orateur a,
devant une assistance composée de moudjahidine,
de notables et des autorités civiles et militaires,
mis en exergue le rôle prépondérant assumé par les
descendants de Tin Hinan dans la préservation de
l’unité nationale à travers les positions de la population locale, qui s’est dressée frontalement contre
l’occupant français et déjoué toutes les tentatives
visant la séparation du Sahara du reste du pays,
faisant ainsi de la région un espace géostratégique
de soutien à la glorieuse lutte de Libération nationale. Dans sa lecture analytique de la Déclaration
du 1er Novembre 1954, M. Zeghidi a estimé que
«ce document historique constitue un référent fort,
pour ce qu’il renferme comme conceptions et axes
de grande importance pour l’édification de la société algérienne et de ses composantes culturelles,
sociales et civilisationnelles».
SÉPARATISTES ?
«Les Occidentaux ont toujours couru derrière
l’Algérie, car ils savaient pertinemment que c’est
la porte de l’Afrique et que l’occupation de ce
continent ne sera possible qu’à travers la colonisation de l’Algérie ». De son côté, le représentant
de l’organisation de la famille révolutionnaire à
Tamanrasset, Edabir Mohammed, s’est offert une
tribune libre pour répondre à certaines personnes
animées par des idées séparatistes et qui osent, toute
honte bue, tenir des sornettes en s’attaquant aux
fervents nationalistes de cette région millénaire.
Le président de l’Association culturelle et sociale
pour la dynamisation de la société civile, Bensebgag
Mahmoud, a, pour sa part, fait une nouvelle lecture
de la Déclaration du 1er Novembre et livré une analyse adaptée aux attentes de la population de l’Algérie post-indépendance et d’une région qui se trouve
dans l’œil du cyclone, eu égard à la crise sécuritaire
qui prévaut dans les pays voisins.
Ravah Ighi
GHARDAÏA
L’EXAMEN DU BEM S’EST DÉROULÉ DANS DE TRÈS BONNES CONDITIONS
Q
uand bien même des appréhensions, dont certaines étaient à tout
le moins légitimes, avaient à un moment semé le doute, force est de constater et de reconnaître qu’après trois jours
de travail aux examens de passage au
cycle moyen, l’organisation et le déroulement des examens sur l’ensemble du
territoire de la wilaya de Ghardaïa ne
souffre d’aucune objection. Constat
sur la base duquel la direction de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa n’a
pas caché sa satisfaction quant au bon
déroulement des épreuves. Il est vrai
que d’importants moyens, humains et
matériels, ont été mobilisés à cet effet.
ACCUEIL
Les élèves ont été, partout, accueillis
avec des friandises et de l’eau fraîche
en ces journées caniculaires, où le
mercure flirte avec les 40° C. Le personnel d’encadrement était aux petits
soins avec les candidats afin de les
mettre dans les meilleures dispositions
possibles. Ils étaient, pour rappel, pas
moins de 7775 candidats, dont 3320
filles, répartis sur 30 centres d’examen.
36 d’entre eux ont concouru en candidats libres, dont 13 détenus pour lesquels un centre d’examen a été ouvert
dans l’enceinte même de la prison de
Chaâbet Ennichène. Pas moins de 1480
personnes ont été réquisitionnées pour
l’encadrement, alors que la correction
se fera à Ghardaïa, au CEM de Sidi
Abbaz, par 480 correcteurs désignés,
bien à l’avance, pour cette tâche. «Tout
s’est parfaitement bien déroulé aux
quatre coins de la wilaya. Aucun incident n’a été signalé. Les élèves ont été
très bien reçus. Toutes les conditions
étaient réunies pour cela», soulignent
avec bonheur les responsables de la
direction de l’éducation de la wilaya de
Ghardaïa. S’agissant des sujets qui leur
ont été soumis, les écoliers étaient unanimes à les qualifier d’«abordables».
«Les questions étaient faciles. Nous
les avons déjà traitées dans les cours.
Nous espérons la réussite pour tous
les élèves», répond-on invariablement
à ce propos. Selon le calendrier des
épreuves, les candidats ont planché
pendant trois jours sur neuf matières,
outre la langue amazighe. Le premier
jour, en matinée, les candidats ont
passé les épreuves de langue arabe,
suivies de celles des sciences physiques
et de technologie. En séance d’aprèsmidi, ils ont subi les épreuves d’éducation islamique et d’éducation civique.
Les épreuves de mathématiques et
d’anglais ont été programmées pour
le deuxième jour, mercredi matin,
tandis que les examens d’histoire et
de géographie ont eu lieu dans l’aprèsmidi. Le jeudi, troisième et dernier
jour, les candidats ont passé, le matin,
les épreuves de français et de sciences
naturelles. Les candidats concernés par
la langue amazighe ont, quant à eux,
subi l’épreuve dans l’après-midi. La
correction des épreuves commencera
quatre jours après la fin de l’examen
et les résultats seront annoncés en juin.
Sont admis d’office en première année
secondaire les candidats ayant obtenu
une note supérieure ou égale à 10/20
au BEM. Pour ceux qui auront obtenu
moins de 10/20 au BEM, leur note
d’admission au lycée sera la moyenne
annuelle de la quatrième année et celle
obtenue au BEM divisée par deux.
SÉRÉNITÉ
Des dispositions particulières pour assurer le transport et la restauration aussi
bien des candidats que du personnel
d’encadrement des centres d’examen
ont été prises pour la bonne marche de
l’opération. Sur le plan de la sécurité et
de la santé, des centaines d’éléments de
la sûreté de wilaya, de la gendarmerie,
de la Protection civile et de médecins
ont été mobilisés et déployés dans tous
les centres d’examen pour assurer une
réussite totale à l’organisation et au
suivi de ces épreuves.
Les chefs de centre d’examen ont
également souligné le climat serein qui
a caractérisé cette première journée.
La restauration a été assurée, comme
promis, au niveau de tous les établissements. Les autorités locales, surtout
dans les régions éloignées, se sont aussi
démenées pour assurer le transport.
La présence des services de sécurité et
des éléments de la Protection civile a
été remarquée sur tous les sites retenus.
Que ce soit au chef-lieu de wilaya ou à
la périphérie immédiate, dans la vallée
du M’Zab, les encadreurs ont témoigné
de la bonne conduite des examens et
confirment ainsi la bonne ambiance
qui les a entourés.
K. Djamel
UNE KÂABA VIRTUELLE POUR LES PÈLERINS
E
n marge de la tenue, la semaine dernière à Ghardaïa, du 1er Colloque national sur l’enseignement
coranique, lors duquel les participants, outre d’avoir
unanimement recommandé l’unification des programmes d’enseignement coranique et l’encouragement à la multiplication des écoles coraniques privées
et publiques dans les zones frontalières du sud du
pays dans le but d’asseoir une éducation aux valeurs
de l’islam tolérant qui prônent la modération, ont
appelé à la création d’un conseil national de l’enseignement coranique pour promouvoir la formation et
la qualification des enseignants de la Parole divine.
L’Office national du Hadj et de la Omra (ONHO) a
procédé, pour la première fois à la formation et l’initiation aux pratiques du rituel du Hadj des pèlerins
algériens désirant accomplir le rituel du Hadj, et ce,
plus de trois mois avant de se rendre aux Lieux Saints
de l’islam.
MAQUETTE
Faisant les choses en grand et toutes proportions
gardées, une maquette de la Kaâba Echarifa et des
répliques miniaturisées des Lieux Saints ont été
montées par l’Office national du Hadj et de la Omra
(ONHO) à l’intérieur de l’immense Palais des expositions de Bouhraoua, sur les hauteurs de la vieille
ville de Ghardaïa. Elle a ainsi organisé, et pour la
première fois, une caravane mobile de formation
destinée à initier les pèlerins à l’accomplissement des
rites et au déroulement des différentes étapes du Hadj.
C’est le directeur de l’Office national du Hadj et de la
Omra, Youcef Azzouza, qui a donné le coup d’envoi
de la caravane du Hadj destinée à initier les pèlerins
à l’accomplissement des rites. Cette caravane, qui
sillonnera dans une première étape 14 wilayas, a
planté son chapiteau (au propre comme au figuré)
en premier dans la wilaya de Ghardaïa, avant de se
rendre à Ouargla et Tamanrasset. Selon le ministre des
Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa,
qui avait inspecté des répliques miniaturisées des
Lieux Saints élaborées à cette fin, elle sera généralisée à partir de l’année prochaine à tout le territoire
national. 60 agences de tourisme prendront en charge,
cette année, plus de 16 000 hadjis dans le cadre du
Hadj 2016 : «16 360 hadjis seront encadrés par des
agences de tourisme privées, soit plus de 60% des 28
700 pèlerins. Les agences de voyage remplaceront les
pèlerins dans toutes les opérations relatives au Hadj,
à commencer par le paiement du coût du pèlerinage
à la réception du passeport avec visa pour les Lieux
Saints.» Pour rappel, cette année la wilaya de Ghardaïa s’est vu réserver un quota de 398 pèlerins qui devront se rendre aux Lieux Saints de l’islam, ce qui est
vraiment infime par rapport aux milliers d’inscrits.
Pour rappel, le tirage au sort des candidats désirant
accomplir le cinquième pilier de l’islam a été effectué
au niveau des Assemblées populaires communales.
Cette opération s’est déroulée dans la transparence
totale et n’a fait l’objet d’aucune contestation.
VACCINATION
Par ailleurs, l’opération de vaccination des candidats
au Hadj de la wilaya de Ghardaïa, entamée le 17 avril,
a été clôturée le 10 mai. L’opération de vaccination
tout aussi importante pour les hadjis eux-mêmes,
qu’à leurs parents et proches à leur retour, permettra
ainsi d’éviter toute éventuelle épidémie, aux risques
patents. Cette vaccination a pour objectif essentiel de
lutter, et donc de préserver les candidats au voyage
pour effectuer le cinquième pilier de l’islam, contre
les épidémies traditionnelles (la diphtérie, le Corona
virus, la grippe saisonnière et le tétanos). Selon les
services de la direction de la santé, chaque hadji, pour
se faire vacciner devait être, au préalable, muni de
résultats d’analyses médicales, d’un téléthorax, d’une
photo d’identité et d’une copie de la carte d’identité
nationale.
A noter que le ministère de la Santé, en coordination avec le ministère des Affaires religieuses et des
Wakfs, a décidé de la prise d’autres mesures préventives comme par le passé, afin de préserver le contingent algérien contre toute contamination par le virus
Corona et autres épidémies. Par ailleurs, pour éviter
à l’avenir tout problème d’identification des ressortissants algériens gravement malades ou décédés,
comme cela s’est produit lors du Hadj 2015, suite aux
accidents tragiques qui ont eu lieu à La Mecque, décision a été prise de prélever des cheveux ou ongles sur
chaque hadji et les déposer dans la banque de données
de la mission algérienne du Hadj. Et ce, en plus des
divers moyens, comme les bracelets électroniques,
notamment, utilisés pour faciliter la reconnaissance
des ressortissants algériens aux Lieux Saints, et ce, en
sus des uniformes remis spécialement pour cette occasion afin d’éviter une éventuelle disparition. C’est
dire que rien n’a été laissé au hasard et que toutes les
mesures et dispositions idoines tendant à assurer une
sécurité sanitaire optimale à nos hadjis ont été prises.
K. D.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 9
I N T E R N AT I O N A L E
APRÈS L’ACCORD NUCLÉAIRE ENTRE L’IRAN ET LE GROUPE 5+1
Guerre des indemnités
entre Washington et Téhéran
● Entré en vigueur en janvier dernier, l’accord entre
l’Iran et le groupe 5+1, à savoir les Etats-Unis, France,
Royaume-Uni, Russie, Chine,
et Allemagne, conclu à Vienne le 14 juillet 2015, est loin
d’améliorer les relations entre Washington et Téhéran,
sachant que l’accord prévoit la levée partielle des
sanctions contre l’Iran qui en contrepartie abandonne
son programme nucléaire.
e 20 avril dernier, la Cour
suprême américaine a décidé de
saisir 2 milliards de dollars des
fonds iraniens gelés aux Etats-Unis.
Cet argent est réclamé par les familles
d’un millier de victimes américaines
d’attentats fomentés ou soutenus par
Téhéran, selon Washington. Entre
autres, les proches de 241 soldats
américains tués le 23 octobre 1983
dans deux attentats-suicide qui ont
frappé les contingents américain et
français de la Force multinationale
de sécurité à Beyrouth et les victimes
d’un attentat en 1996 contre les tours
de Khobar en Arabie Saoudite, qui
a tué 19 Américains. Cette décision
a été qualifiée, le lendemain par
le ministère des Affaires étrangères
iranien, de «vol». Le 17 mai, de son
côté, le Parlement iranien a voté
une loi obligeant le gouvernement à
réclamer des dommages aux EtatsUnis pour les «actions hostiles et les
crimes» commis contre l’Iran depuis
63 ans. «Le gouvernement a le devoir
de prendre les mesures nécessaires
pour
compenser les dommages
(matériels et moraux) causés par
les Etats-Unis» à l’Iran ou «à ses
ressortissants depuis 63 ans», est-il
relevé dans le texte. Il y est cité «les
dommages matériels ou moraux»
causés par les Etats-Unis depuis le
coup d’Etat contre le gouvernement
nationaliste de Mohammad
Mossadegh en 1953, dont ceux
commis durant la guerre Iran-Irak
(1980-1988), ceux provoqués par la
destruction de plateformes pétrolières
dans le Golfe ou encore l’espionnage
mené par les Américains contre l’Iran.
REPÈRE
Le montant total des dommages
réclamés n’a pas été fixé par les
députés, mais le vice-président iranien
chargé des Affaires parlementaires,
Majid Ansari, a affirmé lors du débat
parlementaire que «les tribunaux
iraniens ont déjà condamné les EtatsUnis à verser 50 milliards de dollars
de dommages pour leurs actions
hostiles» contre l’Iran. Le ministre
iranien des Affaires étrangères,
Mohammad Javad Zarif, a demandé
récemment aux Etats-Unis des
«actions concrètes» pour encourager
les banques et entreprises occidentales
à revenir en Iran. Réaction qui fait
suite à une déclaration conjointe des
Etats-Unis, France, Royaume-Uni et
Allemagne, à travers laquelle ils ont
appelé les banques et entreprises
privées à développer des activités
commerciales légales en Iran.
Au-delà de l’accord de Vienne,
Washington a maintenu d’autres
sanctions visant le programme
de missiles balistiques de
Téhéran ainsi que son soutien à
des mouvements armés au MoyenOrient. Les grandes banques
européennes, qui ont généralement
des filiales sur le territoire
américain, hésitent à établir des
relations avec l’Iran, craignant des
poursuites judiciaires et des amendes
aux Etats-Unis.
NÉMÉSIS, LÉVIATHAN
ET LES VIEUX DÉMONS
Les rapports entre l’Occident et l’Iran
ont toujours été conflictuels pour
aboutir à la révolution de Khomeiny
en 1979 qui a mis l’Occident dans
l’embarras. L’occasion s’est présentée
pourtant en Iran pour instaurer une
démocratie laïque, mais les grandes
Le secrétaire d’Etat
américain, John Kerry,
face à son homologue
iranien, Javad Zarif,
à Vienne
puissances y ont vu une entrave
dans leur quête inassouvie de zone
d’influence.
Le 28 avril 1951, le docteur
Mossadegh devient Premier ministre.
Il nationalise les richesse pétrolières
du pays et en août 1953, un coup
d’Etat organisé par Londres et
Washington, l’«opération Ajax» et
exécuté par la CIA le destitue au
profit du chah Mohammad Reza
Pahlavi. Ce dernier mène une
politique proaméricaine. A travers sa
police politique la Savak, il lamine
toute vélléité d’opposition.
Il se lance dans les réformes
socioéconomiques, «la révolution
blanche», provoquant des émeutes
en 1963, d’où émerge Ruhollah
Khomeiny. Opposé à cette
«révolution», il critique aussi les
relations militaires du chah avec les
Etat-Unis. Expulsé d’Iran en 1964,
il se réfugie en Irak. Déclaré persona
non grata par le régime irakien, il
s’exile en France en 1978. Cependant,
le clergé chiite demeure l’espace
le plus important qui canalise la
contestation populaire anti-chah et
l’exaspération des Iraniens quant à
la présence étrangère notamment
américaine sur leur territoire. Le
chah quitte le pays en janvier 1978.
Le 1er février 1979, Khomeiny entre
à Téhéran consacrant ainsi le pouvoir
PHOTO : D. R.
L
des ayatollahs. Les événements se
précipitent. Le 4 novembre de la
même année, des étudiants occupent
l’ambassade américaine dont le
personnel ne sera libéré que le 20
janvier 1981. En septembre 1980 est
déclenchée la guerre irano-irakienne
suite à l’agression des troupes de
Saddam Hussein. Au paroxysme de
ce conflit, éclate le scandale de
l’Irangate. Il s’agit de vente secrète
d’armes américaines pour l’Iran.
L’argent récolté sera versé aux contrerévolutionnaires nicaraguayens
engagés dans une guerre contre le
gouvernement sandiniste. En plus,
les Américains comptent obtenir la
libération de leurs otages au Liban.
En octobre 1986, un avion américain
transportant des armes pour les
Contras s’écrase au Nicaragua. Les
forces sandinistes capturent un pilote
rescapé du crash qui avoue les secrets
de l’opération et donne les noms de
ses architectes. En novembre de la
même année est révélée l’affaire ainsi
que le voyage du conseiller national
à la Sécurité, Robert Mc Farlane,
à Téhéran. Le scandale secoue
même la présidence américaine.
L’opération s’est déroulée en dehors
du processus institutionnel, en
violation de la Constitution et des
décisions du Congrès, et de l’esprit
de l’opération «Staunch» destinée à
empêcher Téhéran à s’approvisionner
en armes même auprès des alliés de
Washington. La guerre avec l’Irak
prend fin en 1988. Khomeiny meurt
en juin 1989, lui succède alors
Ali Khamenei. Le nouveau guide
tisse de forts liens avec Hachemi
Rafsandjani qui finit par devenir
président de la République.
Ils appellent à la libéralisation
économique, des réformes politiques
et la reconstruction du pays. En juin
1992, pour attirer des capitaux, l’Iran
adopte une loi sur l’investissement
privé, les étrangers ouvrent ainsi
droit à posséder la totalité d’une
entreprise iranienne. Son successeur
Mohammad Khatami est considéré
lui aussi comme réformateur. De son
côté, le président américain, George
W. Bush, évoque en janvier 2002
l’«axe du mal» pour désigner les
pays qui soutiennent le terrorisme
et souhaitent se doter de l’arme
nucléaire, à savoir l’Irak, l’Iran
et la Corée du Nord. L’élection
d’Ahmadinedjad n’a fait qu’exacerber
les tensions entre Téhéran et les
puissances occidentales. Celles-ci
destituent Mossadegh au profit de
Reza Pahlavi pour ensuite le lâcher,
vu ses ambitions régionales. D’où
l’avènement de Khomeiny qui fonde
la République islamique.
Amnay Idir
Par Mohammed Larbi
Course d’obstacles
L
’état des relations entre la Turquie et
l’Union européenne (UE) paraît encore
plus clair. Des affaires, personne n’en
doute, et même un partenariat entre les
deux parties, effectif depuis des années, mais
rien d’autre en perspective, si l’on en juge par les
déclarations des uns et des autres. Effectivement,
le tout nouveau Premier ministre turc a bien
appelé récemment l’UE à «mettre un terme à la
confusion sur une adhésion à part entière de la
Turquie» en son sein. «Il est temps de savoir ce
que pense l’UE au sujet de la Turquie», a ainsi
déclaré Binali Yildirim. Une question qui ne
manque pas de pertinence, alors que la réponse
attendue, à vrai dire depuis un demi-siècle,
ne semble même plus envisagée. Le 31 juillet
1959, dix-huit mois seulement après l’entrée
en vigueur des Traités de Rome, la Turquie a,
en effet, présenté sa demande d’association
à la Communauté économique européenne
(CEE). Le 9 juillet 1961, lors de l’adoption de
la nouvelle Constitution turque, un alinéa est
rajouté à l’article 65, concernant la ratification
des traités internationaux, afin de faciliter
l’adhésion turque à la CEE. Il est vrai que la vie
politique en Turquie a fortement perturbé sinon
contrarié ce projet, les critères d’adhésion étant
ce qu’ils sont. La réponse en question serait
connue, et même par tous. Mais le propos du
nouveau chef du gouvernement a le mérite de
relancer le débat, et revendiquer plus de clarté,
mais pour qui, doit-on se demander ? Le Premier
ministre britannique, lui, n’en a pas manqué, en
déclarant qu’il «faudrait des décennies» pour
voir éventuellement la Turquie adhérer à l’UE.
David Cameron intervenait en plein débat sur
la position de son pays au sein de cet ensemble.
Il rassurait les partisans du Brexit (un retrait
de la Grande-Bretagne de l’UE) qui croyaient
y trouver un autre argument en brandissant la
menace d’une nouvelle vague d’immigration
vers le Royaume-Uni. C’est clair, il n’y aura pas
douze millions de nouveaux émigrants turcs en
Grande-Bretagne pour la simple raison que les
frontières actuelles ne changeront pas, car la
Turquie est encore loin d’être membre de l’UE,
et peut-être même qu’elle ne le sera jamais au
rythme où va le processus d’adhésion, ainsi
que les mesures déjà adoptées ou envisagées
comme ce verrou référendaire. C’est ce qui
ressort des propos du chef du gouvernement
britannique soulignant que «cela prendrait des
décennies avant qu’on se retrouve face à cette
éventualité. La Turquie a déposé sa candidature
en 1987. Au rythme où avancent les choses, il
faudra attendre l’an 3000 pour la voir adhérer
à l’Union européenne». Ou encore ce rappel
selon lequel «comme tous les autres pays de
l’UE nous (Grande-Bretagne, ndlr) avons un
droit de veto sur chaque nouvelle adhésion.
C’est un fait». La question d’une intégration
de la Turquie dans le bloc des 28 est revenue
sur la table après l’accord sur les migrants
conclu avec Bruxelles qui prévoit notamment
l’ouverture de nouveaux chapitres d’adhésion
à l’UE, mais pour nombre d’analystes, cela ne
prouve absolument rien. Pour rappel, la Turquie
a déposé sa candidature en 1987. Elle a été
reconnue officiellement candidate en 1999 et
négocie péniblement depuis 2005. «Dix années
plus tard, seuls quatorze chapitres sur 35 ont été
effectivement abordés, et un seul a été fermé»
rappelle Didier Billon, spécialiste français de la
Turquie : «Il y a un blocage de facto : l’Union
européenne est en crise économique et crise
identitaire auxquelles s’ajoute une crise de
projet. Elle ne veut donc pas s’élargir. Lorsqu’il
a pris la tête de la Commission en 2014, JeanClaude Juncker a déclaré qu’il n’y aurait
aucune nouvelle adhésion pendant son mandat
de cinq ans. La majorité des Européens est
d’ailleurs hostile à l’intégration de la Turquie.»
Tout semble fait pour bloquer le processus
d’adhésion, l’ultime action serait un recours aux
électeurs européens. Le chef de l’Etat français
assure qu’une adhésion ne se ferait pas sans
référendum. Les relations entre les deux parties
gagnent en clarté.
M. L.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 10
CONTRIBUTION
PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ
RÉFLEXION SUR LE MONT SELLAT
BENZOUH, WILAYA DE M’SILA
PAR MOHAMED
BENBRAHIM
Entrepreneur,
chercheur
S
ellat est une merveille et un don alloué
par Allah à toutes ses créatures. Son
abandon en l’état est un non-sens.
Son accessibilité quasi impossible prive la
majorité des citoyens des bienfaits que procure ce site merveilleux du fait de son cadre
féerique et de la sensation de bien-être qu’il
offre à tout visiteur avide de moments d’évasion et de ressourcement d’air pur ayant eu la
chance de parvenir à son sommet de 1256 m
d’altitude par un sentier fortement accidenté.
Ce site, une fois réaménagé, obtiendra un
succès insoupçonné aussi bien à l’échelle
nationale qu’internationale. C’est pour cette
raison que cette initiative éventuelle implique une large réflexion pour sa prise en
charge au point de vue gestion stricte et
appropriée. Lors de l’ascension de ce mont
Sellat, le samedi 26 avril 2014, en compagnie des amis responsables des forêts,
que je remercie au passage, j’ai constaté la
valeur inestimable de ce don d’Allah, tout
en regrettant l’absence d’intérêt de la part de
la population environnante à ce patrimoine,
puisqu’aucun aménagement ne lui a été
réservé, à part l’action de la direction des
forêts qui a procédé à la réalisation d’un captage d’eau de source et la conservation d’une
piste très accidentée qui mène jusqu’au sommet (du «billard »), ceci par des véhicules
spécialement conçus (tout-terrain), ce qui,
de ce fait, interdit tout accès sans ce matériel excessivement cher et inaccessible à la
quasi- totalité des citoyens. A la suite de cette
randonnée fantastique, l’idée nous est venue
de participer avec les riverains volontaires
et sous supervision des autorités concernées
aux travaux de réaménagement de la piste
menant à ce sommet.
Bien sûr que cette initiative devrait être étudiée, comme déjà dit, et surtout gérée dans le
strict respect de la nature et de la préservation
de ce patrimoine inestimable, en instaurant
tout un arsenal de règlements à imposer à
toute personne accédant à ces lieux.
Cette réglementation existe déjà dans
d’autres sites présents et partout dans le
monde qui nous entoure.
Le mont Sellat est connu de par le monde
et jouit d’un passé historique et culturel
reconnu. De ce fait, le réaménagement éventuel de son accès et la restauration de son
plateau seront un sujet hautement apprécié
sur les plans culturel et touristique aussi bien
à l’échelle nationale qu’internationale.
Tout cela ne sera réussi qu’après une étude
élargie par les services concernés de la
wilaya, de la direction de la Conservation des
forêts et de la baladia de Benzouh, principale
autorité administrative et gestionnaire de ce
patrimoine, (la quasi-totalité de son territoire
se situe dans ladite commune). Exemple et
entre autres sujets à réflexion :
Installation d’un poste de secours et de
surveillance sur le plateau sous l’autorité
de l’APC et des forêts ; restauration du bâti
historique existant en le confortant et en
réalisant une terrasse accessible pour la
contemplation et la surveillance ; installation
de poubelles en des points étudiés pour éviter
le rejet de détritus ou emballages divers après
consommation par d’éventuels visiteurs
inconscients ou non éduqués ; aménagement
et services sanitaires avec aménagement du
plateau ; réservation de plateformes pour
l’accueil des familles avec aménagement de
tous les services de maintenance permanente
des lieux ; poste d’accueil, de surveillance et
d’assistance ; poste de surveillance en milieu
de parcours, au début, au milieu et au sommet ; réhabilitation de toute la surface sur ses
70 hectares ; plantation sur ses versants et
vallées de pins ou autres arbres ou arbustes
convenant au climat et au terrain ; traçage
des circuits de randonnée très appréciés
par les randonneurs nationaux et étrangers,
ceci avec dépliants de visite à distribuer aux
visiteurs ; poste à l’entrée basse (source) avec
panneau de bienvenue au mont Sellat des
Ouled Sidi Brahim, baladiat Benzouh.
Au sommet : plateforme pour assistance,
provisions et outils de travaux de volontariat
et multiservices.
En plus des études envisagées par la Conservation des forêts, de l’hydraulique, des Domaines et autres administrations, il y a lieu de
connaître les distances existantes :
1- Entre Benzouh et la piste menant au sommet (partie goudronnée) (environ 2 km).
2- Entre la route goudronnée et le bassin servant de captage de l’eau de source.
3- La distance entre le bassin et le sommet du
mont Sellat.
Ceci avec la configuration géographique des
versants nord, sud, est et ouest, ainsi que la
surface totale du plateau (billard).
Remarque
Tous les lieux de détente, de villégiature ou
touristiques, comme par exemple les monts
Chréa-Blida ; Tikjda-Bouira ; Chelia-Batna ;
Santa Cruz/Oran et d’autres, innombrables,
sont autorisés au public sans restriction aucune, mais gérés de manière constante pour
leur préservation par les autorités de chaque
secteur concerné.
Il n’y a aucune raison pour que le mont Sellat
soit sujet à exception.
La wilaya de M’sila et la baladia de Benzouh
doivent par conséquent s’impliquer pour la
réalisation de ce lieu d’extrême utilité pour
tous les citoyens.
M. B.
À PROPOS DE
SIDI BRAHIM ESSALAMI
L
ors de l’émission de la RTA (programme
national) du samedi 16 janvier 2016, la
présentatrice Facebook Ibhar a traité de l’historique du wali Salah Sidi Brahim Salami
dénommé Elbahri, dont le mausolée se trouve
dans l’enceinte de l’Amirauté, au port d’Alger,
en l’identifiant comme étant le fils de Sidi
Brahim El Ghobrini de Cherchell. Etant moimême un des descendants de Sidi Brahim
Essalami, j’ai jugé utile d’apporter une rectification et d’informer les auditeurs et le présentateur de ce programme que Sidi Brahim n’est
pas le fils de Sidi Brahim El Ghobrini. Sidi
Brahim El Ghobrini est un éminent wali-salah
parmi les autres awlya assalihin d’Afrique du
Nord, mais sans aucun lien matrimonial avec
Sidi Brahim Essalami. Cette filiation erronée
a déjà été commise lors d’une précédente
émission de radio El Bahdja en décembre
2012. Cette erreur a, bien sûr, fait l’objet d’une
rectification par un historien à l’époque par le
quotidien El Watan du 15/12/2011 (copie) et
j’ai tenu à le rappeler de nouveau par ce présent
écrit. Pour l’histoire, Sidi Brahim Essalami,
descendant de la lignée des Idrissides (Idriss
El Aouel et ldriss Ethani), est venu d’Irak dans
le courant du XVIe siècle, de Soulimanya, ville
située au nord-est de Baghdad de son nom
Essalami, en passant par Izmir en Turquie. Il
traversa la Méditerranée avant de fouler le sol
algérien jusqu’au sud du Sahara où il séjourna
une période à Tombouctou avant de venir vers
le Nord. Il eut sa première liaison familiale
en Kabylie, zouaoua, puis revient vers le Sud,
laissant derrière lui un premier héritier du nom
de Brahim El Bekri.
Après une recherche récente, il s’est avéré que
ce fils devint un notable respectable et respecté
dans toute la région, puisque son tombeau, objet de pèlerinage, est situé au centre du village
qui porte son nom, Sidi Brahim, dépendant
actuellement de la daïra de Mansourah, wilaya
de Bordj Bou Arréridj. Le livre Târif el khalef
biridjal essalaf, écrit par le cheikh Aboulkacim
El Elhafnaoui, relate l’épopée de Sidi Brahim
Essalami et de son fils Sidi Brahim El Ghoul
de Bou Saâda. Sidi Brahim Essalami a vécu
le reste de son temps à Bou Saâda. Il s’allia et
participa à l’époque avec les deux principaux
fondateurs à la construction de cette ville, Sidi
Thameur et Sidi Slimane. Sa deuxième liaison
familiale fut avec l’un des notables de la région
du nom de Abi Saâda dont il épousa la fille.
Pour des raisons qui restent à la charge des historiens, Sidi Brahim Essalami devait effectuer,
selon ce qui est dit, un voyage vers les Lieux
Saints de l’islam.
Ce qu’il déclara à son épouse, laissée enceinte,
en lui demandant qu’en cas où le nouveau-né
serait un garçon, elle l’appellerait Brahim.
Toute l’énigme est là, puisque arrivé au port
d’Alger, Sidi Brahim fit la rencontre de
Kheireddine Bouyakoub dit Barbarousse en
pleine guerre avec la garnison espagnole qui
faisait à l’époque le siège de la ville d’Alger
à partir de l’îlot appelé El Penon ayant servi
de base équipée de canons pour assiéger La
Casbah d’Alger. Ce fut en cette année 1529
que la bataille a été engagée par Kheireddine
Benyakoub et au cours de laquelle Sidi Brahim
Essalami se retrouva au milieu de ce combat
contre le Penon déjà cité.
Le succès de cette bataille fut la destruction de
cette forteresse et la construction de la jetée qui
la relia depuis cette date à la côte, jetée actuellement appelée jetée Kheirddine.
C’est au cours de cette bataille que Sidi Brahim
Essalami perdit la vie et fut enterré sur place
sur ordre de Kheireddine lui-même, selon les
coutumes à l’époque dans les guerres en islam.
Le fils de Sidi Brahim Essalami, Sidi Brahim
El Ghoul, devint un grand érudit de l’islam
par son action au service de la religion et son
rayonnement dans le pays. Il fut enterré au
centre même de la ville de Bou Saâda, à l’intérieur du mausolée érigé par les fidèles de la
région.
Ce mausolée est l’objet, à ce jour, de lieu de
pèlerinage de gens venus de toutes les régions
du pays. Ce wali essalah laissa après sa mort
trois fils : Mohamed, Touati et Rabah, ce dernier ayant à son actif la fondation du village de
Benzouh, situé non loin, au nord-ouest de Bou
Saâda, sur la route d’Alger, au pied du mont
Sellat, réputé pour son merveilleux parc national et son monument Kalaât Diab. La confrérie
des Ouled Sidi Brahim couvre actuellement
tout le quadrilatère du Hodna, englobant les
villes de M’sila, Bou Saâda, Sidi Aïssa, avec
comme fief principal la contrée d’Eddis,
actuellement baladiate Ouled Sidi Brahim.
M. B.
AREZKI KEHAL
PREMIER MARTYR
DU PPA
D
e sa naissance à Guenzet en 1904, jusqu’à
sa mort en 1939, Arezki Kehal aura
connu une vie intense consacrée à la lutte
contre les vicissitudes de la vie, mais aussi contre
l’oppresseur. Nourri aux valeurs patriotiques
inculquées par sa famille de l’école coranique,
Arezki s’éveilla très tôt au drame colonial et ses
conséquences qui ont plongé le peuple algérien
dans la misère et la désolation. Très jeune, Arezki
embrasse l’action politique, que ce soit avec les
travailleurs algériens en France, où il adhère aux
thèses de l’Etoile Nord-Africaine (ENA), avec de
grands militants, tels Amar Ilmache, Belkacem
Radjef et d’autres. Il participe à la publication
du journal El Oumma, organe par lequel ils
diffusent leurs idées dans le milieu ouvrier en
France. Membre du Bureau politique, président
du Comité central, trésorier, il assura toutes ses
fonctions avec intelligence et compétence. En
1937, il est l’un des membres fondateurs du PPA,
qui succède à l’ENA. Quand Messali se rendit
en Algérie en juin 1937, on confia à Kehal la
direction du parti en France. Après l’arrestation
de Messali, Arezki se rend à Alger en juin 1937,
où lui fut confiée la direction du parti, aidé par
Mohamed Guenaneche. Les deux hommes sont
à l’origine du premier numéro d’Ach Chaâb.
En 1938, Arezki est arrêté avec Filali Mbarek,
Lakhdar Hayouani, Mohamed Guenaneche et
sont emprisonnés à Barberousse. Le PPA passe
en jugement pour la seconde fois : les militants
sont condamnés à 1 an de prison ferme avec
privation des droits politiques. Seul Arezki en
échappe en raison de sa maladie depuis 6 mois.
Le 18 avril 1939, Arezki décède à l’hôpital civil
de Mustapha, après 6 mois d’atroces souffrances
et 14 mois d’emprisonnement. Après lui avoir
rendu visite, Guenaneche dit qu’il n’était plus
qu’«un amas d’os». La Fédération d’Alger du
parti décide de lui organiser des obsèques grandioses. Plus de 15 000 personnes ont assisté à la
mosquée Sidi M’hamed à la prière et à l’oraison
funèbre. Sa dépouille a été déposée au domicile
du grand militant Cheikh Ahmed Bouda, au
boulevard Cervantès, à Belcourt. Il fut transporté
à Guenzet, selon les vœux de sa famille. C’est
toute la population de Guenzet et des villes et villages avoisinants qui l’attendaient pour lui rendre
un dernier hommage. Arezki Kehal est ainsi le
premier martyr du PPA. C’est le premier à avoir
eu des obsèques nationales et dont le cercueil fut
recouvert de l’emblème national…
H. T.
IDÉES-DÉBATS
À NOS LECTEURS
En raison des contraintes liées à la pagination et
pour une meilleure lisibilité des textes, les contributions adressées à la rubrique «IDÉES-DÉBATS» ne
devront pas dépasser les 6000 signes, l’équivalent
de 4 feuillets saisis en word.
La rédaction sera contrainte de ne pas publier les
textes dépassant cette norme. L’exclusivité des
contributions est exigée. Une photo de l’auteur et
une courte biographie sont souhaitées.
A la demande de leurs auteurs, les longues contributions peuvent être publiées dans l’édition électronique d’El Watan. Nous demandons de la compréhension et de la discipline à nos lecteurs.
&LETTRES
Samedi 28 mai 2016 - 11
ARTS
FOCUS FORMIDABLE EXPÉRIENCE À HAMMAM BOU HADJAR
FRONTON
Culture coupable
ZESTE D'ÉCRITURE
«Ah ! Ces étourneaux. Une calamité
pour les oliviers ? Un messager précieux, un confident ailé, intime, sûr
pour les femmes restées seules, à ramasser, le ventre creux, les olives sous
la neige tandis que leurs hommes,
père, frère, époux, vivaient au-delà
des mers !»
Rachid Mokhtari
Moi, Scribe
PHOTO : D. R.
PAR AMEZIANE FERHANI
L’annonce d’une reconfiguration des festivals et surtout
les rumeurs collatérales laissaient craindre une saignée.
On a effectivement bien raboté en passant de 176
festivals à 77, soit une diminution de 99 manifestations !
Là dedans, tous les festivals internationaux (28) ont été
maintenus, tandis que 31 festivals nationaux et 18 locaux
ont été conservés. Des coupes ont été opérées aussi dans
les durées, le nombre de participants et parfois les
périodicités. Enfin, l’ensemble sera financé à 40 % sur le
reliquat du budget 2015, ce qui augure d’autres
diminutions sur l’exercice prochain...
Mais pour l’instant, le principal a été sauvé et les
pessimistes semblent revenus de leurs frayeurs
alarmées ou de leur alarmisme effrayant. Ils ont
retrouvé les principaux rendez-vous et ont même réalisé
que certains festivals étaient si insignifiants qu’on a
découvert leur existence avec leur disparition. Cela dit,
si le dispositif des festivals mis en place a atteint ses
limites, il ne faut jamais oublier qu’il a permis, l’un dans
l’autre, de nous faire sortir du no culture’s land, où nous
avait plongés la sinistre décennie. Par la suite – avec
quelques réussites – il a trop duré, souvent au détriment
de l’action culturelle quotidienne et de la formation. Il
s’est trouvé ankylosé par des mécanismes routiniers
(effets de répétition, mondanités) et bureaucratiques
(organisation tardive sans méthodes et visions). Pour les
«rescapés», Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a
mis en avant les notions de «bonne gestion» et de
«qualité culturelle», parlant d’un cahier des charges et
de la formation des commissaires. Mais c’est aussi le
choix de ces derniers qu’il faut revoir, une telle
«fonction» étant non seulement liée à la compétence
mais aussi à un véritable engagement culturel.
Il est temps de reconsidérer le fameux «label» et, déjà,
de le rendre révocable pour les festivals du secteur
public. Les groupes d’artistes, les opérateurs privés et
les associations culturelles doivent être libres
d’organiser des festivals en se conformant simplement
à la loi. Méditons les exemples édifiants du Festival
international de Jazz de Constantine, des Journées
cinématographiques de Béjaïa et du Festival
international du conte d’Oran, tous initiés par des
associations locales avec enthousiasme, sérieux et sans
aucun soutien du ministère, sauf le premier par la suite.
En d’autres termes, il faut revoir la perspective à moyen
terme et souligner que l’Algérie ne peut continuer à
figurer parmi les trois ou quatre Etats au monde qui
organisent directement des festivals.
Au fait, avez vous remarqué que le seul ministère, à
notre connaissance, à avoir publiquement annoncé
l’effet de ses coupes budgétaires est celui de la Culture ?
C’est drôle comme dans notre pays ce secteur est le
premier à être culpabilisé quand il est question
d’économie ou de gaspillage. A force d’argent coupable
nous avons peut-être contracté une culture coupable de
l’argent.
Initiative/alternative
PAR MOHAMED KALI
maginez à Hammam Bou Hadjar (w. de Aïn Témouchent), un
théâtre créé dans une ancienne
cave viticole. C’est El Besma,
affectueusement surnommé El
Maabed (Le temple) par ses occupants. Cette aventure exemplaire mérite d’être rapportée.
Avec, d’un côté, Bouhadjar Boutchiche,
simple homme de théâtre et, de l’autre,
une cheftaine de daïra et un maire épatés
par son travail avec des lycéens qui brillaient lors de leur participation au festival
de Mostaganem du théâtre scolaire.
Boutchiche, par ailleurs à la tête d›une
troupe semi-amateur qui glane des distinctions, obtient des deux responsables
l’autorisation de prendre possession
d’une partie (220 m2) d’une cave désaffectée. La cave Delage est une des rares
rescapées de la razzia sur le foncier urbain, fin des années ‘80, débuts ‘90. Le
FLN déclinait, le FIS montait et, comme
aux aurores de l’indépendance, on faisait
main basse sur le «beylik». Les caves acquises à vil prix sont désossées. Le cuivre
des machineries, les tuiles de qualité, la
boiserie en hêtre des charpentes et les
pierres des murs sont vendus au prix fort
ou prennent la route du trafic vers le Ma-
I
roc. Enfin, le terrain nu est cédé à prix
d'or ! Pour l’artiste, impossible d’acheter.
Il se contente du document communal,
lui reconnaissant l’occupation des lieux.
Précarité juridique. Mais, avec l’espoir
que cela s’arrangera, il engage des travaux durant plus d’une décennie. La
scène est réalisée en premier. Le théâtre
de Sidi Bel Abbès offre une cinquantaine
de sièges ainsi que quelques équipements
A 449 kilomètres d’Alger,
une cave viticole
transformée en théâtre.
d’éclairage. Des loges sont
aménagées,puis l’étanchéité. D’innombrables autres travaux suivent. La maind’œuvre est bénévole, mais les dépenses
atteignent 3,5 millions de dinars. Boutchiche paie avec ses cachets. Heureusement, cet excellent comédien est souvent
sollicité pour des rôles importants.
La pièce pour enfants, commandée par
Constantine capitale de la culture arabe
2015, est une aubaine. Boutchiche met
dans la cagnotte ses droits d’auteur et son
cachet. Ses comédiens se dessaisissent de
la moitié de leurs cachets. Des gradins
sont installés pour disposer de 110 places.
Parallèlement, on crée un atelier, où des
lycéens viennent se former au théâtre. On
y monte des spectacles pour enfants qui
les attirent, eux et leurs parents. Les recettes sont investies dans les travaux. Des
compagnies indépendantes viennent
monter des spectacles (sept) ou des coproductions avec El Besma. La salle
gagne en audience auprès des professionnels, au point que même les théâtres
régionaux (Oran, Mascara, Sidi Bel Abbès, Saïda), ainsi que le TNA, s’y produisent. La rentabilité culturelle est établie. Il reste que pour compléter l’aménagement et surtout l’équipement technique,
il faut un financement conséquent. Boutchiche compte plus sur les mécènes que
sur les fonds publics. Mais l’avenir est
conditionné par la régularisation
administrative de l’attribution, révocable
à tout moment. De peur de perdre le lieu,
son animateur hésite à s’adresser une nouvelle fois aux autorités. D’aucuns lui susurrent que c’est le moment à l’heure où le
ministère de la Culture appelle à l’investissement privé et à l’initiative citoyenne.
Boutchiche attendait cela depuis longtemps et espère enfin un soutien. Sauf que
le décalage horaire entre Alger et Témouchent est incommensurable.
M. K.
MAIS ENCORE...
■ ADIEU
■ À LA VOLÉE
■ À VRAI DIRE
■ À L'HONNEUR
Décès, Rachid Ahmed Aït Kaci, dit Kaci : Le père de Tchipaze
Dédicaces/ Béjaïa/ Voix et orgue/ Mechakra/ Bourdine/ Regards de ville/ After Cannes...
Joseph Andras, romancier : "Iveton évolue hors des clous" (EXCLUSIF)
Parution à la faveur du centenaire d'Edmond Charlot
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Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : [email protected]
El -Watan
- Arts- Samedi
& Lettres
- 12016 - 12
El Watan
Arts & Lettres
28 mai
IL A PASSÉ SON SÉJOUR À RIRE ET À SOURIRE, IGNORANT QUE C’ÉTAIT LE DERNIER EN ALGÉRIE. ON
LE REVOIT ENCORE S’ESCLAFFER DEVANT UN DE SES DESSINS AVEC UN COUPLE – L’HOMME
BARBU ET LA FEMME EN HIDJAB – QUI LUI REPROCHAIT DE MANIÈRE TAQUINE DE L'AVOIR
CARICATURÉ.
DÉCÈS
ADIEU
RACHID AHMED AÏT KACI, DIT KACI
Le père de Tchipaze
Ce pionnier de la BD algérienne
nous a quittés dimanche dernier
PHOTO : FIBDA
Q
Comme si ses études en design textile l’avaient amené à ressentir le phénomène avant les autres pour en faire un prétexte
sur la situation des femmes musulmanes.
Mais avant cela, il s’était déjà distingué en obtenant en 1982 le
Grand Prix du dessin d’humour au Salon international de la caricature de Montréal, récidivant les deux années suivantes dans
la même manifestation avec un 2e puis un 4e prix. En 1986, il
reçoit le 1er Prix du dessin d’humour au Festival de la BD et de
la caricature de Bordj El Kiffan (Algérie). En 1988, le Salon international du dessin d’humour de Saint-Just le Martel (France),
lui décerne le Prix du meilleur dessinateur étranger et, en 1990,
le Grand Prix du dessin. Il a travaillé aussi avec des institutions
multilatérales, l’Unesco et l’OMS, pour leurs publications ou
campagnes. C’était un créateur recherché d’affiches de cinéma
et de théâtre. Il a été aussi le scénariste et le dessinateur de Nord
I Sud, film d’animation pédagogique sur l’environnement
(ARTE, 1997) qui obtiendra sept prix internationaux. Ses expositions dans le monde ont accru sa renommée. Entre-temps, ce
lascar bénéfique et rayonnant a sillonné la planète, s’installant à
New York un moment, passant plus de dix ans à Saint-Do-
mingue, dans les Caraïbes, poursuivant son inépuisable curiosité de tout. En octobre 2013, le 6e Festival international de la BD
d’Alger (Fibda) lui a rendu un hommage marquant avec une exposition personnelle et la remise du Grand Prix d'honneur.
Il aura vécu ces moments avec une émotion visible, heureux
d’être à nouveau dans son pays, lui qui y a vécu si peu, de recevoir la reconnaissance des siens, les anciens qui le connaissaient
et les jeunes qui le découvraient. Il a passé son séjour à rire et à
sourire, ignorant que c’était le dernier en Algérie. On le revoit
encore s’esclaffer devant un de ses dessins avec un couple –
l’homme barbu et la femme en hidjab – qui lui reprochaient de
manière taquine de les avoir caricaturés. Les éditions Dalimen
lui ont consacré deux ouvrages (Kaci lève le voile, de Salim
Koudil, 2013, et Kaci le visionnaire, 2015) disponibles en librairie. Dans la préface du premier, Hichem Baba Ahmed, alias le
Hic ! écrivait : «Kaci, un nom ! Un pseudonyme ! Plutôt un label... et je n’exagère nullement. Rachid Ahmed Aït Kaci, un personnage injustement et honteusement méconnu en Algérie, chez
nous... chez lui». Il sera enterré le 1er juin au cimetière de Thiais
en région parisienne. Allez, bas le linceul !
A. Ferhani
DESSINS DE KACI EXTRAITS DE L'ALBUM "BAS LES VOILES !"
uel sacré personnage que ce Kaci ! Aussi amusant dans
la vie que ceux qu’il créait sur du papier. Une dégaine de
globe-trotter sur le retour, de baba-cool enraciné, de
play-boy rangé de ses fréquentations de la jet-set et,
avec ses lunettes noires, un air de parrain de la mafia,
mais dans une version de comédie à l’italienne. Son visage
d’une bonté ultra-communicative cachait mal l’enfant en lui qui
n’avait jamais grandi, même si l’enveloppe charnelle prétendait
le contraire. Et toujours cet étonnement, cette faculté de rire,
cette attention envers l’autre, quel que soit son statut. Bref, une
définition vivante du brave gars.
Quel parcours enfin dont on n’a pas encore collé toutes les
bribes ! Rachid Ahmed Aït Kaci pour l’état-civil, Kaci pour le
reste et paraît-il aussi, «l’Arabe errant», du fait de sa bougeotte
qui lui a fait traverser le monde en plusieurs sens, au gré de ses
déceptions, de ses amours, de sa fantaisie ou de ses illusions. Né
en février 1942 à Mostaganem, après une enfance au Maroc, où
sa famille s’était installée, il étudie à l’Ecole des beaux-arts
d’Alger (tapisserie contemporaine) puis à l’Académie des arts
appliqués de Sofia en Bulgarie (design textile).
A son retour au pays, il fait partie des pionniers du neuvième
art algérien. Il apparaît en 1965 dans les colonnes d’Algérie
Actualités, où il crée le personnage de Tchipaze, qui sera vite
adopté par les lecteurs de l’hebdomadaire. Le journal publie
son album en 1968, le deuxième dans l’histoire de la BD algérienne après celui de Slim. Il se positionne surtout en tant que
dessinateur de presse, carrière qui l’amènera plus tard à collaborer avec des publications du monde entier, dont le New York
Times, Jeune Afrique, El Moudjahid, Courrier international,
Libération, Sciences & Vie, Koul el Arab, L’Histoire, Le Nouvel économiste, La Recherche, Ashahed, et même Nous Deux,
Lui et Play-Boy ! On s’arrache ses dessins, dont l’humour silencieux, le trait débonnaire et les couleurs chatoyantes ont fait
sensation dans son œuvre majeure, l’album Bas les voiles !
paru en 1984 (Ed. Rochevignes, Paris, réédité par Edifra en
1994, puis par l’ENAG Alger en 2003). Il est le premier artiste
à prendre la mesure de la progression du voile islamique dans
le monde avec toute la démesure de son humour décapant.
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 28 mai 2016 - 13
À LA VOLÉE
…ET AUTRES NOUVELLES
SÉANCES-DÉDICACES
MUSIQUE
Diversité de genres
Voix et orgue
Belle diversité de propositions pour
les ventes-dédicaces de ce samedi.
Il sera question d’histoire à la
librairie des Beaux-Arts, 14h, avec
Le Dernier Tabou de Pierre Daum.
Cette enquête donne la parole à des
«harkis» restés en Algérie après
l’indépendance. Grands débats en
perspective. Autre ambiance à la
Librairie du Tiers-Monde, où il sera
question de spiritualité avec les
éditions de la Librairie de
philosophie et de soufisme. Zaïm
Khenchelaoui nous revient avec une
Théologie de l’amour chez Ibn
Arabi, tandis que Mohamed Atbi
signe un étonnant Plaidoyer pour
une esthétique sociale. Enfin la
librairie Cheikh de Tizi Ouzou
accueille Djamel Mati, avec son
roman Yoko et les gens du Barzakh
(Chihab, 2016).
BEAU-LIVRE
A la lumière de Bougie
Mardi 31 mai, à 19h30, la basilique
Notre-Dame d’Afrique (perchée sur
les hauteurs d’Alger) vibrera aux
harmonies de Bach, Mozart et Fauré.
C’est ce que nous promet en tout cas
le beau programme du concert
d’Estelle Béréau. La soprano,
diplômée du Conservatoire de Paris et
versée dans l’opéra et la musique
baroque, sera accompagnée à l’orgue
par Christian Bacheley. Le musicien,
directeur
du
Festival
international d’orgue d’Arbois, jouera
sur le fameux orgue inauguré par le
grand compositeur Camille SaintSaëns en 1911. Une œuvre de l’auteur
du Carnaval des animaux est
d’ailleurs au programme. Sa version
de l’Ave Maria succèdera à celle du
compositeur
argentin
Astor
Piazzolla… A ne pas rater donc.
Places à réserver par mail à l’adresse :
chantlyriqueetorgue2016.alger@
if-algerie.com
Un texte qui vaut son «pesant de
poudre», écrivait Kateb Yacine à
propos de l’excellent premier roman
de Yamina Mechakra, La grotte
éclatée, sorti à la SNED en 1979.
Mechakra
ne
publiera
malheureusement pas beaucoup et
l’on devra attendre 1999 pour lire son
deuxième et dernier roman, Arris
(Marsa éditions) inspiré de son
expérience de psychiatre auprès des
mères célibataires. Mechakra explore
les profondeurs de la souffrance
humaine, celle du colonisé, celle des
femmes rejetées par la société… Une
œuvre forte qu’on redécouvre avec
plaisir. Récemment, Rachid Mokhtari
a eu la bonne idée de publier une
partie de ses entretiens avec l’écrivaine
dans Yamina Mechakra, entretiens et
lectures (Chihab, 2015). Cette
semaine, ce sera au tour des jeunes
animateurs des «Rendez-vous avec la
poésie» de revisiter l’œuvre de
Mechakra. Mardi 10 mai, 14h, à la
Bibliothèque nationale du Hamma.
PEINTURE
Le patrimoine au cœur des échanges
La qualité des relations algéro-espagnoles a été mise en relief à Oran par
l’ambassadeur d’Espagne, Alejandro
Polanco, qui a évoqué «le grand passé
et l’avenir prometteur» dans son allocution, à l’occasion du vernissage
d’une exposition de cartographies sur
les forteresses oranaises durant la
période d’occupation espagnole
(1505-1792). «Ces documents d’archives ont été acquis auprès de l’Institut géographique de l’armée espa-
gnole, dans le but de présenter un
élément important du patrimoine que
l’Algérie et l’Espagne ont en partage
aux plans humain, culturel et historique», a ajouté l’ambassadeur.
Abordant le protocole de jumelage
liant les deux villes, Oran et Alicante,
Alejandro Polanco a affirmé que ces
liens seront consolidés de sorte qu’il y
ait «une visibilité et des résultats
concrets aux plans culturel et économique».
ANECDOTE LANGUE
Western spatial
L’Unesco signale chaque année la disparition de langues anciennes, faute de
locuteurs. La tribu indienne des Navajos aux USA compte 300 000 membres
dont la moitié ne parle pas la langue de ses ancêtres et surtout les jeunes. En
2013, le Musée de la nation Navajo, en Arizona, a eu l’idée originale de faire
doubler en langue navajo le premier épisode de la saga «Star Wars». La
traduction de tous les textes n’a duré que 36 heures puis il a fallu environ
deux mois pour auditionner les voix et réaliser le doublage. Une manière
intelligente de créer un outil ludique d’apprentissage.
Expo Bourdine
EXPOSITIONS DE PHOTOGRAPHIE
Regards de ville : Rome-Constantine
La galerie des bronzes du Musée des Beaux-Arts d’Alger accueille dès
aujourd’hui une nouvelle exposition intitulée «Regard éternel sur Rome» par
Stefano Casadio. Plus de quarante photos restituent la magnifique perspective du
Capitole, avec ses trois palais autour de la place sublimée par le génie
architectural de Michel-Ange. Par ailleurs, des images de la restauration du
palais et un documentaire accompagnent l’expo. Stefano Casadio, né en 1959 à
Rome, artiste-photographe depuis 1987, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur
l’art et l’architecture. Vernissage à 16h. Les amateurs d’architecture et de
photographie peuvent également passer par le Palais des Raïs (Bastion 23) pour
voir ou revoir l’exposition, réalisée par des photographes algériens et européens,
«Regards croisés sur Constantine» qui se prolonge jusqu’au 11 juin.
LITTÉRATURE
Comment naissent les cités ? Les
légendes ne manquent pas à ce
propos... Non seulement sous nos
cieux, mais sous toutes les latitudes et
en tout temps. Abderrahmane Khelifa
se propose, pour sa part, de nous
raconter les villes algériennes selon
des sources dûment documentées.
Après Alger, Tlemcen et Constantine,
l’archéologue et historien dévoile
Béjaïa, capitale des lumières (Editions
Gaïa, 2016). Ce beau-livre à l’écriture
dense, ponctuée de photographies, qui
sont autant de respirations pour le
regard, est une invitation à plonger
dans l’histoire et la géographie de la
capitale des Hammadites. Comme à
l’accoutumée, Khelifa prend soin de
rappeler les textes des grands auteurs
arabes, tels que Al Idrissi ou El Bekri,
qui ont décrit la région,
particulièrement sur la période
médiévale. Plus largement, Bejaïa est
racontée de la préhistoire à nos jours
dans un texte précis au style attrayant.
On y trouve également les biographies
des personnages marquants ayant
traversé la ville (Sidi Boumediène,
Fibonacci, Ibn Khaldoun…) ainsi
qu’un descriptif des lieux phares, à
l’image de la Qal’a des Béni Hammad.
Ce site auquel Khelifa consacre un
ouvrage entier, à paraître
prochainement. A suivre…
L’AMBASSADEUR D’ESPAGNE EN VISITE À ORAN
Yamina Mechakra
Chaque année, l’artiste-peintre
Moussa Bourdine présente ses œuvres
récentes dans son atelier, une manière
conviviale de recevoir ses amis et le
public dans son lieu de vie et de
travail. Très productif, ce grand
garçon, 70 ans en octobre prochain,
est apprécié des collectionneurs. Son
univers semi-figuratif se distingue par
les tons chauds et les effets
d’atmosphère. Villa n° 28, Village des
artistes, Zéralda (route du complexe
touristique). A partir d’aujourd’hui, 28
mai, 14 h jusqu’à la veille du
Ramadhan.
After Cannes : palmarès décevant
Le jury a parlé et chacun est rentré chez lui.
Cette année, c’est comme si le Festival de
Cannes voulait donner une mauvaise idée de luimême. On aurait souhaité que The Last Face de
Sean Penn coiffât le tout. Montrée le dernier
jour, cette œuvre magistrale tournée au Libéria,
est une forte illustration des conflits sanglants
qui secouent l’Afrique. Avec un immense brio et
beaucoup de moyens, Sean Penn a fait un film
bouleversant, mais ni son travail ni ses
magnifiques acteurs, Javier Bardem et Charlize
Theron, n’ont touché le jury. Insensibilité inouïe
de la part du même jury aux films de Park ChanWook, Pédro Almodovar, Nicole Garcia, Jim
Jarmoush, Dardenne brothers... Au bout du
compte, seuls Dolan et Loach méritaient
certainement leur prix. Le reste : une confection
inquiétante de petites choses. Andréa Arnold,
Olivier Assayas, Cristian Magiu ne nous disent
pas grand-chose sur l’art cinématographique. Et
surtout pas Ashgar Farhadi, qui a raté son film,
souvenir lointain de la bonne qualité du cinéma
persan, de l’immense talent d’Abbas
Kiarostami.
A. Mabrouki
PHOTOS : D. R.
BRÈVES…
JORDANIE
Atelier scénario
La Royal Film Commission de Jordanie accueille
les demandes de candidature au laboratoire Rawi
Screenwriters (12 au 16 novembre 2016). Cet
atelier, organisé avec l’Institut Sundance, suit le
modèle du Screenwriters Lab de l’Institut. Les
candidats retenus seront accompagnés par des
professionnels de grande renommée. L’atelier est
ouvert aux auteurs/scénaristes issus des pays
arabes travaillant sur un premier ou deuxième
long récit. Date limite de soumission : 15 juin
2016. En ligne sur «film.jo/node/9367» ou
«[email protected]»
Watan
- Arts -&Samedi
Lettres28- mai
1 2016 - 14
El Watan El
- Arts
& Lettres
UN ROMAN N’EST PAS UNE BIOGRAPHIE UNIVERSITAIRE ET LE RISQUE EST FORT DE VOULOIR TOUT
DIRE, TOUT RACONTER, TOUT COUVRIR/ IL FAUT SE DÉGAGER DE L’EXHAUSTIVITÉ ET LAISSER AU
LECTEUR LE SOIN DE COMBLER OU DE CREUSER/ MA CHANCE, SI JE PUIS DIRE, FUT DE BIEN CONNAÎTRE,
DEPUIS DES ANNÉES, L’ÉPOQUE ET LE CONTEXTE DE CE ROMAN.
JOSEPH ANDRAS
À VRAI DIRE
ROMANCIER
«Iveton évolue hors des clous»
Un livre qui chahute les narrations officielles
par un auteur qui refuse le Goncourt du premier roman
PAR WALID BOUCHAKOUR
IF
JOSEPH ANDRAS PAR RESEVAN S.
EXCLUS
On définit souvent Iveton comme le «seul Européen guillotiné de la guerre d’Algérie…». Vous montrez que cette «solitude» ne s’arrête pas là. Son attentat n’a pas été revendiqué par le FLN et il n’a pas
reçu le soutien du Parti communiste… Est-ce un aspect important du personnage ?
Cette solitude m’a interpellé, mais était-elle voulue ?
Je n’en suis pas certain. Iveton aurait probablement
souhaité être davantage appuyé et soutenu. Sa détermination et son souci d’action, donc de cohérence, eut
cet envers : la prudence, la défiance ou la mise à distance. La lutte est ingrate et son échec, si l’on s’en
tient à la logistique (une bombe qui n’explose pas), n’a
pas dû contribuer à sa reconnaissance : toujours trop
coupable pour les uns, raté sans prestige pour les
autres. C’est une solitude contrainte – du moins est-ce
ainsi que je l’ai perçue – plus qu’un désir manifeste ;
Fernand Iveton n’était pas un franc-tireur de nature,
un marginal par principe : il a longtemps souhaité agir
au sein de son parti...
Hélène, sa femme, prend une grande importance
dans le récit. Un besoin de contrebalancer l’isolement politique de Fernand Iveton ?
Les lettres de prison d’Iveton m’ont pris par la main.
Son amour pour Hélène est à ce point éclatant qu’il
était impossible d’en faire l’impasse : Fernand aime –
sa femme, sa terre, son ami d’enfance et la justice sociale. L’idéologie, sous ses raideurs et sa raison, charrie toujours son lot d’affects. Notre homme n’avait pas
le sang-froid et le cœur en concepts. Hélène comptait
pour beaucoup à ses yeux et les miens eurent donc à
REPÈRES
Joseph Andras, né en 1984, est un
écrivain français qui vit en
Normandie. Il est l’auteur d’un
remarquable premier roman inspiré
de Fernand Iveton, militant
anticolonialiste algérien guillotiné
durant la guerre d’indépendance.
Voilà tout ce que nous savons de ce
romancier, qui tient farouchement
à son anonymat derrière un
pseudonyme. Il évite de s’exposer
médiatiquement et a même refusé
le Goncourt du premier roman.
L’écrivain a expliqué, dans la lettre
envoyée à l’Académie Goncourt,
que «La compétition, la
concurrence et la rivalité sont à
[ses] yeux des notions étrangères à
l’écriture et à la création». Un geste
qui n’a pas manqué de susciter
commentaires, polémiques et
curiosités... C’est par
l’intermédiaire de Sofiane Hadjadj
(Barzakh), son éditeur algérien, que
nous avons pu réaliser cette
interview à distance. Une des rares
accordées par un écrivain qui dit
vouloir faire des livres comme un
boulanger fait du pain. Au-delà des
polémiques, c’est surtout le
contenu et le style puissant du
roman, De nos frères blessés (Actes
Sud/Barzakh, 2016), qui attirent
l'attention. Dans ce récit à l’écriture
tendue, Andras raconte comment,
un 14 novembre 1956, l’ouvrier de
l’usine à gaz du Hamma décide de
concrétiser son engagement
communiste contre l’injustice
coloniale en posant une bombe sur
son lieu de travail. Un acte de
sabotage qui ne devait tuer
personne. La bombe est découverte
et désamorcée. Iveton est arrêté et
torturé pour dénoncer ses contacts
(c’est la militante Jacqueline
Guerroudj qui lui avait remis la
bombe fabriquée par Taleb
Abderrahmane). Il sera jugé de
façon expéditive et condamné à
mort. Ses avocats, Joé Nordmann
et Albert Smadja, tentent d’obtenir
sa grâce pour le moins justifiée
étant donné que Iveton ne voulait
pas provoquer de pertes humaines.
Mais ni le président René Coty ni le
garde des Sceaux, François
Mitterrand, ne seront sensibles à la
demande. Il est décapité le 11
février 1957 par un bourreau qui
«se prénomme lui aussi Fernand
[Meyssonier]», écrit Andras, qui
raconte la chronique d’une
exécution annoncée à laquelle
Iveton refuse de croire jusqu’au
bout. Un roman traversé de
violence, mais aussi d’amour. Celui
de Fernand pour Hélène, sa femme,
qui le soutient avec un remarquable
courage. L’histoire du couple
occupe une part importante du
récit et vient renforcer cette vision
profondément humaine d’Iveton,
loin de tout héroïsme facile. De nos
frères blessés est l’histoire d’un
«héros ordinaire». Un homme mu
par un idéal en butte à la machine
aveugle de la raison d’Etat. W.B.
voir ce récit avec, par et pour elle. Dans son Éloge de
l'amour, Alain Badiou décrit l'amour comme cette
possibilité de «construire un monde d’un point de vue
décentré au regard de [s]a simple pulsion de survie ou
de [s]on intérêt bien compris» ; il parle de cet «encommun» qui lie le communisme, comme dépassement des égoïsmes, à l’amour, comme «devenir du
couple». Il y a de ça, je crois, dans ces pages...
Vous évoquez largement le combat d’Henri Maillot, qui a beaucoup compté dans l’engagement d’Iveton. Deux hommes «montés à l’envers», écrivez-vous.
Vous choisissez de raconter l’histoire de l’ouvrier
plutôt que de l’intellectuel, pourquoi ?
Je ne m’étais pas posé la question ainsi et ne l’ai donc
pas abordé comme un «choix». Je connaissais l'histoire
de Maillot avant celle d'Iveton et c’est la seconde qui
m’a happé. La littérature a trop souvent le goût de
l’entre-soi : un ouvrier d’usine sur papier imprimé
tient déjà, au regard du «marché éditorial» (et je pèse
mes guillemets), de l'entorse et de l'accroc. Je tenais à
cette parole populaire, où les terrains de foot sont plus
familiers que les bibliothèques. Maillot a pris les
armes pour constituer un maquis, Iveton a voulu saboter une usine et n’y est pas parvenu : les deux trajectoires ne se superposent pas tout à fait. Maillot est un
résistant dans son acception la plus noble et, ce qui
n’enlève absolument rien à l’audace de son geste, la
plus «attendue», Iveton est l’auteur d’un fiasco. Le
corps de Maillot tient du drame antique – transporté,
tel Hector par quelque Achille victorieux, sur un capot
de bagnole –, celui d’Iveton finit tranché à l’aube, mal
réveillé et en chaussures de toile. Cette débâcle, si chèrement payée, m’émut sans doute plus immédiatement.
Dans les témoignages d’admiration des Algériens,
on sent une certaine vérité et l’on devine que vous
avez visité le pays. Se trompe-t-on ?
J’y suis allé à plusieurs reprises, en effet. Je n’aurais
pu écrire Alger sans avoir vu cette ville, ses couleurs,
ses lumières, sa végétation et ses sons.
Vous insérez également des passages en arabe
dans le texte. Pourquoi ce choix ?
Cette idée m’est venue de mes séjours dans votre pays,
justement. Au quotidien, français et arabe se mêlent,
s’entrelacent, se causent, semble-t-il, dans la plus
grande évidence. C’est cette sensation que j’ai cherché
à traduire par l’utilisation de la langue arabe dans le
corps français du texte. Cette cohabitation des langues
participait du projet (et sans traduction en bas des
pages pour le lectorat francophone – j’y tenais).
Comment dépasser la documentation pour donner chair au personnage ?
En lui interdisant de respirer à l’air libre ! Il faut lui
donner le goût des tiroirs... Un roman n’est pas une
biographie universitaire et le risque est fort, pour l’auteur, de vouloir tout dire, tout raconter, tout couvrir. Il
faut se dégager de l’exhaustivité et laisser au lecteur le
soin de combler ou de creuser. Ma chance, si je puis
dire, fut de bien connaître, depuis des années, l’époque
et le contexte de ce roman. J’ai pu avancer sans avoir à
souffrir des sacs de livres d’histoire.
Quel est le secret de ce titre aux allures de prière ?
Un poème. Il est en partie cité à la fin de l’ouvrage –
signé par une prisonnière indépendantiste et adressé à
Hélène. Je le trouvais beau, j’aimais ce «nos» :
Fernand Iveton n’est pas seul dans son combat. Un
militant conjugue toujours au pluriel. L’individu s’entend, bien sûr, à condition de voir plus loin que le bout
de son «je» ; «nos frères» est une somme, un ensemble
de subjectivités qui décide de faire destin. Victor Hugo
comparait la «pleine fraternité» au soleil qui frappe en
«plein midi» : la fraternité est un mot à mairies, c'est-àdire qu'on passe devant lui sans lever le nez – il a
pourtant quelques atouts en poche... La fraternité
politique est une famille qui outrepasse le sang.
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Watan
- Arts- Samedi
& Lettres
2 2016 - 15
El Watan -ElArts
& Lettres
28 -mai
LA LITTÉRATURE A TROP SOUVENT LE GOÛT DE L’ENTRE-SOI : UN OUVRIER D’USINE SUR PAPIER
IMPRIMÉ TIENT DÉJÀ, AU REGARD DU «MARCHÉ ÉDITORIAL» (ET JE PÈSE MES GUILLEMETS),
DE L'ENTORSE ET DE L'ACCROC/ JE TENAIS À CETTE PAROLE POPULAIRE OÙ LES TERRAINS DE FOOT
SONT PLUS FAMILIERS QUE LES BIBLIOTHÈQUES.
À VRAI DIRE
Ce livre met en scène un réseau de juifs, d'Arabes, de
Berbères et de pieds-noirs, qui ne sont ni l’un ni l’autre :
tous sont frères car tous l’ont voulu. La fraternité est un
toit qui malmène l’identité fermée, obtuse, recluse dans
sa peau. Elle garantit le choix, l’élection. L’idée supplante la biologie ou les contours étroits de la communauté ethnique ou religieuse. Il y aurait sans doute à dire
sur la place des femmes dans cette fraternité (ce mot,
masculin, gagnerait à quitter ses tranchées et ses vestiaires historiques). De nos sœurs blessées, pourraient
aussi écrire Hélène ou Jacqueline...
On vous sent en lutte avec une langue qui ne suffirait presque pas à exprimer la violence physique et
psychique que vous relatez…
Le livre est traversé par la violence, dans son sens le
plus étymologique : la force. La violence physique (la
torture, les bombes) et la violence psychique (les
idéaux, l’amour) – c’est exactement cela. Deux élans
qui, vous en conviendrez, laissent les mots un peu patauds. «Je t’aime» ne suffit pas à définir l'amour et du
sang qui gicle à exprimer la douleur. Il m'a sans doute
fallu me dépatouiller de ces euphémismes : «la question» pour les coups nuits et jours et l’électricité; «les
évènements» pour la guerre et les tueries... Ici ou là, je
baisse pavillon et souligne le devoir de modestie des
lettres, lorsqu’elles croient pouvoir cerner, enclore,
mettre un point final à ce que trame le cœur des hommes.
Dans l’affaire Iveton, le manque de courage politique (notamment celui du président René Coty)
s’avère meurtrier. C’est un message qui reste d’actualité ?
Plus encore que le «courage». On sait l’usage qui
peut en être fait dans le discours libéral : voyez ces appels «au courage de réformer», au courage de briser
«les tabous», au courage de «s’adapter» ; voyez Tsipras, en Grèce, salué par la coterie intellectuelle et médiatique pour son «courage» quand il foula aux pieds le
mandat populaire. Je préfère la notion de «dignité»
politique. Ce qui se fait ou se refuse. Quelque chose qui
tient davantage à l'éthique qu'au muscle (auquel on
associe d'ordinaire le courage, comme fin en soi). Dès
lors, oui, cette exigence de dignité, portée par Iveton et
ses camarades, a toute sa place sur la scène contemporaine. Nos «gouvernants» de droite comme de gauche
(les pantins se refilent leurs étiquettes), semblent œuvrer
chaque jour un peu plus afin de nous en rappeler l’importance.
Vous rappelez la citation de Camus sur le crime qui
«infecte la société». L’exécution d’Iveton est-elle une
infection honteuse pour la France ?
FERNAND IVETON AVANT SON EXÉCUTION
●●●
Je me garderais de dire «la France» (ou «l’Algérie») car
nous parlons d'une minorité – un gouvernement – qui ne
représente qu'elle-même et a, de tout temps, floué la
parole et le pouvoir populaire. L'oligarchie française a
le sang d’Iveton sur les mains, c’est une évidence. Le
peuple fut, comme de juste, tenu à l’écart des délibérations. Qui est «la France», au fond ? Babeuf ou Necker ?
Louise Michel ou Thiers ? René Char ou Papon ?
Maurice Audin ou Bigeard ? Tout cela en même temps,
sauf à croire à quelque essence ou âme éternelle... La
décapitation d’Iveton est une page de plus à inscrire sur
le registre des crimes des élites et des puissants, ceux
qui se passent le trône de décennie en décennie. L’Etat,
comme appareil répressif et idéologique, n’est pas cité
par hasard dans mon livre. Il serait vain d’accabler toute
une population et de la tenir pour responsable, tant d’années après – je parle de structures et d’institutions (ce
que les pleurnichards d’Empire, qui remuent leur
bouche contre la «repentance», ne parviennent toujours
pas à comprendre). Jean Grave décrivit le régime
colonial comme un «brigandage et vol à main armée, à
l’usage des dirigeants». Ce sont eux, les porteurs du virus, pour filer la métaphore médicale de Camus. Sartre
opta pour la contagion collective en écrivant, à propos
de l’exécution d’Iveton, que nous étions «tous des assassins» : c'est Sartre, c'est-à-dire que la lame tranche
tout sur son passage, avec brio et grand bruit.
Si la bombe posée par Iveton avait pour objectif une
«explosion témoignage», votre récit est-il une façon de
la réamorcer ? Quel sens prend ce témoignage aujourd’hui ?
Nulle envie de «rejouer la guerre». Plutôt de renouer les
fils et de tracer, comme on tend la main, une autre voie :
celle de l'idéal d'émancipation social et politique qui
habitait les protagonistes.
C'est un livre qui chahute les narrations officielles et
effiloche les hauts drapeaux – des autorités françaises et
du FLN. Iveton évolue hors des clous, dos aux statues.
Sa vie range au placard tous nos gros sabots : pied-noir
et indépendantiste, c’est déjà un couac pour les esprits
courts. Il se présentait comme algérien tout en aimant la
France et a posé une bombe pour libérer «son» peuple,
c'est-à-dire des musulmans, des juifs, des chrétiens et
des «libres penseurs». Ces oxymores apparents ont
pourtant valeur de cohérence – et cette cohérence
engage un autre horizon, pour penser l'Histoire, la
mémoire et les liens qui unissent nos deux sociétés. Les
sacs d'aigreurs (lisez Vive l’Algérie française ! de l’actuel maire de Béziers...) s’évertuent à jouer les comptables et les experts en travaux publics : tant de kilomètres de routes, tant d’hectares de terres, tant de barrages et de ports. Laissons-les à leurs calculatrices et
voyons plutôt le fond de l’affaire.
L’édition du roman en Algérie est-elle importante
pour vous ?
Bien sûr. J’en suis ravi – et dois même vous avouer que
je l’espérais, un jour, et fus étonné d’apprendre que cela
arrivât si tôt. Iveton devait être lu chez lui, c’est la
moindre des choses...
W. B.
L'oligarchie
française a le
sang d’Iveton
sur les mains.
Joseph Andras. «De nos frères blessés», roman. Ed. Barzakh, Alger,
2016. 156 p.
PSEUDOS : GARY, KHADRA ET CIE…
Les écrivains rêvent souvent que
leur nom passe à la postérité. Cela
n’a pas empêché le pseudonymat
de s’exercer pour diverses raisons :
pouvoir totalitaire, nom véritable
jugé peu «esthétique», écriture de
livres «alimentaires», désir
d’écrire sans les contraintes de la
notoriété, etc.
En refusant le prix Goncourt du
premier roman, alias Joseph
Andras relance la discussion sur
cette pratique. Pour décliner la
distinction, il a invoqué d’autres
raisons que la volonté de
dissimuler son identité. Dans sa
lettre de refus, il affirme : «La
littérature, telle que je l’entends en
tant que lecteur et, à présent,
auteur, veille de près à son
indépendance et chemine à
distance des podiums, des
honneurs et des projecteurs».
Avant lui, en 1951, Julien Gracq
avait refusé le prix Goncourt.
Signalons ici le cas de Romain
Gary, lauréat du prix en 1956 puis,
en 1975, sous le pseudonyme
d’Emile Ajar, alors que le Goncourt
n’est attribuable qu’une seule fois
au même écrivain. Ce qu’il y a de
plaisant à noter, c’est que «Romain
Gary» était déjà un pseudonyme.
Un auteur vaut le détour de ce
point de vue : Yasmina Khadra. Son
nom de plume est un pseudonyme
féminin (les prénoms de son
épouse) quand, à la fin du 19e
siècle en Europe, les écrivaines
prenaient des noms masculins
pour être éditées (Georges Sand…).
L’écrivain algérien a écrit sous son
vrai nom, Mohamed Moulessehoul,
dans les années ’80 mais, étant
militaire, il a été obligé ensuite de
masquer son identité qu’il ne
révèlera qu’après sa retraite et une
fois sa renommée établie. Il a écrit
parfois sous d’autres
pseudonymes, comme celui de
Benjamin Cros (Frenchy, 2004,
Fayard). De nombreux auteurs,
s’estimant lésés par la critique ou
les jurys de prix pour des
animosités réelles ou supposés,
ont eu recours au masque du
pseudo. Mais dans l’histoire, c’est
surtout la censure et la crainte des
représailles qui ont motivé ce
recours. Au 15e siècle, François
Rabelais avait inventé le
pseudonyme d’Alcofribas Nasier,
presque une anagramme de son
identité réelle. Au 20e siècle, Boris
Vian prit le nom de Vernon
Sullivan pour publier des polars
osés à l’américaine en se faisant
passer pour leur traducteur.
Joseph Andras a décidé de cacher
son identité, mais une photo de lui
circule sur le Net. Peut-être n’estce pas lui ? Le stratagème du
pseudo n’est-il pas de dérouter ?
Tout cela est amusant et
intéressant, mais ne doit pas faire
oublier que c’est avant tout l’œuvre
qui compte. Et peut-être même
l’œuvre seulement… A. F.
Watan
- Arts
& Lettres
1 - 16
El WatanEl- Arts
& Lettres
- Samedi
28 mai- 2016
EDMOND CHARLOT RÉAPPARAÎT TOUJOURS SUR LA SCÈNE CULTURELLE DE MANIÈRE ACTIVE ET EFFICACE,
ET PRESQUE TOUJOURS POUR METTRE EN VALEUR CE QUI SE PASSE EN ALGÉRIE À CET ÉGARD/ C’EST AUSSI
UN GRAND FÉDÉRATEUR D’ÉNERGIES ET DE TALENTS, ET CE, DE LA MANIÈRE LA PLUS HUMAINE QUI SOIT,
PUISQUE TOUJOURS GRÂCE À DES AMITIÉS PERSONNELLES AVEC DES ÉCRIVAINS ET ARTISTES.
À L'HONNEUR
PARUTION À LA FAVEUR DU CENTENAIRE D’EDMOND CHARLOT
Charlot et sa bande
PAR DENISE BRAHIMI
e livre est un essai qui, en fait, en regroupe cinq,
précédés par une introduction substantielle de
Guy Dugas (université Montpellier III). Il a été
conçu et réalisé dans le cadre du centenaire d’Edmond Charlot, né en 1915, et dont la carrière de
libraire, éditeur, galeriste, préposé aux affaires culturelles, etc., s’est, pour une bonne part, passée à Alger, sa
ville natale. Ce qui est analysé dans cet essai, c'est son
rôle d’éditeur, qui a été tout à fait important dans la carrière des cinq grands, voire très grands, écrivains que sont
Albert Camus, Jean Sénac, Jules Roy, Emmanuel Roblès
et André Gide. L’information et les analyses qu’on y
trouve sont de grande qualité, du fait qu’elles sont l’œuvre
d’universitaires tous spécialistes des auteurs cités. Il
s’agit, dans le même ordre, de Guy Basset, Hamid NacerKhodja, Guy Dugas (pour deux titres) et Pierre Masson.
L’audace tranquille d’Edmond Charlot, en tant qu’éditeur, se voit au fait qu’il a souvent publié les premiers
livres de ces cinq auteurs destinés à devenir célèbres, ce
qui était pour le moins, de sa part, l’indice d’une grande
perspicacité qui mérite bien un hommage. C’est tout autant la preuve de l’extrême vitalité qui caractérisait la vie
littéraire d’Alger dans les années 30 à 50 du siècle dernier,
sans la moindre trace de régionalisme mais, au contraire,
dans un esprit d’humanisme ouvert sur le monde. Pour en
donner l’idée, il convient de citer quelques dates et
quelques titres.
Camus a publié trois livres aux éditions Charlot : L'envers
et l’endroit, en 1937, Noces en 1939 et Le Minotaure ou
La Halte d’Oran, en 1950. On sait par ailleurs à quel point
les deux hommes ont été liés d'amitié et la complicité de
projets communs. Dans la librairie d’Edmond Charlot,
Les Vraies richesses, qui a été inaugurée en 1936, Camus
et ses amis se sentent chez eux, et c’est évidemment Charlot qui publie Révolte dans les Asturies, une pièce de
théâtre dont Albert Camus est le maître d’œuvre, mais
qui, du fait de la censure (il s’agit de la guerre d’Espagne),
ne pourra pas être jouée.
Sénac a connu Charlot en 1944 et doit beaucoup à la fréquentation des écrivains qui constituaient ce que Jules
Roy a appelé «la bande à Charlot», dans cette même librairie de la rue Charras (auj. rue Hamani), «Les vraies
richesses» qui devait son nom à Jean Giono. A Alger, de
1951 jusqu’à la guerre d’indépendance, Sénac et Charlot
collaborent pour exposer nombre d’artistes-peintres dont
C
L’extrême vitalité
qui caractérisait la
vie littéraire d’Alger
celle qui deviendra plus tard la célèbre Baya. Après l’indépendance, Edmond Charlot, préposé aux affaires culturelles au niveau de l’ambassade de France et Jean Sénac,
de retour dans ce qu’il croit être son pays, passent à nouveau plusieurs années ensemble à Alger et leurs échanges
culturels dans divers domaines artistiques sont constants.
Jules Roy, dont l’entrée en littérature date de la Deuxième
Guerre mondiale, rencontre Charlot à Alger en juin 1940
et publie chez lui en 1942 ses Trois prières pour des pilotes qui donnent lieu, en 1943, à une édition augmentée
sous le titre Chants et prières pour des pilotes, avec une
préface de Jean Amrouche. La même année, 1943, paraît
également chez Charlot le récit intitulé Ciel et terre. En
1946, ce sera La Vallée heureuse, «terrible récit de
d’abord au mieux et les rapports d’auteur à éditeur sont
excellents, comme le prouve ce fragment d’une lettre de
Gide à Charlot : «Il y a plaisir à être édité par vous». Les
deux hommes sont liés également par la publication de la
revue L’Arche et, de ce fait, leur relation dure jusque dans
les années 1945-1947. Mais cette revue est tout à fait
abandonnée lorsque Gide meurt en 1951. En fait, depuis
1948, la maison d’édition d’Edmond Charlot à Paris est
aux prises avec de grandes difficultés auxquelles elle ne
survivra pas. En 1950, Charlot doit se résoudre à sa liquidation. Mais nous savons déjà que sa carrière va continuer sous d’autres formes (et ce, pendant fort longtemps,
plus ou moins jusqu’à sa mort en 2004 !) C’est d’ailleurs
le trait le plus impressionnant qui se dégage de ce qui
guerre», écrit Guy Dugas. Le livre obtient le prix Renaudot. Emmanuel Roblès, ami fraternel de Charlot, dont il
est, comme Camus, tout à fait contemporain, publie notamment chez lui en 1942 Travail d’homme, qui obtient le
Grand Prix littéraire de l’Algérie. Mais leur collaboration
multiforme prend bien d’autres aspects, et elle trouve son
couronnement avec la publication, en 1948, du roman de
Roblès intitulé Les Hauteurs de la ville, toujours jugé remarquable (dans le contexte historique de l’époque) par
le fait que le héros principal est un Algérien, qui exprime
sa capacité de résistance et ne transige pas dans le souci
de sa dignité. Le livre obtient cette même année le prix
Fémina. André Gide, lorsqu’il se retrouve à Alger, du fait
de la guerre en 1943, sait déjà qui est Edmond Charlot,
c’est-à-dire l’éditeur de la France Libre. Comme l’écrit
Guy Dugas dans son introduction, «Alger devient alors
l’un des plus brillants foyers de la France combattante».
De plus, Jean Amrouche est tout indiqué pour servir d’intermédiaire entre les deux et s’y emploie.Tout se passe
concerne Edmond Charlot, qu’on le considère dans son
ensemble ou uniquement dans l’une de ses activités,
comme le fait le livre dont il est ici question, «Des écrivains chez Charlot», s’agissant de son activité éditoriale.
Quels que soient les avatars historiques, Edmond Charlot
réapparaît toujours sur la scène culturelle de manière active et efficace et presque toujours pour mettre en valeur
ce qui se passe en Algérie à cet égard. C’est aussi un grand
fédérateur d’énergies et de talents et ce de la manière la
plus humaine qui soit, puisque toujours grâce à des amitiés personnelles avec des écrivains et artistes. En tout
cas, si l’on réfléchit à tout ce qu’il a apporté à l’Algérie et
même par sa seule activité éditoriale, on se dit que sous
l’effet d’une impulsion généreuse, les œuvres appellent
les œuvres et que la création semble alors se nourrir de
son propre mouvement, comme si elle faisait naître une
forme de dynamique et d’auto-engendrement.
D. B.
PHOTO : D. R.
Un petit lieu d’Alger, un éditeur émérite
et de grands noms de la littérature.
Des écrivains chez Charlot, ouvrage collectif sous la direction de Guy
Dugas. Editions Elkalima/ Domens, 2016. 276 pages.
QUE DEVIENT «LES VRAIES RICHESSES» ?
Après-midi ensoleillé à Alger. En
descendant la rue Arezki Hammani (ex-rue
Charras), on croise forcément cette petite
bibliothèque avec une belle citation inscrite
à l’entrée : «Un homme qui lit en vaut
deux». Cette annexe de la Bibliothèque
centrale d’Alger est elle-même située face
à deux librairies. Une concentration record
de livres au mètre carré, surtout si l’on
ajoute la bibliothèque du Centre culturel
universitaire, située plus bas, ainsi que les
bouquinistes installés à même le trottoir.
Cette bibliothèque de prêt, gérée par
l’établissement Arts et culture, n’est autre
que l’ancienne librairie Les vraies richesses
où a commencé l’aventure éditoriale
d’Edmond Charlot. A l’intérieur de ce réduit
de 28 mètres carrés, les étagères sont
lourdement chargées et bien organisées.
On y trouve beaucoup de romans de tous
horizons, parmi lesquels de grands chefsd’œuvre de la littérature universelle, des
livres d’histoire touchant à l’Algérie et à
d’autres pays et civilisations présentes et
passées, des livres de philosophie, de
sciences humaines… Ici Platon côtoie
Mohamed Arkoun et Kateb Yacine voisine
avec Franz Kafka. Autant de remèdes contre
la bêtise et d’excitants pour la pensée et
l’imaginaire. La bibliothécaire n’est pas peu
fière de nous montrer les «vraies
richesses» que renferme encore ce lieu de
savoir qui assure une vocation d’espace
culturel de proximité. La petite mezzanine
où se nichait le jeune Camus pour écrire
parfois est aujourd’hui consacrée à la
littérature jeunesse. Le public des abonnés
est diversifié et comprend beaucoup de
retraités, qui consacrent leur temps à la
lecture et amènent souvent enfants et
petits-enfants afin de leur transmettre le
virus. Le local n’a quasiment pas cessé
d’assurer sa mission de promotion du livre
depuis sa création en 1936. Après le départ
d’Edmond Charlot en 1947, c’est son frère
Pierre qui prit le relais, puis sa femme. La
librairie a continué à fonctionner jusqu’en
1994 au milieu de la décennie de
terrorisme. C’est en 1998 que le local ouvre
de nouveau en tant que bibliothèque de
prêt attachée à la bibliothèque centrale
d’Alger. La sentence qu’on peut lire
aujourd’hui sur la porte était déjà inscrite
sur une pancarte du temps d’Edmond
Charlot. Si un homme qui lit en vaut deux,
c’est dire la valeur exponentielle d’un
passeur de livres.
W. B.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 17
C U LT U R E
FESTIVAL MAWAZINE 2016
BÂTI
TRADITIONNEL
Le talentueux M. «Boombatic»
Formation de
formateurs
● Shaggy défie l’usure du temps. Star de dancehall des années 1990, il est toujours là, présent et «vivant» ● Malgré un
problème d’otite, celui qu’on surnomme Mister Boombastic a donné, jeudi soir, un concert d’une grande générosité.
PHOTO : EL WATAN
L
a scène OLM
Souissi de Rabat
a été submergée
par une déferlante venant de
Jamaïque. Le fils spirituel
de Bob Marley, Peter Tosh,
de Jimmy Cliff et U Roy, le
fameux Deejay et l’enfant
de Trenchtown (quartier de
Kingston). La cause ? Shaggy
était dans la place, comme
on le dit dans le jargon hiphop. Un vent de folie a soufflé sur le public. Des rafales
éoliennes sifflant une tracklist
insulaire, où Shaggy toastera
avec une voix rauque caractéristique, chaude et très ragga
et dancehall (variante dansante rapide du reggae) des
titres tels que Long Time, Bonafide Girl, Boombastic, Angel, Strength of a Woman, In
the Summertime, Love Mi Jamaica, Church Heathen, Can’t
Fight This Feeling, I Wanna,
Habibi (I Need Your Love), It
Wasn’t Me, Only Love, Hey
Sexy Lady, Sunset, Big Up /
Bashment / Wild 2Nite, Feel
the Rush, I Wanna,Chica bonita ou encore I Need Your Love.
Du coup, Shaggy et sa formation (un guitariste, un bassiste,
un batteur, deux claviéristes,
un DJ et deux choristes) et la
foule étaient «irie» (être en totale paix, zen et sérénité, dans
le jargon reggae en Jamaïque).
Shagyy, c’est «Boombastic»
et surtout fantastique.
HARDWELL REMIXE
ABDELKADER YA BOUALEM
L’un des grands DJ au monde,
après la fratrie Dimitri Vegas
and Like Mike et Avicii, le
Hollandais Hardwell a transformé l’espace OLM Souissi
de Rabat en une gigantesque
rave party à ciel ouvert, mercredi. Le jeune prodige du
Djing (deejeeing) en matière
d’electro house et autre EDM
(electonic dance music) pour
les puristes et les avertis,
Hardwell, a réussi à unir plus
de 180 000 jeunes, comme
l’indique son album United We
Are (unis, nous le sommes).
Là, Hardwell a fait fort. Il a
fait mieux que Maître Gims
et Kendji Girac. C’est dire s’il
n’est pas connu. Cette vague
humaine et juvénile est entrée
en transe, «dans le mix», quoi.
Ce virtuose des platines a fait
vibrer, sauter, danser, chanter, siffler, lever les mains et
hurler son fan-clubbers sur sa
tracklist non-stop : Eclipse,
Runaway (U & I), A Sky Full
of Stars (Hardwell Remix),
Colors, If I Lose Myself, Dare
You, Don’t Stop the Madness,
Kid Cudi feat. MGMT - Pursuit Of Happiness (Steve Aoki
Remix), Birds Fly (ID Remix),
Spaceman ou encore des remixes de Where Have You
Been de Rihanna, Chasing de
Wanted, Loosing My Religion
de R.E.M (Three Triangles),
Don’t Let Me Down des
Chainsmokers, Wonderwall du
groupe Oasis, Sweets Dreams
de Eurythmix, What Do You
Mean de Justin Bieber. Hardwell, au grand bonheur de ses
admirateurs et autres curieux,
mixera Abdelkader Ya Boualem, le hit issu de l’album live
intitulé 1,2, 3 Soleils ayant
regroupé Khaled, Rachid Taha
et Faudel, en 1998. Et ce, de
par une version hypnotique
ultra-rapide avec seulement la
voix de Khaled. «Si je venais à
qualifier mon genre de Djing,
une plage au bon endroit à la
radio et dans les clubs. C’est
toujours évoluer plus fort, plus
chaleureux, grand et gros son.
Toujours à la recherche de
nouvelles techniques au sein
de mon équipe échangeant
des idées telle une famille.
Mes titres et productions ne se
ressemblent pas. Je m’inspire
de tout du hip-hop. Je suis
toujours en exploration. Je
suis ouvert à tous les genres de
rythmes…J’ai grandi en Hollande à travers la génération
‘‘dance music’’ avec Tiesto ou
Armin Van Burren…Si j’ai un
conseil à donner à un DJ débutant, je lui recommanderais
de faire sa propre musique,
son ton original…», précisera
Hardwell, qui travaille sur un
deuxième album. C’est sûr,
«Last night a Dj saved my
life» ( la nuit dernière un DJ
a sauvé ma vie ) comme dirait
le groupe Indeep. Et c’était
Harwell !
K. Smail
LE CIRQUE AMAR À ALGER
Des shows spectaculaires
Isabelle Gillier, directrice
adjointe du cirque Amar
deuxième patrie littéralement. On ne
tourne quasiment plus en Italie. On
est pratiquement toujours en Algérie»
dit-elle.
Cette tournée est placée, comme
les années précédentes, sous le haut
patronage du ministère de la Culture.
Des artistes et des techniciens venus
des quatre coins du monde, dont des
Algériens, des Italiens, des Français,
des Marocains, des Polonais, des
Indiens, des Mexicains, des Brésiliens
PHOTO : EL WATAN
L
e cirque Amar est de retour dans
la capitale, du 24 mai au 16 juillet
prochain, avec à la clé un spectacle au
concept renouvelé, riche en surprises.
La famille Togni, propriétaire de
l’Eurl cirque Amar, a décidé de planter, une fois de plus, son chapiteau
sur l’immense esplanade du centre
commercial Ardis à Alger. Il faut
dire que depuis 2003, le cirque Amar
a sillonné plus d’une quarantaine de
wilayas pour aller à la rencontre des
enfants et des familles.
Lors d’un point d’une presse animé
jeudi matin à la salle Fidi de l’hôtel
Hilton à Alger, la directrice adjointe
du cirque Amar, Isabelle Gillier, entourée de ses collaboratrices, Lynda
Ouabraham et de Nabila Loucif, est
revenue sur les grandes lignes de cette
tournée 2016.
Cette ancienne routière du cirque
Amar annonce le retour du chapiteau
durant le mois sacré du Ramadhan.
«C’est devenu un rendez-vous, un incontournable calendrier culturel autant pour les Algérois que pour nous.
Nous nous sommes habitués à fêter
le Ramadhan dans cette ambiance si
particulière. Nous sommes toujours
contents de retrouver notre public. La
force du cirque est d’être un spectacle
familial. En l’espace de deux heures,
on redevient un petit enfant quand
on est un adulte. Le cirque Amar est
fidèle à l’Algérie. C’est devenu sa
et des Colombiens, ont collaboré au
montage de ce nouveau spectacle.
D’une durée de 2h15, le spectacle,
mis en scène par Stève Togni, a été
renouvelé et modernisé à la fois. En
effet, le spectacle est un condensé de
tradition et de science-fiction, avec
comme fil conducteur les supers héros
du cinéma, à l’image de Superman,
Hulk, Captain America, Super Woman, Iron Man, Spidermn, Batman,
Cat Woman...
Autres nouveautés : le retour du
trapèze volant, ainsi qu’un numéro
périlleux des motos. En plus de la
présence des clowns, des acrobates
et des funambules, le public pourra
découvrir la ménagerie, riche d’une
trentaine d’animaux, dont des lions,
des tigres, des poneys, un hippopotame, des crocodiles, des chevaux, un
yak, des chameaux, des alpagas, des
lamas, des zèbres et des singes.
Isabelle Gillier rappelle que le cirque
Amar forme des personnes aux différents métiers du cirque : caissières,
hôtesses, agents de sécurité, techniciens, administratifs, cadres de la
direction et artistes. «Le cirque Amar,
indique-t-elle, offre la possibilité à
des jeunes Algériens d’exprimer leur
talent. Cet effort de formation et le
transfert de savoir-faire font qu’aujourd’hui plus d’un tiers de l’effectif
total du cirque est algérien».
Cette année aussi, les organisateurs
ont décidé de convier des enfants
démunis au cirque, avec l’aide des
services de la DAS et des associations caritatives. Depuis 2003, plus
d’un million d’enfants défavorisés ont
bénéficié de ce dispositif.
A la question de savoir où en est l’état
d’avancement du projet de création
de l’école de cirque en Algérie, Isabelle Gillier répond : «Nous sommes
en train de réfléchir sur un système
plus souple. Monter une école, c’est
lourd et très compliqué, mais peutêtre pourrait-on transformer le projet
en divers ateliers de cirque pour les
enfants.
Nous avons pensé à cela pendant la
période où le cirque s’arrête. C’est
moins ambitieux que de créer une
école de cirque qui mène à un diplôme
professionnel pour faire une carrière
de cirque. Par contre, cela répondrait
quand même à un besoin, celui de
permettre aux enfants de s’initier au
cirque. On a lancé la balle dans le
camp du ministère, nous attendons le
retour.»
Il est à noter, par ailleurs, que les
tickets d’accès au cirque sont cédés à
500 DA les dimanches et les lundis et
les autres jours à 900 DA. Les vendredis et samedis, deux spectacles seront
programmés à 15h et à 18h. Pendant
le mois sacré du Ramadhan, deux
représentations seront à l’honneur
à 22h et 00h10.
Nacima Chabani
Une formation de
perfectionnement sur les
métiers du bâti traditionnel
au profit d’une quarantaine
d’enseignants de la
formation professionnelle,
dispensée par des experts
européens, a pris fin jeudi à
Alger après un cycle de 18
mois. La formation, prévue
par le Programme d’appui
de l’Union européenne au
patrimoine algérien qui
avait démarré en janvier
2015, a concerné des
stagiaires en provenance de
la majorité des villes
d’Algérie. L’Unité d’appui
au patrimoine (UAP) a
assuré des stages
théoriques et pratiques sur
différent métiers
intervenant dans la
restauration du vieux bâti,
les stagiaires devant à leur
tour «dispenser des
formations et enrichir le
programme
d’enseignement dans leurs
centres respectifs»,
explique le directeur du
programme, Zohir Ballalou.
Les stagiaires ont suivi des
formations en maçonnerie
traditionnelle, taille de
pierre, boiserie ou encore
la décoration en plâtre et
céramique sur des chantiers
de restauration encadrés
par des experts européens.
Une autre partie de cette
formation continue a été
consacrée au diagnostic
des bâtisses
endommagées, à
l’optimisation énergétique,
ainsi qu’aux règles de
sécurité dans les chantiers,
ont indiqué des stagiaires.
En avril dernier, l’UAP avait
lancé des cycles de
formation sur la
préservation du patrimoine
audiovisuel,
cinématographique et
photographique, en
collaboration avec l’Institut
national des archives (INA)
au profit du personnel de la
Cinémathèque, du Centre
national de la
documentation, de la
presse et de l’information
(CNDPI) et de la
Bibliothèque nationale. Une
première équipe
d’archéologues spécialisés
dans l’inventaire du
patrimoine culture est
également en cours de
formation dans le même
cadre. Cofinancé par l’UE et
l’Algérie à hauteur de 21,5
millions et 2,5 millions
d’euros respectivement, le
Programme d’appui à la
protection et à la valorisation
du patrimoine culturel en
Algérie vise à renforcer la
méthode d’inventaire des
biens culturels, la mise en
place de mesures d’urgence
pour la sauvegarde des biens
et l’installation de chantiersécoles. L’accompagnement
de la société civile dans son
action de sensibilisation à
l’importance de l’héritage
patrimonial figure aussi
parmi les objectifs de ce
programme.
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El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 19
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Société civile au capital social de :
399 360 000.00 DA - NIF : 508990000021619
Siège social : 15, rue du Languedoc
Air de France-Bouzaréah-Alger
AVIS DE PROROGATION DE DELAI
APPEL DʼOFFRES NATIONAL ET INTERNATIONAL
OUVERT
N°001/DIP/DFTS/DG/2016
LʼInstitut de la Formation Bancaire, I.F.B, informe
lʼensemble des entreprises ayant retiré le cahier des
charges de lʼappel dʼoffres national et international
n°001/DIP/DFTS/DG/2016 relatif à «Lʼacquisition
dʼune licence dʼexploitation dʼune solution de
formation sur la monétique en mode E-Learning»
paru dans les quotidiens nationaux Liberté,
El Watan et El Moudjahid, respectivement les 03,
04 et 05 avril 2016, que le délai de dépôt des
offres fixé initialement le 25 mai 2016 est prorogé
dʼun (01) mois.
Le dépôt des offres est fixé au 26 juin 2016 à
12h00 au niveau du siège de la Direction générale
de lʼInstitut sise au 15, Rue du Languedoc, Air de
France, Bouzaréah, Alger.
Lʼouverture des plis aura lieu le même jour à 14h00.
Félicitation
Anniversaire
FADILA OULEBSIR
ÉPOUSE SAÂOUI
a soutenu, mercredi 25 mai, son
doctorat d’Etat en linguistique
française avec la mention très
honorable des membres du jury.
Ses enfants Lyna, Melissa, Zinou
et Amir sont fiers de leur maman.
Son époux Aziz, son papa Oulebsir
Madjid, sa maman Khadidja, ses
frères, sœurs, belles-sœurs et beauxfrères la félicitent et lui souhaitent
plein d’autres succès dans la vie
professionnelle et que ses ambitions
soient réalisées. Bravo professeur !
La famille
Chikh de Dar
El Beïda et
sa maman
souhaitent
un joyeux
anniversaire
à leur petit prince
SOHEIB dit
"COKÉ"
qui souffle aujourd'hui
28 mai 2016 sa 3e bougie.
Longue vie, santé et bonheur.
Condoléances
Le président et l'ensemble de
l'Association des médecins
généralistes libéraux de Béjaïa
(AMGLB), attristés par le décès
de l'époux de leur amie et
consœur Dr Medjahed Nassira
lui présentent ainsi qu'à sa
famille et ses proches leurs
sincères condoléances et les
assurent en cette douloureuse
circonstance de leur profonde
sympathie. Que Dieu accorde au
défunt Sa Sainte Miséricorde et
l'accueille en Son Vaste Paradis.
"A Dieu nous appartenons et à
Lui nous retournons."
Urgent malade cherche
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en comprimés
Tél. : 0553 125 883
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Institut de la Formation Bancaire I.F.B
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Tél. : 0559 435 631
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adultes pour enfant handicapé.
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pour enfant âgé de 15 ans
handicapé.
Tél. : 0792 993 398
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 20
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Sans aucun doute 2.Qui relève du
récit. Epopée légendaire 3.Donc appris. Nationalisations 4.
Ancienne radio. Nommerai par un vote. Deux romain 5.
Bramerai. Chère 6.L'Europe unie. Passage sur rivière. Deux de
noce. Vieux plis des Anciens. Unité de vitesse 7.Il divisa
Berlin. Monnaie. Enfile 8.Sortie d’acteur. Religieux. Berné 9.
Localiser. De la famille 10.Sucer. Originaire des pays de la
Méditerranée orientale 11.Railles. Chantres 12.Avant, c'est
zéro. Squelette. Etreindra 13.Petits traits. Taure mythique.
Possessif. Soldat de Sam 14.Taupe modèle (d’). Conviendra.
Oiseau qui vole 15.Astronome hollandais. Débutantes.
VERTICALEMENT : 1.Musiciens 2.Qui provoque le dégoût
moral. Fin de verbe. Fils d'Apollon 3.Docteur abrégé. Métal
symbolique. Remise 4.Vieux bison. Service de police. Aie à la
main 5.Bâtiments de navigation. Sélection. Pareil à 6.Pays. Actionné. Appel pressant 7.Gavroche. Ustensiles de cuisine. Obtenu 8.Rame. Courroux 9.Ville de France. Pronom 10.Entendu
après coup. Remet en état. Rubidium 11.Orient. Regimbe. Différent de la règle générale 12.Magistrats municipaux. Ecussonnera
13.Autre moi. Impossibilité de parler. Forme de pouvoir 14.Etat
d'une plante naine. Vigueur 15.Petits sommes d'appoint. Brosses
d'orfèvre.
Quinze sur 15
1
N° 745
6
3
IV
VIII
8
IX
10
11
12
13
14
15
VERTICALEMENT : 1.ACCRÉDITATION. 2.MORÉNE. OM. API. 3.
ORIGANS. DUPE. AL. 4.USA. LITTÉRATURE. 5.RARE. SOURIRE.
6.EIDER. RÉE. ENS. 7.URETÈRE. CRIANTE. 8.SE. ICI. CHIANT. 9.
CORRIGE. LEROT. 10.MEUNIER. FRITES. 11.EPI. AI. UT. NAO. 12.SAIS.
LIBERTIN. 13.TÉTINES. RI. TD. 14.ORSEC. RASANT. 15.ANÉE. SAIN.
AGILE.
1
Tout Codé
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
N° 4445
Définition
du mot encadré
3
6
Solution
9
Sudoku
précédent
9
5
3
1
4
7
2
8
2
3
4
5
4
6
11
12
7
13
8
2
7
2
11
3
2
9
4
4
3
13
16
14
8
18
8
10
9
B
8
1
4
1
19
21
4
8
2
14
8
10
13
2
14
10
4
8
14
8
3
8
8
3
20
2
7
13
21
8
11
18
7
14
5
6
2
9
7
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1
3
4
4
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2
3
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7
6
8
5
4
6
2
9
3
1
7
1
3
6
4
5
7
9
2
8
9
2
7
8
1
3
6
4
5
2
9
5
7
6
1
4
8
3
mode
d’écriture
orné de
métaphores
compétition
sportive
6
4
3
5
8
2
7
9
1
7
8
1
3
9
4
5
6
2
VERTICALEMENT
1- Fait perdre son caractère absolu à. - 2. Salaire attaché
à un emploi. 3 - Fils de - Crack. 4 - Il avance en liquide Hurlement. 5 - Extrêmement - Elle est adulée par les
fans. 6 - Couvre-pieds - Mystifié. 7 - Alias Gaïa - Soleil
sacré - Il peut être dramatique. 8 - Répétition inutile Commence par le jour le plus long. 9 - Pénètre - Fin de
verbe. 10 - Maligne - Loch à locataire.
SOLUTION N° 4444
4387
HORIZONTALEMENT
HORIZONTALEMENT
IENCABLURES. IIII- -ANOREXIE.
MEMBRURE.
- PU -- NON.
UU I- COMPLEXION.
III -IIITOME
IASI.
IV - -ATES
- ENLIE.
V -- DE
URNES
EIRE.
VI IV
- AME
TETARD.
V - LA
- SO.- VI
- OTALRAT
ON.
VIIPLEONASME.
VIII
RIRZ
VUE.
IX -GIES. VII- GO - AIT - AS. VIII - UPAS - ICI. IX - EE
ENTRIPER -XAI.
X - REEL - TEINT.
SAVONNE.
- REGENEREES.
VERTICALEMENT
VERTICALEMENT
1- CATALOGUER.
EMPOURPRER.2 2- ONOMATOPEE.
- NEUTRALITE.33- -MOME.
CM - EN14TERRE.
4 - ABUSE
- OEIL.
5 - BRU
- SON. 6 - LU7-PRE - CLASSE.
5 - LE
- GI - AN.
6 - EXPEDITIVE.
NAVET.
URINE
- SURE.
8 - REALISME.
9 -SIR
XI
- TEE 7- -COR.
8 - IENA
- SAINE.
9 - ORS - NE.
10 -AN. 10 - SCIEES
NANDOU
- DES. - HIT.
Fléchés Express
petit tremblement
action de
chercher
questions
de test
infinitif
N° 4445
mesure la
vitesse
manche
anglaise
9
8
10
3
opposé à
altruismes
3
12
7
8
11
Amérindien
2
7
15
3
11
8
8
7
11
5
8
7
3
8
11
rase
8
14
2
10
9
8
10
G
10
4
2
4
10
12
20
8
14
18
8
8
3
13
8
12
19
8
3
possessif
2
expert en
glaces
ville
d’Algérie
chiffre
romain
mettre en
mouvement
écorce
de chêne
érosions
lentes
du cheval
mal bien
exprimé
points
opposés
3
2
poussaient
à bout
16
19
butoirs
2
19
13
8
forme
d’être
crie sous
bois
coeur
tendre
feuilleté
8
10
personnage
biblique
un peu trop
mûr (fruit)
12
9
chevronnés
8
17
8
11
2
8
vanité
1
8
7
4
3
1
3
7
8
1
4
6
2
5
9
passionné
Passer une chose autour d'une autre.
11
6
HORIZONTALEMENT
I- Revenir dans un lieu qu’on avait quitté. II - Ecart brusque fait par un véhicule. III - Suivre le bord de - Ils
roulent au hasard. IV - Capone pour ses potes - Alcaloïde. V- Mise de rat - Fruit VI -Privatif - Cité de carnaval - Symbole chimique . VII - Habille - Elément d’un
cardon - A l’intérieur de. VIII - Branché - Symbole
chimique - Amon. IX -Jeunes actrices du cinéma. X- S
upport de caisse - Nourriture d’herbivore.
4
7
5
X
9
3
2
4
VII
7
5
9
3
VI
6
5
2
V
5
1
N°4445
Par M. IRATNI
4
5
3
Mots croisés
10 11 12 13 14 15
II
8
1
9
III
7
9
8
3
Une grille est composée
de plusieurs
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
de 1 à 9. Chaque ligne
comme chaque colonne
contient aussi tous les
chiffres de 1 à 9.
Certains chiffres vous
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour
cela, procédez par
déduction et élimination.
8
7
1
3
5
6
I
REGLE DU JEU
6
5
2
9
3
4
1
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT :
1.AMOUREUSEMENT. 2.CORSAIRE. ÉP. EON. 3.CRIARDE. CUISTRE.
4.REG. EETION. AISE. 5.ENAL. RÉCRIMINE. 6.DENIS. RIRE. SECS. 7.
STORE. IRA. 8.TE. TUE. CG. IL. RI. 9.DERECHEF. IRAN. 10.TOURI. RI.
RUBIS. 11.IMPARTIALITÉ. AA. 12.ÉTÉ. ANET. RING. 13.NA. ENTRENT.
TI. 14.PARENT. OSAIT. 15.FILE. SENT. ONDÉE.
Sudoku
2
N° 4445
21
8
béryllium
10
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :
être grand
ouvert
MUST - SEAN PENN
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
HORIZONTALEMENT : AMATRICES / PATAQUES / SERA / URNE / EST / UTAH / RE / ILET /
UTE / UNI / IVRES / ETATS / SS / ENEMA / OTE / ANA / AN / BERNERAIT / SUT / TITI.
VERTICALEMENT : IMPERTINENTES / AAR / ALITE / RU / ATTACHE / AMANT / RAT /
TITANE / PIQUER / VS / ART / CURSEUR / AI / REENT / TESTAIT / SSE / RESSENTI.
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El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 21
L’ÉPOQUE
ON VOUS LE DIT
LE PDG D’AIR ALGÉRIE L’A DÉCLARÉ JEUDI EN MARGE DE SA VISITE
TV
Le corps d’une fillette
repêché d’un puits à Chlef
Une base aérienne de fret
prochainement à Annaba
19.55 Divertissement
Le corps sans vie d’une fillette de 5 ans a été repêché,
avant-hier, d’un puits d’une habitation à El Karimia, au
sud-est de Chlef. Selon certaines sources, l’enfant aurait
fait une chute dans ce puits de 13 mètres de profondeur.
Alertés par des proches, les éléments de la Protection
civile se sont immédiatement rendus sur les lieux pour y
retirer le corps. Une enquête a été ouverte par les services
de sécurité. A signaler que ce drame est le troisième du
genre enregistré dans la wilaya depuis le début de l’année
en cours, où un mineur et un adolescent sont morts noyés
dans des points d’eau. A l’approche de l’été, les services
de la Protection civile invitent les citoyens, notamment les
parents d’enfants, à la plus grande vigilance.
Le chauffeur de Mandela
parmi les premiers
bénéficiaires de son héritage
Le chauffeur de Nelson Mandela, sa secrétaire
personnelle et plusieurs écoles chères au cœur de
l’ancien Président sud-africain ont reçu, hier, leur part
de l’héritage du prix Nobel de la paix, conformément
à ses dernières volontés de Mandela, deux ans après
sa mort. Au total, Mandela a laissé une somme de
de 22 millions de rands (1,2 million d’euros), dont
certains bénéficiaires, non membres de sa famille, ont
touché leur part lors d’une cérémonie symbolique à
Johannesburg. L’héritage de Nelson Mandela a donné
lieu à de très fortes tensions, et sa maison de Qunu, dans
la province du Cap-Oriental (sud), est toujours l’objet
d’une bataille judiciaire engagée par son ex-épouse,
Winnie Madikizela-Mandela. Hier, l’ancien chauffeur de
Nelson Mandela, Mike Maponya, qui a travaillé pour lui
pendant 23 ans, a reçu un chèque de 50 000 rands (2
800 euros ou 3 200 dollars). Il s’est dit «profondément
peiné et heureux» de ce legs. «C’est typique de la
gentillesse et de la générosité de Madiba», a-t-il
estimé, en faisant référence au nom de clan de Mandela
affectueusement repris par la plupart des Sud-Africains.
«Je ne suis pas surpris qu’il ait laissé quelque chose à
tant d’entre nous. Peu de gens auraient fait ça», a-t-il
encore ajouté. La secrétaire de Nelson Mandela, Zelda la
Grange, qui n’était pas présente vendredi, a aussi reçu
50 000 rands. Parmi les autres bénéficiaires, qui ont reçu
leur chèque vendredi, figurent l’université sud-africaine
de Fort Hare, où Mandela a étudié, l’école primaire de
Qunu, sa première école, et le lycée Orlando West, dans
le towsnhip de Soweto où il a vécu.
El Watan -
Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de
255 623 520 DA. Directeur de la
publication : Omar Belhouchet
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Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88 Site web : http://www.
elwatan.com E-mail :
Afin de célébrer le quinzième
anniversaire de l’émission, l’animatrice
a convié d’anciens gagnants venus
remettre leur trophée en jeu, mais aussi
des challengers prêts à tout pour
remporter leur première victoire.
Air Algérie réceptionne un Boeing B737700C, appareil en version convertible
Passagers-cargo-passagers
20.00 Variétés
LE GRAND SHOW SYMPHONIQUE
A l’occasion du grand retour sur scène
de Pascal Obispo, en tournée dans toute
la France, un orchestre symphonique
dirigé par Jean-Claude Petit
accompagne l’artiste pendant plus de
deux heures.
PHOTO : APS
Encore 7 morts et 10 blessés
dans une collision entre un
bus et un camion à In Salah
Encore une hécatombe routière sur la RN1. Un grave
accident de la circulation s’est produit, hier, à 120 km
au nord d’In Salah, faisant 7 morts et 10 blessés, dont 4
ressortissants subsahariens. Selon une source auprès du
groupement de gendarmerie de Tamanrasset, le drame
est survenu à 2h30, suite à une collision frontale entre un
bus de transport de voyageurs de marque Higer, assurant
la liaison Ouargla-Tamanrasset, et un camion de gros
tonnage. La cause de cet accident est, selon les premiers
éléments de l’enquête, imputée au conducteur du bus qui
roulait à vive allure, avant d’être surpris par un chameau
traversant la route. En essayant de l’éviter, le chauffeur
aurait fait une fausse manœuvre avant de percuter le
poids lourd, un Isuzi immatriculé dans la wilaya de Blida,
qui roulait en sens opposé. Aussitôt alertés, les éléments
de la Protection civil de l’unité de Tiguentourine, 150 km
d’In Salah, sont intervenus. Le wali délégué d’In Salah,
Seddas Lakhdar, s’est également déplacé sur les lieux de
l’accident pour veiller à la prise en charge des passagers
en vie et s’assurer de l’accomplissement des formalités
liées au transfert des victimes. Les blessés ont été
ainsi transportés à l’établissement public hospitalier
d’In Salah où ils sont placés en observation médicale,
tandis que les dépouilles mortelles étaient déposées à
la morgue du même hôpital. Il s’agit de Fatouh Sabri (25
ans), Abaoub Mohammed Sayeh (23 ans), Hadj Otmane
Mohamed (27 ans), Mansour Amara (26 ans), Bassaïd
Elaïd (24 ans), Zaid Abdelmalek ( 41 ans) et Hamadi
Mohamed El Aïd (23 ans).
LE GRAND CONCOURS DES
ANIMATEURS
L
a wilaya de Annaba aura sa
base aérienne, qui sera mise
en service dans un proche
avenir», a déclaré jeudi, à Annaba, Mohamed Abdou Bouderbala,
PDG de la compagnie nationale
Air Algérie, au terme d’une visite de travail et d’inspection du
chantier en cours de ce nouveau
projet. «Seconde du genre après
celle d’Oran, cette base sera
équipée de toutes les installations
nécessaires à l’effet d’assurer aux
exportateurs nationaux les divers
services y afférents», a affirmé le
patron d’Air Algérie. Sachant que
sa compagnie a réceptionné, la
même journée, un Boeing B737700C, un appareil d’une capacité
18 tonnes en charge utile, affecté
initialement au fret aérien, mais
également au transport des passagers en période estivale, M.
Bouderbala a profité de l’occasion pour appeler les opérateurs
économiques algériens à profiter
de cette commodité moderne de
fret aérien en vue d’exporter leurs
produits sensibles, notamment
agricoles. Pour ce faire, indiquet-il, «ils n’ont qu’à se rapprocher
des services de la compagnie et
présenter leur demande de prise
en charge. Un cahier des charges
indiquant les engagements des
deux parties sera mis à la disposition de nos clients». Abondant
dans le même sens, ce responsable
a révélé qu’en septembre prochain, un autre avion de la même
capacité sera acquis par la filiale
Cargo d’Air Algérie. Profitant
de la période de début de vente
des billets du hadj 2016, dont le
premier vol est programmé pour
le 17 août prochain, l’ancien PDG
des Douanes algériennes a assuré
que tout est fin prêt pour la prise
en charge des 18 000 pèlerins
algériens. Quant aux
12 000 autres hadjis, leur déplacement aux Lieux Saints sera
assuré par la compagnie aérienne
saoudienne, sachant qu’au programme de l’aéroport de Annaba,
trois vols de hadjis sont assurés
chaque semaine. Force est de
rappeler qu’avec l’acquisition
de ce Boeing B737-700C, le
nombre d’appareils de la flotte de
la filiale Cargo d’Air Algérie va
passer à quatre, dont deux ATR
et deux Boeing du même type. Le
cinquième aéronef — un Boeing
B737-700C — sera réceptionné
avant la fin de l’année. Il est
d’une capacité de 112 voyageurs
en version «passagers» et de 18
tonnes en version «cargo». Celui
arrivé ce jeudi à l’aéroport Houari Boumediène en provenance
de Seattle (Etats-Unis) après une
escale à Garder (Canada) est du
même modèle.
M.-F. G.
CHAKIB KHELIL À BLIDA
Une «honte» pour les Blidéens !
hakib Khelil pousuit son périple national et
C
continue aussi d’alimenter les débats et les polémiques. Après les zaouïas, celui par qui le scandale
arrive semble se rapprocher des industriels. Jeudi,
il a été l’hôte de la ville de Blida. Invité par une
association nationale pour donner une conférence
à la salle du complexe Sim, sa présence à Blida,
aux côtés d’industriels, n’a pas laissé indifférents
les internautes. Sur les réseaux sociaux, on parle de
honte ! «La venue de Chakib Khelil à Blida est une
honte pour notre ville. Je dénonce les agissements
de cet individu, qui ne mérite en aucun cas qu’on
l’applaudisse chez nous», commente un facebooker
sur la page Blida Services. «Qu’est-ce qu’il vient
faire ici ? Il veut l’appui des richards de Blida ? Je
crois que c’est le début d’une campagne électorale,
il a bien servi les banques étrangères, donc c’est
l’homme que l’Occident voudrait au pouvoir»,
ajoute une autre personne. «Trop triste pour ma
ville. On vient de l’éclabousser en recevant un
imposteur ! J’ai honte !», se désole une dame dans
le même espace interactif. Un facebooker voit que
les hautes autorités du pays pensent à préparer un
vote sanction (future présidentielle), en utilisant la
«carte» Chakib Khelil. «C’est juste une diversion
pour que quand il se présentera aux élections,
les gens voteront pour un candidat déjà désigné
par le pouvoir.» Selon un autre commentaire, la
culpabilité de Chakib Khelil ne mérite même pas
[email protected] PAO/Photogravure :
El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir
Attar Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62
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R.C : N° 02B18857 Alger.
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte
devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
de débat : «Il suffit de faire une petite recherche sur
le Real Estate History de l’Etat du Maryland pour
comprendre que nous n’avons même pas besoin
d’un procès pour l’annoncer coupable... En tous
les cas, ce ne sera pas la première fois qu’un voleur
revient au pays encore plus fort qu’avant.» Un facobooker ironise, en qualifiant la présence de Chakib
Khelil dans une rencontre à Blida comme étant un
«séminaire portant sur l’initiation à la création
des sociétés offshore». Par ailleurs, une minorité de
personnes défendent l’ancien ministre de l’Energie
à travers la même page facebook. «J’estime que sa
courageuse tournée confirme son innocence et son
attachement à son pays. La présomption d’innocence signifie qu’une personne, même suspectée
d’une infraction pénale, ne peut être considérée
comme coupable lors d’une procédure d’instruction pénale et avant d’en avoir été déclaré comme
tel par des juges au terme de cette procédure.» Ce
commentaire a suscité plusieurs réactions, dont
la suivante : «C’est à la justice de l’innocenter et
non aux zaouïas. Présomption d’innocence pour
quelqu’un qui a fui le pays ? C’est à lui de prouver
devant la justice. Le peuple a besoin de connaître
la vérité. On ne revient pas comme ça comme si de
rien n’était.» Enfin, le mystère «Chakib Khelil»
plane toujours, tant qu’une enquête judiciaire n’a
pas été diligentée pour mettre la lumière sur un
scandale prouvé en «off shore» !
M. Benzerga
Yahia, Hydra. Tél :023573258/59
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ;
SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.
Diffusion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 - 55 77 31
0552 31 80 65. Est : Société de distribution El Khabar.
Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan
Diffusion, 38, Bd Benzerdjeb
(Oran) Tél : 041 41 23 62 Fax : 041 40 91 66
19.55 Téléfilm
L’ÉCOLE EST FINIE
Gaëlle Servaz, une éducatrice pour
adolescents délinquants, est
sauvagement assassinée. L’affaire fait
grand bruit et ravive la polémique qui
avait éclaté lors de la fondation du lycée
spécialisé dans lequel la victime
officiait.
19.55 Film
LA FEMME AU TABLEAU
Des années après la Seconde guerre
mondiale durant laquelle elle a fui
l’Autriche occupée, Maria demande
l’aide de Randol, un jeune avocat.
19.55 Documentaire
LE PORT DE HAMBOURG HISTOIRE D’UN GÉANT
Situé au confluent de l’Elbe et de l’Alster, le
port de Hambourg est devenu une plaque
tournante du commerce international. De
sa création au XIIe siècle à son
automatisation croissante
19.55 Série policière
HAWAII 5-0
Un inspecteur de police révèle à Kono
que Gabriel Waincroft a récemment
rendu visite à son mari en prison. Tout
porte à croire que le malfrat souhaite à
nouveau travailler avec Adam. La jeune
femme confie son inquiétude à Chin.
19.35 Série TV
UN HOMME ET DEUX FEMMES
Durant une partie de Monopoly, Lisa
surprend Bart en train de tricher et une
terrible bagarre éclate. Afin de mettre un
terme aux hostilités, Homer attrape son
fils par le cou. Citoyens, surveillés et
contrôlés.
Les manuscrits, photographies ou
tout autre document et illustration
adressés ou remis à la rédaction ne
seront pas rendus et ne feront l’objet
d’aucune réclamation. Reproduction
interdite de tous articles sauf accord de
la rédaction.
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 22
SPORTS
COMMENTAIRE
FINALE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS
MILAN, UNE VILLE
ULTRA SÉCURISÉE
Le ridicule ne tue pas
Par Yazid Ouahib
L
Milan
De notre envoyé spécial
PHOTO : DR
M
ilan accueillera, aujourd’hui, l’un
des événements les plus importants du football mondial. La finale de la Ligue des champions d’Europe
ne laisse aucun amoureux de la balle ronde
indifférent. A cet effet, dans un contexte
particulier avec les attentats de Paris en novembre de l’année dernière et de Bruxelles,
au mois de mars dernier, cette ville du
nord de l’Italie a déployé un fort dispositif
sécuritaire pour parer à un éventuel danger.
La grande explication espagnole entre le
Real et l’Atletico de Madrid, un remake de
l’année 2014, qui se déroulera cette fois en
terre italienne, est un pari primordial pour
l’Italie en général et Milan en particulier.
Les mesures supplémentaires prises sont
déjà visibles à l’aéroport de Malpensa de
Milan. Plusieurs brigades policières y sont
stationnées. Tout est contrôlé. Le tout est
d’éviter qu’un quelconque incident puisse
altérer la fête. En dehors de cela, la direction de l’aéroport et les organisateurs ont
augmenté considérablement le nombre
d’employés sur place pour pouvoir gérer le
flux des supporters qui arrivent d’Espagne,
mais aussi les différents invités qui viennent
d’autres pays. Des bureaux ont été installés
pour l’occasion avec le logo de la Ligue des
champions. Les officiels se présentent sur
place et sont directement acheminés vers
leurs hôtels. Même chose avec les fans des
deux clubs. Il faut signaler que ce sont plus
de 200 avions, en plus des vols réguliers,
qui sont arrivés ces trois derniers jours à
Milan depuis Madrid. Un flux impressionnant qui nécessite une organisation sans
faille. Les hôtels affichent tous complet. Un
visiteur qui improvise un voyage à Milan
ces jours-ci n’a aucune chance de trouver
un gîte. La chose est encore plus complexe
pour trouver un billet pour le match. Les
routes de l’aéroport vers Milan sont sécu-
Ronaldo, le buteur de la C1, sera prêt pour la finale
risées. Les autorités milanaises ont fait en
sorte que les supporters des deux clubs
madrilènes ne puissent pas se rencontrer
en allant vers leurs hôtels. Des plaques de
signalisation ont été installées à Malpensa
pour désigner le chemin à prendre pour
chaque camp, celui du Real ou de l’Atletico. Jusqu’à hier en début de soirée, tout
s’est déroulé comme prévu. Beaucoup
d’Algériens ont, par ailleurs, fait le déplacement à Milan pour assister à cette rencontre, en dehors des invités de Gazprom,
sponsor de la Ligue des champions et de
l’UEFA. Ayant fait le voyage jeudi dernier,
des membres de l’Association sportive
des médecins d’Alger (ASMA) ont prévu
d’assister à cette finale, même s’ils appréhendent un problème de billets. «Nous
avons demandé bien avant à quelqu’un
d’ici de nous acheter les billets. On espère
que ça sera réglé», nous dira l’un d’eux.
S’offrir le fameux sésame au marché noir
n’est pas chose aisée. A l’origine, les prix
variaient entre 70 euros (12 000 dinars envi-
MEETING D’EUGÈNE
UN 3e TEST POUR MAKHLOUFI
SUR LE MILE
Après sa récente seconde place sur 800m 1’44’’99 au meeting
de Rabat, Taoufik Makhloufi disputera ce soir à Eugène (EtatsUnis) l’épreuve du mile. Au cours de cette course considérée
comme le clou de la réunion, Makhloufi va retrouver ses
éternels rivaux qui le connaissent bien. Si le jeune Djiboutien
Ayanleh Soulleiman part grand favori, Makhloufi qui reste
sur un bon chrono au Maroc est en mesure de s’imposer.
En se frottant aux spécialistes kényans Asbel Kiprop, Silas
Kiplagat et James Magut, au Marocain Abdelaati Iguider, le
champion olympique 2012 en profitera pour s’attaquer à son
record personnel (3’52’’16). Un véritable test que Makhloufi
ne doit pas rater. Il s’agira de son troisième mile après ceux
de 2013 et 2014 qui sont soldés par une 11e place. A l’issue de
sa compétition, Makhloufi est annoncé le 14 juin à Nancy pour
s’aligner sur le 800m.
C. B.
SEMI-MARATHON DE KABYLIE
FORTE PARTICIPATION
Plus de 900 coureurs ont pris part, hier à Tizi Ouzou, à la 8e
édition du semi-marathon de Kabylie. Cette course, qui s’est
déroulée du barrage de Taksebt au musée de la ville des
Genêts, sur un itinéraire de 18 km, a été marquée par une
parfaite organisation, et ce, grâce aux efforts déployés par les
organisateurs, en l’occurrence l’Association «Les amis de la
course à pied», la Ligue d’athlétisme et la direction locale de la
jeunesse et des sports. Chez les messieurs, c’est Meftah Fathi
de Tlemcen qui s’est imposé devant Guerziz Abdelaziz (Chlef),
Dellal Abdelhalim (Chlef), Moulay Slimane (Alger) et Terfia
Farid (Jijel). Chez la gent féminine, les cinq premières places
sont revenues à Dahmani Kenza (Bordj Bou Arréridj), Sabour
Nassima (Alger), Bendarbal Malika (Alger), Belmediouni Kheira
A. Tahraoui
(Alger) et Abbas Nawel (Alger).
ron) en catégorie 4 et 440 euros (70 000
dinars environ) en catégorie 1. Mais au fur
et à mesure que le rendez-vous approche,
les places encore restantes se payent très
cher. Certains sites internet les proposent à
plus de 900 euros pour la catégorie 4 et plus
de 2400 euros (près de 40 millions de centimes) pour la catégorie 1. Un chiffre astronomique pour le commun des mortels. En
tout cas, il n’est pas aisé de se procurer une
place dans les tribunes du stade San Siro
pour le rendez-vous d’aujourd’hui. Les
jeunes joueurs du Paradou AC ayant participé au tournoi de Gazprom sont heureux
de pouvoir assister, à partir des tribunes, à
cette rencontre exceptionnelle. Ils savent
qu’une telle occasion n’est pas près de se
présenter à eux une seconde fois. Entre
partisans du Real et ceux de l’Atletico, les
paris ont déjà été lancés. Qui de Ronaldo
ou Griezmann l’emportera ? En tout cas, la
ville de Milan veut, elle, remporter le sien,
celui de réussir ce rendez-vous sur tous les
plans.
Abdelghani Aïchoun
ÉQUIPE NATIONALE
Mahrez et Brahimi out
L
a sélection nationale de football, entrée en stage bloqué à
Sidi Moussa depuis samedi passé,
s’envolera ce matin à 10h à destination de Victoria (Seychelles)
à bord d’un avion spécial d’Air
Algérie. Les Verts affronteront les
Seychelles le 2 juin dans un match
comptant pour la 5e journée des
éliminatoires de la CAN-2017,
prévue au Gabon. En prévision de
ce match, les camarades du capitaine Carl Medjani seront privés
de Mahrez et Brahimi, blessés,
qui ont été libérés par l’entraîneur
national Nabil Ghimouz. En plus
de ces deux éléments importants,
l’Algérie sera amoindrie des services de son buteur Islam Slimani,
suspendu pour cumul de cartons.
Les Verts ont effectué hier à 17h
leur dernière séance d’entraînement à Sidi Moussa en présence
de tous les joueurs. Un match
d’application a également été programmé par le staff technique jeudi entre les joueurs. A rappeler que
l’Algérie occupe la première place
de son groupe avec 10 points, avec
cinq longueurs d’avance sur son
dauphin, l’Ethiopie.
Aïssa Mandi
Mandi : «On s’est bien préparés»
«On a bien travaillé, notamment
sur le plan physique. Il est clair
que le match sera difficile. Il fera
chaud. De plus, le terrain est en
synthétique. Mais on s’est préparés en conséquence. En tout
cas, on ira aux Seychelles pour
remporter ce match. Il nous reste
juste un point pour assurer la qualification. Le stage s’est déroulé
dans les meilleures conditions.
On a bien travaillé avec Nabil et
Yazid. On espère continuer sur la
lancée en remportant ce match à
l’extérieur.»
A. A.
a Ligue nationale de football amateur (LNFA) dirigée par
Ali Malek a pris la résolution de «s’autosaisir de l’affaire
SKAF-GCM suite aux déclarations d’un joueur d’El
Khemis qui accuse certains de ses partenaires d’avoir levé le
pied». La démarche aurait été normale et conforme aux règles de
l’éthique si l’instance qui gère la Ligue nationale amateur s’était
toujours montrée intransigeante dans ce domaine. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Que de fois des joueurs, dirigeants,
entraîneurs, supporters, journalistes ont dénoncé des matchs arrangés, des résultats décidés avant le coup d’envoi des rencontres
sans que la Ligue prenne ses responsabilités. Cette saison, plus
que toute autre, ce ne sont pas les affaires et scandales qui ont
fait défaut dans une division gangrenée par les fléaux sus-cités
sans que cette instance ne réagisse. Le rocambolesque épisode
du retournement de situation dans l’affaire CR Village Moussa
– USM Annaba a renseigné plus d’un sur l’incapacité de la
Ligue à prendre des mesures conformes au règlement et loin des
influences qu’elle subit avec un degré de servitude jamais égalé
dans l’histoire du football algérien. Pourquoi est-elle restée sans
voix lorsque les responsables de l’USM Annaba ont évoqué une
tentative de corruption d’un joueur de Annaba de la part d’un
dirigeant de l’US Biskra ? Il y a longtemps que les instances du
football ont perdu leur crédibilité, surtout en ce qui concerne les
affaires nauséabondes rapidement étouffées. Après une léthargie
qui confine à la démission sur toute la ligne en ce qui concerne
le chapitre des scandales et affaires qui puent la corruption,
l’arrangement de résultats, le non-respect de l’intégrité de la
compétition, voilà que la Ligue nationale de football amateur
monte sur ses grands chevaux et menace de frapper fort. En fait,
la réaction de la LNFA n’est rien d’autre qu’une manœuvre dilatoire pour tromper l’opinion et donner l’impression que l’autorité est présente et qu’elle va assumer ses responsabilités. La
Ligue ne trompera personne. Elle est orpheline de tout pouvoir.
Elle s’agite sur ordre et injonction. Elle ne fera rien et l’avenir le
prouvera. La corruption a encore de beaux jours devant elle. La
sortie d’Ali Malek, président de la LNFA, prouve si besoin est
qu’au niveau des responsables des instances sportives en général
et du football en particulier le ridicule ne tue pas. Une chose est
sûre : elle n’a pas fait perdre le sommeil aux corrupteurs et corrompus. Au contraire, elle a dû les amuser.
Yazid Ouahib
Noureddine Mechta
nous a quittés
Noureddine Mechta, ancien gardien de but de Hydra (HAC) et
de l’USMMC (El Harrach) s’est
éteint jeudi à Paris des suites
d’une longue maladie. Né en
1947, le défunt avait débuté sa
carrière sous les couleurs du
CREH, le Chibab, club harrachi
grand pourvoyeur de joueurs
qui ont fait les beaux jours du
club fanion de la ville d’El Harrach. Noureddine avait rejoint le
Chihab alors qu’il était cadet. Il
a passé une autre année au CREH en tant que junior avant de
rejoindre l’année suivante l’USMMC qui évoluait à l’époque
en Régionale sous la direction de feu Abdelkader Bahmane.
Au terme de sa première saison sous les couleurs d’El Harrach, il a contribué à l’accession du club en Nationale 1.
Grâce à son talent, il avait relégué feu Abdelwahab au rang de
remplaçant.
C’était l’époque de l’éclosion de jeunes joueurs qui allaient
faire la gloire du club, à l’instar de Nasreddine Salmi, Tahar,
Kabri et bien d’autres jeunes produits de l’école harrachie.
Saïd Allik, qui avait porté le maillot de l’USMMC, faisait lui
aussi partie des joueurs qui ont hissé El Harrach en Nationale 1. Noureddine Mechta, qui se distinguait par sa classe
dans les buts et surtout par son allure et sa technique, ses prises
de balle tout comme ses dégagements au pied qui étaient des
modèles du genre, est resté deux autres années au club qui
à l’époque était dirigé par le regretté docteur Sellal et le
Yougoslave Djazec. A la fin de la saison 1978, Noureddine
Mechta a rejoint le Hydra Athletic Club (HAC) parrainé à
l’époque par Sonatrach, entreprise dont il était employé. Une
fois sa carrière terminée, il a rangé ses crampons et s’est petit
à petit éloigné du football. Des soucis de santé ont altéré son
quotidien. Il a combattu la maladie durant de longues années.
Jeudi, il s’est éteint après un long combat. Sa dépouille sera
rapatriée demain, dimanche, et il sera inhumé le lendemain.
La rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléances
à la famille du défunt et prie Dieu le Tout Puissant et Miséricordieux de l’accueillir en son Vaste Paradis. «A Dieu nous
appartenons et à Lui nous retournons.»
Y. Ouahib
El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 23
SPORTS
CSA/JSMB
Les membres de l’AG de la JSMB,
réunis en AG ordinaire jeudi dernier
au salon d’honneur du complexe de
l’UMA, ont procédé à l’unanimité à
l’adoption des deux bilans (moral
et financier) de CSA du club pour la
saison écoulée. En effet, après la
vérification du quorum et la lecture
du bilan financier par le trésorier du
club, les présents ont procédé à son
adoption à l’unanimité. En matière de
chiffres, les recettes sont estimées à
18,793 milliards de centimes tandis
que les dépenses sont de l’ordre de
18,225 milliards. Les dettes sont de
4,712 milliards de centimes. Après
l’adoption des bilans, le bureau de
CSA/JSMB a présenté sa démission
conformément à la loi en vigueur
après la fin du mandat olympique.
C’est ainsi qu’une commission
de recueil de candidatures a été
installée pour recevoir les dossiers
des personnes désirant postuler
pour la présidence de CSA du
club dont l’AG élective sera fixée
prochainement.
L. Hama
NATATION
(JO-2016)
Minima B pour
Sahnoune
Le nageur algérien Oussama
Sahnoune a réalisé jusqu’ici les
minima B sur 50m NL (22’’77) pour
la participation aux prochains
Jeux olympiques de Rio 2016.
La performance de Sahnoune
enregistrée sur 50m (22’’27) lors
des derniers Championnats arabes
de natation de Dubaï n’a pas été
homologuée par la Fédération
internationale de natation (FINA). Sur
le site de cette dernière, Sahnoune
figure parmi les nageurs ayant réalisé
les minima B (50m NL et 100m NL).
La FINA ne reconnaît pas les chronos
des «joutes arabes». Pour rappel,
Sahnoune a réalisé également cette
saison les minima B sur 100m NL
(49’’85) en mars dernier à Marseille.
Outre Sahnoune, les nageuses Majda
Chebaraka et Ghania Nefsi ont aussi
accompli les minima B pour Rio. C. B.
Pensée
Il y a vingt ans, nous
quittait
El Hadja Zoulikha
Meghraoui, née Kerras.
Riche de notre patrimoine
culturel le plus ancien,
elle a laissé à Mascara et
ailleurs un exemple édifiant
de droiture, d’abnégation et
de générosité.
Ses enfants et petitsenfants en Algérie et à
l’étranger s’inclinent devant
sa mémoire.
«A Dieu nous appartenons
e à Lui nous retournons.»
L’USM Blida retourne en Ligue 2
◗ MCA 2 - ESS 2
Le Mouloudia
rate sa der
Stade Omar Hamadi (Bologhine)
Arbitres : Mial, Idir et Semsoum
Buts : Derrardja (20’), Hachoud
(34’) MCA - Nemdil (56’) et
Mekdache (90+2’) ESS
Averts : Cherrif El Ouezzani,
Bouhenna (MCA) - Delhoum (ESS)
MCA : Chaouchi, Hachoud, Ben
Braham, Bouhenna, Oudina, Cherif
El Ouezzani, Kacem (Aouedj 70’),
Boucherit, Derrardja, Mokdad,
Gourmi (Azzi 87’)
Entr. : Amrouche
ESS : Belhani, Lamri, Delhoum,
Raït (Boubakour 65’), Baouz,
Rebiai, Dyouch, Djahnit, Berbache
(Mekdache 46’), Nemdil et
Amokrane
Entr. : Geiger
E
n recevant la formation de l’Entente de Sétif, le Mouloudia
voulait absolument l’emporter pour
finir sur une belle note. Cependant,
après avoir mené, le Mouloudia s’est
fait rejoindre au tableau d’affichage.
Ainsi donc, les Algérois ne finiront
pas sur une victoire pour cette dernière rencontre à domicile. Pourtant,
tout avait bien commencé pour le
Mouloudia qui trouve la faille dès
la 20’ de jeu grâce à Derrardja qui
reprend instantanément une balle
bien liftée. Hachoud à la 34’ marque
un but somptueux d’un retourné
acrobatique. Ce sera le score à la
mi-temps. Au retour des vestiaires,
les Sétifiens sont plus motivés. A
peine 10 minutes et l’Entente obtient
un penalty que se charge de transformer Nemdil qui prend Chaouchi
à contre-pied. Revigorés par cette
réalisation, les Sétifiens prennent les
choses en main et dominent outrageusement cette seconde période.
En fin de match, c’est logiquement
que les Sétifiens reviennent au score
pour égaliser grâce à Mekdache qui
s’élève plus haut que tout le monde
et égalise.
A. H.
◗ ASMO 0 - JSS 1
La Saoura
«africaine»
Stade Bouakeul (Oran)
Arbitres : Benbraham, Alaoua et
Yahi
But : Zaidi (4’) JSS
Averts: Merbah, Hammar (JSS)
Expul. : Naamane (45’) ASMO
ASMO : Henane, Barka,
Benzerga,Naamane, Mesmoudi,
Belaid, Herbache (Haddad 69’),
Belaalem, Tabti (Tahar 64’), Sebia
(Hadji 76’)
Entr.: Hadj Merine
JSS : Djemili, Tiboutine, Pabidi,
Maaziz, Lagraa, Zaidi, Merbah
(Tobal 89’), Bousmaha, Djallit,
Hammar, Sayah (Hamia 53’)
Entr. : Gourari
L
es débats ont débuté sans round
d’observation. Ce sont les Sudistes qui profitent d’une erreur défensive des Asémistes pour prendre
l’avantage par l’entremise de Zaidi
d’une belle tête. On jouait depuis
moins de 5 minutes. Ce but est à
mettre sur le compte d’une sortie
hasardeuse du gardien Hennane. Les
locaux tentent de refaire leur retard,
sans grande conviction, puisqu’ils ne
parviendront pas à mettre à contribution le gardien Djemili durant
toute la rencontre qui se termine en
faveur des coéquipiers de Djalit.
Une victoire qui permet aux gars
de la Saoura de décrocher une qualification historique à la Ligue des
champions d’Afrique.
A. S.
◗ USMB 1– USMA 0
Victoire inutile
Stade Brakni (Blida)
Arbitres : Arab, Hamlaoui,
Bayoudh
But : Mellika (60’) USMB
USMB : Litime, Tsamda, Brahimi,
Bedrane, Benamara, Maroci,
Heriat, Amiri (Aliouet 46’), Mellika
(Aïssa Bey 64’), Bendhiaf, Abed
Entr. : Zoheir Djelloul
USMA : Berrefane, Redhouani,
Abdellaoui (Mokadem 47’), Mazari,
Benayada, Bouguerra (El Orfi 62’),
Benmoussa, Bendjillali (Darfalou
75’), Andrea, Dilmi, Ardji
Entr. : Hamdi
C
e qui devait arriver arriva.
L’équipe de Blida n’a, cependant, passé qu’une seule saison
parmi l’élite. La victoire acquise
contre l’USMA n’a pas suffi pour
que le club de Blida sauve sa place
dans la cour des grands. Les Blidéens ont tout simplement joué
leur avenir lors de cette rencontre
dominée par les locaux. Mais en fin
de match, malgré la victoire face au
leader, la déception était totale, car
ce succès n’aura aucune incidence
sur le classement. Blida termine à la
14e place, donc relégable. Le but de
Mellika à la 60’ a permis d’entretenir
le suspense, mais en fin de compte
n’a servi à rien. Le succès remporté
face au champion sera inutile. Les
Relizanais avaient fait le nécessaire
à El Harrach pour envoyer les Blidéens en L 2.
H. B.
RÉSULTATS ET CLASSEMENT
LIGUE 1 – 30e J
JSK - MCO
RCA - CSC
NAHD - MOB
USMB - USMA
DRBT - CRB
USMH - RCR
ASMO - JSS
MCA - ESS
0- 0
1-2
0- 0
1- 0
0 -1
1-1
0- 1
2- 2
Classement
1. USM Alger
2. JS Saoura
3. JS Kabylie
-. CR Belouizdad
5. MO Béjaïa
-. ES Sétif
7. DRB Tadjenanet
8. CS Constantine
9. USM El-Harrach
10. NA Hussein-Dey
--. MC Oran
12. MC Alger
13. RC Relizane
14. USM Blida
15. RC Arbaâ
16. ASM Oran
Pts J
58 30
48 30
45 30
45 30
44 30
44 30
43 30
42 30
41
30
40 30
40 30
38 30
36 30
36
30
19
30
18
30
TOURNOI DE GAZPROM
Inoubliable expérience pour les joueurs du PAC
Milan
De notre envoyé spécial
C
’est une expérience extraordinaire qu’ont
vécue, hier, dans la périphérie milanaise (Italie) les joueurs U14 du Paradou AC en prenant
part au tournoi international organisé par Gazprom, sponsor majeur de la Ligue des champions
d’Europe, dans le cadre de sa quatrième édition de
l’événement «Football for friendship», parrainé
par l’ancien international allemand Franz Beckenbauer. Malgré les deux défaites, respectivement
face à Atletico de Madrid (Espagne) et Westham
(Angleterre) et le nul face à l’Inter de Milan (Italie), les Pacistes ont laissé une bonne impression,
notamment pour ce qui est du talent de certains
éléments. Il faut dire que le tirage au sort effectué
la veille, dans la soirée, n’a pas été tendre avec le
représentant algérien et du continent africain.
Parmi les 31 autres équipes participantes au tournoi, majoritairement européennes et asiatiques,
l’équipe du PAC a hérité de trois grands clubs européens (l’Atletico, l’Inter et Westham). Si durant
leur premiers matchs, les Algériens ont été battus
par l’Atletico, l’une des meilleures, si ce n’est la
meilleure équipe du tournoi, par le score de 5 buts
à 0, lors du second, ils ont tenu tête à l’Inter de
Milan (4-4), un match durant lequel Lotfi Madjer
a inscrit 3 buts alors qu’Islem Mokhbat a marqué
le quatrième d’un excellent coup de ciseaux qui
lui a valu d’être désigné du doigt par moult participants. Lors de leur troisième matchs, les joueurs
du PAC ont également été battus par la Westham
United’s Fondation, l’académie du club anglais
portant le même nom, par 3 à 0. Si sur le plan
technique, les Algériens n’avaient aucunement
à rougir de leur niveau face à leurs adversaires,
la différence a été faite sur le plan physique.
PHOTO : EL WATAN
Les bilans
approuvés
30e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 1
Les joueurs du Paradou AC au tournoi Gazprom
Les joueurs adverses, notamment Westham et
Atletico, étaient très athlétiques. Au point où ils
donnaient l’impression d’être nettement plus âgés
que beaucoup d’autres participants. A ce propos,
l’entraîneur du PAC, Tarik Mahfoud, nous dira
que le fait que les rencontres se jouent sur un petit
terrain (un tiers de terrain) a fait que l’aspect athlétique était important.
Les joueurs n’avaient pas beaucoup d’espace pour
évoluer comme ils ont l’habitude de le faire. Il faut
signaler que les matchs se jouent à six (5 joueurs
et un gardien) durant 16 minutes. De plus, l’effectif du club algérien a été amoindri de plusieurs
éléments, notamment des titulaires, qui n’ont
pu faire le voyage en Italie puisque ce tournoi a
coïncidé avec les examens du BEM. «On a déjà
participé à des tournois à l’étranger, mais c’est la
première fois que je vois un niveau aussi relevé»,
nous indiquera encore le coach. Celui-ci ajoutera
que c’est sans commune mesure avec ce qui se fait
en Algérie. «Beaucoup de travail reste à faire»,
conclut-il. En tout cas, même s’ils ne sont pas qualifiés au second tour, les U14 du PAC sont heureux
d’avoir déjà participé à ce tournoi.
Quoi de mieux pour évoluer que de participer à
des rendez-vous auxquels prennent part de prestigieux clubs. Il est utile de signaler qu’une fête a
été organisée, hier soir, en l’honneur des équipes
participantes.
La finale du tournoi aura lieu aujourd’hui dans la
matinée. Toujours dans le cadre de cette 4e édition
de «Football for friendship», les différents jeunes
participants prendront part à un forum écologique.
Dans la soirée, Gazprom les invite à assister à la
finale de la Ligue des champions d’Europe, qui
mettra aux prises, au stade de San Siro, les deux
clubs espagnols du Real et de l’Altletico. Un rendez-vous que les joueurs du Paradou ne risqueront
pas d’oublier…
Abdelghani Aïchoun
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016
COMMENTAIRE
L’Algérie dans
les abysses
Par Tayeb Belghiche
L
CONSTRUIRE UNE ALTERNATIVE
AU COUPLE LIBÉRALISME/ISLAMISME
La gauche arabe en conclave
Tunis
De notre envoyé spécial
aminée, réprimée, divisée, la gauche
arabe tente de reprendre le débat
et de se reconstruire. Depuis hier,
communistes, socialistes et militants de
gauche de nombreux pays arabes sont en
conclave à Tunis à l’occasion des rencontres
intitulées «5 ans après le printemps 2011,
défis, tâches et stratégies des moyens
des gauches arabes». Cette rencontre, la
première, est organisée sous la bannière du
Monde diplomatique (version arabe) ainsi
que la fondation Rosa Luxemburg.
L’expérience des révolutions du printemps
2011, et en dépit des différents scénarios
et des conséquences, a montré d’abord les
besoins des peuples pour l’émancipation
des régimes autoritaires inféodés au
capitalisme mondial. Chômage, exclusion
et paupérisation sont toujours d’actualité
et appellent des réponses et davantage
d’implication de la part de cette mouvance,
mais il y a aussi des défis inédits, souligne
Jalel Tlili, président de la Ligue de la gauche
travailliste, «ce pourquoi il faut réfléchir
ensemble sur les réponses à donner»,
a-t-il insisté. «Nous avons tant besoin du
débat, l’activisme nous a tués au détriment
du débat théorique», confirme Hamma
Hemmami, président du Parti tunisien des
travailleurs (PT). Dans le contexte régional
et international caractérisé par l’hégémonie
du libéralisme et des conflits permanents
qui exposent les peuples aux politiques
autoritaires et populistes, il n’est pas trop
tard, affirme, de son côté, Ryad Benfadhel,
directeur du Monde diplomatique (version
arabe) et cadre du parti Al Qotb ; il n’est
pas trop tard pour engager le débat entre les
différentes forces représentant ce courant qui
traverse toutes les sociétés. Même si elle ne
PHOTO : EL WATAN
L
se fait pas beaucoup d’illusions, la gauche
tunisienne est relativement forte malgré des
divisions dans ses rangs et l’atomisation
des partis qui la représentent ; elle est forte
de par sa pénétration dans les couches
populaires et le score important réalisé
aux élections d’octobre 2011, récoltant 1,3
million de voix, juste derrière Ennahdha.
Cette hirondelle ne peut faire le printemps
de la gauche, certes, car partout ailleurs
où il y a eu des soulèvements populaires,
les formations de gauche n’ont pas su
donner une réponse politique urgente à
ces demandes de liberté, de travail et de
préservation de la dignité et les acteurs
principaux du changement n’ont pas été
encadrés par les formations politiques de
gauche. C’est du moins ce que reconnaissent
les organisateurs de ce rendez-vous. La
bipolarisation du paysage politique
opposant les anciens régimes et les partis
islamistes a achevé de réduire sensiblement
la participation et la visibilité des partis
de gauche, incapables de produire du sens
face à ses adversaires populistes. Que
faire aujourd’hui ? C’est la question à
laquelle devraient répondre les participants
à ces rencontres lors des ateliers prévus
aujourd’hui. En Tunisie, et en dépit des
ratages, des voix et des initiatives existent
pour dépasser les blocages et relancer le
débat sur toutes les questions, notamment au
Front populaire (FP) qui compte plusieurs
mouvements, dont Al Qotb et le POCT.
Beaucoup de figures des partis communistes
et socialistes étaient présentes à l’ouverture,
hier, notamment des représentants du FDLP
palestinien, du parti communiste libanais et
ceux d'Egypte, du Koweït, de Syrie, alors que
d’Algérie, seul le MDS s’est fait représenter
par Messaouda Chaballah, en plus de Djamel
Zenati, ex-député FFS. Le parti communiste
français était également présent, en plus des
journalistes de L’Humanité et de nombreuses
personnalités proches de cette mouvance.
Tous ces participants sont appelés à construire
une alternative démocratique au libéralisme
et réhabiliter l’identité de la gauche, voire
définir la nouvelle gauche sur la base des
accumulations importantes intériorisées par
les peuples de la sphère culturelle arabe. Ce
sont les ambitions que se sont données les
initiateurs de ce rendez-vous.
Nouri Nesrouche
a «Mecque des révolutionnaires» est en
train de perdre son âme, son honneur et sa
dignité. Ainsi en a décidé le pouvoir en
place. Il vit au rythme des scandales qu’il a
lui-même provoqués et qui l’éclaboussent
régulièrement, mais il pratique la politique de
l’autruche. Il se tire des balles dans les pieds, mais
n’en souffre pas, préférant les postures ridicules et
les impasses stériles.
Le pouvoir algérien a atteint le summum de la
malhonnêteté avec l'affaire Issad Rebrab. Voilà un
capitaine d’industrie qui crée des emplois et de la
richesse dans son pays et dont la respectabilité a
largement débordé les frontières.
C’est le second contributeur au fisc après Sonatrach.
Pour participer davantage au développement de son
pays, reprenant à sa manière le flambeau de
Novembre 1954, il sponsorise un Forum d’affaires
algéro-britannique. Toute honte bue, le
gouvernement lui interdit de participer aux travaux
qui s’étaient tenus à l’hôtel El Aurassi. On imagine
la gêne des Britanniques devant un comportement
qui s’apparente plus à de la voyoucratie qu'à de la
gestion normale des affaires de l’Etat. Ils expriment
quand même leur désapprobation en recevant la
veille Issad Rebrab. Une gifle qui en dit long sur la
considération accordée par l’étranger à nos
dirigeants. Cet outrage aux bonnes mœurs et à la
bonne gouvernance intervient au moment même où
des gens du pouvoir et leurs proches sont cités dans
le scandale Panama Papers. Silence total chez la
mafia qui s’est emparée du pouvoir. Nos ministres
rencontrent leurs homologues étrangers comme si
de rien n’était. Ils ont bafoué l’honneur de l’Algérie,
dilapidé son argent, mais ils continuent de vaquer à
leurs occupations le plus normalement du monde et
sans inquiétude. Preuve s’il en est qu'ils se tiennent
tous par la barbichette. Au rythme actuel, il n’y aura
que les voleurs de poules qui seront poursuivis par
la justice. On croyait qu’après les scandales de
l’autoroute Est-Ouest et ceux de Sonatrach, les
usurpateurs de la décision prendront conscience de
leurs turpitudes et de leurs excès et qu’ils
comprendront enfin qu’ils sont méprisables aux
yeux des citoyens. Il n’en est rien. Chakib Khelil, le
fossoyeur de nos richesses pétrolières, se pavane à
travers le pays et ne cache même pas ses ambitions
présidentielles. Al Capone doit être jaloux dans sa
tombe. Le site Algérie Patriotique accuse
ouvertement le ministre de la Communication
Hamid Grine d’être un indicateur des services
secrets marocains. Ce dernier ne semble pas s'en
émouvoir pour autant. Et il est toujours à son poste.
El Watan a révélé jeudi d’autres fortunes de Chakib
Khelil et de ses complices. Là aussi, silence radio.
A croire que le pouvoir est vacciné contre les
révélations sur son comportement scabreux.
L’humoriste Fellag a bien dit, il y a de cela 20 ans,
que l’Algérie avait atteint les fonds et qu’on continue
de creuser. La tragédie se poursuit. Est-ce pour la
faire disparaître définitivement ?
JAPON
LE PRÉSIDENT AMÉRICAIN BARACK OBAMA SE RECUEILLE À HIROSHIMA
■ Barack Obama s'est recueilli hier à
Hiroshima lors d'une visite historique
chargée en symboles où il a appelé à
construire un monde sans arme
atomique, rapporte l’AFP. Dans son
discours, le président des Etats-Unis a
évoqué la douleur née de cette journée du
6 août 1945, quand fut larguée par un
avion américain la première bombe
atomique de l'histoire, suivie, trois jours
plus tard, par celle de Nagasaki. «Il y a 71
ans, la mort est tombée du ciel», a déclaré
B. Obama, premier président américain
en exercice à se rendre dans ce lieu.
«Nous sommes venus pour rendre
hommage aux morts», a-t-il ajouté. Il a
auparavant déposé une couronne de
fleurs devant le cénotaphe du Parc du
mémorial de la Paix. Le recours à cette
bombe d'un genre nouveau allait sonner
la capitulation du Japon et la fin de la
Seconde Guerre mondiale. «Nous avons
la responsabilité de regarder l'histoire
dans les yeux», a indiqué le président
américain. Il a aussi livré sa vision d'un
monde meilleur et plaidé pour un monde
sans arme nucléaire, tout en
reconnaissant que cela n'arriverait
«probablement pas de son vivant». «Le
monde a changé pour toujours ici. Mais
aujourd'hui, les enfants de cette ville
vivent en paix», a lancé M. Obama. «Nous
connaissons la douleur de la guerre.
Ayons le courage, ensemble, de répandre
la paix et de construire un monde sans
arme nucléaire», a-t-il écrit dans le Livre
d'or. Dès son arrivée à la Maison-Blanche,
Barack Obama a fait de la
dénucléarisation l'une de ses priorités,
estimant que les Etats-Unis, seul pays à
avoir jamais utilisé une arme nucléaire,
ont «la responsabilité morale d'agir». R. I.
météo
Aujourd’hui
Demain
17°
29°
ALGER
16°
28°
18°
31°
ORAN
17°
29°
15°
30°
CONSTANTINE
24°
42°
OUARGLA
17°
27°
26°
43°
ÉQUIPE NATIONALE
MAHREZ ET
BRAHIMI OUT
LIRE L’ARTICLE DE A. AÏCHOUN EN PAGE 22
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016
N°7804 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $.
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
ÉDITION DU CENTRE
EL KHABAR EN BOURSE
LA SORTIE
DE CRISE
DE REBRAB
PHOTO : H. LYES
■ LIRE L’ARTICLE DE
NADIR IDDIR EN PAGE 3
Dr MOHAMED BELHOCINE. Consultant
«LES DÉPENSES DE
L’ARMÉE ÉCHAPPENT
AU CONTRÔLE POLITIQUE»
■ Consultant polyvalent dans les technologies civiles et militaires,
le docteur Mohamed Belhocine revient dans cet entretien sur les
marchés de l’armement et la corruption dans le domaine militaire. Il
évoque aussi l’absence de contrôle politique sur les dépenses du
ministère de la Défense, dont le budget est passé de 2,5 milliards de
dollars en 2008 à 13 milliards de dollars en 2015.
LOGEMENTS PUBLICS
LA DÉSILLUSION DES
SOUSCRIPTEURS AADL
LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SALIMA TLEMÇANI EN PAGES 6 ET 7
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC)
20 000 PERSONNES EN
MEURENT CHAQUE ANNÉE
LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE NABILA AMIR EN PAGE 4
&LETTRES
ROMANCIER
«Iveton évolue hors
des clous»
Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16
L
e ministre de l’Habitat, Abdelmadjid
Tebboune, continue de donner de l’espoir
aux souscripteurs au programme location-vente,
dit AADL (Agence nationale de l’amélioration
et du développement du logement). Il a annoncé,
jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de
location-vente recevront, lundi prochain, les clefs
de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens,
8000 se trouvent dans la capitale.
Lire l’article de Ali Boukhlef en page 2
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JOSEPH ANDRAS
PHOTO : DR
ARTS

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