la sortie de crise de rebrab
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la sortie de crise de rebrab
ÉQUIPE NATIONALE MAHREZ ET BRAHIMI OUT LIRE L’ARTICLE DE A. AÏCHOUN EN PAGE 22 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016 N°7804 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE EL KHABAR EN BOURSE LA SORTIE DE CRISE DE REBRAB PHOTO : H. LYES ■ LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 3 Dr MOHAMED BELHOCINE. Consultant «LES DÉPENSES DE L’ARMÉE ÉCHAPPENT AU CONTRÔLE POLITIQUE» ■ Consultant polyvalent dans les technologies civiles et militaires, le docteur Mohamed Belhocine revient dans cet entretien sur les marchés de l’armement et la corruption dans le domaine militaire. Il évoque aussi l’absence de contrôle politique sur les dépenses du ministère de la Défense, dont le budget est passé de 2,5 milliards de dollars en 2008 à 13 milliards de dollars en 2015. LOGEMENTS PUBLICS LA DÉSILLUSION DES SOUSCRIPTEURS AADL LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SALIMA TLEMÇANI EN PAGES 6 ET 7 ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC) 20 000 PERSONNES EN MEURENT CHAQUE ANNÉE LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE NABILA AMIR EN PAGE 4 &LETTRES ROMANCIER «Iveton évolue hors des clous» Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16 L e ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, continue de donner de l’espoir aux souscripteurs au programme location-vente, dit AADL (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement). Il a annoncé, jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de location-vente recevront, lundi prochain, les clefs de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens, 8000 se trouvent dans la capitale. Lire l’article de Ali Boukhlef en page 2 PUBLICITÉ JOSEPH ANDRAS PHOTO : DR ARTS El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 2 L’ACTUALITÉ LOGEMENTS PUBLICS La désillusion des souscripteurs AADL ● Lundi prochain, à une semaine du début de Ramadhan, le ministère de l’Habitat organisera une cérémonie, qui sera bien sûr diffusée par la télévision, pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de souscripteurs AADL. A Selon de nombreux souscripteurs, la majeure partie des sites affectés aux retardataires du programme 2001 et 2002 ne sont toujours pas achevés PHOTO : DR bdelmadjid Tebboune continue de donner de l’espoir aux souscripteurs au programme location-vente dit AADL (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement). Il a annoncé, jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de location-vente recevront, lundi prochain, les clefs de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens, 8000 se trouvent dans la capitale. Lundi prochain, à une semaine du début de Ramadhan, le ministère de l’Habitat va donc organiser une cérémonie, qui sera bien sûr diffusée par la télévision, pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de souscripteurs AADL. Car, en réalité, s’il organise cette cérémonie, c’est que le gouvernement veut à tout prix masquer les énormes retards qu’enregistrent tous les projets de logements publics. Selon des témoignages, les 11 600 souscripteurs qui auront leurs clefs lundi prochain ont été convoqués, en urgence, la semaine dernière pour payer la 4e tranche, qui leur donne le droit d’accéder à leur logement chacun. Et le nombre de souscripteurs concernés n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de promesses non tenues. Sur les 80 000 logements AADL qui sont destinés aux souscripteurs, seuls 11 600 auront leurs clefs avant le mois de Ramadhan. La majorité des citoyens qui attendent depuis 14 ans patienteront encore durant une période indéterminée. «Nous n’avons même pas payé la troisième tranche qui nous permettra d’obtenir nos préaffectations. Et nous ne voyons toujours pas le bout du tunnel», s’indigne un citoyen qui attend son logement depuis 2002. Selon de nombreux souscripteurs, la majeure partie des sites qui sont affectés aux retardataires du programme 2001 et 2002 ne sont toujours pas achevés. Beaucoup doutent de la possibilité du ministère de l’Habitat à tenir son engagement de loger tous les postulants à cette formule avant la fin de l’année en cours. C’est le cas de ces citoyens, qui sont affectés au site de Bouinan, à Blida. Ils se sont récemment déplacés jusqu’à la rédaction pour nous informer que le taux d’avancement des travaux ne permettra jamais une livraison d’ici 6 mois. Alors que les souscripteurs de 2001 et 2002 ne voient toujours pas la fin de leur calvaire, ceux de 2013 commencent à perdre espoir. Un sentiment de désespoir qui peut être expliqué par l’absence de tout calendrier et surtout par une avancée extrêmement lente des chantiers. La preuve en est que plus de 3 ans après la relance de cette formule et que des dizaines de milliers de citoyens ont payé une première tranche, beaucoup de chantiers ne sont même pas entamés. Et les chiffres donnés récemment par le ministère de l’Habitat sont une illustration parfaite de ce retard : seuls 185 000 logements ont été lancés sur un total de 450 000 dossiers retenus (certains vont certainement sauter). Et lorsque l’on connaît le rythme de l’avancée des chantiers de construction dans le pays, on comprend aisément que l’œuvre du ministère de l’Habitat n’est pas chose aisée. Ce dossier AADL, comme un boomerang, risque de revenir à la face du gouvernement. Ce qui n’est pas une première. Des milliers de citoyens ayant payé des logements (notamment la filière LSP) ne voient rien venir. Les chantiers n’avancent pratiquement pas depuis une dizaine d’années. Et cet exemple n’est pas isolé. A. B. RECUEILLEMENT DE KHELIL À EL ALIA CHAÎNES TV PRIVÉES La Fondation Emir Abdelkader se démarque LES INQUIÉTUDES DE RSF ● Le président de la Fondation Emir Abdelkader, Mohamed Lamine Boutaleb, a vivement réagi pour se démarquer de l’organisation de la cérémonie de recueillement pour Chakib Khelil. près les zaouïas, les tombeaux. Chakib Khelil s’est rendu hier au cimetière El Alia pour se recueillir à la mémoire de l’Emir Abdelkader à l’occasion de la commémoration de la 133e année de sa disparition. Un geste mémorial dont il a espéré des retombées politiques. Mais voilà que l’opération a vite tourné court et provoqué une polémique. En effet, le président de la Fondation Emir Abdelkader, Mohamed Lamine Boutaleb, a vivement réagi pour se démarquer de l’organisation de la cérémonie. Dans un communiqué rendu public hier, il déclare qu’«aucune activité n’a été autorisée PHOTO : H. LYES A pour la tenue de la commémoration du décès de l’Emir Abdelkader à El Alia». Il dit être «surpris en apprenant que des membres de la Fondation, dont certains de sa propre famille, ont organisé une cérémonie devant la sépulture de l’Emir Abdelkader au cimetière El Alia à Alger sans l’en aviser au préalable». Une usurpation ? Le président de la Fondation Emir Abdelkader, qui se trouve en déplacement à l’étranger, «regrette que cet événement ait été utilisé aux fins de jeter l’opprobre sur le caractère purement culturel et historique dont aurait dû se revêtir cette cérémonie». Visiblement outré par le geste de l’ancien ministre de l’Energie, le président de la Fondation Emir Abdelkader «se démarque totalement des personnes qui ont organisé cet événement et de toute tentative de manipulation à laquelle elle a donné lieu». H. O. L a décision du gouvernement d’assainir le secteur audiovisuel fait réagir l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Celle-ci se dit inquiète et dénonce «le chèque en blanc» accordé au ministre de la Communication pour gérer cette question avant l’installation de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). «Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de ce blanc-seing donné à l’Exécutif pour l’octroi des licences et appelle à la mise en place rapide d’une autorité de régulation de l’audiovisuel indépendante, selon le code de l’information algérien de 2012», lit-on dans un communiqué de l’ONG rendu public jeudi. RSF réagit aux déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait dénoncé lundi dernier «l’anarchie qui règne dans le secteur», en exprimant le souci de «remédier aux dépassements des lignes rouges» par certains médias, qui ont, selon lui, porté atteinte aux «valeurs et aux principes de la société algérienne» et aux «fondements de la nation». Le Premier ministre a chargé, dans ce sens, le ministre de la Communication de mettre en place des agréments de chaînes privées sur la base d’un cahier des charges fixant leurs droits et obligations. «Cette démarche du gouvernement algérien est préoccupante puisqu’elle donne à l’Exécutif tout pouvoir pour octroyer ou non des licences aux chaînes», explique Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières, citée dans ce communiqué. Selon elle, il serait plus judicieux, dans un premier temps, de donner sa pleine dimension à l’autorité indépendante chargée, selon l’article 55 de la loi de 2014 sur l’audiovisuel, d’instruire les demandes de création de services de communication audiovisuels. «Bien que cette instance ne soit pas chargée d’attribuer les agréments, elle constituerait jusqu’à un certain degré une garantie pour une presse libre et indépendante du pouvoir politique», lit-on dans le même communiqué. RSF rappelle, dans la foulée, la fermeture, en 2014 et 2015, des deux chaînes Al Atlas TV et El Watan TV, qui ont fait, selon l’ONG, «les frais de leurs choix éditoriaux». Madjid Makedhi El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 3 L’ACTUALITÉ EL KHABAR EN BOURSE D’ALGER LA SORTIE DE CRISE DE REBRAB ● « Aujourd’hui pour régler définitivement ce problème, pour prouver que je n’ai aucune ambition politique, mon but c’est le développement économique de l’Algérie, le groupe Cevital que je préside introduira El Khabar, y compris sa chaîne, à la Bourse d’Alger. Que tous les Algériens prennent des actions au niveau du groupe El Khabar», a-t-il déclaré. N ouveau rebondissement dans l’affaire de l’achat des actions d’El Khabar. Le PDG de Cevital, Issad Rebrab, a annoncé, hier, qu’il envisageait de placer «la majorité du capital du groupe El Khabar à la Bourse d’Alger». Un court texte posté, en début d’après-midi, sur les comptes tweeter et facebook de Rebrab, résume ainsi ses intentions : «J’ai décidé d’introduire la majorité du capital du groupe El Khabar à la Bourse d’Alger. Tous les Algériens qui défendent la liberté d’expression pourront devenir actionnaires. Nous allons nommer un comité de surveillance indépendant, pour veiller à l’éthique et à la déontologie.» Intervenant, en fin d’après-midi d’hier, sur le plateau de la chaîne d’information en continu, France 24, l’homme d’affaires a réaffirmé ses objectifs qui vont au-delà de la mise en Bourse du seul groupe arabophone : «Je vends la majeure partie des actions d’El Khabar au public et si l’opération boursière pour ce groupe se passe bien, nous sommes même prêts à mettre à la Bourse d’Alger celles de la SAEAC, c’està-dire du journal Liberté», annonce le PDG de Cevital. Rebrab, dont la décision de reprendre des actions du groupe El Khabar a été fortement contestée par le ministre de la Communication, Hamid Grine, qui a lancé une action en référé pour geler la transaction, enlève par sa nouvelle décision toute force à l’argument de ses détracteurs qui lui prêtent des visées monopolistiques ou même politiques. «Aujourd’hui, pour régler définitivement ce problème, pour prouver que je n’ai aucune ambition politique, mon but c’est le développement économique de l’Algérie, le groupe Cevital que je préside mettra El Khabar, y compris sa chaîne, à la Bourse d’Alger. Que tous les Algériens prennent des actions au niveau du groupe El Khabar», a-t-il déclaré. Assurant avoir été au courant de la nouvelle décision d’Issad Rebrab, le directeur général du journal El Khabar, Rezki Cherif, indique dans une déclaration à El Watan que le collectif de son journal y a pensé au tout début de leur aventure. «Depuis 1990, avant même notre premier numéro, on a pensé à mettre en place une société de lecteurs. L’économie était à l’époque fermée, la Bourse n’existait même pas. La décision est une très bonne chose. Cela prouve qu’on est des pionniers. J’espère que l’action se réalisera», signale M. Rezki, qui préfère, ne pas «supputer» sur de probables blocages qui empêcheraient l’introduction en Bourse du groupe. Le responsable du syndicat, Rafik Wahid, annonce une rencontre demain avec le directeur général pour s’informer des «détails» sur la nouvelle décision du repreneur. PAS DE SOUTIEN ET TRACASSERIES S’agissant de la cabale menée contre lui depuis plusieurs mois, le PDG de Cevital pointe du doigt des décideurs. «C’est un certain nombre de décideurs, c’est sûr. Je ne crois pas que le président de la République s’intéresse à ce genre (d’affaire). Peut-être certaines personnes autour de lui ou de son frère», fait-il remarquer, en rappelant que des projets lancés depuis une dizaine d’années ou plus sont bloqués alors qu’il a eu une autorisation du gouvernement de l’époque. Répondant à une question sur les soutiens dont il bénéficierait, comme l’a suggéré le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui l’accuse d’être en accointance avec l’ancien chef du DRS, Rebrab affirme, au journaliste de France 24, que ces mêmes services l’ont bloqué. «Tout cela est archifaux, mais je vous dirais que les services de sécurité, très forts depuis les années 1970, ont eux-mêmes bloqué certains de mes projets.» Faisant allusion au ministre de l’Industrie, M. Bouchouareb, le PDG de Cevital affirme que sa réussite industrielle dérange. «Nous, nous réussissons dans le secteur industriel là où eux ont échoué», assène-t-il. «Ma seule et unique ambition est le développement économique de l’Algérie. Je m’astreins à continuer à apporter ma contribution au développement économique de l’Algérie qui a besoin plus que jamais de diversifier son industrie. Les cours de pétrole se sont effondrés. Notre jeunesse se présente de plus en plus sur le marché de l’emploi», poursuit-il. Nadir Iddir INVESTIR EN ALGÉRIE Rebrab : «Je reste !» ■ Le PDG de Cevital, Issad Rebrab, tient à ses investissements dans le pays. «Je n’ai pas de patrie de rechange, je suis obligé de me battre et continuer à construire ce pays, parce que mon frère aîné à l’âge de 18 ans est parti au maquis et y a laissé sa vie. Mon père était un détenu politique et ma mère a fait de la prison pendant la Révolution algérienne, donc mon devoir aujourd’hui c’est de participer à l’édification économique de notre pays», assure-t-il en rappelant que le mandat d’arrêt à son encontre, dont il a eu vent officiellement, a été levé. Sur le mot prêté au président Bouteflika, qui serait hostile à un «Berlusconi kabyle», Rebrab affirme qu’il ne l’a pas entendu de la bouche du concerné. «C’est ce qu’on m’a raconté, mais je ne l’ai pas entendu de sa bouche», indiquet-il en affirmant qu’il continuera toujours «à regarder devant et à faire prospérer l’Algérie». «Les jeunes ont besoin d’espoir, de travail, et qu’on crée de la richesse. L’Algérie a tous les moyens pour avoir une croissance à deux chiffres, sans aucun problème», estime-t-il. N. Id. INSTALLATION DE L’AREV CE LUNDI S igne d’apaisement ? C’est dans un contexte médiatique tendu que la présidence de la République vient de nommer les membres de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (AREV). Au désordre entretenu dans le secteur, s’ajoute la campagne menée par le ministre de la Communication, Hamid Grine, contre le groupe El Khabar à la suite de la cession de certains actionnaires du journal au profit de NessProd. Cette dernière perçue par l’opinion publique comme une atteinte à la liberté de la presse a provoqué une véritable crise politique dans le pays. Le ministre de la Communication étant incapable de débloquer la situation, la Présidence a désigné l’Autorité de régulation de l’audiovisuel composée de personnalités indépendantes connues pour leur probité intellectuelle et morale. La présidence de cette instance est confiée à l’ancien directeur d’Algérie actualité puis directeur général de l’ENRS, Zouaoui Benhamadi. Celui qui fut l’éphémère directeur de la communication de Bouteflika, après son retour au pouvoir, est connu pour être un homme «d’ouverture et de dialogue». Sa nomination n’est pas une surprise. Son nom avait longtemps circulé. Il était même pressenti à un moment pour succéder à Hamid Grine. La – bonne – surprise ce sont les autres membres issus pour la plupart du milieu intellectuel, mais aussi du secteur de l’audiovisuel. Il s’agit de Aïcha Kassoul, figure universitaire connue pour ses positions intellectuelles modernes. Après une longue carrière à l’université d’Alger, elle fait un court passage dans le secteur de la diplomatie, où elle a occupé le poste de consul à Besançon. Est nommé également membre de l’AREV, l’historien et sociologue Abdelmadji Merdaci de l’université de Constantine, lui aussi se distingue par sa fougue de chercheur critique. On retrouve dans cette instance un autre universitaire au long cours, Zoheir Ihadadhène. Ancien militant indépendantiste, il fait partie des universitaires qui formèrent les premières générations de journalistes algériens. Il est l’historien et la mémoire de la presse nationale. A ces noms vont se frotter des professionnels de l’audiovisuel pleins d’expériences chacun dans son domaine. Abdelmalek Houyou actuel directeur de TDA (télédiffusion d’Algérie) qui occupera le poste de secrétaire général de l’AREV. Est aussi désigné, l’ancien directeur de l’information de l’ENTV — le cadet de l’équipe — Bachir Cheriet. Le réalisateur Boualem Aissaoui fait partie également de ce comité de surveillance du secteur de l’audiovisuel national complètement éclaté. C’est donc une équipe qui va au charbon. Au regard de sa composante, il est difficile d’imaginer que l’autorité cédera facilement aux injonctions politiques. D’évidence, le premier test de la nouvelle Autorité de régulation de l’audiovisuel – qui sera officiellement installée lundi – sera l’affaire El Khabar qui subit les foudres du ministre de la Communication. Cela étant dit, sa tâche sera compliquée, tant le champ audiovisuel offshore baigne dans une anarchie chronique et sournoisement entretenue par le pouvoir politique. Hacen O. PUBLICITÉ Une équipe d’universitaires au chevet de l’audiovisuel El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 4 L’ACTUALITÉ LES AVC, DEUXIÈME CAUSE DE MORTALITÉ DANS LE MONDE LA SEMAINE DE Maz ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE LE SÉNAT AMÉRICAIN APPROUVE UNE LOI CONTRE L’ARABIE SAOUDITE En Algérie, 20 000 personnes en meurent chaque année ● Lors d’une rencontre organisée aux Emirats arabes unis, à Dubaï, à l’initiative de la compagnie pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, des neurologues, des cardiologues et des spécialistes dans le domaine des AVC, issus d’Afrique et du Moyen-Orient, n’ont pas caché leur inquiétude quant à l’évolution rapide de cette maladie. PHOTO : DR REBRAB, LIBERTÉ, EL KHABAR, EL WATAN… TOUFIK… Dubaï De notre envoyée spéciale L es accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont aujourd’hui la deuxième cause de mortalité, notamment chez les personnes âgées de plus de 60 ans et la cinquième cause de décès chez les personnes âgées entre 15 et 59 ans à l’échelle mondiale. L’AVC est en train de devenir un problème de santé majeur et les prévisions font ressortir que les décès dus à des AVC devraient doubler d’ici à 2030. Auparavant, cette maladie ne touchait que les personnes dépassant la soixantaine, mais au cours de cette dernière décennie, la courbe s’est inclinée et la maladie s’attaque de plus en plus à des jeunes de moins de 20 ans. Lors d’une rencontre organisée aux Emirats arabes unis, à Dubaï, à l’initiative de la compagnie pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, des neurologues, des cardiologues et des spécialistes dans le domaine des AVC, issus d’Afrique et du MoyenOrient, n’ont pas caché leur inquiétude quant à l’évolution rapide de cette maladie. Ils ont énuméré les différentes causes et insisté sur la prévention comme meilleur moyen de se prémunir d’un AVC. Ils ont donné des chiffres effarants sur non seulement le nombre de victimes, mais aussi les séquelles qu’engendre cette maladie et les chamboulements causés dans l’environnement du malade. En Algérie, des études montrent que les AVC font entre 40 000 à 60 000 victimes par an. 20 000 personnes meurent chaque année des suites de cette maladie et 30 000 échappent à la mort mais deviennent handicapées à vie. Toutefois, l’incidence des AVC diffère d’un pays à un autre. En Arabie Saoudite, sur 100 000 habitants, 29,8% sont atteints de cette maladie alors qu’au Bahreïn le taux est plus élevé, puisque sur 100 000 habitants, 57% sont victimes d’un AVC. Tandis qu’aux Emirats arabes unis, l’âge des 50% des victimes de cette maladie ne dépasse pas les 45 ans. Mais quelles sont les raisons qui entraînent un AVC et quels sont les facteurs à l’origine de l’augmentation des risques d’être victime d’un AVC ? FIBRILLATION AURICULAIRE LA 1re CAUSE D’UN AVC Pour les cardiologues, la f ibrillation auriculaire (les battements de cœur irréguliers) qui affecte le rythme cardiaque est l’une des principales maladies cardiovasculaires pouvant causer des AVC. Cela se manifeste par le sang qui stagne dans les oreillettes, pouvant y former un caillot. Ce dernier risque alors de quitter le cœur et circuler jusqu’au cerveau, obstruant son irrigation et provoquant ainsi un accident cérébral. De la même façon, les caillots sanguins peuvent aussi empêcher la circulation du sang vers d’autres organes. Le type le plus courant des AVC dus à la fibrillation auriculaire est l’accident ischémique cérébral qui débouche souvent sur un handicap considérable, il est potentiellement fatal, étant donné que la fibrillation auriculaire se manifeste généralement en présence de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques ischémiques. Le docteur Ihab des Emirats arabes unis a estimé, un avis partagé d’ailleurs par l’ensemble des praticiens présents à cette rencontre, que le facteur temps joue un rôle important lorsqu’il s’agit des AVC. Il faut agir, selon lui, dans l’immédiat c’est-à-dire dès l’apparition des symptômes. Mais comment reconnaître les symptômes d’un AVC ? Le Dr Ihab explique qu’un jeune homme d’à peine trente ans a échappé à un AVC parce qu’il s’était immédiatement rendu à l’hôpital après avoir senti une faiblesse et un engourdissement au niveau du bras gauche. «La perte de la sensibilité de ce membre ou des troubles visuels sont une alerte, un signal qu’il ne faut nullement négliger. Il s’agit là d’une introduction vers un AVC. Certaines personnes pensent que ces douleurs sont passagères et ne jugent pas utile d’aller consulter un médecin. Ce qui est faux, parce que la récidive leur sera fatale», note ce cardiologue. LE PLAN D’ACTION DE BOEHRINGER INGELHEIM A ce propos, les responsables de l’entreprise Boehringer Ingelheim — ayant des représentations dans plusieurs pays, y compris en Algérie — ont mis l’accent sur le En Algérie, des études montrent que les AVC font entre 40 000 à 60 000 victimes par an. 20 000 personnes meurent chaque année des suites de cette maladie et 30 000 échappent à la mort mais deviennent handicapées à vie. traitement médical immédiat dans la prise en charge des victimes des AVC. Ils ont mis sur pied un protocole de traitement efficace. Il s’agit d’un programme d’alerte AVC intitulé «Chaque minute compte, vers un AVC». Cette initiative, selon Karim El Alaoui, directeur général chez Boehring Ingelheim, permettra de créer au moins une unité spécialisée (unité neurovasculaire) dans chacun des pays pour soigner les victimes d’un AVC. «D’ici fin 2016, 17 unités neurovasculaires seront créées dans la région MENA, l’opération sera étendue par la suite à l’Afrique. La première unité certifiée dans la région et hors Europe a été inaugurée à Dubaï», a souligné M. Aaloui. L’objectif visé à travers une telle action est, dit-il, de réduire au plus vite le délai de prise en charge, qui est l’intervalle entre l’heure d’arrivée d’un patient au centre hospitalier et le moment de sa prise en charge médicale par un médecin. Le but est aussi de soutenir la mise en place d’une unité dans les hôpitaux permettant ainsi une meilleure prise en charge du patient ainsi que des résultats positifs. Nabila Amir SAADANI VOIT ROUGE EL KHABAR AN AT W EL TÉ ER LIB HAMID GRINE … QUI CROYAIT PRENDRE El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 5 ÉCONOMIE PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES PÉTROLE Des experts prévoient une baisse durable ● La société d’études Cyclope, qui regroupe plus d’une cinquantaine de spécialistes des marchés dans le monde, indique que les prix des matières premières (pétrole, gaz, fer, cuivre, nickel, café, sucre...) sont tous orientés à la baisse, à l’exception de ceux du cacao, du thé et de la potasse. D ans son rapport annuel rendu public mercredi dernier, la société d’études Cyclope, spécialisée dans l’analyse des marchés mondiaux des matières premières, affirme que le cycle baissier des matières premières, entamé en 2014, devrait se poursuivre durant plusieurs années. La société, qui regroupe plus d’une cinquantaine de spécialistes des marchés dans le monde, indique que les prix des matières premières (pétrole, gaz, fer, cuivre, nickel, café, sucre...) sont tous orientés à la baisse, à l’exception de ceux du cacao, du thé et de la potasse. Le ralentissement de la croissance en Chine et l’abondance de l’offre expliquent la déprime durable des cours. En 2015 déjà, le rapport notait que presque toutes les matières premières ont connu une évolution négative de leurs prix de marché. Les chutes s’échelonnent de -5% pour la viande de bœuf américaine à -46/-47% pour le pétrole, en passant par une baisse des prix de la laine (-5%), de la pâte à papier (-7%), de l’or (-8%), du riz (-11%), du coton (-15%), du café (-20%), de l’acier (-25%) ou encore du gaz naturel (-30 à -40%). Seuls le cacao Pour les experts de Cyclope, les cours du pétrole sont repassés, jeudi, au-dessus du seuil symbolique des 50 dollars, contre 28 dollars en février, mais cette reprise ne serait pas durable (+2%) et la potasse (+3%) ont tiré leur épingle du jeu en parvenant à voir leurs prix augmenter l’an passé. Pour ce qui est précisément du pétrole, si les cours sont repassés, jeudi, au-dessus du seuil symbolique des 50 dollars, contre 28 dollars en février, cette reprise, aux yeux des experts de Cyclope, ne serait pas durable. «A long terme, la baisse des cours des matières premières, estimée à 40% en 2015, devrait se prolonger, tout particulièrement LAFARGE ALGÉRIE COOPÉRATION ALGÉRO-CAMEROUNAISE Vers l’ouverture d’un comptoir commercial Un nouveau PDG désigné LafargeHolcim a annoncé, jeudi, la nomination d’un nouveau PDG pour sa filiale algérienne, en la personne de Jean-Jacques Gauthier. Ce dernier «ayant réussi la conduite de l’intégration qui est maintenant en voie d’achèvement», sera nommé président-directeur général pour l’Algérie à partir du 1er septembre 2016. «L’Algérie est un pays-clé pour le groupe, car elle offre des possibilités de croissance et de développement importantes», souligne un communiqué du groupe. Avec l’achèvement prochain d’une nouvelle cimenterie d’une capacité de production de 2,7 millions de tonnes, la capacité totale de LafargeHolcim dans le pays atteindra 11 millions de tonnes (mi.t) d’ici la fin de 2016. Le groupe construit également un réseau de franchise de supermarchés et de magasins de vente de matériaux de construction et de bricolage à l’échelle nationale. Lafarge Algérie possède 2 cimenteries (M’sila, Oggaz) pour un volume de production de 8,8 mi.t/an et une en cours de construction (Cila Biskra) en partenariat avec le Groupe Souakri d’une capacité de 2,7 mi.t/ an et entrera en production en août 2016. Le groupe gère en partenariat avec le GICA la cimenterie de Meftah (1,5 mi.t/an). L’activité «béton prêt à l’emploi» compte 37 centres de production répartis au niveau national pour une production de 1,5 R. E. mi m3/an. pour le pétrole, le gaz et le charbon», affirme le rapport de Cyclope. «On est entré dans une période assez longue de prix durablement déprimés», un type de cycle dont «l’histoire montre que cela peut durer une quinzaine d’années», ont fait remarquer les experts. Les cours du brut enregistrent actuellement un certain rebond pour des raisons conjoncturelles : les gigantesques feux de forêt au Canada ont entraîné une réduction moyenne de 1,2 mil- lion de barils par jour et le secteur pétrolier nigérian subit des sabotages à répétition. Mais la principale explication mise en avant par le rapport fait référence au ralentissement de la demande mondiale, notamment de la Chine, premier importateur mondial de pétrole, de minerais et de métaux. L’excès de l’offre, qui explique la déprime durable des cours, trouve sa source à la fin des années 2000. «De peur de manquer de pétrole, de gaz ou de métaux, producteurs et finananciers se sont lancés à corps perdu rdu dans de nouveaux projets miniers ers et énergétiques qui ont contribuéé à l’abondance actuelle», explique le rapport. Dans le détail, le rapport port prévoit peu d’évolution dans les prix pour chaque matière première sur l’ensemble de l’année 2016. Seuls euls les cours du coton, du cacao, du riz (+8%) et du sucre (+12%) sont ont globalement attendus en hausse en 2016. L’ensemble des prix des autres matières premières restent attendus en baisse, notamment l’or (-5%), le cuivre (-9%), le maïs (-16%), le pétrole (-16% pour le WTI, -25% pour le Brent), l’argent (-17%) ou encore le minerai de fer (-28%). Lyes M. ● Les contours de ce comptoir commercial, destiné à l’exportation de produits algériens, seront affinés au cours des Journées de partenariat économique algéro-camerounaises, qui seront prochainement organisées à Douala. L ’Algérie compte ouvrir un comptoir commercial dans la ville de Douala, la capitale économique du Cameroun, dans les mois à venir, afin de permettre un accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays pour le moment faibles, d’après l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun, Merzak Bedjaoui. Les contours de ce comptoir commercial, destiné à l’exportation de produits algériens, seront affinés au cours des Journées de partenariat économique algérocamerounaises, qui seront prochainement organisées à Douala, a déclaré récemment le diplomate algérien au Quotidien de l’Economie. Ce sera la troisième initiative algérienne de ce type en Afrique, après les comptoirs de Dakar et d’Abidjan. L’ouverture, très prochainement, d’une ligne aérienne Alger-DoualaYaoundé, pour amplifier et fluidifier les échanges bilatéraux entre les deux pays, est également prévue. Depuis quelques mois, l’Algérie s’est visiblement engagée sur le chemin de la dynamisation de la coopération économique avec le Cameroun, la grande commission mixte entre les deux pays ayant été mise en veilleuse depuis plusieurs années. A la chancellerie d’Algérie à Yaoundé, on annonce la négociation prochaine, avec les autorités camerounaises, de nouveaux accords de partenariat, dont un accord commercial et un de promotion et de protection réciproque des investisseurs, a rapporté la presse locale. Les Algériens entendent conduire des activités commerciales, notamment dans le domaine médical et les grandes surfaces, selon M. Bedjaoui. Le 17 mai, le groupe pharmaceutique Saidal, leader du marché des médicaments génériques en Algérie, annonçait la signature d’un accord avec un partenaire commercial en vue de la distribution de ses produits dans 13 pays africains, dont le Cameroun. A signaler que 12 opérateurs économiques camerounais prendront part à la 5e édition du Salon Algérie Export, qui se déroulera du 27 au 30 mai dans la capitale algérienne. Ceux-ci activent dans cinq principaux secteurs, notamment l’agroalimentaire, l’électroménager, l’électronique, l’électromécanique et l’industrie chimique et pharmaceutique. Première économie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, le Cameroun, dont l’économie demeure fortement dépendante des aléas climatiques et de l’évolution des cours mondiaux des produits de base, a affiché récemment son ambition de «favoriser l’investissement privé». Cette ambition s’articulait autour d’une loi sur les incitations à l’investissement, un cadre qui permettra le développement des secteurs structurants prioritaires que sont l’agro-industrie, les infrastructures de transport, l’énergie, le logement social et l’aménagement urbain, les industries extractives et les nouvelles technologies, affirmait la semaine passée le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. Ce dernier a notamment insisté sur l’établissement de partenariats gagnant-gagnant entre les entreprises locales et les firmes internationales. H. L. Les cours en léger repli L es prix du pétrole poursuivaient leur léger repli hier en cours d’échanges européens, lestés par des prises de bénéfices après que les cours aient franchi brièvement la veille, pour la première fois depuis l’automne, le seuil symbolique des 50 dollars le baril. Vers 10h GMT (12h à Paris), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 49,04 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 40 cents à 49,08 dollars. Après deux mois et demi qui ont vu les cours quasiment doubler de valeur, le seuil des 50 dollars a été dépassé à mesure que les investisseurs digéraient l’annonce, mercredi, d’une nette d’ tt baisse b i hhebdomadaire bd d i ddes réserves américaines de brut, qui a conforté la bonne disposition des marchés espérant une résorption de la surabondance mondiale. Les cours du brut n’avaient pas franchi cette barre depuis l’automne dernier et, surtout, avaient chuté jusqu’à 26-27 dollars, soit leur plus bas niveau depuis plus de 12 ans en janvier et février. Les cours du brent et du WTI sont ainsi montés respectivement jeudi jusqu’à 50,51 et 50,21 dollars le baril, au plus haut en plus de six mois et demi, avant de quelque peu reprendre leur souffle sur fond de prises de bénéfices. Le marché pétrolier a désormais en ligne de mire la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 2 juin à Vienne, «à laquelle il est de plus en plus impossible qu’un quelconque type de gel de la production soit mis en œuvre, non seulement parce que c’est logiquement impossible de toute façon, mais parce que les prix du pétrole ont progressé de 80% depuis leurs plus bas de janvier». De nombreux observateurs se montraient sceptiques sur la capacité des prix à se maintenir durablement au-dessus des 50 dollars le baril, un seuil de rentabilité qui pourrait encourager un certain nombre de producteurs de pétrole de schiste américains à relancer leurs activités mises à l’arrêt en raison de la faiblesse des cours. R. E. 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Entretien réalisé par Salima Tlemçani Le budget du ministère de la Défense vient en 1re position avant l’Education et l’Intérieur, alors que la gestion de cette manne échappe au contrôle politique. Peuton connaître votre avis ? L’embellie financière qu’a connue le pays a été profitable à tous les secteurs et surtout à l’armée. Mais la surliquidité s’est vite érodée. Au lieu de gérer cette aubaine comme un bon père de famille, le régime s’est amusé comme une cigale dispendieuse à la jeter par les fenêtres, en manipulant l’économie pour produire des rentes. Des fortunes considérables ont poussé comme des champignons sans rationalité et assise économiques. Ajouté à cela la mauvaise allocation des ressources, les gaspillages, les marchés octroyés de gré à gré, les surcoûts considérables sur des projets, le non contrôle des prix internationaux, etc. Nos recettes des hydrocarbures cumulées en 17 ans pleines ont atteint presque les 1300 milliards de dollars (et non 800 milliards de dollars comme veut nous le faire avaler la doxa officielle). Imaginez que l’Algérie développe des projets industriels d’une valeur de 10 millions de dollars chacun. Avec 1300 milliards de dollars, nous aurions dû créer 130 000 projets sur l’ensemble du territoire national. Chacune des 1500 communes aurait dû bénéficier de 87 projets. Pour créer un poste d’emploi hautement qualifié, il faut 200 000 dollars. Chaque projet aurait pu créer 50 emplois qualifiés. Chaque commune aurait donc eu 4350 emplois hautement qualifiés, ce qui aurait donné 7 500 000 emplois au niveau national. A l’opposé, en 17 ans ce régime n’a même pas pu créer 35 000 emplois qualifiés. C’est un gigantesque gaspillage. Il nous faut un grand procès de ce régime. Si on revenait un peu à l’armée ; selon vous, est-elle épargnée par la corruption ? Je vous répondrais par l’affirmative si elle était soumise à un réel contrôle politique, mais ce n’est pas le cas. Nous avons des partis oligarchiques qui ne rêvent que de vivre avec leurs voitures de luxe flambant neuves sous les dorures du palais. En face, nous avons un système constitutionnel totalement vicié, adopté au vote à main levée, une supercherie qui fait de nous la risée des bien-pensants du monde. L’Etat est un ensemble d’organisations, ou plutôt l’organisation des organisations. L’armée est une organisation de l’Etat. La tragédie algérienne, c’est que l’Etat a monopolisé la politique qui n’est pas sa mission. Seule une démocratie nouvelle et participative nous mettra à l’abri. La tragédie, chez nous, c’est que notre armée n’est pas soumise à un contrôle politique. Ce n’est pas de sa faute. La nature a horreur du vide. Cela est imputable à la supercherie d’une fausse représentation corrompue. Le pouvoir s’arrache, personne ne vous le donnera, à moins que vous acceptiez d’être un vassal, un courtisan et un flagorneur et rentrer dans les petites compromissions d’épicier. Regardez le spectacle affligeant que nous offre cette caste qui tourne autour du pouvoir. Donc, déjà, dès le départ, le jeu est faussé. Nous avons un biais qui présente une forte propension à la corruption. Machiavel, en observant les principautés florentines au XVIe siècle a compris que tous les maux d’une société viennent d’un défaut de contrôle politique sur l’armée (que corroborera Max Weber au début du siècle dans son traité sur la Domination). La corruption de l’armée, en d’autres termes, implique la corruption de l’ordre politique tout entier, c’est-à-dire la destruction de l’éthique publique, le déchaînement des passions du pouvoir, la multiplication des foyers de violence allant à l’encontre des ordres sociaux et la distorsion de l’ordre patriotique. D’autre part, depuis la mort de Houari Boumediene, l’étatmajor s’est approprié la politique de façon indue sans interruption jusqu’à aujourd’hui ; c’est une usurpation de fonction, c’est un coup d’Etat permanent, ce n’est pas du tout sa mission. L’état-major profite parce qu’il y a un vide, cela l’arrange. Je vous dirais même que la situation lui est très confortable. Il se délecte de ce pouvoir total en se servant tous azimuts. C’est aux représentés de faire la politique parce qu’il s’agit de leur destin. Le peuple est la source du pouvoir. Mais le représenté, pauvre parmi les pauvres, exproprié de la chose qui lui revient, lutte seul dans la jungle sociale. Cette lourde responsabilité est à endosser par tous les partis sans exclusive qui ne sont pas enchâssés dans les véritables mouvements sociaux, ni fibrillés au cœur de la chair et des os de nos populations. Nos partis ne sont que des prototypes personnifiés d’oligarchies en place. Quand je vois le cirque de Mazafran, qui en termes d’actions concrètes n’apporte rien de tangible pour les mouvements sociaux, et sans oublier le lot des partis organiques folkloriques comme le FLN ou le RND dont la mission principale est de masquer les forfaitures «grandioses», pour paraphraser Sellal, du régime, je me dis que nous sommes loin d’être sortis de l’auberge. A partir de ce postulat, tout devient clair. Ces pauvres partis indigents, dans l’incapacité de produire du savoir politique, démunis de repères théoriques, n’ont pas encore compris la nature du pouvoir. Il ne survit que parce que nous acceptons d’y prendre part. Il y a une porte de sortie pour que ce pouvoir disparaisse : la désertion, la désobéissance, la résistance sont des armes redoutables dans la lutte contre la servitude volontaire. Le pouvoir ne peut survivre lorsque ses sujets s’émancipent de la peur. Que voulez-vous dire par désertion, désobéissance, résistance ? Il faut savoir que le capitalisme via son dispositif de guerres douce et dure et l’impérialisme a amorcé sa chute finale. Dans son dernier combat de «desesperado», le capitalisme-impérialisme, dos au mur, veut produire de nouvelles figures de subjectivité : des figures de la domination. L’hégémonie de la finance et des banques, comme par exemple le crédit à la consommation, qui chez nous vise à faire fonctionner les usines en France entre autres, a donné naissance à l’endetté qui croule sous les crédits et qui va travailler toute sa vie comme un forçat pour rembourser sa dette. Le contrôle mondial et national de l’information et des réseaux de communication a produit le médiatisé paralysé, aliéné par le trop-plein d’informations et leurs mensonges. Le régime sécuritaire, les guerres secrètes impérialistes et la généralisation des zones où pullulent des bandes armées ont fait surgir une figure en proie à la peur et aspirant à la protection : le sécurisé. Et la corruption de la démocratie (constitutive et inféodée au capital) avec ses systèmes de représentations politiques corrompues a donné forme à une figure étrange et dépolitisée : le représenté. Ces quatre figures subjectives constituent le terrain social sur lequel et contre lequel les mouvements de désertion, de désobéissance et de résistance, voire de révolte doivent agir. Seule l’intelligence de cet «être-ensemble», des mouvements sociaux, avec la figure du pauvre froissé dans sa chair et ses os au fronton, ont la capacité non seulement de refuser ces subjectivités, mais aussi de les inverser pour créer des figures capables d’exprimer leur indépendance et leur puissance d’agir politiquement. Ce sursaut ne se fera que si cet «être-ensemble» diffuse un apprentissage de la décision, lorsque l’endetté décide de ne pas payer sa dette ; lorsque le «médiatisé» décide d’éteindre la télévision, la radio, de ne plus lire les journaux, d’échapper au contrôle des médias et à leurs mensonges ; lorsque le sécurisé décide de devenir invisible et de ne plus avoir peur ; et lorsque le représenté refuse d’être gouverné par des représentants alimentaires, indignes et corrompus. Il nous faut un nouveau manifeste qui nous donne l’aperçu du monde à venir et donne naissance à des visions d’un nouveau monde. Les manifestes ont le pouvoir des anciens prophètes, capables de donner naissance à un peuple par la seule puissance de leur vision. L’armée est restée loin des affaires de corruption qui ont touché de nombreux secteurs. Selon vous, est-elle à l’abri de la corruption, ou échappe-t-elle aux investigations en raison de sa spécificité ? Ce vaste plan de projets militaires ne peut être mené avec succès de façon quasi clandestine et illégitime à l’insu du Parlement et de sa Chambre basse. Eu égard aux gigantesques montants engagés de façon exceptionnelle et extraordinaire, l’Exécutif est tenu et astreint à soumettre ces dépenses au contrôle des représentants du peuple. Il faut rechercher le mobile réel et le souci de nos responsables à saisir cette opportunité de doter le pays de plusieurs projets d’armements qui ne reposent pas sur une véritable ossature. Il faut sonner l’alarme face aux abus de pouvoir les plus criants et insister sur la transparence dans l’exercice régulier de notre industrie de défense et du gouvernement. La problématique est la suivante : est-ce que les transactions militaires pour l’achat d’équipements ou d’armements sont transparentes ou non ? La réponse coule de source : non. Il faut reprendre la loi sur la corruption et bien lire l’article 9 dont la clarté est irrécusable : «Les procédures applicables en matière de marchés publics doivent être fondées sur la transparence, la concurrence loyale et des critères objectifs. A ce titre, elles contiennent notamment : la diffusion d’informations concernant les procédures de passation de marchés publics, l’établissement préalable des conditions de participation et de sélection, des critères objectifs et précis pour la prise des décisions concernant la passation des marchés publics, l’exercice de toute voie de recours en cas de non-respect des règles de passation des marchés publics». En clair, toute absence de transparence dans un marché public est assimilable à de la corruption. Un juge civil ou militaire intègre, qui a l’intime conviction qu’une transaction est non transparente, doit mettre aux arrêts sine die et sans quartier le responsable incriminé, quels que soient son rang, son grade, en attendant un procès et des investigations plus poussées. Voilà la démarche dans un Etat sain de «corps et d’esprit». Pour une petite somme de 100 000 dollars prise dans un marché de petite intendance, le ministre de la Défense russe a été carrément limogé. Pour vous donner un ordre de grandeur, 100 000 dollars, c’est comme si on prenait une commission de 5000 dollars en Algérie. Par contre, il y a tout un faisceau et une constellation d’indices sérieux qui s’accumulent et qui permettent de conclure que le MDN (ministère de la Défense nationale) n’est pas épargné par ce fléau. Dans notre pays, ce vaste programme d’industrialisation mené tambour battant, médiatisé, de façon hâtive, sans vision ni perspective, sans politique industrielle, sans organisme de planification scientifique a fini par être inséré et supervisé de façon aberrante, inadéquate et inappropriée dans une structure interne qui s’appelle la DFM (Direction de la fabrication militaire) et qui n’a aucune vocation industrielle. L’on ne comprend pas comment on peut acheter des canons comme s’il s’agissait de pommes de terre. Le matin, le chef réunit ses collaborateurs, ensuite le fournisseur est convié à signer le contrat dans des délais très rapides à la vitesse de l’éclair. Le chef et ses collaborateurs, droits dans leurs bottes, ne sont là que pour couper les barbelés pour les autres. Ils appliquent scrupuleusement les instructions et les injonctions qu’ils reçoivent des commanditaires qui gouvernent en se cachant. Dans le cas des Emiratis, l’intermédiaire était jordanien, il ne dérange pas. Par contre, les Algériens, civils ou ex-militaires, dérangent. Ils sont persona non grata dans ce type de transaction, même s’ils proposent des produits de meilleure qualité et moins chers. La DFM aurait pu avoir cette vocation de direction de l’armement pour centraliser et cerner nos véritables besoins en armement grâce à des structures de pré-ingénierie et élaborer nos propres cahiers des charges. ●●● El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 7 ENTRETIEN Mais cela n’est pas le cas. Que deviennent nos programmes de planification indicatifs de nos structures d’alerte et veille technologique militaires chargées d’affiner au mieux notre doctrine militaire et déceler des menaces ou opportunités sur de nouveaux types d’armes ? Nous n’en savons rien. Dans beaucoup de domaines, nos cahiers des charges sont traités à l’étranger. Des fois, on reprend carrément les spécifications du matériel russe. Le MDN a la même maladie que Sonatrach qui en 51 ans d’existence n’a pas su développer des structures d’ingénierie ou même de pré-ingénierie. En général, la mission de la DFM consiste à fixer des priorités, à élaborer et à délimiter des cahiers des charges que seul un véritable ministère de l’Armement aura compétence à exécuter vu la complexité et la lourdeur de la charge et de la tâche. Structurellement et consubstantiellement, elle est sous-dimensionnée. Pourtant, elle a mené cette vaste mission d’industrialisation militaire qui n’est pas sa vocation. Ce qui augurera un échec programmé, certain et incontestable. Si on faisait un audit économique, industriel et technologique, impartial et rigoureux, je suis convaincu que la conclusion sera effarante. Aucun n’aura été une réussi. De l’argent jeté à la poubelle. La DFM n’a ni les moyens humains, ni la mentalité propre aux capitaines d’industrie, ni les compétences, ni les expertises nécessaires, même si dans ses rangs existent et subsistent quelques hommes de valeur de façon éparse et qui sont marginalisés. Agé de 71 ans, celui qui dirige cette structure était chargé des achats de l’habillement militaire auprès d’une société publique de textile. Il faut impérativement un authentique et véritable lifting des ressources humaines des structures industrielles. Ces hommes de valeur incontestable seront tôt ou tard confrontés à une gigantesque entreprise herculéenne qui nécessite d’incommensurables moyens industriels et humains adéquats non disponibles. En sus, un des indices révélateurs de la corruption entretenue est qu’il existe une circulaire scélérate portant le nom de l’ex-vice-ministre de la Défense, écartant systématiquement tout Algérien initiateur (civil ou ex-militaire), apporteur ou promoteur de projet industriel avec des majors internationaux au bénéfice de notre pays. Regardez l’aberration. Les intermédiaires étrangers, jordaniens, qataris, tunisiens et émiratis sont acceptés alors que les Algériens civils ou ex-militaires sont refusés. Ce fait du prince n’est que la conséquence tragique de l’absence totale d’un contrôle politique sur l’armée. «Les mauvaises armes font de mauvaises lois», disait Machiavel. L’évanescence et la disparition de notre souveraineté et indépendance nationales sont consubstantielles et inhérentes aux pratiques actuelles du pouvoir dont les conséquences se sont vite fait sentir depuis la mort de Houari Boumediene par, entre autres, l’extinction et le gel définitif de toute volonté politique. Les récents contrats, cadeaux et privilèges financiers et économiques sans annonces publiques et en sous-main visant à brader toute notre économie, gratuitement offerte aux Américains et aux Français, est le résultat d’une course effrénée sur fond de rivalités politiques exacerbées entre divers clans du pouvoir finissant en Algérie, qui dans la durée ne cessent de quémander l’indulgence, le consentement, les satisfecit et le soutien à tout prix de l’Occident pour leur maintien pérenne au pouvoir au détriment des intérêts économiques supérieurs de la nation algérienne, de sa prospérité, de son peuple et de sa jeunesse. Vous avez entièrement raison de dire que l’armée échappe aux investigations en raison de sa spécificité liée au secret de défense. Tout effort qui vise à discipliner ou à réprimer la transparence, la vitalité ou le désir de savoir de nos populations réduit leur productivité de représentés, d’où l’échec de la représentation en Algérie (entre autres). De ce fait, la transparence exige que l’opacité et le secret du pouvoir soient détruits. Ces qualités sont essentielles dans la production économique contemporaine, mais elles déterminent aussi de nouvelles contradictions qui concernent l’exercice du pouvoir et la légitimité de la représentation. C’est la figure même de l’«homme d’Etat» qui se trouve prise pour cible et que l’on finit par considérer comme une qualité indigne. Dans une réelle démocratie, la raison d’Etat ou le secret de défense n’ont pas de sens. Ces tabous doivent disparaître. Nous ne sommes pas sur une île. Tout achat d’équipements ou d’armements à l’étranger est rapidement identifié, d’abord par le grand pouvoir d’investigation des industries concurrentes (les majors internationaux bénéficient d’outils puissants d’investigation pour tout savoir sur la concurrence) qui fonctionnent pratiquement en réseau et en vase clos, sans oublier que les indiscrétions entre industries «amies» sont légion. Ensuite, les ONG qui reçoivent les «private communications» officieuses ou officielles de tout un maillage d’organisations et de le chef d’état-major de la Marine. Lorsqu’il y a corruption, cela ne peut provenir que du sommet des sommets. Il y a peut-être eu complaisance dans les avis d’alignement techniques favorables. Mais cela reste peu probable. Si des officiers se sont fait prendre, cela peut être lié à la grosse intendance (construction, génie civil, dragage des ports...) ou à la petite intendance liée aux équipements, la pièce de rechange ou aux budgets de ravitaillement pour nos mariniers de bord. Cette incrimination peut être aussi injuste. Il peut s’agir d’une opération orientée, dans le seul but de faire déguerpir ces officiers du corps de la Marine. marchands d’armes (les ONG, toutes sans exception, sont de véritables officines d’intelligence économique), et enfin les services de renseignements étrangers qui ont des contacts faciles avec les industries et d’autres structures utilisent des outils de mafieux et des procédés de gangsters prohibés par la loi. Le secret de défense est utilisé chez nous uniquement contre son propre peuple pour le laisser dans l’ignorance, l’apathie et l’abrutissement. Le secret de défense ne sera viable que si on avait notre propre industrie militaire. On ne cache que ce que nous pouvons fabriquer nous mêmes. Mais ce n’est pas le cas. Ces dernières années, l’armée de l’air a connu de nombreux crashes, notamment de Mig achetés auprès des Russes. Selon vous, s’agit-il de matériels vétustes ou sommes-nous devant des équipements qui ne répondent pas aux normes ? Ce ne sont pas les avions qui sont vétustes, mais les pièces de rechange. Leur fabrication down-gradée, résistance des matériaux, soudures etc. ne répondait pas aux normes. Je m’explique. Par exemple, les soudures dans les fuselages des avions ou des hélicoptères sont soumises à de colossales contraintes mécaniques, physiques et thermiques pendant le vol, et cette fatigue des soudures va s’accumuler sur plusieurs centaines ou des milliers d’heures de vol. Si ces soudures ne sont pas faites dans les règles de l’art, elles vont rompre. C’est ce qu’on appelle dans le langage du métier un décollement. Comment peut-on s’en rendre compte ? Tout simplement en les inspectant soudure par soudure avec un appareil aux ultrasons dans le but de détecter d’éventuelles poches d’air, ce qui va permettre de refaire la soudure. Comme il y a des centaines de pièces, il faut des centaines d’opérations comme celle-là. L’armée a des équipes formidables qui assurent ce travail. S’il y a un secteur où il faut appliquer scrupuleusement le principe de précaution pour garantir le risque zéro, c’est bien celui de l’aéronautique. Déjà, à la livraison des 15 chasseurs Mig-29, entre 2006 et 2007, nos fins limiers de techniciens au sol et de bord ont découvert la vétusté et la mauvaise qualité de la pièce de rechange. Il fallait clouer au sol tous les appareils. Nous avons perdu nos meilleurs pilotes, les plus entraînés, morts en martyrs du devoir en service commandé. Il faut une décennie pour pouvoir les remplacer. Nos techniciens sont plus pragmatiques que les Russes et je donne raison aux nôtres plus qu’aux Russes. Je connais la valeur des miens quand ils sont compétents. Les deux «gangsters» Moussail Ismailov et Vladimir Borissov, respectivement directeurs des deux usines russes «Aviaremsnab» et «Aviatechnoservis» spécialisées dans la fabrication des pièces de rechange pour Mig ont été condamnés en première instance, en 2011, respectivement à 7 ans et demi de prison, 3 ans et 10 mois de prison, mais tous les deux ont été relaxés en deuxième instance. Quant aux responsables de la société Mig, le PDG Tsivilev Sergei et son adjoint Oleg Fadeyrev ont été relaxés. Qui rendra à l’Algérie ses pilotes martyrs ? PHOTOS : B. SOUHIL ●●● En 2006, de nombreux cadres des forces marines ont été mis à la retraite après avoir été impliqués dans une affaire de corruption dans l’achat de sous-marins. Qu’en savezvous ? Un sous-marin ce n’est pas un bathyscaphe de plaisance. C’est une arme de guerre redoutable. Un produit stratégique dissuasif d’une cruelle importance. Notre pays a besoin d’au moins vingt sous-marins d’attaque parce que ce sont des pièces importantes pour le dispositif et l’organisation de notre système de défense nationale et de protection de nos approvisionnements, nos ressources minières, énergétiques sous-marines et notre pool halieutique. Le progrès n’a pas négligé les sous-marins, devenant de plus en plus furtifs grâce à un saut technologique impressionnant des Russes. De plus, nos sous-marins peuvent fonctionner en réseaux avec d’autres (sousmarins) et plateformes (aériennes, terrestres et électromagnétiques) sur de très longues distances grâce aux progrès fulgurants de la communication sous-marine des fonds des mers, et dont le mérite revient aux Russes et aux Chinois. Nonobstant la période d’anarchie de la décennie rouge (90’) au niveau de l’institution du fait de l’embargo qui a mis l’Algérie à la merci du marché noir des armes, je dirais que théoriquement les procédures d’achat de l’armée sont strictement rigoureuses et ne permettent pas de tomber entre les mains des intermédiaires. Mais, dans tous les cas, la décision est politique. Elle dépasse L’armée s’est associée à une société émiratie pour réaliser des chars allemands. Pourquoi passer par une société émiratie et ne pas négocier directement avec le constructeur ? En fait, il faut savoir que les joint-ventures industrielles sont inutiles et contingentées avec les pays du Golfe démunis de tous types de technologies et d’industries, sachant en sus que l’Algérie dispose de moyens financiers conséquents pour l’exercice de sa pleine souveraineté et de son indépendance au niveau militaire. Ces associations avec les pays du Golfe persique ne sont mues que par le souci d’effacer toute traçabilité sur les commissions, de contourner et d’échapper au contrôle et aux chantages fiscaux, juridiques, voire politiques de la puissante Allemagne et d’autres puissances pour d’autres transactions. Une société étrangère qui a eu de gros marchés dans la sous-traitance et l’armement, maintenant parfaitement domiciliée en Algérie, a implanté de forts abris fiscaux à Doha et Dubaï dans le but de rétrocéder des commissions grâce à son «système» bien huilé et aguerri, raisons pour lesquelles les intervenants font appel à ses services. Par ailleurs, le Qatar et les Emirats restent très peu regardants sur les origines des fonds. Ce sont des paradis fiscaux. Les compagnies qui y sont domiciliées sont exemptées de tout contrôle fiscal. Elles n’ont pas à justifier des comptes ou commissions, ni fournir leurs bilans ou documents comptables. Une compagnie en Europe doit justifier dans le détail l’apport du travail effectué par le commissionné, donc il faut une véritable «ingénierie de la commission». Ce que ne savent pas faire les intervenants habituels et ce rôle est dévolu à cette société. Il faut pointer du doigt la chose suivante : les compagnies européennes et américaines sont contrôlées en permanence en temps réel (via un service intranet) par leurs administrations fiscales. Eu égard aux énormes montants à sortir des caisses des compagnies, tout payement de commissions est subsumé et hypostasié sous la forme d’un travail virtuel d’expertise finement détaillé, qui nécessite un vrai travail d’ingénierie de l’apport de l’intervenant, justifiant les soi-disant «services offerts». Seules des compagnies sœurs ou amies, entre autres, disposent de ces énormes moyens d’intelligence et d’ingénierie qui seront fournis et domiciliés à partir d’un territoire défiscalisé (ex-Dubaï, Lugano, Delaware, etc.) pour qu’en contrepartie les fonds puissent être virés, engrangés et au final rétrocédés selon diverses destinations, ou déposés dans des coffres de banque en liquide pour être récupérés sans traçabilité, parce que pour accéder à ces coffres, une clef anonyme et un code leur seront fournis par le commissionnant. Selon vous, les opérations d’achat d’armements sont-elles exécutées dans le cadre des dispositions du code des marchés publics, sachant qu’il s’agit dans la majorité des cas de procédures de gré à gré qui dépassent souvent le plafond des 100 millions de dollars prévus par la loi ? Nous vivons une véritable tragédie. Si ma mémoire ne me trahit pas, en 2010 le pouvoir s’est confectionné un costume selon ses dimensions, arguant d’un sempiternel contrôle de la commission nationale des marchés publics, mais derrière la façade réglementaire, le mobile était de faire des affaires. Evidemment, le pouvoir se protège, tire les choses par les cheveux, édicte des décrets anticonstitutionnels et en contradiction avec la loi sur la corruption qui gêne les intérêts de la coalition dominante. Mais cette fois-ci, l’artifice est grossier, arguant la raison d’Etat pour les gré à gré qui sont dorénavant autorisés pour de lourds montants de marchés publics. Mais derrière ce fait du prince se cache le rôle de vassal et de subordination à l’impérialisme. C’est un acte désespéré pour dilapider les deniers de la nation. Cette mesure, je la considère comme un acte d’indignité nationale. Pourquoi on déteste tant l’Algérie ? Sommes-nous un pays occupé ? C’est la «gouvernance» de la vengeance. S. T. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8 RÉGION EST TRAVAUX D’EXTENSION DU PONT SALAH BEY À CONSTANTINE EXAMEN DU BAC À BISKRA Un glissement de terrain pose de sérieux problèmes A ● Des difficultés techniques sont survenues sur la partie nord de l’ouvrage, ce qui risque de retarder la livraison de certains tronçons. PHOTO: D. R. U n glissement de terrain, localisé sur le tronçon situé entre la cité Les Castors et le chantier de la trémie de Ziadia, pose de sérieux problèmes à l’entreprise brésilienne Andrade Gutierrez, chargée des travaux d’extension du pont Salah Bey. Des problèmes qui ont eu des conséquences sur l’avancement des travaux, ce qui a d’ailleurs retardé l’ouverture de certaines parties. Une situation qui a été exposée mardi au ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, lors de sa visite à Constantine. «Des problèmes techniques et un glissement de terrain sont survenus au niveau de la partie nord du pont. Mais nous avons établi une étude à ce sujet afin de les régler», a déclaré le ministre, sans donner plus de détails. Le problème surgi semble affecter une partie du site de la 5e Région militaire. D’ailleurs, Abdelkader Ouali, qui ne voulait pas que ces détails soient expo- Après l’inauguration du viaduc, un problème d’eaux souterraines a été également soulevé sés en présence de la presse, a invité les responsables brésiliens à une réunion au cabinet du wali. S’agit-il vraiment d’une situation critique ? Y aura-t-il des négociations avec les Brésiliens pour engager de nouveaux travaux ? Les questions demeurent encore posées. Toujours est-il que le ministre a instruit fermement les Brésiliens de mettre fin à ces anomalies qui se posent toujours et font durer les travaux sur ces chantiers. «S’ils sont incapables SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION DE GAZ ET D’ÉLECTRICITÉ DE CONSTANTINE La chasse aux mauvais payeurs a commencé D ans un communiqué de la société de distribution de l’électricité et du gaz de l’est (SDE) parvenu hier à notre rédaction celle-ci souligne avoir entamé le 14 mai du mois en cours une campagne de coupures de gaz et d’électricité pour ses clients qui ne se sont toujours pas acquittés de leurs redevances de gaz et d’électricité contractées auprès de ses agences de la Nouvelle ville Ali Mendjeli, Aïn S’mara, El Khroub et Didouche Mourad. Cette campagne, peut-on lire dans le même communique, durera jusqu’au recouvrement de toutes ses créances qui s’élèvent à près de 59 milliards de centimes rien que pour Ali Mendjeli. L’opération en cours ciblera également 11 mairies à travers la wilaya, précise-ton dans le communiqué, après que toutes les tentatives engagées par la direction de la SDE pour un règlement à l’amiable du contentieux avec ces les responsables de ces APC aient échoué. La cellule de communication de la SDE souligne que les dettes contractées par ces communes auprès de ses services sont de l’ordre de 11 milliards de centimes, dont 4 milliards de centimes de factures non payées par l’APC d’ El Khroub à elle seule. La SDE soutient d’autre part que la campagne actuelle ciblera également les citoyens ayant procédé à des branchements illicites sur son réseau électrique, un acte qui s’apparente à de la piraterie et dont nombre de cas ont été signalés notamment à Ali Mendjeli. Les coupables ont été poursuivis en justice selon la SDE. Celleci indique par ailleurs que la campagne de coupures en cours se poursuivra même durant le mois de Ramadhan. F. Raoui de le faire (c’est-à-dire les Brésiliens), le ministère va dégager d’autres moyens pour régler ces problèmes», s’est-il adressé au directeur des travaux publics de la wilaya (DTP) Salim Zahnit. D’autre part, Abdelkader Ouali a instruit le DTP d’ouvrir une voie de circulation pour les automobilistes, avant la trémie de Ziadia, sur le côté nord du pont en attendant l’achèvement des travaux. Notons qu’une étude de réalisation d’une galerie de drainage a été établie depuis le mois du janvier dernier, avec un budget de 16 milliards de centimes pour stabiliser le sol autour des ponts Salah Bey et Sidi Rached. A ce jour, on n’en parle plus. Cette galerie sera réalisée prochainement sur toute la zone située en bas du talus pour drainer les eaux souterraines. La même entreprise brésilienne a été proposée avant pour prendre ce projet, mais après la visite du ministre rien n’a été dit. Yousra S. OUM EL BOUAGHI DIX-SEPT HECTARES DE CÉRÉALES PARTIS EN FUMÉE Deux incendies se sont déclarés presque simultanément mercredi dernier : le premier s’est produit dans la commune de Berriche au niveau de l’exploitation agricole Souinia et le second dans la ferme Bouhali Hamdane dans la commune d’Aïn Fakroun . Les deux sinistres ont ravagé environ 17 hectares, entre blé dur et orge. L’intervention de la Protection civile en présence de la gendarmerie nationale a permis de circonscrire les deux incendies qui auraient pu s’étendre aux champs voisins au regard de la forte chaleur de ces derniers jours. Il reste à déterminer si les deux incendies sont l’effet de la chaleur ou provoqué délibérément par des criminels. L’enquête diligentée par les gendarmes déterminera les causes exactes des deux sinistres. L. Baâziz EL EULMA (SÉTIF) et du caoutchouc pour colmater les fuites ne sont pas la solution pour mettre fin à leur cauchemar qui perdure depuis plus de deux mois. Face à ce problème, les résidants, notamment ceux habitant les étages supérieurs, sont obligés de recourir à l’approvisionnement par camionciterne à 1200 DA la citerne. Les habitants affirment qu’ils se sont plaints à plusieurs reprises aux services de l’ADE, dont la réponse à «géométrie variable» n’est pas près de régler ce problème. En attendant, l’eau potable continue de prendre le chemin des caniveaux au grand dam des habitants, qui demandent l’intervention des autorités pour mettre un terme à ce gaspillage et surtout à la nonchalance des responsables de l’ADE. L. Bourdim DESSIN : SOUHAYLA L De l’eau potable coule dans les égouts e bricolage et l’improvisation impromptus des services de l’Algérienne des eaux de la commune d’El Eulma n’arrêtent pas d’étonner, à telle enseigne qu’ils deviennent coutumiers et commencent déjà à susciter la colère des résidants de la cité des 400 Logements. Pour cause et pour la énième fois, d’importantes quantités d’eau vont directement dans les égouts, privant ainsi le citoyen de ce précieux liquide, notamment en cette période de chaleur. Une situation qui se renouvelle un jour sur deux, selon les habitants. Les dégâts causés au réseau par les différents travaux sur la chaussée en sont la cause. Les habitants soutiennent que les interventions intempestives, avec des moyens rudimentaires, morceaux de bois Bonne nouvelle pour les 3 candidats non-voyants près des mois d’attente et de désarroi, les 3 candidats au bac non-voyants ont appris, jeudi dernier, avec joie et satisfaction que le ministère de l’Education nationale avait transmis une instruction à la direction de l’éducation de Biskra afin que leur soit affecté, en vertu d’une dérogation, chacun un professeur de langue espagnole, qui les accompagnera sous la surveillance d’un observateur durant le déroulement de cette épreuve. Inscrits en filière Littérature et langues étrangères, ceux-ci se plaignaient (El Watan du jeudi 26 mai 2016) d’être doublement pénalisés par la cécité et par l’absence d’un scripteur pendant l’épreuve de langue espagnole, lequel scripteur est chargé de lire le sujet et de retranscrire fidèlement leurs réponses. Bloqués par le règlement stipulant que cet accompagnateur ne peut être un professeur de langue espagnole du secteur de l’éducation mais un enseignant de tout autre matière maîtrisant assez cette langue pour pouvoir assister les non-voyants, les responsables de l’Office des examens et concours de Batna, la direction de l’éducation et l’Association des parents d’élèves avaient vainement fait des mains et des pieds pour trouver un enseignant répondant à ce profil. Cette correspondance du ministère de l’Education, lequel a été avisé en novembre 2015, vient décrisper une situation gênante pour la tutelle et mettre du baume au cœur de ces candidats aux besoins spécifiques et dont le moral est enfin au beau fixe pour aborder sereinement l’examen du bac qu’ils espèrent vivement décrocher. Hafedh Moussaoui VENTE DE LA VIGNETTE AUTO À SOUK AHRAS Rush sur les services des impôts L e Centre de proximité des impôts (CPI) était submergé par les centaines de contribuables venus s’acquitter de la vignette auto avant l’expiration de la date butoir, fixée par la direction générale. Des dizaines ont dû renoncer à accomplir ce devoir à cause de la chaîne interminable et de l’indisponibilité de certaines vignettes, telles que celles de 3000 DA et 500 DA. Visiblement gênés par cette situation qui ne dépend pas de la recette chargée de mener cette opération, les préposés aux guichets ont vécu, mercredi, le calvaire à cause des bousculades entre usagers, l’incompréhension de certains parmi eux, mais surtout à cause d’une tutelle en rupture avec les besoins des wilayas. C’est, d’ailleurs, l’un des griefs retenus par les grévistes du secteur qui viennent d’observer un débrayage national. «Pourquoi doit-on attendre la dernière semaine pour nous permettre de nous acquitter de cette redevance ?», s’est demandé à juste titre un citoyen, qui s’était vainement présenté quelques jours auparavant pour le paiement de ladite vignette. Les responsables centraux s’arrangent du mieux qu’ils peuvent pour renvoyer cette opération à la dernière semaine du mois de mai, croit-on du côté des préposés aux guichets. Algérie Poste, un partenaire sollicité pour alléger l’affluence au niveau des guichets du CPI, n’a pas réussi à s’affirmer comme tel. Et dire que le pays a besoin de diversifier ses recettes hors hydrocarbures. A. Djafri Plus de 9000 employés de l’éduction privés d’assurance D epuis des mois, les travailleurs de l’éducation prennent à leur charge les frais de soins sans pouvoir bénéficier des avantages de la carte chifa, à l’instar des autres secteurs. Selon des cadres de la Caisse nationale d’assurance sociale (CNAS), les gestionnaires de la direction de l’éducation de la wilaya de Souk Ahras refusent de s’acquitter de leurs cotisations dans les délais fixés par l’agence de Souk Ahras, et ce, conformément à une correspondance officielle émanant de la direction générale de la CNAS. «Une première date butoir fixée au 31 décembre de l’année écoulée et un deuxième délai de grâce, n’ont pas réussi à dissuader les responsables du secteur de l’éducation qui figurent, doit-on le souligner, sur la liste des mauvais payeurs», déclaré un gestionnaire de la CNAS. A. D. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8 KABYLIE INFO AÏN EL HAMMAM OUAGUENOUN TENSION SUR LE LAIT EN SACHET Grogne dans les polycliniques L ● Les structures de santé de huit communes relevant des daïras de Tigzirt, Makouda et Ouaguenoun sont touchées par un mouvement de protestation du personnel médical et paramédical. PHOTO : EL WATAN L e personnel de l’établissement public de santé de proximité (EPSP) de Ouaguenoun, qui regroupe les structures de santé de huit communes des daïras de Tigzirt, Makouda et Ouaguenoun, a observé, du 27 avril jusqu’au 20 mai, une grève cyclique de deux jours par semaine. Ce débrayage a été enclenché à l’appel de la section syndicale de l’UGTA. Les protestataires qui ont également observé, il y a dix jours, un sit-in devant la direction de l’EPSP, exigent, à travers leur mouvement de protestation, la satisfaction des revendications liées, notamment, à l’amélioration des conditions de travail, la mise à jour des carrières des travailleurs (notamment les retraités) et l’intégration des sages-femmes à la catégorie 12 ainsi que le classement dans les postes supérieurs de cadres de la santé et coordinateurs. Les grévistes exigent également, entre autres, les avancements de l’année 2011 jusqu’à 2015. Ils ont décidé de suspendre leur débrayage lors d’une assemblée générale qui reste, selon eux, toujours ouverte pour décider d’autres actions à entreprendre si leurs doléances ne sont pas sérieusement prises en charge. «Nous demandons les rappels Le qualité des soins dans les structures de proximité ne s’améliore pas d’application du 87 bis de la catégorie 1 à 10. Les classements ont été effectués sans versement d’indemnités», précise un représentant de la section syndicale qui ajoute que même les indemnités de garde n’ont pas été perçues par les concernés depuis une année, et ce, nous a-t-il souligné, en raison d’un déficit budgétaire. Par ailleurs, dans une lettre adressée au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les protestataires rappellent que la section syndicale locale de l’UGTA a déjà saisi la direction du secteur concerné au niveau de la wilaya BORDJ MÉNAÏEL (BOUMERDÈS) Les souscripteurs au LSP réclament leur argent Les souscripteurs au programme des 380 logements LSP à Bordj Ménaïel, dans la wilaya de Boumerdès, crient à l’arnaque. Les travaux de la majeure partie du projet n’ont pas encore démarré, et ce, depuis 2 ans. Devant cet état de fait, 250 souscripteurs réclament avec insistance le recouvrement immédiat de l’apport initial estimé à 70 millions de centimes qu’ils ont versé. «Malgré nos multiples dénonciations du statu quo, les choses n’ont pas évolué d’un iota. Une commission ministérielle a été dépêchée sur les sites qui devaient accueillir ces logements, malheureusement, cela n’a donné aucun résultat», déplorent les souscripteurs lésés. Sur le terrain, seuls 130 logements ont été réalisés. Dans sa totalité, le projet avait un délai de réalisation de 18 mois. Mis à part le recouvrement de leur argent auprès du promoteur immobilier chargé du projet, les souscripteurs réclament la désignation d’une autre entreprise pour relancer les travaux dudit programme. De leur côté, les autorités locales ont promis aux souscripteurs de poursuivre le promoteur en justice en cas de nonHocine Amrouni remboursement. de Tizi Ouzou pour «lancer une enquête administrative et indépendante sur le fonctionnement de l’EPSP de Ouaguenoun, d’établir un audit des finances sur la gestion de cet établissement et de régler toutes les situations financières, en attente depuis 2011, au profit des travailleurs». Les rédacteurs de la missive demandent aussi l’installation «d’un conseil médical représentatif qui servira de liaison verticale avec l’administration et horizontale entre les différents services de l’EPSP. Après moult réunions avec nos différents partenaires et acteurs de la santé dans la wilaya de Tizi Ouzou, nous avons décidé d’enclencher un mouvement de protestation pour nous élever contre le climat de pourrissement dans lequel se morfond notre secteur, une situation qui a grandement affecté notre établissement et qui a eu des répercussions sur l’efficacité des services médicaux et paramédicaux», ajoutent-ils. Notons qu’un service minimum est assuré durant la période de grève cyclique qui se poursuit toujours au niveau des différentes structures de santé relevant de l’EPSP de Ouaguenoun. Hafid Azzouzi OUACIFS Les citoyens interpellent le ministre de la Santé U n collectif de citoyens de la daïra de Ouacifs, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a décidé de saisir par écrit le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière afin d’œuvrer pour rouvrir les unités de soins de l’EPSP de la localité. En effet, dans une requête qui lui est adressée, dont une copie nous a été remise, les signataires interpellent le premier responsable national du secteur de la santé publique à intervenir pour mettre un terme à la paralysie des structures de santé touchées par des grèves cycliques. Les citoyens déclarent : «Loin de toute ingérence dans ce conflit, nous dénonçons et condamnons cette situation qui porte préjudice à la population locale qui vit un calvaire quotidien à cause de la crise dans le secteur.» Les rédacteurs de la déclaration rappellent : «Aux quatre coins du pays, la population profite de la proximité des soins, mais à Ouacifs, les malades chroniques, les bébés, les personnes âgées, notamment les démunis, sont abandonnés à leur triste sort.» Les rédacteurs interpellent le ministre pour «user de son autorité et prendre les mesures adéquates afin de mettre un terme a cette punition collective infligée aux citoyens». Rappelons que l’EPSP, regroupant une quarantaine d’unités de soins et 8 polycliniques à travers trois daïras (Ouacifs, Ath Yenni et Ouadhias), vit une situation inédite, faite de grèves et de rassemblements depuis 6 mois. L’affaire remonte au mois de septembre dernier, lorsque l’ex-directeur avait découvert à la polyclinique des Ouadhias un lot de médicaments non inventoriés. Les décisions prises par le directeur (suspension des deux responsables de la polyclinique et une plainte déposée auprès des services de sécurité) ont divisé le personnel. Les grèves et les protestations se sont multipliées et même le personnel non syndiqué a rejoint le rang des grévistes. Hocine Aït Iddir e problème de l’indisponibilité du lait en sachet ne cesse de jouer avec les nerfs des consommateurs de Aïn El Hammam, à 50 km de Tizi Ouzou. La population renoue avec la psychose des pénuries qui reviennent périodiquement, particulièrement en période de carême. Au niveau des points de vente, personne ne peut nous renseigner sur la fréquence des arrivages que guettent les clients à l’affût. Les bacs, désespérément vides, sont entassés sur le trottoir «en attendant que le camion livreur passe les prendre». Un grand magasin, habituellement bien fourni, n’est approvisionné que tous les deux jours, et ce, en quantités réduites, nous dit, en aparté, un employé. «L’arrivage est vite pris d’assaut par les présents qui vident les bacs, ne laissant que des sachets éventrés aux derniers arrivés. La même situation se répétera deux jours plus tard, avec les mêmes clients qui reviendront acheter le maximum de sachets que les vendeurs consentiront à leur céder», ajoute notre interlocuteur qui dit comprendre ces pauvres gens qui se constituent dès maintenant des réserves pour le mois de Ramadhan. D’interminables chaînes se forment devant les points de vente de ce produit, prisé surtout par les petites et moyennes bourses qui, comme le dit un citoyen, «ne peuvent se permettre le lait en poudre, hors de prix». «C’est surtout parce que les enfants ne peuvent pas se passer de lait que je viens faire la chaîne, sinon, les adultes prendront du thé», nous confie un sexagénaire qui monte en ville matin et soir malgré les trois kilomètres qu’il parcourt à pied. Nous observons la même carence chaque année à l’approche du mois de Ramadhan et en temps de neige. Le lait de vache cédé à 50 DA le litre, est curieusement disponible en grande quantité. Comme à chaque pénurie, les vieux réflexes reviennent. En position «de force», les commerçants favorisent leurs clients habituels en leur mettant de côté quelques sachets. Ils se justifient en disant : «Ce sont eux qui m’achètent les autres produits, pendant toute l’année. Je ne peux pas les mettre sur le même pied d’égalité que les clients de passage.» Même si l’approvisionnement semble plus important ces derniers jours, les consommateurs ne baissent pas de vigilance pour autant. Ils remplissent leurs congélateurs à nouveau, en prévision du mois sacré. Ce qui ne contribue pas à normaliser la situation. Nacer Benzekri IFERHOUNÈNE DES VILLAGES «HORS CHAMP» es habitants de plusieurs villages relevant de la D daïra d’Iferhounène, à 60 km au sud de Tizi Ouzou, se plaignent des difficultés qu’ils éprouvent à utiliser leurs téléphones mobiles. «On reçoit difficilement les communications téléphoniques, quant à l’internet, mieux vaut ne pas en parler», nous dit un habitant de Tirourda qui cite également le village voisin de Aït Atsou dont les résidants ne sont pas mieux lotis en la matière. «Aucun des trois opérateurs de téléphonie mobile ne semble préoccupé par notre cas», insiste Anter, un membre actif du comité de village de Tirourda qui utilise souvent le téléphone pour son travail. Une bonne partie de la route de montagne qui mène à Tirourda et au col du même nom est complètement «hors champ». «On ne peut même pas appeler les secours en cas d’accident grave», signale un chauffeur routier. Une enseignante, habitant à l’école située sur les hauteurs du village de Tirourda, nous dit que ce n’est qu’en montant sur la terrasse de sa maison qu’elle arrive à obtenir une barre du réseau. Anter nous fait remarquer que la fibre optique est arrivée à Iferhounene. Notons que cette partie de la montagne est restée longtemps sans télévision avant que l’ENTV installe un relais à proximité du village. L’espoir des villageois est que les opérateurs de téléphonie mobile fassent de même. N. Benzekri El Watan Pour toutes vos annonces publicitaires : Bureau de BOUIRA : Lotissement N° 1, 4e étage Centre-ville Bouira. Tél./Fax : 026 94 36 16 Bureau de BOUMERDÈS : Cité 392 Logts, Bt 19. Tél./Fax : 024 79 72 71 Bureau de TIZI OUZOU : Bd Amena Mahieddine, Lotissement Hasnaoua. N°1.Tél./Fax : 026 11 76 86 El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8 RÉGION OUEST MAGHNIA TIARET Incendie à la cité universitaire Le cancer inquiète ● Depuis janvier dernier, 115 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues, ont été enregistrés à Maghnia. A u moins une vingtaine d’étudiantes ont été secourues, après avoir été asphyxiées ou choquées, et deux agents de sécurité légèrement blessés, suite à un gigantesque incendie qui s’est déclaré, mardi dernier, aux environs de 11h30, à la cité Assia Kébir, relevant de l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun, selon le chargé de la communication de la Protection civile. L’incendie, qui s’est déclenché dans une chambre du pavillon B du fait de la présence d’un appareil électrique n’a été maîtrisé qu’après l’intervention d’une unité de la Protection civile. La fumée qui se dégageait des lieux a créé une grande panique parmi les étudiantes. Une étudiante a d’ailleurs craqué et sauté de sa fenêtre, ce qui lui a engendré des fractures aux pieds. A vrai dire, les responsables des cités, ainsi que la direction des œuvres universitaires ont, depuis longtemps, interdit ce genre d’appareils, générateurs de beaucoup d’accidents similaires par le passé. A. F. MOSTAGANEM PHOTO : DR Beaucoup de jeunes fuient les métiers du bâtiment L a journée d’étude sur le cancer, organisée mardi dernier à l’hôtel El Izza par l’association Bessma, a permis de lever le voile sur des maladies chroniques, tel le cancer, dont on parle souvent à mi-voix, par pudeur. Amine Charef, médecin et président de l’association, a tenu, d’abord, à réfuter l’information selon laquelle la ville de Maghnia compterait plus de cancéreux à l’échelle de la wilaya : «Maghnia a ses cancéreux, certes, mais elle ne s’illustre pas par rapport aux autres communes de la wilaya. Sauf que, depuis janvier dernier, on compte 115 nouveaux cas, toutes localisations confondues.» Selon notre interlocuteur, les localisations dépistées sont celles du sein, du côlon et de la prostate. Des cancers en nette augmentation. Les causes, en général, sont la négligence et la pudeur, pour ce qui est de la prostate. Pour ces raisons, les patients évitent de se faire dépister en ayant recours aux analyses médicales. La maladie, de façon générale, considérée souvent comme une fatalité, est curable si elle est détectée à ses débuts. «La négligence fait parfois que le malade est atteint par un cancer depuis 10 ans, mais il ne va voir un médecin que lorsqu’il ressent une douleur ou perçoit des symptômes. C’est un véritable gâchis. Ce qui explique que les malades que nous accueillons soient déjà atteints, alors qu’ils auraient pu être soignés au début s’ils avaient eu le réflexe et la présence d’esprit d’aller voir un médecin dès un soupçon ressenti». Moulay Boudkhil, psychologue, a abordé dans son intervention, la prise en charge psychologique des malades et des proches. «Nous répondons au questionnement fréquent des patients en fin de traitement, du genre ‘‘qu’est-ce qui va se passer après’’ (suivi médical, reprise des activités, retour au travail). Nous expliquons l’impact du diagnostic pour le patient, les symptômes posttraitement, la diminution des activités relationnelles et l’estime de soi, enfin, nous accompagnons le patient et les parents avant le déclenchement de la maladie quand on le sait, pendant et après». Maghnia compte plus de 1000 cancéreux toutes localisations confondues. C. Berriah BÉCHAR R encontré, mardi dernier, lors du Salon de l’emploi organisé à l’université (ex-ITA) de Mostaganem, le directeur de l’ANEM de Mostaganem, Dahou Mohamed, a reconnu que bon nombre d’entreprises de sous-traitance violent les lois du travail et exploitent les jeunes. Elles violent la loi 04-19 qui impose à toutes les entreprises de recruter leur personnel par le biais de l’ANEM, l’Agence publique chargée du placement des travailleurs. «Ces sous-traitants nous causent beaucoup de problèmes», a expliqué ce responsable. La loi sur le contrôle de l’emploi indique que tout recrutement non transmis à l’agence sera puni d’une lourde amende par poste vacant. Par ailleurs, un autre phénomène a pris de l’ampleur dans la wilaya. Il s’agit de jeunes peu qualifiés qui fuient les métiers de maçon et ferrailleur et ils sont très nombreux, déplore le directeur. Sans ces ouvriers, les chantiers n’avancent pas. Des promoteurs immobiliers cherchent désespérément ces ouvriers, devenus des «perles rares» au moment où l’Etat débloque des sommes faramineuses pour leur formation. «Ces jeunes qui fuient ces petits métiers les considèrent comme dévalorisants». Ils refusent aussi de travailler dans le secteur agricole, qu’ils jugent pénible, comme le BTPH, nous explique M. Dahou. Par ailleurs, pour la période s’étalant du 1er janvier au 30 avril 2016, 1 700 recrutements ont été effectués par l’ANEM dans le cadre du marché classique de l’emploi, à savoir CDI (contrat à durée indéterminée) et les CDD (contrat à durée déterminée). Aussi, dans le cadre des contrats de travail aidé (CTA), 500 emplois ont été créés pour la même période. L’ANEM lancera prochainement un plan d’activité pour encourager le tourisme, l’agriculture, l’apiculture et la pêche dans le but d’aider les jeunes à s’assurer dans une grande proportion un emploi. H. L. Portes ouvertes sur la microentreprise Tentative de détournement du jardin public de sa vocation C A l’état d’abandon depuis les fortes intempéries d’octobre 2008 qui l’ont totalement dévasté, le jardin public longeant les rives de l’oued de Béchar, qui constitue l’unique espace de détente pour les familles à l’intérieur duquel se trouvait aussi toute une variété d’animaux qui faisait la joie des enfants, mais complètement disparus, fait l’objet d’une tentative de détournement de sa vocation initiale. L’endroit s’était transformé après sa dévastation en un refuge pour les marginaux, obligeant les services de la municipalité à réagir pour entamer des travaux de rénovation. Néanmoins, devant l’indisponibilité des crédits à engager pour une telle opération estimée à 20 milliards de cts, selon une source communale, la municipalité n’avait d’autre alternative que de céder par délibération, il y a deux ans, cet espace de repos à la direction de la jeunesse et des sports, avec toutefois la condition de n’introduire aucun changement, aucune innovation et de maintenir le jardin à son état initial. Quelques mois plus tard, le plan de rénovation soumis à l’APC par la DJS présentait des changements majeurs, notamment l’installation, à l’intérieur de l’espace de détente, de campings. L’APC a rejeté ce plan, recommandant à l’institution de la jeunesse de se conformer scrupuleusement aux conditions convenues lors de l’adoption de la délibération portant cession. Face aux lenteurs bureaucratiques qui caractérisent plusieurs organismes publics, les familles n’auront d’autre choix, pour cette année encore, que de patienter, car la rénovation n’est pas pour demain alors que les grandes chaleurs sont au rendez-vous, accompagnées du jeûne qui débute dans moins de deux semaines. M. Nadjah Les cultures sous serre menacées par la sécheresse Q populations de cette région, dont celles du littoral est de la wilaya de Chlef. Cependant, cette décision a eu des répercussions négatives sur l’irrigation de ces exploitations, obligeant les fellahs concernés à se débrouiller pour trouver une solution à ce problème. D’où le recours tous azimuts à la réalisation de forages pour ceux qui SIDI BEL ABBÈS 19 quintaux de kif saisis CHLEF uelque 500 chambres de cultures sous serres longeant l’oued Damous, à la limite des wilayas de Chlef et de Tipasa, souffrent du manque d’eau, après l’arrêt des lâchers du nouveau barrage de Kef Eddir. L’opération a été décidée, dit-on, afin de permettre le remplissage de cet ouvrage, qui doit approvisionner les ’est dans la grande bibliothèque de l’université de Mostaganem que la direction de l’emploi a organisé des portes ouvertes, du 19 au 22 mai, sous le thème «La microentreprise est un moyen de diversification de l’économie nationale». Cet événement, qui coïncide avec la commémoration du 60e anniversaire de la Journée nationale de l’étudiant est destiné exclusivement aux jeunes issus de l’université et de la formation professionnelle pour faciliter leur intégration dans le circuit économique. A cet effet, l’Etat tente de répandre cette stratégie par le biais des divers dispositifs (Ansej, CNAC, Anem), d’autres partenaires sociaux pour accompagner les jeunes promoteurs à la création de la microentreprise et 5 banques publiques pour financer leur projet. A noter que ces journées ont été animées par 37 microentreprises, dont 27 financées par l’Ansej et 10 par la CNAC, à travers des ateliers, des expositions, des sessions de formation destinées aux jeunes porteurs de projets. Salim Skander en ont les moyens. En conséquence, les agriculteurs touchés interpellent les autorités centrales et locales pour rétablir les lâchers d’eau selon une programmation bien définie. Il est à signaler que les zones de plasticulture de Beni Haoua constituent les principaux pourvoyeurs de la wilaya en légumes primeurs. A.Yechkour D ix-neuf quintaux de kif traité ont été saisis, mardi, à Sidi Bel Abbès, par la Gendarmerie nationale, a-t-on appris, mercredi dernier, de source sécuritaire. La drogue a été découverte à bord d’un semiremorque à la périphérie de la ville. Quatre individus ont été interpellés à la suite de l’interception du camion et d’un véhicule léger utilisé par les narcotrafiquants pour convoyer la drogue. La marchandise prohibée, en provenance de la frontière algéro-marocaine, était destinée à être écoulée sur le territoire national, précise la même source. M. Abdelkrim VENDS LOCAL AVEC SOUS-SOL situé au 6 rue des pommiers près de Mdina Djedida à Oran. Prix après visite. Tel : 05 57 05 28 84 El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 8 RÉGION SUD PARTICIPATION DE LA RÉGION DE L’AHAGGAR À LA GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE La réponse des historiens E n passant en revue la proclamation du 1er Novembre 1954, le conférencier a, comme pour répondre aux semeurs de doute et de croyances superstitieuses, tenu à rappeler que «la population de l’Ahaggar a répondu à l’appel de la Révolution et s’est activement mobilisée pour renforcer le front sud de l’Armée de libération nationale face au joug colonial». TIN HINAN Lors de cette journée, initiée conjointement par l’Organisation de la famille révolutionnaire de Tamanrasset et l’Association culturelle et sociale PHOTO : D. R. ● Le rôle décisif joué par la région de l’Ahaggar durant la guerre de Libération nationale a été mis en relief, mercredi, par l’historien Lahcen Mohamed Zeghidi, lors d’une conférence animée à l’occasion de la journée d’études organisée à la Maison de la culture de Tamanrasset. pour la dynamisation de la société civile, l’orateur a, devant une assistance composée de moudjahidine, de notables et des autorités civiles et militaires, mis en exergue le rôle prépondérant assumé par les descendants de Tin Hinan dans la préservation de l’unité nationale à travers les positions de la population locale, qui s’est dressée frontalement contre l’occupant français et déjoué toutes les tentatives visant la séparation du Sahara du reste du pays, faisant ainsi de la région un espace géostratégique de soutien à la glorieuse lutte de Libération nationale. Dans sa lecture analytique de la Déclaration du 1er Novembre 1954, M. Zeghidi a estimé que «ce document historique constitue un référent fort, pour ce qu’il renferme comme conceptions et axes de grande importance pour l’édification de la société algérienne et de ses composantes culturelles, sociales et civilisationnelles». SÉPARATISTES ? «Les Occidentaux ont toujours couru derrière l’Algérie, car ils savaient pertinemment que c’est la porte de l’Afrique et que l’occupation de ce continent ne sera possible qu’à travers la colonisation de l’Algérie ». De son côté, le représentant de l’organisation de la famille révolutionnaire à Tamanrasset, Edabir Mohammed, s’est offert une tribune libre pour répondre à certaines personnes animées par des idées séparatistes et qui osent, toute honte bue, tenir des sornettes en s’attaquant aux fervents nationalistes de cette région millénaire. Le président de l’Association culturelle et sociale pour la dynamisation de la société civile, Bensebgag Mahmoud, a, pour sa part, fait une nouvelle lecture de la Déclaration du 1er Novembre et livré une analyse adaptée aux attentes de la population de l’Algérie post-indépendance et d’une région qui se trouve dans l’œil du cyclone, eu égard à la crise sécuritaire qui prévaut dans les pays voisins. Ravah Ighi GHARDAÏA L’EXAMEN DU BEM S’EST DÉROULÉ DANS DE TRÈS BONNES CONDITIONS Q uand bien même des appréhensions, dont certaines étaient à tout le moins légitimes, avaient à un moment semé le doute, force est de constater et de reconnaître qu’après trois jours de travail aux examens de passage au cycle moyen, l’organisation et le déroulement des examens sur l’ensemble du territoire de la wilaya de Ghardaïa ne souffre d’aucune objection. Constat sur la base duquel la direction de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa n’a pas caché sa satisfaction quant au bon déroulement des épreuves. Il est vrai que d’importants moyens, humains et matériels, ont été mobilisés à cet effet. ACCUEIL Les élèves ont été, partout, accueillis avec des friandises et de l’eau fraîche en ces journées caniculaires, où le mercure flirte avec les 40° C. Le personnel d’encadrement était aux petits soins avec les candidats afin de les mettre dans les meilleures dispositions possibles. Ils étaient, pour rappel, pas moins de 7775 candidats, dont 3320 filles, répartis sur 30 centres d’examen. 36 d’entre eux ont concouru en candidats libres, dont 13 détenus pour lesquels un centre d’examen a été ouvert dans l’enceinte même de la prison de Chaâbet Ennichène. Pas moins de 1480 personnes ont été réquisitionnées pour l’encadrement, alors que la correction se fera à Ghardaïa, au CEM de Sidi Abbaz, par 480 correcteurs désignés, bien à l’avance, pour cette tâche. «Tout s’est parfaitement bien déroulé aux quatre coins de la wilaya. Aucun incident n’a été signalé. Les élèves ont été très bien reçus. Toutes les conditions étaient réunies pour cela», soulignent avec bonheur les responsables de la direction de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa. S’agissant des sujets qui leur ont été soumis, les écoliers étaient unanimes à les qualifier d’«abordables». «Les questions étaient faciles. Nous les avons déjà traitées dans les cours. Nous espérons la réussite pour tous les élèves», répond-on invariablement à ce propos. Selon le calendrier des épreuves, les candidats ont planché pendant trois jours sur neuf matières, outre la langue amazighe. Le premier jour, en matinée, les candidats ont passé les épreuves de langue arabe, suivies de celles des sciences physiques et de technologie. En séance d’aprèsmidi, ils ont subi les épreuves d’éducation islamique et d’éducation civique. Les épreuves de mathématiques et d’anglais ont été programmées pour le deuxième jour, mercredi matin, tandis que les examens d’histoire et de géographie ont eu lieu dans l’aprèsmidi. Le jeudi, troisième et dernier jour, les candidats ont passé, le matin, les épreuves de français et de sciences naturelles. Les candidats concernés par la langue amazighe ont, quant à eux, subi l’épreuve dans l’après-midi. La correction des épreuves commencera quatre jours après la fin de l’examen et les résultats seront annoncés en juin. Sont admis d’office en première année secondaire les candidats ayant obtenu une note supérieure ou égale à 10/20 au BEM. Pour ceux qui auront obtenu moins de 10/20 au BEM, leur note d’admission au lycée sera la moyenne annuelle de la quatrième année et celle obtenue au BEM divisée par deux. SÉRÉNITÉ Des dispositions particulières pour assurer le transport et la restauration aussi bien des candidats que du personnel d’encadrement des centres d’examen ont été prises pour la bonne marche de l’opération. Sur le plan de la sécurité et de la santé, des centaines d’éléments de la sûreté de wilaya, de la gendarmerie, de la Protection civile et de médecins ont été mobilisés et déployés dans tous les centres d’examen pour assurer une réussite totale à l’organisation et au suivi de ces épreuves. Les chefs de centre d’examen ont également souligné le climat serein qui a caractérisé cette première journée. La restauration a été assurée, comme promis, au niveau de tous les établissements. Les autorités locales, surtout dans les régions éloignées, se sont aussi démenées pour assurer le transport. La présence des services de sécurité et des éléments de la Protection civile a été remarquée sur tous les sites retenus. Que ce soit au chef-lieu de wilaya ou à la périphérie immédiate, dans la vallée du M’Zab, les encadreurs ont témoigné de la bonne conduite des examens et confirment ainsi la bonne ambiance qui les a entourés. K. Djamel UNE KÂABA VIRTUELLE POUR LES PÈLERINS E n marge de la tenue, la semaine dernière à Ghardaïa, du 1er Colloque national sur l’enseignement coranique, lors duquel les participants, outre d’avoir unanimement recommandé l’unification des programmes d’enseignement coranique et l’encouragement à la multiplication des écoles coraniques privées et publiques dans les zones frontalières du sud du pays dans le but d’asseoir une éducation aux valeurs de l’islam tolérant qui prônent la modération, ont appelé à la création d’un conseil national de l’enseignement coranique pour promouvoir la formation et la qualification des enseignants de la Parole divine. L’Office national du Hadj et de la Omra (ONHO) a procédé, pour la première fois à la formation et l’initiation aux pratiques du rituel du Hadj des pèlerins algériens désirant accomplir le rituel du Hadj, et ce, plus de trois mois avant de se rendre aux Lieux Saints de l’islam. MAQUETTE Faisant les choses en grand et toutes proportions gardées, une maquette de la Kaâba Echarifa et des répliques miniaturisées des Lieux Saints ont été montées par l’Office national du Hadj et de la Omra (ONHO) à l’intérieur de l’immense Palais des expositions de Bouhraoua, sur les hauteurs de la vieille ville de Ghardaïa. Elle a ainsi organisé, et pour la première fois, une caravane mobile de formation destinée à initier les pèlerins à l’accomplissement des rites et au déroulement des différentes étapes du Hadj. C’est le directeur de l’Office national du Hadj et de la Omra, Youcef Azzouza, qui a donné le coup d’envoi de la caravane du Hadj destinée à initier les pèlerins à l’accomplissement des rites. Cette caravane, qui sillonnera dans une première étape 14 wilayas, a planté son chapiteau (au propre comme au figuré) en premier dans la wilaya de Ghardaïa, avant de se rendre à Ouargla et Tamanrasset. Selon le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, qui avait inspecté des répliques miniaturisées des Lieux Saints élaborées à cette fin, elle sera généralisée à partir de l’année prochaine à tout le territoire national. 60 agences de tourisme prendront en charge, cette année, plus de 16 000 hadjis dans le cadre du Hadj 2016 : «16 360 hadjis seront encadrés par des agences de tourisme privées, soit plus de 60% des 28 700 pèlerins. Les agences de voyage remplaceront les pèlerins dans toutes les opérations relatives au Hadj, à commencer par le paiement du coût du pèlerinage à la réception du passeport avec visa pour les Lieux Saints.» Pour rappel, cette année la wilaya de Ghardaïa s’est vu réserver un quota de 398 pèlerins qui devront se rendre aux Lieux Saints de l’islam, ce qui est vraiment infime par rapport aux milliers d’inscrits. Pour rappel, le tirage au sort des candidats désirant accomplir le cinquième pilier de l’islam a été effectué au niveau des Assemblées populaires communales. Cette opération s’est déroulée dans la transparence totale et n’a fait l’objet d’aucune contestation. VACCINATION Par ailleurs, l’opération de vaccination des candidats au Hadj de la wilaya de Ghardaïa, entamée le 17 avril, a été clôturée le 10 mai. L’opération de vaccination tout aussi importante pour les hadjis eux-mêmes, qu’à leurs parents et proches à leur retour, permettra ainsi d’éviter toute éventuelle épidémie, aux risques patents. Cette vaccination a pour objectif essentiel de lutter, et donc de préserver les candidats au voyage pour effectuer le cinquième pilier de l’islam, contre les épidémies traditionnelles (la diphtérie, le Corona virus, la grippe saisonnière et le tétanos). Selon les services de la direction de la santé, chaque hadji, pour se faire vacciner devait être, au préalable, muni de résultats d’analyses médicales, d’un téléthorax, d’une photo d’identité et d’une copie de la carte d’identité nationale. A noter que le ministère de la Santé, en coordination avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a décidé de la prise d’autres mesures préventives comme par le passé, afin de préserver le contingent algérien contre toute contamination par le virus Corona et autres épidémies. Par ailleurs, pour éviter à l’avenir tout problème d’identification des ressortissants algériens gravement malades ou décédés, comme cela s’est produit lors du Hadj 2015, suite aux accidents tragiques qui ont eu lieu à La Mecque, décision a été prise de prélever des cheveux ou ongles sur chaque hadji et les déposer dans la banque de données de la mission algérienne du Hadj. Et ce, en plus des divers moyens, comme les bracelets électroniques, notamment, utilisés pour faciliter la reconnaissance des ressortissants algériens aux Lieux Saints, et ce, en sus des uniformes remis spécialement pour cette occasion afin d’éviter une éventuelle disparition. C’est dire que rien n’a été laissé au hasard et que toutes les mesures et dispositions idoines tendant à assurer une sécurité sanitaire optimale à nos hadjis ont été prises. K. D. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 9 I N T E R N AT I O N A L E APRÈS L’ACCORD NUCLÉAIRE ENTRE L’IRAN ET LE GROUPE 5+1 Guerre des indemnités entre Washington et Téhéran ● Entré en vigueur en janvier dernier, l’accord entre l’Iran et le groupe 5+1, à savoir les Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine, et Allemagne, conclu à Vienne le 14 juillet 2015, est loin d’améliorer les relations entre Washington et Téhéran, sachant que l’accord prévoit la levée partielle des sanctions contre l’Iran qui en contrepartie abandonne son programme nucléaire. e 20 avril dernier, la Cour suprême américaine a décidé de saisir 2 milliards de dollars des fonds iraniens gelés aux Etats-Unis. Cet argent est réclamé par les familles d’un millier de victimes américaines d’attentats fomentés ou soutenus par Téhéran, selon Washington. Entre autres, les proches de 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983 dans deux attentats-suicide qui ont frappé les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth et les victimes d’un attentat en 1996 contre les tours de Khobar en Arabie Saoudite, qui a tué 19 Américains. Cette décision a été qualifiée, le lendemain par le ministère des Affaires étrangères iranien, de «vol». Le 17 mai, de son côté, le Parlement iranien a voté une loi obligeant le gouvernement à réclamer des dommages aux EtatsUnis pour les «actions hostiles et les crimes» commis contre l’Iran depuis 63 ans. «Le gouvernement a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour compenser les dommages (matériels et moraux) causés par les Etats-Unis» à l’Iran ou «à ses ressortissants depuis 63 ans», est-il relevé dans le texte. Il y est cité «les dommages matériels ou moraux» causés par les Etats-Unis depuis le coup d’Etat contre le gouvernement nationaliste de Mohammad Mossadegh en 1953, dont ceux commis durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), ceux provoqués par la destruction de plateformes pétrolières dans le Golfe ou encore l’espionnage mené par les Américains contre l’Iran. REPÈRE Le montant total des dommages réclamés n’a pas été fixé par les députés, mais le vice-président iranien chargé des Affaires parlementaires, Majid Ansari, a affirmé lors du débat parlementaire que «les tribunaux iraniens ont déjà condamné les EtatsUnis à verser 50 milliards de dollars de dommages pour leurs actions hostiles» contre l’Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a demandé récemment aux Etats-Unis des «actions concrètes» pour encourager les banques et entreprises occidentales à revenir en Iran. Réaction qui fait suite à une déclaration conjointe des Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Allemagne, à travers laquelle ils ont appelé les banques et entreprises privées à développer des activités commerciales légales en Iran. Au-delà de l’accord de Vienne, Washington a maintenu d’autres sanctions visant le programme de missiles balistiques de Téhéran ainsi que son soutien à des mouvements armés au MoyenOrient. Les grandes banques européennes, qui ont généralement des filiales sur le territoire américain, hésitent à établir des relations avec l’Iran, craignant des poursuites judiciaires et des amendes aux Etats-Unis. NÉMÉSIS, LÉVIATHAN ET LES VIEUX DÉMONS Les rapports entre l’Occident et l’Iran ont toujours été conflictuels pour aboutir à la révolution de Khomeiny en 1979 qui a mis l’Occident dans l’embarras. L’occasion s’est présentée pourtant en Iran pour instaurer une démocratie laïque, mais les grandes Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, face à son homologue iranien, Javad Zarif, à Vienne puissances y ont vu une entrave dans leur quête inassouvie de zone d’influence. Le 28 avril 1951, le docteur Mossadegh devient Premier ministre. Il nationalise les richesse pétrolières du pays et en août 1953, un coup d’Etat organisé par Londres et Washington, l’«opération Ajax» et exécuté par la CIA le destitue au profit du chah Mohammad Reza Pahlavi. Ce dernier mène une politique proaméricaine. A travers sa police politique la Savak, il lamine toute vélléité d’opposition. Il se lance dans les réformes socioéconomiques, «la révolution blanche», provoquant des émeutes en 1963, d’où émerge Ruhollah Khomeiny. Opposé à cette «révolution», il critique aussi les relations militaires du chah avec les Etat-Unis. Expulsé d’Iran en 1964, il se réfugie en Irak. Déclaré persona non grata par le régime irakien, il s’exile en France en 1978. Cependant, le clergé chiite demeure l’espace le plus important qui canalise la contestation populaire anti-chah et l’exaspération des Iraniens quant à la présence étrangère notamment américaine sur leur territoire. Le chah quitte le pays en janvier 1978. Le 1er février 1979, Khomeiny entre à Téhéran consacrant ainsi le pouvoir PHOTO : D. R. L des ayatollahs. Les événements se précipitent. Le 4 novembre de la même année, des étudiants occupent l’ambassade américaine dont le personnel ne sera libéré que le 20 janvier 1981. En septembre 1980 est déclenchée la guerre irano-irakienne suite à l’agression des troupes de Saddam Hussein. Au paroxysme de ce conflit, éclate le scandale de l’Irangate. Il s’agit de vente secrète d’armes américaines pour l’Iran. L’argent récolté sera versé aux contrerévolutionnaires nicaraguayens engagés dans une guerre contre le gouvernement sandiniste. En plus, les Américains comptent obtenir la libération de leurs otages au Liban. En octobre 1986, un avion américain transportant des armes pour les Contras s’écrase au Nicaragua. Les forces sandinistes capturent un pilote rescapé du crash qui avoue les secrets de l’opération et donne les noms de ses architectes. En novembre de la même année est révélée l’affaire ainsi que le voyage du conseiller national à la Sécurité, Robert Mc Farlane, à Téhéran. Le scandale secoue même la présidence américaine. L’opération s’est déroulée en dehors du processus institutionnel, en violation de la Constitution et des décisions du Congrès, et de l’esprit de l’opération «Staunch» destinée à empêcher Téhéran à s’approvisionner en armes même auprès des alliés de Washington. La guerre avec l’Irak prend fin en 1988. Khomeiny meurt en juin 1989, lui succède alors Ali Khamenei. Le nouveau guide tisse de forts liens avec Hachemi Rafsandjani qui finit par devenir président de la République. Ils appellent à la libéralisation économique, des réformes politiques et la reconstruction du pays. En juin 1992, pour attirer des capitaux, l’Iran adopte une loi sur l’investissement privé, les étrangers ouvrent ainsi droit à posséder la totalité d’une entreprise iranienne. Son successeur Mohammad Khatami est considéré lui aussi comme réformateur. De son côté, le président américain, George W. Bush, évoque en janvier 2002 l’«axe du mal» pour désigner les pays qui soutiennent le terrorisme et souhaitent se doter de l’arme nucléaire, à savoir l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord. L’élection d’Ahmadinedjad n’a fait qu’exacerber les tensions entre Téhéran et les puissances occidentales. Celles-ci destituent Mossadegh au profit de Reza Pahlavi pour ensuite le lâcher, vu ses ambitions régionales. D’où l’avènement de Khomeiny qui fonde la République islamique. Amnay Idir Par Mohammed Larbi Course d’obstacles L ’état des relations entre la Turquie et l’Union européenne (UE) paraît encore plus clair. Des affaires, personne n’en doute, et même un partenariat entre les deux parties, effectif depuis des années, mais rien d’autre en perspective, si l’on en juge par les déclarations des uns et des autres. Effectivement, le tout nouveau Premier ministre turc a bien appelé récemment l’UE à «mettre un terme à la confusion sur une adhésion à part entière de la Turquie» en son sein. «Il est temps de savoir ce que pense l’UE au sujet de la Turquie», a ainsi déclaré Binali Yildirim. Une question qui ne manque pas de pertinence, alors que la réponse attendue, à vrai dire depuis un demi-siècle, ne semble même plus envisagée. Le 31 juillet 1959, dix-huit mois seulement après l’entrée en vigueur des Traités de Rome, la Turquie a, en effet, présenté sa demande d’association à la Communauté économique européenne (CEE). Le 9 juillet 1961, lors de l’adoption de la nouvelle Constitution turque, un alinéa est rajouté à l’article 65, concernant la ratification des traités internationaux, afin de faciliter l’adhésion turque à la CEE. Il est vrai que la vie politique en Turquie a fortement perturbé sinon contrarié ce projet, les critères d’adhésion étant ce qu’ils sont. La réponse en question serait connue, et même par tous. Mais le propos du nouveau chef du gouvernement a le mérite de relancer le débat, et revendiquer plus de clarté, mais pour qui, doit-on se demander ? Le Premier ministre britannique, lui, n’en a pas manqué, en déclarant qu’il «faudrait des décennies» pour voir éventuellement la Turquie adhérer à l’UE. David Cameron intervenait en plein débat sur la position de son pays au sein de cet ensemble. Il rassurait les partisans du Brexit (un retrait de la Grande-Bretagne de l’UE) qui croyaient y trouver un autre argument en brandissant la menace d’une nouvelle vague d’immigration vers le Royaume-Uni. C’est clair, il n’y aura pas douze millions de nouveaux émigrants turcs en Grande-Bretagne pour la simple raison que les frontières actuelles ne changeront pas, car la Turquie est encore loin d’être membre de l’UE, et peut-être même qu’elle ne le sera jamais au rythme où va le processus d’adhésion, ainsi que les mesures déjà adoptées ou envisagées comme ce verrou référendaire. C’est ce qui ressort des propos du chef du gouvernement britannique soulignant que «cela prendrait des décennies avant qu’on se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l’an 3000 pour la voir adhérer à l’Union européenne». Ou encore ce rappel selon lequel «comme tous les autres pays de l’UE nous (Grande-Bretagne, ndlr) avons un droit de veto sur chaque nouvelle adhésion. C’est un fait». La question d’une intégration de la Turquie dans le bloc des 28 est revenue sur la table après l’accord sur les migrants conclu avec Bruxelles qui prévoit notamment l’ouverture de nouveaux chapitres d’adhésion à l’UE, mais pour nombre d’analystes, cela ne prouve absolument rien. Pour rappel, la Turquie a déposé sa candidature en 1987. Elle a été reconnue officiellement candidate en 1999 et négocie péniblement depuis 2005. «Dix années plus tard, seuls quatorze chapitres sur 35 ont été effectivement abordés, et un seul a été fermé» rappelle Didier Billon, spécialiste français de la Turquie : «Il y a un blocage de facto : l’Union européenne est en crise économique et crise identitaire auxquelles s’ajoute une crise de projet. Elle ne veut donc pas s’élargir. Lorsqu’il a pris la tête de la Commission en 2014, JeanClaude Juncker a déclaré qu’il n’y aurait aucune nouvelle adhésion pendant son mandat de cinq ans. La majorité des Européens est d’ailleurs hostile à l’intégration de la Turquie.» Tout semble fait pour bloquer le processus d’adhésion, l’ultime action serait un recours aux électeurs européens. Le chef de l’Etat français assure qu’une adhésion ne se ferait pas sans référendum. Les relations entre les deux parties gagnent en clarté. M. L. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 10 CONTRIBUTION PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ RÉFLEXION SUR LE MONT SELLAT BENZOUH, WILAYA DE M’SILA PAR MOHAMED BENBRAHIM Entrepreneur, chercheur S ellat est une merveille et un don alloué par Allah à toutes ses créatures. Son abandon en l’état est un non-sens. Son accessibilité quasi impossible prive la majorité des citoyens des bienfaits que procure ce site merveilleux du fait de son cadre féerique et de la sensation de bien-être qu’il offre à tout visiteur avide de moments d’évasion et de ressourcement d’air pur ayant eu la chance de parvenir à son sommet de 1256 m d’altitude par un sentier fortement accidenté. Ce site, une fois réaménagé, obtiendra un succès insoupçonné aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. C’est pour cette raison que cette initiative éventuelle implique une large réflexion pour sa prise en charge au point de vue gestion stricte et appropriée. Lors de l’ascension de ce mont Sellat, le samedi 26 avril 2014, en compagnie des amis responsables des forêts, que je remercie au passage, j’ai constaté la valeur inestimable de ce don d’Allah, tout en regrettant l’absence d’intérêt de la part de la population environnante à ce patrimoine, puisqu’aucun aménagement ne lui a été réservé, à part l’action de la direction des forêts qui a procédé à la réalisation d’un captage d’eau de source et la conservation d’une piste très accidentée qui mène jusqu’au sommet (du «billard »), ceci par des véhicules spécialement conçus (tout-terrain), ce qui, de ce fait, interdit tout accès sans ce matériel excessivement cher et inaccessible à la quasi- totalité des citoyens. A la suite de cette randonnée fantastique, l’idée nous est venue de participer avec les riverains volontaires et sous supervision des autorités concernées aux travaux de réaménagement de la piste menant à ce sommet. Bien sûr que cette initiative devrait être étudiée, comme déjà dit, et surtout gérée dans le strict respect de la nature et de la préservation de ce patrimoine inestimable, en instaurant tout un arsenal de règlements à imposer à toute personne accédant à ces lieux. Cette réglementation existe déjà dans d’autres sites présents et partout dans le monde qui nous entoure. Le mont Sellat est connu de par le monde et jouit d’un passé historique et culturel reconnu. De ce fait, le réaménagement éventuel de son accès et la restauration de son plateau seront un sujet hautement apprécié sur les plans culturel et touristique aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Tout cela ne sera réussi qu’après une étude élargie par les services concernés de la wilaya, de la direction de la Conservation des forêts et de la baladia de Benzouh, principale autorité administrative et gestionnaire de ce patrimoine, (la quasi-totalité de son territoire se situe dans ladite commune). Exemple et entre autres sujets à réflexion : Installation d’un poste de secours et de surveillance sur le plateau sous l’autorité de l’APC et des forêts ; restauration du bâti historique existant en le confortant et en réalisant une terrasse accessible pour la contemplation et la surveillance ; installation de poubelles en des points étudiés pour éviter le rejet de détritus ou emballages divers après consommation par d’éventuels visiteurs inconscients ou non éduqués ; aménagement et services sanitaires avec aménagement du plateau ; réservation de plateformes pour l’accueil des familles avec aménagement de tous les services de maintenance permanente des lieux ; poste d’accueil, de surveillance et d’assistance ; poste de surveillance en milieu de parcours, au début, au milieu et au sommet ; réhabilitation de toute la surface sur ses 70 hectares ; plantation sur ses versants et vallées de pins ou autres arbres ou arbustes convenant au climat et au terrain ; traçage des circuits de randonnée très appréciés par les randonneurs nationaux et étrangers, ceci avec dépliants de visite à distribuer aux visiteurs ; poste à l’entrée basse (source) avec panneau de bienvenue au mont Sellat des Ouled Sidi Brahim, baladiat Benzouh. Au sommet : plateforme pour assistance, provisions et outils de travaux de volontariat et multiservices. En plus des études envisagées par la Conservation des forêts, de l’hydraulique, des Domaines et autres administrations, il y a lieu de connaître les distances existantes : 1- Entre Benzouh et la piste menant au sommet (partie goudronnée) (environ 2 km). 2- Entre la route goudronnée et le bassin servant de captage de l’eau de source. 3- La distance entre le bassin et le sommet du mont Sellat. Ceci avec la configuration géographique des versants nord, sud, est et ouest, ainsi que la surface totale du plateau (billard). Remarque Tous les lieux de détente, de villégiature ou touristiques, comme par exemple les monts Chréa-Blida ; Tikjda-Bouira ; Chelia-Batna ; Santa Cruz/Oran et d’autres, innombrables, sont autorisés au public sans restriction aucune, mais gérés de manière constante pour leur préservation par les autorités de chaque secteur concerné. Il n’y a aucune raison pour que le mont Sellat soit sujet à exception. La wilaya de M’sila et la baladia de Benzouh doivent par conséquent s’impliquer pour la réalisation de ce lieu d’extrême utilité pour tous les citoyens. M. B. À PROPOS DE SIDI BRAHIM ESSALAMI L ors de l’émission de la RTA (programme national) du samedi 16 janvier 2016, la présentatrice Facebook Ibhar a traité de l’historique du wali Salah Sidi Brahim Salami dénommé Elbahri, dont le mausolée se trouve dans l’enceinte de l’Amirauté, au port d’Alger, en l’identifiant comme étant le fils de Sidi Brahim El Ghobrini de Cherchell. Etant moimême un des descendants de Sidi Brahim Essalami, j’ai jugé utile d’apporter une rectification et d’informer les auditeurs et le présentateur de ce programme que Sidi Brahim n’est pas le fils de Sidi Brahim El Ghobrini. Sidi Brahim El Ghobrini est un éminent wali-salah parmi les autres awlya assalihin d’Afrique du Nord, mais sans aucun lien matrimonial avec Sidi Brahim Essalami. Cette filiation erronée a déjà été commise lors d’une précédente émission de radio El Bahdja en décembre 2012. Cette erreur a, bien sûr, fait l’objet d’une rectification par un historien à l’époque par le quotidien El Watan du 15/12/2011 (copie) et j’ai tenu à le rappeler de nouveau par ce présent écrit. Pour l’histoire, Sidi Brahim Essalami, descendant de la lignée des Idrissides (Idriss El Aouel et ldriss Ethani), est venu d’Irak dans le courant du XVIe siècle, de Soulimanya, ville située au nord-est de Baghdad de son nom Essalami, en passant par Izmir en Turquie. Il traversa la Méditerranée avant de fouler le sol algérien jusqu’au sud du Sahara où il séjourna une période à Tombouctou avant de venir vers le Nord. Il eut sa première liaison familiale en Kabylie, zouaoua, puis revient vers le Sud, laissant derrière lui un premier héritier du nom de Brahim El Bekri. Après une recherche récente, il s’est avéré que ce fils devint un notable respectable et respecté dans toute la région, puisque son tombeau, objet de pèlerinage, est situé au centre du village qui porte son nom, Sidi Brahim, dépendant actuellement de la daïra de Mansourah, wilaya de Bordj Bou Arréridj. Le livre Târif el khalef biridjal essalaf, écrit par le cheikh Aboulkacim El Elhafnaoui, relate l’épopée de Sidi Brahim Essalami et de son fils Sidi Brahim El Ghoul de Bou Saâda. Sidi Brahim Essalami a vécu le reste de son temps à Bou Saâda. Il s’allia et participa à l’époque avec les deux principaux fondateurs à la construction de cette ville, Sidi Thameur et Sidi Slimane. Sa deuxième liaison familiale fut avec l’un des notables de la région du nom de Abi Saâda dont il épousa la fille. Pour des raisons qui restent à la charge des historiens, Sidi Brahim Essalami devait effectuer, selon ce qui est dit, un voyage vers les Lieux Saints de l’islam. Ce qu’il déclara à son épouse, laissée enceinte, en lui demandant qu’en cas où le nouveau-né serait un garçon, elle l’appellerait Brahim. Toute l’énigme est là, puisque arrivé au port d’Alger, Sidi Brahim fit la rencontre de Kheireddine Bouyakoub dit Barbarousse en pleine guerre avec la garnison espagnole qui faisait à l’époque le siège de la ville d’Alger à partir de l’îlot appelé El Penon ayant servi de base équipée de canons pour assiéger La Casbah d’Alger. Ce fut en cette année 1529 que la bataille a été engagée par Kheireddine Benyakoub et au cours de laquelle Sidi Brahim Essalami se retrouva au milieu de ce combat contre le Penon déjà cité. Le succès de cette bataille fut la destruction de cette forteresse et la construction de la jetée qui la relia depuis cette date à la côte, jetée actuellement appelée jetée Kheirddine. C’est au cours de cette bataille que Sidi Brahim Essalami perdit la vie et fut enterré sur place sur ordre de Kheireddine lui-même, selon les coutumes à l’époque dans les guerres en islam. Le fils de Sidi Brahim Essalami, Sidi Brahim El Ghoul, devint un grand érudit de l’islam par son action au service de la religion et son rayonnement dans le pays. Il fut enterré au centre même de la ville de Bou Saâda, à l’intérieur du mausolée érigé par les fidèles de la région. Ce mausolée est l’objet, à ce jour, de lieu de pèlerinage de gens venus de toutes les régions du pays. Ce wali essalah laissa après sa mort trois fils : Mohamed, Touati et Rabah, ce dernier ayant à son actif la fondation du village de Benzouh, situé non loin, au nord-ouest de Bou Saâda, sur la route d’Alger, au pied du mont Sellat, réputé pour son merveilleux parc national et son monument Kalaât Diab. La confrérie des Ouled Sidi Brahim couvre actuellement tout le quadrilatère du Hodna, englobant les villes de M’sila, Bou Saâda, Sidi Aïssa, avec comme fief principal la contrée d’Eddis, actuellement baladiate Ouled Sidi Brahim. M. B. AREZKI KEHAL PREMIER MARTYR DU PPA D e sa naissance à Guenzet en 1904, jusqu’à sa mort en 1939, Arezki Kehal aura connu une vie intense consacrée à la lutte contre les vicissitudes de la vie, mais aussi contre l’oppresseur. Nourri aux valeurs patriotiques inculquées par sa famille de l’école coranique, Arezki s’éveilla très tôt au drame colonial et ses conséquences qui ont plongé le peuple algérien dans la misère et la désolation. Très jeune, Arezki embrasse l’action politique, que ce soit avec les travailleurs algériens en France, où il adhère aux thèses de l’Etoile Nord-Africaine (ENA), avec de grands militants, tels Amar Ilmache, Belkacem Radjef et d’autres. Il participe à la publication du journal El Oumma, organe par lequel ils diffusent leurs idées dans le milieu ouvrier en France. Membre du Bureau politique, président du Comité central, trésorier, il assura toutes ses fonctions avec intelligence et compétence. En 1937, il est l’un des membres fondateurs du PPA, qui succède à l’ENA. Quand Messali se rendit en Algérie en juin 1937, on confia à Kehal la direction du parti en France. Après l’arrestation de Messali, Arezki se rend à Alger en juin 1937, où lui fut confiée la direction du parti, aidé par Mohamed Guenaneche. Les deux hommes sont à l’origine du premier numéro d’Ach Chaâb. En 1938, Arezki est arrêté avec Filali Mbarek, Lakhdar Hayouani, Mohamed Guenaneche et sont emprisonnés à Barberousse. Le PPA passe en jugement pour la seconde fois : les militants sont condamnés à 1 an de prison ferme avec privation des droits politiques. Seul Arezki en échappe en raison de sa maladie depuis 6 mois. Le 18 avril 1939, Arezki décède à l’hôpital civil de Mustapha, après 6 mois d’atroces souffrances et 14 mois d’emprisonnement. Après lui avoir rendu visite, Guenaneche dit qu’il n’était plus qu’«un amas d’os». La Fédération d’Alger du parti décide de lui organiser des obsèques grandioses. Plus de 15 000 personnes ont assisté à la mosquée Sidi M’hamed à la prière et à l’oraison funèbre. Sa dépouille a été déposée au domicile du grand militant Cheikh Ahmed Bouda, au boulevard Cervantès, à Belcourt. Il fut transporté à Guenzet, selon les vœux de sa famille. C’est toute la population de Guenzet et des villes et villages avoisinants qui l’attendaient pour lui rendre un dernier hommage. Arezki Kehal est ainsi le premier martyr du PPA. C’est le premier à avoir eu des obsèques nationales et dont le cercueil fut recouvert de l’emblème national… H. T. IDÉES-DÉBATS À NOS LECTEURS En raison des contraintes liées à la pagination et pour une meilleure lisibilité des textes, les contributions adressées à la rubrique «IDÉES-DÉBATS» ne devront pas dépasser les 6000 signes, l’équivalent de 4 feuillets saisis en word. La rédaction sera contrainte de ne pas publier les textes dépassant cette norme. L’exclusivité des contributions est exigée. Une photo de l’auteur et une courte biographie sont souhaitées. A la demande de leurs auteurs, les longues contributions peuvent être publiées dans l’édition électronique d’El Watan. Nous demandons de la compréhension et de la discipline à nos lecteurs. &LETTRES Samedi 28 mai 2016 - 11 ARTS FOCUS FORMIDABLE EXPÉRIENCE À HAMMAM BOU HADJAR FRONTON Culture coupable ZESTE D'ÉCRITURE «Ah ! Ces étourneaux. Une calamité pour les oliviers ? Un messager précieux, un confident ailé, intime, sûr pour les femmes restées seules, à ramasser, le ventre creux, les olives sous la neige tandis que leurs hommes, père, frère, époux, vivaient au-delà des mers !» Rachid Mokhtari Moi, Scribe PHOTO : D. R. PAR AMEZIANE FERHANI L’annonce d’une reconfiguration des festivals et surtout les rumeurs collatérales laissaient craindre une saignée. On a effectivement bien raboté en passant de 176 festivals à 77, soit une diminution de 99 manifestations ! Là dedans, tous les festivals internationaux (28) ont été maintenus, tandis que 31 festivals nationaux et 18 locaux ont été conservés. Des coupes ont été opérées aussi dans les durées, le nombre de participants et parfois les périodicités. Enfin, l’ensemble sera financé à 40 % sur le reliquat du budget 2015, ce qui augure d’autres diminutions sur l’exercice prochain... Mais pour l’instant, le principal a été sauvé et les pessimistes semblent revenus de leurs frayeurs alarmées ou de leur alarmisme effrayant. Ils ont retrouvé les principaux rendez-vous et ont même réalisé que certains festivals étaient si insignifiants qu’on a découvert leur existence avec leur disparition. Cela dit, si le dispositif des festivals mis en place a atteint ses limites, il ne faut jamais oublier qu’il a permis, l’un dans l’autre, de nous faire sortir du no culture’s land, où nous avait plongés la sinistre décennie. Par la suite – avec quelques réussites – il a trop duré, souvent au détriment de l’action culturelle quotidienne et de la formation. Il s’est trouvé ankylosé par des mécanismes routiniers (effets de répétition, mondanités) et bureaucratiques (organisation tardive sans méthodes et visions). Pour les «rescapés», Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a mis en avant les notions de «bonne gestion» et de «qualité culturelle», parlant d’un cahier des charges et de la formation des commissaires. Mais c’est aussi le choix de ces derniers qu’il faut revoir, une telle «fonction» étant non seulement liée à la compétence mais aussi à un véritable engagement culturel. Il est temps de reconsidérer le fameux «label» et, déjà, de le rendre révocable pour les festivals du secteur public. Les groupes d’artistes, les opérateurs privés et les associations culturelles doivent être libres d’organiser des festivals en se conformant simplement à la loi. Méditons les exemples édifiants du Festival international de Jazz de Constantine, des Journées cinématographiques de Béjaïa et du Festival international du conte d’Oran, tous initiés par des associations locales avec enthousiasme, sérieux et sans aucun soutien du ministère, sauf le premier par la suite. En d’autres termes, il faut revoir la perspective à moyen terme et souligner que l’Algérie ne peut continuer à figurer parmi les trois ou quatre Etats au monde qui organisent directement des festivals. Au fait, avez vous remarqué que le seul ministère, à notre connaissance, à avoir publiquement annoncé l’effet de ses coupes budgétaires est celui de la Culture ? C’est drôle comme dans notre pays ce secteur est le premier à être culpabilisé quand il est question d’économie ou de gaspillage. A force d’argent coupable nous avons peut-être contracté une culture coupable de l’argent. Initiative/alternative PAR MOHAMED KALI maginez à Hammam Bou Hadjar (w. de Aïn Témouchent), un théâtre créé dans une ancienne cave viticole. C’est El Besma, affectueusement surnommé El Maabed (Le temple) par ses occupants. Cette aventure exemplaire mérite d’être rapportée. Avec, d’un côté, Bouhadjar Boutchiche, simple homme de théâtre et, de l’autre, une cheftaine de daïra et un maire épatés par son travail avec des lycéens qui brillaient lors de leur participation au festival de Mostaganem du théâtre scolaire. Boutchiche, par ailleurs à la tête d›une troupe semi-amateur qui glane des distinctions, obtient des deux responsables l’autorisation de prendre possession d’une partie (220 m2) d’une cave désaffectée. La cave Delage est une des rares rescapées de la razzia sur le foncier urbain, fin des années ‘80, débuts ‘90. Le FLN déclinait, le FIS montait et, comme aux aurores de l’indépendance, on faisait main basse sur le «beylik». Les caves acquises à vil prix sont désossées. Le cuivre des machineries, les tuiles de qualité, la boiserie en hêtre des charpentes et les pierres des murs sont vendus au prix fort ou prennent la route du trafic vers le Ma- I roc. Enfin, le terrain nu est cédé à prix d'or ! Pour l’artiste, impossible d’acheter. Il se contente du document communal, lui reconnaissant l’occupation des lieux. Précarité juridique. Mais, avec l’espoir que cela s’arrangera, il engage des travaux durant plus d’une décennie. La scène est réalisée en premier. Le théâtre de Sidi Bel Abbès offre une cinquantaine de sièges ainsi que quelques équipements A 449 kilomètres d’Alger, une cave viticole transformée en théâtre. d’éclairage. Des loges sont aménagées,puis l’étanchéité. D’innombrables autres travaux suivent. La maind’œuvre est bénévole, mais les dépenses atteignent 3,5 millions de dinars. Boutchiche paie avec ses cachets. Heureusement, cet excellent comédien est souvent sollicité pour des rôles importants. La pièce pour enfants, commandée par Constantine capitale de la culture arabe 2015, est une aubaine. Boutchiche met dans la cagnotte ses droits d’auteur et son cachet. Ses comédiens se dessaisissent de la moitié de leurs cachets. Des gradins sont installés pour disposer de 110 places. Parallèlement, on crée un atelier, où des lycéens viennent se former au théâtre. On y monte des spectacles pour enfants qui les attirent, eux et leurs parents. Les recettes sont investies dans les travaux. Des compagnies indépendantes viennent monter des spectacles (sept) ou des coproductions avec El Besma. La salle gagne en audience auprès des professionnels, au point que même les théâtres régionaux (Oran, Mascara, Sidi Bel Abbès, Saïda), ainsi que le TNA, s’y produisent. La rentabilité culturelle est établie. Il reste que pour compléter l’aménagement et surtout l’équipement technique, il faut un financement conséquent. Boutchiche compte plus sur les mécènes que sur les fonds publics. Mais l’avenir est conditionné par la régularisation administrative de l’attribution, révocable à tout moment. De peur de perdre le lieu, son animateur hésite à s’adresser une nouvelle fois aux autorités. D’aucuns lui susurrent que c’est le moment à l’heure où le ministère de la Culture appelle à l’investissement privé et à l’initiative citoyenne. Boutchiche attendait cela depuis longtemps et espère enfin un soutien. Sauf que le décalage horaire entre Alger et Témouchent est incommensurable. M. K. MAIS ENCORE... ■ ADIEU ■ À LA VOLÉE ■ À VRAI DIRE ■ À L'HONNEUR Décès, Rachid Ahmed Aït Kaci, dit Kaci : Le père de Tchipaze Dédicaces/ Béjaïa/ Voix et orgue/ Mechakra/ Bourdine/ Regards de ville/ After Cannes... Joseph Andras, romancier : "Iveton évolue hors des clous" (EXCLUSIF) Parution à la faveur du centenaire d'Edmond Charlot 12 13 14-15 16 Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : [email protected] El -Watan - Arts- Samedi & Lettres - 12016 - 12 El Watan Arts & Lettres 28 mai IL A PASSÉ SON SÉJOUR À RIRE ET À SOURIRE, IGNORANT QUE C’ÉTAIT LE DERNIER EN ALGÉRIE. ON LE REVOIT ENCORE S’ESCLAFFER DEVANT UN DE SES DESSINS AVEC UN COUPLE – L’HOMME BARBU ET LA FEMME EN HIDJAB – QUI LUI REPROCHAIT DE MANIÈRE TAQUINE DE L'AVOIR CARICATURÉ. DÉCÈS ADIEU RACHID AHMED AÏT KACI, DIT KACI Le père de Tchipaze Ce pionnier de la BD algérienne nous a quittés dimanche dernier PHOTO : FIBDA Q Comme si ses études en design textile l’avaient amené à ressentir le phénomène avant les autres pour en faire un prétexte sur la situation des femmes musulmanes. Mais avant cela, il s’était déjà distingué en obtenant en 1982 le Grand Prix du dessin d’humour au Salon international de la caricature de Montréal, récidivant les deux années suivantes dans la même manifestation avec un 2e puis un 4e prix. En 1986, il reçoit le 1er Prix du dessin d’humour au Festival de la BD et de la caricature de Bordj El Kiffan (Algérie). En 1988, le Salon international du dessin d’humour de Saint-Just le Martel (France), lui décerne le Prix du meilleur dessinateur étranger et, en 1990, le Grand Prix du dessin. Il a travaillé aussi avec des institutions multilatérales, l’Unesco et l’OMS, pour leurs publications ou campagnes. C’était un créateur recherché d’affiches de cinéma et de théâtre. Il a été aussi le scénariste et le dessinateur de Nord I Sud, film d’animation pédagogique sur l’environnement (ARTE, 1997) qui obtiendra sept prix internationaux. Ses expositions dans le monde ont accru sa renommée. Entre-temps, ce lascar bénéfique et rayonnant a sillonné la planète, s’installant à New York un moment, passant plus de dix ans à Saint-Do- mingue, dans les Caraïbes, poursuivant son inépuisable curiosité de tout. En octobre 2013, le 6e Festival international de la BD d’Alger (Fibda) lui a rendu un hommage marquant avec une exposition personnelle et la remise du Grand Prix d'honneur. Il aura vécu ces moments avec une émotion visible, heureux d’être à nouveau dans son pays, lui qui y a vécu si peu, de recevoir la reconnaissance des siens, les anciens qui le connaissaient et les jeunes qui le découvraient. Il a passé son séjour à rire et à sourire, ignorant que c’était le dernier en Algérie. On le revoit encore s’esclaffer devant un de ses dessins avec un couple – l’homme barbu et la femme en hidjab – qui lui reprochaient de manière taquine de les avoir caricaturés. Les éditions Dalimen lui ont consacré deux ouvrages (Kaci lève le voile, de Salim Koudil, 2013, et Kaci le visionnaire, 2015) disponibles en librairie. Dans la préface du premier, Hichem Baba Ahmed, alias le Hic ! écrivait : «Kaci, un nom ! Un pseudonyme ! Plutôt un label... et je n’exagère nullement. Rachid Ahmed Aït Kaci, un personnage injustement et honteusement méconnu en Algérie, chez nous... chez lui». Il sera enterré le 1er juin au cimetière de Thiais en région parisienne. Allez, bas le linceul ! A. Ferhani DESSINS DE KACI EXTRAITS DE L'ALBUM "BAS LES VOILES !" uel sacré personnage que ce Kaci ! Aussi amusant dans la vie que ceux qu’il créait sur du papier. Une dégaine de globe-trotter sur le retour, de baba-cool enraciné, de play-boy rangé de ses fréquentations de la jet-set et, avec ses lunettes noires, un air de parrain de la mafia, mais dans une version de comédie à l’italienne. Son visage d’une bonté ultra-communicative cachait mal l’enfant en lui qui n’avait jamais grandi, même si l’enveloppe charnelle prétendait le contraire. Et toujours cet étonnement, cette faculté de rire, cette attention envers l’autre, quel que soit son statut. Bref, une définition vivante du brave gars. Quel parcours enfin dont on n’a pas encore collé toutes les bribes ! Rachid Ahmed Aït Kaci pour l’état-civil, Kaci pour le reste et paraît-il aussi, «l’Arabe errant», du fait de sa bougeotte qui lui a fait traverser le monde en plusieurs sens, au gré de ses déceptions, de ses amours, de sa fantaisie ou de ses illusions. Né en février 1942 à Mostaganem, après une enfance au Maroc, où sa famille s’était installée, il étudie à l’Ecole des beaux-arts d’Alger (tapisserie contemporaine) puis à l’Académie des arts appliqués de Sofia en Bulgarie (design textile). A son retour au pays, il fait partie des pionniers du neuvième art algérien. Il apparaît en 1965 dans les colonnes d’Algérie Actualités, où il crée le personnage de Tchipaze, qui sera vite adopté par les lecteurs de l’hebdomadaire. Le journal publie son album en 1968, le deuxième dans l’histoire de la BD algérienne après celui de Slim. Il se positionne surtout en tant que dessinateur de presse, carrière qui l’amènera plus tard à collaborer avec des publications du monde entier, dont le New York Times, Jeune Afrique, El Moudjahid, Courrier international, Libération, Sciences & Vie, Koul el Arab, L’Histoire, Le Nouvel économiste, La Recherche, Ashahed, et même Nous Deux, Lui et Play-Boy ! On s’arrache ses dessins, dont l’humour silencieux, le trait débonnaire et les couleurs chatoyantes ont fait sensation dans son œuvre majeure, l’album Bas les voiles ! paru en 1984 (Ed. Rochevignes, Paris, réédité par Edifra en 1994, puis par l’ENAG Alger en 2003). Il est le premier artiste à prendre la mesure de la progression du voile islamique dans le monde avec toute la démesure de son humour décapant. El Watan - Arts & Lettres - Samedi 28 mai 2016 - 13 À LA VOLÉE …ET AUTRES NOUVELLES SÉANCES-DÉDICACES MUSIQUE Diversité de genres Voix et orgue Belle diversité de propositions pour les ventes-dédicaces de ce samedi. Il sera question d’histoire à la librairie des Beaux-Arts, 14h, avec Le Dernier Tabou de Pierre Daum. Cette enquête donne la parole à des «harkis» restés en Algérie après l’indépendance. Grands débats en perspective. Autre ambiance à la Librairie du Tiers-Monde, où il sera question de spiritualité avec les éditions de la Librairie de philosophie et de soufisme. Zaïm Khenchelaoui nous revient avec une Théologie de l’amour chez Ibn Arabi, tandis que Mohamed Atbi signe un étonnant Plaidoyer pour une esthétique sociale. Enfin la librairie Cheikh de Tizi Ouzou accueille Djamel Mati, avec son roman Yoko et les gens du Barzakh (Chihab, 2016). BEAU-LIVRE A la lumière de Bougie Mardi 31 mai, à 19h30, la basilique Notre-Dame d’Afrique (perchée sur les hauteurs d’Alger) vibrera aux harmonies de Bach, Mozart et Fauré. C’est ce que nous promet en tout cas le beau programme du concert d’Estelle Béréau. La soprano, diplômée du Conservatoire de Paris et versée dans l’opéra et la musique baroque, sera accompagnée à l’orgue par Christian Bacheley. Le musicien, directeur du Festival international d’orgue d’Arbois, jouera sur le fameux orgue inauguré par le grand compositeur Camille SaintSaëns en 1911. Une œuvre de l’auteur du Carnaval des animaux est d’ailleurs au programme. Sa version de l’Ave Maria succèdera à celle du compositeur argentin Astor Piazzolla… A ne pas rater donc. Places à réserver par mail à l’adresse : chantlyriqueetorgue2016.alger@ if-algerie.com Un texte qui vaut son «pesant de poudre», écrivait Kateb Yacine à propos de l’excellent premier roman de Yamina Mechakra, La grotte éclatée, sorti à la SNED en 1979. Mechakra ne publiera malheureusement pas beaucoup et l’on devra attendre 1999 pour lire son deuxième et dernier roman, Arris (Marsa éditions) inspiré de son expérience de psychiatre auprès des mères célibataires. Mechakra explore les profondeurs de la souffrance humaine, celle du colonisé, celle des femmes rejetées par la société… Une œuvre forte qu’on redécouvre avec plaisir. Récemment, Rachid Mokhtari a eu la bonne idée de publier une partie de ses entretiens avec l’écrivaine dans Yamina Mechakra, entretiens et lectures (Chihab, 2015). Cette semaine, ce sera au tour des jeunes animateurs des «Rendez-vous avec la poésie» de revisiter l’œuvre de Mechakra. Mardi 10 mai, 14h, à la Bibliothèque nationale du Hamma. PEINTURE Le patrimoine au cœur des échanges La qualité des relations algéro-espagnoles a été mise en relief à Oran par l’ambassadeur d’Espagne, Alejandro Polanco, qui a évoqué «le grand passé et l’avenir prometteur» dans son allocution, à l’occasion du vernissage d’une exposition de cartographies sur les forteresses oranaises durant la période d’occupation espagnole (1505-1792). «Ces documents d’archives ont été acquis auprès de l’Institut géographique de l’armée espa- gnole, dans le but de présenter un élément important du patrimoine que l’Algérie et l’Espagne ont en partage aux plans humain, culturel et historique», a ajouté l’ambassadeur. Abordant le protocole de jumelage liant les deux villes, Oran et Alicante, Alejandro Polanco a affirmé que ces liens seront consolidés de sorte qu’il y ait «une visibilité et des résultats concrets aux plans culturel et économique». ANECDOTE LANGUE Western spatial L’Unesco signale chaque année la disparition de langues anciennes, faute de locuteurs. La tribu indienne des Navajos aux USA compte 300 000 membres dont la moitié ne parle pas la langue de ses ancêtres et surtout les jeunes. En 2013, le Musée de la nation Navajo, en Arizona, a eu l’idée originale de faire doubler en langue navajo le premier épisode de la saga «Star Wars». La traduction de tous les textes n’a duré que 36 heures puis il a fallu environ deux mois pour auditionner les voix et réaliser le doublage. Une manière intelligente de créer un outil ludique d’apprentissage. Expo Bourdine EXPOSITIONS DE PHOTOGRAPHIE Regards de ville : Rome-Constantine La galerie des bronzes du Musée des Beaux-Arts d’Alger accueille dès aujourd’hui une nouvelle exposition intitulée «Regard éternel sur Rome» par Stefano Casadio. Plus de quarante photos restituent la magnifique perspective du Capitole, avec ses trois palais autour de la place sublimée par le génie architectural de Michel-Ange. Par ailleurs, des images de la restauration du palais et un documentaire accompagnent l’expo. Stefano Casadio, né en 1959 à Rome, artiste-photographe depuis 1987, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’art et l’architecture. Vernissage à 16h. Les amateurs d’architecture et de photographie peuvent également passer par le Palais des Raïs (Bastion 23) pour voir ou revoir l’exposition, réalisée par des photographes algériens et européens, «Regards croisés sur Constantine» qui se prolonge jusqu’au 11 juin. LITTÉRATURE Comment naissent les cités ? Les légendes ne manquent pas à ce propos... Non seulement sous nos cieux, mais sous toutes les latitudes et en tout temps. Abderrahmane Khelifa se propose, pour sa part, de nous raconter les villes algériennes selon des sources dûment documentées. Après Alger, Tlemcen et Constantine, l’archéologue et historien dévoile Béjaïa, capitale des lumières (Editions Gaïa, 2016). Ce beau-livre à l’écriture dense, ponctuée de photographies, qui sont autant de respirations pour le regard, est une invitation à plonger dans l’histoire et la géographie de la capitale des Hammadites. Comme à l’accoutumée, Khelifa prend soin de rappeler les textes des grands auteurs arabes, tels que Al Idrissi ou El Bekri, qui ont décrit la région, particulièrement sur la période médiévale. Plus largement, Bejaïa est racontée de la préhistoire à nos jours dans un texte précis au style attrayant. On y trouve également les biographies des personnages marquants ayant traversé la ville (Sidi Boumediène, Fibonacci, Ibn Khaldoun…) ainsi qu’un descriptif des lieux phares, à l’image de la Qal’a des Béni Hammad. Ce site auquel Khelifa consacre un ouvrage entier, à paraître prochainement. A suivre… L’AMBASSADEUR D’ESPAGNE EN VISITE À ORAN Yamina Mechakra Chaque année, l’artiste-peintre Moussa Bourdine présente ses œuvres récentes dans son atelier, une manière conviviale de recevoir ses amis et le public dans son lieu de vie et de travail. Très productif, ce grand garçon, 70 ans en octobre prochain, est apprécié des collectionneurs. Son univers semi-figuratif se distingue par les tons chauds et les effets d’atmosphère. Villa n° 28, Village des artistes, Zéralda (route du complexe touristique). A partir d’aujourd’hui, 28 mai, 14 h jusqu’à la veille du Ramadhan. After Cannes : palmarès décevant Le jury a parlé et chacun est rentré chez lui. Cette année, c’est comme si le Festival de Cannes voulait donner une mauvaise idée de luimême. On aurait souhaité que The Last Face de Sean Penn coiffât le tout. Montrée le dernier jour, cette œuvre magistrale tournée au Libéria, est une forte illustration des conflits sanglants qui secouent l’Afrique. Avec un immense brio et beaucoup de moyens, Sean Penn a fait un film bouleversant, mais ni son travail ni ses magnifiques acteurs, Javier Bardem et Charlize Theron, n’ont touché le jury. Insensibilité inouïe de la part du même jury aux films de Park ChanWook, Pédro Almodovar, Nicole Garcia, Jim Jarmoush, Dardenne brothers... Au bout du compte, seuls Dolan et Loach méritaient certainement leur prix. Le reste : une confection inquiétante de petites choses. Andréa Arnold, Olivier Assayas, Cristian Magiu ne nous disent pas grand-chose sur l’art cinématographique. Et surtout pas Ashgar Farhadi, qui a raté son film, souvenir lointain de la bonne qualité du cinéma persan, de l’immense talent d’Abbas Kiarostami. A. Mabrouki PHOTOS : D. R. BRÈVES… JORDANIE Atelier scénario La Royal Film Commission de Jordanie accueille les demandes de candidature au laboratoire Rawi Screenwriters (12 au 16 novembre 2016). Cet atelier, organisé avec l’Institut Sundance, suit le modèle du Screenwriters Lab de l’Institut. Les candidats retenus seront accompagnés par des professionnels de grande renommée. L’atelier est ouvert aux auteurs/scénaristes issus des pays arabes travaillant sur un premier ou deuxième long récit. Date limite de soumission : 15 juin 2016. En ligne sur «film.jo/node/9367» ou «[email protected]» Watan - Arts -&Samedi Lettres28- mai 1 2016 - 14 El Watan El - Arts & Lettres UN ROMAN N’EST PAS UNE BIOGRAPHIE UNIVERSITAIRE ET LE RISQUE EST FORT DE VOULOIR TOUT DIRE, TOUT RACONTER, TOUT COUVRIR/ IL FAUT SE DÉGAGER DE L’EXHAUSTIVITÉ ET LAISSER AU LECTEUR LE SOIN DE COMBLER OU DE CREUSER/ MA CHANCE, SI JE PUIS DIRE, FUT DE BIEN CONNAÎTRE, DEPUIS DES ANNÉES, L’ÉPOQUE ET LE CONTEXTE DE CE ROMAN. JOSEPH ANDRAS À VRAI DIRE ROMANCIER «Iveton évolue hors des clous» Un livre qui chahute les narrations officielles par un auteur qui refuse le Goncourt du premier roman PAR WALID BOUCHAKOUR IF JOSEPH ANDRAS PAR RESEVAN S. EXCLUS On définit souvent Iveton comme le «seul Européen guillotiné de la guerre d’Algérie…». Vous montrez que cette «solitude» ne s’arrête pas là. Son attentat n’a pas été revendiqué par le FLN et il n’a pas reçu le soutien du Parti communiste… Est-ce un aspect important du personnage ? Cette solitude m’a interpellé, mais était-elle voulue ? Je n’en suis pas certain. Iveton aurait probablement souhaité être davantage appuyé et soutenu. Sa détermination et son souci d’action, donc de cohérence, eut cet envers : la prudence, la défiance ou la mise à distance. La lutte est ingrate et son échec, si l’on s’en tient à la logistique (une bombe qui n’explose pas), n’a pas dû contribuer à sa reconnaissance : toujours trop coupable pour les uns, raté sans prestige pour les autres. C’est une solitude contrainte – du moins est-ce ainsi que je l’ai perçue – plus qu’un désir manifeste ; Fernand Iveton n’était pas un franc-tireur de nature, un marginal par principe : il a longtemps souhaité agir au sein de son parti... Hélène, sa femme, prend une grande importance dans le récit. Un besoin de contrebalancer l’isolement politique de Fernand Iveton ? Les lettres de prison d’Iveton m’ont pris par la main. Son amour pour Hélène est à ce point éclatant qu’il était impossible d’en faire l’impasse : Fernand aime – sa femme, sa terre, son ami d’enfance et la justice sociale. L’idéologie, sous ses raideurs et sa raison, charrie toujours son lot d’affects. Notre homme n’avait pas le sang-froid et le cœur en concepts. Hélène comptait pour beaucoup à ses yeux et les miens eurent donc à REPÈRES Joseph Andras, né en 1984, est un écrivain français qui vit en Normandie. Il est l’auteur d’un remarquable premier roman inspiré de Fernand Iveton, militant anticolonialiste algérien guillotiné durant la guerre d’indépendance. Voilà tout ce que nous savons de ce romancier, qui tient farouchement à son anonymat derrière un pseudonyme. Il évite de s’exposer médiatiquement et a même refusé le Goncourt du premier roman. L’écrivain a expliqué, dans la lettre envoyée à l’Académie Goncourt, que «La compétition, la concurrence et la rivalité sont à [ses] yeux des notions étrangères à l’écriture et à la création». Un geste qui n’a pas manqué de susciter commentaires, polémiques et curiosités... C’est par l’intermédiaire de Sofiane Hadjadj (Barzakh), son éditeur algérien, que nous avons pu réaliser cette interview à distance. Une des rares accordées par un écrivain qui dit vouloir faire des livres comme un boulanger fait du pain. Au-delà des polémiques, c’est surtout le contenu et le style puissant du roman, De nos frères blessés (Actes Sud/Barzakh, 2016), qui attirent l'attention. Dans ce récit à l’écriture tendue, Andras raconte comment, un 14 novembre 1956, l’ouvrier de l’usine à gaz du Hamma décide de concrétiser son engagement communiste contre l’injustice coloniale en posant une bombe sur son lieu de travail. Un acte de sabotage qui ne devait tuer personne. La bombe est découverte et désamorcée. Iveton est arrêté et torturé pour dénoncer ses contacts (c’est la militante Jacqueline Guerroudj qui lui avait remis la bombe fabriquée par Taleb Abderrahmane). Il sera jugé de façon expéditive et condamné à mort. Ses avocats, Joé Nordmann et Albert Smadja, tentent d’obtenir sa grâce pour le moins justifiée étant donné que Iveton ne voulait pas provoquer de pertes humaines. Mais ni le président René Coty ni le garde des Sceaux, François Mitterrand, ne seront sensibles à la demande. Il est décapité le 11 février 1957 par un bourreau qui «se prénomme lui aussi Fernand [Meyssonier]», écrit Andras, qui raconte la chronique d’une exécution annoncée à laquelle Iveton refuse de croire jusqu’au bout. Un roman traversé de violence, mais aussi d’amour. Celui de Fernand pour Hélène, sa femme, qui le soutient avec un remarquable courage. L’histoire du couple occupe une part importante du récit et vient renforcer cette vision profondément humaine d’Iveton, loin de tout héroïsme facile. De nos frères blessés est l’histoire d’un «héros ordinaire». Un homme mu par un idéal en butte à la machine aveugle de la raison d’Etat. W.B. voir ce récit avec, par et pour elle. Dans son Éloge de l'amour, Alain Badiou décrit l'amour comme cette possibilité de «construire un monde d’un point de vue décentré au regard de [s]a simple pulsion de survie ou de [s]on intérêt bien compris» ; il parle de cet «encommun» qui lie le communisme, comme dépassement des égoïsmes, à l’amour, comme «devenir du couple». Il y a de ça, je crois, dans ces pages... Vous évoquez largement le combat d’Henri Maillot, qui a beaucoup compté dans l’engagement d’Iveton. Deux hommes «montés à l’envers», écrivez-vous. Vous choisissez de raconter l’histoire de l’ouvrier plutôt que de l’intellectuel, pourquoi ? Je ne m’étais pas posé la question ainsi et ne l’ai donc pas abordé comme un «choix». Je connaissais l'histoire de Maillot avant celle d'Iveton et c’est la seconde qui m’a happé. La littérature a trop souvent le goût de l’entre-soi : un ouvrier d’usine sur papier imprimé tient déjà, au regard du «marché éditorial» (et je pèse mes guillemets), de l'entorse et de l'accroc. Je tenais à cette parole populaire, où les terrains de foot sont plus familiers que les bibliothèques. Maillot a pris les armes pour constituer un maquis, Iveton a voulu saboter une usine et n’y est pas parvenu : les deux trajectoires ne se superposent pas tout à fait. Maillot est un résistant dans son acception la plus noble et, ce qui n’enlève absolument rien à l’audace de son geste, la plus «attendue», Iveton est l’auteur d’un fiasco. Le corps de Maillot tient du drame antique – transporté, tel Hector par quelque Achille victorieux, sur un capot de bagnole –, celui d’Iveton finit tranché à l’aube, mal réveillé et en chaussures de toile. Cette débâcle, si chèrement payée, m’émut sans doute plus immédiatement. Dans les témoignages d’admiration des Algériens, on sent une certaine vérité et l’on devine que vous avez visité le pays. Se trompe-t-on ? J’y suis allé à plusieurs reprises, en effet. Je n’aurais pu écrire Alger sans avoir vu cette ville, ses couleurs, ses lumières, sa végétation et ses sons. Vous insérez également des passages en arabe dans le texte. Pourquoi ce choix ? Cette idée m’est venue de mes séjours dans votre pays, justement. Au quotidien, français et arabe se mêlent, s’entrelacent, se causent, semble-t-il, dans la plus grande évidence. C’est cette sensation que j’ai cherché à traduire par l’utilisation de la langue arabe dans le corps français du texte. Cette cohabitation des langues participait du projet (et sans traduction en bas des pages pour le lectorat francophone – j’y tenais). Comment dépasser la documentation pour donner chair au personnage ? En lui interdisant de respirer à l’air libre ! Il faut lui donner le goût des tiroirs... Un roman n’est pas une biographie universitaire et le risque est fort, pour l’auteur, de vouloir tout dire, tout raconter, tout couvrir. Il faut se dégager de l’exhaustivité et laisser au lecteur le soin de combler ou de creuser. Ma chance, si je puis dire, fut de bien connaître, depuis des années, l’époque et le contexte de ce roman. J’ai pu avancer sans avoir à souffrir des sacs de livres d’histoire. Quel est le secret de ce titre aux allures de prière ? Un poème. Il est en partie cité à la fin de l’ouvrage – signé par une prisonnière indépendantiste et adressé à Hélène. Je le trouvais beau, j’aimais ce «nos» : Fernand Iveton n’est pas seul dans son combat. Un militant conjugue toujours au pluriel. L’individu s’entend, bien sûr, à condition de voir plus loin que le bout de son «je» ; «nos frères» est une somme, un ensemble de subjectivités qui décide de faire destin. Victor Hugo comparait la «pleine fraternité» au soleil qui frappe en «plein midi» : la fraternité est un mot à mairies, c'est-àdire qu'on passe devant lui sans lever le nez – il a pourtant quelques atouts en poche... La fraternité politique est une famille qui outrepasse le sang. ●●● Watan - Arts- Samedi & Lettres 2 2016 - 15 El Watan -ElArts & Lettres 28 -mai LA LITTÉRATURE A TROP SOUVENT LE GOÛT DE L’ENTRE-SOI : UN OUVRIER D’USINE SUR PAPIER IMPRIMÉ TIENT DÉJÀ, AU REGARD DU «MARCHÉ ÉDITORIAL» (ET JE PÈSE MES GUILLEMETS), DE L'ENTORSE ET DE L'ACCROC/ JE TENAIS À CETTE PAROLE POPULAIRE OÙ LES TERRAINS DE FOOT SONT PLUS FAMILIERS QUE LES BIBLIOTHÈQUES. À VRAI DIRE Ce livre met en scène un réseau de juifs, d'Arabes, de Berbères et de pieds-noirs, qui ne sont ni l’un ni l’autre : tous sont frères car tous l’ont voulu. La fraternité est un toit qui malmène l’identité fermée, obtuse, recluse dans sa peau. Elle garantit le choix, l’élection. L’idée supplante la biologie ou les contours étroits de la communauté ethnique ou religieuse. Il y aurait sans doute à dire sur la place des femmes dans cette fraternité (ce mot, masculin, gagnerait à quitter ses tranchées et ses vestiaires historiques). De nos sœurs blessées, pourraient aussi écrire Hélène ou Jacqueline... On vous sent en lutte avec une langue qui ne suffirait presque pas à exprimer la violence physique et psychique que vous relatez… Le livre est traversé par la violence, dans son sens le plus étymologique : la force. La violence physique (la torture, les bombes) et la violence psychique (les idéaux, l’amour) – c’est exactement cela. Deux élans qui, vous en conviendrez, laissent les mots un peu patauds. «Je t’aime» ne suffit pas à définir l'amour et du sang qui gicle à exprimer la douleur. Il m'a sans doute fallu me dépatouiller de ces euphémismes : «la question» pour les coups nuits et jours et l’électricité; «les évènements» pour la guerre et les tueries... Ici ou là, je baisse pavillon et souligne le devoir de modestie des lettres, lorsqu’elles croient pouvoir cerner, enclore, mettre un point final à ce que trame le cœur des hommes. Dans l’affaire Iveton, le manque de courage politique (notamment celui du président René Coty) s’avère meurtrier. C’est un message qui reste d’actualité ? Plus encore que le «courage». On sait l’usage qui peut en être fait dans le discours libéral : voyez ces appels «au courage de réformer», au courage de briser «les tabous», au courage de «s’adapter» ; voyez Tsipras, en Grèce, salué par la coterie intellectuelle et médiatique pour son «courage» quand il foula aux pieds le mandat populaire. Je préfère la notion de «dignité» politique. Ce qui se fait ou se refuse. Quelque chose qui tient davantage à l'éthique qu'au muscle (auquel on associe d'ordinaire le courage, comme fin en soi). Dès lors, oui, cette exigence de dignité, portée par Iveton et ses camarades, a toute sa place sur la scène contemporaine. Nos «gouvernants» de droite comme de gauche (les pantins se refilent leurs étiquettes), semblent œuvrer chaque jour un peu plus afin de nous en rappeler l’importance. Vous rappelez la citation de Camus sur le crime qui «infecte la société». L’exécution d’Iveton est-elle une infection honteuse pour la France ? FERNAND IVETON AVANT SON EXÉCUTION ●●● Je me garderais de dire «la France» (ou «l’Algérie») car nous parlons d'une minorité – un gouvernement – qui ne représente qu'elle-même et a, de tout temps, floué la parole et le pouvoir populaire. L'oligarchie française a le sang d’Iveton sur les mains, c’est une évidence. Le peuple fut, comme de juste, tenu à l’écart des délibérations. Qui est «la France», au fond ? Babeuf ou Necker ? Louise Michel ou Thiers ? René Char ou Papon ? Maurice Audin ou Bigeard ? Tout cela en même temps, sauf à croire à quelque essence ou âme éternelle... La décapitation d’Iveton est une page de plus à inscrire sur le registre des crimes des élites et des puissants, ceux qui se passent le trône de décennie en décennie. L’Etat, comme appareil répressif et idéologique, n’est pas cité par hasard dans mon livre. Il serait vain d’accabler toute une population et de la tenir pour responsable, tant d’années après – je parle de structures et d’institutions (ce que les pleurnichards d’Empire, qui remuent leur bouche contre la «repentance», ne parviennent toujours pas à comprendre). Jean Grave décrivit le régime colonial comme un «brigandage et vol à main armée, à l’usage des dirigeants». Ce sont eux, les porteurs du virus, pour filer la métaphore médicale de Camus. Sartre opta pour la contagion collective en écrivant, à propos de l’exécution d’Iveton, que nous étions «tous des assassins» : c'est Sartre, c'est-à-dire que la lame tranche tout sur son passage, avec brio et grand bruit. Si la bombe posée par Iveton avait pour objectif une «explosion témoignage», votre récit est-il une façon de la réamorcer ? Quel sens prend ce témoignage aujourd’hui ? Nulle envie de «rejouer la guerre». Plutôt de renouer les fils et de tracer, comme on tend la main, une autre voie : celle de l'idéal d'émancipation social et politique qui habitait les protagonistes. C'est un livre qui chahute les narrations officielles et effiloche les hauts drapeaux – des autorités françaises et du FLN. Iveton évolue hors des clous, dos aux statues. Sa vie range au placard tous nos gros sabots : pied-noir et indépendantiste, c’est déjà un couac pour les esprits courts. Il se présentait comme algérien tout en aimant la France et a posé une bombe pour libérer «son» peuple, c'est-à-dire des musulmans, des juifs, des chrétiens et des «libres penseurs». Ces oxymores apparents ont pourtant valeur de cohérence – et cette cohérence engage un autre horizon, pour penser l'Histoire, la mémoire et les liens qui unissent nos deux sociétés. Les sacs d'aigreurs (lisez Vive l’Algérie française ! de l’actuel maire de Béziers...) s’évertuent à jouer les comptables et les experts en travaux publics : tant de kilomètres de routes, tant d’hectares de terres, tant de barrages et de ports. Laissons-les à leurs calculatrices et voyons plutôt le fond de l’affaire. L’édition du roman en Algérie est-elle importante pour vous ? Bien sûr. J’en suis ravi – et dois même vous avouer que je l’espérais, un jour, et fus étonné d’apprendre que cela arrivât si tôt. Iveton devait être lu chez lui, c’est la moindre des choses... W. B. L'oligarchie française a le sang d’Iveton sur les mains. Joseph Andras. «De nos frères blessés», roman. Ed. Barzakh, Alger, 2016. 156 p. PSEUDOS : GARY, KHADRA ET CIE… Les écrivains rêvent souvent que leur nom passe à la postérité. Cela n’a pas empêché le pseudonymat de s’exercer pour diverses raisons : pouvoir totalitaire, nom véritable jugé peu «esthétique», écriture de livres «alimentaires», désir d’écrire sans les contraintes de la notoriété, etc. En refusant le prix Goncourt du premier roman, alias Joseph Andras relance la discussion sur cette pratique. Pour décliner la distinction, il a invoqué d’autres raisons que la volonté de dissimuler son identité. Dans sa lettre de refus, il affirme : «La littérature, telle que je l’entends en tant que lecteur et, à présent, auteur, veille de près à son indépendance et chemine à distance des podiums, des honneurs et des projecteurs». Avant lui, en 1951, Julien Gracq avait refusé le prix Goncourt. Signalons ici le cas de Romain Gary, lauréat du prix en 1956 puis, en 1975, sous le pseudonyme d’Emile Ajar, alors que le Goncourt n’est attribuable qu’une seule fois au même écrivain. Ce qu’il y a de plaisant à noter, c’est que «Romain Gary» était déjà un pseudonyme. Un auteur vaut le détour de ce point de vue : Yasmina Khadra. Son nom de plume est un pseudonyme féminin (les prénoms de son épouse) quand, à la fin du 19e siècle en Europe, les écrivaines prenaient des noms masculins pour être éditées (Georges Sand…). L’écrivain algérien a écrit sous son vrai nom, Mohamed Moulessehoul, dans les années ’80 mais, étant militaire, il a été obligé ensuite de masquer son identité qu’il ne révèlera qu’après sa retraite et une fois sa renommée établie. Il a écrit parfois sous d’autres pseudonymes, comme celui de Benjamin Cros (Frenchy, 2004, Fayard). De nombreux auteurs, s’estimant lésés par la critique ou les jurys de prix pour des animosités réelles ou supposés, ont eu recours au masque du pseudo. Mais dans l’histoire, c’est surtout la censure et la crainte des représailles qui ont motivé ce recours. Au 15e siècle, François Rabelais avait inventé le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, presque une anagramme de son identité réelle. Au 20e siècle, Boris Vian prit le nom de Vernon Sullivan pour publier des polars osés à l’américaine en se faisant passer pour leur traducteur. Joseph Andras a décidé de cacher son identité, mais une photo de lui circule sur le Net. Peut-être n’estce pas lui ? Le stratagème du pseudo n’est-il pas de dérouter ? Tout cela est amusant et intéressant, mais ne doit pas faire oublier que c’est avant tout l’œuvre qui compte. Et peut-être même l’œuvre seulement… A. F. Watan - Arts & Lettres 1 - 16 El WatanEl- Arts & Lettres - Samedi 28 mai- 2016 EDMOND CHARLOT RÉAPPARAÎT TOUJOURS SUR LA SCÈNE CULTURELLE DE MANIÈRE ACTIVE ET EFFICACE, ET PRESQUE TOUJOURS POUR METTRE EN VALEUR CE QUI SE PASSE EN ALGÉRIE À CET ÉGARD/ C’EST AUSSI UN GRAND FÉDÉRATEUR D’ÉNERGIES ET DE TALENTS, ET CE, DE LA MANIÈRE LA PLUS HUMAINE QUI SOIT, PUISQUE TOUJOURS GRÂCE À DES AMITIÉS PERSONNELLES AVEC DES ÉCRIVAINS ET ARTISTES. À L'HONNEUR PARUTION À LA FAVEUR DU CENTENAIRE D’EDMOND CHARLOT Charlot et sa bande PAR DENISE BRAHIMI e livre est un essai qui, en fait, en regroupe cinq, précédés par une introduction substantielle de Guy Dugas (université Montpellier III). Il a été conçu et réalisé dans le cadre du centenaire d’Edmond Charlot, né en 1915, et dont la carrière de libraire, éditeur, galeriste, préposé aux affaires culturelles, etc., s’est, pour une bonne part, passée à Alger, sa ville natale. Ce qui est analysé dans cet essai, c'est son rôle d’éditeur, qui a été tout à fait important dans la carrière des cinq grands, voire très grands, écrivains que sont Albert Camus, Jean Sénac, Jules Roy, Emmanuel Roblès et André Gide. L’information et les analyses qu’on y trouve sont de grande qualité, du fait qu’elles sont l’œuvre d’universitaires tous spécialistes des auteurs cités. Il s’agit, dans le même ordre, de Guy Basset, Hamid NacerKhodja, Guy Dugas (pour deux titres) et Pierre Masson. L’audace tranquille d’Edmond Charlot, en tant qu’éditeur, se voit au fait qu’il a souvent publié les premiers livres de ces cinq auteurs destinés à devenir célèbres, ce qui était pour le moins, de sa part, l’indice d’une grande perspicacité qui mérite bien un hommage. C’est tout autant la preuve de l’extrême vitalité qui caractérisait la vie littéraire d’Alger dans les années 30 à 50 du siècle dernier, sans la moindre trace de régionalisme mais, au contraire, dans un esprit d’humanisme ouvert sur le monde. Pour en donner l’idée, il convient de citer quelques dates et quelques titres. Camus a publié trois livres aux éditions Charlot : L'envers et l’endroit, en 1937, Noces en 1939 et Le Minotaure ou La Halte d’Oran, en 1950. On sait par ailleurs à quel point les deux hommes ont été liés d'amitié et la complicité de projets communs. Dans la librairie d’Edmond Charlot, Les Vraies richesses, qui a été inaugurée en 1936, Camus et ses amis se sentent chez eux, et c’est évidemment Charlot qui publie Révolte dans les Asturies, une pièce de théâtre dont Albert Camus est le maître d’œuvre, mais qui, du fait de la censure (il s’agit de la guerre d’Espagne), ne pourra pas être jouée. Sénac a connu Charlot en 1944 et doit beaucoup à la fréquentation des écrivains qui constituaient ce que Jules Roy a appelé «la bande à Charlot», dans cette même librairie de la rue Charras (auj. rue Hamani), «Les vraies richesses» qui devait son nom à Jean Giono. A Alger, de 1951 jusqu’à la guerre d’indépendance, Sénac et Charlot collaborent pour exposer nombre d’artistes-peintres dont C L’extrême vitalité qui caractérisait la vie littéraire d’Alger celle qui deviendra plus tard la célèbre Baya. Après l’indépendance, Edmond Charlot, préposé aux affaires culturelles au niveau de l’ambassade de France et Jean Sénac, de retour dans ce qu’il croit être son pays, passent à nouveau plusieurs années ensemble à Alger et leurs échanges culturels dans divers domaines artistiques sont constants. Jules Roy, dont l’entrée en littérature date de la Deuxième Guerre mondiale, rencontre Charlot à Alger en juin 1940 et publie chez lui en 1942 ses Trois prières pour des pilotes qui donnent lieu, en 1943, à une édition augmentée sous le titre Chants et prières pour des pilotes, avec une préface de Jean Amrouche. La même année, 1943, paraît également chez Charlot le récit intitulé Ciel et terre. En 1946, ce sera La Vallée heureuse, «terrible récit de d’abord au mieux et les rapports d’auteur à éditeur sont excellents, comme le prouve ce fragment d’une lettre de Gide à Charlot : «Il y a plaisir à être édité par vous». Les deux hommes sont liés également par la publication de la revue L’Arche et, de ce fait, leur relation dure jusque dans les années 1945-1947. Mais cette revue est tout à fait abandonnée lorsque Gide meurt en 1951. En fait, depuis 1948, la maison d’édition d’Edmond Charlot à Paris est aux prises avec de grandes difficultés auxquelles elle ne survivra pas. En 1950, Charlot doit se résoudre à sa liquidation. Mais nous savons déjà que sa carrière va continuer sous d’autres formes (et ce, pendant fort longtemps, plus ou moins jusqu’à sa mort en 2004 !) C’est d’ailleurs le trait le plus impressionnant qui se dégage de ce qui guerre», écrit Guy Dugas. Le livre obtient le prix Renaudot. Emmanuel Roblès, ami fraternel de Charlot, dont il est, comme Camus, tout à fait contemporain, publie notamment chez lui en 1942 Travail d’homme, qui obtient le Grand Prix littéraire de l’Algérie. Mais leur collaboration multiforme prend bien d’autres aspects, et elle trouve son couronnement avec la publication, en 1948, du roman de Roblès intitulé Les Hauteurs de la ville, toujours jugé remarquable (dans le contexte historique de l’époque) par le fait que le héros principal est un Algérien, qui exprime sa capacité de résistance et ne transige pas dans le souci de sa dignité. Le livre obtient cette même année le prix Fémina. André Gide, lorsqu’il se retrouve à Alger, du fait de la guerre en 1943, sait déjà qui est Edmond Charlot, c’est-à-dire l’éditeur de la France Libre. Comme l’écrit Guy Dugas dans son introduction, «Alger devient alors l’un des plus brillants foyers de la France combattante». De plus, Jean Amrouche est tout indiqué pour servir d’intermédiaire entre les deux et s’y emploie.Tout se passe concerne Edmond Charlot, qu’on le considère dans son ensemble ou uniquement dans l’une de ses activités, comme le fait le livre dont il est ici question, «Des écrivains chez Charlot», s’agissant de son activité éditoriale. Quels que soient les avatars historiques, Edmond Charlot réapparaît toujours sur la scène culturelle de manière active et efficace et presque toujours pour mettre en valeur ce qui se passe en Algérie à cet égard. C’est aussi un grand fédérateur d’énergies et de talents et ce de la manière la plus humaine qui soit, puisque toujours grâce à des amitiés personnelles avec des écrivains et artistes. En tout cas, si l’on réfléchit à tout ce qu’il a apporté à l’Algérie et même par sa seule activité éditoriale, on se dit que sous l’effet d’une impulsion généreuse, les œuvres appellent les œuvres et que la création semble alors se nourrir de son propre mouvement, comme si elle faisait naître une forme de dynamique et d’auto-engendrement. D. B. PHOTO : D. R. Un petit lieu d’Alger, un éditeur émérite et de grands noms de la littérature. Des écrivains chez Charlot, ouvrage collectif sous la direction de Guy Dugas. Editions Elkalima/ Domens, 2016. 276 pages. QUE DEVIENT «LES VRAIES RICHESSES» ? Après-midi ensoleillé à Alger. En descendant la rue Arezki Hammani (ex-rue Charras), on croise forcément cette petite bibliothèque avec une belle citation inscrite à l’entrée : «Un homme qui lit en vaut deux». Cette annexe de la Bibliothèque centrale d’Alger est elle-même située face à deux librairies. Une concentration record de livres au mètre carré, surtout si l’on ajoute la bibliothèque du Centre culturel universitaire, située plus bas, ainsi que les bouquinistes installés à même le trottoir. Cette bibliothèque de prêt, gérée par l’établissement Arts et culture, n’est autre que l’ancienne librairie Les vraies richesses où a commencé l’aventure éditoriale d’Edmond Charlot. A l’intérieur de ce réduit de 28 mètres carrés, les étagères sont lourdement chargées et bien organisées. On y trouve beaucoup de romans de tous horizons, parmi lesquels de grands chefsd’œuvre de la littérature universelle, des livres d’histoire touchant à l’Algérie et à d’autres pays et civilisations présentes et passées, des livres de philosophie, de sciences humaines… Ici Platon côtoie Mohamed Arkoun et Kateb Yacine voisine avec Franz Kafka. Autant de remèdes contre la bêtise et d’excitants pour la pensée et l’imaginaire. La bibliothécaire n’est pas peu fière de nous montrer les «vraies richesses» que renferme encore ce lieu de savoir qui assure une vocation d’espace culturel de proximité. La petite mezzanine où se nichait le jeune Camus pour écrire parfois est aujourd’hui consacrée à la littérature jeunesse. Le public des abonnés est diversifié et comprend beaucoup de retraités, qui consacrent leur temps à la lecture et amènent souvent enfants et petits-enfants afin de leur transmettre le virus. Le local n’a quasiment pas cessé d’assurer sa mission de promotion du livre depuis sa création en 1936. Après le départ d’Edmond Charlot en 1947, c’est son frère Pierre qui prit le relais, puis sa femme. La librairie a continué à fonctionner jusqu’en 1994 au milieu de la décennie de terrorisme. C’est en 1998 que le local ouvre de nouveau en tant que bibliothèque de prêt attachée à la bibliothèque centrale d’Alger. La sentence qu’on peut lire aujourd’hui sur la porte était déjà inscrite sur une pancarte du temps d’Edmond Charlot. Si un homme qui lit en vaut deux, c’est dire la valeur exponentielle d’un passeur de livres. W. B. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 17 C U LT U R E FESTIVAL MAWAZINE 2016 BÂTI TRADITIONNEL Le talentueux M. «Boombatic» Formation de formateurs ● Shaggy défie l’usure du temps. Star de dancehall des années 1990, il est toujours là, présent et «vivant» ● Malgré un problème d’otite, celui qu’on surnomme Mister Boombastic a donné, jeudi soir, un concert d’une grande générosité. PHOTO : EL WATAN L a scène OLM Souissi de Rabat a été submergée par une déferlante venant de Jamaïque. Le fils spirituel de Bob Marley, Peter Tosh, de Jimmy Cliff et U Roy, le fameux Deejay et l’enfant de Trenchtown (quartier de Kingston). La cause ? Shaggy était dans la place, comme on le dit dans le jargon hiphop. Un vent de folie a soufflé sur le public. Des rafales éoliennes sifflant une tracklist insulaire, où Shaggy toastera avec une voix rauque caractéristique, chaude et très ragga et dancehall (variante dansante rapide du reggae) des titres tels que Long Time, Bonafide Girl, Boombastic, Angel, Strength of a Woman, In the Summertime, Love Mi Jamaica, Church Heathen, Can’t Fight This Feeling, I Wanna, Habibi (I Need Your Love), It Wasn’t Me, Only Love, Hey Sexy Lady, Sunset, Big Up / Bashment / Wild 2Nite, Feel the Rush, I Wanna,Chica bonita ou encore I Need Your Love. Du coup, Shaggy et sa formation (un guitariste, un bassiste, un batteur, deux claviéristes, un DJ et deux choristes) et la foule étaient «irie» (être en totale paix, zen et sérénité, dans le jargon reggae en Jamaïque). Shagyy, c’est «Boombastic» et surtout fantastique. HARDWELL REMIXE ABDELKADER YA BOUALEM L’un des grands DJ au monde, après la fratrie Dimitri Vegas and Like Mike et Avicii, le Hollandais Hardwell a transformé l’espace OLM Souissi de Rabat en une gigantesque rave party à ciel ouvert, mercredi. Le jeune prodige du Djing (deejeeing) en matière d’electro house et autre EDM (electonic dance music) pour les puristes et les avertis, Hardwell, a réussi à unir plus de 180 000 jeunes, comme l’indique son album United We Are (unis, nous le sommes). Là, Hardwell a fait fort. Il a fait mieux que Maître Gims et Kendji Girac. C’est dire s’il n’est pas connu. Cette vague humaine et juvénile est entrée en transe, «dans le mix», quoi. Ce virtuose des platines a fait vibrer, sauter, danser, chanter, siffler, lever les mains et hurler son fan-clubbers sur sa tracklist non-stop : Eclipse, Runaway (U & I), A Sky Full of Stars (Hardwell Remix), Colors, If I Lose Myself, Dare You, Don’t Stop the Madness, Kid Cudi feat. MGMT - Pursuit Of Happiness (Steve Aoki Remix), Birds Fly (ID Remix), Spaceman ou encore des remixes de Where Have You Been de Rihanna, Chasing de Wanted, Loosing My Religion de R.E.M (Three Triangles), Don’t Let Me Down des Chainsmokers, Wonderwall du groupe Oasis, Sweets Dreams de Eurythmix, What Do You Mean de Justin Bieber. Hardwell, au grand bonheur de ses admirateurs et autres curieux, mixera Abdelkader Ya Boualem, le hit issu de l’album live intitulé 1,2, 3 Soleils ayant regroupé Khaled, Rachid Taha et Faudel, en 1998. Et ce, de par une version hypnotique ultra-rapide avec seulement la voix de Khaled. «Si je venais à qualifier mon genre de Djing, une plage au bon endroit à la radio et dans les clubs. C’est toujours évoluer plus fort, plus chaleureux, grand et gros son. Toujours à la recherche de nouvelles techniques au sein de mon équipe échangeant des idées telle une famille. Mes titres et productions ne se ressemblent pas. Je m’inspire de tout du hip-hop. Je suis toujours en exploration. Je suis ouvert à tous les genres de rythmes…J’ai grandi en Hollande à travers la génération ‘‘dance music’’ avec Tiesto ou Armin Van Burren…Si j’ai un conseil à donner à un DJ débutant, je lui recommanderais de faire sa propre musique, son ton original…», précisera Hardwell, qui travaille sur un deuxième album. C’est sûr, «Last night a Dj saved my life» ( la nuit dernière un DJ a sauvé ma vie ) comme dirait le groupe Indeep. Et c’était Harwell ! K. Smail LE CIRQUE AMAR À ALGER Des shows spectaculaires Isabelle Gillier, directrice adjointe du cirque Amar deuxième patrie littéralement. On ne tourne quasiment plus en Italie. On est pratiquement toujours en Algérie» dit-elle. Cette tournée est placée, comme les années précédentes, sous le haut patronage du ministère de la Culture. Des artistes et des techniciens venus des quatre coins du monde, dont des Algériens, des Italiens, des Français, des Marocains, des Polonais, des Indiens, des Mexicains, des Brésiliens PHOTO : EL WATAN L e cirque Amar est de retour dans la capitale, du 24 mai au 16 juillet prochain, avec à la clé un spectacle au concept renouvelé, riche en surprises. La famille Togni, propriétaire de l’Eurl cirque Amar, a décidé de planter, une fois de plus, son chapiteau sur l’immense esplanade du centre commercial Ardis à Alger. Il faut dire que depuis 2003, le cirque Amar a sillonné plus d’une quarantaine de wilayas pour aller à la rencontre des enfants et des familles. Lors d’un point d’une presse animé jeudi matin à la salle Fidi de l’hôtel Hilton à Alger, la directrice adjointe du cirque Amar, Isabelle Gillier, entourée de ses collaboratrices, Lynda Ouabraham et de Nabila Loucif, est revenue sur les grandes lignes de cette tournée 2016. Cette ancienne routière du cirque Amar annonce le retour du chapiteau durant le mois sacré du Ramadhan. «C’est devenu un rendez-vous, un incontournable calendrier culturel autant pour les Algérois que pour nous. Nous nous sommes habitués à fêter le Ramadhan dans cette ambiance si particulière. Nous sommes toujours contents de retrouver notre public. La force du cirque est d’être un spectacle familial. En l’espace de deux heures, on redevient un petit enfant quand on est un adulte. Le cirque Amar est fidèle à l’Algérie. C’est devenu sa et des Colombiens, ont collaboré au montage de ce nouveau spectacle. D’une durée de 2h15, le spectacle, mis en scène par Stève Togni, a été renouvelé et modernisé à la fois. En effet, le spectacle est un condensé de tradition et de science-fiction, avec comme fil conducteur les supers héros du cinéma, à l’image de Superman, Hulk, Captain America, Super Woman, Iron Man, Spidermn, Batman, Cat Woman... Autres nouveautés : le retour du trapèze volant, ainsi qu’un numéro périlleux des motos. En plus de la présence des clowns, des acrobates et des funambules, le public pourra découvrir la ménagerie, riche d’une trentaine d’animaux, dont des lions, des tigres, des poneys, un hippopotame, des crocodiles, des chevaux, un yak, des chameaux, des alpagas, des lamas, des zèbres et des singes. Isabelle Gillier rappelle que le cirque Amar forme des personnes aux différents métiers du cirque : caissières, hôtesses, agents de sécurité, techniciens, administratifs, cadres de la direction et artistes. «Le cirque Amar, indique-t-elle, offre la possibilité à des jeunes Algériens d’exprimer leur talent. Cet effort de formation et le transfert de savoir-faire font qu’aujourd’hui plus d’un tiers de l’effectif total du cirque est algérien». Cette année aussi, les organisateurs ont décidé de convier des enfants démunis au cirque, avec l’aide des services de la DAS et des associations caritatives. Depuis 2003, plus d’un million d’enfants défavorisés ont bénéficié de ce dispositif. A la question de savoir où en est l’état d’avancement du projet de création de l’école de cirque en Algérie, Isabelle Gillier répond : «Nous sommes en train de réfléchir sur un système plus souple. Monter une école, c’est lourd et très compliqué, mais peutêtre pourrait-on transformer le projet en divers ateliers de cirque pour les enfants. Nous avons pensé à cela pendant la période où le cirque s’arrête. C’est moins ambitieux que de créer une école de cirque qui mène à un diplôme professionnel pour faire une carrière de cirque. Par contre, cela répondrait quand même à un besoin, celui de permettre aux enfants de s’initier au cirque. On a lancé la balle dans le camp du ministère, nous attendons le retour.» Il est à noter, par ailleurs, que les tickets d’accès au cirque sont cédés à 500 DA les dimanches et les lundis et les autres jours à 900 DA. Les vendredis et samedis, deux spectacles seront programmés à 15h et à 18h. Pendant le mois sacré du Ramadhan, deux représentations seront à l’honneur à 22h et 00h10. Nacima Chabani Une formation de perfectionnement sur les métiers du bâti traditionnel au profit d’une quarantaine d’enseignants de la formation professionnelle, dispensée par des experts européens, a pris fin jeudi à Alger après un cycle de 18 mois. La formation, prévue par le Programme d’appui de l’Union européenne au patrimoine algérien qui avait démarré en janvier 2015, a concerné des stagiaires en provenance de la majorité des villes d’Algérie. L’Unité d’appui au patrimoine (UAP) a assuré des stages théoriques et pratiques sur différent métiers intervenant dans la restauration du vieux bâti, les stagiaires devant à leur tour «dispenser des formations et enrichir le programme d’enseignement dans leurs centres respectifs», explique le directeur du programme, Zohir Ballalou. Les stagiaires ont suivi des formations en maçonnerie traditionnelle, taille de pierre, boiserie ou encore la décoration en plâtre et céramique sur des chantiers de restauration encadrés par des experts européens. Une autre partie de cette formation continue a été consacrée au diagnostic des bâtisses endommagées, à l’optimisation énergétique, ainsi qu’aux règles de sécurité dans les chantiers, ont indiqué des stagiaires. En avril dernier, l’UAP avait lancé des cycles de formation sur la préservation du patrimoine audiovisuel, cinématographique et photographique, en collaboration avec l’Institut national des archives (INA) au profit du personnel de la Cinémathèque, du Centre national de la documentation, de la presse et de l’information (CNDPI) et de la Bibliothèque nationale. Une première équipe d’archéologues spécialisés dans l’inventaire du patrimoine culture est également en cours de formation dans le même cadre. Cofinancé par l’UE et l’Algérie à hauteur de 21,5 millions et 2,5 millions d’euros respectivement, le Programme d’appui à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel en Algérie vise à renforcer la méthode d’inventaire des biens culturels, la mise en place de mesures d’urgence pour la sauvegarde des biens et l’installation de chantiersécoles. L’accompagnement de la société civile dans son action de sensibilisation à l’importance de l’héritage patrimonial figure aussi parmi les objectifs de ce programme. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 18 PUBLICITÉ Le 16 février 2014, déjà Promotion deux ans que tu nous as quittés à jamais cher et immobilière regretté petit frère Vend des Arezki appartements Ghanes dit dans une résidence Kiki clôturée centreQue Dieu leautout ville det’accorde Boumerdès. puissant Sa par et SaintePaiement Miséricorde tranches ou crédit t’accueille en son vaste bancaire 1%. Paradis. 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Lʼouverture des plis aura lieu le même jour à 14h00. Félicitation Anniversaire FADILA OULEBSIR ÉPOUSE SAÂOUI a soutenu, mercredi 25 mai, son doctorat d’Etat en linguistique française avec la mention très honorable des membres du jury. Ses enfants Lyna, Melissa, Zinou et Amir sont fiers de leur maman. Son époux Aziz, son papa Oulebsir Madjid, sa maman Khadidja, ses frères, sœurs, belles-sœurs et beauxfrères la félicitent et lui souhaitent plein d’autres succès dans la vie professionnelle et que ses ambitions soient réalisées. Bravo professeur ! La famille Chikh de Dar El Beïda et sa maman souhaitent un joyeux anniversaire à leur petit prince SOHEIB dit "COKÉ" qui souffle aujourd'hui 28 mai 2016 sa 3e bougie. Longue vie, santé et bonheur. Condoléances Le président et l'ensemble de l'Association des médecins généralistes libéraux de Béjaïa (AMGLB), attristés par le décès de l'époux de leur amie et consœur Dr Medjahed Nassira lui présentent ainsi qu'à sa famille et ses proches leurs sincères condoléances et les assurent en cette douloureuse circonstance de leur profonde sympathie. Que Dieu accorde au défunt Sa Sainte Miséricorde et l'accueille en Son Vaste Paradis. "A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons." Urgent malade cherche médicament "Modopar 250mg" en comprimés Tél. : 0553 125 883 SOS Institut de la Formation Bancaire I.F.B ---ooOoo-Urgent cherche couches adultes pour enfant handicapé. Tél. : 0559 435 631 ---ooOoo-Urgent cherche couches adultes pour enfant handicapé. Tél. : 0698 458 734 ---ooOoo-Urgent cherche couches adultes pour enfant âgé de 15 ans handicapé. Tél. : 0792 993 398 El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 20 JEUX - DÉTENTE HORIZONTALEMENT : 1.Sans aucun doute 2.Qui relève du récit. Epopée légendaire 3.Donc appris. Nationalisations 4. Ancienne radio. Nommerai par un vote. Deux romain 5. Bramerai. Chère 6.L'Europe unie. Passage sur rivière. Deux de noce. Vieux plis des Anciens. Unité de vitesse 7.Il divisa Berlin. Monnaie. Enfile 8.Sortie d’acteur. Religieux. Berné 9. Localiser. De la famille 10.Sucer. Originaire des pays de la Méditerranée orientale 11.Railles. Chantres 12.Avant, c'est zéro. Squelette. Etreindra 13.Petits traits. Taure mythique. Possessif. Soldat de Sam 14.Taupe modèle (d’). Conviendra. Oiseau qui vole 15.Astronome hollandais. Débutantes. VERTICALEMENT : 1.Musiciens 2.Qui provoque le dégoût moral. Fin de verbe. Fils d'Apollon 3.Docteur abrégé. Métal symbolique. Remise 4.Vieux bison. Service de police. Aie à la main 5.Bâtiments de navigation. Sélection. Pareil à 6.Pays. Actionné. Appel pressant 7.Gavroche. Ustensiles de cuisine. Obtenu 8.Rame. Courroux 9.Ville de France. Pronom 10.Entendu après coup. Remet en état. Rubidium 11.Orient. Regimbe. Différent de la règle générale 12.Magistrats municipaux. Ecussonnera 13.Autre moi. Impossibilité de parler. Forme de pouvoir 14.Etat d'une plante naine. Vigueur 15.Petits sommes d'appoint. Brosses d'orfèvre. Quinze sur 15 1 N° 745 6 3 IV VIII 8 IX 10 11 12 13 14 15 VERTICALEMENT : 1.ACCRÉDITATION. 2.MORÉNE. OM. API. 3. ORIGANS. DUPE. AL. 4.USA. LITTÉRATURE. 5.RARE. SOURIRE. 6.EIDER. RÉE. ENS. 7.URETÈRE. CRIANTE. 8.SE. ICI. CHIANT. 9. CORRIGE. LEROT. 10.MEUNIER. FRITES. 11.EPI. AI. UT. NAO. 12.SAIS. LIBERTIN. 13.TÉTINES. RI. TD. 14.ORSEC. RASANT. 15.ANÉE. SAIN. AGILE. 1 Tout Codé En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre. N° 4445 Définition du mot encadré 3 6 Solution 9 Sudoku précédent 9 5 3 1 4 7 2 8 2 3 4 5 4 6 11 12 7 13 8 2 7 2 11 3 2 9 4 4 3 13 16 14 8 18 8 10 9 B 8 1 4 1 19 21 4 8 2 14 8 10 13 2 14 10 4 8 14 8 3 8 8 3 20 2 7 13 21 8 11 18 7 14 5 6 2 9 7 8 1 3 4 4 1 9 2 3 5 8 7 6 8 5 4 6 2 9 3 1 7 1 3 6 4 5 7 9 2 8 9 2 7 8 1 3 6 4 5 2 9 5 7 6 1 4 8 3 mode d’écriture orné de métaphores compétition sportive 6 4 3 5 8 2 7 9 1 7 8 1 3 9 4 5 6 2 VERTICALEMENT 1- Fait perdre son caractère absolu à. - 2. Salaire attaché à un emploi. 3 - Fils de - Crack. 4 - Il avance en liquide Hurlement. 5 - Extrêmement - Elle est adulée par les fans. 6 - Couvre-pieds - Mystifié. 7 - Alias Gaïa - Soleil sacré - Il peut être dramatique. 8 - Répétition inutile Commence par le jour le plus long. 9 - Pénètre - Fin de verbe. 10 - Maligne - Loch à locataire. SOLUTION N° 4444 4387 HORIZONTALEMENT HORIZONTALEMENT IENCABLURES. IIII- -ANOREXIE. MEMBRURE. - PU -- NON. UU I- COMPLEXION. III -IIITOME IASI. IV - -ATES - ENLIE. V -- DE URNES EIRE. VI IV - AME TETARD. V - LA - SO.- VI - OTALRAT ON. VIIPLEONASME. VIII RIRZ VUE. IX -GIES. VII- GO - AIT - AS. VIII - UPAS - ICI. IX - EE ENTRIPER -XAI. X - REEL - TEINT. SAVONNE. - REGENEREES. VERTICALEMENT VERTICALEMENT 1- CATALOGUER. EMPOURPRER.2 2- ONOMATOPEE. - NEUTRALITE.33- -MOME. CM - EN14TERRE. 4 - ABUSE - OEIL. 5 - BRU - SON. 6 - LU7-PRE - CLASSE. 5 - LE - GI - AN. 6 - EXPEDITIVE. NAVET. URINE - SURE. 8 - REALISME. 9 -SIR XI - TEE 7- -COR. 8 - IENA - SAINE. 9 - ORS - NE. 10 -AN. 10 - SCIEES NANDOU - DES. - HIT. Fléchés Express petit tremblement action de chercher questions de test infinitif N° 4445 mesure la vitesse manche anglaise 9 8 10 3 opposé à altruismes 3 12 7 8 11 Amérindien 2 7 15 3 11 8 8 7 11 5 8 7 3 8 11 rase 8 14 2 10 9 8 10 G 10 4 2 4 10 12 20 8 14 18 8 8 3 13 8 12 19 8 3 possessif 2 expert en glaces ville d’Algérie chiffre romain mettre en mouvement écorce de chêne érosions lentes du cheval mal bien exprimé points opposés 3 2 poussaient à bout 16 19 butoirs 2 19 13 8 forme d’être crie sous bois coeur tendre feuilleté 8 10 personnage biblique un peu trop mûr (fruit) 12 9 chevronnés 8 17 8 11 2 8 vanité 1 8 7 4 3 1 3 7 8 1 4 6 2 5 9 passionné Passer une chose autour d'une autre. 11 6 HORIZONTALEMENT I- Revenir dans un lieu qu’on avait quitté. II - Ecart brusque fait par un véhicule. III - Suivre le bord de - Ils roulent au hasard. IV - Capone pour ses potes - Alcaloïde. V- Mise de rat - Fruit VI -Privatif - Cité de carnaval - Symbole chimique . VII - Habille - Elément d’un cardon - A l’intérieur de. VIII - Branché - Symbole chimique - Amon. IX -Jeunes actrices du cinéma. X- S upport de caisse - Nourriture d’herbivore. 4 7 5 X 9 3 2 4 VII 7 5 9 3 VI 6 5 2 V 5 1 N°4445 Par M. IRATNI 4 5 3 Mots croisés 10 11 12 13 14 15 II 8 1 9 III 7 9 8 3 Une grille est composée de plusieurs carrés. Chaque carré contient tous les chiffres de 1 à 9. Chaque ligne comme chaque colonne contient aussi tous les chiffres de 1 à 9. Certains chiffres vous sont donnés, à vous de trouver les autres. Pour cela, procédez par déduction et élimination. 8 7 1 3 5 6 I REGLE DU JEU 6 5 2 9 3 4 1 SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.AMOUREUSEMENT. 2.CORSAIRE. ÉP. EON. 3.CRIARDE. CUISTRE. 4.REG. EETION. AISE. 5.ENAL. RÉCRIMINE. 6.DENIS. RIRE. SECS. 7. STORE. IRA. 8.TE. TUE. CG. IL. RI. 9.DERECHEF. IRAN. 10.TOURI. RI. RUBIS. 11.IMPARTIALITÉ. AA. 12.ÉTÉ. ANET. RING. 13.NA. ENTRENT. TI. 14.PARENT. OSAIT. 15.FILE. SENT. ONDÉE. Sudoku 2 N° 4445 21 8 béryllium 10 SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : être grand ouvert MUST - SEAN PENN SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : AMATRICES / PATAQUES / SERA / URNE / EST / UTAH / RE / ILET / UTE / UNI / IVRES / ETATS / SS / ENEMA / OTE / ANA / AN / BERNERAIT / SUT / TITI. VERTICALEMENT : IMPERTINENTES / AAR / ALITE / RU / ATTACHE / AMANT / RAT / TITANE / PIQUER / VS / ART / CURSEUR / AI / REENT / TESTAIT / SSE / RESSENTI. américain étreignit Jeux proposés par gym C Magazine El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 21 L’ÉPOQUE ON VOUS LE DIT LE PDG D’AIR ALGÉRIE L’A DÉCLARÉ JEUDI EN MARGE DE SA VISITE TV Le corps d’une fillette repêché d’un puits à Chlef Une base aérienne de fret prochainement à Annaba 19.55 Divertissement Le corps sans vie d’une fillette de 5 ans a été repêché, avant-hier, d’un puits d’une habitation à El Karimia, au sud-est de Chlef. Selon certaines sources, l’enfant aurait fait une chute dans ce puits de 13 mètres de profondeur. Alertés par des proches, les éléments de la Protection civile se sont immédiatement rendus sur les lieux pour y retirer le corps. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité. A signaler que ce drame est le troisième du genre enregistré dans la wilaya depuis le début de l’année en cours, où un mineur et un adolescent sont morts noyés dans des points d’eau. A l’approche de l’été, les services de la Protection civile invitent les citoyens, notamment les parents d’enfants, à la plus grande vigilance. Le chauffeur de Mandela parmi les premiers bénéficiaires de son héritage Le chauffeur de Nelson Mandela, sa secrétaire personnelle et plusieurs écoles chères au cœur de l’ancien Président sud-africain ont reçu, hier, leur part de l’héritage du prix Nobel de la paix, conformément à ses dernières volontés de Mandela, deux ans après sa mort. Au total, Mandela a laissé une somme de de 22 millions de rands (1,2 million d’euros), dont certains bénéficiaires, non membres de sa famille, ont touché leur part lors d’une cérémonie symbolique à Johannesburg. L’héritage de Nelson Mandela a donné lieu à de très fortes tensions, et sa maison de Qunu, dans la province du Cap-Oriental (sud), est toujours l’objet d’une bataille judiciaire engagée par son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela. Hier, l’ancien chauffeur de Nelson Mandela, Mike Maponya, qui a travaillé pour lui pendant 23 ans, a reçu un chèque de 50 000 rands (2 800 euros ou 3 200 dollars). Il s’est dit «profondément peiné et heureux» de ce legs. «C’est typique de la gentillesse et de la générosité de Madiba», a-t-il estimé, en faisant référence au nom de clan de Mandela affectueusement repris par la plupart des Sud-Africains. «Je ne suis pas surpris qu’il ait laissé quelque chose à tant d’entre nous. Peu de gens auraient fait ça», a-t-il encore ajouté. La secrétaire de Nelson Mandela, Zelda la Grange, qui n’était pas présente vendredi, a aussi reçu 50 000 rands. Parmi les autres bénéficiaires, qui ont reçu leur chèque vendredi, figurent l’université sud-africaine de Fort Hare, où Mandela a étudié, l’école primaire de Qunu, sa première école, et le lycée Orlando West, dans le towsnhip de Soweto où il a vécu. El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 255 623 520 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse - Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88 Site web : http://www. elwatan.com E-mail : Afin de célébrer le quinzième anniversaire de l’émission, l’animatrice a convié d’anciens gagnants venus remettre leur trophée en jeu, mais aussi des challengers prêts à tout pour remporter leur première victoire. Air Algérie réceptionne un Boeing B737700C, appareil en version convertible Passagers-cargo-passagers 20.00 Variétés LE GRAND SHOW SYMPHONIQUE A l’occasion du grand retour sur scène de Pascal Obispo, en tournée dans toute la France, un orchestre symphonique dirigé par Jean-Claude Petit accompagne l’artiste pendant plus de deux heures. PHOTO : APS Encore 7 morts et 10 blessés dans une collision entre un bus et un camion à In Salah Encore une hécatombe routière sur la RN1. Un grave accident de la circulation s’est produit, hier, à 120 km au nord d’In Salah, faisant 7 morts et 10 blessés, dont 4 ressortissants subsahariens. Selon une source auprès du groupement de gendarmerie de Tamanrasset, le drame est survenu à 2h30, suite à une collision frontale entre un bus de transport de voyageurs de marque Higer, assurant la liaison Ouargla-Tamanrasset, et un camion de gros tonnage. La cause de cet accident est, selon les premiers éléments de l’enquête, imputée au conducteur du bus qui roulait à vive allure, avant d’être surpris par un chameau traversant la route. En essayant de l’éviter, le chauffeur aurait fait une fausse manœuvre avant de percuter le poids lourd, un Isuzi immatriculé dans la wilaya de Blida, qui roulait en sens opposé. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civil de l’unité de Tiguentourine, 150 km d’In Salah, sont intervenus. Le wali délégué d’In Salah, Seddas Lakhdar, s’est également déplacé sur les lieux de l’accident pour veiller à la prise en charge des passagers en vie et s’assurer de l’accomplissement des formalités liées au transfert des victimes. Les blessés ont été ainsi transportés à l’établissement public hospitalier d’In Salah où ils sont placés en observation médicale, tandis que les dépouilles mortelles étaient déposées à la morgue du même hôpital. Il s’agit de Fatouh Sabri (25 ans), Abaoub Mohammed Sayeh (23 ans), Hadj Otmane Mohamed (27 ans), Mansour Amara (26 ans), Bassaïd Elaïd (24 ans), Zaid Abdelmalek ( 41 ans) et Hamadi Mohamed El Aïd (23 ans). LE GRAND CONCOURS DES ANIMATEURS L a wilaya de Annaba aura sa base aérienne, qui sera mise en service dans un proche avenir», a déclaré jeudi, à Annaba, Mohamed Abdou Bouderbala, PDG de la compagnie nationale Air Algérie, au terme d’une visite de travail et d’inspection du chantier en cours de ce nouveau projet. «Seconde du genre après celle d’Oran, cette base sera équipée de toutes les installations nécessaires à l’effet d’assurer aux exportateurs nationaux les divers services y afférents», a affirmé le patron d’Air Algérie. Sachant que sa compagnie a réceptionné, la même journée, un Boeing B737700C, un appareil d’une capacité 18 tonnes en charge utile, affecté initialement au fret aérien, mais également au transport des passagers en période estivale, M. Bouderbala a profité de l’occasion pour appeler les opérateurs économiques algériens à profiter de cette commodité moderne de fret aérien en vue d’exporter leurs produits sensibles, notamment agricoles. Pour ce faire, indiquet-il, «ils n’ont qu’à se rapprocher des services de la compagnie et présenter leur demande de prise en charge. Un cahier des charges indiquant les engagements des deux parties sera mis à la disposition de nos clients». Abondant dans le même sens, ce responsable a révélé qu’en septembre prochain, un autre avion de la même capacité sera acquis par la filiale Cargo d’Air Algérie. Profitant de la période de début de vente des billets du hadj 2016, dont le premier vol est programmé pour le 17 août prochain, l’ancien PDG des Douanes algériennes a assuré que tout est fin prêt pour la prise en charge des 18 000 pèlerins algériens. Quant aux 12 000 autres hadjis, leur déplacement aux Lieux Saints sera assuré par la compagnie aérienne saoudienne, sachant qu’au programme de l’aéroport de Annaba, trois vols de hadjis sont assurés chaque semaine. Force est de rappeler qu’avec l’acquisition de ce Boeing B737-700C, le nombre d’appareils de la flotte de la filiale Cargo d’Air Algérie va passer à quatre, dont deux ATR et deux Boeing du même type. Le cinquième aéronef — un Boeing B737-700C — sera réceptionné avant la fin de l’année. Il est d’une capacité de 112 voyageurs en version «passagers» et de 18 tonnes en version «cargo». Celui arrivé ce jeudi à l’aéroport Houari Boumediène en provenance de Seattle (Etats-Unis) après une escale à Garder (Canada) est du même modèle. M.-F. G. CHAKIB KHELIL À BLIDA Une «honte» pour les Blidéens ! hakib Khelil pousuit son périple national et C continue aussi d’alimenter les débats et les polémiques. Après les zaouïas, celui par qui le scandale arrive semble se rapprocher des industriels. Jeudi, il a été l’hôte de la ville de Blida. Invité par une association nationale pour donner une conférence à la salle du complexe Sim, sa présence à Blida, aux côtés d’industriels, n’a pas laissé indifférents les internautes. Sur les réseaux sociaux, on parle de honte ! «La venue de Chakib Khelil à Blida est une honte pour notre ville. Je dénonce les agissements de cet individu, qui ne mérite en aucun cas qu’on l’applaudisse chez nous», commente un facebooker sur la page Blida Services. «Qu’est-ce qu’il vient faire ici ? Il veut l’appui des richards de Blida ? Je crois que c’est le début d’une campagne électorale, il a bien servi les banques étrangères, donc c’est l’homme que l’Occident voudrait au pouvoir», ajoute une autre personne. «Trop triste pour ma ville. On vient de l’éclabousser en recevant un imposteur ! J’ai honte !», se désole une dame dans le même espace interactif. Un facebooker voit que les hautes autorités du pays pensent à préparer un vote sanction (future présidentielle), en utilisant la «carte» Chakib Khelil. «C’est juste une diversion pour que quand il se présentera aux élections, les gens voteront pour un candidat déjà désigné par le pouvoir.» Selon un autre commentaire, la culpabilité de Chakib Khelil ne mérite même pas [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 Fax : 021 67 19 88. R.C : N° 02B18857 Alger. Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084 ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi de débat : «Il suffit de faire une petite recherche sur le Real Estate History de l’Etat du Maryland pour comprendre que nous n’avons même pas besoin d’un procès pour l’annoncer coupable... En tous les cas, ce ne sera pas la première fois qu’un voleur revient au pays encore plus fort qu’avant.» Un facobooker ironise, en qualifiant la présence de Chakib Khelil dans une rencontre à Blida comme étant un «séminaire portant sur l’initiation à la création des sociétés offshore». Par ailleurs, une minorité de personnes défendent l’ancien ministre de l’Energie à travers la même page facebook. «J’estime que sa courageuse tournée confirme son innocence et son attachement à son pays. La présomption d’innocence signifie qu’une personne, même suspectée d’une infraction pénale, ne peut être considérée comme coupable lors d’une procédure d’instruction pénale et avant d’en avoir été déclaré comme tel par des juges au terme de cette procédure.» Ce commentaire a suscité plusieurs réactions, dont la suivante : «C’est à la justice de l’innocenter et non aux zaouïas. Présomption d’innocence pour quelqu’un qui a fui le pays ? C’est à lui de prouver devant la justice. Le peuple a besoin de connaître la vérité. On ne revient pas comme ça comme si de rien n’était.» Enfin, le mystère «Chakib Khelil» plane toujours, tant qu’une enquête judiciaire n’a pas été diligentée pour mettre la lumière sur un scandale prouvé en «off shore» ! M. Benzerga Yahia, Hydra. Tél :023573258/59 Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. Diffusion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 - 55 77 31 0552 31 80 65. Est : Société de distribution El Khabar. Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan Diffusion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran) Tél : 041 41 23 62 Fax : 041 40 91 66 19.55 Téléfilm L’ÉCOLE EST FINIE Gaëlle Servaz, une éducatrice pour adolescents délinquants, est sauvagement assassinée. L’affaire fait grand bruit et ravive la polémique qui avait éclaté lors de la fondation du lycée spécialisé dans lequel la victime officiait. 19.55 Film LA FEMME AU TABLEAU Des années après la Seconde guerre mondiale durant laquelle elle a fui l’Autriche occupée, Maria demande l’aide de Randol, un jeune avocat. 19.55 Documentaire LE PORT DE HAMBOURG HISTOIRE D’UN GÉANT Situé au confluent de l’Elbe et de l’Alster, le port de Hambourg est devenu une plaque tournante du commerce international. De sa création au XIIe siècle à son automatisation croissante 19.55 Série policière HAWAII 5-0 Un inspecteur de police révèle à Kono que Gabriel Waincroft a récemment rendu visite à son mari en prison. Tout porte à croire que le malfrat souhaite à nouveau travailler avec Adam. La jeune femme confie son inquiétude à Chin. 19.35 Série TV UN HOMME ET DEUX FEMMES Durant une partie de Monopoly, Lisa surprend Bart en train de tricher et une terrible bagarre éclate. Afin de mettre un terme aux hostilités, Homer attrape son fils par le cou. Citoyens, surveillés et contrôlés. Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles sauf accord de la rédaction. El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 22 SPORTS COMMENTAIRE FINALE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS MILAN, UNE VILLE ULTRA SÉCURISÉE Le ridicule ne tue pas Par Yazid Ouahib L Milan De notre envoyé spécial PHOTO : DR M ilan accueillera, aujourd’hui, l’un des événements les plus importants du football mondial. La finale de la Ligue des champions d’Europe ne laisse aucun amoureux de la balle ronde indifférent. A cet effet, dans un contexte particulier avec les attentats de Paris en novembre de l’année dernière et de Bruxelles, au mois de mars dernier, cette ville du nord de l’Italie a déployé un fort dispositif sécuritaire pour parer à un éventuel danger. La grande explication espagnole entre le Real et l’Atletico de Madrid, un remake de l’année 2014, qui se déroulera cette fois en terre italienne, est un pari primordial pour l’Italie en général et Milan en particulier. Les mesures supplémentaires prises sont déjà visibles à l’aéroport de Malpensa de Milan. Plusieurs brigades policières y sont stationnées. Tout est contrôlé. Le tout est d’éviter qu’un quelconque incident puisse altérer la fête. En dehors de cela, la direction de l’aéroport et les organisateurs ont augmenté considérablement le nombre d’employés sur place pour pouvoir gérer le flux des supporters qui arrivent d’Espagne, mais aussi les différents invités qui viennent d’autres pays. Des bureaux ont été installés pour l’occasion avec le logo de la Ligue des champions. Les officiels se présentent sur place et sont directement acheminés vers leurs hôtels. Même chose avec les fans des deux clubs. Il faut signaler que ce sont plus de 200 avions, en plus des vols réguliers, qui sont arrivés ces trois derniers jours à Milan depuis Madrid. Un flux impressionnant qui nécessite une organisation sans faille. Les hôtels affichent tous complet. Un visiteur qui improvise un voyage à Milan ces jours-ci n’a aucune chance de trouver un gîte. La chose est encore plus complexe pour trouver un billet pour le match. Les routes de l’aéroport vers Milan sont sécu- Ronaldo, le buteur de la C1, sera prêt pour la finale risées. Les autorités milanaises ont fait en sorte que les supporters des deux clubs madrilènes ne puissent pas se rencontrer en allant vers leurs hôtels. Des plaques de signalisation ont été installées à Malpensa pour désigner le chemin à prendre pour chaque camp, celui du Real ou de l’Atletico. Jusqu’à hier en début de soirée, tout s’est déroulé comme prévu. Beaucoup d’Algériens ont, par ailleurs, fait le déplacement à Milan pour assister à cette rencontre, en dehors des invités de Gazprom, sponsor de la Ligue des champions et de l’UEFA. Ayant fait le voyage jeudi dernier, des membres de l’Association sportive des médecins d’Alger (ASMA) ont prévu d’assister à cette finale, même s’ils appréhendent un problème de billets. «Nous avons demandé bien avant à quelqu’un d’ici de nous acheter les billets. On espère que ça sera réglé», nous dira l’un d’eux. S’offrir le fameux sésame au marché noir n’est pas chose aisée. A l’origine, les prix variaient entre 70 euros (12 000 dinars envi- MEETING D’EUGÈNE UN 3e TEST POUR MAKHLOUFI SUR LE MILE Après sa récente seconde place sur 800m 1’44’’99 au meeting de Rabat, Taoufik Makhloufi disputera ce soir à Eugène (EtatsUnis) l’épreuve du mile. Au cours de cette course considérée comme le clou de la réunion, Makhloufi va retrouver ses éternels rivaux qui le connaissent bien. Si le jeune Djiboutien Ayanleh Soulleiman part grand favori, Makhloufi qui reste sur un bon chrono au Maroc est en mesure de s’imposer. En se frottant aux spécialistes kényans Asbel Kiprop, Silas Kiplagat et James Magut, au Marocain Abdelaati Iguider, le champion olympique 2012 en profitera pour s’attaquer à son record personnel (3’52’’16). Un véritable test que Makhloufi ne doit pas rater. Il s’agira de son troisième mile après ceux de 2013 et 2014 qui sont soldés par une 11e place. A l’issue de sa compétition, Makhloufi est annoncé le 14 juin à Nancy pour s’aligner sur le 800m. C. B. SEMI-MARATHON DE KABYLIE FORTE PARTICIPATION Plus de 900 coureurs ont pris part, hier à Tizi Ouzou, à la 8e édition du semi-marathon de Kabylie. Cette course, qui s’est déroulée du barrage de Taksebt au musée de la ville des Genêts, sur un itinéraire de 18 km, a été marquée par une parfaite organisation, et ce, grâce aux efforts déployés par les organisateurs, en l’occurrence l’Association «Les amis de la course à pied», la Ligue d’athlétisme et la direction locale de la jeunesse et des sports. Chez les messieurs, c’est Meftah Fathi de Tlemcen qui s’est imposé devant Guerziz Abdelaziz (Chlef), Dellal Abdelhalim (Chlef), Moulay Slimane (Alger) et Terfia Farid (Jijel). Chez la gent féminine, les cinq premières places sont revenues à Dahmani Kenza (Bordj Bou Arréridj), Sabour Nassima (Alger), Bendarbal Malika (Alger), Belmediouni Kheira A. Tahraoui (Alger) et Abbas Nawel (Alger). ron) en catégorie 4 et 440 euros (70 000 dinars environ) en catégorie 1. Mais au fur et à mesure que le rendez-vous approche, les places encore restantes se payent très cher. Certains sites internet les proposent à plus de 900 euros pour la catégorie 4 et plus de 2400 euros (près de 40 millions de centimes) pour la catégorie 1. Un chiffre astronomique pour le commun des mortels. En tout cas, il n’est pas aisé de se procurer une place dans les tribunes du stade San Siro pour le rendez-vous d’aujourd’hui. Les jeunes joueurs du Paradou AC ayant participé au tournoi de Gazprom sont heureux de pouvoir assister, à partir des tribunes, à cette rencontre exceptionnelle. Ils savent qu’une telle occasion n’est pas près de se présenter à eux une seconde fois. Entre partisans du Real et ceux de l’Atletico, les paris ont déjà été lancés. Qui de Ronaldo ou Griezmann l’emportera ? En tout cas, la ville de Milan veut, elle, remporter le sien, celui de réussir ce rendez-vous sur tous les plans. Abdelghani Aïchoun ÉQUIPE NATIONALE Mahrez et Brahimi out L a sélection nationale de football, entrée en stage bloqué à Sidi Moussa depuis samedi passé, s’envolera ce matin à 10h à destination de Victoria (Seychelles) à bord d’un avion spécial d’Air Algérie. Les Verts affronteront les Seychelles le 2 juin dans un match comptant pour la 5e journée des éliminatoires de la CAN-2017, prévue au Gabon. En prévision de ce match, les camarades du capitaine Carl Medjani seront privés de Mahrez et Brahimi, blessés, qui ont été libérés par l’entraîneur national Nabil Ghimouz. En plus de ces deux éléments importants, l’Algérie sera amoindrie des services de son buteur Islam Slimani, suspendu pour cumul de cartons. Les Verts ont effectué hier à 17h leur dernière séance d’entraînement à Sidi Moussa en présence de tous les joueurs. Un match d’application a également été programmé par le staff technique jeudi entre les joueurs. A rappeler que l’Algérie occupe la première place de son groupe avec 10 points, avec cinq longueurs d’avance sur son dauphin, l’Ethiopie. Aïssa Mandi Mandi : «On s’est bien préparés» «On a bien travaillé, notamment sur le plan physique. Il est clair que le match sera difficile. Il fera chaud. De plus, le terrain est en synthétique. Mais on s’est préparés en conséquence. En tout cas, on ira aux Seychelles pour remporter ce match. Il nous reste juste un point pour assurer la qualification. Le stage s’est déroulé dans les meilleures conditions. On a bien travaillé avec Nabil et Yazid. On espère continuer sur la lancée en remportant ce match à l’extérieur.» A. A. a Ligue nationale de football amateur (LNFA) dirigée par Ali Malek a pris la résolution de «s’autosaisir de l’affaire SKAF-GCM suite aux déclarations d’un joueur d’El Khemis qui accuse certains de ses partenaires d’avoir levé le pied». La démarche aurait été normale et conforme aux règles de l’éthique si l’instance qui gère la Ligue nationale amateur s’était toujours montrée intransigeante dans ce domaine. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Que de fois des joueurs, dirigeants, entraîneurs, supporters, journalistes ont dénoncé des matchs arrangés, des résultats décidés avant le coup d’envoi des rencontres sans que la Ligue prenne ses responsabilités. Cette saison, plus que toute autre, ce ne sont pas les affaires et scandales qui ont fait défaut dans une division gangrenée par les fléaux sus-cités sans que cette instance ne réagisse. Le rocambolesque épisode du retournement de situation dans l’affaire CR Village Moussa – USM Annaba a renseigné plus d’un sur l’incapacité de la Ligue à prendre des mesures conformes au règlement et loin des influences qu’elle subit avec un degré de servitude jamais égalé dans l’histoire du football algérien. Pourquoi est-elle restée sans voix lorsque les responsables de l’USM Annaba ont évoqué une tentative de corruption d’un joueur de Annaba de la part d’un dirigeant de l’US Biskra ? Il y a longtemps que les instances du football ont perdu leur crédibilité, surtout en ce qui concerne les affaires nauséabondes rapidement étouffées. Après une léthargie qui confine à la démission sur toute la ligne en ce qui concerne le chapitre des scandales et affaires qui puent la corruption, l’arrangement de résultats, le non-respect de l’intégrité de la compétition, voilà que la Ligue nationale de football amateur monte sur ses grands chevaux et menace de frapper fort. En fait, la réaction de la LNFA n’est rien d’autre qu’une manœuvre dilatoire pour tromper l’opinion et donner l’impression que l’autorité est présente et qu’elle va assumer ses responsabilités. La Ligue ne trompera personne. Elle est orpheline de tout pouvoir. Elle s’agite sur ordre et injonction. Elle ne fera rien et l’avenir le prouvera. La corruption a encore de beaux jours devant elle. La sortie d’Ali Malek, président de la LNFA, prouve si besoin est qu’au niveau des responsables des instances sportives en général et du football en particulier le ridicule ne tue pas. Une chose est sûre : elle n’a pas fait perdre le sommeil aux corrupteurs et corrompus. Au contraire, elle a dû les amuser. Yazid Ouahib Noureddine Mechta nous a quittés Noureddine Mechta, ancien gardien de but de Hydra (HAC) et de l’USMMC (El Harrach) s’est éteint jeudi à Paris des suites d’une longue maladie. Né en 1947, le défunt avait débuté sa carrière sous les couleurs du CREH, le Chibab, club harrachi grand pourvoyeur de joueurs qui ont fait les beaux jours du club fanion de la ville d’El Harrach. Noureddine avait rejoint le Chihab alors qu’il était cadet. Il a passé une autre année au CREH en tant que junior avant de rejoindre l’année suivante l’USMMC qui évoluait à l’époque en Régionale sous la direction de feu Abdelkader Bahmane. Au terme de sa première saison sous les couleurs d’El Harrach, il a contribué à l’accession du club en Nationale 1. Grâce à son talent, il avait relégué feu Abdelwahab au rang de remplaçant. C’était l’époque de l’éclosion de jeunes joueurs qui allaient faire la gloire du club, à l’instar de Nasreddine Salmi, Tahar, Kabri et bien d’autres jeunes produits de l’école harrachie. Saïd Allik, qui avait porté le maillot de l’USMMC, faisait lui aussi partie des joueurs qui ont hissé El Harrach en Nationale 1. Noureddine Mechta, qui se distinguait par sa classe dans les buts et surtout par son allure et sa technique, ses prises de balle tout comme ses dégagements au pied qui étaient des modèles du genre, est resté deux autres années au club qui à l’époque était dirigé par le regretté docteur Sellal et le Yougoslave Djazec. A la fin de la saison 1978, Noureddine Mechta a rejoint le Hydra Athletic Club (HAC) parrainé à l’époque par Sonatrach, entreprise dont il était employé. Une fois sa carrière terminée, il a rangé ses crampons et s’est petit à petit éloigné du football. Des soucis de santé ont altéré son quotidien. Il a combattu la maladie durant de longues années. Jeudi, il s’est éteint après un long combat. Sa dépouille sera rapatriée demain, dimanche, et il sera inhumé le lendemain. La rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléances à la famille du défunt et prie Dieu le Tout Puissant et Miséricordieux de l’accueillir en son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.» Y. Ouahib El Watan - Samedi 28 mai 2016 - 23 SPORTS CSA/JSMB Les membres de l’AG de la JSMB, réunis en AG ordinaire jeudi dernier au salon d’honneur du complexe de l’UMA, ont procédé à l’unanimité à l’adoption des deux bilans (moral et financier) de CSA du club pour la saison écoulée. En effet, après la vérification du quorum et la lecture du bilan financier par le trésorier du club, les présents ont procédé à son adoption à l’unanimité. En matière de chiffres, les recettes sont estimées à 18,793 milliards de centimes tandis que les dépenses sont de l’ordre de 18,225 milliards. Les dettes sont de 4,712 milliards de centimes. Après l’adoption des bilans, le bureau de CSA/JSMB a présenté sa démission conformément à la loi en vigueur après la fin du mandat olympique. C’est ainsi qu’une commission de recueil de candidatures a été installée pour recevoir les dossiers des personnes désirant postuler pour la présidence de CSA du club dont l’AG élective sera fixée prochainement. L. Hama NATATION (JO-2016) Minima B pour Sahnoune Le nageur algérien Oussama Sahnoune a réalisé jusqu’ici les minima B sur 50m NL (22’’77) pour la participation aux prochains Jeux olympiques de Rio 2016. La performance de Sahnoune enregistrée sur 50m (22’’27) lors des derniers Championnats arabes de natation de Dubaï n’a pas été homologuée par la Fédération internationale de natation (FINA). Sur le site de cette dernière, Sahnoune figure parmi les nageurs ayant réalisé les minima B (50m NL et 100m NL). La FINA ne reconnaît pas les chronos des «joutes arabes». Pour rappel, Sahnoune a réalisé également cette saison les minima B sur 100m NL (49’’85) en mars dernier à Marseille. Outre Sahnoune, les nageuses Majda Chebaraka et Ghania Nefsi ont aussi accompli les minima B pour Rio. C. B. Pensée Il y a vingt ans, nous quittait El Hadja Zoulikha Meghraoui, née Kerras. Riche de notre patrimoine culturel le plus ancien, elle a laissé à Mascara et ailleurs un exemple édifiant de droiture, d’abnégation et de générosité. Ses enfants et petitsenfants en Algérie et à l’étranger s’inclinent devant sa mémoire. «A Dieu nous appartenons e à Lui nous retournons.» L’USM Blida retourne en Ligue 2 ◗ MCA 2 - ESS 2 Le Mouloudia rate sa der Stade Omar Hamadi (Bologhine) Arbitres : Mial, Idir et Semsoum Buts : Derrardja (20’), Hachoud (34’) MCA - Nemdil (56’) et Mekdache (90+2’) ESS Averts : Cherrif El Ouezzani, Bouhenna (MCA) - Delhoum (ESS) MCA : Chaouchi, Hachoud, Ben Braham, Bouhenna, Oudina, Cherif El Ouezzani, Kacem (Aouedj 70’), Boucherit, Derrardja, Mokdad, Gourmi (Azzi 87’) Entr. : Amrouche ESS : Belhani, Lamri, Delhoum, Raït (Boubakour 65’), Baouz, Rebiai, Dyouch, Djahnit, Berbache (Mekdache 46’), Nemdil et Amokrane Entr. : Geiger E n recevant la formation de l’Entente de Sétif, le Mouloudia voulait absolument l’emporter pour finir sur une belle note. Cependant, après avoir mené, le Mouloudia s’est fait rejoindre au tableau d’affichage. Ainsi donc, les Algérois ne finiront pas sur une victoire pour cette dernière rencontre à domicile. Pourtant, tout avait bien commencé pour le Mouloudia qui trouve la faille dès la 20’ de jeu grâce à Derrardja qui reprend instantanément une balle bien liftée. Hachoud à la 34’ marque un but somptueux d’un retourné acrobatique. Ce sera le score à la mi-temps. Au retour des vestiaires, les Sétifiens sont plus motivés. A peine 10 minutes et l’Entente obtient un penalty que se charge de transformer Nemdil qui prend Chaouchi à contre-pied. Revigorés par cette réalisation, les Sétifiens prennent les choses en main et dominent outrageusement cette seconde période. En fin de match, c’est logiquement que les Sétifiens reviennent au score pour égaliser grâce à Mekdache qui s’élève plus haut que tout le monde et égalise. A. H. ◗ ASMO 0 - JSS 1 La Saoura «africaine» Stade Bouakeul (Oran) Arbitres : Benbraham, Alaoua et Yahi But : Zaidi (4’) JSS Averts: Merbah, Hammar (JSS) Expul. : Naamane (45’) ASMO ASMO : Henane, Barka, Benzerga,Naamane, Mesmoudi, Belaid, Herbache (Haddad 69’), Belaalem, Tabti (Tahar 64’), Sebia (Hadji 76’) Entr.: Hadj Merine JSS : Djemili, Tiboutine, Pabidi, Maaziz, Lagraa, Zaidi, Merbah (Tobal 89’), Bousmaha, Djallit, Hammar, Sayah (Hamia 53’) Entr. : Gourari L es débats ont débuté sans round d’observation. Ce sont les Sudistes qui profitent d’une erreur défensive des Asémistes pour prendre l’avantage par l’entremise de Zaidi d’une belle tête. On jouait depuis moins de 5 minutes. Ce but est à mettre sur le compte d’une sortie hasardeuse du gardien Hennane. Les locaux tentent de refaire leur retard, sans grande conviction, puisqu’ils ne parviendront pas à mettre à contribution le gardien Djemili durant toute la rencontre qui se termine en faveur des coéquipiers de Djalit. Une victoire qui permet aux gars de la Saoura de décrocher une qualification historique à la Ligue des champions d’Afrique. A. S. ◗ USMB 1– USMA 0 Victoire inutile Stade Brakni (Blida) Arbitres : Arab, Hamlaoui, Bayoudh But : Mellika (60’) USMB USMB : Litime, Tsamda, Brahimi, Bedrane, Benamara, Maroci, Heriat, Amiri (Aliouet 46’), Mellika (Aïssa Bey 64’), Bendhiaf, Abed Entr. : Zoheir Djelloul USMA : Berrefane, Redhouani, Abdellaoui (Mokadem 47’), Mazari, Benayada, Bouguerra (El Orfi 62’), Benmoussa, Bendjillali (Darfalou 75’), Andrea, Dilmi, Ardji Entr. : Hamdi C e qui devait arriver arriva. L’équipe de Blida n’a, cependant, passé qu’une seule saison parmi l’élite. La victoire acquise contre l’USMA n’a pas suffi pour que le club de Blida sauve sa place dans la cour des grands. Les Blidéens ont tout simplement joué leur avenir lors de cette rencontre dominée par les locaux. Mais en fin de match, malgré la victoire face au leader, la déception était totale, car ce succès n’aura aucune incidence sur le classement. Blida termine à la 14e place, donc relégable. Le but de Mellika à la 60’ a permis d’entretenir le suspense, mais en fin de compte n’a servi à rien. Le succès remporté face au champion sera inutile. Les Relizanais avaient fait le nécessaire à El Harrach pour envoyer les Blidéens en L 2. H. B. RÉSULTATS ET CLASSEMENT LIGUE 1 – 30e J JSK - MCO RCA - CSC NAHD - MOB USMB - USMA DRBT - CRB USMH - RCR ASMO - JSS MCA - ESS 0- 0 1-2 0- 0 1- 0 0 -1 1-1 0- 1 2- 2 Classement 1. USM Alger 2. JS Saoura 3. JS Kabylie -. CR Belouizdad 5. MO Béjaïa -. ES Sétif 7. DRB Tadjenanet 8. CS Constantine 9. USM El-Harrach 10. NA Hussein-Dey --. MC Oran 12. MC Alger 13. RC Relizane 14. USM Blida 15. RC Arbaâ 16. ASM Oran Pts J 58 30 48 30 45 30 45 30 44 30 44 30 43 30 42 30 41 30 40 30 40 30 38 30 36 30 36 30 19 30 18 30 TOURNOI DE GAZPROM Inoubliable expérience pour les joueurs du PAC Milan De notre envoyé spécial C ’est une expérience extraordinaire qu’ont vécue, hier, dans la périphérie milanaise (Italie) les joueurs U14 du Paradou AC en prenant part au tournoi international organisé par Gazprom, sponsor majeur de la Ligue des champions d’Europe, dans le cadre de sa quatrième édition de l’événement «Football for friendship», parrainé par l’ancien international allemand Franz Beckenbauer. Malgré les deux défaites, respectivement face à Atletico de Madrid (Espagne) et Westham (Angleterre) et le nul face à l’Inter de Milan (Italie), les Pacistes ont laissé une bonne impression, notamment pour ce qui est du talent de certains éléments. Il faut dire que le tirage au sort effectué la veille, dans la soirée, n’a pas été tendre avec le représentant algérien et du continent africain. Parmi les 31 autres équipes participantes au tournoi, majoritairement européennes et asiatiques, l’équipe du PAC a hérité de trois grands clubs européens (l’Atletico, l’Inter et Westham). Si durant leur premiers matchs, les Algériens ont été battus par l’Atletico, l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure équipe du tournoi, par le score de 5 buts à 0, lors du second, ils ont tenu tête à l’Inter de Milan (4-4), un match durant lequel Lotfi Madjer a inscrit 3 buts alors qu’Islem Mokhbat a marqué le quatrième d’un excellent coup de ciseaux qui lui a valu d’être désigné du doigt par moult participants. Lors de leur troisième matchs, les joueurs du PAC ont également été battus par la Westham United’s Fondation, l’académie du club anglais portant le même nom, par 3 à 0. Si sur le plan technique, les Algériens n’avaient aucunement à rougir de leur niveau face à leurs adversaires, la différence a été faite sur le plan physique. PHOTO : EL WATAN Les bilans approuvés 30e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 1 Les joueurs du Paradou AC au tournoi Gazprom Les joueurs adverses, notamment Westham et Atletico, étaient très athlétiques. Au point où ils donnaient l’impression d’être nettement plus âgés que beaucoup d’autres participants. A ce propos, l’entraîneur du PAC, Tarik Mahfoud, nous dira que le fait que les rencontres se jouent sur un petit terrain (un tiers de terrain) a fait que l’aspect athlétique était important. Les joueurs n’avaient pas beaucoup d’espace pour évoluer comme ils ont l’habitude de le faire. Il faut signaler que les matchs se jouent à six (5 joueurs et un gardien) durant 16 minutes. De plus, l’effectif du club algérien a été amoindri de plusieurs éléments, notamment des titulaires, qui n’ont pu faire le voyage en Italie puisque ce tournoi a coïncidé avec les examens du BEM. «On a déjà participé à des tournois à l’étranger, mais c’est la première fois que je vois un niveau aussi relevé», nous indiquera encore le coach. Celui-ci ajoutera que c’est sans commune mesure avec ce qui se fait en Algérie. «Beaucoup de travail reste à faire», conclut-il. En tout cas, même s’ils ne sont pas qualifiés au second tour, les U14 du PAC sont heureux d’avoir déjà participé à ce tournoi. Quoi de mieux pour évoluer que de participer à des rendez-vous auxquels prennent part de prestigieux clubs. Il est utile de signaler qu’une fête a été organisée, hier soir, en l’honneur des équipes participantes. La finale du tournoi aura lieu aujourd’hui dans la matinée. Toujours dans le cadre de cette 4e édition de «Football for friendship», les différents jeunes participants prendront part à un forum écologique. Dans la soirée, Gazprom les invite à assister à la finale de la Ligue des champions d’Europe, qui mettra aux prises, au stade de San Siro, les deux clubs espagnols du Real et de l’Altletico. Un rendez-vous que les joueurs du Paradou ne risqueront pas d’oublier… Abdelghani Aïchoun LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016 COMMENTAIRE L’Algérie dans les abysses Par Tayeb Belghiche L CONSTRUIRE UNE ALTERNATIVE AU COUPLE LIBÉRALISME/ISLAMISME La gauche arabe en conclave Tunis De notre envoyé spécial aminée, réprimée, divisée, la gauche arabe tente de reprendre le débat et de se reconstruire. Depuis hier, communistes, socialistes et militants de gauche de nombreux pays arabes sont en conclave à Tunis à l’occasion des rencontres intitulées «5 ans après le printemps 2011, défis, tâches et stratégies des moyens des gauches arabes». Cette rencontre, la première, est organisée sous la bannière du Monde diplomatique (version arabe) ainsi que la fondation Rosa Luxemburg. L’expérience des révolutions du printemps 2011, et en dépit des différents scénarios et des conséquences, a montré d’abord les besoins des peuples pour l’émancipation des régimes autoritaires inféodés au capitalisme mondial. Chômage, exclusion et paupérisation sont toujours d’actualité et appellent des réponses et davantage d’implication de la part de cette mouvance, mais il y a aussi des défis inédits, souligne Jalel Tlili, président de la Ligue de la gauche travailliste, «ce pourquoi il faut réfléchir ensemble sur les réponses à donner», a-t-il insisté. «Nous avons tant besoin du débat, l’activisme nous a tués au détriment du débat théorique», confirme Hamma Hemmami, président du Parti tunisien des travailleurs (PT). Dans le contexte régional et international caractérisé par l’hégémonie du libéralisme et des conflits permanents qui exposent les peuples aux politiques autoritaires et populistes, il n’est pas trop tard, affirme, de son côté, Ryad Benfadhel, directeur du Monde diplomatique (version arabe) et cadre du parti Al Qotb ; il n’est pas trop tard pour engager le débat entre les différentes forces représentant ce courant qui traverse toutes les sociétés. Même si elle ne PHOTO : EL WATAN L se fait pas beaucoup d’illusions, la gauche tunisienne est relativement forte malgré des divisions dans ses rangs et l’atomisation des partis qui la représentent ; elle est forte de par sa pénétration dans les couches populaires et le score important réalisé aux élections d’octobre 2011, récoltant 1,3 million de voix, juste derrière Ennahdha. Cette hirondelle ne peut faire le printemps de la gauche, certes, car partout ailleurs où il y a eu des soulèvements populaires, les formations de gauche n’ont pas su donner une réponse politique urgente à ces demandes de liberté, de travail et de préservation de la dignité et les acteurs principaux du changement n’ont pas été encadrés par les formations politiques de gauche. C’est du moins ce que reconnaissent les organisateurs de ce rendez-vous. La bipolarisation du paysage politique opposant les anciens régimes et les partis islamistes a achevé de réduire sensiblement la participation et la visibilité des partis de gauche, incapables de produire du sens face à ses adversaires populistes. Que faire aujourd’hui ? C’est la question à laquelle devraient répondre les participants à ces rencontres lors des ateliers prévus aujourd’hui. En Tunisie, et en dépit des ratages, des voix et des initiatives existent pour dépasser les blocages et relancer le débat sur toutes les questions, notamment au Front populaire (FP) qui compte plusieurs mouvements, dont Al Qotb et le POCT. Beaucoup de figures des partis communistes et socialistes étaient présentes à l’ouverture, hier, notamment des représentants du FDLP palestinien, du parti communiste libanais et ceux d'Egypte, du Koweït, de Syrie, alors que d’Algérie, seul le MDS s’est fait représenter par Messaouda Chaballah, en plus de Djamel Zenati, ex-député FFS. Le parti communiste français était également présent, en plus des journalistes de L’Humanité et de nombreuses personnalités proches de cette mouvance. Tous ces participants sont appelés à construire une alternative démocratique au libéralisme et réhabiliter l’identité de la gauche, voire définir la nouvelle gauche sur la base des accumulations importantes intériorisées par les peuples de la sphère culturelle arabe. Ce sont les ambitions que se sont données les initiateurs de ce rendez-vous. Nouri Nesrouche a «Mecque des révolutionnaires» est en train de perdre son âme, son honneur et sa dignité. Ainsi en a décidé le pouvoir en place. Il vit au rythme des scandales qu’il a lui-même provoqués et qui l’éclaboussent régulièrement, mais il pratique la politique de l’autruche. Il se tire des balles dans les pieds, mais n’en souffre pas, préférant les postures ridicules et les impasses stériles. Le pouvoir algérien a atteint le summum de la malhonnêteté avec l'affaire Issad Rebrab. Voilà un capitaine d’industrie qui crée des emplois et de la richesse dans son pays et dont la respectabilité a largement débordé les frontières. C’est le second contributeur au fisc après Sonatrach. Pour participer davantage au développement de son pays, reprenant à sa manière le flambeau de Novembre 1954, il sponsorise un Forum d’affaires algéro-britannique. Toute honte bue, le gouvernement lui interdit de participer aux travaux qui s’étaient tenus à l’hôtel El Aurassi. On imagine la gêne des Britanniques devant un comportement qui s’apparente plus à de la voyoucratie qu'à de la gestion normale des affaires de l’Etat. Ils expriment quand même leur désapprobation en recevant la veille Issad Rebrab. Une gifle qui en dit long sur la considération accordée par l’étranger à nos dirigeants. Cet outrage aux bonnes mœurs et à la bonne gouvernance intervient au moment même où des gens du pouvoir et leurs proches sont cités dans le scandale Panama Papers. Silence total chez la mafia qui s’est emparée du pouvoir. Nos ministres rencontrent leurs homologues étrangers comme si de rien n’était. Ils ont bafoué l’honneur de l’Algérie, dilapidé son argent, mais ils continuent de vaquer à leurs occupations le plus normalement du monde et sans inquiétude. Preuve s’il en est qu'ils se tiennent tous par la barbichette. Au rythme actuel, il n’y aura que les voleurs de poules qui seront poursuivis par la justice. On croyait qu’après les scandales de l’autoroute Est-Ouest et ceux de Sonatrach, les usurpateurs de la décision prendront conscience de leurs turpitudes et de leurs excès et qu’ils comprendront enfin qu’ils sont méprisables aux yeux des citoyens. Il n’en est rien. Chakib Khelil, le fossoyeur de nos richesses pétrolières, se pavane à travers le pays et ne cache même pas ses ambitions présidentielles. Al Capone doit être jaloux dans sa tombe. Le site Algérie Patriotique accuse ouvertement le ministre de la Communication Hamid Grine d’être un indicateur des services secrets marocains. Ce dernier ne semble pas s'en émouvoir pour autant. Et il est toujours à son poste. El Watan a révélé jeudi d’autres fortunes de Chakib Khelil et de ses complices. Là aussi, silence radio. A croire que le pouvoir est vacciné contre les révélations sur son comportement scabreux. L’humoriste Fellag a bien dit, il y a de cela 20 ans, que l’Algérie avait atteint les fonds et qu’on continue de creuser. La tragédie se poursuit. Est-ce pour la faire disparaître définitivement ? JAPON LE PRÉSIDENT AMÉRICAIN BARACK OBAMA SE RECUEILLE À HIROSHIMA ■ Barack Obama s'est recueilli hier à Hiroshima lors d'une visite historique chargée en symboles où il a appelé à construire un monde sans arme atomique, rapporte l’AFP. Dans son discours, le président des Etats-Unis a évoqué la douleur née de cette journée du 6 août 1945, quand fut larguée par un avion américain la première bombe atomique de l'histoire, suivie, trois jours plus tard, par celle de Nagasaki. «Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel», a déclaré B. Obama, premier président américain en exercice à se rendre dans ce lieu. «Nous sommes venus pour rendre hommage aux morts», a-t-il ajouté. Il a auparavant déposé une couronne de fleurs devant le cénotaphe du Parc du mémorial de la Paix. Le recours à cette bombe d'un genre nouveau allait sonner la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale. «Nous avons la responsabilité de regarder l'histoire dans les yeux», a indiqué le président américain. Il a aussi livré sa vision d'un monde meilleur et plaidé pour un monde sans arme nucléaire, tout en reconnaissant que cela n'arriverait «probablement pas de son vivant». «Le monde a changé pour toujours ici. Mais aujourd'hui, les enfants de cette ville vivent en paix», a lancé M. Obama. «Nous connaissons la douleur de la guerre. Ayons le courage, ensemble, de répandre la paix et de construire un monde sans arme nucléaire», a-t-il écrit dans le Livre d'or. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama a fait de la dénucléarisation l'une de ses priorités, estimant que les Etats-Unis, seul pays à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont «la responsabilité morale d'agir». R. I. météo Aujourd’hui Demain 17° 29° ALGER 16° 28° 18° 31° ORAN 17° 29° 15° 30° CONSTANTINE 24° 42° OUARGLA 17° 27° 26° 43° ÉQUIPE NATIONALE MAHREZ ET BRAHIMI OUT LIRE L’ARTICLE DE A. AÏCHOUN EN PAGE 22 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 mai 2016 N°7804 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE EL KHABAR EN BOURSE LA SORTIE DE CRISE DE REBRAB PHOTO : H. LYES ■ LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 3 Dr MOHAMED BELHOCINE. Consultant «LES DÉPENSES DE L’ARMÉE ÉCHAPPENT AU CONTRÔLE POLITIQUE» ■ Consultant polyvalent dans les technologies civiles et militaires, le docteur Mohamed Belhocine revient dans cet entretien sur les marchés de l’armement et la corruption dans le domaine militaire. Il évoque aussi l’absence de contrôle politique sur les dépenses du ministère de la Défense, dont le budget est passé de 2,5 milliards de dollars en 2008 à 13 milliards de dollars en 2015. LOGEMENTS PUBLICS LA DÉSILLUSION DES SOUSCRIPTEURS AADL LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SALIMA TLEMÇANI EN PAGES 6 ET 7 ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC) 20 000 PERSONNES EN MEURENT CHAQUE ANNÉE LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE NABILA AMIR EN PAGE 4 &LETTRES ROMANCIER «Iveton évolue hors des clous» Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16 L e ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, continue de donner de l’espoir aux souscripteurs au programme location-vente, dit AADL (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement). Il a annoncé, jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de location-vente recevront, lundi prochain, les clefs de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens, 8000 se trouvent dans la capitale. Lire l’article de Ali Boukhlef en page 2 PUBLICITÉ JOSEPH ANDRAS PHOTO : DR ARTS