le testAment de vAndA - Centre Culturel André Malraux

Transcription

le testAment de vAndA - Centre Culturel André Malraux
saison 2012 \ 2013
le testAment
de vAndA
cie d’urgence 2
théâtre / danse (création)
mAr 12 + mer + 13 + ven 15 février \ 20:30
jeu 14 + sAm 16 février \ 19:00
LE TESTAMENT DE VANDA
L’ÉCRITURE
durée 60mn
Le texte est un long poème, sans ponctuaction, avec
des césures qui imposent un rythme, une avancée, un
souffle qui s’éteint avec Vanda. Jean-Pierre Siméon
creuse, fouille dans la vie d’une femme, par petites
touches et grandes enjambées. Il effleure, s’éloigne et
revient pour creuser davantage, mettre à nu, imposer
une netteté fulgurante et percutante. Puis, la légèreté
refait surface. Il y a comme un voile qui frissonne et
un grand vent qui le déchire par saccades. C’est un
archéologue du sensible, du fragile et de l’humain.
La langue est toute en nuances, les mots parfois
tranchants, durs et violents, parfois doux et tendres,
nous entraînent dans une palette d’émotions à nous
faire frissonner d’horreur et d’empathie. Il réussit à
dresser le portrait d’une féminité détruite dans ce
qu’elle a de plus intime, de plus secret sans jamais
donner dans le misérabilisme. Une femme blessée mais
determinée, anéantie mais lucide jusque dans la mort.
mise en scène Philippe Dubos / interprète Françoise
Demange / chorégraphie, danse Valérie Lamielle /
musique, interprétation Aleksandra Plavsic / création
lumière Olivier Irthum
Soit une histoire banale de notre temps : une femme
avec son bébé dans un Centre de rétention. Elle a tout
traversé : la guerre, l’amour perdu, le viol, les frontières
interdites, l’errance, la misère, le rejet. Elle ne veu
t plus rien, ni le pas en arrière ni celui en avant. Elle
a décidé d’en finir puisqu’elle n’a plus lieu d’être. Son
legs à l’enfant : sa disparition, l’absence définitive qui
est effacement de trop de douleurs, d’humiliations,
de trop de mémoires. L’histoire de Vanda c’est l’hitoire
de tous ces hommes-sans : sans patrie, sans papiers,
sans logis, sans droits, sans avenir, ce peuple d’ombres
effarées dont nos sociétés ne savent que faire.
coproduction : CCAM - Scène nationale de Vandœuvre /
soutien artistique : TGP - Scène conventionnée pour les Arts de
la Marionnette de Frouard, Théâtre du Saulcy - Espace Bernard
Marie Koltès, Transversales - Scène conventionnée (Verdun),
Centre culturel Pablo Picasso (Blénod-lès-Pont-à-Mousson),
Ville de Gérardmer / soutien financier : DRAC Lorraine, Conseil
Régional de Lorraine, Conseil Général des Vosges.
Pourquoi de cela faire théâtre ? Non pas pour dénoncer,
commenter, expliquer. Pour donner figure humaine aux
ombres par le moyen de la poésie qui seule est à même,
je le crois, de restituer la profondeur, l’epaisseur, les
nuances et les contradictions du réel. Sa complexité
et son secret. Il s’agit de faire advenir dans la poème
cette humanité commune par quoi nous connaissons
en l’autre notre propre visage.
Jean-Pierre Siméon
NOTE D’INTENTION
LA COMPAGNIE
Cette parole de femme, c’est un bouleversement,
un déchirement, un cri d’amour et de désespoir.
Vanda n’a plus rien, elle a gommé ses origines, vomi
son passé trop lourd et n’imagine aucun futur. C’est
dans ce dénuement absolu, avant de plonger dans
l’abîme et comme dans une ultime confidence, qu’elle
déverse dans l’oreille de son enfant, ses souffrances
et son regard sur la société qui la rejette. Elle délivre
son histoire pour la première et la dernière fois, une
histoire qu’elle a tu trop longtemps. Un flot de paroles
qui s’arrête avec sa vie.
Elle parle comme pourrait parler le vent, elle dit
la bourrasque et la guerre dans son pays, Yvo le
fiancé pendu, la mémoire qui pue, les fouilles et les
interrogatoires, le viol dans les granges de Ramush,
la mendicité, la peur dans la chair, sa fuite, le centre
de rétention, les yeux bleus d’Yvo et les cailloux de la
rivière, la soupe populaire, la mort du père et la mère
qui n’a plus de larmes pour pleurer et la haine de Dieu.
(...)
Ce texte coup de poing nous renvoie à la
deshumanisation croissante de nos pays riches et bien
pensants, au peu de cas que nous faisons des réfugiés
et à leur « non place »
C’est un véritable rquisitoire contre une société
où la misère humaine est fatalement suspectée
de malhonnêteté et où la suspicion ne cède qu’à
l’indifférence et à l’humiliation. Il est urgent de le dire,
en danse, en musique, en théâtre
La Compagnie d’Urgence 2 ne s’enferme pas dans une
seule esthétique. Son attirance pour la diversité, les
métissages, le frottement des disciplines artistiques,
sa volonté de refuser tout choix exclusif et ses coups de
cœur ou compagnonnages avec certains auteurs (JeanPierre Dopagne, Odile Massé, Guy Boley, Anne Calife...)
lui ont permis de créer des formes diverses, ciblant des
publics variés, tout en affirmant une exigence et une
rigueur dans le traitement.
Compagnie d’Urgence
L’AUTEUR
Poète, romancier, dramaturge, critique, Jean-Pierre
Siméon est né en 1950 à Paris. Professeur agrégé de
Lettres Modernes, il a longtemps enseigné à l’Institut
Universitaire de Formation des Maîtres de ClermontFerrand. Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie,
de romans, de livres pour la jeunesse, de treize pièces
de théâtre, d’un essai sur le théâtre et un sur Laurent
Terzieff.
Jean-Pierre Siméon publie chez Cheyne éditeur depuis
plus de vingt ans tous ses recueils de poésie. Son
œuvre poétique lui a valu le prix Théophile Briant en
1978, le prix Maurice Scève en 1981, le Prix Antonin
Artaud en 1984, le prix Guillaume Apollinaire en 1994 et
le grand prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de
son œuvre en 1998. Il a reçu en 2006 le prix Max Jacob
pour son recueil Lettre à la femme aimée au sujet de la
mort et en 2010 le Prix international de Poésie Lucian
Blaga à Cluj (Roumanie).
A SUIVRE AU CCAM...
février 2012
ven 15.02 \ exposition
Association Alé Hope ! : Asseoir l’espoir
ven 15.02 > ven 29.03 \ exposition
Tono Stano : White shadow + quest
jeu 21.02 + ven 22.02 \ danse
Act2 Cie Catherine Dreyfus : Eloge de la métamorphose
mar 26.02 \ lecture
Autour du Théâtre Contemporain : Sabine Tamisier
ccam : rue de parme 54500 vandœuvre / 03 83 56 15 00
www.centremalraux.com / [email protected]
crédit couverture : DR