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Fiche pédagogique
Puits n°8
Carte d’identité
Puits n°8
Estonie/Ukraine, 2010
Documentaire, 95 minutes
Réalisatrice : Marianna Kaat
2 prix au Full frame documentary film festival 2011
Site du film : www.pitnumber8.com
Synopsis
Le film se déroule à Snizhne, en Ukraine, une petite ville située dans une région de mines de charbon qui
fit la fierté du pays à l’époque soviétique. Mais cette époque est révolue. Depuis la chute du
communisme, les exploitations sont en faillite. Après avoir été considérés comme les héros de
l’industrie soviétique, les habitants se retrouvent sans rien. Pour survivre, ils se sont mis à exploiter
illégalement les mines abandonnées. Les retraités, les chômeurs, mais aussi les enfants, tout le monde
creuse un peu partout dans la ville : sous les immeubles en ruines, dans les parcs et les bois
environnants, et jusque dans les jardins potagers.
Comme souvent quand la pauvreté gagne, les enfants sont les premiers à en pâtir. La réalisatrice
Marianna Kaat a porté son attention sur trois frères et sœurs au moment où ceux-ci décident de
s’émanciper de leur mère et de leur beau-père alcooliques pour tenter de vivre par leurs propres
moyens. Du haut de ses 15 ans, Yura, le garçon de la fratrie, travaille dans les mines désaffectées pour
payer le logement et la nourriture, tout en surveillant les devoirs de sa petite sœur Iulia et les sorties de
son ado de grande sœur.
L’incroyable maturité du garçon et son rapport bouleversant de tendresse et de responsabilité avec sa
petite sœur font le bonheur de ce film qui traite d’une problématique rarement abordée : celle des
enfants chefs de famille.
Réalisé grâce à une bourse du Sundance documentary film program, Puits n°8 est sorti en 2011. Il a
été sélectionné dans de très nombreux festivals internationaux et a reçu de nombres distinctions.
Festival Enfances dans le monde. 20, 21 et 22 novembre 2013. www.enfancesdanslemonde.com
Organisé par le Bureau international catholique de l’enfance, www.bice.org,
au cinéma des 7 Parnassiens, 98, boulevard du Montparnasse, 75014 Paris. www.parnassiens.com
I.
Préparer la projection du film
Thématiques abordées
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Le travail des enfants
Le droit à l’éducation
La capacité de résilience de chaque enfant
Repères
Chiffres
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En Ukraine, on dénombre plus de 800 mines de charbon illégalement exploitées, dans lesquelles les
enfants sont souvent contraints aux mêmes tâches que les adultes.
D’après les estimations des experts ukrainiens, près de 7 millions de tonnes de charbon sont
extraites chaque année de mines illégales, soit 10% de la production nationale.
Les services de secours ukrainiens estiment qu'environ 300 personnes meurent chaque année dans
l'ensemble des mines ukrainiennes.
Près de 500 000 enfants travaillent la terre en Ukraine. L'âge moyen des enfants au travail est de 12
ans, et quelque 96 000 n'ont qu'entre 7 et 12 ans.
168 millions d’enfants dans le monde sont astreints à un travail pour survivre et faire vivre leur
famille. C’est près d’un tiers de moins que dans les années 2000. (Dernier rapport de l’OIT sur le
travail des enfants)
Parmi eux, 85 millions effectuent des travaux dangereux, assimilés aux pires formes de travail, qui
mettent en péril leur bien-être moral, mental ou physique. Il s’agit de l’esclavage, de l’exploitation
sexuelle, des tâches dangereuses, des trafics illicites, etc.
Eléments de contexte
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Les événements se déroulent à Snizhne, petite ville ukrainienne de 55 000 habitants, située à 80
kilomètres de la ville industrielle de Donetsk.
Marianna Kaat, réalisatrice ukrainienne, y a rencontré Yura, le protagoniste principal du
documentaire, en 2008 à Snizhne. Elle s’y était rendue afin de raconter la lutte quotidienne des
habitants contre la misère.
Yura, âgé de 15 ans, vit seul avec sa petite sœur Iulia et sa grande sœur Uliana. Ensemble, ils ont
décidé de quitter leur famille pour échapper à leur mère alcoolique et à leur beau-père violent.
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Définition
La résilience est la capacité d’un individu ou d’un groupe à surmonter de très grandes difficultés et
à croître dans la vie. Il peut d’agir d’un traumatisme, de grande pauvreté, d’une maladie grave, d’un
deuil lourd, ou d’autres problèmes. Au-delà de la résistance, il s’agit d’une capacité à reconstruire
la vie, et parfois même à transformer un malheur en quelque chose de positif, comme l’aveugle
qui devient un excellent musicien.
Ce qu’en disent les textes internationaux
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Le droit d’être protégé contre les formes dangereuses de travail est inscrit dans l’article 32 de la
convention relative aux droits de l’enfant adoptée en 1989 à l’ONU :
1) « Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation
économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de
compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental,
spirituel, moral ou social.
2) Les Etats parties prennent des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour
assurer l'application du présent article. A cette fin, et compte tenu des dispositions pertinentes des
autres instruments internationaux, les Etats parties, en particulier :
a) Fixent un âge minimum ou des âges minimums d'admission à l'emploi;
b) Prévoient une réglementation appropriée des horaires de travail et des conditions d'emploi;
c) Prévoient des peines ou autres sanctions appropriées pour assurer l'application effective du
présent article. »
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Les pires formes de travail des enfants sont définies dans la convention n° 182 de l’Organisation
internationale du travail :
1)
« Toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente ou la traite des enfants,
la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le
recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés ;
L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de
matériel pornographique ou de spectacles pornographiques ;
L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités illicites, notamment pour la
production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales
pertinentes ;
Les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de
nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant. »
2)
3)
4)
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Le droit d’être protégé contre toute forme de violence est inscrit dans l’article 19 de la convention
relative aux droits de l’enfant :
1)
« Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives
appropriées pour protéger l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités
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2)
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physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y
compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son
ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
Ces mesures de protection doivent comprendre, selon qu'il conviendra, des procédures efficaces
pour l'établissement de programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à l'enfant et à ceux
à qui il est confié, ainsi que pour d'autres formes de prévention, et aux fins d'identification, de
rapport, de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de
l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu'il conviendra, des procédures
d'intervention judiciaire. »
Le droit à l’éducation est inscrit dans l’article 28 de la convention relative aux droits de l’enfant :
« 1) Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer
l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances :
a) Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous;
b) Ils encouragent l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant
général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des
mesures appropriées, telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une
aide financière en cas de besoin;
c) Ils assurent à tous l'accès à l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun,
par tous les moyens appropriés;
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l'information et l'orientation scolaires et
professionnelles;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la
réduction des taux d'abandon scolaire.
2) Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire
soit appliquée d'une manière compatible avec la dignité de l'enfant en tant qu'être humain et
conformément à la présente Convention.
3) Les Etats parties favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de
l'éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l'ignorance et l'analphabétisme dans le monde
et de faciliter l'accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseignement
modernes. A cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement. »
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Les conditions dans lesquelles une autorité compétente peut décider de séparer un enfant de ses
parents sont définies dans l’article 9 de la convention relative aux droits de l’enfant :
1) « Les Etats parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins
que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois
et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Une
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décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents
maltraitent ou négligent l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au
sujet du lieu de résidence de l'enfant.
2) Dans tous les cas prévus au paragraphe 1 du présent article, toutes les parties intéressées doivent
avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3) Les Etats parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux
d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf
si cela est contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant. »
Enjeux
Quelques pistes pour appréhender la complexité de la situation :
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Le travail des enfants représente une réalité sociale et économique importante. Dans certaines
situations familiales, il est indispensable à la survie du foyer. L’interdiction pure et simple du travail
des mineurs peut donc se retourner contre les enfants les plus pauvres.
Il est difficile de parler de l’interdiction du travail des enfants de manière générale, tant l’expression
recouvre de réalités différentes : rémunéré ou non, à temps partiel ou à temps plein, contraint ou
choisi, dans de bonnes conditions ou dans des situations dangereuses, permettant ou non une
scolarisation de l’enfant.
La dangerosité du travail dans les mines est en partie liée à son illégalité. Les enfants qui ont besoin de
travailler pour survivre se trouvent souvent contraints de se tourner vers des activités illicites ou
dangereuses.
Le droit à l’éducation est inscrit dans la convention relative aux droits de l’enfant. Mais la scolarisation
d’un enfant qui a charge morale et financière de sa famille est compliquée.
Les procédures permettant de retirer un enfant de sa famille lorsqu’on son intérêt est de quitter ses
parents sont souvent longues. Dans certains pays, elles n’existent pas ou ne sont pas appliquées.
Certains adolescents portent de lourdes responsabilités dans leurs familles ou leur fratrie. Lorsqu’ils
parviennent à assumer un rôle qui ne devrait pas être le leur, la situation semble plus stable, et la
nécessité d’agir en paraît moins urgente. Pourtant, ces enfants et adolescents chefs de famille se
trouvent privés de leur enfance, de leur adolescence.
Ressources à exploiter
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Site internet du film.
Données de la Banque mondiale sur l’Ukraine.
Site de l’Organisation internationale du travail.
Dernier rapport de l’OIT sur le travail des enfants, publié en septembre 2013.
Campagne « Carton rouge au travail des enfants », lancée par l’OIT.
Convention relative aux droits de l’enfant.
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II.
Le travail des enfants, les enjeux d’une controverse, par Aurélie Leroy. Un article publié sur le site la
revue des livres qui brosse les enjeux de la question de manière très efficace.
DEKEUWER-DEFOSSEZ, Françoise. Les droits de l’enfant. Collection Que sais-je, Presses
universitaires de France, 2010.
FABIAN, Grégoire. Les enfants de la mine. L’école des loisirs, 2003. Un ouvrage dont l’histoire est
adaptée aux enfants.
GERMAIN, Christian ; JARDE, Olivier. L’enfant et ses droits au cœur de la famille. Editions JeanClaude Gawsewitch, 2009.
HELARY, Marc. Le travail des enfants. Milan jeunesse, 2009.
LEROY, Aurélie. Contre le travail des enfants ? Editions Syllepse, 2009.
MANIER, Bénédicte. Le travail des enfants dans le monde. Editions La découverte, 2011.
PILON, Marc ; MARTIN, Jean-Yves ; CARRY, Alain (Dir.). Le droit à l’éducation. Quelle universalité ?
Editions des archives contemporaines, 2010.
Les droits de l’enfant racontés aux enfants, ouvrage collectif du BICE, Paris, 2005.
La résilience ou le réalisme de l’espérance : blessé, mais pas vaincu. Les cahiers du BICE, Genève,
2009 (commander un exemplaire sur le site du BICE)
Un article de Ouest-France sur l’extraction illégale de charbon dans l’est de l’Ukraine.
Un article de MyEurop sur la censure dont le film Puits n°8 a fait l’objet en Ukraine.
Un reportage de RFI sur les mines illégales d’Ukraine.
Ressources de l’Unesco sur le programme « l’éducation pour tous », lancé en 2006, qui définit 6
objectifs à atteindre d’ici 2015.
Unicef, Rapport 2012 sur la situation des enfants dans le monde.
Vérifier la bonne compréhension du film
« Digérer » le film
L’enseignant pourra interroger ses élèves en utilisant les questions ci-dessous.
1)
2)
3)
4)
Quelles images du documentaire vous ont marqués ? Pourquoi ?
A quelles difficultés Yura, Iulia et Uliana sont-ils confrontés au quotidien ?
Le travail dans une mine vous semble-t-il adapté à l’âge et à la situation de Yura ? Pourquoi ?
Quelles scènes ou dialogue vous montrent que Yura souhaiterait pouvoir aller à l’école et faire
des études ?
Cerner les enjeux
1) Quelles images du film montrent que Yura et sa petite sœur sont encore des enfants malgré les
situations qu’ils vivent ? Le texte grisé correspond à des réponses possibles à trouver par les
élèves.
 Iulia aime se déguiser.
 Lorsque la fratrie déménage, Iulia part avec son ours en peluche sous le bras.
 Yura et sa sœur Iulia font un tour de manège.
 Yura et ses deux sœurs dansent devant la maison.
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2) Quelles images du film montrent que Yura assume des responsabilités d’adultes alors qu’il n’est
encore qu’on adolescent ? Le texte grisé correspond à des réponses possibles à trouver par les
élèves.
 Il emmène sa sœur au marché afin d’acheter un manteau pour l’hiver.
 Il vérifie les devoirs de sa petite sœur et téléphone à l’enseignante pour savoir quelles sont
les consignes.
 Préfère garder sa petite sœur avec lui et l’éduquer plutôt que de la faire placer dans un
orphelinat.
 Il apporte de la nourriture à sa grande sœur hospitalisée qui vient d’être opérée de
l’appendicite.
3) Pourquoi Yura a-t-il du mal à venir régulièrement à l’école et à poursuivre ses études ?
4) Pourquoi ne peut-il pas expliquer sa situation à la directrice qui lui demande s’il va enfin se mettre
à travailler ?
5) L’interdiction du travail des enfants peut-elle résoudre le problème ? Pourquoi ?
6) A quel dilemme Yura est-il confronté dans ce film ?
7) « Cela ne va pas si mal, ça va même mieux qu’avant ». A la fin du film, Yura se montre optimiste,
malgré toutes les difficultés passées et présentes. La capacité d’un enfant ou d’un adolescent à se
construire ou à se reconstruire malgré des traumatismes et de lourdes difficultés s’appelle la
résilience. A quels problèmes Yura est-il confronté ? Comment sa capacité de résilience s’exprimet-elle ? Remplissez le tableau ci-dessous.
L’enseignant donne aux élèves les intitulés des deux colonnes ainsi que la ligne d’exemple. Le texte
grisé correspond aux réponses que les élèves doivent trouver eux-mêmes à partir de ce qu’ils ont
vu dans le film.
Contextes de résilience
A quels problèmes Yura est-il confronté ?
Comment sa capacité de résilience
s’exprime-t-elle ?
Exemple : Violence familiale : mère alcoolique
et beau-père violent.
Nécessité de trouver de l’argent pour faire
vivre la fratrie.
Yura décide de quitter ses parents et de vivre
avec ses deux sœurs.
Il cherche du travail, tout en essayant de
poursuivre ses études pour exercer plus tard
un meilleur métier.
Yura a été privé d’enfance.
Il souhaite faire des études, économiser de
l’argent. Il croit en un avenir meilleur.
Yura veille sur sa famille et ne peut pas suivre Il ne dit rien de sa situation et s’engage à
une scolarité normale.
étudier plus sérieusement. Il sait que ce sera
difficile, mais il rêve de poursuivre ses études.
N’a pas eu d’enfance
Veut faire des études, changer sa vie. S’inscrit
dans une formation culinaire.
…
…
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III.
Poursuivre la réflexion et ouvrir le débat
L’enseignant pourra interroger ses élèves en utilisant les questions ci-dessous.
1) Où placer la limite entre un travail digne et un travail qui exploite l’enfant ? Appuyez-vous sur les
rapports et données de l’Organisation internationale du travail pour recenser les formes de travail
vécues par les enfants et, parmi elles, celles qui sont acceptables et celles qui ne le sont pas.
2) Carton rouge au travail des enfants ! Avez-vous entendu parler de cette campagne internationale ? En
quoi consiste-t-elle ? Qu’est-ce que le plaidoyer ? A quoi sert-il ?
3) A la lumière du texte complet de la convention relative aux droits de l’enfant, proposer aux élèves
d’effectuer des recherches sur les étapes et dispositifs de placements des enfants en France ainsi que
sur les différentes autorités qui interviennent. L’intérêt supérieur de l’enfant est-il pris en
considération ? Les droits de l’enfant vous semblent-ils respectés ?
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