Mémoire de maîtrise de M. Garibou DOLO

Transcription

Mémoire de maîtrise de M. Garibou DOLO
MINISTERE DE L’EDUCATION
REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple-Un But-Une Foi
*******************
DIRECTION NATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
UNIVERSITE DU MALI- BAMAKO
****************
FACULTE DES LETTRES, LANGUES,
ARTS ET SCIENCES HUMAINES
D.E.R. : HISTOIRE-ARCHEOLOGIE
THEME
IMPACT DU TOURISME
SUR LA SCOLARISATION EN PAYS
DOGON :
CAS DE SANGHA
Mémoire de maîtrise ; Section Histoire-Archéologie
Présenté et Soutenu par : GARIBOU DOLO
Directeur de mémoire :
Dr Soumaïla .K. Sanoko
Date de Soutenance
Le16/04/2003
ANNEE UNIVERSITAIRE 2001-2002
1
Dédicaces
Je dédie ce mémoire à mon père feu Anna Dolo et à ma mère Yagoudio Dolo,à tous mes
amis et frères, particulièrement à notre regretté grand frère Amougnon dit Seydou
Dolo subitement arraché à notre affection en fin d’année scolaire 2001-2002 après une
forte contribution à la réalisation de ce mémoire qu’il tenait à lire avec joie.
‘’Que son âme repose en paix’’ Amen
2
REMERCIEMENTS :
Nos remerciements vont tout d’abord à l’endroit de ma famille pour m’avoir inscrit à
l’école et encouragé durant tout le long de mes études.
J’adresse mes sincères remerciements à mon père feu Anna Dolo et à ma mère
Yagoudio Dolo pour leurs affections et leurs sincères bénédictions qui m’ont toujours
accompagné pour que ma réussite soit une réalité.
Mes remerciements vont également à mes grands frères :
Guimogo Dolo, Docteur en Entomologie et Parasitologie Médicales, Chargé de cours de
Génétique à la FMPOS, Chef de l’Unité d’Entomologie Moléculaire du MRTC et ses
épouses Hawa Dolo et Mamou Sidibé pour leur soutien tant moral que matériel durant
mes études secondaires et supérieures.
M. Adama Sacko MRTC/FMPOS.
Mr Amatigué Dolo et famille à Moribabougou pour leur encouragement.
Mr Dogodiougo Dolo à l’ALPHALOG Bamako, pour sa documentation et ses bons
conseils.
Mr Anoumoloum Niangaly Inspecteur à l’académie de Bandiagara pour sa forte
contribution
Mr Asséguérama Dolo Inspecteur Général de la biologie pour les conseils qu il a bien
voulu m’accorder
Mr Wagousserou Dolo directeur à l’école d’Ireli pour sa forte contribution pour la
réussite de ce travail
Mr Daniel Guirou directeur du 2è cycle à Sangha pour ses différents efforts fournis pour
la réussite de ce travail
Mr Sidiki Traore directeur du 1er cycle à Sangha pour sa contribution.
Mr Ogodana Dolo secrétaire général de la jeunesse de Sangha pour sa profonde
reconnaissance.
Mr Inogo Dolo Censeur du lycée Bouyagui Fadiga pour ses multiples conseils
Mr Mohamed dit Racine Dolo pour ses différents efforts pour ce travail
3
Monsieur Keita à l’MATHO. Bamako qui m’a toujours orienté et montré sa
disponibilité pour la réussite de ce travail.
Je remercie tout le personnel du campement Hôtel de Sangha pour leur documentation
Je tiens aussi à remercier toutes les familles Dolo à Sangha, Bandiagara, Sevaré,
Bamako…qui m’ont toujours soutenu durant le parcours de notre chemin.
Je remercie tout le corps professoral du DER Histoire-Archéologie de la FLASH de
m’avoir transmis leurs connaissances durant les quatre années d’études supérieures.
Je tiens plus particulièrement à remercier mon directeur de mémoire
Dr Soumaïla K. Sanoko pour sa vigilance,sa motivation et son hospitalité qui m’ont
permis d’obtenir ce résultat.
4
Avant Propos
Le thème de notre travail: L’impact du tourisme sur la Scolarisation en Pays dogon:
Cas de Sangha.
Nous avons choisi ce sujet pour plusieurs raisons :
- D’abord en tant que ressortissant de la région, il est indispensable pour nous d’étudier
tout ce qui peut favoriser le développement et le bien être de la population du Pays
dogon.
- Une autre raison, la région de Mopti à laquelle appartient le Pays Dogon est
considérée comme la région la plus touristique du Mali et le tourisme apporte aux
populations des ressources substantielles. Mais depuis quelques décennies ce tourisme
influence négativement, un autre élément essentiel du développement :
L’école, l’appât du gain, l’esprit d’aventure pousse à une déscolarisation extrêmement
importante. Comment donc concilier tourisme et scolarisation des enfants, deux
phénomènes d’ailleurs complémentaires.
Notre objectif est de voir comment développer le tourisme sans porter préjudice à la
scolarisation en Pays dogon en général et à Sangha en particulier.
Aussi, soucieux de la protection du patrimoine culturel en Pays dogon qui connaît déjà
des perturbations, nous pensons qu’un tel travail favorisera l’émergence d’un nouveau
type d’école adapté aux nouvelles conditions économiques de la région.
5
INTRODUCTION
Selon nos informations, l’école de Sangha a été créée en 1909.
Elle était un abri de fortune et son emplacement se trouvait non loin de la maison du
résident (l’administration) sous un grand tamarinier. Delà elle a été transférée à son
actuel emplacement, située à l’Est de Bandiagara, sur un plateau gréseux accidenté et
à 100 mètres au Nord-ouest de la mairie de sangha. Elle a ouvert sa porte sous
Dounouyèrou Dolo, chef de canton en son temps.
L’école de Sangha à son démarrage, a connu beaucoup de difficultés : De sa création
en 1909 jusqu’en en 1959 l’école ne disposait que trois (3) salles de classes en banco
mais nous n’avons pu savoir le taux de scolarisation pour cette période. Il était
impossible de scolariser tous les enfants et pour qu’un village ait son école, il faut que
les villageois la construisent. Il faut trouver également des enseignants qui accepteront
de partir dispenser cours dans les villages isolés comme Sangha. Face à cette situation,
l’école a choisi le système de recrutement biennal (chaque 2 an). Les élèves après leur
6ème année de cycle à Sangha, ils partaient soit à l’école de Mopti soit à Bandiagara
pour la suite de leurs études.
En 1959, elle compte désormais 6 classes, l’école reçoit un second bâtiment de 3
classes en dur. A partir de 1962 le recrutement est annuel. Ses élèves admis à l’examen
d’entrée en 7eme A entrent au second cycle de Sangha qui a ouvert sa porte en 1972.
Malgré le nombre de cadres issus de cette école, elle n’a bénéficié aucun
investissement de leur part pour son développement.
L’école est restée depuis longtemps sans un grand soutien d’Etat (Administration).
Mais depuis 1982 le ‘’Comité d’Aide à Sangha’’ en tant que ONG, investit pour le
développement du secteur scolaire et sanitaire. En 1993, l’ONG ‘’ Via Sahel’’ et un
projet allemand la (K.F.W) ont fait construire 6 classes en dur pour l’école de Sangha.
Chaque année, ils fournissent également des fournitures scolaires. Aujourd’hui grâce
aux actions de certains touristes et à l’aide étrangère, l’école de Sangha dispose de 18
salles de classes dont 12 classes pour le premier cycle ‘’A et B’’ et 6 classes pour le
second cycle ‘’A et B’’. Le Pays Dogon demeure une des zones privilégiées du tourisme
6
malien. Ce mouvement touristique s’est développé à partir de 1960 avec l’accession à
l’indépendance du Mali. Par la beauté et la richesse de son paysage, le Pays dogon est
classé patrimoine de l’humanité mais le Pays manque d’infrastructures (Hôtels,
campements, voies d’accès etc.…). Cette expansion rapide du tourisme est due à
l’extension du principe des congés payés et la révolution scientifique et technique (la
réduction du temps de transport par l’utilisation généralisée de l’avion, la réduction
relative des coûts de transports) ont joué un rôle fondamental des mouvements
touristiques.
L’Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T) avait estimé à plus de 4 milliards le
total des déplacements touristiques réalisés dans le monde en 19871
De nos jours (2001), la localité de Sangha reçoit moins de 5000 touristes par an. Il y a
eu une forte diminution du nombre d’arrivants et cela a commencé depuis les
événements de mars 1991.
On peut ainsi distinguer le tourisme culturel, le tourisme d’agrément et le tourisme
de commerce. Tel qu’il est défini ci dessus, le tourisme est une activité bien connue de
chez nous.
Dans cet endroit isolé des ‘’Falaises de Bandiagara’’, les dogon ont jalousement
conservé leurs traditions pendant des siècles. L’organisation sociale, l’architecture, les
rites ancestraux fondés sur une cosmogonie ont été étudiés par les ethnologues durant
des décennies2
De
nombreux
mémoires,
ont
apporté
leur
contribution
pour
un
meilleur
développement du tourisme. Quelle que soit l’importance des profits, le tourisme a des
aspects positifs et négatifs pour la population de Sangha, surtout dans le milieu
scolaire. Certes le tourisme répond t-il aussi une influence certaine sur le
développement scolaire de la commune de Sangha, qui pour une école qui date de
longue période (créée en 1909).
1
2
Guindo Ali, Impact Socio –économique du tourisme dans le cercle de Bankass, ENSUP PPP Bamako 1998 Page 1
DOLO Dogodiougo Tourisme et impact socio économique en pays Dogon ENSUP Histoire Géo, Bamako 1986 Page 2
7
Méthodologie:
- Le milieu d’étude :
L’enquête pour la réalisation de ce mémoire a été menée à Sangha au Pays Dogon. Il
est situé à 45 Km à l’Est de Bandiagara,sur un plateau gréseux,accidenté.
- Objectifs :
Notre objectif est de voir comment développer le tourisme sans porter préjudice à la
scolarisation en Pays Dogon en général et à Sangha en particulier.
Aussi, soucieux de la protection du patrimoine culturel en pays Dogon qui connaît déjà
des perturbations.
Si l’authenticité de la culture Dogon a eu le mérite d’attirer des milliers de touristes,
les conséquences qui découlent de cette rencontre méritent autant d’attention. Nous
pensons qu’un tel travail favorisera l’émergence d’un nouveau type d’école adopté aux
nouvelles conditions économiques de la région.
- Hypothèse :
Nous pouvons affirmer que c’est le goût du gain immédiat des activités touristiques
qui pousse à la déscolarisation.
En tant que autochtone de Sangha nous avons entendu ou même vu plusieurs cas qui
nous ont permis de travailler sur ce thème tout en posant nos hypothèses.
L’objectivité étant le critère de tout travail scientifique nous a poussé à faire des
recherches documentaires pour nous situer et orienter dans le travail.
Notre documentation a consisté à lire d’abord les ouvrages généraux sur le tourisme
et sur le pays Dogon. Nous avons également fait des recherches sur l’école aux archives
nationales de Koulouba et des enquêtes sur le tourisme à L’OMATHO de Bamako. Les
résultats de ces différentes enquêtes nous ont permis d’établir notre questionnaire.
Nous étions obligés de contacter des personnes ressources qui sont composées de
vieilles personnes, des jeunes et des femmes etc.…Il nous a fallu nous rendre deux fois
de suite sur le terrain en pays Dogon (congé de la CAN 2002 et grandes vacances) car
les sources orales constituent la base de notre recherche.
8
Il nous a été cependant possible d’utiliser certains documents des services de
tourisme sur place et de lire quelques mémoires de nos aînés
Durant notre travail nous avons rencontré de nombreuses difficultés qui sont les suivantes : le
problème financier et le problème de la documentation, mais grâce à la bonne volonté de certaines
personnes, nous sommes arrivés à les surmonter.
9
CHAPITRE I : Présentation Géographique du Pays Dogon
La localité de Sangha centre d’intérêt de cette étude est située sur le plateau dogon,
prolongement du plateau de Banfora. Il occupe le Sud-est du Mali et est orienté Nordest ; Sud-ouest, le plateau dogon constitue la limite Sud de la cuvette du Niger
Occidental ; il s’étend sur 300 à 350 Km de long et une largeur variant entre 50 à 60 et
même 100km. Quand à l’altitude elle oscille entre1120 m (Mont Hombori) et 777 m (à
Bamba). Il est incliné du Nord-est vers le Sud-ouest. L’affleurement dominant est le
grés. La surface du plateau est tourmentée très accidentée avec les cassures profondes
et des échancrures larges .Au Sud du plateau c’est la plaine du Seno3 très vaste et qui
s’étend jusqu’en République du Burkina faso. Le Séno est très plane et uniforme, Cette
monotonie est rompue au pied du plateau par quelques dunes fixées par végétation.
Ces dunes sont parallèles au plateau.
Au-delà de cette zone, le terrain est plat et le sol sablonneux fait place en certains
endroits à de la latérite ou à de l’argile.4
Le plateau Dogon par sa position géographique sépare deux grandes plaines : la
plaine du Séno au Sud-est et du Macina au Nord-ouest.
La plaine du Macina est à l’intérieur de la cuvette du Niger occidental et le plateau
dogon constitue sa limite Sud. Cette plaine du Macina est différente de celle du Séno,
elle est argileuse et inondable. Elle est drainée par le Niger et son affluent le Bani. La
façade Nord-est et Nord-ouest du plateau ne présente pas de falaise, elle s’enfonce
imperceptiblement en pente douce, dans la plaine du Macina.5
Le paysage et végétation accusent d’énormes différences entre la saison des pluies et
la saison sèche. Dans la zone du ‘’plateau’’ et de la ‘’ falaise’’, les changements de
paysage s’opèrent en trois étapes :
1- durant la saison des pluies,le paysage est verdoyant de juin à octobre
3
Seno : est un terme peuhl designant une vaste étendue sableuse
Dolo Tigué Monographie de Sangha un village du plateau Dogon ENSUP Histoire Géo – Bamako 1979 Page 2
5
source ibidem page 3
4
10
2- d’octobre en février, c’est la saison des cultures maraîchères, les zones de verdure
n’entourent que les mares et points d’eau
3- de mars à juin, les dernières mares étant asséchées, le paysage, grillé par le soleil
n’est plus peuplé que des silhouettes d’arbres.
A l’Ouest, la région du plateau présente un aspect chaotique :
Des étendues de grés plates et nue, parsemées de quelques arbres et de champignons
de pierre, sont coupées de failles où la végétation, les pieds dans l’eau, noie les vallées
de verdure. Le contraste entre ces plateaux assommés de soleil, où seuls quelques
chevriers et leurs troupeaux déambulent, et les îlots de verdure cultivés est
certainement l’élément le plus caractéristique de cette partie du pays Dogon6
La ville de Sangha et les villages qui se trouvent sur la route de Bandiagara ; bien que
situés sur le plateau, bénéficient de terres cultivables. Dans cette région, les cultures
maraîchères sont florissantes,
l’eau y étant plus facilement stockée. Le mil, pour sa part, a de moins bons rendements
qu’au pied de la falaise sur le plateau. La végétation est surtout constituée d’arbres de
la famille des acacias, des baobabs, des tamariniers etc.7
6
7
Dolo Tigué Monographie de Sangha ENSUP Histoire géographie Bamako, 1979 Page 3
Beaudoin Gérard, les Dogons du Mali, Paris 1997 p 17
11
CHAPITRE II : Mise en place du Peuplement actuel
Le pays était peuplé depuis le Ve siècle par les Tellem qui ont migré vers le XIIIe siècle
à la frontière de Burkina faso. La cohabitation avec les Dogon, dégradait le pouvoir
mystique des Tellem, pour eux les Dogon sont des personnes impures. Cette attitude a
poussé les Tellem à quitter le Pays Dogon pour d’autre localité (frontière Burkina
Faso).
Les Dogon avaient occupé, depuis le XIIe siècle environ, la région des ‘’falaises’’ de
Bandiagara. Ils sont des agriculteurs et ils parlent une langue, le ‘’dogoso’’ : « parole ou
langue de Dogon » ; elle est constituée de nombreux dialectes présentant des
différences de lexique et de morphologie. Le ‘’dyamsay’’ est le dialecte dans lequel sont
énoncées les prières traditionnelles, les chants rituels, les devises et notamment le titre
d’honneur des Arou.
Selon la tradition du Pays, les
Dogon seraient originaires du Mandé avant leur
migration ils faisaient parti du clan des Kéita. Ils ont le droit de porter ce patronyme
dès qu’ils décident de retourner au Mandé.
Ils sont descendants de Mansa Kourou et Mansa Kanda l’ancêtre des Kéita..
Selon Germaine Dieterlen ‘’le départ du Mandé des groupes qui devraient former le
peuple Dogon fut déterminé par leur refus de se convertir à l’islam : il se situe vers la
fin du XIIe siècle’’.
Leur migration se poursuit pendant plus d’une centaine d’années empruntant divers
itinéraires, les émigrants remontèrent le cours du Niger :
Ils ont d’abord séjourné dans la région de Ségou, puis dans celle de Djenné où ils sont
restés longtemps à cause des rapports particuliers qu’ils ont entretenu avec les
pêcheurs Bozo parenté à plaisanterie et alliance cathartique.
Mais les terres arables n’étaient pas assez vastes pour leur permettre une
installation définitive. Ils émigrèrent à nouveau et se dirigèrent vers les ‘’falaises’’ de
12
Bandiagara qu’ils abordèrent au Sud-est et où ils fondèrent une première
agglomération, Kani Na aujourd’hui disparue située près de l’actuel Kani Kombolé.
Les Dogon au cours de leur migration vers les ‘’falaises’’ comptaient déjà quatre
tribus : Dyon, Ono, Domno et Arou. Les Dogon gardent encore très vif le sentiment
d’appartenance à l’une de ces tribus même si, actuellement, ils sont mêlés sur un seul
territoire. L’autorité sur le village est assumée par un chef désigné par l’ensemble des
doyens de l’agglomération.
Les Dogon ont célébré entre 1967 et 1973 dans l’ensemble des régions où ils habitent
traditionnellement les cérémonies itinérantes du ‘’Sigui’’ qui a lieu tous les soixante
ans. Ces cérémonies ont pour but principal de commémorer et de réactualiser certains
épisodes fondamentaux de leur cosmogonie.8
En ce qui concerne Sangha, sa population est composée des tribus de Arou et de Dyon.
Ce sont les tribus de Arou qui sont les premiers occupants de
Sangha. Après avoir passé par Kani Kombolé, ils sont venus s’installer à Pénné Tingin
Tangan (Gogoli).
Ceci signifie que Gogoli est le premier quartier de Sangha. Les ancêtres de Gogoli
Bongo sont restés lorsque ceux de Diamini pillaient Arou.
Ceux de Gogoli qui sont les premiers occupants de Sangha ont trouvé sur place les
habitations, les greniers à céréales, les cimetières et les outils Tellem.
La tradition orale nous dit que les Tellem, bien qu’ils soient loin de Sangha
actuellement, se transforment en tourbillon pour venir faire leur sacrifice annuel.9
8
Dieterlen Germaine Le titre d’honneur les Arou (Dogon Mali) sociétés des Africanistes, Paris 1982 p 2
Dolo Sekou Sallah : les conséquences psychosociologiques du pillage du patrimoine culturel Dogon : Cas de Sangha et
environnants ENSUP PPP Bamako 1999 page 6
9
13
CHAPITRE III : VIE QUOTIDIENNE
Avec une population de 22.17310 habitants, Sangha est essentiellement peuplé de
Dogon. La commune de Sangha dispose ’’1184 bovins, 4565 ovins, 1389 caprins et 169
Asins.11
Les Dogon sont avant tout des agriculteurs. Les activités quotidiennes sont réglées
au rythme des saisons. L’année commence lors de la récolte du mil qui est le moment
clé de l’activité, car le mil forme la base de l’alimentation.
Dans une année de pluviométrie normale la récolte se fait au milieu du mois d’octobre.
Les Dogon comptent des jours en faisant des nœuds à une corde. Les marchés ont lieu
tous les cinq jours. La vie s’organise autour de deux saisons et une intersaison :
La saison sèche dure de janvier en mai (quatre lunes environ). Pour les Dogon ; c’est
la période la plus difficile, surtout de la fin du mois de février au début du mois de mai.
L’eau se raréfie de jour en jour ; c’est la période des grandes épidémies, celle où la
mortalité infantile est la plus élevée. En avril au mai il peut se produire quelques
petites pluies (deux à trois
jours), annonciatrices d’une bonne saison de pluie. En février et mars finissent les
cultures maraîchères. Cette saison porte le nom de Dogon de ‘’naybanou’’
L’intersaison, mai est très courte (une lune) et précède les pluies, c’est la saison
‘’bado’’12
La saison des pluies s’étend sur quatre à cinq lunes de juin à la mi-octobre. De nos
jours, les pluies commencent en juin et finissent vers la mi-septembre. Et enfin une
intersaison prend place de la fin, de la récolte du mil.
Après les récoltes, commence la période des plantations maraîchères. Cette saison
porte le nom de ‘’bago’’.13
C’est pendant la saison des pluies que les journées de travail sont les plus chargées. Le
Dogon est au service de sa terre et la pluie commande son emploi du temps.
10
Données du recensement de décembre 1995 -96 (mairie de Sangha)
Mairie de Sangha Données du recensement 2000-2001
12
Bado : est un terme dogon désignant le début d’hivernage
13
Beaudoin Gérard les dogons du Mali, Paris, 1997 p 151- Bago est terme dogon désignant la période de la récolte du
mil
11
14
CHAPITRE IV : Historique de la scolarisation en Pays Dogon
1. Historique de la création de l’école de Sangha
En 1909, une école fut créée à Sangha, ayant un but nettement politique, l’école fut
placée sous la direction d’un instituteur Européen du nom de Monsieur ‘’Souin’’. Aïbon
Dolo de Diamini Na fut le premier élève inscrit. Il portait le numéro Mle 1.14
Les élèves étaient exclusivement recrutés dans les différents villages des cantons
(Sangha, Ireli,Ibi, Bamba, Kassa etc…). Véritable école d’otages, elle disposait des
dortoirs pour les élèves qui venaient de loin.
A cette période, les enfants étaient recrutés à l’âge de 9 à 15 ans. C’était un
recrutement biennal chaque 2 an.
Selon nos informations, le premier maître à l’école de Sangha fut un maître indigène,
malheureusement nous n’avons pas trouvé d’informations sur sa personnalité.
En1916, elle n’a plus qu’une cinquantaine d’élèves sous la direction d’un maître
indigène. Elle est installée dans les locaux construits lors de sa création. Les bâtiments
dont elle dispose sont construits de part et d’autre de la route de Bandiagara à l’entrée
du village. Ces bâtiments en banco couverts en terrasse étaient parfaitement
entretenus, l’école proprement dite comprenait trois classes protégées par une véranda
rectangulaire. Les classes étaient petites (5 mètres sur 5mètres) et sont aujourd’hui
inadaptées. Une salle de classe doit mesurer en moyenne 7mètres sur 6 mètres15. Dans
ces petites classes, les cours étaient dispensés sous forme de la double vacation. Les
enfants recrutés débutaient d’abord par les cours préparatoires qui duraient à deux ans
d’études.
Il y avait donc le cours préparatoire 1 (CP1) pour la première Année d’études et le
cours préparatoire 2 (CP2) pour la 2e Année d’études. Après les élèves partaient pour
les cours élémentaires qui s’effectuaient pendant deux ans. Nous avons le cours
élémentaire 1 et le cours élémentaire 2. Après les
14
Direction de l’école de Sangha
Bulletin d’inspection N° 32. SE. Ecole de Sangha – Bandiagara du 21 février 1923 (I.G.100 .F. R. Archives Nationale
du Mali p 1.
15
15
cours préparatoires et élémentaires, les élèves passaient pour les cours Moyens 1 et 2,
qui duraient également deux ans d’études. Les enfants à la fin du CM2 (Cours Moyen
2), entraient pour les collèges soit à Mopti, soit à l’école de Bamako. Le CM2 est
l’équivalence du C.E.P.E de notre temps (Certificat d’études Primaires Elémentaires).
16
Photo : Publiée en Août 2002, Ancienne école de Sangha Créée en 1909.
Aujourd’hui, la vieillesse et le mauvais état des 3 classes en ‘’banco’’ a poussé le
‘’Comité d’Aide à Sangha’’ une O.N.G à construire de nouvelles salles de classe en dur
un peu plus grandes que les salles en ‘’banco’’. C’est ce qui a donc permis une
augmentation progressive du nombre d’inscrits.
Le ‘’Comité d’Aide à Sangha’’ demande également aux villageois de restaurer l’école
en ‘’banco’’ du début de siècle, pour des raisons utilitaires et de conservation du
patrimoine architectural.
2. Organisation de l’école
- Personnel enseignant :
L’instituteur Européen ne s’occupant que de la direction pédagogique de
l’établissement. Cette situation a été profitable aux moniteurs au point de vue de leurs
éducations pédagogiques. Le moniteur Mamadou Doucouré ayant donné sa démission
17
au cours des vacances 1913, le personnel enseignant se trouve ramené à son effectif
normal, les cours sont assurés dans ces trois classes : l’une par le Directeur, les deux
autres par les moniteurs.16
Parmi les enseignants qui ont séjourné à Sangha, Badian Diakité a laissé une forte
image et était apprécié de ses supérieurs. ‘’ Badian Diakité Instituteur de 6ème classe du
cadre secondaire est en service à Sangha depuis le mois de Septembre 1920. C’est un
jeune maître qui a su gagner la confiance de la population au milieu de laquelle il vit. Il
est le seul fonctionnaire de Sangha, sa conduite et sa tenue ont toujours donné
complète satisfaction.
Badian Diakité travaille et, bien que manquant encore d’expérience professionnelle, il
obtient des résultats appréciables. Aimant son métier et désireux de bien faire, il
tiendra compte des indications données ; et les résultas obtenus par Badian Diakité ne
tarderont pas à s’en ressentir’’17
- Organisation pédagogique :
L’effectif des élèves ayant fréquentés les classes jusqu’à ce jour était manifestement
élevé par rapport à la dimension des classes. ‘’ 35 enfants sont très mal à l’aise dans
des salles aussi petites. Ils sont vraiment serrés et le maître ne saurait exiger d’eux de
position régulière pour écrire.
Au point de vue pédagogique, les instituteurs étaient d’avis que leurs enseignements
seraient plus utiles à dispenser ‘’25 élèves qu’à 35’’18
Au cours de l’année 1923, les 50 élèves inscrits fréquentaient très régulièrement
l’école. Ils occupaient deux classes sous la direction de
L’instituteur Badian Diakité. Au point de vue pédagogique, ils formaient trois cours : le
cours Elémentaire qui comprenait 8 élèves, le cours préparatoire 2ème Année 12 élèves
et le cours préparatoire 1ère Année 30 élèves. Le maître avait réuni dans la même salle
les deux premiers cours et de ne laisser dans l’autre salle que les élèves débutants.
Au cours de l’année 1939, l’effectif inscrit était 56 comme dans la plus part des écoles
à une et deux classes de la région,le recrutement était bisannuel, ce qui a donc permis
16
Rapport sur l’organisation de l’école de Sangha 1913- IG 283. Archives Nationales du Mali p 1
Bulletin d’inspection N32.SE. École de Sangha du 21 février 1923 (IG .100F R Archives Nationales du Mali p 5
18
Rapport sur l’organisation de l’école de Sangha Bandiagara 1913, Dossier I.G 283 Archives Nationales du Mali p 1
17
18
une amélioration du travail des maîtres et devrait faire perdre moins de temps aux
élèves. Parmi les 56 inscrits de l’année en cours, 15 élèves seulement étaient de
Sangha, les autres provenaient des 15 cantons de la région, Certains à 5 jours de
marche de l’école.19
A Sangha, ces enfants vivaient chez des logeurs et très souvent leurs parents leur
rendaient visite chaque mois. C’était une école très appréciée de part la satisfaction des
résultats et la meilleure organisation du travail. Ces enfants faisaient le jardinage,
l’élevage des petits animaux domestiques pour leurs maîtres.
Tout ce que nous savons, l’école avait fait de bon résultat, mais nous n’avons pu avoir
des données concrètes pour cette période ; cela est du au manque d’Archives. Les
données que nous avons trouvées à Sangha tout comme à l’inspection de Bandiagara
sont récentes, c’est des chiffres qui datent de 1993 à 2001
Recrutement et Fréquentation Scolaire
Les écoles, s’installaient peu à peu, à ce temps pour qu’un village ait son école,il faut
que les villageois s’en occupent, ce qui retardait la mise en place du réseau scolaire. Et
il n’était pas facile d’avoir des enseignants qui accepteront d’aller travailler dans les
villages isolés comme Sangha.
Enfin, même si cela a pu avoir de solution, il faudra lutter de sorte que les enfants
acceptent d’aller à l’école ; il faut souligner également que les gardes intervenaient lors
du recrutement des enfants dans les villages un peu éloignés de Sangha. La raison de
cette désaffection est avant tout culturelle et économique, l’enfant, dès son plus jeune
âge, représentant une force de travail dont certaines familles ne pouvaient se passer
les frais de scolarité, mêmes minimes pesaient sur certains budgets.20
Il n’y avait pas de grandes difficultés que les habitants de Sangha envoient leurs
enfants à l’école, mais l’intervention du commandant de Cercle était indispensable pour
recruter des élèves dans les villages écartés.
19
20
Bulletin d’inspection N° 211 q Ecole de Sangha Avril 1939 IG 100Fr Archives nationales p 3
Beaudoin Gérard, les dogons du Mali, Paris 1997 p 202
19
On recrutait préférentiellement les fils de chefs ; mais ils n’étaient pas tous fils de
chefs, on recrutait également ceux des notables. Ils étaient proprement vêtus et la
question de leur entretien ne devait soulever aucune discussion.
A l’aide du recensement nominatif ; il sera facile à la prochaine occasion de ne
recruter que les enfants des familles notables ou aisées.21
Le recrutement touchait surtout les garçons. Les filles étaient pour la plupart
rachetées ou remplacées par leur cousin ou leur frère.
Tableau I : Récapitulatifs de recrutements des Filles et Garçons
Années
1993-94
1994-95
1995-96
1996-97
1997-98
1998-99
1999-00
2000-01
Ecole A
G
F
78
35
75
34
72
40
71
47
69
43
68
49
79
48
70
46
Ecole B
G
F
69
45
53
52
36
36
30
43
36
37
39
37
35
24
Total G et F
G
F
78
35
144 77
117 76
124 84
121 82
104 86
115 83
100 70
113
221
193
208
203
190
198
170
Pourcentage
G
F
62.02 30.97
65.15 34.84
60.62 39.37
59.61 40.38
59.60 40.39
54.73 45.26
58.08 41.91
58.82 41.17
Source : Tableau I Direction de l’école de Sangha
G : Garçons
F : Filles
Ce Tableau nous montre que, aujourd’hui grâce à la sensibilisation des autorités
scolaires, les parents envoient les filles à l’école autant que les garçons. Cela nous
prouve, que les pères de famille commencent à reconnaître l’intérêt, que l’instruction
accorde aux enfants. Nous constatons également que sur ce tableau le pourcentage des
filles est proche à celui des garçons ; de ce fait la femme n’est pas seulement faite pour
le ménage ; mais elle peut également travailler dans l’administration. Elle pourra
également faire de la bonne éducation à ses enfants. Donc ces facteurs ont permis une
augmentation progressive du nombre des filles scolarisées.
Entretien des élèves et soins médicaux :
21
Bulletin d’inspection n° 32 SE Ecole de Sangha Bandiagara du 21 février 1923 IG 100FR Archives nationales du Mali
p3
20
Les petits bâtiments servaient de dortoirs aux élèves étrangers à la localité sont
propres et bien entretenus.
Les denrées alimentaires ne manquaient pas aux élèves éloignés de leur famille, mais
leur préparation laissait fort à désirer. Il suffirait que les villages intéressés désignent
à tour de rôle, une cuisinière.
L’instituteur de Sangha établira le projet de cette cantine modeste. Elle soumettra à
l’approbation de Monsieur l’administrateur en vue d’un essai loyal à entreprendre
pendant les derniers mois de l’année scolaire.22
Pour ce qui concerne les soins médicaux scolaires : l’instituteur, qui a subi un stage
médical à Mopti, disposait des remèdes courants qui leur permettaient de donner les
premiers soins à ses jeunes élèves. Les résultats de son intervention étaient fort
heureux. L’école de Sangha en 1928, réunissant 56 élèves dont deux seulement étaient
absents le 4 février.
- Tableau II : Nombre d’élèves soignés par le Maître pendant l’année 1939-1940 :
Affections
Nombre de malades
Plaies
18
Ver de Guinée
6
Conjonctivite
4
Otite
1
Teigne
5
Autres maladies
19
II – rapport Statistiques scolaires (Bandiagara Sangha 1931/1940 du 28 juillet 1940 dossier
N°16 I.G 300 Archives nationales du Mali
22
Bulletin d’inspection N° 133 SE école de Sangha Bandiagara du 4 février 1928 IG 100. FR Archives nationales du
Mali p 2
21
Ses élèves reçoivent d’autres parts les soins de M. le Médecin du centre de
Bandiagara qui se rend à Sangha tous les Samedi.
Tableau III : Demande de médicaments pour l’année 1939-1940
Désignations des médicaments
Quantités
1
Permanganate de Potasse
150grs
2
Pommade à l’oxyde de zinc
200grs
3
Huile camphrée
1litre
4
Sulfate de magnésie
30grs
5
Coton hydrophile
5kgrs
6
Teinture d’iode
1litre
7
Compresses
7grs
8
Quinine
100grs
9
Aspirine
100grs
10 Alcool à brûler
1/2litre
Ibidem (Archive nationales du Mali)
3. L’introduction du travail productif à l’école :
Selon nos informateurs, l’école de Sangha est ouverte aux activités rurales depuis
1912 avec ses premiers élèves. Les jeunes cultivaient les champs de mil pendant
l’hivernage. Dans leur jardin, ils faisaient la culture des légumes importés par les
européens tel que : la tomate, la carotte, le melon, l’aubergine etc. Les élèves
pratiquaient également l’élevage des volailles et celui des petits animaux domestiques.
C’était une manière d’inviter les jeunes aux grandes activités de production. Le produit
de ce travail servait essentiellement à l’alimentation des enseignants.
Cette ‘’ ruralisation de l’école a été reprise dans un programme officiel
d’enseignement à partir de 1980 par le général Sékou Ly alors Ministre de l’éducation
Nationale.
22
Le principe fondamental de la ruralisation de l’école était l’établissement de relations
harmonieuses entre l’élève et son environnement.
La ruralisation de l’enseignement a pour but principal de combler le fossé entre le
travail manuel et le travail intellectuel. Elle est un effort de préparation des élèves à
intégrer leur milieu d’origine. Elle a été ainsi définie lors du séminaire national de
197623. Mais la ruralisation est entrée en rigueur sur toute l’étendue du territoire
malien dans les années 1984-1985. A partir de cette date, toutes les écoles maliennes
pratiquaient la ruralisation24
4- Quelques cadres issus de l’école de Sangha :
L’école de Sangha a formé de nombreux cadres :
- Des cadres de l’administration et des finances : Aïbon Dolo, premier élève inscrit sur
le registre matricule de l’école en 1909 (Administration), Diougoudié Dolo (Finances),
Amborko Dolo (Administration), Amakiré Kodio (Finances), Amadagali Guindo,
Guimogo Abodio Dolo, Dette publique, Ana Dolo (Banque mondiale)
- Des Médecins, des vétérinaires et des infirmiers d’état :
Dr Bairé Guindo (Cardiologue), Dr Sominé Dolo Ex Ministre de la Santé, Dr Wagoulè
Dolo
(Vétérinaire),
Dr
Yanaossou
Dolo
(dentiste),
Dr
Amadou
Dolo
(Gynécologue),Dounorou Dolo, Andiouro Guindo, Dr Guimogo Dolo (Entomologiste),
Akougnon Dolo (Infirmier d’Etat),Amahinguérè Napo,(vétérinaire) Apégnéré Dolo
(Infirmier d’Etat) etc….
- Des enseignants sortis de W.Ponty, Katibougou, Sevaré, Ensup :Amaga Guindo,Anaï
Tolo, Biné Telly, Ingrè Dolo No 1, Ingré Dolo No 2, Mamadou Tolo, Serou Telly, Atoï
Dolo, Amène Kodio, Doguelou Dolo,Sominè Ogobara Dolo, Nanou Dolo, Ogotèmèlou
Dolo, Amono Dolo, Amayaba Dolo, Oumar Tolo, thomas Guirou, Assèguèrema Dolo,
Assèguèrema Perou, Amahinguérè Ogobara Dolo, Wagoussérou Dolo, Inogo Dolo,
Dogodiougo Dolo, Néné Dolo, Tigué Dolo etc. ….
- Des Ingénieurs de l’agriculture et des eaux et forêts, des ouvriers de chemin de fer :
M.Gandori Dolo, (Zoologiste), Akougnon Dolo, Panganidiou Dolo (agriculture), Adégné
23
24
Les politiques de l’éducation en Afrique, volume 1 Librairie internationale, 1998 p 191
Samaké Abdoulaye directeur Ecole Fondamentale «B» Torokorobougou
23
Dougnon, un des premiers ouvriers cadres du chemin de fer Dakar-Niger, Ambadiou
Perou tourneur ajusteur etc….
- Des Ingenieurs, Techniciens, Electro et Froid : Amatégué Ogobara Dolo, Djibril Dolo,
Ahiré Dolo
- Des Magistrats : Pémon Dolo, Assama Dolo etc….
- Des Techniciens de l’aviation civile : Dimé Pérou, Ogotémélou Dolo
- Des Officiers et sous officiers de l’armée : Cdt Binem Poudiougo (Chef d’Etat major),
Capitaine Koguièm Dolo, Lt Kimbassa Dolo, Adj. Pangalé Dolo etc ….
NB : il n’est pas facile de citer tous les cadres issus de l’école de Sangha, donc nous
nous sommes limités à quelques cadres. Il n’est pas inutile de signaler que, nous
n’avons pas trouvé de précision sur leur année pour la prise de fonction. Malgré, le
nombre élevé des cadres formés par cette école, elle souffre toujours des difficultés
(manque de documents, insuffisance de maître insuffisance de salles de classes) etc.…
- 5. Les Archives de l’école de Sangha :
L’école de Sangha ayant été dirigée par des Instituteurs Européens, on serait en droit
de s’attendre à trouver aux archives tous les documents intéressants, sa création et sa
marche. Il n’en est rien et on peut dire que l’école de Sangha n’a pas d’archives. Le
registre matricule n’existe pas ; on ne peut donc savoir le nombre d’élèves qui ont déjà
fréquenté l’école, ni à plus forte raison ce que ces élèves sont devenus dans la vie. Nous
avons déjà constaté dans beaucoup d’écoles une grande négligence en ce qui concerne
la tenue des registres obligatoires. Les maîtres semblent considérer, tout à fait à tort,
cette question comme secondaire25.
25
Bulletin d’Inspection N°32 SE Ecole de Sangha Bandiagara du 21 Février 1923 (I.G. 100FR Archives Nationales P4)
24
CHAPITRE I : Sangha pôle d’attraction du tourisme :
1. Définition du tourisme :
Le mot anglais ‘’tourisme’’ tire son origine du vocable français ‘’Tour’’ (mouvement
circulaire). Le mot ‘’Tourist’’ fut employé pour la première fois par l’Anglais Pegge
dans l’anecdote ‘’English langage‘’a traveller is now a day colled tour-ist’’. Mais c’est en
1978, que le dictionnaire de l’académie française définit ce mot de la façon
suivante :’’est touriste toute personne qui ne voyage que par curiosité ou par
désœuvrement pour le plaisir de voyager, pour dire qu’elle a voyagé26’’
En effet le tourisme est un phénomène qui n’a vraiment émergé dans la réalité
quotidienne que depuis un demi siècle. Mais il a connu une expansion rapide dans les
sociétés comme dans l’espace mondiale due à l’effet combiné du temps de loisir
(l’extension du principe des congés payés, l’augmentation de leur durée) et la révolution
scientifique et technique (la réduction du temps de transport par l’utilisation
généralisée de l’avion, la réduction relative des coûts de transport) ont joué un rôle
fondamental dans les mouvements touristiques. C’est sans doute cette réduction du
temps de voyage qui a eu l’effet le plus spectaculaire : La distance temps se mesurant
en heure au lieu des journées ou des semaines.
2. Pôle d’attraction :
Dans la 5e région se trouve l’une des zones les plus attrayantes du tourisme malien ;
c’est la zone de Bandiagara et de Sangha. Cette dernière se trouve au cœur du pays
dogon et par conséquent habité par le Dogon,un peuple original et surtout caractérisé
par la richesse de sa culture ;de ses coutumes et ses modes de vie. Pays de falaises et de
grottes, c’est aussi la région des masques.
C’est l’histoire, la civilisation originale qui jointe aux pittoresques du relief qui fait
que le Pays dogon est classé patrimoine mondial. C’est sans doute, Sangha qui fait du
Pays Dogon, le pôle d’attraction touristique et ceci parce que Sangha est l’un des sites
touristiques les plus fréquentés au Mali. Nous rencontrons entre autres les touristes
culturels, les touristes d’affaires, les touristes d’agréments etc.….
26
Dolo Dogodiougo : Le tourisme et son impact socioéconomique en pays Dogon Hist-Géo, ENSup, Bamako 1986 Page
5
25
La découverte du Pays Dogon remonte à 1933 époque à laquelle les membres de la
mission ethnographique
Dakar Djibouti, dirigée par Marcel Griaule revinrent fort
enthousiastes et publièrent les premières images d’une région tourmentée et
grandiose,ainsi les premiers récits des cérémonies impressionnantes aux quelles ils
avaient pu assister ;depuis, les publications se sont multipliées les unes réservées aux
spécialistes ,les autres comme ‘’Dieu d’eau’’ de Marcel Griaule,lues par de nombreux
lecteurs à travers le monde. La curiosité soulevée par les descriptions et films des
ethnologues, le développement aussi des voyages touristiques, font chaque année un
nombre de plus en plus grand de visiteurs affluents vers la falaise de Bandiagara27.
- 3. Evolution touristique et Hôtelière :
La SMERT est une société mixte créée par l’ordonnance No 21/CMLN en date du 31
Septembre 1971. Elle entre dans sa phase opérationnelle à partir du 1er Janvier 1975
et a pour objectif d’entreprendre des opérations de développement et de promotion de
l’activité touristique à l’intérieur et à l’extérieur du Pays. Les principaux pôles
d’attraction étaient difficiles d’accès, ce qui nécessitait un support organisationnel
cohérent et structuré.
Tableau I : Arrivées annuelles des touristes à Sangha :
Années 1994
Arrivées 1218
27
1995
1454
1996
3294
1997
1655
1998
1408
1999
111
2000
950
2001
799
Niangaly Anoumoloum : Impact du tourisme sur la culture Dogon PPP ENSup Bamako 1982 page 30
26
Arrivées
Arrivées annuelles des touristes à Sangha
3500
3000
2500
2000
Années
1500
Arrivées
1000
500
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Années
En remarquant ce diagramme, la période entre 1994 - 1996, cette période est
marquée par une croissance du nombre des touristes d’année en année, et cela peut
s’expliquer depuis le règne de la paix au Mali après les événements de mars 1991. de
1997 à 2001, il y a eu une grande fluctuation marquée par une forte baisse du nombre
des touristes. Cette diminution, à notre avis s’explique par les multiples conflits de
taxes qui opposaient les agents touristiques et la mairie de Sangha. A cet effet ; au
niveau de Mopti certains guides détournaient les touristes vers Eindé en les faisant
savoir, qu’il y a des problèmes à Sangha. Cette baisse devenait progressivement
inquiétante dans la mesure où avant 1980, Sangha ne recevait plus que 4000 touristes
par an.
Sangha possède actuellement 4 établissements Hôteliers et de nombreux petits
restaurants dans les villages isolés. Les moyens matériels dont dispose Sangha pour
faire fonctionner son industrie touristique sont très insuffisants pour répondre aux
exigences d’un tourisme de qualité. Il faut signaler également le mauvais état des
routes ; en saison des pluies, la piste jusqu’à Sangha est impraticable pour des
véhicules autres que 4x4, et très difficile le reste de l’année ; pendant la saison sèche,
aucun problème.
27
Tableau II : Evolution hôtelière et touristique au Mali de 1990 à 2001
Années
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Nombre
Hôtels
53
59
67
69
72
76
86
96
110
114
120
134
Nombre de
chambres
1164
1272
1415
1323
1239
1582
1744
1912
1988
2271
2748
2816
Nombre
de lits
1248
1926
1771
1767
1738
2070
2616
2868
2982
3406
4142
4324
Source : OMATHO (Office Malien du Tourisme et d’Hôtellerie).
Arrivées
Nuitées
52101
37962
37843
30877
27661
42897
54223
75280
82780
86780
92000
94300
115160
81174
80773
48634
72139
102678
105074
148031
162831
178310
180000
184500
4- Circuits touristiques au pays dogon :
De nos jours, plusieurs agences organisent des voyages touristiques au pays
dogon,nous avons entre autres : le Tellem voyage,Timbuctour, A.T.S (Afrique transservice) etc.
A Sangha, une grande majorité des jeunes sont impliqués dans les activités
touristiques et cela influence négativement sur la scolarisation d’après nos remarques
au bureau de guides de Sangha, les 85% des guides sont des jeunes scolarisés et qui ont
fini par abandonner l’école au profit du gain immédiat de ces activités.
-Le petit tour : Sangha-banani:
Cette excursion demande une marche de deux heures à peu près. Continuer par la
piste jusqu’au village de Bongo, situé au bord de la falaise d’où l’on découvre une vue
magnifique sur la plaine de Gondo ,puis suivre dans le sens sud-ouest le bord de la
falaise, passer le tunnel naturel de 80 m destiné comme lieu d’exposition d’objets d’arts
sur lequel Bongo est bâti dans la partie antérieure de la falaise, les cavités qui creusent
la roche servent de cimetière aux agglomérations environnantes .Le village de Banani
est formé de 4 villages (Amou,Kokoro,Na et Sirou ) à ces belles cases quadrangulaires
28
se mêlent des greniers nombreux aux flancs décorés de symboles modelés dans le banco
.Puis remonter par l’escalier, en coupant ensuite par les séries de banco rocheux sans
repasser par Bongo.
- Le moyen tour de Sangha à Ireli ;
Cette balade demande à peu près 3heures 30mn de marche. A partir de Sangha, se
diriger au sud vers les gorges profondes où poussent de grands arbres. Après un tour
par le village de Pégué, on gagne le pied de la falaise et en continuant vers le sud –
ouest par un sentier à travers les champs du village de Ireli. Un sentier de chèvre, qui
signale un autel de sacrifices arrosé de lait et de mil, serpenté capricieusement entre
les blocs surmontés de cases et de greniers jusqu'à la place principale du village où se
trouve un très beau Toguna dont les piliers en banco portent en relief des symboles
dogon Ici les cavités servent toujours de tombes et les cordes qui pendent le long de la
paroi servent à monter le corps dans la cimetière.
CHAPITRE II: Tourisme comme facteur de développement
1-Progrès sociaux :
Depuis 1984, les jumelages et l’assistance des associations humanitaires promettent un
avenir meilleur .Le chef du bureau de la SMERT Sangha avait fait la connaissance
d’une touriste française de cheny du nom de Anne Marie Gillet .Cette dernière avait
29
quitté le pays dogon avec la promesse d’aider. En cherchant des partenaires. Elle fonda
‘’le comité d’Aide à Sangha’’. Depuis 3 ans le comité envoyait des dons à Sangha :
vêtements, fournitures scolaires, semences de cultures maraîchères etc. En décembre
1984, le village de ogol fut jumelé à la ville de cheny .En 1985, l’association finance la
construction d’une pharmacie gérée par les villageois .la pharmacie reçoit des colis. Le
comité cherche aussi des médicaments .le comité à déjà forer deux puits à Sangha un
dispensaire et une salle de classe électrifiée par des pompes solaires. Anne marie Gillet
jouait le rôle d’incitatrice en faisant de la publicité dans les journaux et à la radio. Elle
promet de jumeler plusieurs villages dogons.
Le comité AICF Paris se propose ainsi de contribuer au développement de la région
par des projets d’adduction d’eau : forage de puits, retenue d’eau, irrigation, avec la
collaboration des villageois28.
Le comité d’aide à fini par construire un hôpital à Sangha et cela a beaucoup réduit la
mortalité infantile de la population de sangha.
De nombreuses classes ont été construites à Sangha et environnant par le comite
d’aide et l’ONG via sahel. Le tourisme a également crée des emplois et réduit l’exode
rural.
2-Progres économiques :
Dans le pays dogon, le flux touristique provoque un changement des habitudes.
Pendant la période touristique c’est à dire de décembre à février, tous les jeunes à
Sangha exercent les activités touristiques qui les remportent beaucoup d’argent
.D’autres sont des antiquaires et leurs revenus très élevés. Il arrive des moments où ils
vendent une statue à 500.000Francs CFA et même 1.000.000FCFA. Et face à la rareté
des produits de cueillettes (tamarin), ces revenus sont supposés aux prix des
condiments (sel, poisson, la bière de mil et même souvent l’impôt etc). Rarement on voit
une femme sur les lieux de transaction. Cependant ces dernières profitent aussi du
28
Dolo Dogodiougo : Le tourisme et son impact socio-économique en Pays Dogon Hist-Géo, ENSup Bamako 1986 P91.
30
tourisme en faisant vendre leurs vieilles parures traditionnelles. Et les jeunes qui
gagnent beaucoup se font payer de grosse moto et même construire de belle maison.
31
Chapitre III : DANGERS DU TOURISME.
1- Transformations survenues dans la société dogon
Avant l’arrivée des étrangers et des touristes en pays dogon, les dogons vivaient en
communauté où la hiérarchie était de rigueur. Les vieux dirigeaient tout et les jeunes
obéissaient .L’animisme était la religion des dogons mais, depuis que les blancs
particulièrement les touristes sont arrivés en pays dogon des changements se sont
opérés et continuent à s’opérer dans la société dogon, dans ses coutumes et mœurs,
dans ses comportements, dans son mode de vie, dans ses pratiques et croyances
traditionnelles en un mot dans sa culture.
Avec le tourisme est né un besoin nouveau : Posséder de l’argent. Les jeunes et les
enfants pour avoir de l’argent se sont livrés au pillage du patrimoine culturel
(statuettes et autres objets de culte). Les touristes constituent leurs principaux clients.
L’appât du gain fait qu’aujourd’hui, les jeunes et même certains paysans abandonnent
leur travail pour aller vers ces touristes là afin de les soutirer quelque chose soit en
leur donnant des objets d’art, soit en leur expliquant certains mystères du pays dogon
.Normalement les danses des masques ne s’organisent que lors de certaines cérémonies
rituelles et funéraires, le Dama (levée du deuil) par exemple .Mais avec l’arrivée des
touristes, les danses des masques s’organisent n’importe comment.
2- les conséquences sociales de la perturbation
Actuellement le pays dogon est confronté aux problèmes de perturbations
consécutives. A chaque fois que nous remarquons la perte d’un objet rituel, nous
procédons rapidement à son remplacement .Cela explique qu’il n’y a pas de tranquillité
sociale car le pillage déstabilise non seulement le socle du culte mais aussi la société en
question.
Il aboutit progressivement à l’abandon des coutumes et des mœurs .Cette perte de
repère joue négativement sur le milieu dogon. La disparition de certains objets
antiques peut provoquer la sécheresse, la famine tout comme la destruction des autels
de pluie qui ont des incidences sur la pluviométrie et à savoir, le bon rendement de la
récolte est conditionné au bon nombre de la pluie.
32
CHAPITRE I : ASPECTS NEGATIFS :
Selon nos informations, l’authenticité de la culture Dogon a eu le mérite d’attirer des
milliers de touristes ; les conséquences qui découlent de cette rencontre mérite autant
d’attention.
Le Pays Dogon vivait en vase clos. La richesse du patrimoine culturel a fait du Pays
Dogon une destination touristique.
A l’influence du tourisme, s’ajoute également les durs travaux et la rigueur du climat
accélère l’émigration des jeunes. Ce phénomène provoque une perte de bras valide
pour de nombreuses familles. Face à une telle situation, le rendement de la récolte
connaîtra une diminution, du coup les villageois sont victimes de la famine et de
l’épidémie.
Malgré que, le taux de la scolarisation s’accroît d’année en année, l’école de Sangha
connaît de nombreux problèmes : vu le gain immédiat du tourisme, beaucoup d’enfants
font aujourd’hui l’école buissonnière ; à cela s’ajoute le cas d’abandon. La plupart de ces
enfants partent à l’école juste pour apprendre un peu le français et pouvoir
communiquer aux touristes. Ces jeunes quittent l’école à partir de la 4ème Année,
malheureusement ; ils n’ont pas la culture nécessaire pour satisfaire les besoins des
touristes. Ces enfants qui abandonnent l’école, tissent le lien d’amitié avec les blancs et
cherchent toujours à aller vers l’Europe comme la France, l’Espagne etc…. Ils sont
seulement attirés par le gain immédiat sinon ; ils ont toute la possibilité d’étudier et
chacun peut manger à sa faim. Il n y a aucun problème de logement dans les
campagnes. Ces enfants sont dans la rue, sans aucune qualification de métier. Un
exemple récent : En 1989 ‘’Le comité d’Aide à Sangha’’ a pris l’initiative d’aider un
élève de Sangha. Cet élève quand il faisait la 2eAnnée, il a été parrainé par les gens de
cette association. Chaque année, à la rentrée scolaire l’élève bénéficiait des documents,
des vêtements, avec une certaine somme d’argent. Au début l’élève étudiait bien ; mais
une fois arrivé au second cycle, il a commencé à écrire à son ami (touriste) pour lui
demander des cadeaux comme des chaussures, des tenues de marque, d’autant plus il
avait du soutien de la part des blancs, il n’écoutait plus ses parents et s’est livré au
vagabondage en pratiquant l’école buissonnière. Au fil du temps, il abandonna l’école
33
au profit des activités touristiques ; alors que les blancs l’avaient promis une bourse
d’études à l’extérieur, après son BAC. En 2000, quand ces mêmes blancs sont revenus à
Sangha, ils ont été surpris pour son abandon à l’école et du coup ils ont coupé le lien
d’amitié avec cet enfant.
Les enfants qui n’ont jamais été à l’école, au passage d’un touriste ou d’une voiture de
touriste, vont dire monsieur ‘’donne moi un bic’’,’’donne moi un bonbon’’
On rencontre le plus souvent les élèves, qui utilisent leurs cahiers de cours comme
cahiers de dessin dans lesquels, ils dessinent des masques dogon qu’ils présentent aux
touristes pour avoir de l’argent. Et ce qui est évident, les enfants se disent ‘’je veux être
élève, je veux être ami d’un blanc, je veux avoir beaucoup d’argent’’.
Donc, ils vont à l’école juste pour apprendre le français, et ensuite pour pouvoir
guider les touristes.
Le tourisme a fait les ‘élèves, des ’’élèves antiquaires’’, presque tous les enfants
possèdent quelques petits objets d’art dans leurs sacs d’école, et dès qu’ils trouvent un
petit temps libre, ils profitent d’aller vendre ces objets aux touristes. Au fil du temps,
ils cessent même de suivre les cours au profit de l’activité touristique. Dans une telle
situation ; si tous les enfants se donnent aux activités touristiques, l’école à la longue
va perdre son importance. Pour contre carrer ce fléau, il faut que les parents des élèves
surveillent de près leurs enfants ; car tout dépend de l’éducation que l’enfant reçoit
dans sa famille.
34
CHAPITRE II : ASPECTS POSITIFS
Depuis que le tourisme a pris de l’ampleur en pays dogon, le taux de scolarisation va
d’année en année en hausse .Cela s’explique par la construction de nombreuses salles
de classes par les touristes .Ce sont les touristes qui soutiennent les écoles à Sangha en
leur dotant chaque année de fournitures scolaires.
Au départ, pour insuffisance de classes le recrutement des enfants était très limité et
tout le monde n’avait pas la chance d’aller à l’école .Aujourd’hui, avec l’aide des
touristes les enfants ont la chance de réussir à l’école.
Malheureusement, l’habitude du gain immédiat fait de ces élèves, des enfants sans
aucune qualification de métier et ils n’ont pas la volonté d’étudier.
Chacun veut tirer profit des touristes, dès qu’ils comprennent un peu le français.
L’école de Sangha bénéficie toujours du soutien financier ou matériel de la part des
touristes. A la rentrée scolaire, il n’y a pas une école qui ne reçoit pas de don et cela a
beaucoup diminué les dépenses des parents d’élèves
La rentrée scolaire est le moment le plus dur pour la population de Sangha, parce que
cela correspond à la période de soudure, l’argent se fait rare et il faut obligatoirement
s’acquitter des frais de scolarité ; les fournitures scolaires pour les enfants, payer les
impôts, chercher également de l’argent pour les semences d’oignon : principales
ressources des habitants de Sangha,
Donc les touristes donnent au cours de leur passage aussi minime que ce soit des
crayons à billes, des cahiers, des crayons de papiers et des livres.
Nous avons le comité d’Aide à Sangha et l’ONG via sahel, ces deux associations
investissent beaucoup pour le développement de la commune de Sangha notamment
dans le domaine de l’éducation « Via Sahel » a bâti trois nouvelles salles de classes à
Sangha bongo pour un montant de 10.500.000FCFA, un bureau pour le directeur et des
latrines.
Pour le deuxième cycle de Sangha plateau, le projet a construit 3 salles de classes pour
un montant de 11.800.000FCFA et a mis en place deux vacataires pour une durée de 5
ans renouvelable.
35
Chaque année à la rentrée scolaire, il fournit des fournitures scolaires pour un montant
de 250.000FCFA.
Ce projet reçoit également des missionnaires, qui viennent faire la sensibilisation dans
les différentes écoles de la commune de Sangha29.
Aujourd’hui, avec l’aide des touristes, l’école de Sangha dispose 18 salles de classes,
dont 12 salles pour le premier cycle ‘’A et B’’ et 6 salles de classes pour le 2e cycle ‘’A et
B’’. Pendant ces dernières années, avec l’augmentation du nombre de classes, le faible
taux de réussite dû souvent à la pléthore des élèves dans les salles a connu une
amélioration du taux de passages et du nombre d’inscrits.
De nombreuses écoles ont bénéficié des cantines scolaires dans la commune de Sangha
l’école d’Ireli dispose d’une cantine depuis 1983 mais elle a connu une rupture durant
quelques années. En 2000 la nouvelle cantine a vu le jour ; elle est appuyée par le
PNUD ; l’UNESCO et l’UNICEF en collaboration avec le PAM. Cette cantine est gérée
par un comité de gestion où le directeur fait l’action de superviseur.
La cantine en milieu scolaire, crée la socialisation et la solidarité entre les enfants et
attirent beaucoup d’enfants à aller à l’école pour s’adapter à cette vie en groupe. Les
cantines scolaires sont un peu partout en pays dogon, nous avons les écoles de Kargue,
Goundaka, Kori-kori, Ireli, Ouo, sont financées par le Mali- PNUD UNESCO, BADS et
mission sahel pour l’école de Ireli
Les écoles de, Kendié Nombori, Ondougou, Diakonsagou Yendouma, Dourou, KaniGogouna, Tabitongo, Soroly etc sont financées par le CRS.
La cantine de Pèlou a été financée par l’UNICEF à travers la mission sahel.
En dehors de ces écoles, six autres ont été dotées de cantine au cours de l’année en
cours et soutenues par le CRS.
En dehors des ONG, le jumelage appuie les cantines de Kendié Ondiougou30.
La pratique de l’hygiène a pris de l’ampleur à l’école, on essaie de l’améliorer en
copiant les touristes, et souvent même les touristes passent à l’école pour donner des
médicaments aux enfants malades, ou faire également la sensibilisation dans les
29
30
Alain Vallet : Représentant (ONG, Via Sahel Sangha)
Rapport de la rentrée scolaire 2000-2001 ? Inspection de Bandiagara P11.
36
classes en montrant des sketchs de film sur certaines maladies comme par exemple le
Sida.
La situation économique difficile que connaissent le pays et le faible développement des
sources internes de financement contraint le Mali à recourir à l’aide étrangère pour
faire face à ses dépenses d’éducation. De nombreux pays étrangers et organismes
internationaux apportent leur appui au gouvernement dans le secteur de l’éducation.
37
Chapitre III : Evolution de la population scolaire, Ecole de Sangha :
1- Population Scolaire du 1er cycle :
- Effectif du 1er cycle A :
1ère A
Années G F
93-94
78 35
94-95
75 34
95-96
72 40
96-97
71 47
97-98
69 43
98-99
68 49
99-2000 79 48
2000-01 70 46
2èA
G
80
47
46
62
59
60
72
64
F
26
29
37
39
36
45
46
44
3èA
G
80
42
52
63
57
67
69
68
F
23
27
25
28
33
30
37
35
4èA
G
75
40
40
39
56
73
74
63
F
22
23
19
23
25
21
23
32
Source : Direction du 1er cycle «A» Ecole de Sangha
5èA
G
69
36
34
37
54
63
71
48
F
22
18
22
23
22
24
23
29
6èA
G
59
33
31
40
40
41
50
51
F
19
23
17
18
19
20
17
28
Total
G+F
588
427
435
490
513
561
609
578
%
G
75.00
63.93
63.21
63.67
65.30
66.31
68.14
62.97
F
25.00
36.06
36.78
36.32
34.69
33.68
31.85
37.02
Tableau I :
Voyons comment s’effectue l’évolution du nombre des élèves du 1er cycle A de 19932001. Une évolution, que nous remarquons en dents de scie.
De 1993 à 1997, l’évolution du nombre des garçons a chuté. En 1993, nous avons un
pourcentage de 75%, descend à 63,21% en 1995 ; par contre le pourcentage des filles a
connu une légère hausse entre 1993-1997 (qui est parti de 25% à 36,32%). Nous
constatons une légère croissance du taux des garçons de 2,84 % entre 1997-2000, et en
2000-2001 le pourcentage des filles a atteint 37.02%.
38
-
Tableau II : Niveau d’études de la promotion 1993-1999 du 1er cycle A :
Années
93-94
94-95
95-96
96-97
97-98
98-99
Classes
1ère
A
113
d
p
20 93
93
2è A
d
22
p
71
3è A
d
21
71
p
50
4è A
d
19
50
p
31
31
5è A
6è
d
7
A
Source : Direction du 1er cycle « A » Ecole de Sangha
82,30%
76,34%
70,42%
62%
p
24
24
d
p
9
15
77,41%
62,5%
NB : (d) signifie nombre de doublants par classe et (p) signifie nombre de passants.
Ce tableau, démontre l’évolution du nombre d’élèves inscrits en 1ère Année A pour la
rentrée scolaire 1993-1994. Sur les 113 élèves de la 1ère Année, nous allons démontrer
le nombre d’élèves, qui ont fait le cycle normal durant les 6 Années d’études (1ère Année
en 6e Année).
En 1993-94 sur les 113 élèves de la 1ere Année, nous avons enregistré 93 passants
pour la classe de la 2e Année et 20 doublants en 1ère Année avec un taux de passage de
82,30%.
En 1994-95, parmi les 93 élèves de la 2è Année, 71 ont passé pour la 3e Année et 22 ont
doublé, avec un taux de passage de 76,34%. A la rentrée 1995-96, sur les 71 élèves, 50
ont passé pour la 4è A et 21 ont doublé avec un taux de passage de 70,42%. En 1996-97,
sur les 50 élèves de la 4e A, nous avons enregistré 31 passants, et 19 doublants avec un
39
taux de passage de 62 %. En 1997-98, parmi les 31 élèves de la 5e A, 24 ont passé pour
la 6e A et 7 ont repris la 5è A, nous avons constaté un taux de passage de 77,41%. A la
rentrée 1998-99, sur les 24 élèves de la 6e A, 15 ont été admis au CEP et 9 ont doublé
avec un taux de passage de 62,5% ; de ce fait sur les 113 de la promotion 1993-99, nous
avons constaté, que 15 élèves seulement ont fait le cycle normal pour le 1er cycle.
De 1993-1996, le pourcentage de passage a connu une légère baisse, par contre de
1996-1198, le taux de passage a augmenté de 15,41%.
Tableau III : Evolution des doublants de la dite promotion
(de 1994 à 2000).
Années
94-95
95-96
96-97
97-98
98-99
99-2000
Classes
20
R
5
1ère A
2è
3è
4è
P
15
22
R
4
A
P
18
21
R
0
A
P
21
19
R
1
A
P
18
7
R
3
5è A
9
R
1
6e A
Source : Direction du 1er cycle Ecole de Sangha
75%
81,81%
Source : Direction du
1er
100%
P
4
94,73%
57,14
P
8
88,88%
Cycle, Ecole de Sangha.
NB : Dans le tableau III (R) signifie Redoublants et (P) signifie passants
A la rentrée 1994-95, sur les 20 doublants de la 1ère Année 1993-94, nous avons
remarqué 15 passants pour la 2e A et 5 Redoublants avec un taux de passage de 75%.
40
Le taux de passage est de l’ordre suivant :
1995-96 : 81,81%
1996-97 : 100%
1997-98 : 94,73%
1998-99 : 57,14%
1999-2000 : 88,88%
De 1994-1997, nous remarquons, une légère hausse du taux de passage et cela peut
s’expliquer par le courage déployé par ces élèves étant donné qu’ils ont été victimes de
l’échec dans la même classe, donc pour ne pas tripler la classe, ils ont intérêt à
travailler.
De 1997-2000, nous constatons une évolution en dents de scie, et cette diminution à
notre avis peut s’expliquer par les activités touristiques ; la plupart de ces enfants, dès
qu’ils comprennent un peu le français, ils s’intéressent plutôt aux activités touristiques
et cela peut beaucoup jouer sur le taux de passage.
Tableau IV : Taux d’admission au CEP du 1er Cycle de 1993-2001.
Années
1993-94
1994-95
1995-96
1996-97
1997-98
1998-99
1999-00
2000-01
Inscrits
G
F
59 19
33 23
31 17
40 18
40 19
41 20
50 17
51 28
Total
78
56
48
58
59
61
67
79
Présentés
G +F
75
54
48
56
55
59
66
79
Admis
G F
21 6
35 12
31 13
20 5
19 4
33 9
40 10
37 23
Total
27
47
44
25
23
42
50
60
Pourcentages
G
F
28
8
64,81 22,22
64,58 27,03
35,71 8,92
34,54 7,27
55,93 15,25
60,60 25
46,83 29,11
Total
36
87,03
91,66
44,64
41,81
71,18
75,75
75,94
Source : Tableau IV (Ibidem)
Nous remarquons une évolution en dents de scie. Entre 1993-1994, le pourcentage
total des admis au CEP était de 36%. De1993-1996, l’évolution a été significative avec
une augmentation de 91,66%.Entre 1996-97, le taux d’admission descend à 44,64%. Le
pourcentage a connu une légère hausse de 75,94% entre 1997et 2001. Dans l’ensemble
41
à notre avis le taux de passage est appréciable, car de 1993 à 2001, le 1er cycle ‘’A’’ n’a
enregistré que 3 années scolaire seulement avec un taux d’admission de moins de 50%
au CEP.
NB : Par manque de données suffisantes nous n’avons pas pu évaluer l’effectif du 1er
cycle ‘’B’’. Pour certains cas les registres matricules n’existent pas, on ne peut pas donc
savoir le nombre d’élèves qui ont déjà fréquenté l’école
2- Evolution de la population scolaire du second cycle de Sangha :
Années
1983-84
1984-85
1985-86
1986-87
1987-88
1988-89
1989-90
1990-91
1991-92
1992-93
1993-94
1994-95
1995-96
1996-97
1997-98
1998-99
1999-2000
2000-01
Effectifs
G
F
11
95
12
87
15
106
16
99
14
67
18
65
14
64
19
100
24
112
21
115
34
134
40
130
44
178
47
195
58
237
58
261
68
325
134
416
Total
G+F
106
99
121
115
81
83
78
119
136
136
168
170
222
242
295
319
393
550
Pourcentage
G
89,62
87,87
87,60
86,60
86,08
82,71
78,31
82,05
84,03
84,55
76,47
80,18
80,57
80,33
81,81
82,69
82,69
75,63
F
10,37
12,21
12,39
13,91
1728
2168
17.94
15,96
17,64
15,44
20,23
23,52
19,18
19,42
19,66
18,18
17,30
24,36
Tableau V Source direction du 2ème cycle de Sangha
42
Nbre d'élèves
Evolution de la population scolaire du second cycle de Sangha de
1983-2001
600
500
400
Nbre d'élèves
300
200
100
2000-2001
1998-99
1999-2000
1997-98
1996-97
1995-96
1994-95
1993-94
1992-93
1991-92
1990-91
1989-90
1988-89
1987-88
1986-87
1985-86
1984-85
1983-84
0
Années
En 1983-1984, l’effectif des élèves était de 106, dont 89,62% pour les garçons
contre10, 37% pour les filles. Entre 1983-1989, le taux des filles a connu une
augmentation de 7%. De 1983 à 2001, nous constatons un accroissement du taux des
filles de 14%. Par contre le taux, des garçons croît lentement par rapport à celui des
filles. Cette augmentation du pourcentage des filles, il faut saluer l’ardeur des autorités
scolaires, qui ont battu des campagnes de sensibilisation dans tous les quartiers et
villages de la commune de Sangha pour envoyer les filles en âge de scolarisation. Ce
qui a donné comme résultat un accroissement progressif du nombre des filles. La
création d’un autre second cycle a permis d’éviter la pléthore dans les salles.
43
Tableau VI : Evolution de la promotion 1988 du second cycle de Sangha.
Années
1988-89
1989-90
1990-91
Classes
7eA
35
d
6
P
29
29
d
7
8eA
p
22
22
d
16
9eA
82,85%
75,86%
p
6
27,27%
NB : (d) signifie, nombre de doublants et (P) le nombre de passants
En 1988- 89, la 7èA comptait 35 élèves dont 22 élèves ont eu la chance de passer en 9e
Année, soit un taux de 75,86%. Au DEF 1990-91 ; 27 candidats se sont présentés dont
22 candidats de la dite promotion et il y a eu 11 admis sur les 27 soit un taux de
réussite de 40,74% ; dont 6admis sur les 22 de la promotion. Donc sur les 35 élèves.
Seulement 6 ont fait le cycle normal pour le 2e cycle. Parmi les 6 au DEF, 1 a fini une
école professionnelle (CFTQ) et les 5 autres ont été orientés au lycée. Sur les 5, un se
trouve en 5e Année à la Faculté de Médecine (FMPOS) ; deux font la 4è Année à la
FLASH ; un a fini avec l’IUG et enfin le 5èe a terminé avec la FAST. Ce tableau nous a
permis de connaître l’évolution de toute une promotion, tout en précisant ceux qui ont
fait le cycle normal au milieu des 35 élèves. Il y a également un second qui suivra
l’évolution des doublants de la même promotion.
44
Tableau VII : Evolution des doublants de la promotion 1988-89
Années
1989-90
1990-91
1991-92
Classes
6
7eA
R
3
P
3
7
8eA
R
2
P
5
16
9eA
R
9
P
7
NB : (R) signifie nombre de redoublants et (P) nombre de passants
Source : Tableau VI, Direction du 2è cycle Ecole de Sangha
Tableau VII source Ibidem.
En 1989-90, parmi les 6 doublants de la classe de 7è Année, 3 élèves ont passé pour la
classe de 8è Année et les 3 autres ont abandonné l’école, actuellement deux d’entre eux
font le guide touristique à Sangha. En 1990-91 parmis, les 7 doublants de la 8è Année,
5 élèves ont passé pour la classe de 9e Année avec un taux de passage de 71,42% et les
deux triplant, l’un est devenu commerçant d’oignon et le second est cultivateur. Au
DEF 1991-92, sur les 16 doublants de la promotion, 7 ont été admis avec un taux de
43,75%. Au total nous avons 12 admis au DEF sur 32 candidats avec un taux de
37,50%. Présentement parmi les 9 échecs, 1 a été admis au DEF 1992-93 comme
candidat libre et qui est actuellement fonctionnaire de police. Le 2èest serveur au
campement Hôtel Sangha, 3 personnes font l’agence touristique et 4personnes qui ne
sont pas de Sangha sont rentrées dans leurs villages. Parmi les 7 admis au DEF,4
élèves ont terminé dans les différentes écoles professionnelles avec un niveau CAP. Un
a été renvoyé au lycée en classe de 12e Année, le 6e élève n’a pas continué l’école après
son DEF ; et s’est intéressé également au guidage touristique. Et le 7e a terminé à
45
l’ECICA avec niveau BT (Brevet de Technicien). Donc sur les 35 élèves du groupe, 7 se
sont dirigés vers le secteur touristique avec un taux de 20% de participation.
Tableau VIII : Taux d’admission au DEF de 1983 à 2001, 2e Cycle de Sangha
Années
1983-84
1984-85
1985-86
1986-87
1987-88
1988-89
1989-90
1990-91
1991-92
1992-93
1993-94
1994-95
1995-96
1996-97
1997-98
1998-99
1999-2000
2000-2001
Nombre
candidats
19
30
38
27
21
19
18
27
32
45
49
48
64
73
95
88
113
132
938
de Nombre d’admis
7
11
8
8
8
13
9
11
12
31
27
21
48
50
77
68
72
73
554
Pourcentage
d’admis
36,84
36,66
21,05
29,62
38,09
68,42
50,00
40,74
37,50
68,88
55,10
43,75
75,00
68,49
81,05
77,27
63,71
55,30
59,05
Total
Source : Tableau VIII Direction du 2ème cycle école de Sangha
Ce tableau nous montre une évolution en dents de scie. Entre l’année 1984-1987,
l’évolution a chuté ; en 1984-85, nous avons un pourcentage de 36,66%, descend à
21,05% en 1985-86. En 1986-87, le taux est de 29,62%. Cette baisse à notre avis
s’explique par le niveau faible des élèves. Cette faiblesse est conditionnée à des facteurs
suivants :
- Certains élèves, dès qu’il n’y a pas de cours, participent avec leurs parents aux
travaux champêtres, et au retour, ils reviennent très fatigués et n’ont pas le courage
d’apprendre leurs leçons.
- A cela, il faut ajouter également que certains élèves, attirés par le gain des activités
touristiques, fournissent moins d’effort pour leurs études.
46
Nous remarquons qu’en 1992-1993, le taux de passage a été appréciable avec 68,88%
par rapport à l’année 1991-1992. Cette montée peut s’expliquer par les mesures prises
par le directeur d’école, qui organisait des devoirs surveillés chaque semaine pour les
matières qui devront apparaître à l’examen.
Nous constatons qu’en 1999-2000, une légère baisse du taux d’admission avec 67,71%
par rapport à l’année 1998-1999 .Cette baisse, peut s’expliquer par la pléthore des
élèves dans les salles de classes.
En 2000-2001, nous avons 73 admis sur 132, avec un taux de passage de 55,30%
Enfin de 1983 à 2001, la 9e Année de l’école de Sangha avait 938 candidats qui se sont
présentés au DEF ,554 ont réussi à l’examen et le taux d’admission s’élève à 59,06%.
47
CHAPITRE IV : PERSPECTIVES
Pour répondre à tous ces problèmes posés, il faut un effort conjugué de la mairie de
Sangha, les parents d’élèves et les autorités scolaires. Les solutions proposées sont les
suivantes :
- Il faut mener des campagnes de sensibilisation dans les différentes localités de la
commune de Sangha, pour envoyer les enfants à l’école en âge de scolarisation.
- il faut créer une association des guides et former des jeunes pour le secteur
touristique, cela pourra diminuer le nombre de vagabonds dans la rue.
- Il faut signaler, qu’avant la dissolution de la SMERT (société malienne d’exploitation
des ressources touristiques) des mesures avaient été préconisées par les travailleurs de
ce secteur. La SMERT faisait recours à l’école, en demandant au directeur d’école de
veiller sur les élèves qui fréquentaient les touristes .Ces élèves étaient frappés par des
sanctions disciplinaires, soit en leur faisant confectionner des briques ou leur faisant
des devoirs sur les cours passés. Mais de nos jours, vu la pléthore des élevés, cette
mesure est difficile à appliquer car, ils ne pourront pas veiller sur tous les enfants.
- Donc il est nécessaire de penser à d’autres manières, d’autres moyens de
sensibilisation tant du côté des élevés mais, aussi des touristes. Nous leur expliquerons
les problèmes auxquels nous sommes butés avec l’influence du tourisme. Face à cette
situation, il est nécessaire de créer une école du tourisme au niveau de Sangha ; qui se
chargera de la formation des guides et autres agents du secteur touristique .Nous
pensons, que ce système permettra aux enfants de mieux connaître l’histoire du pays
dogon,les différents sites touristiques . Nous pensons bien que ce projet pourra fournir
de l’emploi aux jeunes et en même temps ça permettra de contre carrer à l’émigration
des jeunes. En procédant de cette manière, il est vraiment possible de développer le
tourisme sans porter préjudice à la scolarisation à sangha.
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Conclusion
A travers un mémoire, il est quasiment impossible d’embrasser tous les impacts du
tourisme sur la scolarisation en pays dogon notamment à sangha.
Notre ambition, était donc de répondre à certaines questions qui se posent dans la
région de Sangha avec le contact du tourisme.
Nous avons voulu aussi approfondir notre connaissance de ce milieu auquel nous
appartenons
Dans cette étude beaucoup de problèmes sont restés sans solution, mais les
recherches nous ont tout de même permis d’aboutir à certains résultats :
- L’étude sur la scolarisation a permis de constater l’authenticité de l’école de Sangha
et les difficultés qu’elle a connues au moment de son démarrage avec 3 salles de
classes. Elle nous a permis de se faire une idée sur le taux de passage depuis la
dernière décennie. C’était une école d’otages qui a eu à former de nombreux cadres de
qualité et, qui n’ont jamais pris part pour son développement. Elle est marquée
aujourd’hui à une déscolarisation, causée par l’influence du tourisme.
- L’étude du tourisme a permis de constater, que le pays dogon est classé patrimoine de
l’humanité par la beauté et la richesse de son passage. Et enfin cette étude nous a
permis de connaître le développement et certains aspects négatifs du tourisme sur la
population de sangha. Devant la conjoncture actuelle, le devenir de l’école de Sangha
sera bouleversé par les activités touristiques. Aussitôt, on assistera impuissant à une
transformation négative pour la population de sangha.
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages Précis :
- BEAUDOIN GERARD : Les Dogon du Mali, Paris, 1997
- BOUVET CHRISTIAN et MARTIN JACQUES : Géographie seconde, hachette livre
Paris, 1993
- DIETERLEN GERMAINE : Le titre d’honneur des Arou (Dogon, Mali) imprimerie de
la manutention à Moyenne, Paris 1982
- GRIAULE MARCEL : Les masques Dogons, troisième édition Institut d’Ethnologie,
Musée de l’homme, Paris, 1983
- Politiques de l’Education en Afrique vol 1, librairie Intercontinentale 1988
Archives Nationales du Mali :
IG.283 Rapport sur l’organisation de l’école de Sangha Cercle de Bandiagara 1913
Dossier IG 100 F.R. Bulletin d’Inspection No32.S.E.Ecole de Sangha 1923
Dossier IG 100 F.R. Bulletin d’Inspection No133. S.E. Ecole de Sangha1928
Dossier 16-300 Rapport Statistique Scolaire (Bandiagara- Sangha 1931-1940)
Mémoires :
ARAMA (AMADOU) : l’Ecole rurale Dogon : Conception et attitudes des Paysans face à
la scolarisation dans le Séno Bankass ppp ENsup Bko 1983
DOLO DOGODIOUGO : Le tourisme et son Impact Socio-économique en Pays Dogon
Histoire Géographie ENSup Bamako 1986.
DOLO SEKOU SALLAH : Les conséquences psychosociologiques du pillage du
patrimoine culturel Dogon cas de Sangha ENSUP.ppp.Bamako 1999
DOLO TIGUE : Monographie de Sangha un village du plateau Dogon Ensup Hist-géo
Bamako 1979
GUINDO ALY : Impact socio-économique du tourisme en Pays Dogon cas du cercle de
Bankass ppp, Ensup. Bamako 1998
NIANGALY ANOUMOLOUM : L’impact du tourisme sur la culture Dogon ppp Ensup
Bamako1982
50
SANOGO (PLATIE) : L’école coloniale publique au Soudan Français de 1924-1960
Ensup. Hist-géo Bamako 1987
Personnes Ressources :
DIAPKILE Indépri : Directeur du 1er Cycle ‘’B’’ à l’école de Sangha
DOLO Amayaba : Directeur du 1er Cycle à l’école de Kamba
DOLO Asséguèrema : Inspecteur général de la Biologie
DOLO Baïré : Instituteur à l’école Ibi
DOLO Ogodana : Secrétaire général de la Jeunesse
DOLO Mohamed Jeune diplômé de l’ENA
DOLO Sékou : Chef de guides, représentant de l’ONG (Comité d’Aide à Sangha)
DOLO Wagoussérou: Directeur à l’école d’Iréli
GUIROU Daniel : Directeur du 2e Cycle à l’école de Sangha
KEITA : OMATHO - Bamako
TRAORE Sidiki : Directeur du 1er Cycle ‘’A’’, Ecole de Sangha
VALET Alain : Représentant de l’ONG (Via Sahel Sangha)
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ANNEXES
A- Questionnaire :
1- En quelle année l’école de Sangha a été créée ?
2- Quelle est l’historique de la création de cette école ?
3- Qui fut le premier élève de cette école ?
4- Sous la tête de qui, l’école de Sangha a ouvert sa porte pour la 1ère fois ?
5- L’école de Sangha a t elle connu le travail productif ?
6 Comment appréciez-vous la fréquentation scolaire à Sangha ?
7- En quelle année, le tourisme a pris de l’ampleur en Pays Dogon ?
8 Quelle attitude avez-vous du rapport entre tourisme et école ?
10 Le tourisme est il, une bonne chose pour le l’école ?
11- Le tourisme n’est il pas un facteur d’accroissement du nombre des école en Pays
Dogon ?
12- Les Activités touristiques, ne causent elles pas du danger sur le taux de
scolarisation ?
13- Le faible niveau des élèves n’est il pas lié aux activités touristiques ?
14- Le tourisme ne change t il pas le mode de vie des élèves en Pays Dogon ?
15- Quels sont les aspects positifs du tourisme en milieu scolaire ?
16- Quels sont les aspects négatifs du tourisme en milieu scolaire ?
17- L’école ne bénéficie t elle pas des fournitures scolaires de la part des touristes ?
18- Cette école a t elle déjà connu de la présence, de la cantine scolaire ?
19- La cantine a t elle fait preuve de bonne chose aux élèves ?
20- Existe t-il à Sangha, des associations qui contribuent pour le développement de
cette école ?
21 Avez-vous constaté à Sangha des changements dus aux effets touristiques ?
Si oui, comment appréciez-vous ce phénomène ?
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B- Liste des différents Directeurs
Plusieurs directeurs se sont succédés à la tête de l’école de Sangha. Nous citons entre
autre de 1909 à 1919 : le premier directeur, M.Souin était Français, le 2e M. Mamadou
Sissoko et le 3e M. Seydou Sidibé.
De 1920 à 1938, nous avons M. Badian Diakité, Mme Yakama Tembely et M. Biné
Telly.
En 1939 nous avons M. Kanda Ouologuem
1944-1960 : Nous avons M. Hassimi Tall, M. Sory Konaté, M. Monzon Traoré, M.
Amadou Ba, M. Mamadou Diarra, M. Alphonse Oya Dembélé, M. Mamadou Tolo, M.
Sériba Coulibaly, M. Inguèrè Dolo et M. Abdoul Karim Traoré
Entre 1961-1969, M. Amagaraï Guindo
1969-1972 M. Thomas Guirou
1972-1974 M. Ampirou Sagara
1974-1977 M. Tiécoura Coulibaly
1977-1980 M. Nanou Dolo
1980-1981 Mme Maïga Fady El Hadji
1981-1984 M. Abdramane Karembé
1984-1993 M. Sana Ouologuem, M. Bourèma Boré
1993-2002 M. Sidiki Traoré (1er Cycle ‘’A’’). En 1994 le souci de la pléthore des élèves
dans les salles a poussé, la création d’un nouveau premierCycle qui est le 1er Cycle ‘’B’’
avec comme directeur M. Indepri Diapkilé (1994-2002)
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