Cahier Santé - The Kidney Foundation of Canada

Transcription

Cahier Santé - The Kidney Foundation of Canada
Cahier Sante? 10-2012:Layout 1
17/10/12
11:00
Page 1
Cahier Santé
La Fondation canadienne du rein, Division du Québec
Automne 2012
Découvrez la nouvelle version Web
du bulletin sur rein.ca/bulletin
L’insuffisance rénale et
la gestion du sommeil
Troubles du sommeil et maladies rénales
Tout le monde sait combien une bonne nuit de sommeil
est importante pour la santé en général et pour l’humeur.
En fait, chez certaines personnes, les troubles du sommeil
peuvent être associés à de graves problèmes de santé,
tels des risques accrus d’hypertension et d’accidents
vasculaires cérébraux. Selon des études récentes menées
par le docteur Sofia Ahmed, l’insuffisance rénale pourrait
constituer un autre facteur de risque.
Les reins aident à régulariser la tension artérielle grâce
au système hormonal dit système rénine-angiotensine. Ce
dernier contribue au maintien d’une pression artérielle saine
en régulant la contractilité des vaisseaux sanguins et en
ajustant la quantité de sodium dans l’organisme. Toutefois,
si l’activité hormonale est trop élevée, la tension artérielle
peut augmenter dangereusement et endommager les reins.
Des recherches antérieures ont montré que le manque
d’oxygène peut entraîner une hyperactivation du système
rénine-angiotensine. Ainsi, un groupe de recherche a
prouvé que lorsque des rats étaient exposés de façon
intermittente à des teneurs réduites en oxygène sept
heures par jour, on relevait une augmentation de leur
activité rénine-angiotensine, et par suite, de leur pression
sanguine. Quel est le rapport avec la qualité du sommeil?
L’apnée obstructive du sommeil est une forme courante
de troubles respiratoires du sommeil. Les voies aériennes
se bloquent partiellement ou complètement lorsque les
muscles de la gorge ou de la langue sont trop détendus.
Chez certaines personnes, ces arrêts peuvent se produire
jusqu’à cent fois par nuit et leur sommeil est perturbé sans
qu’elles sachent pourquoi. Ce syndrome se manifeste par
des pauses intermittentes de la respiration, comme pour
les rats de l’étude. Le lien entre les problèmes de sommeil
et l’hypertension peut-il s’expliquer par l’incidence du
manque d’oxygène sur le système rénine-angiotensine?
Prenez quelques minutes pour remplir notre questionnaire sur les services et les
programmes de la Fondation. Donnez-nous votre avis, il est important à nos yeux!
La publication de ce cahier spécial a été rendue possible grâce à l’appui financier de
CAHIER SANTÉ • Automne 2012
1
Cahier Sante? 10-2012:Layout 1
17/10/12
11:00
Page 2
Cahier Santé
Pour en avoir le cœur net, le docteur Ahmed et ses collègues ont recruté des patients chez lesquels on soupçonnait une apnée du sommeil, afin de tester leur niveau
d’oxygène dans le sang pendant le sommeil, de même que
leur fonction rénale. Ils ont constaté que les patients dont
le taux d’oxygène sanguin était faible étaient plus susceptibles que les autres de souffrir d’insuffisance rénale,
même en tenant compte d’autres variables comme l’âge,
l’indice de masse corporelle ou le diabète. Cette étude est
l’une des premières à avoir établi une corrélation entre la
désaturation nocturne en oxygène et l’insuffisance rénale
chez l’être humain.
La recherche exploratoire suggère des explications aux
problèmes de santé, mais il peut s’écouler beaucoup de
temps avant que les idées ne se traduisent en plans d’action
pour les patients. Le docteur Ahmed voit dans sa recherche
un pont entre la recherche scientifique et les traitements
éventuels susceptibles d’améliorer la santé des gens. Sa
recherche est appelée à avoir un énorme impact à mesure
que le besoin d’instaurer un plan d’action scientifique
rigoureux pour le traitement des maladies rénales devint
plus aigu. En effet, selon le docteur Ahmed, deux millions de
Canadiens souffriraient de maladie rénale chronique, l’incidence de la maladie ne faisant qu’augmenter.
L’objectif actuel du docteur Ahmed est d’examiner de plus
près la façon dont les reins réagissent au manque
d’oxygène et d’explorer l’incidence de ces résultats pour
le choix de thérapies. Il existe heureusement un traitement
pour les personnes qui souffrent d’apnée obstructive
du sommeil : la ventilation à pression positive continue
(CPAP). Elle consiste à porter un masque spécial raccordé
à un appareil qui pousse de l’air en continu dans la gorge
pour empêcher les voies respiratoires de s’affaisser. Le docteur Ahmed aimerait savoir si en traitant l’apnée obstructive
du sommeil, qui peut constituer une cause de dysfonctionnement rénal, on peut prévenir ou aider à traiter les maladies du rein et l’hypertension. En conséquence, elle étudie
actuellement la fonction rénale chez des patients souffrant
d’apnée, avant et après le traitement par ventilation à pression positive continue. Si son étude révèle une amélioration
de la fonction rénale suivant le traitement, cela représentera un pas important vers l’élaboration d’une éventuelle
thérapie. Cette recherche fait partie de plusieurs études
menées par le docteur Ahmed et d’autres chercheurs après
qu’on ait établi un possible rapport entre les troubles du
sommeil et les problèmes de santé graves.
Recherche sur l’apnée du sommeil
Saviez-vous que certaines des études les plus avancées
sur le diagnostic et le traitement de l’apnée obstructive
du sommeil ont été menées en Alberta? Le docteur John
Remmers, chercheur à l’Université de Calgary, a été le
premier à montrer que l’apnée du sommeil était causée
par un rétrécissement anatomique du pharynx. Le docteur
Remmers et sa société, SagaTech, ont commercialisé un
appareil du nom d’enregistreur de sommeil Remmers.
Habituellement, l’apnée du sommeil est diagnostiquée
dans une clinique spécialisée où il faut parfois attendre
longtemps pour avoir un diagnostic. L’appareil de Remmers
est le premier dispositif de détection portable utilisable
chez soi. Il mesure certaines données comme la fréquence
cardiaque, le débit d’air respiratoire et la saturation en
oxygène dans le sang, et ne nécessite pas l’intervention
d’un spécialiste ou d’un technicien.
Source : SagaTech
Auteur : Julie Sedivy
Cet article a été publié pour la première fois dans
le numéro du printemps 2012 du magazine Alberta
Innovates – Health Solutions Research News.
L’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire associé au sommeil. Le terme apnée signifie « suppression de la respiration »
et l’apnée du sommeil se manifeste par des pauses respiratoires survenant pendant le sommeil. En moyenne, ces
pauses durent de 10 à 30 secondes, jusqu’à ce que le cerveau
réagisse au problème. Chaque fois, la concentration d’oxygène
dans le sang est réduite (hypoxie) et le sommeil est perturbé,
puisque le dormeur doit se réveiller brièvement pour continuer
de respirer. En général, cependant, le dormeur ne se réveille
pas complètement et ne se rappelle pas ces réveils. Ce cycle
se répète pendant toute la nuit, interférant ainsi avec le rythme
de sommeil normal qu’une personne doit suivre pour se
sentir reposée et bien éveillée le matin.
2
CAHIER SANTÉ • Automne 2012
Ces perturbations du sommeil et cette interruption répétée de
l’oxygénation sanguine entraînent une somnolence diurne
excessive, une diminution de la qualité de vie et une détérioration des fonctions cognitives telles que perte de mémoire
et mauvaise concentration. De plus, la somnolence, qui est
le principal symptôme de l’apnée du sommeil, augmente le
risque de collision automobile et d’accident en milieu de travail. L’apnée du sommeil est associée à des problèmes de
santé graves, dont l’hypertension, le diabète de type 2, la
cardiopathie ischémique, l’irrégularité du rythme cardiaque,
l’insuffisance cardiaque, les troubles cérébrovasculaires et
la dépression.
Cahier Sante? 10-2012:Layout 1
17/10/12
11:01
Page 3
Cahier Santé
Saviez-vous que :
L’insomnie
• Environ 860 000 (3 %) Canadiens de 18 ans et plus
ont déclaré s’être fait annoncer par un professionnel
de la santé qu’ils font de l’apnée du sommeil.
Selon le Collège des médecins de famille du Canada, entre
30 et 40 % des adultes font de l’insomnie à divers degrés
chaque année.
• Outre les personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic d’apnée du sommeil, plus d’un adulte sur quatre
(26 %) ont déclaré présenter des symptômes et des
facteurs de risque associés à un risque élevé de faire —
ou de développer — de l’apnée obstructive du sommeil.
Nous avons tous besoin de sommeil. C’est un fait établi.
Quant à savoir combien d’heures de sommeil sont nécessaires, il n’y a pas de règle générale : certains se réveillent
frais et dispos après avoir dormi durant 5 heures; d’autres
ont besoin de 7 à 8 heures de sommeil, et quand ils en sont
privés, ils ont l’air d’avoir passé la nuit sur la corde à linge.
• De nombreux Canadiens ont reçu un diagnostic d’apnée du sommeil sans avoir subi de tests de sommeil en
laboratoire.
• De nombreuses personnes faisant de l’apnée du sommeil suivent des traitements, mais la plupart d’entre elles
font toujours de l’embonpoint ou sont obèses, un des
principaux facteurs de l’apnée obstructive du sommeil.
• Les personnes faisant de l’apnée du sommeil ont
d’autres problèmes de santé chroniques. Comparativement à l’ensemble de la population adulte, les Canadiens
adultes déclarant avoir un diagnostic d’apnée du
sommeil déclarent 2,5 fois plus souvent être atteints de
diabète et 1,8 fois plus souvent faire de l’hypertension*
Source : Agence de la santé publique du Canada
* Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2009
Si vous avez sommeil durant la journée, que vous êtes plus
irritable ou que vous êtes incapable de fonctionner normalement, c’est peut-être que vous manquez de sommeil.
Si vous faites partie des gens qui manquent de sommeil,
sachez que vous n’êtes pas seul. Selon Statistique Canada,
un Canadien sur sept de plus de 15 ans (soit 3,3 millions
de personnes) se plaint d’avoir de la difficulté à s’endormir ou à dormir sans interruption.
C’est un problème répandu, mais on peut l’éviter.
Si vous voulez mettre fin aux nuits blanches, il vous suffit
peut-être de mettre en pratique les 7 conseils suivants.
• Suivez un horaire régulier. Autrement dit, couchez-vous
et levez-vous selon le même horaire chaque jour —
même la fin de semaine. Avec le temps, votre corps
apprendra à suivre cet horaire;
CAHIER SANTÉ • Automne 2012
3
Cahier Sante? 10-2012:Layout 1
17/10/12
11:01
Page 4
• Limitez la durée des siestes. Si vous avez besoin de
faire une sieste, limitez-en la durée à 30 minutes et
faites-la assez tôt pour ne pas nuire à votre sommeil
nocturne;
• Adoptez une routine relaxante. Chaque soir avant
d’aller au lit, prenez l’habitude de faire la même chose,
afin de disposer votre corps au sommeil. Ce rituel peut
consister à prendre une infusion de camomille, à lire
ou à prendre un bain chaud;
• Optez pour le confort. Si votre vieux matelas ou vos
oreillers sont déformés, il serait peut-être temps de
les remplacer. Dans certains cas, il suffit d’ajouter un
surmatelas; prenez la peine de magasiner avant de
débourser le prix d’un matelas neuf;
• Veillez à la qualité de l’air. Faites le nécessaire pour
régler la température de votre chambre comme vous
l’aimez : basse ou élevée. Vous avez peut-être besoin
d’un humidificateur si l’air est trop sec ou encore, d’un
déshumidificateur, si c’est trop humide. Si vous avez
des allergies (p. ex. à la poussière ou au parfum),
prenez les mesures qui s’imposent;
• Réduisez la lumière et le bruit. Si besoin est, acheter
des bouchons d’oreilles ou un masque;
4
CAHIER SANTÉ • Automne 2012
• Évitez les stimulants en soirée. La caféine (café, thé,
sodas et chocolat), la nicotine, l’alcool et les excès de
table peuvent nuire au sommeil.
Vous serez heureux d’apprendre qu’un mode de vie sain
est bénéfique non seulement pour le corps, mais aussi
pour le sommeil. Suivez donc un programme d’exercice
régulier qui vous convient.
Savoir quand consulter un médecin
Si vos troubles du sommeil persistent, consultez votre
médecin, particulièrement si vous songez à faire l’essai de
somnifères en vente libre ou de plantes médicinales.