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Numéro 2 spécial Anniversaire
2nd semestre 2014
objects stories
30 ans de règlementation
internet tisse sa toile
la smart tv à l’échauffement
Rédacteur en chef : Thierry Borra
Edito
Par Henri Rivollier - Directeur SUP'DE COM
Sommaire
30 ans de
communication
Septembre 2014, SUP’DE COM accueille sa 30ème promotion, forte de ses
11 campus qui en font le 1er réseau des Ecoles de communication. Et riche
de ses 1300 étudiants.
Pour fêter ce 30ème anniversaire, nous vous proposons une édition spéciale de SUP’DE COM Mag.
Ce Magazine vous invite à vous laisser guider dans la communication des
années 1985 à 2015. Trois décennies qui ont changé la donne.
Nous essaierons également de nous projeter dans le futur… Pour cela
nous avons interviewé, ou demandé à des acteurs importants du secteur
de la communication, de nous dire quelles évolutions ils entrevoient.
Les activités de communication ont connu une mutation profonde avec
l’arrivée d’internet. Et ce mégamedia nous réserve encore sans doute bien
des surprises.
Comment ne pas faire le parallèle avec les bouleversements que connaît
notre monde ? Les économies ne semblent plus obéir aux mêmes règles.
Le réchauffement climatique menace la planète. Le consommateur ne
réagit plus aux mêmes motivations. Le mot de crise est dans toutes les
conversations.
Crise ou mutation ?
Notre monde connaît peut-être une de ses mutations les plus fortes.
Ne craignons pas les 30 prochaines années. Faisons preuve d’adaptation,
d’audace et d’engagement. Et à l’image de Philea, montrons à la génération montante que le temps des grandes découvertes n’est pas révolu.
Henri RIVOLLIER
Directeur SUP’DE COM
Remerciements
Pour la réalisation de ce numéro spécial, nous tenons à adresser nos chaleureux
remerciements à :
•Thierry BORRA, Manager Olympic Games, Coca Cola, Atlanta, pour avoir accepté d’être notre Rédacteur en Chef
•Thierry LIBAERT, Universitaire, membre du Conseil Economique et Social
Européen
•Stéphane MARTIN, Directeur Général de l’ARPP
•Olivier ABECASSIS, Directeur Général eTF1
•Sophie SACHNINE, Présidente metronews
•Yohann LAURENT, Rédacteur en Chef Espace Group & Resp. du pôle Digital
•Dominique BOURGEOIS, Directrice Marketing & Communication France 3
Rhône-Alpes Auvergne
•Albert ASSERAF, Directeur Général Stratégie Etudes & Marketing JC Decaux
•Fabrice ROMAN, Directeur régional Clear Channel
•Les étudiants SUP’DE COM pour leurs articles et leurs illustrations
•Coralie MOZDZYNSKI pour la conception graphique et la mise en page
•Nadège HADDAR pour la création des deux couvertures
2
30
ans de
communication..
1985 -2015
Rétrospective
03
06
08
10
Les objets cultes
Retour sur les objets qui ont marqué les 30
dernières années.
30 ans de réglementation
Evolution du droit de la communication et de la
publicité depuis 1985.
Internet - évolutions
Retour sur les principales évolutions du web,
depuis ses débuts à son explosion aujour’hui.
Histoire de la télévision
De 1985 à 2014 : les événements marquants de
la télévision.
dossier
Préparé par une classe de Bachelor
Communication 1ère année.
2014
Les 30 dernières années ont vu naître de nombreux objets qui ont petit à petit
révolutionné nos façons de vivre. Retour nostalgique sur ces objets aujourd’hui cultes.
19852015
...
objets cultes
3
objects stories
Le premier Macintosh
Happy birthday Macintosh !
Et oui, vous ne rêvez pas ! Déjà trente ans
que le Macintosh a bouleversé le monde
des innovations technologiques.
Vous souvenez-vous de lui à ses débuts ?
Il est clair que cette petite merveille a marqué
les esprits. Mais fort heureusement, il a dû subir
quelques changements, disons… esthétiques !
Et aussi pratiques et technologiques.
Une sacrée révolution créée par le célèbre,
l’unique, le grand Steve Jobs !
le tamagotchi
Dans les années 90, on adorait s’occuper de petits animaux virtuels.
C'est pourquoi en 2004, pour notre plus grand plaisir, sort la version
« connexion ». Le jeu reste le même mais désormais votre tamagotchi
peut rencontrer celui de vos amis pour qu'ils évoluent ensemble,
apprennent à se connaître et plus si affinités…
le GPS
En voiture, « veuillez attacher vos ceintures, le départ est imminent ! »
Toujours perdu ? À la recherche d’une adresse à un endroit inconnu ?
C’est avec son apparition dans les voitures dans les années 2000 qu’il
a révolutionné plus d’une vie !
Deux clics sur mon GPS et je suis guidé sur la route la plus simple et la
plus rapide pour arriver à destination.
Qui n’a jamais imité en choeur ces drôles de voix qui sortent directement
du petit écran ?
4
le kobby
« Si tu as des amis, tu as besoin d’un Kobby ! », c’est
typiquement ce que vous auriez entendu dans les
années 90. C’est en 1994 que Bouygues Telecom
banalise le SMS avec ce petit appareil. Les adolescents
se sentent libres et les mamans sont désormais ravies
de pouvoir communiquer avec leurs bambins devenus
grands.. Ah… Les 90s…
le minitel
Inventé en 1979 en France par Bernard Mati
et sorti en 1980, le minitel a été exploité
commercialement jusqu’en 2012.
Il est l’ancêtre d’Internet et l’un des objets
emblématiques de la communication des
années 80 puisqu’il servait à la fois d’annuaire,
de billetterie et de site de rencontres !
Image : Frédéric BISSON
l’imprimante 3D
Née en 1986, l’imprimante 3D est en
train de bouleverser la vision du monde.
Vous professionnels, vous en avez marre
de payer le prix fort pour vos goodies ?
Faites-les vous-même grâce à ce bijou
technologique.
Vous voulez du fashion ? La reine de
beauté Miss Georgie a chaussé une paire
d’escarpins imprimée en 3 dimensions,
à l’occasion du concours Miss America
2014.
L’imprimante 3D vous ouvre les portes
du futur.
Image : Première imprimante 3D à destination des
particuliers (Kit DIY - MakerBot)
http://www.monunivers3d.com
5
La publicité
Par Henri Rivollier, auteur de « Le droit de la communication et de la publicité », 3ème édition,
2014, Editions Le Génie des Glaciers.
Blog : http://droitdelacom.blog-de-com.com/ - Twitter @droitdelacom
30 ans de réglementation
Les 3 dernières décennies ont été marquées par une réglementation de plus en plus prégnante, mais aussi par la volonté du BVP, puis de
l'ARPP de proposer aux publicitaires et annonceurs une démarche d'autodiscipline.
1986
22 juillet : La justice dit Oui à la
publicité comparative.
La Cour de Cassation « légalise » la
publicité comparative dans une affaire
qui opposait deux enseignes de la
grande distribution : Carrefour et
Record (enseigne aujourd’hui disparue).
La Cour de Cassation va même jusqu’à
trouver des vertus à la pub comparative :
« n’est pas illicite une publicité qui se borne
à la comparaison des prix auxquels des
produits identiques sont vendus, dans les
mêmes conditions, par des commerçants
différents, contribuant ainsi à assurer
la transparence d’un marché soumis à
la concurrence ». Il faudra attendre la
loi du 18 janvier 1992 pour poser les
conditions de la publicité comparative.
30 septembre : La CNCL est créée et
la publicité TV soumise à un contrôle
La loi Léotard donne naissance à
la CNCL (Commission Nationale de
la Communication et des Libertés),
laquelle est investie d’une mission de
contrôle à priori de tous les messages
publicitaires diffusés par la télévision.
Cette mission reviendra au CSA en
1989, puis au BVP (devenu l’actuelle
ARPP en 2008).
6
1987
30 juillet : La publicité pour l’alcool
restreinte…
Prémices de la loi Evin, la publicité pour
les produits alcoolisés est interdite à la
télévision.
1989
17 janvier : La communication
audiovisuelle sous le contrôle du
CSA
L’année débute avec la mise en place du
Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. En
lieu et place de la CNCL. Jacques Boutet
en est le 1er président. La réforme du
31 octobre 2013 lui conférera plus d’indépendance et plus de pouvoir.
1991
10 janvier : Tabac et alcool au régime
sec.
La loi Evin encadre fortement les messages publicitaires pour l’alcool et interdit toute publicité (ou presque) pour le
tabac.
1993
29 janvier : La secousse de la loi
Sapin
Le monde de la publicité est secoué par
le vote de la loi Sapin visant à établir
plus de transparence dans les relations
entre les annonceurs, les agences et les
médias.
1994
4 août : Protégeons la langue
française
La loi Toubon fait obligation aux
publicitaires de s’exprimer en français
pour les publicités diffusées en France.
Qu’en reste-t-il 20 ans plus tard ?
2003
1er août : Le mécénat encouragé
La loi Allagon donne un vrai coup de
pouce au mécénat en permettant une
réduction fiscale de 60%. En 2013, le
mécénat a représenté un peu plus de
3 milliards d’€.
9 août 2004
Messages éducatifs
obligatoires dans les
publicités alimentaires.
Un exemple sur une
publicité pour McDonald’s.
2010
8 juin : Dans l’univers des jeux, on parie sur
la bonne conduite
Les jeux d’argent et de hasard, tels que les paris
sportifs étant libéralisés, restait à encadrer la
publicité qui allait forcément en découler. C’est
chose faite. Le CSA propose aux acteurs une
charte de bonne conduite qui devrait permettre,
si elle est respectée, d’éviter une réglementation
trop contraignante.
2011
25 octobre : L’Europe et internet
2004
2009
21 et 22 juin
mieux encadré
:
Internet 10 mars : L’alcool conquiert
internet
Sur internet, un droit de réponse
est créé et l’hébergeur est
rendu civilement et pénalement
responsable.
Fallait-il autoriser la publicité pour
l’alcool sur internet ? Après des
mois de lobbying, les alcooliers obtiennent gain de cause.
9 août : Les publicités alimen- 15 décembre : Le placement de
taires doivent participer à l’effort produit facilité
Connu au cinéma, le placement de
éducatif
On commence à s’inquiéter de produit est autorisé par le CSA à la
surpoids, d’obésité. La loi impose télévision, dans les séries et les clips
un message éducatif pour toute musicaux.
publicité en faveur d’un produit
alimentaire solide ou liquide,
dès-lors qu’il a fait l’objet d’une
transformation.
2006
28 novembre : Vous avez dit crise
énergétique ?
La crise énergétique, on l’a compris,
devient structurelle. Toute publicité
pour un produit d’énergie devra
désormais afficher la mise en
garde « L’énergie est notre avenir,
économisons-la »
2007
L’année
durable
du
2015
L’ère d’internet est bien installée. Dans un souci
de plus grande protection de l’internaute, l’Europe prend un certain nombre de décisions,
notamment en matière de E-commerce et de
cookies.
2014
13 février : Le consommateur français mieux
protégé
La loi Hamon traduit en droit français un certain
nombre d’obligations imposées par la directive
européenne de 2011. Ainsi, les acheteurs en
ligne verront-ils leurs droits renforcés.
La même loi Hamon crée l’action de groupe, petite révolution dans l’univers judiciaire français.
13 mai : Et n’oublions pas le droit à l’oubli
Dans une décision, la Cour de Justice des Communautés Européennes impose à Google le
droit à l’oubli dans des conditions bien précises.
Et surprise, Google semble s’y plier….
Devrait être l’année de l’interdiction de la publicité pour la E-cigarette et de la
disparition des marques sur les paquets de cigarettes.
15 décembre 2009
L’agent secret le plus
célèbre du monde est
également un habitué du
placement de produits
dans ses films.
développement
On commence à s’intéresser aux
vertus responsables de la publicité et
de la communication. Le BVP publie
sa première recommandation sur le
sujet et, en fin d’année, l’UDA signe
la charte « Pour une communication
responsable »
Source image - http://www.
frederic-delliaux.com
7
30 ans pour s'imposer..
internet
tisse sa toile
1985, internet est encore confidentiel, à peine sorti de la sphère militaire où il est né.
En 1990, la France compte un peu moins de 30 000 internautes. Le cap des 50 millions
est aujourd’hui franchi. Au monde, on frôle la barre des 2,5 milliards d’internautes.
Messageries, recherches, blogs, réseaux sociaux, et aujourd’hui vidéos constituent notre
quotidien. Mais il n’en a pas toujours été ainsi..
8
1991
3 lettres devenues notre quotidien
apparaissent : www (World Wide Web)
que l’on traduit en général par « toile
d’araignée mondiale ». Le www est un
système qui permet d’afficher les pages
internet à l’aide d’un navigateur.
2004
Naissance de Viadeo qui compte en
2014, 60 millions de membres dont 9
millions en France
Au sein de l’Université d’Harward, Marc
Zuckerberg lance Facebook en janvier
2004. En 24 heures il convainc 1200
de ses camarades de le rejoindre. En
6 mois, il réunit 150 000 adhérents et
passe fin décembre le cap du million.
Aujourd’hui, Facebook c’est 1,32 milliard
d’adhérents dont 28 millions en France.
Les marques ne sont pas en reste et les
5 marques ayant le plus de fans sont
des marques alimentaires, Coca Cola
en tête avec 3,3 millions de fans.
Naissance également de Flickr et de la
plateforme Overblog.
1994
Les premiers blogs voient le jour au
Canada. Le premier blog francophone,
Montréal, Soleil et Pluie, est ouvert le
7 juin 1995 par une québécoise de 17
ans, Brigitte Gemme. Aujourd’hui, un
internaute français sur deux se rend
régulièrement sur la blogosphère.
2003
Naissance de Google. Aujourd’hui
Google indexe plus de 30 milliards
de pages. Les internautes confient
quotidiennement à Google presque 3,5
milliards de recherches.
En septembre, lancement de Google+
qui réunit aujourd’hui environ 500
millions de membres
Lancement de Snapchat. En 2014, ce
réseau social compte 82 millions de
membres, majoritairement des jeunes
de moins de 25 ans.
2015
En Avril, David Filo et Jerry Yang
(Université de Standford) lancent
Yahoo. Au départ,
annuaire web,
Yahoo évoluera progressivement pour
devenir une plateforme offrant un
certain nombre de services dont la
messagerie avec Yahoo Mail, mais aussi
des Chats et des informations en ligne.
HoTMaiL est créé par Jack Smith et
Sabeer Bhatia. C’est un service de
courrier électronique qui sera racheté
18 mois plus tard par Microsoft.
Google, c’est aussi GMail, Google Maps,
Google Chrome, Google Analytics,
Androïd, Youtube etc…
2003, c’est aussi l’année de lancement
de iTunes, de Myspace et de Skype.
Cette même année apparaît le réseau
professionnel LinkedIn fort aujourd’hui
de plus de 300 millions de membres
désireux de développer leur réseau
professionnel.
2005
Steve Chen, avec deux de ses anciens
collègues de Paypal, crée Youtube en
février 2005 pour le céder 18 mois plus
tard à Google pour la somme de 1,65
milliard de dollars. En 2014, Youtube
compte mensuellement 1 milliard de
membres actifs, mais 4 milliards de VU
chaque jour!
2011
1995-1996
2010
Lancement de Pinterest qui regroupe
aujourd’hui 50 millions de membres,
majoritairement des femmes.
La même année apparait Instagram
qui sera deux ans plus tard revendu à
Facebook pour 1 milliard de dollars !
Instagram c’est 150 millions de
membres, 1 milliard de photos et 5
millions de nouvelles photos postées
chaque jour.
2006
Il est 21H50 le 21 mars. C’est l’heure du
1er tweet que l’on doit à @jack : « just
setting up my twttr »
Aujourd’hui,
Twitter,
c’est
une
communauté
de
260
millions
d’adhérents. Les chiffres donnent le
vertige : 500 millions de tweets par
jour et quelques 300 milliards depuis
le lancement. Paradoxe, presque un
compte sur deux serait inactif !
2007
Naissance de Tumblr qui compte
actuellement 100 millions de membres
et recueille quelques 75 millions de
publications chaque jour.
Le monde de la technologie n’est pas
en reste puisque Apple lance l’Iphone
et Amazon la Kindle.
Enfin, c’est en 2010 qu’Apple lance
l’Ipad et que nait la GoogleTV.
Selon CISCO, le trafic internet devrait être multiplié par 4 en 2015 par rapport à 2010. La moitié de ce trafic devrait être dû
à la vidéo. Toujours selon CISCO, il y aura en 2015, 15 milliards d’appareils connectés, soit un peu plus de 2 par être humain.
9
30 ans d'évolution..
la télévision
La Smart Tv a l'échauffement
Création visuel : Benjamin Chambrelent
10
Les 19 premières chaines de la TNT en 2005.
1992
: Le 12 avril, La 5 rend définitivement l'antenne à
minuit.
En septembre, Antenne 2 et FR3 deviennent respectivement
France 2 et France 3 et le 28 septembre, Arte, chaîne franco-allemande, bénéficie de la fréquence de la 5 qu’elle occupera dans un premier temps de 19 heures à 1 heure.
En novembre, Canal + lance son bouquet de chaînes par
satellite, Canal Satellite.
1994
1996
2000
: Le 13 décembre, lancement de La Cinquième,
chaîne du savoir.
: Lancement de la télévision par satellite.
: Le 1er août, France Télévision devient France
Télévisions. Thomson et Microsoft lancent TAK, le premier
téléviseur connecté.
2005
Les logos de France 2, France 3, M6, Tf1 et Canal+ dans les années 80-90
1985
: En cette fin d’année plusieurs chaines voient le
jour : TV5 Monde, TMC, RTL9, Sky1.
C’est aussi en 1985 qu’est créé Médiamétrie pour mesurer
l’audience de la télévision : l’audimat
Rappelons que le 4 novembre 1984 à 8 heures, c’est le
lancement de Canal+ avec ses 186 000 premiers abonnés !
Bon anniversaire Canal+ !
1986
: Le 20 février nait La 5. Et pour la première fois est
admis le principe des coupures publicitaires durant les émissions.
Le lendemain, 21 février, lancement de la Sept.
Quelques jours plus tard, le 1er mars, mise en service de
TV6. Cette chaîne, sera aussi une des plus éphémères, 12
mois.
La même année, est instauré le contrôle à priori des publicités
télévisées. Ce contrôle est confié à la CNCL.
1987
: Le 1er mars, naissance de M6 tandis que TF1 est
privatisée au profit du Groupe Bouygues le 16 avril.
Le procédé de mesure d’audience de la télévision est modifié.
L’audimat (basé sur les foyers) est transformé en médiamat
(basé sur les personnes). Médiamat, c’est aujourd’hui 11 400
personnes réparties dans 5000 foyers.
1989
: Le 17 janvier, création du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel garant de la liberté de communication à la télévision
et à la radio.
: Le 31 mars débuts de la Télévision Numérique Terrestre, la TNT, offrant une meilleure définition d’image et de
son.
2008
2009
: le 30 octobre premières émissions de la TNT HD
: est actée la suppression de la publicité après
20 heures sur les programmes nationaux des chaînes de
France TV.
2011
2012
: marque le passage au tout numérique.
: 6 nouvelles chaînes TNT sont lancées : HD1, L’Equipe
21, 6 ter, Numéro 23 RMC Découvertes et Chérie 25. La TNT
compte désormais 25 chaînes.
2014
: en juillet, le CSA refuse la transformation de LCI en
chaîne gratuite dans le souci de protéger iTélé et BFM Télé,
mais aussi de réguler le marché de la publicité télévisée.
Le 25 septembre, M6 inaugure avec Rising Star, une Social TV sans frais de SMS ou d’appel téléphonique pour le
téléspectateur. Le premier Rising Star a réuni 3,8 millions de
téléspectateurs dont 1 million a voté en direct (3 millions de
votes). D8 se lance à son tour dans les votes gratuits avec
Nouvelle Star.
Le 1er octobre, France 3 annonce le retour expérimental
d’un écran publicitaire de 1 à 4 mn, à 20H10, sur 4 régions.
A compter de 2014, la mesure d’audience médiamat prend
en considération le catch up.
Depuis le 14 novembre, Arte est désormais diffusée en Italie
sur le bouquet TivuSat. Elle sera disponible en français et en
allemand.
11
Numéro 2 spécial Anniversaire
2nd semestre 2014
vu à la radio
la communication responsable
restez dans le cadre
consommer, mais consommer mieux
Edito
Par Thierry Borra, rédacteur en chef de ce numéro spécial
30 ans de
communication
Over the last 30 years, the world of communication and media
landscape has changed drastically, and with it, the way brands
are communicating. From one to many, to one to one, we’ve
now entered in a hyper connected and interactive world,
where digital and social media have opened new horizons.
Whether they want or not, marketers do not have any more
control over their brand and the conversation around.
Consumers are empowered, and can influence positively
or negatively the future of a brand and the reputation of a
company.
The challenge is now not only to be part of the conversation
but even more to be relevant. Brands need to listen what
consumers are saying and what is trending. They need to
analyze and identify the sweet spot to include themselves in
the discussion at the right time.
Content is king and stories are the new currency. Brands are
on a creative quest to develop relevant content that will allow
them to engage actively with their fans and consumers. This
era of real time marketing requires companies to adapt their
organization and structure.
Media investments are evolving as well as new media is offering
more opportunities for a deeper engagement, especially
with the young cord-free generation (who does not own nor
have interest for TV). The youth culture today is incredibly
participatory; it’s all about sharing with my friends, with my
community and frontiers are not anymore meaningful.
Some brands have already started to shift significantly some
of their investment from classic TV advertising to digital,
leveraging mobile and social media, to stay closer to their
target.
Tomorrow, brands will have to demonstrate even more
creativity & authenticity to remain relevant, quite an exciting
challenge for all of us.
Thierry Borra
Director, Olympic Games Management - Coca-Cola Company &
SUP’DE COM former student.
Editeur : SUP’DE COM AIPF, Association loi 1901
47 rue sergent Michel Berthet - 69009
LYON
Etablissements d’enseignement supérieur
technique privés
Imprimeur : Imprimerie Brailly - 62
Route du Millénaire, 69230 Saint-Genis-Laval
2
Directeur de la publication & de la
rédaction : Henri Rivollier
Dépot légal : 4ème trimestre 2014
Crédit photo : SUP’DE COM &
sources web citées.
Sommaire
30
ans de
communication..
Et après ?
prospective
03
04
06
08
10
14
16
18
20
22
24
Thierry Borra - rédacteur en chef
Biographie & Interview.
2014-2020
Chiffres clés & prospective.
La radio
“Vu à la radio” & interview de Yohann Laurent,
Responsable du pôle digital Espace Group.
la communication responsable
Interview de Thierry Libaert.
la presse
Relation presse-lecteurs-annonceurs et interview
de Sophie Sachnine, Présidente metronews.
l'affichage
Evolutions de l’affichage, par JC Decaux et Clear
Channel
L'autorégulation
Interview de Stéphane Martin, DG de l’ARPP.
la publicité de demain
Le marché de la publicité & les AdBlockers.
les technologies du futur
Sélection de technologies innovantes.
la télévision
Tribune d’olivier Abecassis, DG e-TF1 et
Dominique Bourgeois, Responsable marketing
communication France Télévisions.
tendances de consommation
L’économie collaborative, le cashback, la
location, le made in France et le DIY.
rédacteur en chef
Thierry Borra
Director, Olympic Games Management
The Coca-Cola Company
Thierry Borra leads The Coca-Cola Company’s global partnership with the Olympic Movement, including the
Company’s association with the Olympic Games, Youth Olympic Games and the Paralympic Games.
In his role, he manages the overall relationship with the International Olympic Committee and the other
stakeholders of the Olympic Movement, and build event management capabilities in the respective host
countries by providing coaching, subject matter expertise, leadership through a disciplined global event
process and transfer of key learnings from event to event. In addition, Thierry provides stewardship for the
successful system-wide activation of global events to extract maximum value and ensure contract fulfillment. As part of his global responsibilities, he also led the Coca-Cola’s involvement with the international
leg of the Beijing 2008 Olympic Torch relay.
Prior to this role, Thierry was the Company’s lead for the Torino 2006 Olympic Torch Relay. In his twenty
years with the Coca-Cola system, Thierry has held marketing positions at both Coca-Cola France and bottling partner Coca-Cola Enterprises and has a wealth of experience with global sporting events, including the
1992 Albertville Olympic Winter Games, the Tour de France, the FIFA World Cup France 1998, the 2003 World
Championships in Athletics, and the 2004 Athens Olympic Torch Relay.
A native from Beaune, France, Thierry graduated in marketing, communication and business international
from SUP’DE COM School – Lyon, France and is fluent in French, English, and Italian.
+Interview
Thierry Borra, vous êtes Directeur Global du Partenariat Olympique pour Coca-Cola. Pouvez-vous nous expliquer en quoi
consiste votre métier ?
Je le résumerais en 3 points. Tout d’abord, gérer la relation entre
Coca-Cola et le Mouvement Olympique, c’est à dire le CIO, ses
membres, ses partenaires, les athlètes Olympiques, les Comités
Olympiques Nationaux et les Fédérations Internationales sportives.
Ensuite, assurer la mise en place, le développement et le suivi
d’une équipe projet dédiée dans chaque pays accueillant les Jeux
Olympiques en apportant une expertise et un coaching auprès des
business units en place. Enfin, je travaille en étroite relation avec
les équipes marketing sur le développement de nos campagnes de
communication liées aux J.O.
Quels sont les enjeux pour Coca Cola sur les JO, et plus globalement comment la marque intègre-t-elle les grands événements
sportifs dans sa stratégie de communication ?
Le sport est l’une des passions favorites de nos consommateurs,
tout comme la musique ou l’Entertainment. Avec la Coupe du
Monde FIFA, les Jeux Olympiques sont sans aucun doute les deux
événements sportifs capables de connecter le monde entier, de
rassembler plusieurs milliards de téléspectateurs, de leur donner
un moment d’émotion, de partager un moment de bonheur, ou encore d’inspirer la jeune génération à découvrir/pratiquer un sport.
Nous utilisons l’association de nos marques à ces événements pour
répondre à de multiples enjeux, qu’ils soient locaux ou globaux.
Lancer une nouvelle marque ou packaging, accroître la préférence
de marque, engager nos consommateurs au travers de contenus
spécifiques et dédiés, améliorer notre réputation, développer nos
infrastructures ou certaines compétences, renforcer la relation
avec nos clients et consommateurs, motiver nos salariés, et même
parfois, changer la façon dont on appréhende notre business localement.
Vous travaillez à la communication d’une des premières
marques mondiales depuis de nombreuses années. Quelles
sont, selon-vous, les évolutions les plus marquantes en matière
de partenariat sportif ?
Le partenariat sportif a sans doute connu plus d’innovations durant
ces 5 dernières années que depuis son origine.
La compétition est plus ardue que jamais. Le besoin de se réinventer, d’être créatif et innovant est devenu une réalité du quotidien.
Ceci est vrai autant pour les marques qui ont besoin de se différencier et répondre aux attentes de leurs consommateurs toujours plus
exigeants, que pour les détenteurs de droits sportifs.
Bien entendu, le digital et les réseaux sociaux ont ouvert de nouveaux horizons pour les athlètes capables de créer leur propre
marque. Cela a également permis à certains sports ou événements
de s’offrir une nouvelle exposition ou encore d’accroître l’interaction
avec leurs fans, tout comme les marques le font à l’égard de leurs
consommateurs, parfois en contournant avec une certaine dose de
créativité le principe de “l’ambush marketing”.
H&M habillant l’équipe Olympique Suédoise, Beats et sa stratégie de
placement de produit, le stade Levi’s des 49ers de San Francisco ultra connecté, la tournée mondiale du trophée de la Coupe du Monde
FIFA avec Coca-Cola, ou encore la plateforme de sponsoring sportif
participatif sponsorise.me sont autant de nouvelles approches.
Thierry, quel est votre meilleur souvenir ?
Question difficile… mais si je devais en sortir un, ce serait sans
doute la rencontre de Nelson Mandela sur l’ile de Robben Island en
Afrique du Sud lors du relais international de la flamme Olympique
d’Athènes en 2004. Bien sûr il y aussi eu des moments inoubliables :
Edgar Grospiron à Albertville en 1992, mon premier Tour de France,
la Finale de la Coupe du Monde 98, la demi-finale France contre
les All Black en 1999, Hicham El Guerrouj à Athènes, Usain Bolt ou
l’équipe de France de hand à Pékin, Tony Estanguet et Teddy Riner à
Londres... Mais au delà de ces moments magiques, ce sont surtout
les rencontres avec ces champions d’exception que je retiendrais.
Ils m’ont toujours beaucoup inspiré et parfois même guidé dans ma
carrière comme l’ont fait Jean-Pierre Danguillaume et Jean-Claude
Killy et pour qui j’ai un énorme respect.
3
2014
32,6 %
73%
C’est
la
part
des
smartphones dans la vente
de téléphones mobiles
(Source Marketing Mobile
Association France)
9,5 millions
C’est le nombre de Français
hyper connectés, c’est-à-dire
possédant à la fois un ordinateur,
un smartphone et une tablette,
soit 18% de la population (Source
One Audi Presse)
1H56
C’est
la
durée
d’écoute
quotidienne de la radio des
jeunes de 13 à 24 ans (contre
2H56 pour l’ensemble de la
population) (Source Médiamétrie)
4
C’est la quantité de vidéos déposées
sur You Tube chaque minute tandis
que 125 millions de likes sont
déposés chaque heure sur Facebook
(Source Envoyé Spécial)
C’est le pourcentage de
Français
possédant
une
tablette, soit un peu plus de 12
millions (Source Médiamétrie)
74%
100 heures
C’est le nombre d’internautes qui se
déclarent inquiets de l’usage qui pourrait
être fait de leurs données personnelles sur
internet (Source Havas Media Group France)
2,6 milliards
C’est en euros le montant
de la publicité française
en ligne dont 35% pour la
social advertising et 31%
pour le mobile (Source
Idate)
144 milliards
C’est le nombre d’emails
échangés chaque jour (Source
Le Blog du modérateur.com)
1 milliard
C’est le nombre de sites
sur
internet
(Source
Internetlivestats.com)
4 millions
C’est le nombre de
recherches sur Google
en une minute (Source Le
Blog du modérateur.com)
4,1 heures
C’est le temps passé chaque jour sur internet
depuis un ordinateur, auquel il faut ajouter
1 heure depuis un mobile (Source Le Blog du
modérateur.com)
2020
30 à 50 milliards
C’est le nombre d’objets connectés sur la planète. Certaines
prévisions vont jusqu’à 80 milliards…. (Sources Gartner -30- et
Ericsson -50- )
200
1 milliard
C’est en moyenne le nombre
de SMS qu’un utilisateur envoie
chaque mois (Source Arcep)
C’est le nombre de télévisions connectées (Source
Digital TV Research)
44 millions
12%
C’est le nombre de cyberacheteurs en France (Source
Xerfi-Precepta)
C’est la part des programmes
de télévision « à la demande »
(Source Médiamétrie)
355 milliards
C’est, en euros, ce que
représente le marché de la
vidéo (Source Observatoire Idate)
6%
C’est le pourcentage des
dépenses
de
publicité
réalisées
sur
YouTube
(Source ZDNet)
750 milliards
160 à 180 milliards
C’est, en dollars, ce que vaut
la télévision (Source Ericsson)
C’est la part, en euros, de la publicité
mondiale en ligne, dont 20% de mobile et 14% pour la publicité sur les
réseaux sociaux (Source Idate)
5
la Radio
EN CHIFFRES : 6 millions de Français écoutent chaque jour la radio sur
un support internet (source Médiamétrie) et 86% des jeunes écoutent la
radio sur You Tube (source Sacem).
Vu à la radio
« Radio filmée », « radio visuelle », « radio amplifiée », après être devenue « Sociale », la radio parie aujourd’hui sur l’image pour
conquérir un nouveau public et accroître ses revenus.
Au milieu des années 2000, la radio
avait rendez-vous avec son destin. Il lui
fallait réussir sa mutation pour garantir
ses moyens d’exister. La radio 2.0 se
profile. Puisque le consommateur est
sur le web, c’est sur le web qu’il faut
aller le chercher. La radio se doit d’être
accessible sur les nouveaux supports,
téléphones, ordinateurs, et autres
tablettes. Les grands groupes de
radios l’ont bien compris et ont lancé
en septembre 2014 une application
gratuite, Direct Radio.
Mais cette évolution n’est pas la révolution espérée. Les vrais changements
sont ailleurs. D’abord sur les réseaux
sociaux. Les Français étant adeptes
des réseaux sociaux, les radios ont vite
compris que Facebook, Twitter, (pour
ne citer qu’eux) pouvaient – devaient
- devenir des alliés. D’abord pour conquérir la cible des 16 – 25 ans, et donc
toucher un nouveau public. Mais aussi
pour y gagner en interactivité (c’est
l’outil qui est nouveau, les radios pratiquant depuis longtemps l’interactivité
avec leurs auditeurs). Enfin, pour une
plus grande visibilité et une plus grande
audience : une forte activité sur Twitter
(par exemple) fait progresser le taux
d’écoute. Vous l’avez compris, la Social
6
Radio est née. Et le succès est là : plus
de 3 millions de mention « j’aime » sur
la page Facebook de NRJ, modèle en
la matière. Et c’est payant : 3 à 10% de
l’audience proviendrait des réseaux sociaux.
En ce début de XXIème siècle, le culte
de l’image s’impose. Alors, même si la
radio est le media du son par excellence,
il faut franchir le pas. La radio sera
aussi image. Les studios s’équipent
peu à peu de caméras productrices de
vidéos mises en ligne, en streaming ou
en différé. La radio « filmée » est née.
C’est Europe 1 qui tente l’expérience
au cours de la saison 2006/2007.
Aujourd’hui toutes les grandes radios
exploitent la vidéo et souvent avec
conviction : 12 à 15 heures de vidéo
par jour en moyenne. Pour ne rater
aucun plan, aucune mimique ni
grimace, certains studios multiplient
les caméras. La production ? Souvent
des vidéos très courtes (car, on le sait,
au-delà de 2 mn l’internaute décroche)
qui viendront animer le site internet.
Et le résultat est là : RTL.fr attire chaque
mois presque 4 millions de VU et annonce entre 12 et 15 millions de vidéos
consultées mensuellement.
La stratégie de la vidéo n’a que des
avantages. Moyen de conquérir une
nouvelle cible, mais aussi moyen d’accroître sa visibilité et sa notoriété car de
très courts extraits sont souvent repris
par les chaînes de télévision, et notamment celles d’information en continu.
Et n’oublions pas la manne publicitaire,
car bien-sûr, ces vidéos sont accompagnées de publicités en pre-roll, midroll ou post-roll. Les annonceurs sont
au rendez-vous permettant d’atteindre
plus de 90% de couverture. La vidéo
permet aussi de compléter l’émission
en ajoutant des graphiques ou des infographies qui seraient inexploitables
à l’antenne. Quand la « radio filmée »
devient la « radio enrichie ».
Certains pensent qu’en calquant sur
la télévision, la radio pourrait y perdre son âme. Mais parions que la radio
gardera en mémoire que son élément
premier, c’est le son alors que celui de
la télévision c’est l’image.
yohann laurent
Entré chez Espace Group en 2006.
A la tête de la rédaction lyonnaise du groupe depuis
2009 & Responsable du pôle digital d’Espace Group
depuis septembre 2014.
Interview de Yohann Laurent, rédacteur en chef et
responsable du pôle digital d'espace group.
Monsieur Laurent, vous êtes Rédacteur en chef
d’Espace Group. Pouvez-vous nous présenter votre
Groupe ?
"La distance
entre le micro et
le poste de radio
n’a jamais été
aussi réduite”
espace group
Nous demandons donc à nos animateurs et à nos journalistes,
de s’investir sur les réseaux sociaux. De se mettre en scène
dans de courtes vidéos, de réagir en leur nom à l’actualité et
bien sûr de répondre aux remarques ou sollicitations de nos
abonnés. Et cela fonctionne bien. L’équipe et les auditeurs
jouent le jeu. Et on constate que la distance entre le micro et le
poste de radio n’a jamais été aussi réduite.
En quelques chiffres, Espace Group est composé de dix
radios (MFM Radio, Jazz Radio, Radio Espace, Virage Radio, Sun 101.5, Generations, Alpes 1, ODS, La Radio Plus et
RVA) sur plus de 200 fréquences à travers la France. Nous
attirons chaque semaine près de six millions et demi d’auditeurs au niveau national. Mais nous sommes attachés à
La radio a beaucoup évolué ces dernières années. Comdévelopper notre ancrage lyonnais puisque, si nous avons
ment voyez-vous l’avenir ?
aujourd’hui des antennes à Paris, Annecy, Gap ou ClerJe pense que nous allons continuer dans les promont-Ferrand, notre siège est situé à Lyon dans
la technologie
chaines années à tendre vers toujours plus de dile nouveau quartier de la Confluence au bord de
versité. Nous ne parlons déjà plus uniquement
la Saône. Nos axes forts restent la musique et la numérique a transformé
de groupe de radios mais de groupe cross média.
proximité avec nos auditeurs.
notre façon de
Chaque radio possède son site internet, ses appli
consommer la musique smartphones et tablettes, mais aussi sa télévision
comme Espace TV et Generations TV. Ce qui veut
Vous avez plus particulièrement en charge le
dire que nos métiers sont en totale évolution.
pôle digital. Que représente-t-il et quels en sont les
enjeux ?
Et pour parler uniquement de radio, nous misons sur le
Le digital est un enjeu considérable pour notre groupe,
comme d’ailleurs pour l’ensemble des médias qui doivent
s’adapter à un secteur en pleine mutation. La technologie
numérique a transformé notre façon de consommer l’information et la musique. Il faut donc nous adapter, mais
pas seulement. Le défi est de réussir à développer nos
sites et applications pour coller aux prochaines habitudes
des utilisateurs et surtout à leur trouver des vocations
propres. Car dans nos médias, le digital ne peut plus se
contenter d’être la « vitrine » d’une radio, d’une télévision
ou d’un journal. L’idée est de proposer une véritable offre
pour les internautes, et commercialement de faire naître
un modèle économique solide.
numérique en militant et en nous préparant à l’arrivée attendue de la RNT, la Radio Numérique Terrestre. Un projet qui a
pris du retard par rapport à la TNT. Là encore c’est une véritable révolution qui se profile, même si l’argent de la publicité
reste encore aujourd’hui cantonné à la radio traditionnelle.
Quelle est la stratégie du Groupe en matière de réseaux sociaux ?
J’évoquais la proximité avec les auditeurs, et bien les réseaux sociaux ont révolutionné la relation que nous entretenons avec ceux qui nous écoutent. Facebook pour
l’aspect, je dirais, « institutionnel » et Twitter pour le côté
coulisse, nous permettent de partager avec le plus grand
nombre.
7
Source image : e-marketing.fr
la communication
responsable
8
rencontre avec Thierry Libaert, expert en communication des
organisations et spécialiste de la communication responsable,
membre du conseil de l'éthique Publicitaire & du conseil
économique et social européen. Il rejoint la direction
développement durable d'EDF le 1er décembre 2014 où il se voit
confier la stratégie de communication du groupe énergétique à
l’occasion de la COP 21, Conférence Paris Climat 2015 qui se
déroulera en France du 30 novembre au 11 décembre 2015.
La notion de communication
responsable est née vers la fin
des années 80. Vous-même,
avez écrit votre premier ouvrage sur le sujet en 1992.
Aujourd’hui, après bientôt 3
décennies, êtes-vous plutôt
sceptique ou optimiste ?
C’est assez difficile de le dire.
On observe une forte évolution
depuis la fin des années 80 : au
départ, la communication responsable était très assimilée à la
communication produit, seuls les avantages marketing étaient
mis en avant. C’est seulement à partir des années 2000 que
sa place a évolué et est passée du produit au corporate – à
l’image de l’entreprise. Nous avons pu assister à une évolution
dans l’organisation de la communication responsable et un
relatif emballement dans les années 2000 à 2010 : l’argument
écologique s’est multiplié et la communication responsable
est devenue un dénominateur commun des
actions de communication des entreprises.
vail de communication. Cela mettait à la fois le monde de la
communication dans une position de force en valorisant les
actions de l’entreprise, en augmentant le territoire d’activité
pour le dircom et en valorisant l’image de l’entreprise.
J’entends donc par là que c’est la communication qui a compris l’intérêt réel de valoriser le thème du développement
durable.
Quelles sont aujourd’hui les tendances de la communication responsable ?
La tendance est actuellement de passer d’une communication responsable à la responsabilité de la communication.
La responsabilité n’est plus seulement un thème de communication mais est devenue un processus : aujourd’hui, il
ne suffit plus d’en parler mais de l’intégrer complètement à
l’approche communicationnelle. Les communicants s’interrogent sur leur métier, leur manière de l’exercer et l’impact
de leurs campagnes : par exemple l’impact des opérations
événementielles ou de la publicité sur l’environnement.
D’autre part, après une survalorisation de la
Leur responsabilité est devenue une sorte La responsabilité n'est sphère environnementale dans la communication responsable, on observe aujourd’hui
de solution miracle à toutes les attaques de
un déplacement vers le champ social/soplus
seulement
un
thème
méfiance, un remède pour contrer la disciétal (handicap, parité, dialogue avec les
tance mise par les consommateurs par rapprenantes) ce qui assure un meilleur
port au monde de l’entreprise.
de communication : c'est parties
équilibre.
Aujourd’hui nous sommes arrivés en phase
entreprises accordent également une
de maturité. Il y a deux raisons à cette
devenu un processus. Les
importance croissante aux démarches de
maturité : d’abord le sentiment que ce qu’on
avait imaginé comme solution miraculeuse ne fonctionne
pas, et le fait que les entreprises qui ont une bonne image ne
sont pas forcément celles qui communiquent beaucoup sur
leur responsabilité ; puis le fait qu’il peut y avoir aujourd’hui
des risques importants à avoir une communication trop
survalorisée par rapport à la responsabilité réelle de
l’entreprise. On a la perception d’avoir moins d’avantages
qu’espérés mais des risques plus importants. Je suis
néanmoins aujourd’hui relativement optimiste : les
démarches de communication responsable sont davantage
réelles et travaillées.
Dans
votre
ouvrage
«
Communication
et
environnement. Le pacte impossible », vous écrivez
que « le développement durable est une invention de la
communication ». Pouvez-vous expliquer ce que vous
voulez dire ?
Je ne veux bien sûr pas dire par là qu’un jour les dirigeants de
communication se sont réunis pour lancer un complot autour
du développement durable.
Le développement durable a été créé lors de la Commission
mondiale sur l’environnement et le développement en 1987.
Mais on commence seulement à en entendre parler en 1992 :
le développement durable arrangeait le monde de la communication car il permettait d’éviter les attaques frontales et de
montrer les avantages du domaine social et environnemental
en relation avec l’économie.
qualité qui leur apportent une crédibilité supplémentaire.
Une dernière tendance assez forte et structurelle : le poids
du juridique. La règlementation prend de plus en plus d’importance, notamment sur les thèmes de l’énergie ou encore
l’alimentation, avec les obligations d’accompagner le message publicitaire par un message juridique (« manger 5 fruits
et légumes/jour »…) ou les règlements sur la manière de communiquer ayant un impact sur la responsabilité. Le communicant qui veut s’occuper des problèmes de responsabilité
doit davantage s’appuyer sur le juridique.
En quoi la communication responsable peut-elle
devenir stratégique ?
On peut parler de stratégie à partir du moment où l’on a compris qu’il faut passer d’un thème à une démarche de communication responsable.
Une entreprise responsable est une entreprise honnête en
qui on peut avoir confiance. Honnête dans les produits, la
facturation, le SAV, … C’est à la fois plus réduit mais en même
temps beaucoup plus large car on dépasse la communication
simple de l’entreprise.
C’est une demande forte et structurelle avec un sentiment
croissant de méfiance envers les entreprises : les consommateurs ont besoin de sentir qu’on ne leur dissimule rien.
C’est ce que doit représenter une entreprise responsable :
transparence et authenticité.
Dans le développement durable, les relations avec les parties prenantes sont omniprésentes et c’est avant tout un tra-
9
Source image : http://blogs.e-artsup.net
la Presse écrite,
une mutation indispensable
On évoque souvent la crise de la presse écrite. Nous préférons voir dans la situation actuelle, une mutation profonde pour s’adapter aux
nouvelles technologies et à l’évolution des attentes du lecteur. Une mutation aux causes multiples. Explications.
En ce début de XXIème siècle, le monde de la presse a vu disparaître certaines de ses éditions print emblématiques. Les
années 2011 et 2012 ont été particulièrement significatives.
Ainsi, La Tribune passe-t-elle, en janvier 2012, d’une édition
papier quotidienne à une seule édition hebdomadaire tandis que France Soir disparait en format papier le 31 décembre 2011. Après 80 années d’existence, Newsweek arrête
son édition papier fin 2012. La presse gratuite subit aussi la
crise et Paru Vendu cesse de paraître suite à la liquidation de
la Comareg en novembre 2011 mettant ses 1650 salariés sur
le marché du travail. Au cours de la dernière décennie, on
estime à plus de 6000 le nombre des emplois perdus.
De 2002 à 2010 on enregistre une baisse de 16% des tirages
des titres payants et une baisse des abonnements de 23%,
tandis que les ventes en kiosque ont reculé de 18%.
A n’en pas douter, le monde de la presse subit l’une de ses
plus fortes mutations sous l’emprise de plusieurs facteurs.
Il y eu d’abord l’apparition des gratuits nés en Suède avec
Métro en 2002. Ils ont su conquérir un public par leur mode
de distribution innovant. Ils correspondent aussi sans
doute à un profil de lecteur recherchant une information
synthétique et rapide. Leur succès d’audience a également
attiré les annonceurs, les détournant de la presse traditionnelle, la fragilisant encore davantage.
Dans ce contexte, internet viendra enfoncer le clou. Ce
média véhicule la notion de gratuité et d’instantanéité.
Naturellement, les petites annonces, qui étaient source de
revenu et de vente pour la presse écrite, se dirigent vers
10
les sites en ligne de petites annonces ou de partage. Avec
Internet, c’est aussi la facilité et la rapidité d’accès, voire la
gratuité. Et c’est l’instantanéité. La tendance ne peut que
s’amplifier avec l’internet mobile. En effet, avec le smartphone
ou la tablette, l’information accompagne le lecteur. Et comme
quelques années plus tôt les gratuits avaient attiré les
annonceurs, ceux-ci investissent désormais sur les sites de
presse en ligne, asséchant à nouveau le réservoir publicitaire
de la presse traditionnelle papier.
Dans le même temps, la publicité télévisée voit régulièrement
son champ s’élargir. La grande distribution, l’édition musicale, pour ne citer que ces exemples, ont désormais accès à
la publicité du petit écran. Ce sont sans doute des marchés
en partie perdus pour la presse papier.
La presse est un produit de proximité. Or, au cours des
deux dernières décennies, ce sont plusieurs milliers de
points de vente qui ont fermé, dont beaucoup de kiosques
qui mettaient la presse à la portée du chaland (1 kiosque
sur 3 a disparu depuis le début des années 50). En outre,
si la distribution personnalisée de la presse semble encore
légèrement majoritaire, son coût en devient exorbitant,
jusqu’à 30% du prix de vente. Cette distribution a un impact
sur le prix de vente et celui des abonnements. L’équilibre est
difficile à trouver, surtout à une période où la compensation
ne peut se faire par une progression du chiffre d’affaire
publicitaire ; sans compter les menaces de l’Etat de réduire
les aides publiques à la presse.
La rédaction.
Brèves
La dernière étude One
d’Audi-Presse
La dernière étude One Audi-Presse a été publiée en septembre 2014. Elle prend en considération l’évolution de la presse
du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014. On y découvre que 49,7
millions de Français de plus de 15 ans lisent le media presse,
soit la quasi-totalité – 97% - de la population concernée.
En moyenne, le Français lit 6 titres. Les femmes sont plus
grandes lectrices avec une moyenne de 6,6 titres lus. Mais
surtout, l’étude confirme l’influence des technologies et des
réseaux : le possesseur de tablette lit 6,3 titres en moyenne
et le « social reader » (comprenez les internautes membres
d’un réseau social) 6,8 titres pour les membres de Twitter et
même 7,7 titres pour ceux de Google+.
All the news that’s fit to print
La devise du New York Times est peut-être plus que jamais
d’actualité. Le premier journal du continent américain, avec
son millier de journalistes, est en train de se redresser grâce
à son site internet. De juin à septembre 2014, la version en
ligne a attiré plus de 44 000 nouveaux abonnés, soit une progression de 20%. Dans le même temps, les recettes publicitaires numériques ont augmenté de 17%. Ces bons résultats
ont permis au journal de diviser ses pertes par deux.
L’Amaury Lab
Preuve que la presse foisonne d’idées, le Groupe Amaury
vient de lancer Amaury Lab. Cet incubateur est destiné à accueillir une dizaine de start-up dédiées à l’information connectée et qui se définissent comme avant-gardistes.
11
Quand la presse tente de séduire
lecteurs et annonceurs
Tentant de regagner du terrain, la presse écrite essaie de séduire ses lecteurs autant que ses annonceurs. Et les moyens utilisés
permettent parfois de faire coup double.
Beaucoup de titres proposent aujourd’hui des Suppléments,
notamment le week-end. Ces suppléments à l’allure de
magazines sont nombreux dans la PQR. Vendus avec l’édition
du jour, ils le sont souvent à un tarif plus élevé. Magazines de
mode, de société, de programmes TV, ils apportent à leurs
lecteurs des informations et des reportages supplémentaires
ou complémentaires. Le prix plus élevé peut faire baisser les
ventes, mais qu’importe, l’objectif est d’attirer les annonceurs
par un papier plus qualitatif. Moins de ventes au numéro,
mais plus de ventes d’espaces publicitaires. En général le titre
joue gagnant.
Le recours, depuis quelques années déjà, à l’impression
quadri va dans le même sens de double séduction des lecteurs et des annonceurs.
Pour séduire les annonceurs, la presse propose des offres
groupées alléchantes. Ainsi, en presse hebdomadaire régionale trouve-t-on des offres couvrant plus de 160 titres et
plus de 70 départements. Une plus grande efficacité en plan
média et un prix de revient contact sans comparaison.
La tendance est aussi de proposer aux annonceurs des
publi-reportages, voire du brand journalisme, nouvelle
pratique qui est loin de faire l’unanimité, notamment au sein
des syndicats de journalistes. La voie est étroite et il faut
se garder d’égarer le lecteur sur l’origine journalistique des
articles ou des dossiers.
Pour se rapprocher encore davantage de son lecteur, la
presse en ligne a, elle, de plus en plus tendance à recourir
à la géo localisation qui permet d’adresser à son lecteur ou
abonné des informations push localisées.
Et comme le lecteur évolue, la presse numérique a compris
l’enjeu de la vidéo. En ligne, le lecteur pourra consulter des
vidéos qui lui apporteront un éclairage supplémentaire par
rapport à l’article ou au post qu’il vient de lire.
Presse papier et presse en ligne ne sont pas en concurrence
mais complémentaires. La presse est enrichie et la fusion des
mesures d’audience presse papier et presse en ligne consacre ce qui est devenu une évidence.
Certains groupes de presse jouent la diversification, notamment par la création d’événements, qu’il s’agisse de salons, de
foires, de trophées, d’événements sportifs... Là aussi la presse joue gagnante : on crée du trafic, on valorise la marque, on
dégage de nouveaux financements souvent par recours au
sponsoring. La pratique n’est pas nouvelle mais s’intensifie.
Et la presse s’efforce de se rapprocher de ses lecteurs.
Signalons l’expérience lancée en octobre 2014 par le journal
Var Matin qui offre une formule d’abonnement à souscrire
directement chez son marchand de journaux. Une initiative
intéressante couplée à un prix compétitif qui met le numéro
à 0,75€ au lieu de 1,20€.
La rédaction.
Brève
Le Figaro lance Le Figaro Evénement
Réconfortante l’initiative du Figaro que de créer une série Collector
consacrée à des personnalités ou à des moments historiques. Cette
série, baptisée Le Figaro Evénement, consacre son 1er numéro au Pape
François. Le Figaro Evénement est vendu 6,90€.
12
l'information gratuite au coeur
des évolutions numériques
Par Sophie Sachnine, Présidente metronews
Les impacts de la révolution numérique sur la presse sont nombreux. Metronews s’y adapte depuis plusieurs années. L’élaboration, la
conception et la production de l’information en sont profondément transformées, bouleversées.
Le média d’information de la mobilité
En moins de 10 ans, metronews, pionnier des quotidiens
gratuits d’information, est devenu l’un des premiers médias
d’information générale en France. Plus de 10 millions
de citoyens choisissent chaque jour de s’informer avec
metronews. Ce succès, nous le devons à la proximité avec nos
lecteurs, à notre faculté d’adaptation aux nouveaux usages
dans un monde où Internet et le mobile révolutionnent nos
modes de vie et de consommation.
Nous nous adressons
à des jeunes Français
urbains actifs, mobiles,
curieux et sur-informés.
Notre ambition est de
les accompagner au
quotidien en multipliant les expériences
de consommation de
l’information selon les
moments où elle est
lue. Nos lecteurs disposent, à tout moment et
en mobilité, d’une information utile, précise et
sans parti pris sur tous
les sujets qui les concernent de près.
Une mue digitale accélérée et réussie
En pleine mutation, le secteur de la presse et notamment de
la presse d’information doit aujourd'hui faire cohabiter le papier et le numérique. Metronews fait de son développement
digital une priorité absolue. Nous devenons un média multiplateformes. Nos contenus sont développés sur le print mais
avant tout pour les supports digitaux : internet, tablettes et
mobiles. Le passage au numérique a bouleversé notre relation à l’information et la manière dont les journalistes la
conçoivent. Dès 2012, metronews a complètement repensé
son organisation interne avec le passage au Reverse Publishing : une rédaction unique où l’ensemble des journalistes
travaille en bimédia à l’élaboration des contenus quel que
soit leur support de diffusion. Pour accompagner ce changement, notre rédaction a été formée à l’écriture numérique, au
référencement éditorial ainsi qu’à d’autres techniques.
Notre positionnement éditorial est construit autour de
l’essentiel de l’actualité avec une information dont la vocation
est d’être utile aux lecteurs et « designée » (au sens de design)
de manière accessible et visuelle. L’information est mise en
avant par l’image tout en s’appuyant sur des notions clés que
sont la pédagogie, l’utilité et la participation des lecteurs. Avec
la montée en puissance des réseaux sociaux, la réactivité et
l’échange sont devenus incontournables. Metronews est la
première marque d’information sur l’engagement facebook
avec notamment plus de 20% de notre audience générée par
les réseaux sociaux.
Une stratégie innovante et payante : metronews 2ème
application d’actualité la plus consultée de France
L’une de nos forces est de nous différencier des autres
gratuits en développant des applications dédiées. Au centre
de nos actions :
développer
la
meilleure expérience
utilisateur possible.
Quel
que
soit
le
support,
la
technologie ne doit
jamais être un frein.
Cette stratégie se
révèle
payante.
Aujourd ’hui,
l’audience
de
metronews
se
construit sur le print
et aussi largement
sur le digital, sur
l’internet fixe et
sur les supports
mobiles. Metronews a enregistré la plus forte progression
des marques d’actualités en 2013 avec 96% sur l’internet
fixe soit une audience multipliée par trois. Metronews est la
2ème application d’actualités la plus consultée en France et
se place 6ème sur l’internet mobile.
Aujourd’hui le digital ne se substitue pas aux versions papier.
Il complète notre offre éditoriale et constitue l’avenir de nos
métiers. Il est sans doute la meilleure opportunité de continuer à attirer un large public vers l’information gratuite.
Sophie Sachnine a commencé sa
carrière en 1990 comme responsable
médias chez Nestlé. Elle y restera
4 ans avant de rejoindre le groupe
Prisma Presse en 1995. Elle y occupera
différents postes de direction (publicité
commerciale, édition…) pour des
supports variés : presse féminine,
économique mais également loisirs. Elle
rejoint metronews au poste de Directrice
Générale en août 2008 et devient
Présidente en décembre 2014.
13
A Strasbourg en octobre
2014, transformation d’un
abribus par JC Decaux pour
Carola : diffusion de musique
et ambiance festive !
Crédits photo : JC Decaux.
évolutions..
l’affichage
Innovations pour une
smartcity
Nous sommes tous des acteurs de la ville. La pratiquer nous
impose d’avoir un regard sur des thèmes fondamentaux qui
permettent d’y bien ou d’y mieux vivre : partage de l’espace
public, mobilité, accès à l’information, accessibilité… et bien
entendu nouvelles technologies.
Depuis 50 ans exactement, JCDecaux y développe ses services : Abribus®, mobiliers d’information, journaux électroniques, sanitaires à entretien automatique, kiosques à
journaux, vélos en libre-service…. Chacun de ces mobiliers
répond à des attentes et des usages qui dépassent les frontières et les cultures et leur généralisation a fait de JCDecaux
le numéro un mondial de son activité.
Par Albert
ASSERAF, DG
Stratégie Etudes
& Marketing JC
Decaux
de l’écran tactile de contenu e-Village®, inséré dans certains
mobiliers urbains et déjà installé à Annecy, Aix-en-Provence
et en 2015 à Paris.
Déployer une communication locale réactive, ciblée dans
l’espace et le temps, et bien-entendu en temps réel pour
compléter l’information structurante sur les MUPI® : c’est le
concept des écrans digitaux JCDecaux déployés de manière
sélective et premium, comme à Angers ou la Défense, avec
toujours ce même modèle de financement par la publicité.
Optimiser la couverture du réseau de télécommunication
et faire bénéficier la Ville, tant pour ses propres
besoins que pour ceux de tous les agents
économiques, d’une connectivité performante,
désormais indispensable à de nombreux
services : c’est le programme « Small Cells »,
déjà déployé dans les Abribus® d’Amsterdam.
L’intégration de ces petites antennes dans les
mobiliers urbains permet d’obtenir une 4G
performante grâce à un maillage adapté du
territoire et favorise par exemple la connexion et l’accès
fluide, confortable et rapide à des contenus numériques en
mobilité.
Déployer une
communication locale
réactive, ciblée dans
l’espace et le temps, et
bien-entendu en temps réel
Depuis quelques années, une nouvelle ville est
en train de prendre forme sous nos yeux car
au-delà des indispensables infrastructures, la
couche technologique y occupe progressivement la place qui doit lui revenir. Connectivité,
informations en temps réel, exploitation de la
donnée, digitalisation des espaces, dialogue
numérique… la smart city que beaucoup ont imaginé apparaît sans cesse plus nettement et il ne fait aucun doute que
JCDecaux y prend d’ores et déjà toute sa part. Les mobiliers
urbains vont progressivement devenir intelligents et connectés non parce que la technologie le permet mais parce
que les perspectives de services innovants sont tout aussi
captivantes qu’attendues par les collectivités, les citoyens et
les consommateurs.
Et c’est ainsi qu’apparaissent de nouveaux services, inédits
sur l’espace public, chacun contribuant à la mise en œuvre de
besoins réels et exprimés :
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Mieux s’orienter dans sa ville et son quartier, simplifier ses
parcours avec les transports publics ou alternatifs, connaître
l’agenda culturel de la cité, son histoire… : c’est la fonction
Parallèlement à cela, l’Internet des Objets va, à n’en pas
douter, ouvrir des perspectives sans précédent pour créer
le dialogue et l’engagement entre mobiliers et terminaux
mobiles et construire ainsi une toute nouvelle expérience
urbaine.
Les nouvelles technologies constituent l’un des leviers de
l’émergence de cette ville intelligente qui a là l’opportunité
d’engager une nouvelle attractivité économique durable, de
devenir plus conviviale, plus ouverte et accessible à tous, au
bénéfice d'une qualité de vie en ville renouvelée.
Le futur de la ville se conjugue déjà au présent.
Affichage et géomarketing
la méthode cast
Clear
Channel
France est une
filiale de Clear
Channel Outdoor,
acteur
majeur
Copyright Lyon People
mondial
de
la
Communication
Extérieure avec 760 000 dispositifs publicitaires dans 30
pays à travers 5 continents, 7 800 collaborateurs et un
chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars. La France est le
deuxième marché publicitaire du Groupe derrière les EtatsUnis, avec 120 000 faces réparties sur tout le territoire, un
chiffre d’affaires annuel de 256 millions d’euros et plus de
1000 collaborateurs.
spécialisés), l’usage des nouvelles technologies, les facteurs
d’influence sur la décision d’achat, etc.
CAST est une solution unique dans le monde de la Communication Extérieure, où chaque mobilier devient intelligent.
En prenant en compte les données d’audience (l’ensemble
des passants exposés), d’affinité (la somme des profils et
comportements de consommation des individus exposés) et
d’accessibilité (l’offre commerciale accessible à proximité immédiate), CAST permet de proposer aux marques des campagnes 100% utiles et efficaces.
En 2013, Clear Channel a lancé CAST (Consumer Audience
Smart Tracking), une méthode exclusive fondée sur sa vision
« Where brands meet people » (« Là où les marques rencontrent leurs clients »). Cette méthode repose sur des outils de
mesure et de qualification socio-comportementaux, offrant
des solutions média uniques aux marques. En effet, ces
dernières exigent aujourd’hui une rentabilité avérée de leurs
investissements publicitaires or, jusqu’à présent, on savait
combien de personnes passaient devant une affiche mais on
les connaissait très peu. Désormais, CAST permet de connaître, pour chaque mobilier, les habitudes de vie et de consommation des personnes
qui passent devant, ainsi que la liste des enseignes situées à proximité, associant puissance et
affinité.
- Faire connaître : les parcours Ambition privilégient la création de notoriété autour de solutions puissantes et équilibrées,
- Faire aimer : les parcours Séduction mettent l’accent sur la
construction d’image auprès de cibles premium,
- Faire venir les clients en magasin : les parcours Attraction sont axés sur la création de trafic, en surpressant les
zones de chalandise des grands pôles commerciaux,
- Faire acheter : les parcours Activation permettent de
communiquer au plus près de l’acte d’achat,
grâce aux positions exclusives de Clear Channel
sur les points d’achat.
Outre l’accompagnement en amont, avec une
meilleure qualification pour un médiaplanning
plus efficace, Clear Channel est également
présent auprès des marques en aval, grâce
à une palette de nouveaux outils de mesure
de l’efficacité sur l’impact et les ventes,
développés avec des instituts d’études référents (iligo et
Kantar Worldpanel). Car, en combinant affinité et puissance,
audience et ciblage comportemental, CAST permet à Clear
Channel de toujours mieux connaître les clients de ses clients
: c’est l’assurance pour les marques de rencontrer à coup sûr
les consommateurs, en délivrant les bons messages, aux
bonnes personnes, au bon moment et au bon endroit.
Par Fabrice ROMAN,
Directeur Régional
de Clear Channel
Rhône Alpes
Auvergne.
Grâce à la méthode CAST, Clear Channel est en mesure de
proposer des parcours consommateurs au cœur des habitudes de consommation, qui répondent spécifiquement aux
besoins des marques, quels qu’ils soient :
délivrer les bons
messages aux bonnes
personnes, au bon
endroit et au bon
moment
En collaboration avec les experts incontournables
de la consommation et du géomarketing que
sont Kantar Worldpanel (leader des panels
consommateurs en France avec 80% des annonceurs et 100%
des marques de distributeurs) et Experian (expert mondial du
traitement et de l’enrichissement de données géomarketing
et socio-comportementales), Clear Channel a qualifié
l’ensemble de ses faces sur la base de 1 700 indicateurs : les
comportements d’achat de produits alimentaires par rayon,
les comportements de consommation et d’achat online et
offline, les circuits de distribution fréquentés (généralistes et
Le plus grand écran
numérique du monde
installé en novembre 2014
au coeur de TIme Square
à New York. L’espace
publicitaire est vendu par
Clear Channel.
Crédits photo : AFP
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Une des dernières campagnes de sensibilisation de l’ARPP.
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restez dans le cadre
Monsieur Martin, vous êtes Directeur Général de
l’ARPP, l’Autorité de Régulation Professionnelle de
la Publicité. Pouvez-vous nous rappeler quelle est la
mission et l’organisation de cette structure ?
L'ARPP, dénommée jusqu'en 1998, BVP, est, depuis son
origine, il y a bientôt 80 ans, l'association des professionnels
en charge de la communication commerciale, qu'ils soient
annonceurs, agences, régies et supports publicitaires. Cette
organisation tripartite d'autodiscipline édite ses règles dans
un cadre mondial - le Code consolidé ICC sur les pratiques
de publicité, actualisé à 9 occasions depuis 1937, la dernière
version en 2011 -, ses Recommandations en France, depuis
1974. La mission originelle demeure :
préserver la liberté d'entreprendre,
de communication, de créativité, par
une publicité préservant la confiance
des consommateurs.
Pour ce faire, les professionnels
administrent et financent une
structure d'une vingtaine de salariés
aujourd'hui,
principalement
de
juristes-conseil, qui aident les professionnels membres de
l'ARPP, avant la diffusion des messages à appliquer les règles
déontologiques qu'ils se sont fixés, et bien sûr les lois et
règlements qui s'appliquent.
Cette démarche essentiellement préventive n'exclut
pas que la régulation professionnelle doit aussi être
contraignante après diffusion. L'ARPP, généralement par
engagements auprès des Pouvoirs publics, réalise des
bilans déontologiques réguliers sur les publicités diffusées
(image de la personne humaine, développement durable,
comportements alimentaires, jeux d'argent...). La réforme
de 2008 a institutionnalisé des instances associées à l'ARPP,
ouvertes aux parties prenantes de la société civile, des
associations de consommateurs et environnementales,
ainsi qu'un Jury de Déontologie Publicitaire, indépendant et
impartial dans sa composition, qui examine les plaintes de
toute personne physique ou morale sur une publicité au
regard des règles que les professionnels ont adoptées.
Le Français se dit aujourd’hui majoritairement
publiphobe. Comment expliqueriez-vous ce désamour
pour la publicité ?
L'ARPP s'est associée à l'IREP (Institut de Recherches et
d'Etudes Publicitaires), autre association interprofessionnelle,
en confiant à IPSOS en 2012 une étude "la publicité et les
Français" sur ce sujet. Il en ressort avant tout une ambivalence
de chacun : il n'existe pas une, mais des attitudes vis-à-vis de
la publicité, et surtout, si "la" publicité peut être rejetée, "des"
publicités seront tout à fait appréciées pour leurs qualités,
leur pertinence, etc.
Le Conseil de l'Ethique Publicitaire, instance associée à
l'ARPP, présidée par le chercheur Dr Dominique Wolton,
vient de publier cet été 2014 un Avis sur la "publiphobie",
en remontant aux racines particulières de cette posture
idéologique, assez spécifique à la France, car avant tout c'est
l'entreprise qui n'est pas aimée. Ensuite, la culture globale de
décideurs est plus "ingénieur" que "marchande" en France :
un "bon" produit ou service devrait pouvoir se vendre tout
seul ! C'est bien sûr une attitude que les professionnels
doivent entendre, en communiquant de manière créative et
respectueuse des citoyens-consommateurs.
Des voix s’élèvent pour dire
qu’en France la publicité est trop
encadrée et que cet encadrement
nuit à la créativité. Qu’en pensezvous, et selon-vous quelle doit
être la place de la déontologie ?
La publicité en France est encadrée
comme l'est l'économie en général.
L'impératif de simplification doit s'appliquer aussi à la
publicité. L'ARPP et l'Union des annonceurs (UDA) ont
recensé avant l'été 2014 que plus de 700 mentions étaient
à appliquer dans les publicités, issues de textes français et
européens ; dans certains messages, jusqu'à 30 mentions
devaient être inscrites !
Pour autant, la déontologie publicitaire, c'est-à-dire ce que
les professionnels s'imposent comme bonnes pratiques
et limites, ne peut nuire à la nécessaire responsabilité de
chaque professionnel. Ces règles professionnelles reflètent
et s'adaptent aux attentes d'une société, à un moment
donné ; c'est en cela que l'autodiscipline est souple et qu'elle
s'articule avec un nécessaire cadre légal, qui lui aussi ne
doit pas rentrer dans trop de détails, souvent inadaptés à
l'ensemble des formats publicitaires disponibles.
S'il y a une éventuelle perte de substance de la créativité
publicitaire, cela tient à la baisse des moyens financiers des
entreprises. En 2014, le marché publicitaire français n'aura
pas progressé du tout : une décennie perdue, alors que la
publicité est reconnue comme le carburant de l'économie.
Interview de Stéphane
Martin, directeur général de
l'arpp, autorité de régulation
professionnelle de la publicité
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Internet et le
Internet est au cœur d’une révolution consumériste sans précédent, excepté peut-être il y a une
cinquantaine d’années, et dans une moindre mesure, l’apparition de la grande distribution, ou encore
plus récemment l’invention de la carte bancaire.
Le consommateur peut désormais acheter sans quitter son salon. Le E-commerce et maintenant le
M-commerce sont à son service jour et nuit.
Mais ce nouveau consommateur n’est pas inactif pour autant. Il sait que ses données personnelles ont
une valeur marketing réelle pour les marques. Il a conscience des enjeux du Big Data. Et dans cette
économie qui sera de plus en plus connectée, Il n’hésite pas à se mettre à l’abri lorsque la pression
devient trop forte.
En France, le marché du E-commerce en 2014 a dépassé les
50 milliards d’euros avec un rythme de croissance annuelle
supérieure à 10%. Il représente près de 90 000 emplois. Le
nombre de transactions annuelles dépasse les 600 millions
et celui des cyberacheteurs est proche des 35 millions. Il
s’impose dans l’équipement de la maison où sa part de
marché est proche des 20%. Arrive bien-sûr en tête Amazon
avec plus de 16 millions de VU mensuels suivi, mais pas
talonné par Cdiscount qui frôle les 10 millions de VU mensuels.
La France se place au 3ème rang européen. La récente loi
Hamon qui renforce la protection du cyberacheteur ne peut
qu’être favorable à cette tendance. Autre signe des temps,
showroomprive.com annonce une croissance annuelle de
40% et monechelle.fr (qui propose plus de 1000 marques
dans le bricolage) aurait une croissance à … 4 chiffres ! De
quoi faire rêver bien des chefs d’entreprise…
Selon une étude Médiamétrie/NetRatings publiée à
l’automne, 68% des Français déclarent avoir l’intention de
réaliser leurs courses de Noël sur le net, principalement
attirés par les prix (66%) et la praticité (56%).
...Et la poussée du M-Commerce
Dans notre pays, le M-Commerce représenterait un peu
plus de 4 milliards d’euros sur 2014 (source RetailMeNot) et
a conquis plus de 3 millions d’acheteurs qui seraient assez
réguliers. Cela place la France au 3ème rang européen. Il faut
rappeler que le taux d’équipement en Smartphones est de
43%. Avec le développement des tablettes et des hybrides, le
M-Commerce ne peut qu’aller en progressant.
Le principal frein reste le mode de paiement. Pour y répondre
des solutions existent : Paypal ou PayLib (lancé par les banques françaises). Et Apple annonce son ApplePay pour 2015.
De quoi sans doute faciliter le déchaînement des Iphones….
Preuve de la montée du M-Commerce, selon l’étude Kantar-Retail, les téléchargements des applications des 25 plus
grands distributeurs ont, en 2013, augmenté de 50%.
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Source image : theglobserver.com
L’E-Commerce... en régime de croissance
A connected world
Voilà sans doute l’un des marchés les plus prometteurs des
prochaines années, celui des objets connectés. Les Français y
sont favorables. 71% d’entre eux estiment, selon un sondage
Havas Media, qu’ils peuvent leur faciliter la vie. Mais ils sont
en même temps très pratiques, puisque leurs préférences
vont à la voiture connectée, à la montre, au réfrigérateur, aux
lunettes et au pèse-personne. Les Français veulent bien être
connectés, mais pas pour des gadgets.
Déjà les rayons spécialisés apparaissent, comme à la Fnac.
Les objets connectés ont même leur chaîne de distribution
avec les magasins Lick fort d’une vingtaine de points de vente. Ils ont eu leur premier salon à Paris début novembre 2014.
Et la smartwatch Google, sortie en octobre, attire toutes les
curiosités.
Signe des temps, Google a racheté pour 2,3 milliards de dollars une Start-up qui avait mis au point un thermostat connecté.
Cet internet des objets soulève des interrogations fortes en
matière de sécurité des données personnelles. Ces données
peuvent être exploitées par les stratégies marketing et commerciale, et bien-sûr par les stratégies de communication.
L’homme connecté peut être suivi à la trace. Sous peine de
susciter un risque de rejet, les marques et les organisations
se devront de respecter des règles strictes et protectrices du
consommateur.
Si le sujet vous intéresse, retrouvez dans notre prochain
numéro le dossier spécial Objets connectés.
consommateur
Les enjeux de la protection des données personnelles
Grand enjeu des années à venir, la protection des données personnelles est au cœur de la préoccupation des Français, même si 54%
d’entre eux (sondage BVA pour le Syntec numérique) reconnaissent
mal connaître les risques. Qu’il s’agisse de l’exploitation de leurs données ou du fameux droit à l’oubli, les grands opérateurs auront sans
doute à faire face à une vigilance plus forte du consommateur.
De son côté, l’Europe devrait adopter en 2015 un règlement général
encadrant la protection des données personnelles. Ce texte pourrait
avoir des conséquences importantes sur le développement des réseaux sociaux, de la E-publicité et des E et M-Commerces.
Etre payé pour regarder des pubs…
A l’heure de Big Data, le consommateur est conscient que ses
données personnelles deviennent un enjeu marketing fort pour
les annonceurs. L’idée qu’un jour l’internaute vendra ses données
personnelles n’est pas stupide. Pour preuve, l’initiative de Publiaddict
qui propose d’acheter aux internautes leurs données personnelles,
notamment en échange de clics sur des publicités. La démarche est
volontaire. L’internaute doit devenir membre de publiaddict ce qui
l’engage à répondre à un certain nombre de questions. Les publicités
adressées aux membres sont bien sûr fonction de leurs profils.
Quand regarder des pubs permet d’arrondir ses fins de mois…
Source image : bopobs.com
Le phénomène des Ad Blockers
Un Ad blocker est une petite extension qui empêche l’affichage des
publicités, mais aussi le tracking. Installées en très peu de clics, et
gratuites, ces extensions sont de plus en plus utilisées (par 24% des
internautes français et 144 millions d’internautes dans le monde selon
l’étude Page Fair).
Le premier Ad Blocker est né avec Firefox en 2002. Le leader est actuellement Ad Blockers Plus, produit allemand créé en 2011. Mais la liste
est longue : AdBlock, Ghostery, Collusion, Safariblock, IE7pro etc…
L’IAB Europe reconnait que les bloqueurs de publicités peuvent
menacer la survie de certains services en ligne, dont le système
économique repose sur la publicité. Paradoxe de l’internaute qui n’est
pas prêt à payer pour un service en ligne, mais qui rejette la publicité,
garantie de cette gratuité à laquelle il tient tant.
Alors, quelles parades ? Depuis peu se développent les « bloqueurs de
bloqueurs » tels que Adunblock ou SecretMedia. Mais pour combien
de temps ? En Allemagne un groupe de presse et deux chaines TV ont
déposé plainte contre l’éditeur d’Adblocker Plus. En France en juillet
dernier, TF1 avait bloqué l’accès aux bonus et aux FluxLive du Mundial aux internautes qui avaient téléchargé un bloqueur de publicité,
et dans un message leur expliquait que ce bloqueur empêchait de recevoir les images. Mais cette solution est peu viable dans un domaine
ouvert à la concurrence.
Source image : dsero.com
La solution est indiscutablement dans la recherche d’un équilibre.
Moins la E-publicité sera intrusive, moins l’internaute sera tenté
d’installer un AdBlocker.
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Source photo : http://futureday.org
Les technologies
Du futur
le beacon
Le Beacon est un outil de géomarketing indoor lancé à l’automne 2013. Des balises installées dans un point de vente
réagissent à l’arrivée du chaland, ou plus exactement de
son smartphone. La détection s’effectue dans un rayon qui
peut atteindre jusqu’à 50 mètres. Le reste est simple : des
messages promotionnels ou de guidage sont envoyés par les
balises sur le smartphone. Pour l’instant la technologie est
compatible avec les appareils Apple dotés de iOS7. Mais nul
doute que les appareils sous Android suivront très vite.
Ce géomarketing repose pour l’heure sur la base du volontariat, le client ayant au préalable téléchargé une application
et accepté de recevoir des notifications push.
Déjà plusieurs systèmes sont proposés en France, Happy
Beacon, Easy Beacon, Step-in… Des marques comme Celio,
Eram, Quicksilver et Darty procèdent à des tests en magasin.
Demain, les usages ne se limiteront sans doute pas aux commerces. L’événementiel, les foires et salons, les centres commerciaux, les aéroports, les musées et expositions… seront
sans doute intéressés. Déjà des expériences sont conduites,
comme au Musée des Beaux-Arts de Dijon et au Château de
Versailles.
Source visuel : elwebmarket.com
la digital lollipop
Peut-être bientôt regarderons-nous nos émissions ou nos
vidéos préférées en suçant une digital lollipop ? Cette sucette digitale, munie d’électrodes, serait capable de conduire
des goûts virtuels jusqu’à nos papilles. Pratique quand on
regarde Master Chef ! Cette innovation est due à la National
University of Singapour. Les électrodes sont placées sur ou
sous la langue et permettent de ressentir le salé, le sucré, les
goûts amer et aigre. On imagine aussi son exploitation dans
le E-commerce alimentaire et pourquoi pas, pour choisir son
restaurant ou sa pizza ?
Source photo : independent.co.uk
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l’écran publicitaire interactif
L’écran publicitaire interactif repose sur un logiciel de détection des visages dont il peut analyser le sexe et l’âge. L’écran
comporte un système vidéo, mais n’enregistre pas, évitant
ainsi les problèmes de droit à l’image et de protection des
données personnelles. Il détecte aussi le temps de présence
et d’exposition.
Un logiciel peut donner une mesure d’audience reposant sur
différents items : l’attraction, l’attention, la fréquentation….
La reconnaissance permet bien-sûr d’adapter ensuite le
message, par exemple au sexe, à l’âge. Le logiciel peut choisir
la publicité à lancer….
Déjà de nombreuses exploitations. Certains distributeurs en
ont équipé leurs caisses, d’autres des balances, d’autres des
stations services (comme la société Tesco). La Société Quividi, un des pionniers, vient de remporter un marché de 400
écrans dans 14 gares italiennes.
Source photo : http://www.dailydooh.com
Le casque ou la lunette à réalité virtuelle
Entre casque et lunette, cet équipement transforme votre
smartphone en écran géant. Pour cela, il suffit de l’intégrer au
casque. Vous êtes comme au cinéma, mais dans votre salon !
Les fabricants sont assez nombreux sur la ligne de départ :
Homido (visuel), Archos (pas encore disponible), Sony (qui
en fait une extension de la PS4), Zeiss (VR One) ou encore
Samsung (Gear VR). Souvent en plastique, les prix se veulent
abordables, en général de 30 à 90€. A ce prix bien-sûr, on
n’est pas en HD. Google a tenté un casque en carton…
Une mention particulière pour le casque Oculus Rift réalisé
par une startup américaine, Oculus VR, rachetée en mars
2014 par Facebook pour 2 milliards de dollars !
C’est une grosse lunette comprenant un écran de 7 pouces
et une lentille pour chaque œil. Une fois relié à une source
vidéo, de nombreux capteurs permettent de suivre vos
mouvements. Vous êtes dans un monde virtuel. Si un
monstre se présente devant vous, vous risquez de crier !
C’est le haut de gamme de la réalité virtuelle en interaction
totale avec vous. Sans doute l’outil du futur pour se plonger
dans l’univers d’une marque. Imaginez ce que pourraient en
faire les tour-opérateurs… Le produit intéressera aussi les
producteurs de jeux vidéo. Mise sur le marché prévue pour
courant 2015.
Source photo : http://www.independent.co.uk
La société Miliboo, meubles et décoration utilise cette technologie dans son point de vente. L’intérieur du client est reproduit grâce à une technologie 3D. Les meubles et éléments
de décoration proposés à la vente sont mis en situation dans
l’univers du client. Au moyen du casque Oculus, le client peut
alors visualiser le meuble sélectionné dans son intérieur.
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La télévision
“La télévision et le digital s’enrichissent
l’un de l’autre”
TF1 - Prendre une longueur d’avance
Avec la convergence des autres médias vers les attributs
de la télévision, les contenus audiovisuels sont au cœur des
préoccupations du secteur. Les radios, les pure players et les
opérateurs télécoms investissement le domaine de la vidéo
sur la base d’une consommation croissante. Ce sont donc les
contenus qui suscitent toutes les convoitises. L’avis éclairé
d’Olivier Abecassis, directeur général d’e-TF1.
Une consommation ATAWAD de la télévision (Any time,
any where, any device)
Contrairement aux prédictions entendues depuis l’essor
d’internet, la télévision et le digital ne se cannibalisent pas
mais, au contraire, s’enrichissent l’un de l’autre. Grâce au
développement des équipements numériques,
les comportements des téléspectateurs se
transforment. Ordinateur, mobile, tablette,
replay constituent autant de possibilités de
regarder un programme TV n’importe où et
n’importe quand. Les Français enregistrent d’ailleurs un
bon taux d’équipement, susceptible de croître : plus de
la moitié des foyers possèdent un écran connecté et un
smartphone et 43 % une box (1). Et 61 % des téléspectateurs
font autre chose en regardant la télévision, souvent en
rapport avec le programme lui-même d’ailleurs. Ce sont des
multitaskers auxquels nous nous devons de proposer du
contenu additionnel intéressant. Il ne suffit pas de faire du
«bruit», il faut émerger en proposant de l’éditorial spécifique,
notamment sur les réseaux sociaux.
trois points. Nous nous appuyons d’abord sur la force des
programmes de TF1 qui suscitent bien souvent des réactions,
incontestablement un énorme atout pour le digital. Ensuite,
nous poussons autant que possible le développement de
l’éditorial autour de nos contenus en travaillant main dans
la main avec les producteurs. Aujourd’hui, une centaine
d’émissions sont enrichies grâce à notre solution Connect.
Enfin, ce dispositif nous permet d’interagir avec notre public
et partager avec lui bien plus que des contenus ! Cette
«conversation» est encore renforcée depuis la création de la
social team qui a pour objectif de proposer des dispositifs
innovants et de créer plus de proximité.
Un monde de services à investir
Le croisement des évolutions technologiques avec les nouveaux usages des téléspectateurs permet l’émergence d’une
nouvelle révolution pour le consommateur : l’ouverture des
box. Avec elles se dessine tout un univers de
services à fort potentiel de croissance. Notre
enjeu est de prendre clairement une longueur
d’avance sur ces nouveaux services aux utilisateurs. Nous devons être capables de mettre
en œuvre nos idées avant que nos concurrents
n’aient bougé. Résultat, les projets s’enchaînent rapidement.
Et nous avons une conviction : la télévision reste le média roi,
car seule la création audiovisuelle est capable de séduire et
de procurer des émotions au public. Et nos résultats prouvent qu’elle n’est plus seule.
la télévision et le digital
ne se cannibalisent pas, ils
s'enrichissent l'un de l'autre.
(1) Source : Médiamétrie – Home devices - T2 2014 - Base 27.802.000
foyers français.
Une stratégie évolutive
Depuis 2008, nous nous adaptons aux nouveaux usages.
Sans cesse, nous développons des dispositifs innovants pour
fidéliser le téléspectateur autour de nos offres. TF1 n’est pas
seulement une chaîne, c’est une marque composée de tout
un écosystème de marques-filles, MYTF1VOD, MYTF1News…
Son audience représente plus de treize millions de
téléspectateurs chaque jour, plus de sept millions de vidéos
vues, 10 millions d’applis MYTF1 téléchargées et cinq millions
de foyers actifs en télévision connectée. Sa puissance sociale
est particulièrement notable avec vingt millions de fans sur
Facebook, trente-cinq millions de tweets postés l’an dernier,
soit une part de voix sur Twitter de 42%.
Face à ces données, nous avons construit notre stratégie en
22
Par Olivier Abecassis,
Directeur Général e-TF1.
"Le téléspectateur interagit
avec les programmes"
France Télévisions - premier groupe audiovisuel français
Dominique Bourgeois,
Responsable Marketing
Communication France Télévisions
France Télévisions se compose
de cinq chaînes de télévision
nationales – France 2, France 3,
France 4, France 5 et France Ô –,
auxquelles il faut ajouter les 24
antennes régionales du réseau
France 3, et une offre complète de services numériques
associés.
Avec une part d'audience 28,6 %, France Télévisions a
conservé en 2013 sa place de leader, dans un environnement
pourtant plus concurrentiel, après l'arrivée de nouvelles
chaînes sur la TNT fin 2011. Chaque semaine, 8 Français sur
10 regardent les programmes du groupe.
La stratégie de France Télévisions repose sur des
principes fondamentaux
L’affirmation de l’identité de chaque chaîne grâce à une
programmation qui confirme le positionnement de France 2
dans son époque, renforce l’ancrage régional de France 3,
soutient l’élan vers la génération millenium de France 4,
creuse le sillon de la connaissance de France 5, et marque
l’enracinement ultramarin de France Ô.
La volonté de s’inscrire dans l’évolution des usages
numériques. Depuis fin 2010, France Télévisions est entré
dans une nouvelle ère. Le téléspectateur dispose, regarde,
revoit, commente, interroge, apostrophe les programmes.
Il interagit avec eux. France Télévisions a su saisir toutes
les opportunités d’intégration du numérique dans ses
programmes : le groupe a ainsi déployé des dispositifs de
social TV, exploré de nouvelles écritures narratives, constitué
des dossiers éducatifs complets, créé des applications
gratuites, des « serious games », des chaînes sur YouTube et
Dailymotion ou encore des fonctionnalités en TV connectée…
L’offre de contenus vidéo des chaînes du groupe France
Télévisions, francetv pluzz, dépasse désormais les 120
millions de vidéos vues par mois. Et francetv info est entré en
deux ans dans le top 5 des sites d’actualité.
L’attachement indéfectible à la culture. Depuis son
lancement il y a un an, la nouvelle plateforme Culturebox a
vu son audience progresser de 145 %. France Télévisions a
en outre intensifié l’exposition de ses programmes culturels
et retransmis en direct des captations de spectacles vivants,
d’opéras, de ballets, de concerts et de festivals… sur toutes
ses antennes.
Cette nouvelle saison 2014-2015 s’ouvre donc sur des
performances incontestées, des engagements et des
affirmations renouvelés, une exigence qui ne faillit pas et une
créativité jamais démentie.
Pour cette rentrée, les chaînes de France Télévisions
s’expriment et s’épanouissent pleinement.
Guidées par ce lien de confiance mutuelle avec le public,
elles composent ensemble, dans le respect des différences,
une mosaïque d’offres multiples, véritables repères pour
chacune et chacun.
France 3, chaîne généraliste à vocation nationale et
régionale
France 3 présente tous les genres de programmes et
revendique ainsi une proximité, une authenticité et un rôle
unique dans le paysage audiovisuel français.
Prenant appui sur des contenus de proximité, grâce à ses 24
antennes régionales réparties sur l’ensemble du territoire,
France 3 se veut proche d'un public familial qu’elle fidélise
au moyen de rendez-vous clairement
identifiés. L’information locale et
régionale y est en première ligne
avec 3 éditions quotidiennes (12/13,
19/20, grand Soir 3), complétées par
plusieurs magazines d'information,
d'évasion et d’investigation, dont
certains sont devenus des rendezvous emblématiques (Goûtez-voir,
Chroniques d’en haut, Enquête de
Régions, La Voix est Libre…) Par
ailleurs la chaîne se fait l'écho de
nombreux événements culturels en
région auxquels elle accorde une large
place .
Source photo : France TV
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Les Tendances de
consommation
“consommer, Mais consommer mieux”
Les aspirations du consommateur connaissent une mutation profonde.
Rechercher le made in France, privilégier les produits de proximité ou de saison, partager, moins gaspiller, faire soimême, recycler ou donner, échanger, louer plutôt qu’acheter, privilégier les produits robustes et simples, acheter
d’occasion, sont autant de facettes d’une même réalité : le consommateur se veut plus responsable que jamais.
Consommer doit être un acte plaisir et non un acte coupable. A une époque de prise de conscience des enjeux pour la
planète, de constat que la crise économique est durable, posséder n’est plus une fin en soit. L’usage prend le pas sur
la propriété. Ces tendances sont sans doute les enjeux de demain pour les marques. Celles qui sauront accompagner
le consommateur dans cette quête d’une consommation plaisir et plus responsable, seront gagnantes. Selon l’étude
internationale Because lt Matters, 34% des consommateurs disent avoir choisi une marque pour sa responsabilité
sociale ou environnementale.
La rédaction.
l’économie collaborative
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Les principaux sites d’échanges entre particuliers sont biensûr Le Bon Coin, Ebay et Price Minister. Mais des sites comme
Blablacar, AirBnB, E-loue, La machine du voisin, Ilokyou… ont
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Certes, la crise économique encourage le
mouvement et internet le rend possible.
Mais ne soyons pas réducteurs, l’éconoL’économie
mie collaborative représente sans doute
Collaborative
une vraie lame de fond. Sous la pression
de la crise économique, du réchauffement
de la planète, de la volonté de consommer
plus intelligent et plus éthique, la priorité
n’est plus, pour beaucoup, la propriété,
mais tout simplement l’usage. Et, cerise sur
le gâteau, quand des particuliers échangent des services ou
quand un propriétaire (ou un locataire) loue sa chambre à un
touriste, ils créent du lien social.
de beaux jours devant eux. Déjà les professionnels essaient
de se positionner sur cette tendance : Ikea encourage le
covoiturage de ses clients, la SNCF crée ID Vroom, la Fnac
loue les produits de haute technologie, Boulanger imagine
lokéo… jusqu’à la RATP qui envisage de
proposer des services de covoiturage aux
E
franciliens.
e
L’économie collaborative est une tendance forte. Selon l’étude
de 60 millions de consommateurs (septembre 2014), 19%
des Français ont pratiqué le covoiturage tandis que 47% ont
déjà acheté sur une plateforme de vente entre particuliers.
11% ont pratiqué des échanges de services
et même 7% ont loué leur logement à des
particuliers. D’autres pratiques ont un peu
plus de mal à s’imposer comme louer du
matériel (2%) ou sa voiture (1%).
Polluer
moins
Proche de cette tendance collaborative, le
crowdsourcing qui fait appel aux connaissances ou aux talents de l’internaute et à
son désir de partage. C’est bien sûr l’incontournable Wikipedia et ses 30 millions
d’articles, mais aussi Fotolia qui permet de
mettre à disposition de tous des photos à
prix compétitif, ou encore Foursquare et
ses 45 millions d’adeptes à la recherche du
coin pas comme les autres.
L’économie collaborative peut prendre
des formes diverses et atteindre des secteurs inattendus. Myjobcompany, propose à tout un chacun
de faire circuler à son réseau les offres d’emplois déposées
sur le site. Si cela débouche sur un recrutement, l’internaute
qui aura fait connaître l’offre à la personne recrutée est rémunéré. Créé en 2011, myjobcompany compte déjà 40 000
inscrits.
Création visuel : Emma Marinho
le cashback
Le cashback, encore assez confidentiel en France, pourrait être appelé à se développer car
les Français sont de plus en plus attirés par les bons plans. Cet « argent en retour » profite au
consommateur qui a pris le soin de s’inscrire au préalable sur un site de cashback. Ceux-ci
sont nombreux : I.graal, Poulpeo, Radins, MailORama, Money Millionnaire… Le site de cashback joue le rôle d’apporteur d’affaires au profit des commerçants qui lui sont affiliés et qu’il
va recommander à ses adhérents. Cet apport d’affaires est rémunéré et cette rémunération
est partagée avec le consommateur une fois qu’il a effectué son achat. Elle lui est versée sur
son compte.
A rapprocher du cashback, l’engouement des Français pour les sites proposant des coupons
de réduction ou des bons plans. Selon une étude commanditée par ma-reduc.com et conduite par LH2, 64% des Français auraient utilisé un bon de réduction au cours des 12 derniers
mois.
je n’achète pas, je loue - l’économie de fonctionnalité
Le Français a de plus en plus tendance à louer plutôt qu’acheter.
Certes, la location a toujours existée. Dans certains secteurs
(automobile par exemple) on avait même imaginé la LOA.
Mais la tendance est plus profonde. C’est un changement de
comportement. Signe des temps, la FNAC propose désormais
en location, les produits Apple avec le service Pass Location.
Un sondage IFOP révèle qu’un Français sur deux est favorable
à ce mode de consommation. Quelles peuvent en être les
raisons ?
Il y a d’abord les raisons économiques. La réduction du pouvoir d’achat liée à la crise oriente les priorités autrement. La
location peut être une réponse à la difficulté à réunir un apport suffisant. La loi Lagarde, rendant le crédit revolving plus
difficile, y est aussi sans doute pour quelque chose, et c’est
tant mieux pour le consommateur.
Cette tendance à la location peut aussi s’expliquer par l’accélération des technologies. Pourquoi acheter un produit
connecté (par exemple) qui sera dépassé dans 18 mois ou
dans deux ans? Avec la location on passe tranquillement de
l’Iphone 5 à l’iphone 6. Un autre motif technologique peut
être avancé : l’usage intensif. Si je me sers de manière intensive d’un bien, je n’ai probablement pas intérêt à l’acheter.
Pour d’autres, les convictions écologiques peuvent justifier le
choix de la location. C’est à l’évidence le motif principal du
succès de la location des voitures citadines, souvent électriques, que l’on trouve aujourd’hui dans pas mal de nos villes.
Enfin, il y a des biens pour lesquels la location est presque une
évidence : la location du smoking ou de la robe de mariée, la
location de films, d’un voilier…. On rapporte l’exemple de la
société Mud Jeans qui loue ses jeans au mois, ou encore des
cafés Malongo qui louent ses machines à café.
Devant cette tendance forte, les distributeurs déploient leurs
propositions : Intermarché, Boulanger, CDiscount ont chacun
leur formule. C’est aussi pour eux une manière de lutter contre le marché parallèle de la location entre particuliers.
Source image : fva-velizy.fr
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Source image : http://marketingstories.net
le “made in france”
Exacerbée par Arnaud Montebourg, la tendance de l’achat
« made in France » semble faire progressivement son chemin.
En janvier 2014, 78% des Français déclaraient « qu’acheter
français était un acte patriotique » (étude BETC/Havas Worldwide).
La tendance a même aujourd’hui ses salons : le salon Made
In France qui se tiendra en avril 2015 au Carreau du temple à
Paris avec une centaine d’exposants et surtout le salon MIF
qui a réuni en novembre 300 exposants et accueilli 35 000
visiteurs.
Les motivations du consommateur pour acheter français peuvent être diverses. Pour les uns, l’assurance d’une meilleure
qualité. Pour les autres, un acte de protection de la planète
par le choix d’une production locale. La volonté de soutenir
l’économie nationale est une des motivations principales qui,
chez certains, peut aller jusqu’à l’acte de patriotisme.
En septembre s’est achevé le Tour de France du made In
France, qui aura rendu visite à une vingtaine de fabricants
français, initiative financée par le biais du site kisskissbankbank.
Des freins existent. Le plus important est sans doute le
prix, qui, rappelons-le, est le premier critère d’achat pour 6
Français sur 10. Et à l’heure du E-commerce qui abolit toutes
les frontières, il y a peut-être comme un paradoxe…
Les sites spécialisés se multiplient : City Cake propose des
pâtisseries et des chocolats français, We Buy French offre des
produits bio et des produits artisanaux, dessinemoiunsoulier
propose de faire fabriquer votre paire de chaussures par un
artisan de Romans, Kdodici est spécialisé dans les cadeaux et
les jouets en bois, made-in-french.com offre une palette de
produits pour le corps et la maison. Certains affichent clairement leur positionnement comme le site mescoursespourlaplanete.
Le made in France a son annuaire avec le site madine France
qui fait l’inventaire de tous les produits français. Ce site se
reconnait engagé dans la solidarité sociale et environnementale et désireux de lutter contre les délocalisations.
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Alors bien-sûr, dans cette mouvance, la communication emboîte le pas. Tout le monde garde à l’esprit les publicités Renault qui mettent en valeur la « french touch » du producteur français. Toyota avec sa Yaris « fabriquée en France »
l’a bien compris aussi. Les publicités qui surfent sur le made
in France sont nombreuses. En voici ci-dessous une petite
sélection dans le secteur automobile. (source visuels : marketingstories.net)
Une entreprise a bien compris les enjeux du made in France,
la CAMIF. Après un dépôt de bilan retentissant en 2008, l’entreprise dit aujourd’hui réaliser 67% de son chiffre d’affaires
avec des produits made in France. Résultat, un taux de croissance espéré pour 2014, de 30%.
Une nouvelle marque « Made in France, Made with Love »
devrait accompagner à l’international les entreprises
françaises du secteur food & drink à compter de 2015. Cette
marque a été imaginée par Sopexa (Groupe référent du
marketing international alimentaire).
le diy
Le « do it yourself » n’est pas une nouveauté puisque le mouvement nous vient des Etats-Unis à la grande époque punk
des années seventies. Et les salons ou autres commerces
spécialisés dans les arts créatifs ont déjà une bonne vingtaine d’années.
Mais le mouvement du « faire soi-même » semble aujourd’hui
s’affirmer et les domaines concernés sont nombreux : la cuisine, le bricolage, la décoration, la rénovation, les vêtements
et accessoires de mode, les produits de beauté ou les produits ménagers, la customisation et même, grâce à un certain nombre de logiciels, la musique ou les technologies…
Jusqu’à la réparation automobile qui met à disposition des
mécanos d’un jour, atelier et outillage. La vogue du jardinage
et des légumes produits soi-même participe sans doute au
même concert. D’après un sondage réalisé par OpinionWay
pour le Salon Créations et Savoir-faire, 61% des Français
s’adonneraient au DIY.
Alors, qu’est-ce qui peut bien les pousser à se mettre à l’ouvrage ? Les raisons sont multiples.
Volonté de réaliser des économies, quand faire soi-même
revient moins cher que d’acheter. Désir de se sentir utile, de
s’épanouir, de conquérir une certaine estime de soi et estime
des autres. (Le DIY comme instrument du bonheur pour 93%
des Français qui le pratiquent, selon le sondage OpinionWay).
Volonté de partager avec d’autres quand l’œuvre est collective. Aspiration à avoir un objet, un vêtement unique, bref, à
personnaliser sa consommation…
Le DIY peut aussi exprimer un engagement. Action militante
pour l’environnement quand le DIY entend donner à l’objet
une deuxième vie (upcycling) ou quand il est un acte de protection de la planète (do it green). Souvent le do it yourself
traduit un certain rejet de la consommation de masse.
Et les marques de suivre le mouvement. Castorama ou Leroy
Merlin animent des ateliers ou proposent de nombreux tutoriels sur leur chaîne You Tube. Sur le site du BHV Marais on
apprend à créer son porte-clés personnalisé, à réaliser des
cartes de vœux inédites, ou encore à fabriquer foulard ou sac
cabas. Marmiton ou 750 grs guident le cuisinier amateur tout
en faisant appel au partage des recettes tandis que lescommis.com livre aux franciliens les ingrédients de leurs recettes.
Cette tendance va sans doute demain être décuplée par les
possibilités offertes par l’imprimante 3D. Et finalement, si rien
n’était dû au hasard ?
Pour le consommateur sérieusement atteint par le virus, les
fablabs lui tendent la main. Les premiers sont apparus en
France dans les milieux universitaires, mais déjà l’Etat a compris l’intérêt de les subventionner. L’invention de demain est
peut-être entre leurs mains…
Un exemple tiré du blog byeugenie.wordpress.com
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