nr 21 - Taty Lauwers
Transcription
nr 21 - Taty Lauwers
Cuisine Nature Belgique - Belgïe P.P. - P.B. 1400 Nivelles 1 BC 5883 nr 21 @ juillet 2006 Lettre personnelle de Taty. Impact de la cuisine sur la santé: un autre éclairage. C e numéro d’été sera un spécial glacé... Forte de ma récente maîtrise de la recette de Crème Anglaise (CN n°6), ravie de mon dernier achat fou d’une sorbetière, j’ai réalisé une première glace à la vanille maison à base de produits du marché... pour déguster le lendemain une crème glacée savoureuse, certes, mais tellement moins onctueuse et douce en bouche que celle que j’offrais jusqu’alors à mes convives. J’ai depuis procédé à quelques recherches et quelques essais. On verra donc dans ce numéro comment, en cuisine ménagère, s’approcher des saveurs et textures auxquelles nous ont habitués ces bien séduisants produits de confort. J’ai pris en compte la présence ou non d’une sorbetière dans votre cuisine, ainsi que votre capacité à digérer les œufs ou non. Les sorbets seront la solution pour les vrais allergiques aux laitages, puisque les autres mangeurs, peut-être simplement hyperréactifs au lactose ou aux additifs, pourront employer de la crème fraîche de lait cru, épaisse si possible. P age 2 : Le Semifreddo au Chocolat (sans sorbetière). Page 3 : Glace aux Fraises de Martine (sans sorbetière, sans œufs). Page 5 : Crème de Bananes minute (sans sorbetière, sans œufs). Page 6: la « vraie » Crème glacée aux Speculoos ( en sorbetière). Page 7 : Glace aux Noisettes de Renelde et Glace Moka Minute (sans œufs). Page 8 : Sorbet aux Abricots (en sorbetière, à la meringue italienne). Page 9 : Sorbet aux Fraises (sans sorbetière, à l’agaragar). On verra au passage quelques commentaires, dont Comment reproduire l’onctuosité des glaces du commerce ? (pages 3 et suivantes) et Mais je fais régime ! (page 5). E n v’là des laitages, se dit le novice. Je réponds page 13 : Le lait. Suite et fin du Procès : la parole est à la défense ! Comme d’habitude, je me pose ici en amateur de dialogue dynamique. Polémistes s’abstenir... Page 14, un ‘tite recette de Fromage de Chèvre à l’Huile, en clin d’œil. P ages 10-12, l’article Quels Aliments selon l’état vital exposera qu’il faut dans certains cas se détacher des lieux communs nutritionnels de 2000, en l’occurrence adapter son plan alimentaire non selon son groupe sanguin ou ses choix Bimestriel. Ag P304055. Bureau de dépôt: Nivelles distribution. 13.07.06 Cuisine Nature aimablement mis à disposition par l’USDA éthiques, mais selon l’élan vital encore disponible pour assimiler les nutriments. «Dans nos sociétés industrielles, le carnivore boulimique et l’anorexique végétarien s’imbriquent en donnant, chacun à leur façon, à la fois trop et trop peu d’importance à ce qu’on mange. Le second n’a pas tort de dénoncer le régime trop chargé du premier, mais le sien serait de se nourrir de salades, c’est à dire de mots. (...) La nourriture n’est pas une idée. Devenue système et théologie, elle intoxique». Bernard Charbonneau, dans Le Festin de Tantale. Sommaire en page 14 nr 21 juillet 2006 - p.1 chéru bins Semifreddo au Chocolat sans sorbetière (aux œufs) On peut faire prendre une crème glacée sans sorbetière, à condition de la confectionner à base de crème fraîche, ou encore mieux de crème épaisse. Moins riche en eau, celle-ci ne cristallise pas autant au froid que le lait ou la crème liquide. On ajoutera à la crème des jaunes d’œufs fouettés avec du sucre vanillé, des blancs d’œufs en neige, du chocolat concassé. On fera prendre au froid un minimum de six heures. On l’appellera Semifreddo à l’italienne. Maintenant que vous maîtrisez les techniques pâtissières des Bavarois, Sabayon et autres Panna cotta, ce dessert sera un jeu d’enfant. Cette première recette de la rubrique Crème Glacées et Sorbets est bien pratique pour les chérubins, car on n’y utilise pas le feu. Il n’y a pas non plus de casserole à laver, ce qui reste un des freins majeurs avec les bambins. Il vaut mieux posséder un fouet électrique, mais avec un peu de patience, on y arriverait même en cuisine peu équipée. 4 œufs (à séparer) 60g de sucre (dont 20g de sucre vanillé, existe en bio chez Rapadura) 50g de pépites de chocolat 50cl de crème fleurette (fleurette = « liquide ») Matériel : fouet électrique, mixeur, moule, film alimentaire, mesurette ou balance n À l’aide du mixeur à soupe, fouettez jusqu’au ruban les jaunes d’œufs avec le sucre vanillé jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ajoutez les S’il s’agit d’un dessert, on déguste en petites portions cette crème vanille/ chocolat très dense. Les proportions indiquées ci-dessus sont d’un quart de litre pour huit personnes. Si c’est votre repas du soir... à vot’ bon cœur. Ce dessert peut paraître outrageusement sucré, mais c’est le prix à payer pour la réussite des versions glacées des desserts. La recette est vraiment très rapide chez moi, car je fais faire par un Kenwood autonome le travail de fouetter la crème puis les blancs d’œufs (point o) dans deux bols séparés, pendant que je m’active au point n. Mais de là à dire qu’on est en cuisine nature pour les personnes pressées... y a un bol! Le semifreddo est le nom donné aujourd’hui à ce que l’on appelait dans les années quarante Parfait Glacé (du moins du temps de mon inspiratrice, Tante Léa), lui-même petit frère de la bombe glacée, p.2 - nr 21 juillet 2006 pépites de chocolat et continuez à mouliner, grossièrement. Pour les chérubins, la technique de clarifier les œufs est détaillée en images dans Cuisine Nature n° 18, page 2. o Dans deux bols séparés, fouettez la crème fleurette en une crème encore assez onctueuse, pas trop ferme. Fouettez les blancs d’œufs en neige. p Mélangez l’appareil aux œufs à la crème fouettée. Ajoutez délicatement les blancs en neige en tournant doucement à la spatule langue de chat, en remontant de bas en haut. nom utilisé au cours du XIXème siècle. Le semifreddo est remis au goût du jour par le succès des livres de Jamie Oliver. Titillant, n’est-il pas, de se faire donner des cours de cuisine par un anglais ? On préférerait rencontrer ce séduisant cuisinier, plus rocker que chef amidonné, au cours d’un slow langoureux plutôt qu’autour d’une table, mais comme il ne m’a pas encore invitée, je me contente de ses recettes. En Belgique, nous connaissons sa série télévisée, au cours de laquelle il enseigne la cuisine aux petits britons, leur réapprend le goût et surtout leur dévoile les coulisses des chickens nuggets et autres ketchups. Seul un sexy chien fou comme Jamie Oliver peut faire passer ce message avec tant de légèreté. Variantes Pas de pépites de chocolat ? Ajoutez 50g de poudre de cacao dégraissée et Cuisine Nature q Versez dans un moule que vous aurez tapissé de film alimentaire, en laissant déborder beaucoup de cellophane. Rabattez le film sur le semifreddo. Laissez prendre au surgélateur au moins six heures. Démoulez sur une assiette. ôtez le papier cellophane. Décorez de râpures de chocolat ou de champignons en meringue. Ne conservez pas plus de trois jours (risque de cristallisation). augmentez le sucre à 100g. Pour un Semifreddo aux Speculoos, remplacez le chocolat par 100g de speculoos émiettés, diminuez le sucre à 40g. Pour un Semifreddo aux Fruits, ajoutez à la base un filet de jus de citron et 250 g de purée de fruits de saison (fraises, etc.). Augmentez les doses de sucre à 100-125g. Pour un Parfait Glacé aux Noisettes selon Tante Léa (voir livre page xx), remplacez le chocolat par 50g de noisettes concassées et/ou moulinées et augmentez le sucre pour arriver à une dose de 100g. Pour griller les noisettes : Faites griller les noisettes au four préchauffé à 180°C pendant dix minutes, en tournant régulièrement. Pas trop longtemps : la noisette doit être ivoire rousseâtre et non brunâtre. Pelez-les en les frottant dans un torchon humide. Pilez-les au mortier ou moulinez les grossièrement au robot. Glace aux Fraises de Martine 12.5cl de crème fleurette 70g de sucre et 10cl d’eau 250g de fraises de saison, mûres Matériel : fouet électrique, mesurette ou balance, thermomètre à confiture pour ceux qui veulent s’essayer au sirop au petit boulé, mixeur ou moulilégumes, spatule sans sorbetière (sans œufs) Une purée de fraises de saisons, sucrée au sirop de sucre maison, est mélangée à de la crème fraîche, puis congelée sans autre forme de chichis. Zoup au surgé. Après six heures, mmmmh! dégustez ! n Fouettez la crème fleurette en une crème encore assez onctueuse, pas trop ferme. o Préparez un sirop de sucre en faisant fondre une minute à feu fort le sucre et l’eau. Laissez bouillir trente secondes seulement. Le sucre doit simplement être fondu pour qu’à la dégustation l’on ne sente plus les cristaux sous la dent. NB Dans la recette de la grand-mère de Martine, le sirop doit être cuit au « petit boulé*1 ». Combien de débutants, si pas de chérubins, freineraient à cette complication ? Par ailleurs, la technique de surveillance du sirop est trop risquée à cet âge. p Pendant ce temps, moulinez au robot ou au mouli-légumes les fraises lavées puis équeutées (dans cet ordre). NB L’un de vos convives est allergique aux fraises ? Une lectrice témoigne que les hyperréactions seraient dues aux graines. À ce stade-ci, pressez alors le jus des fraises à l’aide d’une centrifugeuse ou d’un extracteur. NB 2 Entre adultes, on pourrait ajouter ici 3 cuill.s. de liqueur de framboises q En vous aidant d’une spatule langue-de-chat, ajoutez au sirop la purée de fraises. Incorporez-y la crème fouettée, en remontant de bas en haut, délicatement. r Versez dans un moule tapissé de film alimentaire. Laissez prendre au surgélateur au moins six heures. s Démoulez sur une assiette, que vous gardez au réfrigérateur. Attendez qu’elle s’attendrisse suffisamment. Servez en parts plutôt qu’en boules. Ne tardez pas à déguster car, si l’on conserve plus de trois jours cette glace réalisée sans passage en sorbetière, on ressent quand même de petits cristaux sous la dent à la dégustation. spatule langue-dechat, aussi appelée maryse Le petit boulé. Badigeonnez les bords du poêlon d’eau froide, pour éviter que le sucre ne cristallise sur les bords seulement. Portez à ébullition quelques minutes, jusqu’à la texture appelée « petit boulé ». Arrêtez la cuisson à ce stade-ci précisément, sinon vous passez au grand boulé, au petit cassé, au grand cassé... puis au caramel. Si vous avez hérité d’un thermomètre à confiture, le stade du petit boulé se situe entre 116-118°C. *1 Sinon, tentez la technique aventurière des pros : trempez deux doigts dans l’eau glacée, puis dans le sirop de sucre, et à nouveau dans l’eau glacée. La goutte de sirop restée entre les doigts doit former une boule molle, plus proche du miel que du caoutchouc. Inutile de préciser que cette technique est hors de question dans les recettes Chérubins. Comment reproduire l’onctuosité des glaces du commerce? Au début de mon apprentissage en cuisine, les glaces et sorbets me semblaient le comble de la complication. Et puis, c’était si facile d’en acheter de petits paquets tout faits à la superette du coin. Petit à petit, le goût faisant son nid après quarante années de malbouffe-débouffe, j’eus de plus en plus l’impression de goûter, plutôt que du sorbet, des fruitellas*1 glacés. N’y aurait-il pas plus d’arômes que de fruits dans ces objets alimentaires à peine identifiés ? J’étais aussi motivée à faire mes glaces maison pour des raisons de budget, tout simplement. Un litre de glace maison pèse chez moi 900g. En marque I.B., acheté en superette, il pèse ... 400g. Par ailleurs, le bonheur d’un crème glacée vanille en partage en famille ne compensait plus les inconvénients de digestion qui m’en rappellaient le souvenir le lendemain. Quel ingrédient pouvait donc bien en être responsable ? Ce ne pouvaient être les produits laitiers utilisés puisque je n’avais aucune réaction avec les produits fermiers. Plutôt que de passer de longues semaines ces bonbons aux « fruits », riches en « arômes », un peu élastiques en bouche Depuis lors, ce coupable s’est fait jour lors de mes recherches. Dans ce numéro-ci, j’analyse pages 11 et suivantes dans l’article sur Le Procès du Lait quels dégâts collatéraux peuvent être amenés par les laitages. Dans les recettes avec lait ou crème que je communique ci-après, il est crucial d’utiliser du vrai lait entier, de la vraie crème de lait cru. *1 *2 Cuisine Nature nr 21 juillet 2006 - p.3 à traquer le coupable, j’ai préféré me lancer dans la confection maison de crème glacées et sorbets. J’étais aussi motivée par mes récentes découvertes dans les coulisses de l’agro-alimentaire, enfin, plus que motivée : très éneeeeervée d’être considérée comme un tel pigeon. Mes premiers essais furent déplorables, bien sûr. Toujours titillée par la concurrence déloyale aux papilles que nous font les produits industriels, je vous présente dans ces recettes le résultat de mes recherches pour les améliorer. Ecoute la mort qui passe! épaules : un sorbet ou une crème de temps en temps, en doses modérées ? Je ne compte plus le nombre de témoignages d’américains avouant consommer chaque soir un demi-litre de crème glacée à la vanille devant la télé. Faut-il gloser ? Historique La réalisation de crèmes ou sorbets avec les chérubins vous amènera tout naturellement à étudier avec eux l’historique de ces délices. La place manque ici, je vous propose un tour chez www.wikipedia.org, cette encyclopédie sur le net, nourrie par les internautes les plus pointus. une mousse de fruits sucrée. Celle-ci se transforme illico en glace, produisant une grosse colonne de vapeur blanche. Amusant ! Nourrissant ? Ressourçant ? Je n’ai pas encore goûté*3. Cristaux Les desserts glacés faits maison ont un défaut : ils doivent garder saveur et souplesse et résister à la dénaturation par le temps et par le puissant choc thermique de la congélation. Les matières grasses s’agglutinent lors de la congélation, les bulles d’air incorporées à la confection se dispersent, les molécules d’eau se cristallisent en paillettes rendant la glace granuleuse et désagréable en bouche. Pour éviter les gros cristaux, il faut d’abord éviter que le contenu en eau ne soit trop haut (c’est pourquoi on réalise le Sorbet à la Fraise avec de la pulpe et non du jus). Il faut aussi remuer pendant le refroidissement, ce que la sorbetière réalise à votre place. Faute de cet appareil, vous remuerez et fouetterez à intervalles réguliers les sorbets (résultat relativement efficace) et glaces (moins fameux). En version industrielle, la quantité d’air introduite lors de la phase de congélation est appelée overrun. Certaines de ces glaces sont à 100% d’overrun. La crème même épaisse est idéalement fouettée pour incorporer de l’air. La crème glacée, faite maison ou pas, a très Procédure mauvaise réputation en alternutrition. Les glaces et sorbets sont « des entremets Sans parler de la triste réputation des produits laitiers aujourd’hui dans ce froids, obtenu par congélation d’une monde qui ne connaît pas la différence préparation sucrée et parfumée ». Vite dit, entre le lait industrialisé et le vrai lait mais pas vite fait ! Le meilleur résultat : turbiner en machine professionnelle (plus (cru), les glaces sont de 500 euros), qui aère pendant accusées d’être des qu’elle refroidit le produit. Pour desserts très sucrés et une moyenne de confection de faciliter un déved’une glace par mois, cela me loppement bactérien semble un budget disproanarchique. En outre, portionné. Les 50 euros d’une ajouter du froid en fin sorbetière ménagère me de repas est une suffiront. Ils me permettront hérésie nutritiona u s s i nelle chez les diétésorbetière ménagère, d’économiser ticiens chinois . Ce petit budget car en achefroid soudain perturJ’ai été très tentée de tant les glaces be le lent et difficile vous traduire des extraits industrielles travail du « feu digesdu gros livre « On Food tif ». Tout cela est vrai, bien sûr. Faut-il en et semi-industrielles, and Cooking » de Harold faire une religion ? Bien sûr, pour moi, ici on paie de l’air ajouté McGee (sous-titre: Science et maintenant, je sais que le sucre n’est pas au prix de la crème et Légende en Cuisine). l’idéal. Mais même si j’apprends à écouter glacée.... Ces machines Celui-ci expose en images (enfin !) les messages d’un corps épuisé, remuent en refroidisau microscope comment se faut-il pour autant lui obéir à l’aveugle ? sant le produit, mais ne comporte le produit en turbine professionnelle, Mon corps et moi sommes en négociation foisonnent pas. Le grôôôs budget... congelant. Mais les prepour nous séparer à l’amiable du sucre. Je manque de soyeux qui miers lecteurs de cette en résulte est largement vous tiendrai au courant. compensé par le goût hors pair et par la bafouille ont crié au loup. En termes Mon amie Nadia nous fait rire à chaque moins élégants, il est vrai... En gros,un tas fierté d’avoir œuvré soi-même. fois qu’elle raconte une petite anecdote. de synonymes pour « ennuyeux ». Exit C’est l’été, elle est en visite chez une Hervé This propose une autre solution. le père McGee. diététicienne naturo qui l’aidait beaucoup Ce toujours facétieux créateur de la par ailleurs. Passe dans la rue le camion de gastronomie moléculaire continue à glaces italiennes. La diététicienne lève le s’amuser en cuisine en produisant une doigt et, d’une voix dramatique, glace minute dans une ambiance suite page 6 chaudron de sorcière : à même la table des annonce : « Écoutez la mort qui *3 voir les photos d’une démo chez le Chef passe ! ». Gardons la tête au milieu de nos invités, il ajoute de l’azote liquide dans Simon : www.chefsimon.com/glazot.htm. p.4 - nr 21 juillet 2006 Cuisine Nature Crème Bananes Minute sans sorbetière (sans œufs) Mélangez des bananes mûres moulinées, du sucre en sirop vanillé et de la crème. Sorbetez ou congelez tel quel. Je propose ici de la crème épaisse*1, car elle est presque exempte de lactose... Bonne nouvelle pour les intolérants, non ? n Fouettez la crème épaisse. o Moulinez deux grandes bananes très mûres (de celles que les enfants ne veulent plus) pendant que vous faites fondre le sucre vanillé maison dans le mélange d’eau et de jus de citron. Cela ne doit pas être un caramel, juste un sirop de sucre. *1 p Réunissez le tout. Versez dans un moule que vous couvrez. Congelez au moins six heures. q Sortez du congélateur un quart d’heure avant le repas au moins. Gardez au réfrigérateur. Concassez au couteau et moulinez une dernière fois au mixeur. 15 cl de crème épaisse 2 grandes bananes 50g de sucre vanillé maison 2 cuill.s. d’eau jus d’un demi-citron. Matériel : fouet électrique, sorbetière : facultatif Cette crème veloutée est exquise, mais moins rafraîchissante que le Sorbet aux Fraises. Pourquoi ne pas les servir ensemble ? Je la sers avec des fruits frais plutôt qu’avec un coulis, gage d’une exquise onctuosité certes, mais si riche en sucre que ... hein... voir comment obtenir de la crème épaisse dans Cuisine Nature n° 18, p. 3 Mais je fais régime! Un lecteur débarquant dans ce numéro 21 pourrait être surpris de lire que, dans un contexte « cuisine nature », je propose des glaces à la crème fraîche avant les sorbets. « Pourtant, les sorbets sont bien meilleurs pour la santé, non ? » Je rappelle ici aux nouveaux arrivés que, dans nos contrées, nous manquons tous, quasi sans exception, de belles et bonnes graisses, dont la crème fraîche et le beurre sont de remarquables représentants. Comme on sait que les graisses de lait cru sont des bénédictions de santé, on ne va pas se priver, tout de même. Nous sommes en revanche en excès de produits sucrés. Ces desserts sont donc ici une aberration nutritionnelle, mais apportent tant de plaisir à la tablée que bon et voilà. Tamponnons donc le sucre de cette glace en la précédant d’un repas complet riche en protéines et graisses, pauvre en farineux. Le corps y trouvera son content. Rares sont aujourd’hui en Occident les personnes qui peuvent se permettre les torrents d’hydrates de carbone dans lesquels nous naviguons. Dans le numéro 20, j’ai transmis un test d’évaluation de Julia Ross : Glycémie instable. Nombre de mes copines n’auront même pas coché une seule réponse. Si j’avais rempli ce test avant ma révolution nutrimentaire, j’aurais obtenu 44 ! Si la réponse est aussi pour vous de plus de 12 points, je vous propose d’amorcer un dialogue avec vos hormones (insuline et glucagon, par exemple), avec le pancréas et les surrénales ainsi qu’avec votre pondérostat... Vous découvrirez qu’individuellement (non! pas comme votre meilleure amie, même pas comme votre sœur), vous ne pouvez tout simplement pas vous permettre autant de sucres, même naturels sous la forme de fruits. J’ai exposé un tableau d’auto-contrôle dans le même numéro, sous le titre Liste des Unités Sucres . Si vous vous lancez dans un régime d’été, ce sont d’ailleurs les régimes pauvres en hydrates de carbone et riches en graisses qui vous sont adaptés (high-fat, low-carb). Le consensus du nutritionnellement correct niant ces idiosyncrasies, il est recommandé à tous les mangeurs de diminuer les graisses. Les plus crédules : Cuisine Nature les multirécidivistes de régime comme moi, avant que la lumière ne fut dans mon cœur. On leur a tant seriné que manger du gras fabrique du gras... Alors que les peuples qui mangent le plus gras (thaïlandais, crétois, mais aussi : français...) sont généralement minces. Quelques fabricants jouent avec les pieds de ces naïfs en présentant des délices craquouillants sous forme de glaces allégées, mais l’on sait bien le prix qu’il faut payer (largement exposé dans mes autres écrits) : moult adjuvants de tenue dont il est encore à démontrer qu’ils n’ont pas d’effet sur la chimie du corps, beaucoup d’air payé au prix de la glace, foison d’édulcorants au tableau de chasse peu glorieux. On nous offre sur beau papier glacé de belles boules veloutées fumant de bonheur sur fond d’azur piscine.... On arriverait à y croire. Par curiosité, j’ai relevé au supermarché du coin les composants de ces fantaisies: « eau, sirop de glucose, acide citrique, citrate de sodium, farine de graines de guar, gomme xanthane, lactose, protéines de lait, arômes, colorants E60a, E101 » . M’enfin.... Ils se sont trompés dans l’étiquette, il n’y a pas de nourriture... nr 21 juillet 2006 - p.5 La « vraie » Crème Glacée aux Speculoos (en sorbetière) Faites prendre en sorbetière une crème anglaise riche refroidie*1. En cours de turbinage, ajoutez des speculoos émiettés. Servez glacé, en fin de turbinage. Cette recette n’est pas dans la catégorie Chérubins, car la réussite de la Crème Anglaise exige un tour de main d’initié. Il m’a semblé à la dégustation que les morceaux de speculoos rendaient la glace plus onctueuse. À cause des amidons ? n CRÈME ANGLAISE SANS FÉCULE Faites infuser dix minutes la vanille dans le lait et la crème chauffés à température tiède (Nnnnon, ne faites pas bouillir ! Comment allezvous digérer en légèreté si vous bousillez les enzymes ?). Pendant ce temps, fouettez les jaunes d’œufs en ruban avec le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Versez une partie du lait infusé. Reversez dans le poêlon. Laissez épaissir sur feu moyen quelques minutes en tournant constamment. 60g de speculoos Une crème anglaise maison ( 1cuill.c. de poudre de vanille 25cl de lait cru 12 cl de crème fleurette 3 cuill.s. de sucre ou 70g 3 jaunes d’œufs) Matériel : sorbetière. Faire congeler la veille le bac spécial. Dans les glaces et préparations fines aux œufs, on n’utilise PAS de sucanat mais bien du sucre complet bio car le parfum de cette version V.P.P.F. du sucre qu’est le sucanat est trop puissant. p Ajoutez alors les speculoos que vous aurez pulvérisés (en les écrasant du poing, dans un sachet hermétique). Laissez encore turbiner vingt minutes. o TURBINAGE Laissez refroidir. Sanglez en sorbetière vingt minutes. « Sangler » : c’est juste pour faire ma p’tite mâââline, car c’est un terme de professionnel. Cela signifie : placez les pales dans la sorbetière montée du bac glacé ; versez l’appareil à glace dans la machine ; faites tourner. q Ôtez les pales, grattez à la spatule langue de chat. La recette de Crème Anglaise est détaillée dans Cuisine Nature n° 6. On ajoute ici de la crème fraîche pour éviter trop de cristaux. N’utilisez pas la pincée de fécule de maïs proposée dans cette recette pour en faire une inratable, car la congélation en révélerait trop le goût. *1 suite de la page 4: Comment reproduire ... ? Émulsifiants & C° Et puis, bien sûr, les glaces du commerce sont onctuosifiées par des liants, comme la farine de caroube clarifiée.... En industrie, (ou même chez vous, si un ami restaurateur vous en passe), quelques adjuvants de fabrication sont autorisés pour la réalisation des glaces et sorbets : 22 colorants, des arômes*4 à bouche que veux-tu, des émulsifiants comme la lécithine (E322), des stabilisants*5. Les colorants sont autorisés pour une raison évidente. Les émulsifiants ne sont employés que dans les glaces et non dans les sorbets. Il servent à maintenir stable une émulsion (mélange entre deux ou plusieurs substances non miscibles), ce qui conservera au produit une consistance fixe. Nous utiliserons ici des œufs et de la crème, qui serviront tant d’émulsifiants que de stabilisants. Encore à étudier : lesquels utilisent les producteurs bio ? Pas besoin *4 On a vu dans C.N. n°11 que l’appellation « arôme naturel » est tout-à-fait trompeuse. Le résultat final n’a plus rien de «naturel». Aux EtatsUnis, de nombreuses allergies se sont révélées chez l’humain à l’égard de ces arômes pourtant inoffensifs dans les tests sur animaux. Ah, si cette p.6 - nr 21 juillet 2006 d’arômes ou d’exhausteur de goût ici, car nous utilisons des aliments ressourçants, riches en saveurs. Pour les sorbets, vous choisirez des parfums suffisamment puissants pour faire face au choc du froid : agrumes. fraises et fruits des bois, pêches, melon, fruit de la passion. Ne conservez pas votre œuvre plus de trois jours au congélo, car sans exhausteur, elle y perdrait ses parfums autant que sa souplesse. Les vertus de nos glaces maison sont d’ailleurs idéales juste après turbinage en sorbetière, sans même congeler. Les pros (chefs pâtissiers, cuisiniers professionnels) utilisent en sus du sucre du glucose (cristal ou atomisé) ou du sucre inverti... deux versions de sucre qui sont encore moins « sucre naturel » que le sucre blanc. Comme si c’était possible ! Certes, ils améliorent la réussite, le soyeux, la légèreté des glaces et pâtisseries... mais bon et bof, à la fin ! les pros liste d’additifs « anodins » pouvait être définitive ! *5 comme l’agar-agar (E406), les alginates (E401), les carraghénates (E407) – tous extraits d’algues rouges ou brunes; la farine de caroube (E410) et la farine de guar (E412) – extraits de graines de Cuisine Nature emploient aussi des appareils de mesurage très précis comme les réfractomètres et les densimètres (pour le sirop de sucre), ainsi que de machines à turbiner professionnelles au résultat incomparable avec ceux que vous obtiendrez en sorbetière. Doses de sucre En version maison, ce sont ici les seuls desserts où je n’ai pas trouvé de solution pour sous-doser en sucre. Il faut respecter les doses des recettes classiques, car le fait de geler atténue les goûts. Par ailleurs, le sucre (tel quel ou en sirop) aide à rendre la glace un peu plus onctueuse. Ne lésinez pas, mais restez dans des zones supportables : maximum de 125g de sucre pour 60cl de crème. Le sucre doit être en sirop (sorbets) ou en ruban avec les jaunes d’œufs (crèmes) pour éviter que les cristaux de sucre ne restent entiers. légumineuses; la gomme de gellane (E418), la gomme de xanthane (E415) - gommes de fermentation; la gélatine ou les caséines (protéines animales); la carboxyméthylcellulose (E466 - CMC), dérivé de la cellulose du bois Glace aux noisettes de Renelde Plus facile que la « vraie » Crème Glacée Vanille (page 6), cette recette n’exige pas de feu. On ne doit pas attendre que le tout refroidisse avant de le turbiner ! Quel lecteur voudra faire l’essai, pour remplacer les œufs, d’ajouter de l’agaragar, comme dans la recette du Sorbet aux Fraises ? Ce n’est pas ici une recette rapide, car il s’agit de rôtir les noisettes. Une convive peu papillée nature remarquait que « ta glace ne goûte pas tant les noisettes que celle de H.D.... ». Sans réponse de ma part, elle prend un temps de réflexion : « Je suppose qu’ils utilisent des arômes artificiels ». Je suis le mime des cours de cuisine, je ne dois même plus parler... Ci-après le courriel de Renelde. Lors de mes essais, j’ai remplacé une partie du lait par de la crème fraîche pour une texture plus onctueuse (25cl de lait - 20cl de crème fleurette).... J’ai fait griller les noisettes au four, 1 x refroidies, je les ai pelées, passées dans l’extracteur ce qui a fourni une pâte au goût très fort que j’ai intégrée à ma préparation de base pour la glace : 45g de pâte de noisettes grillées pour 400g de lait, 100g de sucre de canne, 1 jaune d’œuf battu et 130g de crème fraîche et hop, le tout dans la machine à glace : un délice. Contente de pouvoir partager une recette : je fais beaucoup de glaces et l’extracteur est super pour ça : fraises broyées, velouté de bananes, spéculoos broyés, mélangés aux ingrédients de base qui sont tjrs les mêmes me permettent de faire des glaces aux parfums différents « en un tour de main ». NdT. Gardez les blancs d’œufs pour en faire des meringues maison (voir CN n° 12). Vous les concasserez pour les intégrer dans un semifreddo ou toute autre recette de ce numéro, à la place des speculoos. Glace moka « minute » sans œufs Mon amie Nouchka m’envoie une « fooooormidable-ma-chérie » recette de Glace moka rapide et facile. En effet. Lisez plutôt. Mélange une boite de lait concentré sucré avec la même valeur de lait chauffé avec trois cuill.s. de café soluble. Ajoute 12.5cl de crème fraîche (fleurette). Et rouf ! En sorbetière ! Le lait concentré sucré en question annonce contenir « sucre, eau, extrait sec lactique dégraissé, matière grasse du lait 9% ». Pas de mention des techniques de fractionnement du lait, de l’oxydation de ses graisses par la mise en poudre, des résidus de traitement de dégraissage... Euh j’arrête, je vous coupe l’appétit bien sûr. Je ne voudrais pas voir en cristallisations sensibles la mine des molécules de ce lait concentré. Je suppose qu’il doit contenir des émulsifiants ou stabilisants à la base, pour avoir observé sa tenue en turbinage. Nouchka et ses enfants ont une santé hors pair et peuvent se concentrer sur la cuisine en tant que jeu. Moi pas. Zut alors ! Je ne tiendrais pas le coup en m’assommant avec les non-aliments que sont ces amalgames de poudres du commerce. Et puis, c’est devenu un jeu chez moi de trouver l’équivalent ressourçant des produits du commerce ou des petits potiquets. J’ai donc tenté de transformer cette recette avec des aliments fermiers. Voici ma proposition. Versions RGS Chers lecteurs limités au Régime des Glucides Spécifiques, cherchez des recettes de glaces et sorbets sur le site de Jacqueline Uldry : www.regimegs.com. Bis repetita placet ou pas, je ne communique ici presqu’aucun dessert considéré pourtant comme « légal » dans cette méthode. En effet, pratiquer le RGS en version sucrée est une aberration nutritionnelle. Mais oui, bien sûr, Titine, même si le miel est autorisé dans cette méthode. Autres friandises glacées On pourrait aussi surgeler des jus de fruits sucrés sous forme de popsicles, ces bâtonnets glacés qui eurent leur heure de gloire il y a trente ans. Il faut de petits godets en plastiques et des bâtonnets à piquer. Bien compliqué.... Et si vraiment, vraiment, ces desserts ne sont « que » des douceurs pour vous, et que vous êtes très pressé, je vous crois capable de réaliser une Glace Minute aux Speculoos comme celle que j’ai découverte sur le net Mélangez 1 boîte de lait concentré sucré avec 20 centilitres de crème fraîche,ajoutez 25g de speculoos. Congelez. À ce rythme-là, j’ai encore plus facile dans mon sac à dos : congelez un Chacha ou un Mars, dans lequel vous avez piqué un bâton. Voilà ! Faites fondre 1g d’agar-agar dans 6 cuill.s. d’eau avec 4 cuill.s. bombées de sucre de canne complet. Ajoutez un petit expresso très, mais alors très serré, une pincée de sel et 25cl de crème de lait cru fouettée. Turbinez ou surgelez selon la technique du Sorbet au Citron. Fouettez une dernière fois avant de servir. Cuisine Nature nr 21 juillet 2006 - p.7 Un sorbet (une « soupe » en arabe) consiste en une purée de fruits édulcorée et détendue d’un liquide parfumé (jus d’agrumes, vin, sirop, infusion, vermouth, vodka...), prise en glace au congélateur. Les glaces et crèmes glacées diffèrent des sorbets dans la mesure où elles comprennent des produits laitiers ou substituts (soja, etc.), des matières grasses et des œufs. Le sorbet a la réputation d’être un dessert plus sain que la crème glacée, ne fût-ce que parce qu’il est exempt de produits laitiers et moins lourd à digérer. Cela dépend bien sûr de votre tolérance aux laitages pour le premier reproche et du contenu du repas préalable pour le second. Cela dépend aussi de votre tolérance aux sucres... Vous adapterez les recettes classiques de sorbets en version qualité en suivant les critères de cuisine nature bien connus (résumés dans le numéro 4 : Adapter les recettes de desserts en version nourricière). Retenons que... H Malgré l’esprit cuisine nature, il ne faut pas réduire pas les doses de sucre, car il sert dans ce cas-ci d’adjuvant de tenue et de texture. H La réussite du sorbet dépend essentiellement de la qualité des fruits à la base. Ne croyez pas pouvoir déguiser de tristes avatars de fruits par le passage à la sorbetière. Ils n’en sortiront pas grandis. H Pour une texture plus soyeuse, il convient d’ajouter une meringue italienne (voir recette de Sorbet aux Abricots ) ou de l’agar-agar (voir Sorbet aux Fraises). Sorbet aux Abricots en sorbetière (à la meringue italienne) Pour cette recette qui vous vaudra quelques étoiles dans les yeux de la tablée, il faut être un tantinet initié à la cuisine pâtissière. Pour garantir la réussite, vous devez savoir préparer une meringue italienne ( un blanc d’œuf monté en neige avec du sirop de sucre cuit au petit boulé), que vous ajouterez au sorbet en cours de congélation, après la première demi-heure de prise. Ici, vous cuirez les abricots en compote quelques minutes (mais oui, certains fruits préfèrent être cuits, écoutez-les !). Refroidis, ils sont turbinés. Après vingt minutes, vous ajouterez la meringue. Turbinez encore vingt minutes. n COMPOTE D’ABRICOTS Faites cuire les abricots lavés, dénoyautés, avec 70g de sucre, pendant deux minutes. Moulinez-les à l’aide d’un mixeur à soupe . Laissez refroidir. o TURBINAGE N° 1 Placez les pales dans la sorbetière. Versez l’appareil à glace dans la machine. Faites tourner vingt minutes. Profitez de la superbe couleur orangée. La consistance est bien plus soyeuse que tous nos autres desserts de ce numéro. La couleur orange soleil de la purée d’abricots est ternie lors de l’ajout de la meringue. Cela reste un joli ton pêche. On pourrait remplacer le sucre par du miel d’acacia, naturellement liquide, garant d’une meilleure tenue du sorbet à la congélation selon les principes théoriques. Pour moi, le mot d’ordre sera : « À p.8 - nr 21 juillet 2006 p MERINGUE ITALIENNE Pendant ce temps, délayez le sucre dans le fond d’eau bouillante. Laissez bouillir deux minutes, jusqu’à une texture et une couleur miel. ŒUFS EN NEIGE. Fouettez un blanc d’œuf en neige. Continuez à fouetter en versant le sirop un peu tiédi. La voilà la fameuse meringue italienne ! vos papilles ! ». Pour ce qu’il en est des miennes, il me semble que le parfum des fruits est un peu étouffé par le miel, même le plus anodin. Je sais de quoi je parle, j’ai dû passer une année entière au Régime des Glucides Spécifiques qui n’autorise que le miel dans les desserts. Dans la catégorie desserts, on félicite les sorbets : bravo les fruits... mais ils jouent hors jeu, les industriels, lorsqu’ils Cuisine Nature 500g de compote d’abricots 120g de sucre un chouïa de jus de citron un blanc d’œuf fouetté en meringue italienne avec un sirop de 50g de sucre pour 5cl d’eau. Matériel : mixeur ou mouli-légumes, mesurette ou balance, sorbetière. q TURBINAGE N° 2 Arrêtez la sorbetière un instant. Ôtez le couvercle et ajoutez alors la meringue italienne, à l’aide d’une spatule langue-de-chat. Laissez encore tourner vingt minutes. q Ôtez les pales. Grattez les pales et les bords de l’appareil à la spatule langue de chat. Dégustez immédiatement ou congelez pour quelques heures seulement. prétendent que ... « Entremets riche en fruits ayant conservé leurs vitamines, sans ajout d’arômes, nos sorbets participent pleinement aux apports journaliers recommandés dans le cadre de la campagne 5-portions-de-fruits-légumes-parjour ». Intégrer des fantômes de fruits dans vos cinq portions par jour est une promesse de lendemain qui ne chante pas très juste. Sorbet aux Fraises sans sorbetière Nous allons nous essayer ici à un « vrai » sorbet au fraises, et non plus une simple Mousse Glacée, que j’ai nommée fallacieusement « Sorbet Minute spécial Jules » dans C.N. n° 8... pour mieux vous donner envie de commencer, mon enfant... Pour un sorbet mœlleux sans matériel spécifique, il vous faut penser à fouetter le sorbet au congélateur toutes les heures pendant trois heures. C’est en effet la technique qui permet d’éviter la cristallisation en « granité ». Exeunt les amateurs pressés. J’ai donc imaginé pour nous d’ajouter de l’agar-agar au sorbet plutôt. « Ça le fait » comme on dit chez nous. Dès que vous aurez passé la chicane de la première recette réussie, à vous toutes les variantes de sorbets, disponibles par milliers sur internet et dans les livres de cuisine. 500g de fraises moulinées (et tamisées en coulis si vous craignez l’allergie aux grains) un sirop de 150g de sucre pour ¼ de verre d’eau un chouïa de jus de citron 2g d’agar-agar en poudre (en vente en magasins bio). Variante framboises : 500g de framboises donnent, chez moi, 35cl de jus => 100g de sucre seulement et 1g. d’agar-agar. n SIROP DE SUCRE À L’AGAR-AGAR Faites fondre le sucre et la poudre d’agar-agar dans l’eau. Laissez bouillir deux minutes. o Versez le jus de citron et la purée maximum 3 jours, dans un récipient fermé q Sortez du congélateur ½ heure r avant de consommer. Si le sorbet vous semble trop « granité », battez une dernière fois avant de de fraises dans le sirop de sucre. Laissez refroidir. Conservation et stabilisants Comme pour les autres crèmes glacées, ne traînez pas. Consommez le sorbet dans les trois jours. Je n’ai pas encore fait l’expérience de conserver ce sorbet à l’agar-agar. Ne risque-t-il pas de se transformer sur la durée ? Pourquoi m’en inquiéter? Ne me dites pas que vous n’avez pas repéré que, même chez la marque H. D., réputée « de luxe », passé quelques semaines, la glace devient presque gluante, on dirait qu’on y a mis du chewing-gum. Ce curieux phénomène de modification de texture n’apparaît pas avec les crèmes glacées vanille ou speculoos que j’adôôôre et que j’achète auprès de l’excellent magasin bio d’Enghien (Source : Glacées Douceurs, de Silly 0032-068-33 33 87 : « lait entier, crème à 40%, sucre, jaunes d’œufs, lait en poudre, vanille »). Reste à demander à ce charmant artisan s’il use des adjuvants, et lesquels. Et non, Jeanine, tous les ingrédients ne doivent pas être indiqués sur l’étiquette. Désolée ! C’est encore un de ces leurres de transparence qui fait de nous des consommateurs ébaubis sous des dehors cultivés. L’agar-agar en poudre, acheté en magasins bio, ne semble pas provoquer les mêmes effets que les carraghénanes et autres E40x... servir, au mixeur à soupe. Conservez au réfrigérateur jusqu’au dessert. p Faites congeler minimum 6 heures, Sorbet au citron fouetté à la main Illustrons par une recette de sorbet au citron vert la technique classique pour faire prendre un sorbet sans turbine à glace (en fouettant régulièrement le sorbet en cours de congélation). Prévoyez un sirop de 60cl d’eau et de sucre - le jus de 4 citrons verts (idéal : 13.5 cl de jus de citrons verts luxe) - les zestes blanchis. Zestes blanchis: faites blanchir dans de l’eau bouillante les zestes de 4 citrons verts. Une fois suffit (les pros blanchissent trois fois dans trois eaux différentes. Sirop de sucre: faites fondre 150g de sucre dans 60cl d’eau. Laissez bouillir deux minutes seulement. Versez le jus des 4 citrons. Ajoutez les zestes blanchis. Laissez refroidir.Versez dans un récipient large et ouvert (un bac à glaçons sans les compartiments, par exemple). Placez dans le compartiment congélateur pendant au moins 1 heure. Le mélange devient ferme sur les bords. Concassez grossièrement au couteau. Réduisez en purée au mixeur Cuisine Nature Servez tel quel, ou avec des Langues de chat ou des tuiles. Les jours fastes, vous vous amuserez à préparer avec les petits des coques en tulipes réalisées avec la même pâte que les langues de chat. à soupe. Battez vivement pour aérer jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Laissez à nouveau prendre de 30 à 45 minutes. Battez à nouveau. Après une nouvelle heure de congélation, laissez dégeler le sorbet deux minutes. Battez à nouveau. Laissez prendre deux heures supplémentaires. Plus on fouette au cours de la prise, plus le sorbet sera homogène et dépourvu de cristaux. Sortez du congélateur ½ heure avant de consommer. Battez une dernière fois avant de servir, au mixeur à soupe. Conservez au réfrigérateur jusqu’au dessert. Le sorbet fouetté main peut garder encore moins longtemps au grand froid que nos autres œuvres, car il cristalliserait avec le temps. Si, malgré tout, vous dégelez une masse cristallisée, laissez dégeler le sorbet une demi-heure, coupezle grossièrement en cubes au couteau de cuisine et moulinez-le au mixeur. Le résultat présenté sera un tout petit peu plus « soupe » (shorbet... donc...). Sinon, renommez-le « granité ». nr 21 juillet 2006 - p.9 Quels aliments quand l’état vital est au ras des pâquerettes ? Les alternutritionnistes posent en certitude que le végétal est un puissant remède universel : draineur, regénérateur, riche de vitamines, de minéraux et de cofacteurs. Et si ce qui valait pour un bien-portant n’était peut-être pas d’actualité chez une personne dont l’organisme a été éprouvé par des chocs successifs? C’est le cas des victimes d’épuisement chronique ou autres fibromyalgies, mais aussi celui des multirécidivistes de régimes. Des organes épuisés sont-ils à même de traiter ces atouts de bonne volonté que sont les végétaux, même bio, même complets ? Si vous considérez l’alimentation comme un appoint, ne changez rien à votre mode alimentaire. Si les aliments sont pour vous des remèdes, il faudra peut-être changer de lunettes. Allons-y. On sait qu’on devrait choisir son plan alimentaire en fonction de ses inclinations, de son groupe sanguin, de son type métabolique (ayurveda, etc.). On verra ici qu’il faudrait AVANT TOUTE CHOSE évaluer son degré d’élan vital du moment. Si celuici s’est dégradé (le cas des personnes qui ont répondu positivement au test de la page 67 de la Cure Antifatigue - 4 ème édition: « Les cas où la cure n’est pas efficace »), l’organisme ne pourra souvent plus se ressourcer avec les mêmes aliments-remède que le commun des mortels. J’ai tenté un petit dessin ci-après. Pour me faire comprendre, je classifierai les apports possibles en nutrition humaine en : animal, végétal et minéral. La part animale : ça tombe sous le sens. Les légumes, huiles végétales, céréales et légumineuses sont la part végétale. L’argile, le sel, le sucre, les compléments alimentaires (les nutriments en petites gélules) représenteraient la version minérale des nutriments. Voir l’illustration en dessin page 11, à droite. Le corps est parfois si épuisé qu’il ne peut aller chercher l’énergie plus loin que dans... l’animal. Votre servante a pu expérimenter cet état de fait sur elle-même, en particulier lors de sa dernière épreuve de santé grave. J’ai entretemps pu recueillir d’autres témoignages, sinon ce ne serait qu’une anecdote. Ceux-ci seront publiés dans le dossier final Pour Qui Sonne le Gras. Rudolf Steiner annonçait déjà dans les années vingt, au cours de ses conférences sur l’alimentation : « L’homme est conçu pour être végétarien... à condition d’être p.10 - nr 21 juillet 2006 en bonne santé ». Cette observation est confirmée par nos connaissances en nutrition actuelle, en tout cas par le pan que les naturos et nutrithérapeutes laissent souvent de côté (la nutrition ciblée pour les victimes de mucovicidose, par exemple; ou les plus récentes découvertes en matière de traitement de l’hypothyroïdie). À titre d’illustration, la provitamine A des carottes exige une transformation par le foie pour être assimilée, alors que chez les personnes épuisées cet organe n’est plus en état de transformer quoi que ce soit. La vitamine A de notre bonne vieille huile de foie de morue, elle, est directement disponible. L’huile de colza, comme toutes les sources d’acides gras polyinsaturés (AGPI) doit suivre tout un itinéraire métabolique pour vous offrir ses acides gras. Le beurre ou la crème, en revanche, apportent des acides gras sous une forme qui nourrit directement le muscle et ne surcharge pas le circuit digestif*1 (quand ce sont de vrais aliments, nous nous entendons bien!). Il en va de même pour presque tous les nutriments. Le végétal métabolise le minéral, puis est métabolisé par l’animal. C’est sous cette forme que l’énergie solaire est la plus facile à capter pour l’humain. Rudolf Steiner déconseillait d’ailleurs l’excès de ces aliments, car ils empêchent l’organisme de se « confronter à la matière ». Cuisine Nature Et moi et moi et moi, alors? Tant que vous êtes dans les zones 1 à 3 du tableau de la page précédente, les organes sont peut-être surstimulés, mais ils ne sont pas encore épuisés. Vous tirerez un grand bénéfice des menus « semivégé » de Cuisine Nature, alternant protéines animales et végétales, beurre ou crème et huiles végétales. Si vous êtes fragilisé de naissance ou depuis longtemps au plan digestif, épuisé (stade 6 du tableau), il faudra en passer pendant quelques semaines à quelques mois par un plan plus qu’omnivore avec viandes & C° (et grasses siouplaît !). Sorry pour les choix éthiques des végétariens*2 . Ce n’est que temporaire. Les organismes digestifs fragilisés ne seront soulagés de lourdes tâches ménagères et enfin libres pour vous reconstruire que s’ils reçoivent des versions prédigérées des nutriments, faciles à assimiler. À cet égard, balayez la rumeur en végétoland selon laquelle les graisses animales seraient difficiles à digérer. Il n’y a aucun fondement sur le terrain à cette affirmation gratuite; si ce n’est l’expérience probable de mangeurs qui auraient abusé de ces produits alors qu’ils étaient en bonne santé et de profil végétarien. Il suffit de suivre les témoignages de parents de victimes de mucovicidose, d’épilepsie (la diète kétogénique, entre autres), d’autisme (le régime du dr Campbell) pour se convaincre de la véracité de ce dossier-ci. Méditez sur le fait qu’en Inde encore aujourd’hui, tout comme au bon vieux temps chez nous, un malade reçoit ... du bon bouillon de poule pour se requinquer. Ne prenons donc pas en compte ces rumeurs quant à l’impact sur la santé immédiate ou à moyen terme des aliments qui sont listés page suivante. J’en aurais pour un livre entier. La plupart des informations nutritionnelles justifiant ces choix ont déjà été exposées dans ce bimestriel. Dans les cas aigus, quel que soit votre groupe sanguin, ou votre profil ayurveda, que vous soyiez supposé de profil végétarien ou pas, c’est cette liste qui prévaut*3. Je me contenterai ici d’une liste. Lorsque vous serez remis sur pied, il sera temps d’envisager un autre équilibre nutrimentaire. Malgré tout, ce qui suit ne vaut pas comme règle absolue. Je soumets ce tableau comme début de piste d’autoobservation. Seul vous saurez.... Voir le travail de remarquables lipid scientists comme Mary Enig aux Etats-Unis. *2 Si, de profil végétarien, vous êtes assez initié, vous remplacerez ce plan carné par un plan alimentaire germé. Il semble que la germination rende toutes les forces du vivant plus disponibles dans le végétal: galettes de lentilles germées, hoummous germé, caviars divers... . Si vous êtes vraiment dans une situation où on a nié votre épuisement depuis longtemps, cela DEVRAIT être l’animal. Sinon, vous faites un test grandeur nature, car je ne peux témoigner de sursauts de bien-être grâce aux graines germées que chez les personnes qui ont encore assez de force vitale pour réagir. Sorry again ! *3 Il n’y a pas de menus. C’est comme ça. Sur mon lit de mort je n’arriverai toujours pas à dicter des conduites alimentaires.Qui peut manger et jouir, sinon moi?» Ecclésiaste, II, 25. Si c’est lui qui le dit... *1 Les chocs répétés (psychiques ou physiques) sont illustrés par des étoiles dans le tableau ci-joint. Si vous avez été affecté par des chocs multiples, vous ne pouvez tirer parti que des versions prédigérées des nutriments (tableau page 12) . En images, voici ce que je peux traduire... Selon Hans Selye, qui a le premier décrit le stress sous forme de « syndrôme général d’adaptation » dans les années 1930, celui-ci se déroule en plusieurs phases. Vous ferez un petit tour plus pointu chez les spécialistes de la psycho-neuro-immunologie qui sont les représentants actuels de cette école. En gros, le corps réagit par divers signaux d’alarme à un agent stressant (agression par un lion dans la savane pour nos ancêtres, tout autre élément générateur de stress cité dans le tableau pour nous). Il tente de s’adapter, c’est la phase de contre-choc, qui se termine en phase de résistance : le corps en fait trop pour se remettre en place. L’élément stressant en soi importe peu, puisque c’est la perception du corps qui compte. Lors de ces chocs, contre-chocs et phases de résistance en cascade, c’est la foire aux hormones au plus profond du métabolisme. Ces dernières étant une forme de chef d’orchestre de l’organisme, cette pagaille a des effets parfois profonds sur... les systèmes immunitaire, nerveux, digestif. Le manque de compassion du vulgum pecus pour les victimes de «panne généralisée» est peut-être dû au fait que cet orage hormonal ne provoque pas de dégâts extérieurs... Cuisine Nature nr 21 juillet 2006 - p.11 Règles de base Comment nourrir les organes épuisés Que manger si vous êtes fragilisé? Vous aurez glané dans ce bimestriel les seules évidence universelles en nutrition : nul humain n’est conçu pour digérer des additifs ni du sucre. Personne ne peut non plus traiter, faute de se retrouver en inflammation chronique, les acides gras TRANS. Les « forces de la nature » s’en sortent. Les plus fragilisés se fatiguent l’organisme à traiter ces non-aliments. Pour le reste, comme il faut d’abord adapter les choix alimentaires en fonction de l’état vital, si j’étais à nouveau aussi épuisée qu’en 2000, je me nourrirais comme suit. n Je privilégierais les protéines animales : boeuf, oeuf, poisson, etc. ; plutôt que végétales (amandes & C° ou lentilles & C°). H S’il ne fallait choisir qu’une protéine animale, ce serait le fromage frais de lait cru, riche en protéines adjuvantes du foie (la cystéine et la méthionine, précurseurs du glutathion, cet oxygène cellulaire qui fait tant défaut chez les personnes épuisées). C’est au même titre que le lait cru ou le petit lait, bio, seraient de véritables remèdes. Oui, oui, même pour vous, adultes. Mais si vous y êtes intolérants, n’insistez pas. Je ne remplacerais en tout cas PAS par du lait de soja, si agressif envers votre choupinet de pancréas. J’éviterais aussi les laits végétaux (souvent d’ailleurs accompagnés de maltose ou toute autre forme de sucre déguisé qui fait « huile sur le feu » sur un organisme fragile). Ces laits sont destinés aux bien-portants. H Simultanément, je ferais confiance au Bouillon de Poule maison, si fameux adjuvant de digestion et condensé de minéraux (et de collagène). o Je privilégierais les graisses animales (beurre, fromages, lard, boeuf persillé, etc.) et la famille coco (graisse de palme, coco râpée, lait de coco*4) plutôt que les huiles végétales (olive, colza, etc.). Exemple : le beurre clarifié (ou ghee) ou la graisse de palme non hydrogénée comme matière grasse pour cuire; du beurre (en plus d’un peu d’huile d’olive VPPF) pour agrémenter les légumes cuits; de la crème de coco ou de la crème fraîche de lait cru pour terminer les plats au wok ou à l’étouffée. H Ces graisses seraient crues. Refrain connu. Ce principe vaut pour les matières grasses contenues dans les aliments entiers : je choisirais les amandes & autres noix non rôties, les fromages de lait cru, les viandes et assimilés les plus crues possible. Sans lésiner sur les quantités, puisque je sais que ce sont en grande partie les graisses qui remettent sur pied. Non, je n’ai pas dit « frites tous les jours », enfin ! p J’éviterais toute forme d’additif alimentaire. En cuisine, cela exclut presque tout ce qui est préparé, même par des artisans, même en bio, hélas. Mais comme ce plan-ci n’exclut aucune catégorie alimentaire, je pourrai me régaler de tous mes aliments favoris, mais en menus concoctés maison! J’éviterais le plus possible les produits chimiques (depuis les médicaments, sauf les indispensables, jusqu’aux teintures pour cheveux ou aux solvants de peinture... Avis à ceux qui, comme moi, profitent d’une mise au repos pour repeindre la maison). q Je consommerais les légumes et les fruits CUITS sous forme moulinée : compote, mousse, soupes. La seule exception si vous voulez du cru : les jus frais de légumes semblent profiter à la plupart des sujets les plus épuisés*5. seule exception: les produits à base de coco peuvent produire des hyperréactivités chez les allergiques aux salicylates alimentaires, voir via mon site car on entre ici dans des particularités. Beurre: OK même pour les hyperréactifs au lait. *4 p.12 - nr 21 juillet 2006 seule exception encore: les victimes de multisensibilité chimique semblent souvent aussi hyperréactifs aux salicylates. Or les fruits frais en sont très riches. Si les jus frais ne vous réussissent pas, n’insistez pas plus que cinq jours. Voir aussi sur le site la liste des oxalates. *5 Cuisine Nature q Je limiterais mes choix en matière de céréales à du pain au levain bio, du quinoa, des pommes de terre vapeur ou du riz semi-complet, nature, sans transformation (donc pas sous forme de biscottes, etc.). Le plus simple possible. Assez pour me nourrir, mais le moins possible. Dans mon cas précis, sachant être victime d’insulino-résistance, je calculerais les doses maximales en unités sucres selon le tableau paru dans le dernier numéro. À vous de voir pour votre cas. r La simplicité des repas est essentielle : je ferais le moins de mélanges possible au cours d’un même repas, en particulier je ne mélangerais pas les protéines (poisson gratiné au fromage, suivi d’un flan, par exemple...). Dans les premiers temps, je pratiquerais d’ailleurs l’alimentation séquentielle du docteur Bass que j’ai exposée dans le numéro 13. Aussi efficace que la dissociation alimentaire, elle ne provoque pas de dégâts sur le long terme. Le lait. Suite et fin du Procès : la parole est à la défense! Dès septembre, à l’occasion de ma conférence au salon bio Valériane « Le lait: oui ou non ? C’est selon ! » paraîtra un nouvel opus de recherche de ma plume, sur le même principe que mon livre sur les céréales. Titre provisoire : Ah qu’il est beau le débit de lait ! Vos suggestions de titre sont attendues à la caisse quatre... Merci ! Grosse moto : comment expliquer pourquoi le mangeur de base se sent mieux à exclure les produits laitiers tout venant ? Et pourquoi, dans le même temps, on peut rétablir grâce aux laitages des personnes épuisées ? Dans ma quête personnelle pour redonner aux vrais aliments leurs lettres de noblesse et aux producteurs du terroir la fierté de nous nourrir, j’y ferai un tour sans œillères de la question. Faut-il consommer des laitages tous les jours... ou faut-il les exclure radicalement ? Le lait : pour qui et quand ? Quel lait ? Que penser des substituts (laits de soja, de riz, etc.) ? On y verra ce qu’ont apporté comme dégâts collatéraux dans la consommation du Sauvez-moi! Taty m’a invité à dîner... Y avait du semifreddo à la crème fraîche.... lait : les biotechnologies, les contaminations diverses à la source et en production, les ajouts intempestifs d’additifs divers... Tout cela en douceur et compromis, et surtout dans l’esprit de mon nouveau club A.I.A. : Acceptation Inconditionnelle de l’Autre.... «L’angoisse plane dans l’humanité, laquelle humanité ressemble à la population d’une basse cour où le coq pousse le cri d’alarme à l’approche de l’épervier. Et ainsi l’homme a peur de l’homme. Sa propre puissance le terrifie. Notre civilisation s’est montrée incapable d’endiguer la marée de la cruauté et de la violence. Dans la conscience humaine, les valeurs se confondent avec les besoins. Si le monde n’est qu’une simple occasion de puissance vers laquelle tous se ruent avec férocité, alors la seule divinité à laquelle nous puissions prétendre ne saurait être que le veau d’or. (...) Si nous tenons le monde pour une boîte à outils, la nature devient incapable de nous montrer autre chose qu’elle même. Car c’est seulement dans la mesure où nous ressentons son mystère et sa majesté qu’elle nous invite à regarder au-delà d’elle même. Il est donc urgent que l’on engage la conscience de la majesté et du sublime à retrouver sa place dans l’esprit humain.» Extrait d’une entrevue radio avec le Père Georges Passelecq (1976). Que fait cette citation dans un bimestriel de cuisine ? Outre que pappy Passelecq était mon tonton adoré, moine à l’abbaye de Maredsous, traducteur de la bible du même nom, et que je ravive sa mémoire dès que je peux, vous croyez vraiment qu’en choisissant certains gestes en cuisine vous ne touchez pas « peur », « puissance », « conscience » et « majesté » ? Pour méditer sur le sujet, Eugen Drewermann dans La Barque du Soleil au Seuil analyse la « schizophrénie intérieure qui accompagne l’homme moderne distancé de la nature extérieure et étranger à sa propre nature intérieure ». Bonne lecture ! Cuisine Nature nr 21 juillet 2006 - p.13 Fromage de chèvre à l’huile FG On peut faire macérer des petits fromages de chèvre de quelques jours à quelques semaines dans une « Huile parfumée » simple ou dans un mélange plus complexe : poivre, coriandre, laurier, thym, fenouil, romarin, sarriette – vous aurez reconnu nos belles herbes digestives et préventives. n Mélangez, dans un grand bocal que l’on peut fermer hermétiquement, toutes les herbes avec 1 à 2 litres d’huile. Plongez-y les chèvres. Tournez délicatement, que les herbes se mélangent entre les couches de fromage. L’huile doit tout couvrir. Fermez hermétiquement. o Laissez mariner un minimum de deux jours, idéalement une semaine. Prélevez les chèvres et rajoutez-en au fur et à mesure. Les fromages mûrissent encore dans l’huile : après quelques jours ou quelques semaines, ils seront délicieusement imprégnés de toutes ces nouvelles saveurs. Quelques mois plus tard, leur présence sera beaucoup plus forte. Utilisez l’huile d’olive, mais lorsqu’elle devient trouble, consommez le reste des fromages et jetezla. Certains créatifs auront imaginé sans mon secours y ajouter un piment rouge épépiné ou non, l’une ou l’autre gousse d’ail non «Physiologiquement, en voulant donner à l’autre le même pain qu’à soi-même, on le rend en vérité semblable à soi-même.» (le professeur Jean Trémolières, dans Partager le Pain). X 10 petits fromages de chèvre (picodons ou saint-marcellin) ou une bûche de chèvre en gros tronçons X ½ cuill. c. de poivre en grains X 1 branche de thym X 2 feuilles de laurier X 2 brins de fenouil X 1 branche de romarin X 2 branches de sarriette X huile d’olive épluchée au parfum plus envoûtant, des baies de genévrier. Sortie récente d’un autre livre dans la collection Cuisine Nature. Vous y découvrirez la cuisine végétarienne, version « bon sens », à travers plus de cinquante recettes nouvelles. Je veille à y détailler les recettes pour les débutants qui souhaitent retrouver les bases essentielles de la cuisine. Les amateurs de végétarisme raisonnable trouveront ici des astuces, des conseils et des articles pour se réapproprier la cuisine sur le mode végétarien en remplaçant les produits de confort si peu nourriciers par de véritables aliments ressourçants. 112 pages, 8.50 euros prix public. En vente en librairie et magasins bio en Belgique, Luxembourg, France comme d’habitude ou sur le portail sécurisé www.greenshop.be. Aussi sur www.amazon.fr depuis peu. Toujours en promo pour les triabonnés à la Lettre.Me contacter. Infos éditeur: Aladdin +32(0)67-84 11 22 [email protected] Infos distributeur BE-Lux: Altera 02-543 06 00 - [email protected] Infos diffuseur FR: DG Diffusion. tél. 05-61.000.999 - [email protected] www.dgdiffusion.com Sommaire ............................................. P. 1 COMMENT REPRODUIRE L’ONCTUOSITÉ DES GLACES DU COMMERCE? .................................... 3 DES GLACES... MAIS JE FAIS RÉGIME! ............ 5 QUELS ALIMENTS QUAND L’ÉTAT VITAL EST AU RAS DES PÂQUERETTES ? 10 COMMENT NOURRIR LES ORGANES ÉPUISÉS ..... 12 LE LAIT. SUITE ET FIN DU PROCÈS : LA PAROLE EST À LA DÉFENSE! ................................. 13 ANNONCE TARTES ET LÉGUMINEUSES ........... 14 ÉDITO Cuisine Nature Rédaction et éditeur responsable : Taty Lauwers, 11 allée du Mont Cheval, B-1400 Nivelles.Textes et recettes © Taty Lauwers. Se vend uniquement par correspondance. Modalités d’abonnement sur le site ou dans le présent numéro. p.14 - nr 21 juillet 2006 11 allée du Mont Cheval à B-1400 Nivelles - +32-(0)67-84 11 22 Cuisine Nature RECETTES SEMI-FREDDO AU CHOCOLAT (SS = SANS SORBETIÈRE) .......................................... 2 GLACE AUX FRAISES DE MARTINE (SS) .......... 3 CRÈME BANANE MINUTE (SS) ..................... 5 LA « VRAIE » CRÈME GLACÉE AUX SPECULOOS 6 GLACE AUX NOISETTES DE RENELDE .............. 7 GLACE MOKA « MINUTE » SANS ŒUFS ....... 7 SORBET AUX ABRICOTS ............................ 8 SORBET AUX FRAISES (SS) ......................... 9 FROMAGE DE CHÈVRE À L’HUILE ................. 14 Annexes sur www.taty.be/Doc [email protected]