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« Le chant de Dahnani »
Spectacle JMF du 9 décembre 2010, à Belfort
Le dossier d’aide péda du CPEM :
Fiche ENSEIGNANT
Côté pratique, si le dossier est bien évidemment imprimable et photocopiable pour être distribué aux élèves,
je vous propose également de copier le document PDF sur le bureau des ordinateurs de votre école. Cela
permettra aux élèves de lire la première page de dossier et de suivre les liens vers les extraits sonores
simplement en cliquant dessus. C'est tout de même plus agréable que de taper ces immenses adresses aux
signes cabalistiques obscurs...
La partie I. 1) est destinée uniquement à des élèves de cycle 3, mais est nécessaire.
Pour bien comprendre le spectacle, a minima, une sensibilisation à l’histoire des
esclaves africains doit se faire.
I. L’histoire du Gospel et des spirituals :
1) Le commerce triangulaire
a) Regarde
la
vidéo
suivante (tu
peux
la
voir
en
ligne
sur
ce
site :
http://vincent.michelat.perso.sfr.fr/medias/video_commerce_triangulaire.html) et réponds ensuite aux
questions : (Pour t’aider tu peux également regarder le site suivant http://colleges.ac-rouen.fr/dunantevreux/SPIP/html/site-esclavage/commerce-triangulaire.html)
1) D’où viennent les esclaves noirs que l’on fait travailler dans les colonies américaines ?
Ils viennent d’Afrique.
2) Qui achète et maltraite ces esclaves ?
Ce sont les Européens qui achètent et maltraitent
maltraitent ces esclaves pour les faire travailler dans leurs
plantations de leurs colonies dans les Amériques.
3) Que faut-il donner contre des esclaves en Afrique ?
Les Européens ne capturent pas euxeux-mêmes leurs esclaves en Afrique. Ce sont d’autres Africains
qui s’en chargent et les vendent sur des marchés aux esclaves. Les Européens trompent ces marchands
en achetant les esclaves avec des objets sans valeurs (de la pacotille).
4) Qu’arrive-t-il aux esclaves une fois qu’ils sont achetés en Afrique ?
On les entasse dans les cales de bateaux négriers. Ces bateaux partent ensuite vers les Amériques en
traversant l’Océan Atlantique.
5) Que penses-tu des conditions de vie sur le bateau négrier ?
Les conditions de vie sur le bateau négrier sont très difficiles. La traversée et longue et dangereuse. A
esclave
lave est
fond de cale, les esclaves sont malades, du mal de mer et des conditions de vie. Lorsqu’un esc
atteint d’une maladie infectieuse, il est tué par les esclavagistes afin qu’il ne contamine ces camarades
qui sont considérés comme de la marchandise. On appelle cette « marchandise » humaine du bois
d’ébène, à cause de la couleur de ce bois qui est
est très noire.
6) Arrivés aux Amériques, que deviennent les esclaves ?
Ils sont à nouveau vendus à des maîtres blancs. Ces maîtres sont de riches propriétaires blancs qui
possèdent, le plus souvent, des plantations (de canne à sucre, de cacao, de coton, etc.)
etc.) Les hommes
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devront travailler durement, et sans salaire, dans les plantations. Les femmes serviront de bonnes à
tout faire dans les maisons des blancs.
7) Où emmène-t-on les produits de l’esclavage ? Quels sont ces produits ?
Les produits de l’esclavage sont, à l’époque, des produits de luxe. Ce sont le sucre, le cacao, le coton. Ils
sont ramenés en Europe, par les mêmes bateaux que sont qui ont amené les esclaves depuis l’Afrique.
En Europe, ils seront vendus très chers à des acheteurs fortunés. Quelques villes françaises se sont
fortement développées grâce à ce commerce triangulaire : Nantes, Bordeaux, Brest…
b) Complète à présent cette carte qui résume le commerce triangulaire au XVIIIème siècle :
Les produits de l’esclavage :
Café, cacao, coton….
Le bois d’ébène :
Des esclaves noirs
enlevés en Afrique.
Pacotille :
Objets sans valeur
mais brillants
c) Complète ce texte résumé :
A partir du XVIème siècle, les européens s’installent massivement dans de nouveaux territoires
qu’ils ont conquis aux Amériques.
Amériques Sur ces territoires, ils installent des plantations de
produits luxueux (sucre, coton, café…). Pour travailler dans ces plantations, ils ont l’odieuse
idée d’y amener de force des esclaves africains.
africains pour les forcer à travailler gratuitement dans
leurs plantations. Entre le XVIème et le XIXème siècle, plusieurs millions d’Africains seront
déportés de force aux Amériques pour servir d’esclaves. A la mort de Louis XIV (XVIIIème
siècle), il y avait tellement d’esclaves et cela semblait tellement normal, qu’un code a été écrit
pour donner les règles d’utilisation des esclaves, ce code s’appelait le code noir.
noir Il définissait
l’esclave comme un objet. Finalement en 1848, Victor Schoelcher,
Schoelcher après des années de
militantisme obtient l’abolition
abolition.
abolition de l’esclavage en France.
A ce stade du travail, on pourra évoquer la maison de la négritude de Champagney : Pourquoi y-a-t-il un tel
endroit dans cette petite ville ? On pourra alors dire aux enfants que ce sont les habitants de cette ville qui, les
tout premiers en France, ont réclamé la fin de l’esclavage en l’écrivant dans les cahiers de doléances qu’ils ont
envoyé au roi en 1789, soit près de 60 ans avant sont abolition.
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2) Le gospel, du negro-spiritual
a) La naissance du negro-spiritual
Pour rythmer leur travail pénible dans les champs et à cause de l’interdiction de parler, les esclaves noirs pratiquent les work songs,
chants de travail (que l’on retrouve d’ailleurs dans les sociétés ancestrales et rurales).
Tu peux écouter un worksong en cliquant ici : http://www.youtube.com/watch?v=Oms6o8m4axg
Ce premier extrait est filmé au XXème siècle dans une prison américaine. Néanmoins, on entend un worksong, on
pourra ainsi faire remarquer aux élèves :
Le caractère rythmé de cette musique.
Le lien « utilitaire » entre le rythme qui marque une pulsation et donc par là même donne le rythme de
travail à tous.
L’aspect culturel et mémoriel de cette musique, puisque, bien des années après (et même à notre époque), les
worksongs sont entrés dans le patrimoine culturel américain.
On pourra, dans le même esprit du worksong faire chanter la chanson « Y’a du boulot » qui se trouve dans le
Répertoire Vocal Académique 2010/2011.
Il s'agit de chants a capella constitués de phrases courtes et pleines de sens. Peu à peu, les esclaves vont être évangélisés
(convertis au christianisme) et ce sont des musiques religieuses exprimant la prière en référence à Dieu, au Christ et à la
Bible que les esclaves psalmodient. Les chorals protestants modulent alors sur des rythmes africains sous la forme de
spirituals.
Tu peux écouter un spiritual en cliquant ici : http://www.acorps-sonnant.com/musiques-et-videos/Soon-i-will-bedone.mp3 (il s’agit du negro-spiritual « Soon i will be done) chanté par les tisseuses d’étoiles.
b) Le gospel :
Le mot gospel vient du vieil anglais godspell : l’évangile. Le gospel accompagne tous les événements marquants de la vie sociale
(mariages, funérailles). Dans la communauté noire américaine, le gospel est associé au développement des églises chrétiennes ainsi
qu’aux serments des évangélistes.
Musicalement, c’est une rencontre entre deux univers : celui de la culture africaine des esclaves et celui de la musique religieuse
européenne. La plupart des experts reconnaissent une influence très nette, dans le style vocal, les accompagnements de claquements
de mains, les polyrythmies et le travail choral et polyphonique, de la tradition africaine.
Le gospel est donc souvent chanté dans les églises chrétiennes américaines par des chorales. Cette musique est rythmée et
communicative.
Tu peux écouter ici le plus célèbre des gospels « Oh happy day» chanté par une très grande chanteuse noire américaine du XXème
siècle, Aretha Franklin, en cliquant ici :
http://www.youtube.com/watch?v=wb7D-W-QW-8
II. Activités supplémentaires à mener en classe :
a) Ecoute :
Je te propose d’écouter l’extrait suivant (vous pouvez le faire écouter en ligne ou le télécharger et le faire
écouter à tout le monde sur le lecteur de la classe), réponds ensuite aux questions :
http://www.acorps-sonnant.com/musiques-et-videos/going-back-with-him.mp3
Qui chante ?
On entend des voix de femmes
Entend-on des instruments ?
Oui des percussions
Combien de voix ou d’instruments différents arrives-tu à distinguer ?
Il y a trois voix de femmes différentes et un instrument à percussions (des sonnailles)
Quand un chant est chanté à plusieurs voix différentes, on appelle ça de la polyphonie. Ce terme peut
peut
être défini avec les élèves. On veillera bien à la compréhension réelle de ce terme, en utilisant une
formule de ce type : « quand on chante un chant à une voix en classe, même si nous somme 25 ce n’est
pas de la polyphonie, car nous chantons tous la même
même chose. En revanche, lorsque nous chantons un
canon, ou un chant à deux, alors il y a plusieurs voix différentes, c’est de la polyphonie. »
Est-ce que tout le monde chante en même temps ?
Non il y a un soliste qui chante et qui semble dialoguer avec un « chœur » composé, ici, des deux
autres chanteuses. On appelle
appelle cela un chant responsorial. On pourra compléter cette écoute par une vidéo
dans laquelle on verra comment le prêcheur harangue la foule dans son dialogue avec le chœur qui
l’accompagne.
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Ce type de chant servait surtout à prier dans les églises américaines. Souvent, il y avait la chorale qui chantait le
refrain et le répétait en boucle. Un prêcheur, chantait les réponses qui pouvaient être des prières ou des
conseils de vie pour la foule.
En raison du caractère éminemment religieux de ce type de chant. Je n’ai
pas mis le lien suivant sur le document « élève ». Chacun jugera. D’un point
de vue culturel, il me semble intéressant de montrer cet aspect du gospel,
d’autant que le chanteur s’exprime en anglais :
http://www.youtube.com/watch?v=NsqiqkTF5Ao&feature=related
b) Chanter :
Chanter un gospel à l’école c’est possible !
Pour cela tu peux apprendre la chant « Armstrong » de Claude Nougaro. C’est à l’origine un gospel dont le titre
est « go down Moses ». En cliquant ici, tu peux entendre ce gospel chanté par le grand chanteur américain Louis
Armstrong, c’est justement en pensant à lui que Claude Nougaro a écrit les paroles françaises de cette chanson.
http://www.youtube.com/watch?v=SP5EfwBWgg0
Pour chanter ce chant, tu le trouveras dans le Répertoire Vocal Académique 2003/2004
Tu peux également écouter, puis chanter, le chant « pété pété » qui sera chanté par les tisseuses
d’étoiles au spectacle.
Pété Pété - Senoua dede nde senoua
Wo mame fre wo - Senoua dede nde senoua
Au seme beyem djen - Senoua dede nde senoua
Au see boud dje djeo - Senoua dede nde senoua
Au bene dje bana - Senoua dede nde senoua
Foufou na ben kwan - Senoua dede nde senou
Mofran dje chen djo - Senoua dede nde senou
Auba auba auba - Senoua dede nde
Senoua dede nde - Senoua dede nde senou
Traduction
Vautour, vautour !
Ta mère t’appelle
« Qu’est-ce qu’elle veut que je fasse ? »
Elle dit que le repas est prêt
« C’est quel type de plat ? »
C’est de la purée de patate douce
Et une soupe de noix de palmier.
Ce chant du Ghana décrit le scénario d’un enfant qui prend trop de temps pour jouer avec ses amis au lieu d’aider à préparer
le repas. Quand celui-ci est prêt, sa mère l’appelle en utilisant le nom Pété (vautour) à cause de son appétit énorme.
Quand l’enfant entend que c’est son plat préféré, il chante en sautant et court vers la maison en espérant goûter ce plat.
a)
Pour terminer tu peux te rendre sur le site des tisseuses d’étoiles pour avoir un
aperçu
du spectacle :
http://www.acorps-sonnant.com/chant-de-dahnani.html
III. EN PROLONGEMENT : Histoire des Arts : Exprimer l’oppression
et l’asservissement dans l’art ?
Voici une piste d’un travail en Histoire des Arts autour de l’oppression et de l’Asservissement, pas seulement à l’époque des
esclaves noirs d’Amérique, sans quoi nous ne ferions pas d’Histoire des Arts.
Je vous propose une petite « constellation » qui peut être le point de départ à une exploration sensible et au tissage de
liens, si particulier à l’Histoire des Arts. Vous remarquerez que cette constellation comprend, entre autres, des œuvres que
l’on peut voir localement, à la fin de ce dossier, vous trouverez des images et des textes, utiles à la mise en œuvre de ce
projet et cités dans ce document.
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Arts du langage :
Arts Visuels :
Un roman : Deux graines de cacao de E. BrisouPellen.
Un poème : Afrique, mon Afrique de David Diop.
Un album : Henry et la Liberté, de E. LEVINE et K.
NELSON.
Un album : Un homme, G. Rappaport
L’article des cahiers de doléances de Champagney
réclamant l’abolition de l’esclavage.
Monument au fusillés et martyrs de la Résistance, Hubert
Yencesse, 1947, place Anne Franck, Belfort.
L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, 1848,
François Briard, Huile sur toile, Musée National du Château de
Versailles.
Œuvre de Rugendas et Debret au XIXème siècle. Ces deux
artistes sont « gênés, empêchés » de faire de l’esthétisme
par l’horreur des sujets à peindre.
Arts du son :
Arts de l’espace :
Gospel, negro-spiritual
Blues, jazz
Soul, Rythm’n blues
Arts et asservissement :
Quelques idées de problématiques :
Représenter l’asservissement.
Représenter ou prendre parti ?
Rendre hommage, faire mémoire, pourquoi ?
Arts du quotidien :
Arts du spectacle vivant :
Ces produits courants qui, au départ, ont été produits
par des esclaves : cafés, coton, chocolat.
Maison de la Négritude de Champagney
Chœur des esclaves dans Nabucco.
Education civique et morale :
L’asservissement aujourd’hui :
Des cas, observés toujours d’actualité
D’autres formes d’asservissement : drogues, alcool,
femmes maltraitées, etc.
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Les villes portuaires ayant vécues de
l’esclavage : Nantes et Bordeaux.
Représenter ou prendre parti ?
Organisation de la maison coloniale
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L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, 1848, François Briard, Huile sur toile, Musée National du Château de Versailles.
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Rugendas, J. M., Négres a fond de calle.
Planche lithographiée dans Voyage [...], 1835, s/
Monument au fusillés et martyrs de la Résistance,
Hubert Yencesse, 1947, place Anne Franck, Belfort
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Rugendas, J. M., Marché aux Négres.
Planche lithographiée dans Voyage [...], 1835, s/p.
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LE CHANT DE DAHNANI, page 8
Debret, J. B., Feitors corrigeant des Nègres. Planche lithographiée dans Voyage [...],
1835, vol. II, Pl. 25, s/p.
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Debret, J. B., L’exécution de la punition du fouet.
Planche lithographiée dans Voyage [...], 1835, vol. II, Pl. 45, s/p.
Magdalena Abakanowicz
sculptures dans Grant Park à Chicago.
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Egyptien battant un esclave alors qu'un autre implore sa clémence.
Vente d’une esclave. Tableau peint par Jean-Léon Gérome
vers 1884 et exposé au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.
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LITTERATURE :
Henry Brown est esclave dans le sud des Etats-Unis. Séparé une première fois
de sa famille, il connaît de nouveau le déchirement à l'âge d'homme lorsque sa
femme et ses enfants sont vendus à un autre maître. Désespéré et désireux de
conquérir sa liberté, il trouve un moyen ingénieux mais terriblement risqué de
gagner un lieu où l'esclavage n'existe pas. Il s'expédie en Pennsylvanie dans une
caisse en bois, parcourant ainsi des centaines de kilomètres, en danger de
connaître
le
sort
des
esclaves
fugitifs.
Cet album relate un fait-divers authentique. Les images, composées comme de
véritables tableaux, illuminent le récit limpide et vivant, lui donnant un
caractère de profonde humanité. Dès 9 ans
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Qui suis-je ? Je suis la souffrance, la rage, je suis un homme, je suis une
femme", je suis un homme à terre lâchement frappé par mon prochain. Tu cries
? Tu hurles ? Tu me bats ? Je ne suis pas Jean, je ne suis pas Fleur ou Marie mais
plutôt Yacine, Lika ou Adama. Qui est-ce ? Un homme, comme l'indique le titre
de cet album. Un esclave selon le Code noir promulgué en 1685 sous le règne
de Louis XIV. Dans ces paroles testamentaires, il hurle sa rage, son désespoir et
interpelle. Mais qui ? Pas moins son bourreau "au cœur pourri" que nous,
lecteurs, horrifiés par la souffrance de son quotidien. Et accablés par un court
rappel du Code en fin d'ouvrage
Il y a dans ce réquisitoire contre l'esclavagisme, la même puissance de l'auteur à
se révolter que dans l'esprit de son album phare sur la Shoah, "Grand-père". Le
trait flou, inachevé et noir accompagne les derniers pas de cet homme. Ces
illustrations disent sans détour ce que le texte laisse sous-entendre. Peu à peu,
le vert d'espoir laisse place au bleu violet de la nuit froide. Comme le regard de
cet homme, si intense en début d'ouvrage et si déclinant sur la fin. Pour nous
ramener vers le sombre destin qu'il a choisi pour renaître à la vie. A partir de 9
ans.
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Deux graines de cacao est un roman d’aventures à caractère historique ainsi qu’un roman social initiatique.
Résumé : Julien a 11 ans lorsqu’il apprend qu’il est un enfant adopté. Bouleversé par cette révélation, il s’enfuit et part pour Haïti en quête de ses origines. C’est là-bas en effet que son grand-père
dirigeait une plantation de cacao. Il s’embarque sur Le prince sauvage, à la recherche de son histoire, mais le voyage lui réserve d’autres surprises. Ce navire marchand est en effet un négrier en
partance pour Haïti via La Corogne et l’île de Gorée. Julien découvre alors un monde bien plus violent que son univers habituel.
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A ma mère,
Afrique, mon Afrique,
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de ton fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang.
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L'esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au jouet sur la route de Midi ?
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs blanches et fanées
C'est l'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits sont peu à peu
L'amère saveur de la liberté.
David Diop (1927-1961)
Architecture de l’esclavage à Nantes : http://1libertaire.free.fr/Esclavage08.html
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