Fabricant et restaurateur de manèges
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Fabricant et restaurateur de manèges
infos Fabricant et restaurateur de manèges Métier Porteurs du symbole de la fête et ancrés dans l’inconscient collectif, les manèges et particulièrement ceux de chevaux de bois sont de belles illustrations de l’art forain. Appartenant à notre patrimoine culturel, les manèges tournants (ou métiers tournants dans le vocabulaire forain) sont directement issus d’une des plus anciennes attractions foraines : le jeu de bague, inspiré de la course de bague, jeu équestre du Moyen-âge et durant lequel les cavaliers devaient décrocher à l’aide d’une lance les anneaux suspendus à une potence. Ainsi, sous le Premier Empire, les manèges ne sont constitués que de deux nacelles et de deux chevaux de bois tournant autour d’un mât central, entraînés à bras d’homme ou par un cheval. L’intérêt réside alors principalement dans le jeu d’adresse. Au cours du XIXè siècle, le mouvement de rotation des manèges est provoqué par la vapeur d’abord, puis par l’électricité. Ainsi, grâce aux progrès techniques liés à la Révolution industrielle, la taille des manèges devient plus imposante permettant d’augmenter le nombre de sujets et l’allure est de plus en plus rapide. De 1890 à 1930, les métiers tournants remportent un vif succès et les fabricants ne cessent de les améliorer et de les embellir afin de répondre à la demande des forains. La construction et la restauration d’un manège ne sont pas l’œuvre d’un professionnel isolé mais font plutôt intervenir différents corps de métiers s’associant pour allier la technique à l’esthétique. Elles peuvent ainsi nécessiter jusqu’à vingt professionnels aux activités très variées : électriciens, mécaniciens, menuisiers, ébénistes, sculpteurs sur bois, peintres, miroitiers, tapissiers, selliers… En effet, de nombreuses compétences sont nécessaires à la fabrication ou à la restauration des divers éléments du manège. Parmi ceux-ci, certains sont fonctionnels, utiles à la rotation du manège ou composant sa structure : le moteur, le mât central (axe de rotation du manège), la couronne (disque d’entraînement), les tringles (fixations placées sous le chapiteau), les vilebrequins qui transmettent le mouvement aux sujets sauteurs, les tringles verticales d’accrochage des sujets… D’autres éléments sont purement décoratifs, permettant de dissimuler les mécanismes et autres éléments techniques du métier afin de séduire et d’attirer le public. Ainsi, le mât central et la mécanique d’entraînement sont habillés d’une série de panneaux formant le tour de mât. Les tringles et les vilebrequins sont cachés par le plafond du manège constitué de nombreux panneaux ou d’une toile. Le pourtour du chapiteau comporte des frontons et des couvre-joints sculptés. Les tringles d’accrochage des sujets sont gainées de tubes torsadés en cuivre… Une place importante est ainsi accordée au décor du manège. Le tour de mât, le plafond, les façades, les frontons présentent des décors peints parfois dorés ou argentés, des miroirs… Invitation au rêve et au divertissement, chaque métier tournant recrée un univers particulier dans lequel s’insèrent les différents sujets de manège : chevaux de bois, animaux domestiques, animaux sauvages, moyens de locomotion (voitures, avions, locomotives, bateaux…), héros de bande-dessinée ou de dessins animés... Le répertoire des sujets n’a cessé d’évoluer et de se renouveler. Répondant le plus souvent à une thématique, les sujets peuvent aussi cohabiter sur un manège que l’on qualifie alors de “pêle-mêle”. Autrefois réalisés d’une seule pièce en bois plein, les sujets ont très vite été fabriqués en plusieurs parties. Les chevaux de bois sont ainsi composés de vingt à soixantedix pièces sculptées et assemblées les unes aux autres au moyen de tenons et mortaises, chevilles, vis, clous… Une fois l’ajustage, le ponçage et les finitions effectuées, les sujets sont peints. Soumis à différents facteurs de dégradation inhérents à leur fonction (utilisation intensive, montages et démontages fréquents, transports, conditions climatiques…) puis à leurs conditions de stockage lorsqu’ils ont cessé d’être exploités parce que jugés démodés, les manèges ont subi des dommages plus ou moins graves. Un travail de remise en état de fonctionnement est alors nécessaire. La restauration peut aussi porter sur les sujets de manèges dont certaines parties peuvent être cassées ou même manquantes. Elle peut également concerner les peintures aussi bien des éléments décoratifs (frontons, plafond…) que des sujets. Pour Arts et traditions populaires Décembre 2006 - AP.1 © Centre de ressources Sema ISSN 1763-6892 • Canneur-rempailleur • Cirier • Charron • Fabricant et restaurateur de manèges • Forgeron • Tanneur … 1 infos www.metiersdart-artisanat.com www.metiersdart-artisanat.com cela, un travail de suppression des différentes superpositions de peintures au moyen d’un scalpel sera mené par le restaurateur. Après une analyse rigoureuse de l’élément à restaurer, le professionnel tentera de retrouver la structure et la polychromie d’origine de l’objet abîmé. Aujourd’hui, les manèges des fêtes foraines proposent plutôt du sensationnel que du rêve. Toutefois, il existe une nostalgie des métiers tournants d’autrefois. Répondant à cette tendance, des entreprises italiennes rééditent des manèges de chevaux de bois, ces derniers étant réalisés non plus en bois mais en résine et moulés en grande série. En France, on estime à une dizaine le nombre d’entreprises spécialisées dans la fabrication de manèges. Les sujets y sont souvent réalisés en résine mais également encore en bois ou en tôle. Parallèlement à ces entreprises, certains professionnels comme par exemple des sculpteurs sur bois ou des peintres fabriquent ou décorent des éléments de manège. Certains métiers sont, de façon exceptionnelle, réalisés par des collectifs d’artistes répondant à une commande bien précise. La restauration des manèges est, comme autrefois, réalisée par les forains eux-mêmes. Ces exploitants de manèges font aussi appel à des professionnels dont l’activité est directement liée au type de restauration requise (par exemple, des ébénistes, des sculpteurs sur bois, des peintres, des électriciens, des mécaniciens…). Par ailleurs, il existe aux Pavillons de Bercy des ateliers de restauration dédiés aux arts forains et ne se chargeant que de la restauration de la collection du musée. Formation Formation initiale Il n’existe aucune formation dédiée à l’activité de fabricant et restaurateur de manèges. En revanche, des formations sont proposées pour se préparer à l’exercice des différents métiers intervenant dans la fabrication ou la restauration des manèges. • Sur le site http://www.metiersdart-artisanat.com, consultez la base de données sur la formation initiale et la formation professionnelle continue en France. • Sur le site http://www.moveart.org retrouvez les adresses des centres de formations européens. Environnement Datant du début du XVIIIe siècle, les premiers manèges de jeu de bague étaient dédiés au divertissement de l’aristocratie. Fabriqués par les meilleurs artisans, ils étaient joliment ouvragés. Dans la première moitié du XIXe siècle, certains professionnels se spécialisèrent dans leur fabrication, travaillant en tant qu’artisans isolés et exécutant les différentes étapes de réalisation. Puis, les manèges tournants devinrent une attraction très courue dans toutes les fêtes foraines. Ainsi, dès 1850, on assista au développement d’ateliers regroupant plusieurs professionnels. À la fin du XIXe siècle, alors que certains forains continuaient à construire euxmêmes leur manège, les petits ateliers s’organisèrent en véritables entreprises regroupant plusieurs centaines de professionnels aux activités variées. Après la Seconde Guerre mondiale, les forains délaissèrent peu à peu les chevaux de bois et autres animaux domestiques ainsi que les trains, les voitures et les motos, sujets apparus dès les années 20, leur préférant les hélicoptères, les fusées et les soucoupes volantes. Des panneaux recouverts d’ampoules électriques remplacèrent les décors peints, la résine remplaça le bois. Plus en accord avec l’évolution de la société et les nouveautés techniques, ces manèges étaient plus attractifs pour un public en quête de divertissement. Salon et manifestation • Euro Forain Sud à Béziers, Annuel, octobre, CCI Béziers, 26, Allées Paul Riquet, BP 371, 34504 Béziers Cedex. Tél. : 04 67 80 99 59. Fax : 04 67 80 99 60. [email protected] Salon professionnel dédié à la fête foraine et au cours duquel sont présentées des nouveautés en matière de jeux, d’animations lumineuses et musicales, d’attractions foraines… Concours • La Société d’encouragement aux métiers d’art (SEMA) organise deux prix pour encourager l’excellence des savoir-faire : le prix Sema jeunes récompense des élèves ou des étudiants en cours de formation, sélectionnés par niveau et par académie ; le prix Sema distingue des professionnels dans les secteurs de la création, de la tradition et de la restauration. Les sélec- 2 www.metiersdart-artisanat.com www.metiersdart-artisanat.com tions s’effectuent en trois étapes : départementale, régionale puis nationale. Pour plus d’informations : SEMA, 23, avenue Daumesnil, 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85. Fax : 01 55 78 86 15. [email protected] http://www.metiersdart-artisanat.com Sources d’information Presse • L’inter-forain, Bimensuel, 2, place de l’Amirande, 84005 Avignon Cedex. Tél. : 04 90 82 54 03. Fax : 04 90 86 29 28. Destinée aux professionnels du milieu forain, cette publication fournit des informations concernant la profession, les fêtes foraines… et propose un service de petites annonces. Site Internet http://www.pavillons-de-bercy.com Ce site propose un historique de la fête foraine et de l’art forain. Il présente les Pavillons de Bercy qui regroupent les Salons vénitiens, le Théâtre du merveilleux, le Musée des Arts forains et ses ateliers de restauration internes. Ce musée abrite la très riche collection constituée par Jean-Paul Favand et retraçant l’évolution des métiers forains. Semascope Vous souhaitez connaître les films ou les cd-roms qui existent sur ce métier, consultez la base de données films sur le site internet de la Sema : http://www.metiersdart-artisanat.com ou contactez la Semascope, vidéothèque des métiers d’art. Tél. : 01 55 78 86 22/24 Fax : 01 55 78 86 15 3 infos Fabricant et restaurateur de manèges Gardez le contact… Les Journées des métiers d’art, rendez-vous biennal (2006/2008), à travers toute la France : l’occasion pour plus de 3000 artisans d’ouvrir exceptionnellement les portes de leur atelier, pour des centres de formations et des lycées professionnels de présenter leurs filières spécialisées et pour tous publics de découvrir des expositions prestigieuses. Le Magazine des métiers d’art, retrouvez tous les deux mois, des informations précieuses qui vous plongent au cœur de l’artisanat d’art : toute l’actualité des métiers d’art, des dossiers sur un matériau, une région ou un métier, des visites d’ateliers, des rencontres professionnelles et des enquêtes thématiques. Pour en savoir plus : http://www.metiersdart-artisanat.com 4 SEMA, 23, avenue Daumesnil, 75012 PARIS Tél : 01 55 78 85 85 Fax : 01 55 78 86 19 [email protected]