la fille du samouraï, dossier pédagogique

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PÉDA
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pour les
9
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12
ans
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l’école d
La fille du Samouraï
Fred Bernard et François Roca
Fin XIXe, sur la scène d’un concours d’histoires vraies
ou presque, Tomé raconte son histoire...
Une aventure palpitante, fournie, incroyable, où se
succèdent les épisodes : le naufrage en Asie, la mort
de son père marin, son accueil chez un vieux samouraï
aveugle qui deviendra son maître et lui apprendra tous
les secrets des techniques de combat, son amour pour
la fille du vieillard, l’île invisible des terribles
Guerriers-Démons qu’il lui faudra combattre...
De l’amour, de l’exotisme, des combats...
Sommaire des pistes
1. Ce qu’en dit le peintre et illustrateur, François Roca
2. Les samouraïs
3. La calligraphie
4. Une mise en abyme
5. Une salle de théâtre
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La fille du Samouraï, de Fred Bernard et François Roca - Abonnement maximax de novembre 2013
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Signification des pictogrammes
Renvoi aux documents mis en annexes.
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Liens et annotations
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Ce qu’en dit le peintre et illustrateur,
François Roca
Chaque année, depuis presque vingt ans, Fred Bernard et François Roca
s’associent pour créer un bel et grand album jeunesse aux illustrations
époustouflantes. Leur marque de fabrique ? Des héros venus d’univers différents, un récit captivant, de l’aventure teintée d’exotisme, le tout illustré
pleine page à la peinture à l’huile par François Roca. Le peintre-illustrateur
nous en dit plus sur la conception de La fille du samouraï, à découvrir en
annexe.
Pour aller plus loin
http://lesmax.fr/182YPSs
http://lesmax.fr/17itRHR
- Une vidéo tournée dans l’atelier de François Roca et réalisée par
Point G magazine à l’occasion de la sortie de Mohamed Ali, champion du
monde.
- Son site web et sa bibliographie.
2
Les samouraïs
Leur origine
La caste des samouraïs apparaît au début du XVIIe siècle. Elle est
constituée de guerriers d’élite se mettant au service d’un seigneur, le
shôgun, auquel ils ont prêté allégeance et qui, en échange, leur verse une
pension. Ils assurent sa protection et font la police sur ses terres.
Les samouraïs forment une élite militaire obéissant à des règles de vie et
d’éthique très strictes : le bushidô. Autant que l’art de la guerre, ils
pratiquent la poésie, la musique, la calligraphie, la peinture.
Leur équipement
http://lesmax.fr/1ea8Ljv
http://lesmax.fr/151jrZf
http://lesmax.fr/1dNvikw
Sur ce site, des extraits du livre Le Japon médiéval, de Jonathan
Norton Leonard, décrivent, estampes à l’appui, les différentes étapes de
l’opération consistant à revêtir l’armure de samouraï. C’est un protocole
long et compliqué, allant de la pose d’une bande-culotte de coton, à celle
du masque (effrayant), en passant par la fixation d’épaisses jambières…
Heureusement pour eux, les samouraïs avaient l’autorisation de voyager
sans leur armure, vêtus d’un simple kimono. On les reconnaissait alors à
leur coiffure particulière – le chon-mage – et au port du daïcho, paire de
sabres dont l’un, très long, le katana, est décrit en détail sur ce site
(l’autre, le wakisashi, a une lame plus courte).
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http://lesmax.fr/17kNgpR
http://lesmax.fr/19XQup0
On pourra lire ici l’histoire (avec de nombreuses illustrations) de l’armure du
samouraï, participant à la fois de l’art de la guerre et des fastes de l’apparat.
Et découvrir – grâce à un reportage dans une piscine de Tokyo –
le kobori, cette nage en armure de samouraï qui est encore pratiquée
aujourd’hui, à l’occasion par des femmes.
Une grande figure de samouraï : Miyamoto Musaschi
En épigraphe, les auteurs de La fille du samouraÏ évoquent
Miyamoto Musaschi, à qui le héros du livre doit son nom. Il s’agit d’un des
plus célèbres samouraïs, dont les exploits ont inspiré quantité de récits
légendaires. Vous trouverez en annexe des éléments sur les exploits de
Musaschi et sur son Traité des cinq roues, également mentionné dans l’album.
La femme du samouraï
Elle aussi est une guerrière. Son mari étant souvent parti au service du
shogun, elle assure souvent seule la protection de la famille et l’entretien du
domaine. À ce titre, elle doit être bonne gestionnaire et savoir manier les
armes, tout en restant humble et soumise, cela va sans dire…
À explorer sur le Web
http://lesmax.fr/1dNwiVH
http://lesmax.fr/1dlqxjA
- Un dossier consacré aux samouraïs sur le site remarquablement
documenté Clickjapan.
- L’histoire de Miyamoto Musaschi, illustrée et commentée, sur le site
Escale-Japon.
À voir
http://lesmax.fr/1aO0QHi
- Le film Les sept samouraïs, le chef-d’œuvre de Kurozawa. Un village de
paysans recrute sept samouraïs pour se débarrasser de bandits qui ravagent
la campagne.
− La légende de Musashi, d’Hiroshi Inagaki, oscar du meilleur film
étranger en 1954, retrace la vie du grand samouraï Miyamoto Musashi.
− Kagemusha, l’ombre du guerrier, de Kurosawa, palme d’or à Cannes
en 1980. Pour cacher la mort d’un grand chef de guerre japonais, on installe
à sa place son sosie, vulgaire voleur, qui va devoir défendre le clan Takeda.
− Soleil rouge, western de Terence Young (1971) qui met en scène un
samouraï au pays des cow-boys…
− Le dernier Samouraï, film américain d’Edouard Zwick (2003), avec Tom
Cruise dans le rôle de Jules Brunet, officier français q ui d émissionna de
l’armée française pour devenir samouraï et servir le dernier shogun. Le film
est inspiré d’une histoire vraie, à découvrir dans ce montage vidéo.
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À visiter
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http://lesmax.fr/1ceU5MK
- Le Musée de l’armée à Paris présente quelques armures de samouraïs.
- Le Musée des arts premiers a monté une exposition sur les samouraïs
en 2012, il en reste, sur le site, un copieux dossier.
http://lesmax.fr/16PilCZ
À lire
Un manga, Sarutobi, d’Osamu Tezuka, aux éditions Cornélius, dans lequel
un jeune ninja affronte les samouraïs qui ont tué sa famille.
Prolongements possibles :
http://lesmax.fr/15v8Itr
http://lesmax.fr/1dlsEnl
http://lesmax.fr/1dNzDnJ
Faire une comparaison entre les chevaliers du Moyen Âge (au
programme d’histoire en élémentaire) et les samouraïs japonais
(fonction, éthique, techniques de combat, équipement).
http://lesmax.fr/16PjvOZ
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La calligraphie
Grâce aux samouraïs qui pratiquaient l’art de la calligraphie à leurs heures
perdues, les élèves découvriront qu’écrire peut devenir un art et un plaisir !
Démonstration à travers un atelier de calligraphie.
1/ Une variété d’écritures et d’instruments
http://lesmax.fr/16PjHxJ
Vous trouverez sur le site de la BnF une histoire de l’écriture détaillant
les différentes calligraphies, allant des incisions en forme de petits clous
de l’écriture cunéiforme aux pleins et déliés de l’écriture latine tracée à la
plume.
Les élèves constateront à quel point la calligraphie dépend de l’instrument
utilisé. Réunissez plusieurs types d’outils scripteurs, faites manipuler aux
élèves le porte-plume de leurs arrière-grands-pères, une plume d’oie taillée, un calame (roseau ou bambou taillé en biseau). Faites-les écrire avec
un pinceau trempé dans de l’encre de Chine, avec un gros feutre ou une
plume…
Demandez-leur de commenter les différentes techniques employées :
quel instrument produit une écriture fine, quel autre une écriture pleine et
déliée ? La pointe de la plume s’émousse-t-elle ? Faut-il plonger souvent
la plume métallique dans l’encrier ? Y a-t-il un instrument avec lequel les
élèves se sentent plus particulièrement à l’aise ?
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2 / La calligraphie
http://lesmax.fr/15hPvav
http://lesmax.fr/18ZgH1J
http://lesmax.fr/17kQMk1
Savoir tracer des lettres ou des caractères lisibles est loin d’être suffisant
pour être calligraphe. L’art de la calligraphie – du grec kallos, beauté, et
graphein, écrire – est celui de la belle écriture. Le site de la BnF présente
une animation richement illustrée sur la calligraphie à travers les âges
et les cultures. Vous pourrez la compléter avec ces deux vidéos. L’une
présente le travail, virtuose, d’un calligraphe français, l’autre un cours
(en japonais) de shodo, qui met en évidence la sensibilité du calligraphe.
3/ Un atelier
Les élèves choisiront d’étudier puis de pratiquer une calligraphie de leur
choix, latine – avec notre alphabet –, chinoise, ou arabe, avec l’outil
scripteur adapté – plume, calame ou pinceau avec encre de Chine.
La calligraphie chinoise
http://lesmax.fr/15hkSJh
http://lesmax.fr/1efzew7
http://lesmax.fr/15yb9eS
http://lesmax.fr/1dQW3o7
http://lesmax.fr/17iDaJC
- Une présentation générale de la calligraphie chinoise sur ce site.
- Un article sur le pinceau.
- Les règles du bien-écrire chinois, sur le site de la BnF.
- Son prénom en chinois, grâce à ce générateur (un premier clic permet
de voir la traduction, un second d’étudier sa calligraphie).
- Une série d’idéogrammes détaillés dans cette animation.
La calligraphie latine
http://lesmax.fr/191gxqD
http://lesmax.fr/QeV9Wl
http://lesmax.fr/1eBxwGu
http://lesmax.fr/15vraCT
- Calligraphia, site dédié à la calligraphie latine.
- La naissance de la «caroline », la lettre minuscule, racontée sur le site
de la BnF.
- Une série de ductus, modèles indiquant le sens du tracé des lettres
latines, à télécharger.
− Un article sur la plume et la manière de la tailler (on peut tout aussi
bien utiliser un calame).
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La calligraphie arabe
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- Le compte rendu d’une séance de calligraphie arabe en classe de 5e.
- Calligraphie.net présente le calame arabe et explique comment
fabriquer son propre roseau taillé.
- Un jeu en ligne pour apprendre à écrire au calame.
- L’histoire de l’écriture arabe.
- Un générateur de prénoms en arabe calligraphié.
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http://lesmax.fr/1fjYzRP
http://lesmax.fr/1gjDJlY
http://lesmax.fr/17iF5xO
http://lesmax.fr/16TmUZs
Des expériences menées en classe
http://lesmax.fr/16RGIzY
http://lesmax.fr/16TnFC3
http://lesmax.fr/12Mpt2i
- Le bilan d’une classe PAC calligraphie dans différents niveaux
d’élémentaire.
- Une bibliographie sélectionnée par le CNDP de Reims.
- Un exposé sur la calligraphie réalisé par des élèves de primaire.
4
Une mise en abîme
Fred Bernard et François Roca ne se sont pas contentés de raconter
l’histoire de Tomé et Tomo, ils l’ont insérée dans un autre récit, celui d’un
concours d’histoires ayant pour thème les îles de l’Orient. Les lecteurs sont
ainsi mis en présence de deux récits aux données temporelles distinctes :
l’aventure de Tomé et Tomo d’une part, et d’autre part le déroulement du
concours dans une salle de théâtre. Les « marques » de ces deux récits
entremêlés peuvent faire l’objet d’une recherche, aiguillonnée par une série
de questions :
1/ Un concours d’histoires
Le temps du concours/ le temps de l’aventure
Au début du livre, où sommes-nous, où se passe l’histoire ? Quelles sont
les illustrations qui nous indiquent que nous sommes dans un théâtre ?
Demandez aux élèves de classer les tableaux selon les critères : théâtre/
aventure. Que remarque-t-on quant aux couleurs utilisées, quant aux
détails qui se répètent (atmosphères sombres, lampions chinois en guise
de lanternes pour le théâtre, couleurs plus froides, soins apportés au
traitement des différents paysages pour l’aventure…).
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Quels sont les mots qui nous extraient du récit de Tomé pour nous
replacer dans la salle de théâtre ? (salle, parquet ciré, jury, spectateurs,
applaudissements (p. 6) – auditoire( p. 9) – auditoire du premier rang,
membres du jury (p. 13) – rideau, salle (p. 25) – le public sursauta (p. 26)
– la chaleur était montée d’un cran dans la salle (p. 30) – tout le dernier
paragraphe (p. 42).
Enfin, remarque-t-on une différence dans la mise en page des illustrations
aventure/thétre ? (une marge)
La mise en scène
Comment Tomé et Tomo mettent-ils en scène leur récit ?
Quels sont leurs costumes (Tomo apparaît voilée, Tomé est en costume
de soie japonais) ? Quels sont leurs accessoires ? (les papillons blancs,
l’instrument de musique, et, en invité surprise : le varan de Comodo)
Comment font-ils monter la tension dramatique ?
2/ Qui raconte quoi ?
- Au début du livre, qui parle ? Le récit est à quelle personne ?
Qui est le « je » ? Qui est le « nous » ?
- Une fois que Tomé et Toma paraissent en scène, qui parle ?
Comment glisse-t-on vers le récit de leur aventure ? (les guillemets, le
style direct)
− Combien y a-t-il de conteurs dans cette histoire ?
3/ L’ambiguïté
L’aventure de Tomé et Tomo est riche en péripéties, en tension dramatique.
Elle impressionne l’auditoire comme le lecteur.
Pourtant, à y regarder de près, le doute s’immisce.
Quels sont les éléments qui suscitent l’ambiguïté ?
(le titre du concours, les sourires en coin des deux acteurs, la mise en
scène du récit).
Quels sont les éléments qui semblent confirmer le récit de Tomé ?
(le bras droit coupé de Tomé, certes, mais est-ce un artifice ou pas ?)
Dans quel “temps du récit” est distillé le doute ?
Si les deux auteurs s’étaient contentés de raconter les aventures de Tomé
et Tomo, sans les insérer dans un autre récit, y aurait-il ambiguïté ?
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Une salle de théâtre
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http://lesmax.fr/1a05YZF
http://lesmax.fr/140nHNQ
Vos élèves sont-ils déjà allés au théâtre ? Savent-ils à quoi ressemble une
salle de théâtre classique, telle qu’elle apparaît dans les illustrations de La
fille du samouraï ?
À partir de ce plan de la Comédie-Française, à Paris, ils découvriront
l’agencement de la salle ainsi que les termes techniques qui désignent
chaque espace… En s’aidant de cet article livrant une autre vue de la salle
Richelieu, ils détermineront les meilleures places.
Une fois que les élèves sauront se repérer dans une salle de théâtre, ils
identifieront les emplacements représentés dans les tableaux de l’album.
Puis ils établiront à quel endroit précis l’illustrateur s’est placé dans la salle
pour peindre sa scène. Quel est son point de vue ?
p.7 : loge d’honneur
p.24 : fauteuil d’orchestre
p.35: fauteuil d’orchestre
p.43 : vue des coulisses + vue sur la scène, l’orchestre et le premier balcon
Ressources :
http://lesmax.fr/1dQYNlp
http://lesmax.fr/140nHNQ
http://lesmax.fr/185hhKi
http://lesmax.fr/1drAsoM
- Le site de la Comédie-Française.
- Un article très complet sur le théâtre à l’italienne aménagé à la française, avec descriptif et explications techniques.
- Du théâtre antique au théâtre contemporain, en passant par les théâtres
élisabéthain et français. Les « lumières » d’un scènographe passionné.
- Sur le site TimeOut, une galerie des plus beaux théâtres parisiens.
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Ce qu’en dit le peintre et illustrateur, François Roca
À l’origine, une vieille idée !
Il y a sept ans, dans les allées du Salon du livre, les deux amis et auteurs sont tombés par
hasard sur un ouvrage illustré consacré aux samouraïs. Fred Bernard conseille alors à François
Roca de l’acheter : « Tu verras, cela nous servira un jour ! »
Les samouraïs
Les références de François Roca sont essentiellement cinématographiques :
Les sept samouraïs de Kurozawa et surtout Shogun, série télévisée de son enfance
racontant l’histoire d’un marin anglais (interprété par Richard Chamberlain) qui devient
samouraï et conseiller d’un shogun (seigneur féodal japonais) et accessoirement amoureux de
son épouse.
Pour se documenter, le peintre-illustrateur s’est plongé dans le catalogue de l’exposition sur les
samouraïs présentée au musée du Quai-Branly en 2012, afin d’y étudier en détail les armures
de ces guerriers.
Le travail à deux
Le processus de collaboration s’apparente à une course de relais. L’auteur et l’illustrateur
commencent par se mettre d’accord sur le thème du futur album, puis réfléchissent à
l’intrigue. Fred Bernard écrit l’histoire de son côté et revient vers François Roca avec le texte
fini.
Le passage de relais s’effectue ensuite lors de l’opération « découpage ». Auteur et illustrateur
découpent le texte en fonction de la pagination particulière de l’album – la page de gauche
étant réservée au texte et celle de droite à l’illustration. Lors de cette étape, la future illustration est annoncée par une simple mention : « instrument de musique + papillons » ou « scène
love» (pour le baiser)… Une fois le découpage terminé, François Roca repart avec le « chemin
de fer » de l’album puis, dans la solitude de son atelier, s’attelle aux premiers dessins. Il fait
peu de croquis, préférant peindre dès que possible.
Les illustrations à l’huile
Après avoir longtemps pratiqué l’acrylique – comme la plupart des illustrateurs de littérature
jeunesse – François Roca a opté pour la peinture à l’huile en 1999, lorsqu’il travaillait à une
nouvelle version de L’île au trésor, de Stevenson : « Le côté XIXe siècle, le sujet plus classique
s’y prêtaient. » Cette technique qui permet de superposer les couches autorise certains effets,
des nuances, des fondus, une épaisseur de la matière. « C’est un vrai bonheur ! » même si
le temps de séchage est plus long. François Roca travaille en moyenne cinq ou six mois sur
chaque album.
Conseil de l’illustrateur
Pour en savourer pleinement l’ambiance, il est conseillé de lire La fille du samouraï le soir, à la
lumière électrique…
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Musaschi, le plus grand des samouraïs
En épigraphe, les auteurs de La fille du samouraï évoquent Miyamoto
Musaschi, auquel le héros du livre doit son nom. Il s’agit de l’un des plus
célèbres samouraïs japonais, expert au combat de sabre, et dont les
exploits ont inspiré quantité de récits légendaires.
Sa vie
Miyamoto Musaschi est né en 1584, à la fin de l’époque médiévale japonaise. Son père, luimême expert au maniement du sabre, est tué alors que Miyamoto n’a que 7 ans. L’orphelin est
élevé par son oncle dans un monastère. Il met à profit ces années de réclusion pour étudier le
maniement du sabre. Il ne se débrouille pas trop mal, puisqu’il remporte son premier duel à
l’âge de 13 ans. Malgré son jeune âge, il n’hésite pas à défier les plus grands maîtres et reste
invaincu, défi après défi, dans plus de soixante duels. Son dernier combat est le plus célèbre.
Il affronte alors Yoshiora Seijuro, réputé pour son sabre particulièrement long (O-dashi).
Le duel a lieu sur une plage. La légende raconte que Miyamoto Musaschi s’arme d’une simple
rame en bois, dont l’allonge supérieure surprend l’adversaire. Un premier coup porté à la tête
suffit à l’étendre de tout son long.
Après ce combat, Musaschi dépose les armes. À partir des années 1630, il se consacre à
l’étude de la calligraphie, de la peinture (c’est un très bon dessinateur, comme on peut voir
d’après ces estampes et surtout il étudie la Voie (Do), le traité philosophique des samouraïs.
C’est ainsi qu’il devient de son vivant kensi (saint au sabre), statut qui n’est généralement
accordé aux maîtres qu’après leur décès.
Il finit par reprendre du service, en tant que commandant de troupes armées et instructeur.
En 1643, il se retire dans une grotte et, deux ans plus tard, rédige, quelques semaines avant
sa mort, son Gorin no Sho, ou Traité des cinq roues, devenu un classique de la littérature
japonaise. Il meurt à l’âge de 62 ans et est enterré, selon sa volonté, revêtu de son armure.
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Musaschi, le plus grand des samouraïs
Ses particularités
Tout jeune, Miyamoto Musaschi a souffert d’un eczéma qui lui a laissé des marques sur le
visage et le cuir chevelu : voilà pourquoi il ne s’est jamais rasé les cheveux et n’a jamais
arboré le chignon des samouraïs.
C’était un géant pour l’époque, atteignant 1,84 m alors que le guerrier japonais mesurait en
moyenne 1,53 m.
On raconte aussi qu’il n’a jamais pris de bain de sa vie, préférant se laver dans l’eau glacée
des torrents, afin de se fortifier le mental.
Son Traité des cinq roues
Ce traité du sabre est un classique de la littérature japonaise. On a coutume d’en extraire
plusieurs maximes à appliquer aux arts martiaux mais aussi à toutes les activités de la vie
quotidienne :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Éviter toute pensée négative.
Trouver sa voie dans l’entraînement.
Tenter de pratiquer tous les arts.
Exercer différentes professions.
Savoir distinguer les avantages et les inconvénients de chaque chose.
Développer sa capacité d’évaluation dans divers domaines.
Percevoir ce qui est invisible.
Faire attention aux plus petits détails.
Ne rien faire d’inutile.
À méditer !
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