Le projet Cinéma

Transcription

Le projet Cinéma
LE PARCOURS DE CINEMA DES PREMIERE L (2015-2016)
En classe de première L, nous sommes allés voir dans le cadre du dispositif «Lycéens et Apprentis
au Cinéma »deux films qui étaient "Les plages d'Agnès" d'Agnès Varda et "Match point" de Woody
Allen. Ensuite, notre professeur nous a proposé de faire un approfondissement grâce à un Parcours
de cinéma sur le thème des personnages féminins : « Femmes devant et derrière la caméra ».
Dans ce cadre, nous sommes allés voir "Sans toit ni loi" d'Agnès Varda et enfin "Mamma Roma" de
Pasolini. Nous avons eu des interventions pour les 4 films par une professionnelle : Rochelle Fack.
Présentation des films:
"Les plages d'Agnès" est un film autobiographique
d’Agnès Varda. Durant ce film, Agnès Varda remonte le
temps, revient aux endroits marquants de sa vie, elle raconte,
mime, joue son propre rôle. Des images d'archives viennent
illustrer son propos et nous plongent dans des images de sa
vie. Ce film nous a plutôt désarçonnés et étonnés, il ne
ressemble pas à ce que nous avons l'habitude de voir.
"Sans toit ni loi" est encore un film d’Agnès Varda,
retraçant la fin de vie d'une jeune SDF au long des saisons,
des petits boulots et des routes. Le personnage joué par
Sandrine Bonnaire est très dur à cerner et à suivre. Ce film
nous propulse dans une réalité connue, toujours d'actualité. Le
réalisme est encore accentué par le choix d'Agnès Varda de
faire jouer et témoigner de réels paysans. Là encore, ce film
nous a étonnés et a beaucoup fait débat au sein de la classe.
"Match Point" est un film américano-britannique
dramatique, réalisé par Woody Allen et sorti en 2005, mettant
en scène l'ascension sociale du personnage de Chris à travers
ses manigances pour réussir, mais le charme de la belle
américaine Nola issue de la catégorie sociale moyenne met en
danger cette perspective. Ce film fidèle à l'image de Woody
Allen, nous a tenus en haleine et a plu à l'ensemble de la
classe, il a une esthétique plus classique que les trois autres.
Mamma Roma" est un film italien réalisé par Pier Paolo
Pasolini en 1962. Mamma Roma est une mère d'un
adolescent de 16 ans dénommé Ettore. Elle fuit le milieu de
la nuit et deménage à Rome pour offrir un avenir bien rangé
à son fils. Son passé va la rattraper et Ettore va se faire
entrainer dans le cercle vicieux de la délinquance. Nous
avons trouvé que ce film avait de beaux décors, une belle
lumière. Encore une fois, il a partagé la classe.
Thème des égéries féminines:
Nous avons découvert la notion d’ « égérie » dans le domaine des arts.
Dans les plages d'Agnès nous pouvons dire en
quelque sorte qu'Agnes Varda est sa propre égérie. Elle se
met au centre de son film et se met en valeur. Elle joue à
la fois la jeune première et la gentille grandmère. Néanmoins, il n'y a pas la relation entre le
réalisateur qui fait de son actrice une égérie puisque
l'actrice est la réalisatrice ! C'est ce qui fait de ce film sa
particularité et nous verrons dans l'étude des autres films
la particularité d'une égérie.
Dans Match Point, Woody Allen choisit une actrice
très connue, très séduisante : Scarlett Johanson et en fait
au début de son film une égérie presque divinisée. Elle
séduit le spectateur autant que le personnage qui en
tombe amoureux. Pourtant, nous avons vu au fil de la
séance avec Rochelle Fack, que Woody Allen fait le
choix de « détruire » son égérie au fur et à mesure du
film, elle devient agaçante, encombrante, indésirable.
Cela est donc intéressant de voir que grâce à différents
procédés cinématographiques, le réalisateur peut nous
« manipuler » et nous faire aimer, ou non un
personnage.
Dans « Sans toit ni loi » Sandrine Bonnaire joue
un rôle très particulier. Une SDF solitaire, en marge
de la société. Elle devient de plus en plus sale au fil
du film. Elle inspire presque le dégoût sans
réellement susciter la pitié ou la compassion. On ne
connaît pas l'histoire de Mona. Sandrine Bonnaire
elle-même ne connaît pas l'histoire de son
personnage, elle la découvre au fil du tournage qui a
été très éprouvant. Cela rend le personnage
mystérieux et insaisissable. On se retrouve en
spectateur de la vie de cette jeune femme avec une
certaine incompréhension et indifférence. Agnès
Varda nous laisse réellement libre d’appréhender son
personnage féminin selon notre sensibilité.
Dans Mamma Roma, Pasolini fait appel à une
actrice très célèbre à l'époque : Ana Magnani.,
égérie de plusieurs réalisateurs. Elle joue le rôle
d'une mère, ancienne prostituée. Dans le film, on
voit bien son ambivalence : à la fois prostituée,
séduisante presque vulgaire et mère qui veut le
meilleur pour son fils et un avenir plus heureux
que le sien . Elle est représentée à la fois
extravertie, rieuse, grave et tourmentée par son
envie d'aider son fils.
Lien avec nos cours :
Nous nous sommes dit après avoir étudié ces films, que la thématique des personnages féminins à
l’écran au cinéma pouvait être mise en relation avec notre travail sur la littérature : Héroïnes
féminines : images de femmes. Nous avons surtout étudié deux romans: « Madame Bovary » de
Flaubert et « Un barrage contre le Pacifique » de Marguerite Duras. Nous pouvons comparer le
personnage de Mona avec le personnage de Suzanne d' « Un barrage contre le Pacifique » Bien sûr,
les deux héroïnes sont très différentes. Elles ont pourtant le point commun d'être assez inaccessibles
au spectateur ou au lecteur. Elles semblent errer dans leur monde, un monde assez restreint. On ne
comprend pas bien leurs buts ni leurs attentes. Elles semblent elles-mêmes perdues. Agnès Varda a
été considérée parfois comme une cinéaste de la Nouvelle vague et Marguerite Duras comme une
auteure du Nouveau Roman ; nous pensons que ces deux mouvements montrent une réalité
particulière avec des héros et en l'occurrence héroïnes insaisissables et lointaines.
Autres sorties :
Notre classe a non seulement eu la chance de participer au cursus "Lycéens au cinéma" mais aussi
de réaliser de nombreuses sorties. Tout d'abord, plusieurs pièces de théâtre au centre Boris Vian des
Ulis, une adaptation de "Candide", "La peur" adapté du livre du même nom de Stefan Zweig et "Le
jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux. De plus, nous avons également eu l'occasion d'assister au
tournage de "La Grande Librairie" diffusé sur France 5