RONDO un scénario d`Olivier van Malderghem SYNOPSIS 1945. Un

Transcription

RONDO un scénario d`Olivier van Malderghem SYNOPSIS 1945. Un
RONDO
un scénario d’Olivier van Malderghem
SYNOPSIS
1945. Un enfant juif âgé de 13 ans, Simon, revient en
Belgique. Il retrouve sa mère et ses frères et sœur. Mais ce
n’est pas la fête. Son père est mort en déportation, ce qui
altère la joie des retrouvailles. Et si sa famille croit qu’il
ressuscitera le jour de la venue du Messie, Simon, lui, n’en
croit rien.
Son exil en Angleterre, où il a rencontré son grand père
Abraham, l’a convaincu que la résurrection des morts n’aura
pas lieu, et ne peut avoir lieu, parce que le Messie est déjà
venu, qu’il a été excommunié, et que c’est cette faute qui a
valu aux Juifs une sanction terrible : la Shoah.
Quand il explique cette thèse fantasque à ses frère et sœur,
il fait scandale… Alors, il reprend tout par le début. Car son
histoire explique et justifie son pessimisme.
Il raconte donc comment il est arrivé à Londres, pris en
charge par la résistance. Comment, arrivé là, il s’est mis au
service de l’armée, pour aider indirectement à la libération
de son père, déporté. Comment, très vite, il s’est aperçu que
son grand-père (« Zayde ») ne l’aime pas, et n’accepte pas sa
liberté de ton, lui, cet érudit qui vit selon les règles de la
tradition.
Mais il n’a pas le temps d’approfondir. Il est expédié à la
campagne (« évacué), comme les femmes et enfants de Londres,
pour être mis l’abri des bombes. Là, dans l’East Anglia, il
trouve le moyen de poursuivre son combat de façon originale :
il offre des images à Dieu, des toiles que Sybil, son hôte à
Camden Lodge, lui à appris à faire. En retour, il en est
persuadé, Dieu lui offre des victoires alliées : il apprend
par la radio que les troupes alliés avancent, marquent des
points.
Nouveau problème : Zayde (son grand-père) arrive à Camden
Lodge. Son attitude est séditieuse et provocante. Ce n’est pas
le conservateur que l’on aurait pu croire. Dans une scène
mémorable, il interdit formellement à Simon de faire des
images. Simon et lui ne sont pas, mais alors pas du tout, sur
la même longueur d’onde.
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Ce « vieillard lubrique » humilie Simon chaque fois qu’il le
peut, et ils s’éloignent l’un de l’autre. Pourtant,
secrètement, Simon lui voue une immense admiration : peintre
amateur à ses heures, il découvre les travaux de calligraphie
d’Abraham, et est ébloui par leur beauté.
A Camden Lodge, quand il voit le succès qu’il rencontre auprès
des élites de l’endroit, Abraham décide de rester plus
longtemps que prévu, et de faire valoir ses dons de
« psychanalyste kabbaliste ». La naïveté de gens du cru lui
assure un succès facile : il semble lire directement dans
l’âme des gens.
Mais Ita, sa femme, débarque : n‘ayant plus de nouvelles de
lui, elle a fait le déplacement avec l’objectif de le ramener
à Londres. Elle découvre les frasque d’Abraham, ses relations
avec une jeune évacuée française… retourne furieuse à Londres…
Mais ces scènes de ménage sont vite oubliées quand un jeune
Juif, évacué de l’East End, apprend à Abraham que toute sa
famille de Pologne a été exterminée. Or la Pologne est le pays
natal d’Abraham. Il se rend compte alors que les médias ne
rendent pas compte des innombrables massacres de Juifs qui se
déroulent dans l’Est de l’Europe.
Il décide d’agir, et tente d’organiser une campagne de
solidarité, en profitant du fait que Richard Lovejoy, son
hôte, est recteur de l’Université de Cambridge. Peine perdue :
ses efforts sont vains. Personne ne s’intéresse à cette
question, pour diverses raisons, la principale étant sans
doute que les massacres ne sont pas encore compris comme un
gigantesque génocide.
Un journaliste de Londres assiste néanmoins à la conférence.
C’est Robert, une connaissance d’Abraham : il le rejoint, et
le persuade de mener son combat à Londres. Abraham se laisse
convaincre. Il informe aussi Abraham de la mort de son beaufils, Joseph, le père de Simon. Abraham est peu ému : lorsque
sa fille Esther a épousé Joseph, un « goï » (non juif),
Abraham s’est définitivement brouillé avec elle. C’est ce qui
explique d’ailleurs les relations distantes qu’il a avec
Simon. Donc la nouvelle ne l’émeut guère. Mais, bien entendu,
il en informe Simon.
Pour Simon, tout s’écroule. Il espérait continuer de se battre
pour sauver son père, jusqu’à la libération (ce mot avait pour
lui tout son sens). Et non… son père est mort… Alors, pour
lui, il faut changer de stratégie, et se battre désormais pour
la résurrection des morts. Et pour cela, il a besoin de la
science d’Abraham, qui peut dire, croit Simon, où et quand le
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Messie viendra, et avec lui les temps messianiques, temps de
la résurrection des morts.
Abraham décide de rentrer à Londres, en espérant que l’opinion
y sera moins indifférente. Simon compte bien l’accompagner :
mais la chose lui est interdite… Enfant, il doit rester avec
les autres évacués.
Simon décide de fuguer, et monte incognito dans le train de
Londres. Ils sont donc tous deux en route pour Londres. Dans
le train, ils rencontrent des personnages fantasques,
énigmatiques… Sont-il encore dans le monde réel ?
Simon essaye d’obtenir d’Abraham quelques éclaircissements sur
les temps messianiques, la venue prochaine du Messie. Mais
Abraham ne les livre qu’avec parcimonie. Et puis, il serait
hérétique d’annoncer le futur. Ce serait limiter la liberté
divine…
Une bombe sur la voie : ils sont obligés de descendre du
train. Ils se retrouvent errant dans la banlieue de Londres.
Une alerte aux V1… ils rejoignent les londoniens qui
s’engouffrent dans le métro.
Là, ils rencontrent deux réfugiés. L’un d’eux est un émissaire
du gouvernement polonais. Il explique à Abraham que, en dépit
de son incrédulité, le génocide de tout le peuple juif est
bien une réalité. Des photos témoignent de ce qu’il a vu.
Abraham est bouleversé : il se rend compte qu’organiser un
soutien aux Juifs à partir de Londres, comme il pensait le
faire, est tout simplement inutile, parce qu’il n’y a plus
personne à sauver.
Sa souffrance est indicible. Il s’éloigne dans le zoo de
Londres désert, et va hurler aux corbeaux toute sa révolte
contre Dieu, sa rupture définitive avec lui.
Il retrouve Simon, et lui annonce qu’il n’est plus juif. Mais
Simon, cela ne l’arrange pas : « et la résurrection des morts,
alors » !?
Ils reprennent leur errance dans Londres, et Abraham retrouve
ses pénates. Même si la guerre n’est pas finie, néanmoins,
Bruxelles est libérée et les communications rétablies avec le
continent. Abraham met Simon dans un bateau, et lui souhaite
bon voyage vers Bruxelles.
Mais Simon ne peut rentrer sans avoir atteint son but :
ressusciter son père. Il ne monte donc pas dans le navire, et
reste à Londres. Pour lui, l’important est d’obtenir la clé
qui déclenchera la résurrection des morts : qu’Abraham lui
désigne le Messie. Il envoie son ami Sam, un petit hassid
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qu’il a connu à Camden Lodge, négocier avec Abraham. Mais
Abraham l’éconduit. Ce ne sont que des rêveries, le Messie ne
viendra plus, c’est trop tard.
Entre-temps, parce qu’il faut vivre, Abraham fait du
journalisme pour Robert : il a pour mission de pénétrer le
milieu des Loubavitch, qui forment une communauté de réfugiés
assez nombreuse à Londres, et qui est très fermée. Abraham est
l’homme de la situation.
Abraham accomplit sa tâche aussi bien qu’il peut. Mais son
corps le trahit : il devient trop vieux pour faire des photos
de qualité.
Et autre projet germe dans son esprit : prendre la parole dans
la synagogue loubavitch, et expliquer à ces naïfs qu’ils sont
sur la mauvaise voie, qu’ils ont tout fait pour déplaire à
Dieu, en excommuniant Sabbataï Tsvi, le « Messie », et que les
temps présents ne sont pas les prémisses des temps
messianiques, mais au contraire du jugement dernier.
Avec un pareil discours, Abraham se fait jeter dehors. Et là,
dans la rue, il se retrouve face à Simon. Joie ! La malle sur
laquelle il avait envoyé Simon avait été torpillée, et Abraham
se croyait responsable de sa mort. Or Simon est bien là, en
chair et en os.
Il l’embrasse, et comme Simon à faim, l’emmène chez lui. Il
vit seul maintenant : Ita est morte dans un bombardement, et
Philippine, la réfugiée française rencontrée à Camden Lodge,
l’a quitté pour rejoindre la France.
Simon se rapproche enfin d’Abraham : il l’aide à terminer son
travail de photo, lui explique les « trucs » que lui a
enseigné son père, qui était photographe.
Mais Abraham s’affaiblit de plus en plus… Éblouit par un
flash, il doit se reposer. Simon le conduit à son lit… et
c’est là que brièvement, l’un et l’autre se réconcilient,
avant qu’Abraham ne rende son âme à… ?
Simon retourne à Bruxelles… il n’y a personne à son ancienne
adresse… Il est seul. Dans les escaliers de ce qui fut la
maison du bonheur il reprend le violon qui ne l’a jamais
quitté, et entame le « Rondo ». Cette musique attire sa
famille, qui, cachée pendant la guerre, vit maintenant à
quelques pas de là. Ils retrouvent ainsi Simon. Un Simon qui
n’a pas réussit à sauver son père, et qui désormais, ne croit
donc plus à la résurrection des morts.
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