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Bien dormir…
Bien dormir est gage de bonne santé. Ainsi, des conditions de sommeil favorables et des horaires
réguliers permettent le plus souvent une nuit sereine et un sommeil récupérateur. En cas de troubles du
sommeil, il ne faut pas hésiter à consulter.
N
ous dormons un tiers de notre te mp s.
Ainsi, à 75 ans, nous aurons dormi près de
25 ans… Indispensable à une bonne récupération des capac ités physiques et psychiques, le sommeil est associé à une bonne qualité de vie
et à un e bonne santé. Troubles somatiques (o bésité,
douleur, troubles respiratoires et cardiovasculaires, diabète,
fat i gu e chronique…) mais au ssi psychiques (troubles de
l’ humeur, dép re ssion, ba i sses des performances, diffi cu l tés
relationnelles…) peuvent, en effet, être à la fois causes et conséquences d’un sommeil pertur bé. Soulignons que la durée
moyenne de temps de sommeil est passée de huit heures trente
dans les années 60 à sept heures trente aujourd’hui. Or, la majorité des individus a besoin de huit heur es de sommeil. Notre
société dort mal, trop peu, et surtout ne s’en préoccupe pas.
◗ L’impact des habitudes de vie
Pour le Pr Maurice Ohayon, spécialiste du sommeil, à Stanford
(États-Unis), « ce qui a le plus changé au cours des dernières
décennies, ce sont nos habitudes de travail et la manière dont
nous organisons notre vie familiale autour des instruments (télévision, ordinateurs et internet) que l’on nous a mis entre les
mains. Il y a un changement de culture, ce qui aboutit à une fragmentation du somm eil, parti c ulièrem ent néfaste » (1). Des
propos corrélés par les résultats de l’étude menée par l’Institut
national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) sur les
représentations, les attitudes, les connaissances et les pratiques
du sommeil (2) à l’occasion de la Journée nationale du
sommeil (3), le 19 mars dernier. Il ressort en effet de cette étude
que les insomniaques (6 millions en France selon la Société
Française de Recherche et de Médecine du Sommeil) et les
personnes en dette de sommeil sont plus nombreux à surfer sur
internet ou à jouer à des jeux vidéo alors même qu’ils pensent, en
majorité, que cela les empêche de dormir.
De la même façon, 74 % des jeunes adultes français ont l’habitude
de regarder la télévision le soir avant de dormir et, parmi eux,
24 % la regardent au lit. Plus globalement, 45 % des jeunes adultes
français considèrent ne pas dormir assez et 62 % se plaignent
de troubles du sommeil. En conséquence, 13 % des Français
prennent des produits « pour dormir » (psychotropes,
tisanes, homéopathie…).
◗ Actions et représentations
La qualité et la prise en charge du sommeil peuvent
pourtant être améliorées par quelques mesures simples
de prévention :
- assurer un environnement calme et dormir dans l’obscurité la plus complète possible ;
- adapter la température de la chambre (entre 18 et 20° C) ;
- réduire les excitants (café, thé, tabac, alcool…), en particulier
l’après-midi, et ne pas trop manger avant de se coucher car une
digestion difficile contrarie le sommeil ;
- améliorer, si nécessaire, sa literie (inconfort, douleurs...) ;
Les pouvoirs publics sont aujourd’hui convaincus qu’il faut aussi
agir sur les représentations sociales du sommeil :
- considérer qu’il n’est pas une perte de temps mais un facteur de
bien-être ;
- le valoriser ainsi que la pérennité des performances physiques
et intellectuelles qu’il occasionne (notamment auprès des adolescents en dette chronique de sommeil) ;
- ne pas prendre à la légère un sommeil perturbé et rechercher les
pathologies associées (syndrome d’apnées du sommeil, jambes
sans repos, dépression..).
N o m b reux sont ceux qui, peu in fo rmés, co n s i d è re nt leur
problème de sommeil comme une fatalité. Plus de la moitié des
personnes concernées n’en ont, en effet, jamais parlé à un professionnel de santé. Il est donc im portant de rappeler que le mé
decin tra i tant re ste le premier inte rl ocu teur et qu’il ex i ste
aujourd’hui 44 centres de sommeil ou structures assimilées en
France. Parce que le sommeil est un des cycles vitaux de notre
espèce, il ne saurait être maltraité. ■
Bernadette Gonguet
1- Le Point n°1855 du 3 avril 2008, « La planète i nsomniaque », interview d’Anne
Jeanleblanc.
2- Enquête portant sur les pratiques et représentations du sommeil, réalisée par l’Institut
BVA auprès d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 25 à
45 ans ; 1004 personnes interrogées par téléphone du 13 au 22 décembre 2007 ; Institut
national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), mars 2008 ; en savoir plus sur
www.inpes.sante.fr
3- 8e Journée nationale du sommeil à l’initiative de l’institut national du sommeil et de la
vigilance ; www.institut-sommeil-vigilance.org
La MNH, pour qui, pour quoi ?
Depuis sa création, en 1960, la Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social (MNH) propose une offre santé
adaptée aux besoins de chaque professionnel de la santé et du social, soit quelque 660 000 adhérents (médecins, infirmières, aides-soignants,
assistantes sociales, cadres hospitaliers, personnels administratifs, personnels d’entretien, éducateurs spécialisés...) et le même sens de la solidarité pour tous (de l’hôpital public au petit établissement privé spécialisé). En 2008, la MNH poursuit plus que jamais ses engagements : expliquer,
prévenir, écouter, innover.
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Juin 2008  Santé mentale n°129
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