Plénière de clôture : innovation managériale - MEDEF Lyon

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Plénière de clôture : innovation managériale - MEDEF Lyon
PLENIERE DE CLOTURE – INNOVATION MANAGERIALE
Participants :
Yoann ALARÇON – Fondateur Dirigeant Potager City
Elisabeth AYRAULT – Présidente du Directoire et PDG de CNR
Christophe CATOIR – Président du Groupe ADECCO France
Franck CAMMAS - Navigateur et Skipper français
Bruno DUBOIS - Team Manager de Groupama Team France
Pascale DUMAS – Présidente France HP Inc.
Frédéric GROUSSOLLES - Directeur Google for Work France
Bruno ROUSSET - Président Directeur Général APRIL
Laure WAGNER – Porte-Parole & membre de l’équipe fondatrice de BlaBlaCar
Collaboration, créativité, fidélisation… ces notions nouvelles sont apparues pour répondre aux
enjeux d’innovation et de performance dans l’entreprise. Leur point commun : recentrer
l’organisation de l’entreprise sur l’humain. Coup de projecteur pour la plénière sur l’innovation
managériale sous toutes ces formes, avec des témoignages de chefs de PME et de grandes
entreprises, mais aussi des sportifs, dont l’expérience peut être appliquée au monde de
l’entreprise.
Les grands changements auxquels l’entreprise doit faire face
Bruno Rousset évoque deux principaux changements que les entreprises doivent absolument
prendre en compte. Tout d’abord, la révolution numérique qui a grandement facilité l’accès à
l’information. Il est par exemple aujourd’hui possible de se former en ligne grâce aux MOOCs, ou
de tout savoir sur son entreprise grâce au net.
Le deuxième changement impactant pour les entreprises est l’arrivée des nouvelles générations
Y et Z sur le marché du travail. Ces générations sont avant tout à la recherche de sens, dans leur
entreprise comme dans leur emploi.
Au-delà de la facilité d’accès à l’information grandissante, Elisabeth Ayrault insiste sur la rapidité
de la circulation de l’information, qui efface peu à peu les frontières entre la vie professionnelle
du collaborateur et sa vie personnelle. Pour la PDG de CNR, cette vitesse de circulation de
l’information implique pour un dirigeant de constamment revoir ses certitudes et de chercher à
comprendre ce monde en évolution pour avoir un coup d’avance.
Compte-rendu par Romane BADIN, étudiante en Master 2 Marketing et vente à l’iaelyon
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Yoann Alarçon réagit sur le terme changement et parle de résistance franco-française au
changement. Même dans une petite structure comme Potager City, il fait face à cette résistance
au changement de la part des collaborateurs. Pour lui, tout l’enjeu du manager d’aujourd’hui
consiste à réussir à faire comprendre à ses collaborateurs la nécessité du changement. Ainsi, le
manager doit se former et former ses collaborateurs aux nouveautés, communiquer et surtout
tester de nouvelles choses. Yoann Alarçon prône une culture de l’innovation permanente, le
fameux « Test&Learn» qu’il aimerait voir se développer dans toute la France.
Les qualités du dirigeant d’aujourd’hui
Christophe Catoir évoque un dirigeant curieux et sensible au monde du digital. Son souhait pour
le Groupe Adecco, qui fonctionne avec un réseau d’agences, est de réussir à donner du pouvoir
d’entreprendre au local. Pour cela, une plateforme collaborative à destination des managers en
local a été mise en place, celle-ci permettant à la direction du Groupe d’implémenter des
innovations qui viennent de la réalité du terrain. Christophe Catoir prône également la
collaboration entre les grands groupes et les entrepreneurs. Il faut pour lui apprendre le
Test&Learn et accepter l’échec éventuel.
Pascale Dumas parle d’HP comme d’une start-up de 77 ans qui a pour mission d’inventer la
technologie pour les consommateurs. Pour elle, il n’y a pas de recette miracle en innovation
managériale. Il faut tout d’abord beaucoup d’intermédiation avec les collaborateurs, réussir à
casser les processus hiérarchiques. Le dirigeant doit mettre en place des zones de partage,
évoquant le terme d’interdépendance solidaire. Mme Dumas insiste sur l’importance de l’audace
et de la disruption pour innover : « une société sans ordre ne peut pas vivre, sans désordre elle
ne peut évoluer ».
Elisabeth Ayrault voit deux qualités principales au patron d’aujourd’hui : sa capacité à partager
sa vision et à avoir un coup d’avance. Le patron doit faire preuve de pédagogie pour faire vivre
sa vision et doit également être capable de prendre des décisions grâce à cette vision. Elle
rappelle la difficulté de prendre des décisions à plusieurs en citant : « Pour décider, il faut être
en nombre impair et jamais plus de deux ». Pour elle, la valeur ajoutée du patron est demain, le
passé est terminé. Aujourd’hui, il est presque déjà trop tard, le patron doit agir pour le futur.
Compte-rendu par Romane BADIN, étudiante en Master 2 Marketing et vente à l’iaelyon
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Bruno Rousset évoque le terme d’intelligence émotionnelle et explique l’importance de savoir
capter les signaux faibles. Pour lui, le leader a plusieurs qualités : l’humilité, la capacité d’écoute
ainsi que la détermination, la volonté. En tant que patron, il veut s’entourer d’experts plus forts
que lui et agir comme chef d’orchestre. Le dirigeant doit savoir déléguer, faire confiance et
instaurer une culture conviviale.
Le sens en entreprise
Elisabeth Ayrault estime que c’est une caractéristique des entreprises françaises que de savoir
rebondir. Il est pour elle impossible de transformer l’entreprise en profondeur sans remettre le
collaborateur au cœur des préoccupations.
Bruno Rousset confirme les propos de Mme Ayrault. Les collaborateurs doivent évoluer dans un
climat détendu, de confiance et se sentir utiles.
Frédéric Groussoles parle des principes de management chez Google. Il évoque tout d’abord
une fois de plus des missions qui ont du sens, pour des personnes qui veulent changer le
monde. Il explique ensuite qu’il est important de donner un cadre de travail propice à la
collaboration, au bien-être et à la réalisation. Chez Google, chaque employé peut demander à
dédier 20% de son temps de travail à un projet, une idée personnelle. C’est d’ailleurs ainsi que
Gmail est né.
Laure Wagner rappelle que Blablacar rassemble aujourd’hui 500 collaborateurs, principalement
de la Génération Y, répartis dans 22 pays. Pour elle la suite de Blablacar est à co-écrire. Cela
passe par une culture attractive qui laisse des libertés aux collaborateurs, elle évoque
l’importance de la collaboration et du dialogue quotidien.
Frank Camas insiste sur l’importance d’avoir un niveau d’exigence partagée avec son équipe.
Compte-rendu par Romane BADIN, étudiante en Master 2 Marketing et vente à l’iaelyon
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La culture de l’innovation au sein de votre entreprise, ça donne quoi ?
Christophe Catoir parle d’un Groupe Adecco à la culture latine, avec un très bon relationnel entre
les collaborateurs. Il explique que la culture Adecco partout dans le monde c’est travailler dur,
s’impliquer, et célébrer les victoires « Play hard, Party hard ». Chritophe Catoir insiste également
sur l’importance du quotient émotionnel. Pour lui, il faut aujourd’hui recruter des collaborateurs
capables de s’adapter, d’apprendre rapidement. Il donne un exemple d’innovation managériale
récemment mis en place au sein du Groupe Adecco France : L’advisory board.
Traditionnellement, l’advisory board consiste en un conseil des sages avec des personnes très
expérimentées. Christophe Catoir a voulu inverser les rôles et a créé un conseil des sages avec
des jeunes cadres qui travaillent sur le terrain dans les différentes filiales du Groupe. Ces jeunes
sont invités et encouragés à donner leur avis sur des problématiques stratégiques. Comme chez
Blablacar, un programme d’échange à l’international d’une durée d’un mois, existe dans le
groupe Adecco.
Yoann Alarçon explique l’importance de libérer et de donner de la place aux collaborateurs pour
réussir à innover. La gentillesse est notamment un levier puissant en termes de management.
Pour lui l’important est la performance, peu importe le temps que le collaborateur passe à
travailler ou s’il le fait de son canapé. Traditionnellement, le patron cherche trop à avoir du
pouvoir. Chez Potager City, les collaborateurs peuvent travailler sur un projet, décidé
conjointement avec le fondateur, en autonomie et sans contrainte de lieu ou d’horaires pendant
6 semaines avant de le présenter terminé au dirigeant.
Pascale Dumas raconte l’organisation matricielle d’HP. Selon elle, cela permet d’étoffer le réseau
managérial de l’entreprise. In fine, l’important est les individus et leur capacité à travailler
ensemble. La culture HP réside dans la volonté, l’énergie, l’enthousiasme et l’envie de gagner.
Laure Wagner de Blablacar affirme l’importance d’une culture d’entreprise bien diffusée et
agréable. Elle donne des exemples de commandements inscrits dans la charte Blablacar :
« InTrustWeTrust » où l’importance de la confiance et de l’indépendance des équipes,
« ShareMoreLearnMore » qui traduit la volonté de partager ses savoirs et d’apprendre. Plusieurs
bonnes pratiques ont ainsi été mises en place. BlablaSwap est un programme d’échange d’une
semaine pendant laquelle un collaborateur peut découvrir les journées d’un homologue ailleurs
dans le monde. Elle explique également que les 22 country managers se réunissent toutes les 6
semaines à Paris et qu’un séminaire annuel est organisé avec tous les collaborateurs.
Compte-rendu par Romane BADIN, étudiante en Master 2 Marketing et vente à l’iaelyon
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Elisabeth Ayrault réagit en expliquant que le mode de management est fonction du secteur
d’activité. En tant que dirigeante d’une entreprise du milieu industriel, elle ne peut se permettre
autant de libertés aux collaborateurs. Pour des raisons de sécurité, des nombreux process
existent et les managers ont une fonction importante de contrôle. Ce mode de management est
contradictoire avec le lâcher prise nécessaire dans l’innovation. C’est pourquoi elle tente de
favoriser l’innovation tout en gardant un mode de management plus contrôlé. Elle reste
persuadée de la nécessité de réinventer les choses chaque jour.
Dans un monde évoluant sans cesse et ceci de manière rapide, les invités ont délivré lors de la
plénière de clôture, les clés définissant un bon manager :
- Créatif,
- Agitateur,
- Prend des risques et saisit les opportunités,
- Curieux, ouvert aussi bien en interne qu’à l’extérieur,
- S’entourant de personnes plus compétentes.
Compte-rendu par Romane BADIN, étudiante en Master 2 Marketing et vente à l’iaelyon
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