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Eliette BRUNEL Jean-Marie CHAUVET Christian HILLAIRE Inventeurs de la Grotte Chauvet Le Belvezet 07700 – SAINT REMEZE – Tel 0475043818 mailto [email protected] Saint Remèze le 9 mai 2014 Monsieur Pascal TERRASSE Monsieur le Président du syndicat Mixte de l’espace de restitution de la Grotte Chauvet 6 cours du Palais 07007 –PRIVAS- Cedex Lettre recommandée avec A/R Objet : grotte Chauvet Monsieur le Président du SMERGC Dans l’édition du 2 mai 2014, le Dauphiné a consacré plusieurs paragraphes à l’inscription de la grotte Chauvet à l’UNESCO, parmi lesquels nous avons relevé plusieurs erreurs et manquements de nature à tromper le public et à nous porter préjudice. Le Dauphiné a notamment écrit à propos du classement UNESCO : -‐ « la seule réserve porte sur le nom. L’UNESCO n’étant pas favorable à ce qu’un patronyme soit lié à un site emblématique ». -‐ L’UNESCO ne souhaite pas aborder le classement de sites affublés de noms patronymiques. Il a donc fallu un autre nom : un « nom officiel » qui sera le seul à apparaître sur la liste du patrimoine mondial, si la cavité ardéchoise venait à être classée. Ce sera donc « la grotte ornée du Pont d’Arc » Nous avons contacté l’ICOMOS, l’UNESCO et la Délégation Permanente Française auprès de l’UNESCO. En réalité aucun texte, aucun règlement ne s’oppose à ce qu’un nom patronymique soit lié à un site emblématique. A plusieurs reprises vous aviez répandu cette fausse information selon laquelle l’UNESCO s’opposerait à ce qu’un nom patronymique soit lié à un site emblématique. Vous avez donc menti pour satisfaire votre politique d’éviction des inventeurs de la Grotte Chauvet, notamment depuis la condamnation du Syndicat Mixte pour fraude à nos droits en juillet 2013. Vous avez laissé croire que le nom « Chauvet » empêcherait l’inscription du bien à l’UNESCO tel que ce nom était utilisé jusqu’ici, trompant le public à croire qu’il était salutaire que le nom Chauvet disparaisse. En début d’année 2013, vous avez déjà abusivement fait disparaitre le nom « Grotte Chauvet » de l’appellation de l’Espace de Restitution de la Grotte Chauvet. Il y a là un acharnement particulièrement grave, discriminatoire et offensant envers l’homme, Monsieur Chauvet et envers ceux qui le 18 décembre 1994 ont découvert une grotte qu’ils ont nommée d’un commun accord « Grotte Chauvet » qui est un joyau de l’art pariétal et de l’Archéologie, qui fait aujourd’hui l’objet d’un classement à l’UNESCO, offrant à toute une région de réelles perspectives de développement social, économique et Culturel. Cette énième manifestation d’hostilité à notre égard est incompréhensible et son caractère systématique nous oblige à réagir. 1 En tant que Président du Conseil Général de l’Ardèche, vous étiez contractuellement tenu de mettre en œuvre l’obligation d’association qui nous est due. Ceci était aisé car préparé par votre prédécesseur. Devenu Président du Syndicat Mixte de l’espace de restitution de la Grotte Chauvet, dont le Conseil Général est l’un des deux fondateurs, vous auriez dû mettre en œuvre cette association. Au lieu de cela, vous laissez passer les années, tout en vous faisant de la publicité sur notre dos et en multipliant les mesures destinées à nous évincer. Sous votre autorité, le Syndicat Mixte s’est approprié nos marques « Grotte Chauvet » et « Grotte Chauvet Pont d’Arc », à notre insu en 2009. Vous aviez promis de nous les restituer, mais c’était pour gagner du temps et tenter de bénéficier des prescriptions extinctives de nos droits. Pour éviter cela, nous avons dû saisir le Tribunal d’instance de Paris, qui a condamné le Syndicat Mixte pour comportement frauduleux, le 5 juillet 2013, par un jugement définitif. Les deux réactions à ce jugement ont consisté, d’une part, à nous traiter de « racketteurs » de l’argent public par voie de presse avant même le moindre contact, que vous avez annoncé, tout en le reportant à deux mois et demi plus tard. D’autre part, la petite société Chauvet Révélée constituée par le délégataire de l’espace de restitution, Kléber Rossillon, que vous avez désigné, s’est empressée de déposer 5 jours après, la marque « Grotte du Pont d’Arc ». Informé, le Syndicat Mixte ne s’y est pas opposé, montrant par là sa connivence. Toujours sous votre autorité, le syndicat mixte a refusé de mettre en œuvre des mesures d’association prévues. De plus chaque fois que vous avez annoncé des mesures en public, que ce soit au théâtre du Rond-Point des Champs Elysée ou sur France 3, vous les avez aussitôt abandonnées sans tenir compte de nos réponses, montrant par là qu’elles étaient uniquement destinées à servir votre image. En janvier 2014, vous avez annoncé avoir décidé un mois plutôt, de manière antidatée, avoir mis fin à des pseudo discussions. Malgré nos demandes, vous avez systématiquement refusé tout contact depuis un an et demi, en particulier à l’occasion de la pseudo négociation qui tendait pour vous uniquement à récupérer nos marques dans leur intégralité, sans même payer le prix des dépôts et toujours sans nous associer. Et donc à habiller votre choix, déjà fait de nous évincer. Sur notre opposition, l’INPI a reconnu que le dépôt de marque « Grotte du Pont d’Arc » portait atteinte à nos droits, pour la plupart des produits et des services désignés. Mais à cette occasion, nous avons constaté que, de manière inhabituelle, l’INPI s’était abstenu de statuer sur les principaux produits et services qui sont mentionnés dans la délégation que vous avez consentie à Kléber Rossillon/Chauvet Révélée. L’INPI a supprimé ceux-ci au titre d’une « erreur matérielle » de votre contractant. Cet établissement public dépendant du Ministère de l’Economie a considéré que « Grotte du Pont d’Arc » était une expression non distinctive, désignant usuellement une grotte découverte en 1995, soit un an après notre découverte (sans dire par qui) et qu’elle devrait donc continuer à rester utilisable sans exclusivité pour désigner des livres et des services qui sont en fait ceux récemment dévolus à l’exploitation de l’espace de restitution, que ce soient les expositions et même la restauration alimentaire. 2 Les termes « Grotte ornée du Pont d’Arc » sont comme par hasard, les termes de cette nouvelle marque qui ont été annoncés comme changement de nom à l’UNESCO par les autorités françaises, le 14 février 2014, alors que la dénomination « Grotte ornée Chauvet Pont d’Arc » ne posait jusque là pas de problème. La demande de changement n’émane pas de l’UNESCO, ni de l’ICOMOS, mais des autorités françaises en février 2014, dans le contexte précédemment rappelé. L’ICOMOS a préconisé de faire apparaitre dans le nom, la situation géographique du bien à inscrire, mais en aucune façon de modifier le nom par rapport à un quelconque critère lié à un patronyme, en l’occurrence le nom Chauvet. Cette préconisation a été dévoyée en outrepassant le cadre de ce qui lui était demandé par l’ICOMOS et a modifié fondamentalement et abusivement le nom du bien UNESCO en créant une hiérarchie qui n’a pas lieu d’être. D’un côté, en tête, un nom principal nouveau « grotte ornée du Pont d’Arc », en réalité la marque déposée à l’INPI par le sub-délégataire en réaction à la condamnation du syndicat, « Grotte du Pont d’Arc », de l’autre, un nom usité jusqu’ici, destiné à devenir accessoire, d’emploi occasionnel transitoire, « dite grotte Chauvet Pont-d’Arc» auquel a été rajouté « Ardèche » sur demande de l’ICOMOS. Le syndicat Mixte a une double étiquette : celle de gérer la mise en place de l’Espace de restitution de la Grotte Chauvet dont il a éradiqué le nom Grotte Chauvet et celle d’élaborer le dossier d’inscription de la Grotte Chauvet au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dont il a fait modifier le nom d’inscription pour reléguer le nom Grotte Chauvet à une place secondaire, éphémère. En quelque sorte une prise d’intérêt particulière qui utiliserait la prestigieuse organisation de l’UNESCO pour parvenir à ses fins. Cette substitution pourrait paraître anodine si le Syndicat Mixte n’avait pas pour objectif de faire disparaitre à terme le nom Chauvet. C’est ce qu’il a déjà fait dans certaines opérations dépendant de lui et c’est ce que vient de faire le Dauphiné du 2 mai de manière outrancière, que nous allons une fois de plus devoir démentir, ne retenant que « Grotte ornée du Pont d’Arc », la marque du délégataire Kleber ROSSILLON. Ainsi le Syndicat Mixte croit pouvoir décider à son bon vouloir de notre destin et reléguer nos droits aux oubliettes ou porter librement atteinte à notre honneur ! En réalité, le Syndicat Mixte ne se trouve pas dans un cas classique où il aurait à créer une entreprise en partant de rien. Avant lui, notre rôle a été indispensable. Sans nous il n’aurait pas vu le jour et il n’y aurait pas d’inscription d’un tel joyau de l’humanité à l’UNESCO. Le protocole d’accord du 15 février 2000 emporte reconnaissance formelle de nos droits, désigne officiellement notre découverte sous le nom de « Grotte Chauvet » ; nous a indemnisé des tentatives d’éviction pour le passé, et pour l’avenir contient les engagements de nous associer convenablement à la valorisation du site, notamment avec le Département de l’Ardèche et en particulier au futur Espace de restitution de la Grotte Chauvet. D’autres garanties nous ont également été apportées comme celle de pouvoir exploiter paisiblement nos documents ou d’être avertis des instances s’intéressant à la grotte Chauvet et d’y être associés. C’est pour cela que Monsieur Michel TESTON, ancien Président du Conseil Général de l’Ardèche et Monsieur François BRAIZE, signataire de notre accord transactionnel du 15 février pour le compte du Ministre de la Culture, ont tous deux, de manière indépendante, considéré qu’une association proportionnelle aux entrées visiteurs des inventeurs à hauteur de 3%, constituerait la base d’une association convenable à l’Espace de Restitution de la Grotte Chauvet. 3 En réalité nous ne sommes associés à rien. Au lieu de nous associer, vous nous avez évincés de manière honteuse tant sur le plan économique que moral, parallèlement à l’Etat qui n’a pas respecté ses engagements. Dans le cadre du simulacre de négociation entreprise avec nous en 2013 suite à la condamnation du Syndicat Mixte, vous avez refusé catégoriquement le principe d’une association proportionnelle aux entrées qui présentait l’avantage, de ne pas faire appel à de l’argent public et de bénéficier d’un étalement dans le temps. Vous n’avez envisagé que le principe d’une indemnité forfaitaire minorée pour solde de tout compte ce qui vous a pernicieusement servi à nous traiter dans les médias de « Racketteurs du contribuable Ardéchois » si nous demandions plus que ce qui nous était proposé. Nous ne pensions pas avoir un jour à vous écrire que avez joué un rôle majeur dans notre éviction, que vous nous avez manqué de respect, que vous vous acharnez à nous écarter d’un projet qui sans nous n’aurait pas pu voir le jour, que vous nous portez abusivement atteinte moralement et financièrement aux fins de favoriser un délégataire qui n’a pas respecté le cahier des charges, sans que vous y trouviez à redire. Et que pour cacher vos manquements, vous avez résolu de faire disparaître le nom Chauvet qui rappelle notre existence. Au lieu de continuer à vous acharner à transformer votre obligation de nous associer en des mesures d’éviction et de censure, ne croyez-vous préférable d’utiliser les prochains jours à revenir à un comportement digne et respectueux des engagements pris. Nous sommes prêts à y contribuer, en utilisant à défaut toutes nos forces pour faire respecter nos droits. Dans cette attente, nous vous prions d’agréer Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués. Eliette BRUNEL Jean-Marie CHAUVET Christian HILLAIRE 4