Steering paper – WG 25 - Degrowth Conference Barcelona 2010
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Steering paper – WG 25 - Degrowth Conference Barcelona 2010
Second Conference on Economic Degrowth for Ecological Sustainability and Social Equity March 26-29th 2010, Barcelona Working Group 25. Human nature and degrowth What do we know from evolutionary biology, anthropology, cultural studies and sociology about human nature that is relevant to degrowth? 'STIRRING’ PAPER' Fabrice Flipo L’anthropologie s’est construite dans le sillage de la colonisation, elle s’est étonnée du fait que les autres peuples étaient si peu d’efficacité dans leur manipulation de la nature. Leur mentalité a été qualifiée de « primitive », « prémoderne », « magique » etc. et leurs savoirs de « préscientifiques », « mythiques » voire « irrationnels ». Des travaux récents d’anthropologie ont pu montrer qu’au contraire ces peuples disposaient généralement d’une connaissance précise de leur environnement, jusqu’à l’échelle de ce que nous appelons les « écosystèmes ». A l’inverse toutes les sociétés qui se sont engagées sur le chemin de la modernisation se sont retrouvées face à un problème de soutenabilité écologique. Les questions qui peuvent se poser face à ces résultats sont les suivantes : - quelles sont les différences entre la « science moderne » et la science « indigène », qui s’est révélée plus apte à guider les décisions collectives dans le sens de soutenabilité écologique ? - quelle est la différence exacte entre religion, mythe et science ? - quel est le lien entre les connaissances et les actes des personnes ? - pour quelles raisons certains peuples agissent-ils de manière écologique ? y a-t-il des critères universels ? - quelles sont les différences dans la production et l’organisation des savoirs réputés « efficaces » entre une société « moderne » et une société « prémoderne », « primitive », « sous-développée » ? - les normes « primitives » sont-elles transférables dans les pays « développés » ? Avec quelles conséquences épistémologiques, politiques, géopolitiques ? La théorie sociale dominante affirme que « l’individualisme » est une caractéristique des sociétés modernes tandis que « la hiérarchie » est une caractéristique des sociétés traditionnelles. Dans les premières il existerait une mobilité sociale inconnue dans les secondes, ce qui expliquerait que ces dernières aient été considérées comme « figées », notamment parce que l’échelle des valeurs qui la fonde serait confondue avec un ordre éternel, naturel, indiscutable, rendant inutile la démocratie. Plusieurs questions se posent : - « l’individualisme » est-il lié à la croissance économique ? - peut-il exister un individualisme et une mobilité sociale dans une société décroissante ? Y a-t-il des exemples ? - la croissance économique et ce qui la rend possible ne sont-ils pas une forme de « hiérarchie », démontrant que les sociétés « modernes » ne sont pas émancipées de cette rigidité ? - les sociétés non-modernes, « traditionnelles » ont-elles toutes été des sociétés hiérarchiques ou sommes-nous victimes d’un ethnocentrisme ? que devient la démocratie dans une société décroissante ? la démocratie a un coût économique (bulletins de vote, frais de campagne etc.) comment réguler démocratiquement de vastes ensembles avec des moyens financiers décroissants ? Théoriquement, la réduction des moyens disponibles dans une société peut entraîner une crispation du pouvoir central ou bien un processus de décentralisation et relocalisation. Cette relocalisation est économique mais aussi juridique (les régions sont progressivement dotées des pouvoirs de l’Etat), imaginaire (construction d’identités locales), politique (le vote locale prend plus d’importance que le vote national) etc. On connait beaucoup d’exemples d’expansion d’Etats et d’Empires mais connait-on les exemples de réduction / relocalisation ?