Tourisme et développement durable aux Galapagos
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Tourisme et développement durable aux Galapagos
Catégorie : lycée Etablissement : Colegio la Condamine, Quito, Equateur [email protected] Auteurs : Natalia Bustamente, Florentine David, Micaela Rivadeneira, Carolina Placencia Enseignant responsable : Cédric Caillaud [email protected] TOURISME ET DEVELOPPEMENT DURABLE AUX ILES GALAPAGOS Les îles Galápagos se situent au large des côtes de l'Equateur dans l'océan pacifique. Elles ont de grandes richesses comme leur flore et leur faune mais celles ci sont de plus en plus menacées par le tourisme et la pêche illégale. Les questions que l'on se pose aujourd'hui à propos de ce patrimoine naturel sont les suivantes : quel est l'évolution des Galápagos ? Et quel est le rôle joué par le tourisme international sur ce paradis ? I. Rappel Rappel historique Les îles Galápagos, dont la capitale est Puerto Baquerizo Moreno, constituent une subdivision de l’Equateur depuis 1832. À cheval sur l’équateur, l’archipel des Galápagos est ancré dans l’Océan Pacifique, à 1000km de la côte. Composé de 19 îles et de 42 îlots qui entourent une myriade de récifs, il est entouré d’une zone marine de 60000 km carrés. Ces terres furent découvertes le 10 Mars 1535 par le frère Tomas de Berlanga, évêque de Panama. Les îles Galápagos étaient inhabitées à l’époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535. En 1574 un cartographe flamand les avait identifiées sous le nom de insulae de los Galápagos, ce mot espagnol renvoyant à ce qui frappa le plus les premiers explorateurs : les tortues géantes. Au cours du XVII et XVIIIème siècles, l’île devient un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers accostaient souvent au Galápagos au XIXème siècle. En 1835 Charles Darwin qui voyageait à bord du Beagle, passa six semaines à étudier la faune des Galápagos. Ses observations lui permirent d’élaborer sa théorie sur l’origine des espèces. L’Equateur a officiellement réclamé l’archipel des Galápagos en 1832. Approximativement un siècle plus tard, les îles ont été habitées par quelques colons et ont été employées en tant que colonies pénales. L’archipel est devenu parc national en 1959. Le tourisme organisé a commencé vers la fin des années 1960. carte des Galapagos II. Un patrimoine naturel protégé II.1. La flore : Les Galápagos sont avant tout une réserve naturelle exceptionnelle. Ce parc a été inscrit dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978. En 1986, sept millions d’hectares ont été rajoutés pour créer une réserve marine. L’environnement des îles Galápagos demeure bien préservé en grande partie grâce aux règlements dont s’est doté le Parc National. Ils sont appliqués par les gardiens du parc et les guides-biologistes de la fondation Charles Darwin. Les îles ont un climat très particulier plutôt subtropical que tropical du à la rencontre de plusieurs courants marins. On peut distinguer deux saisons sur les îles. La saison chaude et humide de janvier à juin et la saison fraîche et sèche de juillet à décembre. L’archipel est l’un des groupes de volcans océaniques les plus vastes et les plus actifs du monde, les Galápagos sont en effet la partie émergée de volcans sous-marins. Les plus vieilles îles ont commencé à émerger il y a 3 à 4 millions d’années. Les plus jeunes celles de l’ouest n’ont que 700 000 ans. Le volcan Wolf (1 646m), sur Isabela, est le sommet le plus élevé de l’ensemble. Les îles déploient des paysages chaotiques et lunaires où affleurent parfois des oasis de végétation luxuriante. (voir phot ci-dessus) Le premier contact avec les îles est d’habitude la rue côtière de Port Ayoras, à l’aspect tropical, avec magasins de souvenirs, des pélicans dans le port de pêcheurs, des maisonnettes de façades colorées et des couvertures de fleurs. Les bateaux - hôtels embarquent leurs hôtes en général depuis ce port. Mais entre toutes les îles qui sont visitées, la plus photographiée est une petite île, Bartolomé. Son paysage ressemble à une photo de carte postale. Un pinacle émerge de la côte découpée, tandis que les sols varient dans tous les tons d'ocres et rougeâtres. Les reliefs de San Salvador, tout près, s'ajoutent à la beauté de l'endroit. Cependant Bartolomé n'a pas la richesse floristique et faunistique qu’ont les autres îles, elle a à peine quelques cactus qui réussissent à grandir sur ses champs de lave. 607 espèces végétales sont recensées dans l’archipel dont la plupart sont endémiques. Les îles plates sont les plus sèches, les îles montagneuses en revanche sont les plus humides et la végétation est beaucoup plus dense. On distingue cinq zones de végétation qui s’étagent du littoral aux hautes terres. Dans la zone littorale poussent des végétaux adaptés à la salinité de l’eau. Vers l’intérieur se trouvent les plantes épineuses comme le cactus. Entre 100m et 200m d’altitude c’est le domaine des herbes vivaces et des petits taillis comme le pega-pega. Entre 200 et 500m d’altitude se trouve la zone la plus humide on y trouve une grande variété de fougères, d’orchidées et de broméliacées. A 500m d’altitude se trouve l’étage réservé aux alpages et à l’agriculture de café, d’orangers, d’ananas et de légumes. Enfin on arrive à la pampa qui règne à partir de 650m, souvent noyée dans des nappes de brume humide. Elle se compose de steppes herbeuses et de marécages au bord desquels poussent des plantes aquatiques. L’île Fernanda www.galapaguide.com/islands_fernandina II.2. La faune : news.holidayhypermarket.co.uk/Galapagos La faune est unique dans le parc national des Galápagos, chaque île renferme sa faune spécifique. On dénombre 58 espèces d’oiseaux, dont 28 n’existent que sur l’archipel : albatros, manchots, 3 espèces de fous, cormorans aptères, pingouins et 13 espèces de pinsons de Darwin . De plus les îles son peuplées par près de 1600 espèces d’insectes différents dont 300 coléoptères, 80 d’araignées, 80 escargots de terre, 650 coquillages et mollusques, 120 crabes et d’autres petits animaux. Les eaux marines sont de grande richesse, on compte plus de 300 espèces de poissons ainsi que des lions marins, baleines, dauphins, crabes, étoiles de mer, otaries, requins… Les espèces les plus intéressantes, sont bien sûr, les fameuses tortues géantes et de nombreux reptiles endémiques des îles : les iguanes. Les Galápagos sont le paradis des reptiles, c’est le cas pour l’iguane marin, le seul lézard aquatique du monde. Ces dinosaures miniatures qui peuvent quand même atteindre un mètre de long envahissent les falaises et les rochers de rivage où ils se prélassent au soleil par milliers, entassés les uns sur les autres. Mais il existe aussi des iguanes terrestres herbivores. Les tortures géantes sont des reptiles éponymes sûrement les plus célèbres des Galápagos. Il n’en reste plus qu’une quinzaine de milliers contre 250000 autrefois. Les tortues géantes, qui atteignent facilement 100 ans, sont l’un des plus anciens reptiles et aussi parmi les plus rares. C’est sur Isabella qu’on en verra le plus. Les femelles pèsent 50kg et les mâles 250kg. Les tortues marines sont en revanche très nombreuses et les touristes plongeurs peuvent avoir la joie d’observer la tortue verte du Pacifique, espèce propre aux Galápagos. tortue géante www.guardian.co.uk/travel/galapagosislands III. Un Tourisme Contrôlé III.1.L’essor du tourisme mondial Les touristes viennent du monde entier (Etats-Unis surtout mais aussi Européens), mais il y a bien entendu aussi de nombreux Equatoriens qui ont des tarifs préférentiels pour séjournent aux îles (2 à 3 fois moins cher que pour un étranger en ce qui concerne les vols et l’entrée du parc (voir schéma ci-dessous) En effet la majorité des touristes arrivent par avion: les bateaux de croisière, au départ de Guayaquil, sont rares et il faut réserver longtemps à l’avance. Les vols partent de Quito et Guayaquil. La compagnie aérienne Tame assure une liaison quotidienne sur l’île de Baltra. Pour gagner San Cristóbal on a le choix entre deux compagnies Tame, Aérogal, qui toutes les deux desservent l’île trois fois par semaine. A l’arrivée, il faut présenter son passeport et acquitter le droit d’entrer au parc national (100 USD). Les visiteurs n’ont accès qu’à une certaine zone bien délimitée, cette zone n’est accessible que pendant la journée et ils doivent toujours être accompagnés d’un guide. Il est interdit de nourrir ou de manipuler les animaux. Au total seulement 48 points de l'archipel peuvent être visités. Certains sont à peine quelques mètres de sentier sur le point d'une plage, mais c'est suffisant pour observer et pour vivre littéralement avec beaucoup d'espèces d'oiseaux, des colonies de pingouins, des phoques, des iguanes et des crabes. Il ne faut rien ramasser (vivant ou non) ni rien acheter qui soit fabriqué à partir de dents d’otaries, de coraux noirs, de tortue, d’écailles de tortue ou d’autres animaux et plantes. Un contrôle très sévère est présent à la sortie du parc. La pêche à petite échelle est une activité traditionnelle très importante qui fournit du travail à 13% de la population active (sur certaines îles, la proportion peut atteindre 30%). Voici par exemple une proposition de séjour aux Galapagos : L’agence touristique Amerika Aventure offre aux touristes un parcours à travers les îles Galápagos de 7 jours. Pendant cette période le touriste a l’occasion de d’abord connaître les îles de Baltra, Santa Cruz et Las Bachas. Ensuite il contemplera les merveilles de l’île sud de Plazas et de l’île de Santa Fe. Pour continuer le touriste visitera l’habitat des tortues marines dans les îles Floreana, Cormorant Point et Corona del Diablo. Finalement le tour finira avec une visite à l’île de Santa Cruz. le tarif est de 1845$ incluant une éco-croisiere de 5 jours, les repas, l’exploration guidée, les vols nationaux et transferts. III. 2. Une volonté de developpement durable nombre de visiteurs par an aux îles Galapagos Chaque année ce sont plus de 100 000 personnes qui viennent fouler le sol des îles pour découvrir leurs merveilles. Tout comme le nombre de visiteurs qui augmente chaque année, le nombre des hôtels a explosé. il a notamment doublé entre 1981 (15) et 1991 (une trentaine). Ce tourisme massif, dû à la publicité vantant les beautés des îles, a en partie pour conséquence la destruction des îles et la menace de disparition d'espèces protégées. Tous les secteurs touristiques sont concernés, de la simple visite, en passant par les diverses activités nautiques (plongées, kayak...), et la pêche. www.guardian.co.uk/travel/galapag osislands Les touristes peuvent parfois s’approcher très près des animaux, qui n’ont pas peur de l’Homme puisqu’ils ne subissent sa présence que depuis quelques siècles et jusque là en petite quantité. Des insulaires perçoivent le parc comme une barrière les empêchant de vivre de l’agriculture, car il est nécessaire d’importer et cela rend leur vie chère. La pêche en gros, la pêche illégale et la surpêche sont un gros problème qui se pose aussi, 300 000 requins sont pêchés illégalement dans les eaux territoriales des Galápagos. 80% des nageoires des requins sont vendues sur le marché noir. Les pays asiatiques sont de gros demandeurs de nageoires de requins dont le prix peut s’élever à plus de 100 dollars. La vente de requins est illégale sur le marché asiatique. Les principaux pays qui pèchent illégalement ces nageoires de requins sont l’Equateur, le Mexique, Taiwan et le Japon. Par ailleurs, outre le tourisme, les Galápagos sont soumises à l’immigration illégale: 25 000 personnes habitent l'archipel et parmi elles, 1800 sont des résidents temporaires et 3 000 à 5 000 sont des résidents illégaux car pour certains Equatoriens les Galapagos sont un eldorado et alors que les règles limitent le nombre d’habitants sur les îles chaque année ce nombre augmente ainsi que celui des animaux domestiques. Ces espèces envahissantes, comme la chèvre, menacent les espèces protégées des îles en mangeant notamment toute la verdure. Même financièrement, le tourisme n'est pas si avantageux car comme le souligne l'UNESCO, seuls 60 des 418 millions de dollars générés par le tourisme aux Galápagos entrent dans les circuits économiques locaux. Autant de menaces pèsent lourdement sur cet écosystème fragile. Cependant depuis certaines années des mesures commencent à être prises. La construction d’hôtels est très fortement réglementée, le nombre de bateaux de croisière est limité, la pêche au gros est interdite et des contrôles très sérieux sont en place. D'autre part, le projet "Turismo para todos" (tourisme pour tous) visera à former des microentreprises touristiques, de façon à les aider à développer leurs opérations de façon durable. Enfin, l'Equateur aura désormais la possibilité de mobiliser l’aide internationale pour la conservation des Galápagos. Certains projets son planifiés pour améliorer les conditions sur les îles dans un cadre de respect de son environnement comme le projet « Génération d'Électricité » grâce à l'énergie éolienne. Il a pour objectif de remplacer au maximum l'actuel système de combustion au diesel sur l'Île San Cristóbal. Cela permettra de recourir aux ressources renouvelables et d’éviter les risques écologiques. Ce projet a été qualifié comme prioritaire par le gouvernement équatorien. Un dernier projet vise à réduire le nombre de touristes tout en augmentant les prix afin de ne pas diminuer les recettes si importantes de ce tourisme naturel. En conclusion, nous pouvons dire que l’essor du tourisme international a eu un gros impact pour ces îles surtout avec tous les aménagements touristiques qui menacent ou détruisent la faune et la flore mais aussi avec l'importation d’éléments externes aux îles. L’essor des Galápagos est toujours incertain malgré les efforts actuels de développement durable car on sait que certaines espèces ont déjà disparu et que d'autres vont faire de même.