Rénovation d`une prairie permanente : VADE MECUM

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Rénovation d`une prairie permanente : VADE MECUM
Mars 2016
Rénovation d’une prairie permanente : VADE MECUM
Certains éleveurs hésitent à pratiquer la rénovation de leurs prairies dès février, peur de subir une
perte de rendement lors de l’implantation de la végétation. Pourtant, le semis d’une nouvelle
prairie sous couvert d’une plante abri à croissance rapide, permet une production fourragère
importante en première coupe. Faisons le point sur cette technique.
Nitrawal - David Knoden, Fourrages Mieux
Destruction de la prairie
Il est possible de détruire une prairie de manière chimique ou mécanique.
En cas de destruction chimique, dès le 01/02, lorsque les températures sont positives, il est conseillé
d’appliquer un herbicide à base de glyphosate.
La destruction chimique peut être suivie ou non d’un labour.
En labour, retournez la prairie 3 à 4 semaines après le désherbage ou passez avec un déchaumeur
avant le retournement pour accélérer la décomposition des gazons.
En non-labour, 3 à 4 semaines après le désherbage, si les conditions le permettent, réalisez un premier
travail du sol (idéal avec un déchaumeur à disque). Ceci permet d’accélérer la décomposition des
gazons et de détruire les galeries de campagnols. Un deuxième passage est réalisé avant la préparation
du sol et du semis.
En cas de destruction mécanique, dès le 01/02, dégazonnez (1 ou 2 fois en fonction du temps
disponible) avant une période de gel ou par temps séchant (vent de bise). Ensuite, labourez.
Semis sous couvert d’une plante abris
Pour resemer, il est essentiel de profiter de l’humidité de fin d’hiver. Le semis est réalisé entre fin mars
et mi-avril quand le sol est réchauffé. Il est effectué en deux passages (le même jour) ou avec un
équipement spécifique pouvant semer à deux profondeurs. La plante abri est semée en premier lieu
de façon habituelle (3-4 cm de profondeur) et à une densité « allégée » pour ne pas être trop
concurrentielle vis-à-vis de la prairie. Le mélange prairial est semé à raison de 30 à 35 kg/ha, de
préférence à la volée ou en ligne, à maximum 1 cm de profondeur.
Avec un combiné herse-semoir, la herse doit travailler superficiellement en deuxième passage pour ne
pas remonter les semences des plantes-abri. La parcelle est directement roulée après le semis.
Outre la production importante en première coupe (7 à 10 T matière sèche/ha), la plante abri prélève
une partie de l’azote libéré par la décomposition et la minéralisation des débris de l’ancienne prairie,
protège le jeune semis du vent et du froid et diminue l’espace disponible pour le développement des
adventices. Une fois la culture abri récoltée, la prairie sera déjà bien implantée. Un semis précoce au
début du printemps, avec les doses de semis recommandées, évitera la concurrence que peuvent se
livrer les plantes pour l’eau, les éléments minéraux et la lumière. L’implantation d’une prairie dans de
bonnes conditions est déterminante dans l’obtention d’un fourrage de qualité et en quantité.
La plante abri peut être une céréale, un pois fourrager, un pois protéagineux, ou encore un mélange
de ces espèces. Chacune d’entre elle a ses spécificités.
Mars 2016
Couvert de céréales
Les céréales de printemps, généralement l’avoine ou l’orge, sont depuis longtemps utilisées
comme plantes abri. Elles sont récoltées immatures et ensilées. La récolte a lieu soit en vert si la
concurrence des céréales est forte, soit à la fin du stade laiteux, voire début du stade pâteux des
céréales. Pour garantir une bonne dégradation dans le rumen, l’enveloppe du grain ne doit pas être
trop épaisse. Plus le stade de la céréale est avancé, plus la conservation et l’appétibilité du fourrage
diminuent. La valeur alimentaire de ce fourrage dépend avant tout du stade de récolte plutôt que de
la céréale choisie.
Couvert de méteil avec pois fourrager
Le pois fourrager (fleurs violettes) doit toujours être associé à une céréale qui lui sert de tuteur
(souvent de l’avoine). L’intérêt pour ces associations est croissant car leur besoin azoté est faible tout
en fournissant un fourrage riche et équilibré. Le pois fourrager est semé à raison de 20 à 30 grains/m2
(soit 25 kg/ha) et la céréale est semée à 50-60 kg/ha. Le stade de récolte est défini par l’état
d’avancement de la céréale et non celui du pois. La récolte doit avoir lieu à la fin du stade laiteux, voire
début du stade pâteux de la céréale. Le stade optimal de récolte est limité dans le temps. En effet, la
valeur alimentaire chute rapidement et la conservation du fourrage est délicate.
Légende : 50 kg/ha d’avoine de printemps et 25 kg/ha de pois fourrager
Notons qu’il existe une variante où le pois protéagineux est associé avec une céréale (par exemple 50
kg/ha d’orge ou d’avoine de printemps et 80 kg/ha de pois protéagineux). Ce mélange permet
d’atteindre des teneurs en MS plus élevées. Il n’est pas toujours simple de choisir le moment de la
récolte, car il peut y avoir un décalage de maturité entre la céréale et le pois.
Couvert de pois protéagineux
Le pois protéagineux (fleurs blanches) est avantageux car il permet notamment de garantir une
première coupe importante en quantité tout en gardant une très bonne valeur alimentaire. Il est semé
en ligne à 4-5 cm de profondeur, à raison de 50 à 55 grains/m2 (soit 110 à 125 kg/ha). Au-delà de cette
densité, le pois risque d'étouffer la jeune prairie. La récolte a lieu au stade pâteux à semi-dur du pois,
environ 100 à 110 jours après le semis. La fauche doit se faire impérativement sans conditionneur pour
éviter de perdre des pois. L’andain ne doit pas être étalé à la faneuse étant donné que les pois
tiennent tous ensemble.Il est retourné après 24 h afin d’assurer un bon ressuyage. La récolte suit de
6 à 12 heures le retournement, en fonction de la température. Il faut porter une attention particulière
à la teneur en matière sèche avant récolte qui doit être suffisante pour éviter les pertes par
écoulement des jus ou des boules de préfané trop lourdes.
Mars 2016
Couvert avec un trèfle annuel
Dans le cas d’une forte pression de gibier (sangliers, corneilles, ramiers…), il est conseillé de remplacer
les pois par un trèfle annuel, comme par exemple le trèfle d’Alexandrie ou le trèfle de Perse. Le couvert
peut être composé de 5 à 8 kg de trèfle d’Alexandrie multi-coupe ou 3 kg de trèfle de Perse avec ou
sans avoine (40 kg/ha).
Le semis sous couvert en résumé
Intérêts
-rendement élevé en première coupe l’année du semis
;
-qualité du fourrage en présence de légumineuses ;
-moindre « salissement ».
Précautions
-concurrence de la plante abri vis-à-vis de la prairie en
cas de sécheresse et semis tardif ;
-stade de récolte parfois délicat ;
- Choix de la légumineuse dans le cas d’une forte
pression du gibier
- respect des densités pour éviter l’étouffement de la
prairie
Plus d’informations ?
Nitrawal : 081/62.73.07 – www.nitrawal.be – [email protected]
Fourrages Mieux : 061/210 833 – www.fourragesmieux.be – [email protected]

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