Prairies de la Voire et de l`Héronne

Transcription

Prairies de la Voire et de l`Héronne
Document d'Objectifs
du site Natura 2000 n°50
" Prairies de la Voire et de l'Héronne "
________
Document de synthèse
Code européen : FR2100295
Date de Proposition SIC : 03/1999
Novembre 2003
Réalisation :
Julien JAMMART, Chargé de mission à la Chambre d’Agriculture de l’Aube, à
partir des premiers travaux de Delphine FILIPE.
Etudes écologiques :
Stéphane BELLENOUE et Vincent TERNOIS, Directeur et Chargé de mission au
Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Pays de Soulaines
David BECU, Chargé de mission au Conservatoire du Patrimoine Naturel de
Champagne-Ardenne
Avec la collaboration de :
L’ensemble de l’équipe Environnement de la Chambre d’Agriculture de l’Aube
Jean-Claude LEHALLIER, ADASEA de l’Aube
Emmanuel LE ROY, LPO Champagne-Ardenne
Bernard BOUCHET et Sylvain GAUDIN, Centre Régional de la Propriété Forestière
de Champagne-Ardenne
Christophe PICHERY, Groupement Champenois de Développement et de
Gestion Forestière
Jean-Claude ROUDAUT, COFOR 10
Mme GEORGET, Maire de Lentilles
MM. CHAMBON, DEZOBRY, DHYEVRE et PETIOT, Maires d’Hampigny, Vallentigny,
Longeville-sur-la-Laines, Courcelles-sur-Voire.
Mmes BROUILLARD-MORLOT, COLLOMBAR, agricultrices sur le site
MM. MORENO, RAGON, VERMOTTE, agriculteurs sur le site
Sous la direction de :
François DUMAS et Bertrand CHEVALIER, Directeur et Directeur-Adjoint de la
Chambre d’Agriculture de l’Aube.
Financement :
Direction régionale de l’environnement de Champagne-Ardenne
SOMMAIRE
SOMMAIRE ........................................................................................................................... 1
PRESENTATION DU SITE ............................................................................................................ 2
INTERET PATRIMONIAL ET VALEUR ECOLOGIQUE DU SITE ................................................................. 3
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES SUR LE SITE ............................................................................. 5
L’Agriculture et l’Elevage ............................................................................................... 5
La Sylviculture ................................................................................................................... 7
La Chasse .......................................................................................................................... 8
La Pêche ........................................................................................................................... 8
La Gestion des berges et abords de cours d'eau ...................................................... 9
Le Creusement et la Gestion des étangs privés ....................................................... 11
HABITATS ET ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE ..................................................................... 12
OBJECTIFS DE CONSERVATION ET ACTIONS CORRESPONDANTES ................................................... 22
Axe 1 : Etudes, suivi et évaluation ............................................................................... 23
Axe 2 : Animation, sensibilisation des acteurs locaux, poursuite de la
concertation ...................................................................................................... 24
Axe 3 : Conservation des habitats prairiaux et des espèces associées................ 25
Axe 4 : Pratiques agricoles favorisant le maintien de la biodiversité sur des
parcelles actuellement cultivées ................................................................... 26
Axe 5 : Conservation des habitats forestiers et des espèces associées ............... 27
Axe 6 : Conservation des habitats aquatiques et habitats d’espèces
(poissons, libellules) d’intérêt communautaire............................................. 28
CALENDRIER PREVISIONNEL DES ACTIONS ................................................................................. 29
EVALUATION FINANCIERE DES OPERATIONS ET REPARTITION ANNUELLE ........................................... 30
1
PRESENTATION DU SITE
Les prairies de la Voire et de l'Héronne sont situées à mi-chemin entre les grands
barrages réservoirs destinés à la régulation des rivières Aube et Seine, les Lacs de la Forêt
d'Orient et du Der. Ceux-ci, qui constituent des écosystèmes attirant de fortes
concentrations avifaunistiques, favorisent le passage et même l'installation de nombreuses
espèces d'oiseaux sur le site considéré.
Ces prairies présentent également leur intérêt patrimonial propre et ont développé
une faune et une flore qui leur sont spécifiques.
Ces zones humides sont des espaces semi-naturels, résultant d'un équilibre entre les
processus naturels et les activités humaines. Dès le Haut Moyen-Age, elles sont valorisées
en prairies de fauche. Les activités agricoles de type polyculture-élevage ont dès-lors
favorisé le maintien de ces espaces ouverts. Le régime hydraulique de ces rivières,
caractérisé par des crues importantes en fin d'hiver, a en outre permis de conserver ces
prairies abritant une faune et une flore spontanées, spécifiques et diversifiées.
Localisation et caractéristiques générales :
¾Appellation
Prairies de la Voire et de l’Héronne
¾Code européen
FR 2100295
¾N° Site (régional)
CA 50
¾Départements
Aube (84%) Haute-Marne (16%)
¾Superficie
1084 ha
¾Région Biogéographique
Continentale
Habitats d’intérêt communautaire :
¾Rivière à renoncules flottantes
¾Mégaphorbiaie eutrophe
¾Prairies maigres de fauche
¾Chênaie pédonculée
¾Forêt alluviale résiduelle (habitat prioritaire)
Espèces animales d’intérêt communautaire :
¾2 libellules : l’Agrion de Mercure et la Cordulie à corps fin
¾1 Papillon : le Cuivré des marais
¾1 poisson : la Bouvière
¾5 Oiseaux nicheurs : Râle des genêts, Pie-grièche écorcheur, Martin pêcheur, Pic
noir
et
Pic mar
2
INTERET PATRIMONIAL ET VALEUR ECOLOGIQUE DU SITE
Un intérêt patrimonial qui s’affiche dans bien des domaines :
Un espace naturel exceptionnel
¾Un site abritant une biodiversité remarquable
¾Un trait d’union entre les grands lacs réservoirs de Champagne Humide
¾Une zone naturelle d’expansion des crues, de régulation des écoulements
fluviaux et d’épuration des eaux
Un site caractérisé par un patrimoine socio-économique et culturel fort
¾Une vallée inondable avec une forte identité paysagère et historique
¾Un site préservé depuis des siècles par une gestion agricole extensive
¾Un lieu de détente et de loisirs (pêche, chasse, promenade…)
Une valeur écologique du site importante…
Par la diversité des espèces et habitats présents
¾Flore
116 espèces
¾Mammifères
35 espèces (dont 6 chauves-souris)
¾Oiseaux
101 espèces
¾Reptiles
2 espèces
¾Amphibiens
4 espèces
¾Poissons
20 espèces
¾Insectes
29 espèces de libellules, 14 de criquets et sauterelles, 20 de papillons
¾Habitats
20 habitats dont 4 d’intérêt communautaire et 1 prioritaire
Par la rareté et la vulnérabilité des espèces et habitats présents
Menacé…
Plantes
Mammifères
Oiseaux
Reptiles
Amphibiens
Poissons
Insectes
dans le monde
1
(liste rouge
mondiale)
3
en Europe (annexes
2 et 4 Directive
Habitats, annexe 1
Directive Oiseaux)
en France
(liste rouge France)
en ChampagneArdenne
(liste rouge
régionale)
4
6
14
1
12
3
17
1
1
3
4
3
1
15
… reconnue, avant la proposition du site Natura 2000, par plusieurs zonages
environnementaux
¾Convention de Ramsar : « Etangs et Lacs de la Champagne Humide »
3
¾Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) n° 163 à
166
¾Zone d‘Intérêt Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) n° CA05 : « Lac du Der
Chantecoq et étangs latéraux »
4
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES SUR LE SITE
L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE
Acteurs et gestionnaires
Agriculteurs, Communes, Propriétaires agricoles, Chambres d’agriculture, ADASEA,
Syndicats agricoles.
Description de l’activité
Les communes du site "Prairies de la Voire et de l'Héronne" comprennent
principalement des exploitations de type "Polyculture-Elevage" (75%). Les prairies
naturelles de ces exploitations (Surface Toujours en Herbe, STH) représentent ¼ de la
SAU et sont principalement localisées en bordure de cours d'eau.
Sur le site en lui même, plus des deux tiers des surfaces sont occupées par des prairies
permanentes, démontrant l’importance du site pour les exploitations de polyculture
élevage des communes riveraines. Elles y font paître leurs troupeaux et y récoltent du
foin pour l’alimentation hivernale de leurs animaux, lorsque les sols sont engorgés, voire
les prairies inondées. Cette STH se partageait en 2001 presque également entre les
prairies simplement fauchées, les prairies pâturées dès le retrait des eaux, et les prairies
faisant l’objet d’une fauche suivie d’une pâture des regains.
Le maintien des parcelles en prairies de fauche, notamment en fauche tardive, et la
gestion extensive des pâtures ont été favorisés jusqu’à aujourd’hui par le dispositif
OLAE Ramsar (Opération Locale Agri-Environnementale), démarche locale à l’initiative
des agriculteurs et des naturalistes autour des grands lacs de Champagne Humide, et
par le dispositif CTE (Contrats Territoriaux d’Exploitation). Ces dispositifs compensent le
manque à gagner pour les agriculteurs, suite à la mise en œuvre de mesures
dépassant le cadre des bonnes pratiques agricoles. Mais ce maintien ne serait pas
possible sans la volonté des exploitants de conserver ce mode de gestion ancestral,
partie intégrante du patrimoine culturel local.
Incidence de l’activité sur la conservation du site
La fauche tardive permet notamment de préserver bon nombre d'espèces d'oiseaux
nicheurs, pour lesquels la phase critique est celle allant de la ponte à l'envol des
jeunes. La plupart des espèces caractéristiques peuvent ainsi se reproduire avec
succès et se réfugier dans ces parcelles ; les populations peuvent alors se maintenir à
un niveau suffisant en dépit des pertes observées sur les prairies fauchées plus tôt. La
fauche tardive (après le 1er juillet) favorise également le maintien d'espèces végétales
patrimoniales et de tout un cortège d’insectes (papillons, orthoptères, etc.), typiques
de ces prairies humides.
La pâture de certaines prairies dans les zones où l'eau se retire le plus rapidement, à
condition que le chargement soit faible, peut avoir un impact très positif pour la flore
et la faune. Cette pratique permet de diversifier l'entomofaune et les faciès observés
sur ces prairies, de favoriser l’apparition de plantes nectarifères indispensables au
Cuivré des marais, ainsi que l'installation et le développement des nichées d'oiseaux.
L’intensification des pratiques agricoles passée a conduit à l’Ouest du site (Rances,
Montmorency-Beaufort) au retournement de certaines prairies pour la culture du maïs
ou à une gestion plus intensive des prairies (augmentation de la fertilisation et du
chargement). Cette évolution semble toutefois aujourd’hui révolue et certains
5
agriculteurs se déclarent près à s’engager dans la démarche inverse de retour à
l’herbe et d’extensifcation des pratiques.
6
LA SYLVICULTURE
Acteurs et gestionnaires
Communes, Propriétaires forestiers, SPFSA, CRPF, ONF, Cofor 10, Groupement
Champenois
Description de l’activité
Les boisements alluviaux du site font l’objet d’une faible exploitation pour la coupe de
bois de chauffage. Quelques beaux arbres peuvent être exploités ponctuellement,
mais c’est essentiellement le taillis qui semble faire l’objet d’un entretien. Le contexte
d’après tempête, depuis Décembre 1999, a mis en évidence la quasi absence de
gestion de ces parcelles, avec de nombreux arbres encore à terre aujourd’hui. La
petite taille des lots dans ces boisements (très rarement supérieure à 1 ha) s’avère peu
attractive pour les marchands de bois.
La gestion est en revanche moins extensive sur les peupleraies existantes, qui sont de
deux types : les plantations sous forme de blocs homogènes et les plantations de
simples alignements d’arbres (pour délimiter certaines propriétés). La plantation de
peupliers est réalisée le plus souvent dans le but de valoriser certaines parcelles qui ne
sont plus entretenues par l’élevage ou l’agriculture.
Incidence de l’activité sur la conservation du site
La coupe de bois de chauffage dans les boisements alluviaux participe à l’entretien
léger et raisonné du site. Les rares opérations sylvicoles menées aujourd’hui et le
morcellement des boisements peuvent contribuer au maintien des habitats forestiers
et des espèces associées.
Les plantations en blocs de peupliers ne sont pas systématiquement effectuées sur des
stations adaptées à l’essence. Les nouvelles plantations s’accompagnent presque
toujours de la dégradation voire de la disparition d’habitats ou d’habitats d’espèces
d’intérêt communautaire (prairies humides, forêt alluviale, cuivré des marais). Sur le
moyen terme (7 à 10 ans), les peupliers modifient en effet la couverture végétale
herbacée par l’assèchement progressif du site, l’ombrage et l’acidification de la
couche superficielle du sol, entraînant par conséquent la disparition des Rumex et des
plantes nectarifères favorables aux papillons adultes.
Seules les plantations en linéaire, à condition que leur emplacement soit raisonné
(pour ne pas cloisonner par exemple les prairies à Râle des genêts) peuvent constituer
un élément de diversité supplémentaire, permettant le développement d'une certaine
faune (oiseaux, mammifères, insectes, etc.)
7
LA CHASSE
Acteurs et gestionnaires
Chasseurs, Piégeurs, Sociétés de chasse communales, Propriétaires, Fédérations
Départementales des Chasseurs, Office Nationale de la Chasse et de la Faune
Sauvage.
Description de l’activité
L'activité cynégétique est essentiellement basée sur la chasse au gibier d'eau,
notamment le canard colvert, et sur l’organisation de battues pour le grand gibier
(chevreuil et sanglier).
La régulation des populations de ragondins et d’autres nuisibles est également
effectuée par empoisonnement, piégeage et tir.
Ces activités sont exercées dans le respect des réglementations en vigueur.
Incidence de l’activité sur la conservation du site
Les espèces patrimoniales trouvant refuge sur le site ne sont pas sensibles aux activités
cynégétiques. C'est la cas en particulier de l'avifaune nicheuse qui fréquente le site en
période de fermeture de la chasse. Celle-ci pourra donc être maintenue sans
restrictions ni aménagements supplémentaires sur l'ensemble du site.
Pour réguler les populations de nuisibles (Ragondins, Rats musqués), la lutte chimique
est à éviter au maximum (pour mémoire, la Bromadiolone, principale matière active
utilisée, sera interdite en 2005). Ces substances très toxiques peuvent en effet être
ingérées par des rongeurs non ciblés (Musaraigne aquatique, etc.), ou intoxiquer
d’autres maillons de la chaîne alimentaire (animaux susceptibles de se nourrir des
cadavres). Le piégeage et le tir semblent donc les seules stratégies de lutte
compatibles avec la préservation du milieu naturel.
Etant donnée la redondance de la problématique dans toutes les zones humides de la
région, un véritable plan de régulation de ces nuisibles devrait être mis en place, à
l’échelle départementale ou inter-départementale, pour tenir compte du danger
qu’un accroissement trop important fait peser sur :
¾le milieu naturel (sape des berges, détérioration d’habitats d’intérêt
communautaire, perturbation des écosystèmes aquatiques, etc.)
¾les infrastructures (routes et chemins, etc.) et les activités humaines (dégâts aux
cultures…)
¾la santé humaine (cas de Leptospirose dans l’Aube à l’été 2003)
LA PECHE
Acteurs et gestionnaires
Pêcheurs, Communes, AAPPMA de Brienne-le-Château, Puellemontier et Longevillesur-la-Laines, Propriétaires riverains, Fédérations Départementales des Pêcheurs,
Conseil Supérieur de la Pêche.
Description de l’activité
La pression de pêche est moyenne sur l'ensemble des cours d'eau du site. La
demande de carte de pêche est d'ailleurs en diminution sur la dernière décennie
8
(même si elle a augmenté en 2002), suite sans doute à une légère dégradation de la
qualité et de l’habitat piscicole des cours d'eau.
L’AAPPMA de Brienne le Château repeuple régulièrement la Voire avec des gardons,
tanches, perches et brochets adultes.
Le maintien d’une gestion extensive des prairies aux abords de la Voire, par la fauche
ou le pâturage, est primordial pour les pêcheurs, puisqu’il favorise le développement
de
«
pouponnières
à
brochets » en période d’inondation. Les prairies peuvent en effet constituer, sous
certaines conditions (retrait progressif des inondations, etc.), un substrat idéal pour un
bon développement des pontes de ce carnassier.
Incidence de l’activité sur la conservation du site
L’activité de pêche et Natura 2000 se retrouvent sur l’objectif de préservation des
habitats piscicoles, l’amélioration de la qualité de l’eau et la restauration de frayères,
promues par la FAPPMA.
L’activité de pêche, dans le respect des réglementations existantes, n’a donc pas
d’incidence sur la conservation des habitats naturels et habitats d’espèces du site.
LA GESTION DES BERGES ET ABORDS DE COURS D'EAU
Acteurs et gestionnaires
Communauté de communes du Pays de Der (CCPD), Syndicat Intercommunal
d’Aménagement de la Voire (SIAV), Propriétaires forestiers et riverains, Agriculteurs.
Description de l’activité
La CCPD, qui regroupe 10 communes Haut-Marnaises, souhaite construire son image
autour d'actions exemplaires en matière de préservation de l'environnement. En juillet
1999, elle s’est ainsi associée au SIAV pour signer avec l'Agence de l'Eau SeineNormandie (AESN), le contrat rural de la Voire amont. Les actions programmées sur 5
ans concernent l'assainissement de différentes communes, dont celle de Droyes, la
mise aux normes des bâtiments d'élevage et l'entretien des cours d'eau.
Le SIAV se charge quant à lui de l'élaboration et de la mise en oeuvre du programme
d'entretien et de gestion de la Voire, en collaboration avec les DDAF de l'Aube et de
la Haute-Marne. Sa mission première est d'assurer un bon écoulement de l'eau sur
l'ensemble du bassin versant de la Voire et de garantir la cohérence du réseau de
cours d'eau.
Après une phase de travaux de curage et de recalibrage de la Voire et de ses
affluents (surtout entre 1950 et 1960), mais aussi d’installation de barrages sur la Voire
(vers 1965), les activités du SIAV sont aujourd’hui plus respectueuses de la sensibilité
des milieux. Il s’agit essentiellement de travaux d'entretien des berges, réalisés en
général tous les cinq ans, avec réhabilitation de la végétation rivulaire, dégagement
des embâcles, arrachage de bosquets trop envahissants (saules et aulnes),
enlèvement de certains atterrissements (en prenant des précautions pour ne pas
bouleverser les écosystèmes), promotion de l’implantation de bandes enherbées, de
l’installation d’abreuvoirs « self-service ». Une importante campagne de remplacement
des barrages de la Voire par des vannages automatiques avec passes à poissons est
en phase d’achèvement dans l’Aube.
9
Incidence de l’activité sur la conservation du site
Le contrat rural de la Voire Amont contribue à l’amélioration de la qualité des eaux du
bassin versant. Il devrait ainsi favoriser la conservation des habitats naturels et des
espèces d’intérêt communautaire du site (Rivières à renoncules, Agrion de mercure,
Cordulie à corps fin, Bouvière, etc.).
L’équipement de toute la Voire en vannages automatiques devrait rendre possible
une gestion intégrée du bassin versant, pour garantir un niveau d'eau minimum dans le
lit mineur en période d'étiage. Cela va dans le sens d'une meilleure gestion piscicole
de la Voire, et dans celui de la préservation des espèces et habitats de la Directive.
10
LE CREUSEMENT ET LA GESTION DES ETANGS PRIVES
Acteurs et gestionnaires
Propriétaires, Pêcheurs, Chasseurs, Communes.
Description de l’activité
Deux types d’activités se sont développés sur les étangs privés
¾L’étang de Droyes et un de ceux d’Hampigny sont le cadre d’activités de
chasse au colvert, organisées par leurs propriétaires.
¾Les deux autres étangs, à Hampigny, sont notamment ouverts à l'activité de
pêche pour les pêcheurs de la région.
En hiver, le propriétaire de ces deux derniers étangs et ses proches pratiquent la
chasse aux colverts, élevés sur l'étang.
Pendant la période d'ouverture de la pêche, ces étangs sont destinés à accueillir des
retraités des environs, des handicapés et des pêcheurs occasionnels. Ils ne sont ouverts
au public qu'en journée le week-end. Il s'agit essentiellement de pêche à la truite,
l'étang étant empoissonné par le propriétaire lui-même. Celui-ci exploite en outre un
cabanon buvette à proximité.
Les activités de pêche et de chasse dans ces étangs engendrent l'afflux, même s'il
semble peu important à l'heure actuelle, de nouvelles personnes sur le site, qui
empruntent en voiture les chemins communaux traversant le site et les prairies de
fauche.
Incidence de l’activité sur la conservation du site
Les étangs ne sont pas des milieux originels et typiques de la vallée de la Voire ;
même s’ils peuvent devenir à terme favorables à des espèces patrimoniales, leur
création est susceptible de se faire aux dépends d’habitats et d’espèces typiques de
cette vallée.
La multiplication des creusements d’étang et de toute construction non agricole qui y
serait associée, comme un cabanon buvette, peut en revanche être considérée
comme une dégradation paysagère et esthétique, qui nuit à l’identité visuelle propre
aux prairies de la Voire et de l’Héronne.
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HABITATS ET ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE
Remarque :
Cette partie comprend des cartes de localisation des habitats naturels et des habitats
d’espèces cartographiés au printemps 2001. Cette cartographie devra faire l’objet de
précisions lors de la mise en œuvre du DOCOB (Cf. « Objectifs de conservation et
actions correspondantes »).
Fiches habitats et espèces présentées :
Rivière à renoncule
Bouvière
Agrion de mercure
Cordulie à Corps fin
Mégaphorbiaie
Prairie maigre de fauche
Cuivré des marais
Forêt alluviale
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HABITAT NATUREL
RIVIERE A RENONCULES
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Nom de l’habitat :
Rivière à renoncules oligo-mésotrophe à méso-eutrophe, basicline
Code Natura 2000 :
3260
Longueur de cours d’eau : 1,9 km (au printemps 2001)
Etat de conservation :
Moyen
Intérêt biologique :
Fort
Remarques :
Cet habitat est composé de 2 groupements végétaux :
¾
Le premier, composé d’un tapis de Renoncules aquatiques, Potamots et Callitriches, est
localisé sur la Voire et certaines noues.
¾
Le second, constitué de Lentilles d’eau et d’autres végétaux flottant librement à la
surface des eaux, possède une distribution spatiale fortement dépendante des
caractéristiques variables des crues.
Les Rivières à renoncules représentent un habitat d’espèce pour la Bouvière (Rhodeus
LES ACTEURS ET LEUR INFLUENCE SUR L’HABITAT
Statut de propriété :
Berges communales ou privées
Gestionnaires :
Syndicat Intercommunal d’aménagement de la Voire,
Propriétaires riverains
Activités concernées :
Aménagement et entretien du réseau hydraulique, pêche,
agriculture, promenade, agro-industries (choucrouteries)
Principales caractéristiques de la gestion menée :
¾
Anciens travaux de curage et recalibrage des cours d’eau, ayant conduit à une forte
régression de ces groupements aquatiques.
¾
Installation de vannages automatiques pour mieux maîtriser les crues de la Voire.
¾
Travaux de restauration et de végétalisation des berges.
¾
Pratiques agricoles extensives en bordure de cours d’eau (pâturage extensif, limitation
de la fertilisation azotée, etc.).
Menaces :
¾
Travaux d’entretien ne prenant pas en compte la sensibilité du milieu, ou concernant au
cours de la même année l’ensemble des zones abritant l’habitat.
¾
Intensification des pratiques agricoles (fertilisation des prairies, pâturage soutenu, etc.).
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ESPECE
BOUVIERE
Directive Habitats
; Annexe 2
† Annexe 4
Convention de Berne
† Annexe 2
© 2001 – 2003
Liste Rouge
angeltreff.media
; Monde
; France
† Champagne-
CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l’epèce :
Bouvière (Rhodeus amarus)
Habitat :
¾
Eaux peu courantes et stagnantes, claires et peu profondes.
¾
Substrats limono-sableux avec présence d’hydrophytes.
¾
Présence de mollusques bivalves (moules d’eau douce) servant de substrat pour la
ponte.
Aire de répartition :
¾
Très fragmentée, au Nord d’une ligne allant de la Charente au Massif central.
¾
En amont de la Loire, dans le Rhin, le Rhône, la Seine.
Menaces sur son aire de répartition :
¾
Raréfaction des mollusques (due à la dégradation des milieux naturels, à la pollution des
eaux, à la prédation par certains nuisibles).
CARACTERISTIQUES LOCALES PROPRES AU SITE
Intérêt biologique sur le site :
Moyen
Habitats aquatiques favorables à l’espèce :
¾
Rivières à renoncules
¾
Autres habitats aquatiques de la Voire, de ses affluents et annexes hydrauliques.
Etat de conservation :
A préciser
Activités concernées :
Aménagement et entretien du réseau hydraulique, pêche,
agriculture, agro-industries (choucrouteries).
Degré de menace actuel sur le site :
Faible
14
ESPECE
AGRION DE MERCURE
Directive Habitats
; Annexe 2
† Annexe 4
Convention de Berne
; Annexe 2
Liste Rouge
© Stéphane Pissavin
; Monde
; France
; ChampagneAd
CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l’epèce :
Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)
Habitat :
¾
Eaux claires, bien oxygénées.
¾
Zones bien ensoleillées (zones bocagères, prairies, friches, en forêt dans les clairières,
etc.) ou à proximité immédiate.
¾
Zones présentant une végétation amphibie bien fournie.
Aire de répartition :
¾
Europe moyenne et méridionale, Afrique du Nord. En régression dans de nombreux pays.
¾
Bien répandu en France, parfois même localement abondant, il semble cependant plus
rare dans le nord du pays.
Menaces sur son aire de répartition :
¾
Perturbations liées à la structure de son habitat (fauchage, curage des fossés,
piétinement, etc.)
¾ Dégradation de la qualité de l'eau (pollutions agricoles, industrielles et urbaines)
CARACTERISTIQUES LOCALES PROPRES AU SITE
Intérêt biologique sur le site :
Moyen
Habitats aquatiques favorables à l’espèce :
¾
Ruisseaux et rivières (habitats primaires).
¾
Fossés de drainage, créés lors des travaux hydrauliques des années 1950 et de
remembrements plus récents (habitats secondaires, colonisés vraisemblablement à partir
de populations établies sur des biotopes plus typiques).
Etat de conservation :
site).
Bon (A préciser toutefois, car espèce découverte en 2002 sur le
Activités concernées :
Agriculture, agro-industries (choucrouteries), aménagement et
entretien du réseau hydraulique, pêche.
15
ESPECE
CORDULIE A CORPS FIN
Directive Habitats
; Annexe 2
; Annexe 4
Convention de Berne
; Annexe 2
Liste Rouge
; Monde
; France
; ChampagneAd
© Jean-Louis Dommanget
CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l’epèce :
Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii)
Habitat :
¾
Rivières et fleuves à courant moyen et à dynamique naturelle, avec végétation
aquatique et riveraine, et rives ombragées.
¾
Dans les rivières aux eaux vives, les zones calmes favorisées par les retenues naturelles ou
des anciens moulins favorisent le développement de l’espèce.
¾
Canaux, lacs et autres milieux stagnants comme les grands étangs, les plans d’eau
résultant d’anciennes exploitations de carrières ou les lagunes et les étangs littoraux.
Aire de répartition :
¾
Europe du Sud-Ouest et Afrique du Nord.
¾
Populations moins stables et abondantes dans le Nord et l’Est de la France.
Menaces sur son aire de répartition :
¾
Modifications écologiques naturelles (compétition interspécifique, évolution du climat...).
¾
Agressions anthropiques directes sur son habitat larvaire et son environnement terrestre
(extraction de granulats, pompage de l’eau, marnage excessif pratiqué dans les
retenues hydroélectriques, atteintes à la structure des berges avec déboisement,
entretien ou exploitation intensive des zones riveraines, déboisement systématique des
CARACTERISTIQUES LOCALES PROPRES AU SITE
Intérêt biologique sur le site :
Fort
Habitats aquatiques favorables à l’espèce :
Voire et ses principales annexes hydrauliques.
Etat de conservation :
A préciser (espèce discrète découverte en 2002 sur le site)
Activités concernées :
Aménagement et entretien du réseau hydraulique, agriculture,
agro-industries (choucrouteries), pêche.
Degré de menace actuel sur le site :
A préciser
16
HABITAT NATUREL
MEGAPHORBIAIE
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Nom de l’habitat :
Mégaphorbiaie eutrophe
Code Natura 2000 :
6430
Surface occupée :
1 ha (au printemps 2001)
Etat de conservation :
Mauvais (habitat dégradé)
Intérêt biologique :
Fort
Remarques :
¾
Cet habitat s’imbrique dans une mosaïque de milieux et habitats prairiaux qui diffèrent
par leur niveau moyen d’inondation, leur pédologie, la gestion qui y est menée. Ici,
l’abandon de la fauche et du pâturage ont conduit à l’installation de ces prairies à
hautes herbes.
¾ Les prairies maigres de fauche constituent un des principaux habitats d’espèces pour le
LES ACTEURS ET LEUR INFLUENCE SUR L’HABITAT
Statut de propriété :
Communal
Gestionnaires :
Commune
Activités concernées :
Populiculture, agriculture, chasse
Principales caractéristiques de la gestion menée :
¾
Plantation de peupliers sur la majeure partie de la mégaphorbiaie (2002).
Menaces :
¾
Fermeture du milieu suite à la plantation de peupliers.
¾
Modification du régime d’inondations régulières de la Voire ou des caractéristiques
hydrologiques fondamentales des prairies inondables.
Degré de menace actuel :
¾
Fort :
Risque de disparition totale de l’habitat lorsque l’ombrage provoqué par la
peupleraie (au bout de 7 à 8 ans) ne permettra plus la conservation du cortège
17
HABITAT NATUREL
LES PRAIRIES MAIGRES DE FAUCHE
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Nom de l’habitat :
Prairies Maigres de Fauche de Basse Altitude
Code Natura 2000 :
6510
Surface occupée :
129 ha (au printemps 2001)
Etat de conservation :
Bon
Intérêt biologique :
Fort
Remarques :
¾
Cet habitat s’imbrique dans une mosaïque de milieux et habitats prairiaux qui diffèrent
par leur niveau moyen d’inondation, leur pédologie, la gestion qui y est menée. Les
autres habitats prairiaux, bien que non inscrits à la Directive Habitats, revêtent un intérêt
biologique tout aussi primordial au sein de cet ensemble.
¾
Les prairies maigres de fauche constituent un des principaux habitats d’espèces pour le
Râle des genêts (Crex crex, oiseau nicheur inscrit à l’annexe 1 de la Directive
Oiseaux)
et
pour
le
LES ACTEURS ET LEUR INFLUENCE SUR L’HABITAT
Statut de propriété :
Communal et privé
Gestionnaires :
Exploitants agricoles, parcelles en propriété ou louées
Activités concernées :
Agriculture, chasse, promenade, découverte de la nature
Principales caractéristiques de la gestion majoritairement menée :
¾
Pratiques agricoles extensives (fauche tardive, limitation de la fertilisation azotée, etc.).
¾
Gestion mise en œuvre via les dispositifs OLAE et CTE.
Menaces :
¾
Modification du régime d’inondations régulières de la Voire ou des caractéristiques
hydrologiques fondamentales des prairies inondables.
¾
Intensification des pratiques agricoles (avancée de la date de fauche, fertilisation des
prairies, sur-pâturage).
¾
Changement d’affectation des parcelles (retournement des prairies permanentes pour
planter des peupliers ou développer la maïsiculture)
¾
Enfrichement et boisement naturel de parcelles suite à la déprise agricole.
Degré de menace actuel :
¾
Faible (si le Contrat d’Agriculture Durable s’avère un moyen efficace de mettre
en œuvre les mesures agri-environnementales nécessaires).
18
ESPECE
CUIVRE DES MARAIS
Directive Habitats
; Annexe 2
; Annexe 4
Convention de Berne
; Annexe 2
Liste Rouge
; Monde
; France
; ChampagneAd
© Claus-Jürgen PRENZEL
CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l’epèce :
Cuivré des marais (Lycaena dispar)
Habitat :
¾
Zones marécageuses, prairies mésohygrophiles à humides.
¾
Présence de plantes du genre Rumex pour le développement de la chenille.
¾
Présence d’espèces nectarifères comme les Menthes (Mentha sp.) ou les Pulicaires (P.
dysenterica) pour l’alimentation des adultes.
Aire de répartition :
¾
Répartition morcelée en Europe qui a conduit à la distinction de plusieurs sous-espèces.
¾
En régression régulière et constante dans de nombreux pays. En France, plus de la moitié
des stations de Cuivré des marais ont disparu depuis les années 70.
Menaces sur son aire de répartition :
¾
Retournement et mise en culture des prairies humides.
¾ Destruction des larves lors de travaux tels que curage etc
CARACTERISTIQUES LOCALES PROPRES AU SITE
Intérêt biologique sur le site :
Fort
Habitats aquatiques favorables à l’espèce :
¾
Prairies humides correspondant aux zones de développement de la flore spécifique.
¾
Les bordures des drains et des fossés, ainsi que les bords des chemins non fauchés, où se
développent de manière durable les plantes hôtes.
Etat de conservation :
A préciser (conditions antérieures de prospection défavorables à
l’observation de l’espèce)
Activités concernées :
Agriculture, promenade, découverte de la nature
Degré de menace actuel sur le site :
A préciser (Faible ?)
19
HABITAT NATUREL
CHENAIE PEDONCULEE
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Nom de l’habitat :
Chênaie pédonculée neutrophile
Code Natura 2000 :
9160
Surface occupée :
30 ha (au printemps 2004)
Etat de conservation :
Bon
Intérêt biologique :
Moyen à Fort
Remarques :
¾
Les boisements du site constituent l’habitat d’espèces comme le Pic mar ou le Pic noir
(Dendrocopos medius et Dryocopus martius, oiseaux nicheurs inscrits à l’annexe
1 de la Directive Oiseaux).
LES ACTEURS ET LEUR INFLUENCE SUR L’HABITAT
Statut de propriété :
Communal et privé
Gestionnaires :
Communes, propriétaires forestiers
Activités concernées :
Sylviculture, chasse, promenade
Principales caractéristiques de la gestion majoritairement menée :
¾
Contexte d’après tempête (depuis Décembre 1999), avec des boisements qui ont
souffert de l’événement et la chute du cours du bois, etc.
¾
Morcellement important de la propriété forestière (très peu de parcelles > 1 ha),
réduisant l’intérêt du site d’un point de vue sylvicole (lots peu attrayants pour les
marchands de bois)
¾
Coupe et entretien plus ou moins réguliers du taillis sur la majorité des parcelles, pour
ramasser du bois de chauffage. Par endroits, dégagement des chablis après la
tempête.
Menaces :
¾
Modification de la dynamique alluviale de la Voire et de ses affluents.
Intensification des pratiques sylvicoles (plantation de peupliers et/ou pratiques
¾
sylvicoles ne prenant pas en compte la sensibilité et les exigences des habitats
f
ti )
20
HABITAT NATUREL PRIORITAIRE
FRENAIE-ORMAIE
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
Nom de l’habitat :
Frênaie-Ormaie des rivières à cours lent
Code Natura 2000 :
91E0
Surface occupée :
6 ha (au printemps 2004)
Etat de conservation :
Bon
Intérêt biologique :
Fort
Remarques :
¾
Les boisements du site constituent l’habitat d’espèces comme le Pic mar ou le Pic noir
(Dendrocopos medius et Dryocopus martius, oiseaux nicheurs inscrits à l’annexe
1 de la Directive Oiseaux)
LES ACTEURS ET LEUR INFLUENCE SUR L’HABITAT
Statut de propriété :
Communal et privé
Gestionnaires :
Communes, propriétaires forestiers
Activités concernées :
Sylviculture, chasse, promenade
Principales caractéristiques de la gestion majoritairement menée :
¾
Contexte d’après tempête (depuis Décembre 1999), avec des boisements qui ont
souffert de l’événement et la chute du cours du bois, etc.
¾
Morcellement important de la propriété forestière (très peu de parcelles > 1 ha),
réduisant l’intérêt du site d’un point de vue sylvicole (lots peu attrayants pour les
marchands de bois)
¾
Coupe et entretien plus ou moins réguliers du taillis sur la majorité des parcelles, pour
ramasser du bois de chauffage. Par endroits, dégagement des chablis après la
tempête.
Menaces :
¾
Modification de la dynamique alluviale de la Voire et de ses affluents.
¾
Intensification des pratiques sylvicoles (plantation de peupliers et/ou pratiques
sylvicoles ne prenant pas en compte la sensibilité et les exigences des habitats
f
ti )
21
OBJECTIFS DE CONSERVATION ET
ACTIONS CORRESPONDANTES
Les objectifs à long terme définis sur le site Natura 2000 n°50 « Prairies de la Voire et de
l’Héronne » peuvent être regroupés en 6 principaux axes :
1. la réalisation d’études complémentaires, le suivi de l’impact des actions mises en
œuvre et l’évaluation de la gestion menée
2. l’animation et la sensibilisation des acteurs locaux à des pratiques respectueuses
de la sensibilité des milieux, ainsi que la poursuite de la concertation au niveau
local
3. la conservation des habitats naturels et habitats d’espèces prairiaux typiques du
site, ainsi que des espèces associées
4. la promotion de pratiques agricoles favorisant le maintien de la biodiversité et
l’amélioration de la qualité de l’eau sur des parcelles cultivées
5. la conservation des habitats forestiers d’intérêt communautaire et des espèces
associées
6. la préservation de la dynamique alluviale de la Voire, la conservation des
habitats aquatiques et habitats d’espèces (poissons, libellules) d’intérêt
communautaire
22
AXE 1 : ETUDES, SUIVI ET EVALUATION
OBJECTIF 1 :
AMELIORER LES CONNAISSANCES SUR LE SITE
¾
Approfondir les connaissances sur les espèces animales d’intérêt communautaire
¾
Mieux connaître les potentialités d’accueil du site
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Etude 1
communautaire
:
Compléments
d’inventaires
sur
les
insectes
d’intérêt
(Evaluation des potentialités d’accueil du site, notamment pour la Cordulie à
corps fin)
¾
Action Etude 2 :
communautaire
Compléments
d’inventaires
sur
les
chiroptères
d’intérêt
(Evaluation des potentialités d’accueil du site, notamment pour le Vespertilion à
Oreilles échancrées le Grand Murin et le Grand Rhinolophe)
OBJECTIF 2 :
SUIVRE LA MISE EN ŒUVRE DU DOCUMENT D’OBJECTIFS
¾
Suivre la mise en œuvre du DOCOB
¾
Evaluer, valider et éventuellement corriger les différentes modalités de gestion
appliquées
¾P
l
b
j t
t d DOCOB t d
é
ié
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Suivi 1 : Suivi phytosociologique de la gestion menée sur les habitats prairiaux
¾
Action Suivi 2 : Suivi avifaunistique de la gestion menée sur les habitats prairiaux
¾
Action Suivi 3 : Suivi entomologique de la gestion menée sur les habitats prairiaux
¾
Action Suivi 4 : Suivi de la gestion menée sur les populations d’Agrion de mercure et
de Cordulie à corps fin
¾
Action Suivi 5 : Suivi de l’évolution de l’emprise des habitats naturels et habitats
d’espèces d’intérêt communautaire du site
¾ Action Suivi 6 : Evaluation du DOCOB
23
AXE 2 : ANIMATION, SENSIBILISATION DES ACTEURS LOCAUX,
POURSUITE DE LA CONCERTATION
OBJECTIF :
SENSIBILISER ET ANIMER LA PHASE DE CONTRACTUALISATION
DES MESURES DU DOCUMENT D’OBJECTIFS
¾
Pérenniser la gestion extensive actuelle de la majorité des prairies de fauche et/ou
pâturées
¾
Inciter à l’extensification des pratiques agricoles les plus intensives
¾
Mieux connaître l’ensemble des propriétaires forestiers et leurs objectifs actuels de
gestion
¾
Sensibiliser les propriétaires et exploitants à une gestion respectueuse des exigences
des habitats naturels et habitats d’espèces.
¾ M tt
dé
ti
l
t
t
li é
tl
i
d
ili
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Animation 1 : Informer et Sensibiliser les agriculteurs et éleveurs
¾
Action Animation 2 : Faciliter, lors du montage des CAD, un choix cohérent des
actions à mettre en œuvre
¾
Action Animation 3 : Informer et Sensibiliser les propriétaires forestiers
24
AXE 3 : CONSERVATION DES HABITATS PRAIRIAUX ET DES ESPECES ASSOCIEES
OBJECTIF 1 :
MAINTENIR LES PRAIRIES DE FAUCHE ET INCITER A LA FAUCHE TARDIVE
¾
Maintenir l’habitat de la Directive « Prairies maigres de fauche de basse altitude »
¾
Conserver les habitats potentiels du Cuivré des marais (Prairies maigres de fauche
de basse altitude, Prairies hygrophiles de fauche, Prairies humides atlantiques et
subatlantiques)
¾
Maintenir des conditions favorables aux espèces végétales protégées du site
¾
Conserver le cortège entomologique et floristique typique des prairies de fauche
inondables
è
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Prairies de Fauche 1 : Fauche tardive
Au 1er ou au 15 juillet, avec fertilisation organique ou sans aucune fertilisation…
¾
Action Prairies de Fauche 2 : Fauche centrifuge
OBJECTIF 2 :
FAVORISER DES PRATIQUES AGRICOLES RESPECTUEUSES DE LA BIODIVERSITE EN PRAIRIE
¾
Conserver les habitats potentiels du Cuivré des marais (Prairies maigres de fauche
de basse altitude, Prairies hygrophiles de fauche, Prairies humides atlantiques et
subatlantiques)
¾
Maintenir des conditions favorables aux espèces végétales protégées du site
¾
Conserver le cortège entomologique et floristique typique des prairies inondables
¾
Maintenir l’habitat (alimentation) de la Pie-grièche écorcheur
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Gestion Extensive des Prairies 1 : Gestion par la fauche et/ou le pâturage
Chargement limité à 1,8 UGB/ha/an, fertilisation minérale limitée à 60/60/60 unités
N/P/K/ha/an ou fertilisation minérale interdite…
¾
Action Gestion Extensive des Prairies 2 : Pâturage extensif
Chargement limité à 1,6 UGB/ha/an, fertilisation minérale interdite…
¾
Action Haies et Bosquets : Restauration et entretien de haies et bosquets
Action Arbres Isolés : Maintien et entretien d’arbres isolés
¾
25
AXE 4 : PRATIQUES AGRICOLES FAVORISANT LE MAINTIEN DE LA BIODIVERSITE SUR DES
PARCELLES ACTUELLEMENT CULTIVEES
OBJECTIF :
FAVORISER DES PRATIQUES AGRICOLES RESPECTUEUSES DE LA BIODIVERSITE SUR TERRES ARABLES
¾
Restaurer un habitat potentiel du Cuivré des marais (reproduction, alimentation), en
favorisant notamment les fleurs prairiales nectarifères (Menthes, Pulicaire, etc.)
¾
Favoriser les espèces d’oiseaux nicheurs des annexes I et II de la Directive Oiseaux
(Râle des genêts, Courlis cendré)
¾
Permettre à l’avifaune d’exploiter la nourriture laissée au sol suite à l’abandon des
résidus de récolte pendant l’automne, voire pendant l’hiver
¾
Favoriser le cortège entomologique et floristique typique des prairies inondables
¾
Maintenir l’habitat (alimentation) de la Pie-grièche écorcheur
¾ Préserver la biodiversité du site (oiseaux, insectes, etc.)
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Terres Labourables 1 : Reconversion de terres labourables en herbages
extensifs
Conversion en couvert herbacé de terres arables cultivées en céréales, oléoprotéagineux, plantes sarclées ou autres cultures annuelles, chargement limité à
1,4 UGB/ha/an, fertilisation minérale limitée à 120/80/80 unités N/P/K/ha/an,
traitement tardif des nouvelles parcelles recommandé, etc.
¾
Action Terres Labourables 2 : Localisation pertinente et amélioration des jachères
Implantation d’un couvert conforme aux dispositions de la jachère « Faune
Sauvage Adaptée », aucune intervention sur la parcelle entre le 1er mai et le 31
août, etc.
¾
Action Terres Labourables 3 : Maintien des chaumes de maïs
Jusqu’au 15 décembre ou au 15 mars.
26
AXE 5 : CONSERVATION DES HABITATS FORESTIERS ET DES ESPECES ASSOCIEES
OBJECTIF :
MAINTENIR LES BOISEMENTS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET LES ESPECES ASSOCIEES
¾
Maintenir et améliorer l’état de conservation des habitats forestiers de la Directive
et des espèces associées
¾
Favoriser les espèces d’oiseaux nicheurs des annexes I de la Directive Oiseaux (Pic
mar et Pic noir)
¾
Promouvoir une gestion sylvicole axée sur la production de bois d’œuvre de qualité.
¾
Maintenir une production issue de taillis (bois de chauffage, etc.) qui ne constitue
pas une atteinte à la qualité des habitats forestiers.
¾
Entretenir la biodiversité, avec notamment les coléoptères saproxylophages, ou
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Forêt 1 : Diversification écologique des boisements
En favorisant ou plantant des essences du cortège caractéristique de l’habitat, en
conservant les individus d’Orme lisse…
¾
Action Forêt 2 : Maintien d’arbres morts
¾
Action Forêt 4 : Mise en œuvre d’un débardage respectueux de la fragilité des sols
Par câble ou à cheval.
27
AXE 6 : CONSERVATION DES HABITATS AQUATIQUES ET HABITATS D’ESPECES (POISSONS,
LIBELLULES) D’INTERET COMMUNAUTAIRE
OBJECTIF :
PRESERVER LES COURS D’EAU, LES HABITATS AQUATIQUES ET LES HABITATS D’ESPECES ASSOCIES
¾
Conserver l’habitat de la Directive « Rivière à renoncules » et les espèces associées
¾
Limiter les pollutions de l’eau d’origine agricole, condition indispensable au
développement des populations de Bouvière, ainsi que d’Agrion de Mercure et de
Cordulie à corps fin
¾
Maintenir les ripisylves agricoles et forestières (habitat de la Cordulie à corps fin)
¾
Favoriser le taillis qui consolide les berges et le recépage qui assure le maintien de
grosses souches favorables à la faune aquatique
¾
Maintenir les mares existantes pour favoriser l’Agrion de Mercure
¾
Prévenir les phénomènes de turbidité en période de basses eaux, la détérioration
ACTIONS PRECONISEES
¾
Action Etude 3 : Complément d’étude sur le peuplement piscicole
Description des habitats piscicoles, état des lieux des frayères ; définition d’une
gestion piscicole favorable à la conservation des peuplements typiques de la
Voire
¾
Actions Prairies de Fauche 1, Gestion Extensive des Prairies 1 et 2
Réduction des intrants, notamment azotés, réduction du chargement pour les
prairies pâturées
¾
Actions Terres Labourables 1 et 2
Conversion de terres arables en herbages extensifs ou localisation pertinente de
jachères en bordure de cours d’eau
¾
Action Haies et Bosquets : Restauration et entretien de haies et bosquets
¾
Action Forêt 3 : Restauration et entretien de la ripisylve et stabilisation des berges
¾
Action Mares : Maintien et entretien de mares
Avec mise en défens de la mare
¾ A ti
Ab
i
I
t ll ti
d’ b
i
lf
i
28
CALENDRIER PREVISIONNEL DES ACTIONS
Les tableaux des pages suivantes présentent le calendrier prévisionnel des actions dans
les 4 domaines suivants :
¾Etudes complémentaires,
¾Actions de gestion,
¾Animation et sensibilisation des acteurs locaux,
¾Suivi et évaluation de la gestion menée.
29
EVALUATION FINANCIERE DES OPERATIONS ET REPARTITION
ANNUELLE
Les tableaux des pages suivantes présentent le budget prévisionnel des actions à mettre
en œuvre sur le site Natura 2000 n°50 « Prairies de la Voire et de l’Héronne ».
NB :
Pour les mesures de gestion agricole « Prairies de Fauche 1 et 2 », « Gestion
extensive des prairies 1 et 2 », « Terres labourables 1, 2 et 3 », les montants évoqués
tiennent compte de la reconduction souhaitée des mesures agrienvironnementales existantes, mais aussi d’un objectif d’engagement
supplémentaire de surfaces dans le cadre de Natura 2000.
Les budgets pour ces actions sont arrondis à l’unité.
30

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