Juin 2006 - Syndicat des chargées et chargés de cours de l
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Juin 2006 - Syndicat des chargées et chargés de cours de l
SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) Volume X I, numér o 3 – Juin 2006 ÉDITORIAL «POUR UNE PROFESSION ENGAGÉE: COMPÉTENCE, INTÉGRATION, PROFESSIONNALISATION ET VALORISATION» Fermeture des bureaux du SCCCUL Au cours de la période estivale, les bureaux du SCCCUL seront fermés du vendredi 10 juillet à 16 h 30 jusqu’au mardi 1er août à 9 h. SOMMAIRE 3 Chronique du CRT 4 Entente conclue pour les maîtres de français langue seconde 5 Hommage à treize chargées et chargés de cours ayant cumulé 25 années et plus de service à l’Université Laval 6 Le 27e congrès de la FNEEQ à Saguenay 9 La syndicalisation des chargés de cours Au-delà d’un slogan, ce thème traduit l’orientation que nous voulons donner à la démarche qui nous conduira au renouvellement de notre convention collective. Nous voilà en effet repartis pour une nouvelle ronde de négociation. Notre convention collective de deux ans a pris fin en avril dernier. Rappelons-nous certains gains importants issus de la persévérante bataille de nos membres: rattrapage salarial, fin de la péremption des PECC, bonification importante de notre allocation de soutien professionnel, etc. À la suite de notre lutte et de notre engagement pour l’amélioration de nos conditions d’enseignement, nous entreprenons cette nouvelle négociation avec enthousiasme, confiance, détermination et… un sens aigu de l’équité ! Enthousiasme Malgré les gains obtenus lors de la dernière négociation, nous savons cependant qu’il nous reste encore un long chemin à parcourir pour la reconnaissance de ce que nous valons vraiment. Après avoir rencontré nos chargé(e)s de cours pendant toute une année, les principales demandes sont claires et se traduisent par quatre thèmes qui nous guideront lors des mois à venir : compétence, intégration, profes- À VOTRE AGENDA Conseil syndical : le mardi 29 août 2006 Une réunion régulière du Conseil syndical se tiendra le mardi 29 août 2006 à la salle Vigneault du Château Bonne Entente, 3400 chemin Sainte-Foy, Québec de 9 h à 17 h. L’ordre du jour comprend notamment l’élection des membres du Comité de surveillance des finances et l’adoption des demandes syndicales à présenter à l’Assemblée générale du 8 septembre. Le repas du midi étant servi au restaurant de l’hôtel, nous vous prions de confirmer votre présence avant le 22 août 2006 à 16 h 30 afin que nous puissions faire les réservations en conséquence. Assemblée générale : le vendredi 8 septembre 2006 Une réunion spéciale de l’Assemblée générale aura lieu le vendredi 8 septembre 2006 à 15 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du Pavillon Desjardins. Le point principal à l’ordre du jour : l’adoption de la deuxième partie des demandes syndicales. sionnalisation et valorisation. Pourquoi ces thèmes ? Les chargé(e)s de cours sont compétents et veulent une reconnaissance ainsi qu’une valorisation de leur apport indéniable à la communauté universitaire. Cette reconnaissance doit se traduire notamment par une intégration plus grande dans leur milieu de travail et une réduction de cette précarité qui caractérise depuis bien trop longtemps la carrière de chargé(e)s de cours. Si, il y a bien des années, nous étions perçus comme un « mal nécessaire », il est maintenant impossible pour quiconque de nous considérer comme tel. Nos campagnes de publicité avec le slogan « des pros de l’enseignement » démontrent notre motivation et notre enthousiasme à défendre nos conditions de travail comme professionnel de l’enseignement, et ce, pour assurer une meilleure qualité de la formation au sein de la plus vieille université francophone d’Amérique du Nord. Confiance La tournée des unités organisée conjointement par le SCCCUL et le Vice-rectorat aux ressources humaines, où nous avons rencontré différents représentants des départements, écoles et facultés, nous a permis de prendre acte du contexte des unités qui peinent parfois à appliquer notre convention. Cette tournée a permis à ceux-ci d’apprendre qui nous étions et les raisons derrière ces exigences qu’ils ne comprenaient pas toujours. Les rencontres de la présidence avec la vice-rectrice aux ressources humaines ont aussi contribué à établir un dialogue qui a nettement aidé à la compréhension mutuelle et au ton dans nos différents règlements. Pour ces raisons et avec l’appui de nos membres du conseil syndical, de notre assemblée générale et des représentants aux différentes instances universitaires (Conseil d’administration, Conseil universitaire, comités de programme, etc.), la première rencontre de négociation avec l’Employeur s’est déroulée dans le plus grand respect. Et c’est entre autres pour cela que nous avons confiance. SUITE EN PAGE 2 «POUR UNE PROFESSION ENGAGÉE: COMPÉTENCE, INTÉGRATION, PROFESSIONNALISATION ET VALORISATION» (SUITE) RÉUNION SPÉCIALE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LE 10 MAI Adoption du cahier de demandes syndicales et élection de délégués au Conseil syndical Lors d’une réunion spéciale de l’Assemblée générale qui a eu lieu le mercredi 10 mai 2006, les membres présents ont adopté le cahier de demandes syndicales portant sur les blocs progression professionnelle et stipulations liées au contrat pour la négociation de la nouvelle convention collective. Il y a eu, de plus, élection de déléguées et délégués au Conseil syndical. Robert J. Grace, chargé de cours au Département d’histoire, Jean-Sébastien Morin, chargé de cours au Département de management et Patrick Plante, chargé de cours au département des Études sur l’enseignement et l’apprentissage ont été réélus pour un mandat de deux ans comme délégués au Conseil syndical. Amra Ridjanovic, chargée de cours au Département d’information et communication a été également élue comme déléguée au Conseil syndical pour un mandat de deux ans. Tout au long de la session, nous avons préparé un cahier de demandes, avec la participation d’un Conseil syndical compétent et efficace. Il est en effet fort rassurant d’avoir pu compter sur l’expertise d’autant de chargé(e)s de cours intéressés à défendre les intérêts de leur métier. Grâce aux tournées d’unité et au Conseil syndical, les membres du comité de négociation, ont donc élaboré, tout au long de l’année, un cahier de demandes1 cohérent et intelligent dont le thème principal est la « professionnalisation de l’enseignement », c’està-dire une reconnaissance des compétences des chargé(e)s de cours comme professionnels de l’enseignement universitaire. Nous savons aussi que nous pourrons compter sur une large mobilisation qui a déjà contribué grandement à l’atteinte de nos objectifs lors de la dernière négociation. Et c’est surtout pour cela que nous avons confiance. Détermination L’enthousiasme et la confiance ne sauraient toutefois nous faire oublier que les négociations entre l’Université Laval et ses différents syndicats ne sont pas toujours des plus faciles. En effet, l’exemple récent des maîtres de français langue seconde doit nous laisser sur nos gardes. Ces syndiqués on été mis en lock-out alors que les négociations venaient à peine de commencer. Alors que les maîtres de langue voulaient maintenir leurs conditions d’enseignement, l’Employeur, au nom de l’équité2, voulait notamment rehausser les tailles des groupes d’étudiants. Les différents syndicats sur le campus, dont la majorité seront en négociation sous peu, n’ont pas pu s’empêcher de soupçonner que l’Employeur espérait donner un sérieux avertissement aux autres. Tout est heureusement rentré dans l’ordre et les maîtres de langue sont retournés au travail, satisfaits du règlement. N’oublions pas cependant que la lutte des maîtres de langue est aussi notre lutte, soit celle pour un enseignement de qualité et de meilleurs moyens pour y parvenir. Dans cette optique, les membres du SCCCUL auront à démontrer cette même détermination face à l’Employeur pour reconnaître notre engagement à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, qui demeure, à juste titre, la mission première de l’Université Laval. Équité L’équité est à la mode, un concept crucial, mais malheureusement galvaudé à outrance. L’Employeur veut l’ « équité » entre ses différents corps d’emploi. Les chargé(e)s de cours, qui sont dans les moins nantis de ceux-ci, ne pouvaient alors qu’approuver ce pas dans la bonne direction… mais nous avons tout de suite compris que l’équité ne correspondait pas, selon l’Employeur, à une hausse des conditions de travail, mais bien à une réduction des conditions de nos collègues maîtres de langue qui, plus anciens que nous à l’Université, bénéficient de droits chèrement acquis. Nous ne pouvions et nous ne pourrons entrer dans ce jeu de l’Employeur. Jamais nous ne serons d’accord avec l’idée que cette équité dont on parle, terme noble s’il en est, signifie en fait « nivellement vers le bas ». Si l’équité est importante, elle doit se traduire ici par le terme « solidarité » : nous savons ce que nous valons, mais nous reconnaissons aussi nos collègues de la communauté universitaire dans leurs compétences et leurs droits. Si « diviser pour régner » a déjà été une tactique qui a fait ses preuves en politique, nous savons que les associations et groupes syndicaux de l’Université n’en sont plus là. L’équité à Laval, dans les prochaines négociations, doit donc présupposer la sauvegarde des droits acquis par les différents corps d’emploi et la bonification des conditions pour les autres. Enthousiasme, confiance, détermination, équité et… solidarité : cinq concepts et cinq réalités qui nous resteront en tête tout au long du processus de négociation et qui s’interprèteront à travers les quatre thèmes-clés de notre cahier de demandes : compétence, intégration, professionnalisation et valorisation. Pour une profession engagée, nous avons rendez-vous vers de nouveaux jours, puisque l’avenir est déjà engagé. 1 Ce cahier représente seulement une partie de nos demandes. Une réunion du Conseil syndical est prévue pendant toute une journée à la fin août pour le compléter, entre autres sur le salarial. Le cahier de demandes complet sera disponible sur le site du SCCCUL vers la fin septembre. 2 À ne pas confondre avec la définition du dictionnaire : « notion de la justice naturelle dans l’appréciation de ce qui est dû à chacun ; vertu qui consiste à régler sa conduite sur le sentiment naturel du juste et de l’injuste ». 2 SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) MARTIN COURVAL, PRÉSIDENT SCCCUL CHRONIQUE DU CRT Exonération des droits de scolarité Depuis l’entrée en vigueur de la dernière convention collective, les chargés de cours bénéficient d’un programme d’exonération des droits de scolarité pour leurs enfants qui poursuivent leurs études à l’Université Laval. La condition d’admissibilité à ce programme contenue dans l’article 22.22 de la convention est que le chargé de cours ait eu une charge de travail de quatre points et plus durant l’année universitaire précédente. Par exemple, l’enfant du chargé de cours qui a enseigné 4 cours de 45 heures durant l’année universitaire 2005-2006 est admissible à ce programme pour la session d’automne 2006. L’exonération des droits de scolarité est égale aux frais de scolarité et aux frais afférents aux études en vigueur pour l’année 1989-1990, ce qui représente environ 250 $. Le formulaire à remplir est disponible au bureau d’accueil du Service des ressources humaines, local 5333 du pavillon Jean-CharlesBonenfant. La date ultime pour faire une demande pour l’automne 2006 est fixée au 18 août. Signature du contrat d’engagement En vertu de l’article 11.01 de la convention collective, chaque chargé de cours qui obtient une charge de travail a l’obligation de signer un contrat d’engagement. Certaines unités invitent systématiquement les chargés de cours à signer leur contrat et leur en remettent une copie. Ce n’est pas le cas partout. Il est important d’insister auprès de son unité pour poser ce geste puisque c’est dans le contrat que sont définies les tâches à effectuer et le salaire qui s’y rattache. Avancement d’échelon pour les chargés d’enseignement Les agentes de relations du travail rappellent aux chargées et chargés d’enseignement qu’ils bénéficient d’un avancement d’échelon à chaque année et les invitent à s’assurer que l’augmentation s’y rapportant leur est bel et bien versée. Nouveau site du régime de retraite Les chargées et chargés de cours ont maintenant accès au nouveau site internet du régime complémentaire de retraite. Le consulter, c’est mieux comprendre l’enjeu financier de la retraite. L’adresse est la suivante : www.rcrul.ulaval.ca ALLOCATION DE SOUTIEN PROFESSIONNEL Nous voulons rappeler à toutes les nouvelles et à tous les nouveaux chargés de cours que, selon l’article 11.15 de la convention collective, chaque personne chargée de cours bénéficie d’une allocation de soutien professionnel de 120 $ par point de classement (1 point équivaut à un cours de 45 heures). L’allocation est versée lors de l’émission du contrat de chargé de cours. Les sommes non utilisées sont reconduites d’année en année, vous pouvez donc les dépenser chez Zone à n’importe quel moment. ATTENTION ! Cette allocation permet l’achat, à la librairie Zone de l’Université Laval, de livres et de matériel pédagogique et informatique ; toutefois, vos choix de documents doivent être en lien avec votre tâche de chargé de cours et la spécificité de votre enseignement. Actuellement, les chargés de cours ne sont pas autorisés à compléter, avec de l’argent personnel, le paiement pour un bien acquis avec cette allocation (comme un ordinateur). Le Syndicat ne partage pas cette position patronale et demeure en réflexion à ce sujet. Notez bien que l’achat de certains produits comme par exemple les cartes de souhait, le papier d’emballage, les jeux (de société ou d’ordinateur), les cartes d’appel, les certificats cadeaux, les billets d’autobus, les « best sellers », etc. n’est pas autorisé. Sachez que le VRRH dispose de la liste complète des achats effectués par les chargées et chargés de cours chez Zone, qu’un examen régulier est fait par le Service des finances de l’Université Laval, et que tout le matériel obtenu grâce à ce fonds de soutien est pris en compte. Vo lu m e XI, n u m ér o 3 – Ju in 2006 3 ENTENTE CONCLUE POUR LES MAÎTRES DE FRANÇAIS LANGUE SECONDE En « lock-out » depuis le 5 mai dernier, c’est à l’unanimité que les maîtres de français langue seconde réunis en assemblée générale ont accepté l’entente de principe conclue par leur comité de négociation avec l’Université Laval. L’annonce de cette entente a été faite à la dernière journée du congrès devant les délégué-es au 27e Congrès de la FNEEQ (CSN) qui se déroulait à Saguenay. Lors d’une intervention devant les congressistes, le président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval, Martin Courval avait tenu à manifester la solidarité de tous les chargées et chargés de cours dans cette lutte, en soulignant les appuis inconditionnels exprimés par les membres du Conseil exécutif, du Conseil syndical et de l’Assemblée générale du SCCCUL, ainsi que par les membres du RASUL et du Regroupement des universités. « Pour une profession engagée, vous n’êtes pas 14 mais 25 000 et vous avez toute notre solidarité », a-t-il souligné. Pour Louise Tremblay, présidente du syndicat des maîtres de français langue seconde, « la solidarité et les appuis démontrés par la communauté universitaire ont très certainement contribué au fait que l’Université Laval entende raison ». Elle a tenu à souligner également le soutien de la FNEEQ et de la CSN qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour appuyer leur lutte. Des demandes légitimes Les maîtres de langue qui, sans cette entente, auraient pu subir des reculs importants, ont réussi par leur ténacité et leur solidarité à préserver une part importante des acquis fondamentaux de leur convention collective élaborée au fil des ans. LE PROJET D’ÉPICERIE-ÉCOLE SUSCITE DES RÉACTIONS Le 9 mai 2006, les membres du Conseil exécutif du SCCCUL adoptaient une proposition d’appui à la position de la CADEUL sur l’importante question du projet de partenariat entre la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et Sobey’s Québec. Ce projet de partenariat marquerait un changement de paradigme dans la nature des relations entre les intervenants du secteur privé et l’Université Laval en ce qui a trait au financement de la recherche. Le SCCCUL déplore que ce projet ait été élaboré sous couverture et sans qu’on ait informé ou consulté vraiment l’ensemble des membres de la communauté universitaire lavalloise. LA CADEUL, #1 #2 QUANT À ELLE, EXPRIME SES INQUIÉTUDES DANS LES POSITIONS SUIVANTES : Tant que l’indépendance de l’Université Laval n’est pas garantie quant à l’enseignement et à la recherche ; Tant que l’ensemble de la communauté universitaire n’aura pas été consulté ; Tant que l’Université Laval ne lancera pas un appel d’offre détaillé et transparent; ➤ La CADEUL est contre le projet d’épicerie-école. Considérant que la nature du projet d’épicerie-école ne nécessite pas que ce projet se réalise sur le campus ; Considérant que la construction d’une grande surface sur le campus n’est pas une décision judicieuse en terme d’aménagement du territoire ; Considérant l’offre suffisante du marché de l’alimentation aux alentours du campus ; ➤ La CADEUL s’oppose à ce qu’une épicerie-école soit érigée sur le campus. 4 Pour le syndicat, il était essentiel que l’autonomie professionnelle et la liberté académique des maîtres de langue soient maintenues. La fermeté de leurs convictions et leur détermination auront donc su contrer l’impact négatif des demandes patronales qui, notamment quant au nombre d’étudiants par groupe, auraient affecté la qualité pédagogique du programme de français langue étrangère (FLE) offert à l’Université Laval. Cette dimension était en effet au coeur de leurs revendications. Le programme FLE jouissant déjà d’une reconnaissance internationale, l’Université Laval saura tôt ou tard convenir du bien-fondé des positions syndicales. Les maîtres de français langue seconde dispensent leur enseignement à environ 1400 étudiantes et étudiants par année. C’est donc dignement et fièrement que les maîtres de français langue seconde rentrent au travail pour le plus grand bénéfice des étudiantes et des étudiants étrangers. Les parties ont convenu d’un protocole de retour au travail qui fera en sorte que la session d’été et la session d’automne se dérouleront selon le calendrier prévu. La convention collective reconduite en 2003 et en 2004 était échue depuis le 31 mai 2005 ; la nouvelle entente sera valide jusqu’au 31 mai 2009. SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) INFO-NÉGO Le mercredi 24 mai, les membres du comité de négociation du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) ont présenté à la partie patronale de l’Université Laval la première partie du cahier des demandes syndicales qui avaient été adoptées lors d’une réunion spéciale de l’Assemblée générale du SCCCUL, le mercredi 10 mai dernier. La deuxième partie de nos demandes sera déposée à l’automne. Les représentants patronaux à la table de négociation ont au cours de cette première rencontre de négociation déposé à nos représentants syndicaux un document précisant leurs orientations et objectifs pour cette négociation. Les 8 et 9 juin, deux autres rencontres ont eu lieu pour apporter de part et d’autre des éclaircissements sur les textes déposés. Une réunion du Conseil syndical se tiendra pendant toute la journée du 29 août pour compléter le cahier de demandes syndicales qui seront adoptées lors de l’Assemblée générale convoquée pour le 8 septembre prochain. Rappelons que le comité de négociation du SCCCUL est composé de Hélène Bois, viceprésidente aux relations du travail, Martin Courval, président du SCCCUL, Vincent Fauque, chargé de cours au Département de science politique et à l’Institut des hautes études internationales et Pierre-Charles Tremblay, secrétaire du SCCCUL. À ces personnes s’ajoutent le conseiller syndical de la FNEEQ/CSN, Jean Grenier et l’agente de relations du travail, Marie-Josée Verreault. Le comité de négociation de l’Employeur est composé de Annie Dufresne, agente de recherche et de planification, Vice-rectorat aux ressources humaines, Michel Gendron, directeur du Département de finance et assurance, Annie Laprade, conseillère juridique en relations de travail, Bureau du secrétaire général, qui agit comme porte-parole, Jacques Mathieu, adjoint à la vice-rectrice aux ressources humaines, Jacques Martinette, conseiller en gestion des ressources humaines et en relations de travail, Vice-rectorat aux ressources humaines. HOMMAGE À TREIZE CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS AYANT CUMULÉ 25 ANNÉES ET PLUS DE SERVICE À L’UNIVERSITÉ LAVAL Sur cette photographie, nous reconnaissons de gauche à droite les chargées et chargés de cours : Jean-Sébastien Morin, Département de management, Faculté des sciences de l’administration, Christel Saint-Jacques, de l’École de langues, Faculté des lettres, André Fournier de l’École des arts visuels de la Faculté d’aménagement, architecture et arts visuels, Céline Hudon, de l’École de langues et du Département de langues, linguistique et traduction, John Costa, de l’École de langues, Faculté des lettres ainsi que Johanne Bordua de la Faculté de médecine dentaire. Photo : Marc Robitaille Treize chargées et chargés de cours membres du personnel enseignant de l’Université ayant cumulé 25 années et plus de service à l’Université Laval en 2005 ont été honorés lors d’une cérémonie présidée par le recteur Michel Pigeon, le mercredi 10 mai dernier au Grand salon du pavillon Maurice-Pollack. Les lauréats ont reçu à cette occasion une sérigraphie de l’artiste-peintre Bruno Côté. N’apparaissent pas sur cette photo, les chargées et chargés de cours suivants : Françoise Bulman, Département de langues, linguistique et traduction, Faculté des lettres, René Châteauneuf, Faculté de médecine dentaire, Monique Grenier, École de langues et Département de langues, linguistique et traduction, Faculté des lettres, Linda Lessard, Département de mathématiques et statistique, Faculté des sciences et génie, Jean Moisan, Suzanne Picard et Richard Vachon, École de langues, Faculté des lettres. Vo lu m e XI, n u m ér o 3 – Ju in 2006 5 LE 27e CONGRÈS DE LA FNEEQ À SAGUENAY Une profession engagée Sous le thème Une profession engagée, les quelque 250 délégués-es des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, (FNEEQ-CSN) ont débattu des grands enjeux du monde de l’éducation qui conditionnent l’exercice de la profession enseignante lors du 27e congrès de la FNEEQ qui s’est tenu du 30 mai au 2 juin derniers à Saguenay. À propos du choix du thème, le comité exécutif précise: «Nous avons souhaité un thème qui lie la profession enseignante à une fonction sociale qui a toujours été dans l’histoire un facteur de progrès. Voilà pourquoi il est si essentiel que la fonction enseignante déborde le terrain institutionnel et rayonne à différents niveaux de la scène publique. Notre constat est simple : un changement basé sur des valeurs de solidarité sociale et sur le bien commun est nécessaire au Québec ». Les quatre grands dossiers de ce congrès, l’intensification internationale des politiques marchandes en éducation, le droit à l’éducation et à une éducation pour tout le monde, la conjoncture au Québec et l’action politique de la FNEEQ ainsi que le défi de la participation et de la démocratisation de la vie syndicale ont permis de faire le point sur le travail de la fédération lors de débats d’où sont ressorties clairement des positions de consolidation, de solidarité et d’engagement de la part des congressistes. Le congrès a adopté un projet de fonctionnement qui permet une meilleure organisation des luttes politiques qui se profilent pour la prochaine période. L’intégration des délégués-es à la coordination des regroupements des cégeps, des universités et des établissements d’enseignement privé a notamment fait l’objet de vives discussions sur le plancher du congrès dans le cadre de la proposition d’amendements aux Statuts et règlements de la FNEEQ, adoptée par le Bureau fédéral à sa réunion du 21 avril 2006. Les congressistes, après avoir fait le constat que les délégués-es à la coordination des regroupements ne se retrouvaient nulle part dans la structure, se sont mis d’accord sur le principe de mieux définir la place que ces personnes devaient occuper au sein de la FNEEQ. Ils ont notamment précisé les devoirs qui leur permettraient de représenter les regroupements dans les activités et instances de la fédération, comme le comité de coordination créé à cet effet, et ajusté la portée de leur rôle politique en réattribuant certains de leurs pouvoirs au bureau fédéral. Dans un objectif de souplesse et de représentativité, la composition du bureau fédéral a été révisée de la façon suivante : 8 membres pour le regroupement cégep, 2 membres pour le regroupement privé et 4 membres pour le regroupement université. À ces personnes s’ajouteront les délégués-es à la coordination de chaque regroupement, avec droit de parole et droit de vote. Claire Tremblay, en provenance du regroupement université, Micheline Thibodeau, en provenance du regroupement cégep et Odette Lefrançois, en provenance du regroupement des institutions privées, ont été élues déléguées à la coordination de leur regroupement. Les délégué-es au congrès ont également procédé à la réélection des membres du comité exécutif de la fédération, composé de Ronald Cameron à la présidence, Caroline Senneville au secrétariat général ainsi que de Marie Blais et Jean Trudelle aux postes de vice-présidence. Les délégués-es du SCCCUL au 27e congrès de la FNEEQ, devant la banderolle qui a été portée par des centaines de femmes lors de la Marche mondiale des femmes en mai 2006 à Québec. De gauche à droite : PREMIÈRE RANGÉE : Vincent Fauque, Hélène Bois, Mireille Boisvert, Marie-Josée Verreault et Martin Courval. DEUXIÈME RANGÉE : Nicole Blouin, Gilles Fontaine, Pierre-Charles Tremblay, Puma Freytag et Claude Brochu. 6 Les congressistes ont adopté une position sans équivoque pour s’opposer aux projets de déréglementation en éducation induite par les accords commerciaux et les orientations des gouvernements Harper et Charest, particulièrement en matière d’éducation post-secondaire. SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) La discussion sur l’action politique de la fédération se poursuivra lors de la prochaine rentrée scolaire dans la perspective d’intervenir de manière énergique durant la période préélectorale contre les politiques néolibérales dans les institutions d’enseignement et auprès du plus grand nombre possible d’étudiantes et d’étudiants des établissements d’enseignement. Une grande opération de réflexion politique sera d’ailleurs mise en branle par la CSN à compter de l’automne prochain. Des assemblées se tiendront dans 100 villes et villages du Québec pour faire le point sur les orientations politiques actuelles et futures. Le premier viceprésident de la CSN, Louis Roy a, à l’issue du congrès, invité les membres des syndicats affiliés à venir s’informer lors de cette campagne et à faire entendre leurs voix à l’une de ces assemblées afin d’être mieux informés pour poursuivre ensuite la lutte contre les politiques néolibérales. La délégation du SCCCUL au 27e congrès de la FNEEQ était composée de dix chargées et chargés de cours : Nicole Blouin, (réélue au Comité Femmes), Hélène Bois, Mireille Boisvert, Claude Brochu, Martin Courval (réélu au Bureau fédéral), Vincent Fauque, Gilles Fontaine, Puma Freytag, Marie-Josée Verreault et Pierre-Charles Tremblay. La FNEEQ-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. Elle regroupe 23 500 membres dont la vaste majorité des chargées et chargés de cours dans les universités (8 000), les deux tiers des professeurs de cégeps, répartis dans 78 syndicats dans les cégeps, et plus de 2 000 enseignantes et enseignants travaillant dans les établissements d’enseignement privé. Lors de son prochain congrès qui se tiendra dans trois ans, en 2009, la FNEEQ célébrera le 40e anniversaire de sa fondation. NICOLE BLOUIN REGROUPEMENT DES UNIVERSITÉS Lors de leur dernière rencontre des 11 et 12 mai derniers à Rimouski, les chargés de cours membres du Regroupement des universités ont fait le point sur l’état des négociations dans leurs institutions d’enseignement. Université de Montréal La démarche de mobilisation des membres est commencée en vue de la négociation à l’automne. On poursuit la consultation des membres sur leurs besoins. Des réunions du Conseil syndical ont eu lieu fin mai et se poursuivront à la fin du mois d’août. Il y aura par la suite la tenue d’une réunion de l’assemblée générale en septembre. Télé université (Téluq) Le Syndicat a déposé ses demandes à la fin du mois d’avril. L’équipe patronale de négociation est perturbée par le départ en congé d’un de ses membres, ce qui fait en sorte que la négociation sera retardée. Université du Québec en Outaouais (UQO) Les six axes de négociation établis par le Conseil exécutif seront communiqués sous peu aux autres instances du Syndicat. Dossier à suivre… Université du Québec à Rimouski (UQAR) La partie patronale voudrait une négociation sans conseiller dans le cas du Syndicat et sans avocat dans son propre cas. Le Syndicat des chargés de cours n’est pas d’accord. Un questionnaire sera envoyé aux membres pour obtenir de l’information en vue de la prochaine négociation. De plus, une tournée des unités sera effectuée. Le plan de négociation se précise. Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) Le comité de négociation syndical est formé. Toutefois, cela ne va pas trop bien du côté de la partie patronale. Mentionnons entre autres un représentant patronal qui a tendance à « péter les plombs », un doyen qui a démissionné à la suite de la publication d’un article dans le journal du Syndicat… Maîtres de français langue seconde de l’Université Laval Jean-Guy Deschamps, vice-président du syndicat des maîtres de français langue seconde à l’Université Laval a fait un exposé sur le « lockout » qui leur avait été imposé le 5 mai dernier. Vo lu m e XI, n u m ér o 3 – Ju in 2006 7 ACTIVITÉS DE PÉDAGOGIE UNIVERSITAIRE Blitz du mois d’août 2006 Le plan de cours Le plan de cours est un contrat entre deux parties. Avant de s’engager à le respecter, il faut en comprendre l’importance et apprendre à rédiger ce document. Profitez de l’occasion de pouvoir en discuter avec une spécialiste. INVITÉE : Marthe Deschesnes, chargée de cours, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage Le mardi 22 août, de 13 h 30 à 16 h 30 ENDROIT : salle 3464, Pavillon Alphonse-Desjardins CAMPAGNE DE SOUTIEN À L’ÉDUCATION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES EN AFGHANISTAN 27e Lors du Congrès de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec à Saguenay, Caroline Senneville, secrétaire générale de la FNEEQ (CSN) et Jeannine Girard, présidente du Conseil central du Saguenay – Lac-Saint-Jean, ont lancé une campagne visant à recueillir des fonds pour l’éducation des femmes et des jeunes filles en Afghanistan. Le harcèlement psychologique Mise au point sur le nouveau règlement en vigueur à l’Université Laval. Rencontre conviviale avec la directrice du Centre d’intervention en matière de harcèlement. Une façon pour les chargées et chargés de cours de bien comprendre leurs droits. INVITÉE : Lucie Lapointe, directrice du CIMH Le jeudi 23 août 2006, de 13 h 30 à 16 h 30 ENDROIT : salle 3105, Pavillon Maurice-Pollack Les stratégies d’enseignement Faciliter l’apprentissage des divers types de connaissances, favoriser la participation active des étudiants, acquérir de nouvelles capacités pour aider l’étudiant à construire son savoir. Un « must » avant la rentrée. INVITÉE : Rachèle Lavoie, chargée de cours, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage Le mercredi 30 août, de 9 h à 16 h (dîner inclus) ENDROIT : salle 3105, Pavillon Maurice-Pollack Faisant suite à une campagne mise sur pied par la CSN en 2002, cette nouvelle phase vise à assurer la pérennité du fonctionnement des classes qui ont été ouvertes grâce au financement récolté par la campagne portée par la CSN. Près de quatre ans après la fin de la guerre et du régime des talibans en Afghanistan, la situation reste précaire. Même si en principe les femmes et les filles ont retrouvé le droit de fréquenter l’école, il n’en demeure pas moins qu’elles font face à de nombreuses difficultés pour ce faire. Les infrastructures, particulièrement à l’extérieur de la capitale, les outils de base, tel que le matériel pédagogique, font cruellement défaut. En outre, l’État n’a pas les moyens de payer les salaires du personnel. La créativité et l’enseignement Selon Paul Éluard : « Il y a bien un autre monde, mais il est dans celui-ci ». Chacun de nous a son autre monde, et la créativité donne accès à celui-ci. À partir d’activités artistiques, fertiliser sa créativité et lui aménager un peu d’espace dans son quotidien. Voir, penser et agir autrement, réinventer son rôle professionnel. En mars dernier, le journal Le Monde rapportait que près de la moitié des petites Afghanes n’allaient pas à l’école primaire, en partie parce que leurs parents craignaient pour leur sécurité. Cette campagne, d’une durée d’une année, culminera avec le Congrès du Conseil central qui aura lieu au printemps prochain. Les sommes accumulées transiteront par l’organisation nongouvernementale Droits et Démocratie qui mène des projets de solidarité dans ce pays comme dans bien d’autres d’ailleurs. Les sommes recueillies serviront entre autres à l’achat de matériel pédagogique ainsi qu’au versement d’un salaire au personnel enseignant. Par la vente d’un objet de solidarité au coût de 2 $, les syndiqué-es de la FNEEQ (CSN) et de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean seront donc appelés à contribuer au maintien et au développement de la scolarisation des femmes et des filles en Afghanistan. Le jeudi 31 août 2005, de 9 h à 16 h (dîner inclus) 8 Invitée : Nicole Tardif, chargée de cours, École des arts visuels Endroit : salle 3464, Pavillon Alphonse-Desjardins Veuillez réserver auprès de Hélène Beaudoin, secrétaire au SCCCUL : Téléphone : 656-2202 Courriel : [email protected] SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) LA SYNDICALISATION DES CHARGÉS DE COURS EXPOSÉ DE LAVAL RIOUX, CHARGÉ DE COURS À L’UQAM, ET MILITANT DE LA CAUSE DES CHARGÉS DE COURS DEPUIS 30 ANS AU 27 e CONGRÈS DE LA FNEEQ-CSN I – Les origines de notre mouvement Ce fut une entreprise à contre courant et une primeur à la CSN, en 1976. Elle s’est faite dans une atmosphère d’adversité, non pas seulement des universités, mais aussi de l’organisation syndicale, ce que plusieurs ignorent encore. Je me permets cette relation historique de notre contribution, car je suis le seul encore de la partie, je pense, parmi ceux qui ont décidé qu’il fallait le faire à ce moment. Le mouvement de syndicalisation des chargés de cours ressemble à une lutte pour la reconnaissance sociale, celle d’un groupe fantôme que tous auraient bien voulu garder caché dans les caves des universités. Même notre titre d’emploi était inconnu et gardé secret dans les annales des établissements, habilement camouflé derrière l’éblouissante image du professeur d’université. C’est pourquoi la syndicalisation des chargés de cours a été une grande révélation de la vie universitaire au Québec. Les syndicats existants de professeurs ont bien pensé à syndiquer ces enseignants précaires, mais ceux-ci représentaient un danger pour leur propre statut selon leur volonté d’avoir un corps professoral homogène et solidaire. Ils ont donc laissé le destin des chargés de cours dans le champ de l’arbitraire patronal, peut-être sans trop avouer, de leur part, une certaine connivence d’intérêt avec les administrations universitaires. J’ai dit adversité et voici pourquoi. En 1976, nous étions dans le pire moment d’une crise économique, celle du pétrole ; en même temps, c’était l’arrivée massive des femmes diplômées sur le marché du travail. Les entreprises ont alors décidé de fragmenter les emplois et de précariser le travail partout où cela pouvait se faire. Fini le temps de l’embauche pour des postes à plein temps, fini le temps de la rémunération salariale qui tenait compte des besoins du ménage familial, fini le temps des compétences comme premier motif d’embauche. Le monde du travail subissait une révolution, celle de la précarisation des emplois, ce que les syndicats ont mis une dizaine d’année à comprendre et à prendre en charge. Notre fédération en fut la pionnière à la CSN. Je me souviens d’avoir sollicité des postes pendant deux ans, après la fin de mes études en 1973, sans résultats, et ceci malgré un curriculum et des recommandations « hors pair ». Tous les postes d’enseignants avaient été comblés massivement au cours des bonnes années et la fonction publique n’embauchait plus. Une génération se trouvait ainsi sacrifiée et plusieurs de mes amis ont même dû s’exiler… plus loin qu’au Canada même. Le référendum raté de 1980 nous a frappé violemment, nous les jeunes diplômés, beaucoup plus que d’autres. J’ai enfin trouvé une jobine comme chargé de cours à l’UQAM, à l’automne 1976, car j’avais travaillé à la conception d’un programme d’implantation en études urbaines pour cette université. J’avais oeuvré à ce projet ardemment et gratuitement ; les autres collaborateurs visaient des postes de profs qu’ils ont obtenus... mais pas moi. Ils m’ont laissé un prix de consolation, pour ainsi dire : je serai condamné à rester chargé de cours. J’en ai gardé de l’amertume pendant longtemps et une certaine rancœur envers les profs d’université, je l’avoue. C’était assez pour que je leur impose un syndicat des chargés de cours. La lutte des classes, parfois, cela réfère à une réalité vécue. L’histoire commence avec la grève des professeurs de l’UQAM à l’automne 1976, il y a bientôt trente ans. L’université a été fermée et tous les cours ont été suspendus, les étudiants appuyant la grève des profs. Les chargés de cours ne pouvaient donner leurs cours. Ce fut donc le moment idéal pour fonder un syndicat de chargés de cours. On présumait que l’université allait respecter nos contrats individuels durant la grève et après. Un petit groupe de chargés de cours, issus des sciences sociale et, pour la plupart, militants dans les mouvements populaires, se sont réunis et ont décidé de voir à la formation d’un syndicat. Évidemment, le syndicat des professeurs surveillait le petit groupe et a tenté d’en influencer les décisions et les discussions. Après un magasinage de bon aloi auprès des grandes centrales syndicales, le groupe a décidé de choisir la CSN où il y avait une fédération des enseignants très militante, la FNEQ à laquelle appartenait d’ailleurs le syndicat des profs de l’UQAM. Ainsi, on resterait en famille. En cas de chicane, ce serait plus facile à régler (et il y en a bien eu des chicanes). Il a fallu démarrer une campagne de signature de cartes de membre auprès de 700 chargés de cours qui étaient éparpillés partout dans le grand Montréal et ailleurs. Ce qui fut fait en deux mois, à peu près, grâce à la grève régnante et à l’activité militante, avec l’aide indispensable du Conseil central de Montréal. Entretemps, le syndicat des profs avait mis en place un comité pour surveiller les opérations, et des émissaires du SPUQ suivaient nos activités de près. Il s’adonne que plusieurs profs donnaient Vo lu m e XI, n u m ér o 3 – Ju in 2006 9 aussi des charges de cours et que nous devions leur faire signer des cartes avec l’appui du SPUQ. Notre syndicalisation devait poser certains problèmes aux profs du SPUQ, car nous deviendrions aussi nombreux qu’eux dans ce nouveau syndicat de chargés de cours. En tout cas, la chose se discutait à la CSN et à la Fédération nationale des enseignants du Québec où le SPUQ régnait en maître idéologique. D’ailleurs, un comité spécial de la FNEQ sera mis sur pied pour étudier les impacts de la syndicalisation des enseignants précaires au sein de la fédération, à la demande du SPUQ. En tout état de cause, on ne nous déniait pas le droit à la syndicalisation comme travailleurs de l’enseignement, mais on pressentait qu’il n’y avait pas enthousiasme, mais bien plutôt des inquiétudes pour l’avenir. Il faut ici comprendre que les profs ont bien des pouvoirs à l’UQAM et qu’ils agissent comme contremaîtres dans notre accès au travail, dans notre évaluation. Une bien délicate position ! Le nouveau syndicat fut fondé et déposa sa demande d’accréditation. Il fallait choisir notre appartenance à l’UQAM : vaut-il mieux devenir une section du SPUQ ou bien un syndicat totalement autonome ? Les professeurs tenaient un discours disant que nous nous syndiquions pour mieux disparaître, car ils préconisaient un corps professoral homogène qui se chargerait éventuellement de donner tous les cours à l’UQAM ; c’était d’ailleurs leur demande syndicale en négociation. Dans un proche avenir, disaient-ils, nous deviendrions très minoritaires. C’est un beau pari que nous soupçonnions ne pas être partagé par l’administration de l’UQAM, ce qu’a d’ailleurs démontré l’histoire de notre mouvement. Notre nouveau syndicat, pas encore accrédité, décide donc d’exister selon un destin insolite. A-t-on jamais vu un groupe se syndiquer pour favoriser sa propre disparition ? Beau paradoxe militant ! Bien sûr, le syndicat des profs promettait de nous accueillir en son sein comme futurs professeurs de plein droit, un jour ou l’autre. En attendant, nous affirmions que nous nous syndiquions pour combattre l’arbitraire patronal et avoir des conditions de travail respectables. Quelles étaient ces conditions de travail : une embauche à la toute dernière minute, un contrat à forfait payé en deux seuls versements (à la mi-session et à la remise des notes), pas de local et pas de services d’appoint, la surveillance constante des profs du département sur nos contenus de cours et nos évaluations, une relation de subordination aux profs dont plusieurs d’entre nous étaient d’ailleurs les étudiants en maîtrise ou au bac. Ce n’était pas mon cas, car j’étais déjà deux fois diplômé de l’Université de Montréal et à l’abri de tout chantage. C’est pourquoi, on m’a tant surveillé tout au long de la syndicalisation, étant vu comme un ennemi dangereux, car partisan de la plus grande indépendance de notre nouveau syndicat. Indépendant, je le voulais, moi qui avait été l’étudiant de Jacques Parizeau et de Fernand Dumont ! La syndicalisation ne fut pas chose facile et l’UQAM l’a vivement contestée devant le Tribunal du travail, après la décision positive du commissaire enquêteur à l’accréditation. L’Université prétendait que nous devions être considérés comme de « vulgaires pigistes », une ressource en appoint passager, des étudiants en formation ou bien des entrepreneurs à contrat et non de véritables salariés. On était loin de voir commencer la négociation de notre première convention collective, laquelle serait négociée sans doute avec les professeurs qui dirigeaient à l’UQAM, beaucoup plus qu’avec l’administration elle-même. 10 Comme cela arrive souvent dans un mouvement de syndicalisation, les meneurs devaient mériter une punition. Puisqu’on souhaitait l’échec du syndicat, l’administration n’a pas réembauché les méchants syndicalistes (avec une certaine complicité des directeurs de département qui étaient alors membres du SPUQ, faut-il le mentionner). J’ai perdu mon travail et me suis même retrouvé sur l’assistance sociale. Le Syndicat des chargés de cours n’a pas pu hélas me récupérer, après la reconnaissance du syndicat, tandis que mes collègues militants ont tous reçu du travail. J’ai donc été et je l’ai toujours pensé, le bouc émissaire de cette entreprise. Je ne suis donc revenu au SCCUQ qu’après la première convention collective, en 1979, devant tout recommencer à zéro. J’ai appris plus tard toutes les manigances qui ont mené à mon sort de répudié de l’UQAM. Mais, par solidarité, je tairai ces ignobles complots et les autres manoeuvres. J’ai toujours été militant dans l’âme, tout comme je me suis toujours méfié de la duplicité des professeurs avec qui j’ai toujours un compte à régler (une affaire personnelle, comme on dit). Permettez-moi de citer un propos de Fernand Dumont, tiré de Raisons communes (1995) : « Ne nous le cachons pas, il existe des discriminations entre catégories d’enseignants. Les professeurs de cégeps passent difficilement à l’enseignement universitaire. La superposition d’un corps enseignant parallèle que constituent les chargés de cours introduit une autre dualité, cette fois dans le traitement et les plans de carrière, et qui tend à engendrer à côté des professeurs en titre une sorte de prolétariat injustifiable ; la responsabilité en est imputable aux établissements, qui recrutent ainsi une main-d’œuvre bon marché, et aux titulaires de postes réguliers qui y trouvent une utile suppléance.» (page 159). Peut-on être plus d’actualité! II – La syndicalisation dans les autres universités au Québec Le mouvement de syndicalisation réussi à l’UQAM a suscité des envies ailleurs et la FNEEQ a libéré le chemin pour l’organisation des enseignants précaires, en accord avec la CSN qui a alors décidé de prendre en charge tous les groupes de chargés de cours au Québec. Le second groupe à vouloir se syndiquer, à cette époque, fut celui de l’Université de Montréal, dès l’automne 1978. Ce fut une longue aventure : les profs s’en sont mêlé, les tribunaux aussi pendant sept ans. Il a fallu deux campagnes successives de syndicalisation pour y parvenir, puis plus de cinq ans de contestation devant tous les tribunaux, y compris un recours devant la Cour suprême du Canada qui a mis fin à cette SYNDICAT DES CHARGÉES ET CHARGÉS DE COURS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (SCCCUL) saga judiciaire. L’existence du SCCCUM a été finalement reconnue en avril 1982, mais les tracasseries ont duré jusqu’en 1985. La première négociation s’est conclue en 1987. Tout au long des années 1980, la CSN et la FNEEQ ont fait des tentatives de syndicalisation auprès d’autres groupes de chargés de cours, mais d’autres centrales se sont aussi montrées intéressées. Des syndicats CSN ont été formés dans les diverses constituantes du réseau de l’Université du Québec: à Chicoutimi, à Rimouski, en Abitibi et en Outaouais. À Rimouski, le syndicat des profs a contribué à la syndicalisation des chargés de cours, en en faisant même une section de son propre syndicat. C’est plus tard, vers 1990, que le syndicat des chargés de cours est devenu autonome, lorsque celui des profs a quitté la FNEEQ. À l’Université Laval, la syndicalisation s’est faite en 1987, à la fois chez les cliniciens dentistes et chez les autres chargés de cours, à l’exception de la faculté de médecine selon la volonté de l’Université. La CSN a cependant échoué à TroisRivières en 1982, à Concordia University en 1983, aussi à Sherbrooke qui a plutôt choisi la CEQ. À McGill, deux tentatives timides ont été infructueuses, à l’exception de la syndicalisation des Teacher’s assistants en 1995. Les chargés de cours de l’éducation permanente de Concordia et les chargés d’enseignement de l’École de technologie supérieure ont aussi rallié la CSN et la FNEEQ, au début de 1990. Ils ont été suivis par les tuteurs et tutrices de la TÉLUQ en 2000. Deux tentatives infructueuses de syndicalisation à l’École polytechnique de Montréal ont eu lieu à la même époque. Somme toute, voilà une belle réussite. Le Québec compte aujourd’hui plus de 10 000 chargés de cours des universités, dont plus de 95 % sont syndiqués et affiliés à l’une où l’autre des grandes centrales syndicales, excepté le syndicat des chargés de cours de Concordia qui n’a pas d’affiliation. La FNEEQ, à elle seule, en regroupe près de 8000. C’est le noyau dur de notre représentation dans la vie universitaire, ce qui fait de nous un interlocuteur incontournable au ministère de l’Éducation et devant le grand public. C’est là le résultat de trente ans de militantisme syndical soutenu. Soyons-en bien fiers. III – La contribution des chargés de cours à la CSN et à la FNEEQ La CSN a bien bénéficié du militantisme des chargés de cours, partout dans les différentes régions du Québec. Plusieurs chargés de cours sont devenus des salariés du mouvement. Mentionnons quelques noms : Marie-Claire Chouinard, Raymonde Leblanc Stéphane Giraldeau, Hugues Rondeau, du SCCUQ ; Marie Bergeron, Hélène Poulin, du SCCCUL ; Gilles Bégin, du SCCCUQAC ; Denis Marcoux, du SCCCUQO ; Daniel Leduc et Henri Goulet, du SCCCUM. Nous avons tous milité pour que la centrale prenne en compte le travail précaire et syndique ces travailleuses et travailleurs qui n’avaient pas accès à un emploi permanent. J’ai fait ma part au Conseil central de Montréal et d’autres en ont fait autant dans leur région respective. Je fus le premier à me faire élire au comité exécutif de ma fédération et d’autres ont suivi ma trace. Nos syndicats sont bien gérés et ont acquis une réelle reconnaissance dans nos universités. Les syndicats de profs ont fini par nous accepter dans nos établissements, pas tous avec la même bienveillance, disons-le. Je me rappelle certaines soirées crispantes et bagarreuses à la FNEEQ où la présidente, Francine Lalonde, a dû arbitrer les conflits entre le SPUQ et le SCCUQ afin d’aboutir au dénouement de notre négociation. Les contremaîtres professeurs faisaient obstacle à nos demandes légitimes. C’est sans doute pourquoi les syndicats de profs ont choisi de quitter le FNEEQ, vers 1990, et de rallier la nouvelle FQPPU, tout en trouvant refuge à la Fédération des professionnèles. Notre fédération a toutefois fait le choix des chargés de cours et je m’en réjouis. Elle n’a jamais eu à le regretter, je le pense. Les chargés de cours militent à la FNEEQ depuis leur arrivée et leur expertise est appréciée de tous. Ils ont pris leur place et veillent à leurs intérêts de groupe, y défendent leurs positions. Ils sont partisans d’un esprit fédéral pour le bien de notre fédération. Nommons quelques militantes et militants de grand mérite: Christiane Malet au comité d’action internationale depuis plus de 20 ans, Jocelyn Chamard au comité école et société, Louise Bérubé au comité sur la précarité, et tous celles et ceux qui ont été élus au Bureau fédéral depuis 25 ans. Quant à moi, j’ai été actif un peu partout dans cette fédération, pour me consacrer finalement au comité école et société. Je souhaite sincèrement que notre engagement se poursuive encore longtemps. Au nom de tous les chargés de cours, militantes et militants, je tiens à remercier la FNEEQ de m’avoir permis de travailler à notre cause pour l’avancement de notre belle fédération et de la CSN qui me tient tant à cœur. Merci à tous. Vo lu m e XI, n u m ér o 3 – Ju in 2006 11 Expresso Volume XI, numéro 3 – Juin 2006 Expresso est publié par le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval inc., (SCCCUL) à l’intention de ses membres. Coordination : Nicole Blouin Comité de rédaction : Nicole Blouin, Claude Brochu, Puma Freytag Textes : Nicole Blouin, Claude Brochu, Martin Courval, Puma Freytag Révision : Claude Brochu Infographie : Pouliot Guay graphistes SCCCUL Pavillon Alphonse-Desjardins Bureau 3304 Cité universitaire Sainte-Foy (Québec) G1K 7P4 Téléphone : (418) 656-2202 Télécopieur : (418) 656-3186 Courriel : [email protected] www.ulaval.ca/scccul