Critères d`identification des zones humides
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Critères d`identification des zones humides
Critères d’identification des zones humides Les zones humides ne sont pas toujours faciles à identifier, comme par exemple à la fin de l’été où nombre de sols sont secs, ou encore dans le courant de l’hiver alors que la neige masque nombre de détails du sol. Cependant, quelques éléments permettent de faciliter le diagnostic : l’analyse des cartes en premier, la lecture du paysage, puis la végétation, et enfin l’examen du sol. Dans un souci de clarté, cette fiche n’aborde pas la question complexe de la classification des zones humides. Les cartes La première étape d’une démarche d’inventaire des zones humides consiste à examiner les supports cartographiques qui peuvent déjà renseigner sur les grandes zones de présence probables de zones humides. - Il existe notamment des cartographies à vocation écologique qui peuvent déjà répertorier en partie un certain nombre de zones humides sur un territoire donné (Natura 2000, ZNIEFF) accessibles sur les sites CARMEN de la DREAL, avec des informations sur la nature et les paysages ou sur l’eau, ou Infoterre du BRGM. - La carte à l’échelle 25 000ème sert généralement de base de travail. Elle indique 3 notions qui vont permettre d’identifier les secteurs de probable présence de zones humides : o Le réseau hydrographique (cours d’eau, étangs, etc.) o La topographie : les zones humides se trouvent dans les fonds de vallée et dépressions du relief o La toponymie : les lieux pouvant signifier une localisation en zone humide. Cette carte est accessible via le site spécialisé de l’Institut Géographique National (Géoportail) en deux dimensions ou visualisées en trois dimensions. La lecture du paysage Le paysage renseigne également beaucoup sur la présence probable de zones humides en fournissant des indices de plusieurs types : - La topographie et le relief : la configuration des pentes et des dépressions indique les secteurs où les écoulements vont s’acheminer et donc là où probablement l’eau va stagner, ou alors la nappe phréatique affleurer. - Le réseau hydrographique : étangs, cours d’eau, fonds de vallée sont des éléments du paysage souvent en lien avec des cortèges de zones humides. - Les cultures et plantations : les types de culture vont également constituer des indices de présence de zones humides. Les plantations d’épicéa de Sitka indiquent quasicertainement des zones humides. - La couleur des sols : Si les parcelles sont labourées et que les sols sont apparents, la coloration de ceux-ci peut renseigner sur leur nature. Les sols très noirs (donc probablement tourbeux) ou alors gris très clairs (les gleys) sont caractéristiques d’un engorgement en eau et donc de la présence d’un zone humide. Critères d’identification des zones humides – 15/03/2011 1 La végétation Les zones humides développent une végétation caractéristique parce qu’adaptée à un engorgement en eau du sol plus ou moins prononcé et plus ou moins permanent. Cette végétation, dite hygrophile, aisément reconnaissable pour bon nombre d’espèces typiques, va donc permettre d’identifier les zones humides, ce critère étant d’ailleurs reconnu dans la définition réglementaire de ces milieux. Des guides spécialisés facilitent le travail du propriétaire forestier. Critères d’identification des zones humides – 15/03/2011 2 La pédologie Le critère le plus fiable pour identifier une zone humide, et ce quel que soit le cas de figure (zone humide plantée, cultivée ou non), est l’examen du sol ou pédologie. La réglementation traduit d’ailleurs bien cette fiabilité du critère pédologique puisqu’elle précise que la présence d’un sol hydromorphe suffit à caractériser une zone humide. En effet, les zones humides sont caractérisées par un engorgement temporaire ou permanent du sol. Cette stagnation d’eau va affecter le substrat par la formation de sols aux profils bien particuliers, les sols hydromorphes. L’examen des traces d’hydromorphie se fait à l’aide d’une tarière à main qui permet d’extraire des carottes de sol. Si la réglementation n’impose pas de profondeur au-delà de laquelle l’hydromorphie ne caractérise plus une zone humide, il est couramment admis, notamment au sein des Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau engagés dans l’agence de bassin Loire-Bretagne, que les traces d’hydromorphie sont à rechercher dans les 40 premiers centimètres du sol. On distingue trois grands types de sols hydromorphes couramment rencontrés en Limousin : - Les sols tourbeux : très sombres, presque noirs, formé par un engorgement permanent du sol jusqu’en surface et en conséquence l’accumulation de matière organique (feuilles, débris végétaux) non dégradée en l’absence d’oxygène. - Les gleys : constitués d’une matrice gris clair, sols formés par un engorgement quasipermanent à permanent, mais sans accumulation de matière organique. - Les pseudo-gleys : caractérisés par la présence de taches de « rouille » apparentes au sein d’une matrice plus ou moins claire, ces sols sont formés par l’alternance saisonnière de périodes d’engorgement et de périodes sèches correspondant à la fluctuation du niveau de la nappe d’eau en fonction des précipitations Retour à : - Gestion des zones humides – introduction Voir aussi : - l’inventaire des zones humides en Limousin - définition des critères des zones humides - l’inventaire des zones humides en Limousin Critères d’identification des zones humides – 15/03/2011 3