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BARDAGE DOSSIER Le calepinage en contreplaqué de pin maritime a permis de respecter le budget sans sacrifier l’esthétique. Un parement en contreplaqué Texte : Gwenola Doaré - photos : Atelier 970 Cette maison en ossature bois de 158 m2 habitables a été construite à NotreDame de-Gravenchon en Seine Maritime, à proximité d’un parc et en bordure de rivière. Conçue par l’Atelier 970, elle se distingue grâce à son parement original et contemporain : des panneaux de contreplaqué de pin maritime. Un ouvrage au budget serré… 34 DOSSIER BARDAGE Les panneaux ont été découpés pour minimiser les chûtes. Détail du parement. Une lame d’air ventilée est réalisée grâce à une ossature horizontale invisible. Compte tenu de la configuration du sol plutôt humide, il est décidé de faire porter l’ossature bois sur des pieux vissés dans le sol. O rienté sud-ouest, le projet se présente sous la forme d’un parallélépipède rectangle. La démarche bioclimatique a conduit le projet vers de larges ouvertures au sud et des parois plutôt fermées au nord. Pour des raisons de coûts, l’architecture est simple et compacte. Cette simplicité est compensée par un porte-à-faux de 3 m et un parement original. Une partie de ce porte-à-faux accueille un patio ouvert, formidable observatoire pour la faune du parc. L’étude thermique confiée à Evebia atteste de l’éligibilité au label BBC-RT2005, avec une consommation réglementaire des 5 usages de Cep BBC 2005 estimée à 62,9 kWh/m2.an en énergie primaire, sachant que la limite dans cette zone était fixée à 65 kWh/m2.an par le label. Le test d’étanchéité à l’air sera conforme aux exigences fixées par Effinergie (moins de 0,6 m3.h/m2). DES FONDATIONS SUR PIEUX VISSÉS Compte tenu de la configuration du sol plutôt humide et pour des raisons budgétaires, il est décidé de faire porter l’ossature bois sur 12 Techno-pieux vissés dans le sol à une profondeur de 6 à 8 m. « Le choix du porteà-faux nous a permis de réduire le nombre de pieux nécessaires, explique Nicolas Maillefer de l’Atelier 970. Par contre, la longueur des pieux est plus importante de ce côté (environ 8 m) compte tenu des descentes de charge impliquées par ce porte-à-faux ». Les pieux, constitués d’un arbre central et d’une lame en hélice en acier de haute qualité, sont enfoncés par une machine dédiée. La profondeur dépend des descentes de charge et de l’étude de sol. Une gaine protège le pieu des mouvements du sol. Le système évite le recours à des fondations béton et s’avère économique compte tenu du faible poids de l’ossature bois. L’impact sur le terrain est réduit. Le plancher de la construction, désolidarisé du sol, a pu être parfaitement isolé. SYSTÈME CONSTRUCTIF « Le budget étant serré, les maîtres d’ouvrage ont choisi de salarier un charpentier pour le chantier, et de réaliser eux-mêmes une grande partie du second œuvre, explique Nicolas Maillefer. L’ossature a donc entièrement été réalisée sur le chantier et non en atelier comme on le voit souvent. » Mélange des techniques, le plancher de l’étage est porté par des poutres en bois lamellé de 15 mètres de longueur, dont le montage a été spectaculaire. 35 BARDAGE DOSSIER L’ossature verticale apparente permet de structurer la façade tout en participant à la fixation mécanique des panneaux. « Pour des raisons de coûts, l’architecture est simple, compacte, rehaussée par un porte-à-faux et un parement original » La structure en pin du nord de 220 mm avec des entraxes de 60 cm, est contreventée en OSB, puis isolée entre montants par 220 mm de ouate de cellulose insufflée. Une isolation complémentaire par l’extérieur de 60 mm est apportée par un panneau de fibre de bois (Pavatex), qui joue également le rôle de parepluie. Le toit terrasse est isolé par 100 mm de PSE. L’étanchéité de la toiture est assurée par une membrane bitumineuse de la marque Meple, choisie pour sa production locale en Normandie. Les menuiseries alu portent du double vitrage performant. LE PAREMENT EN CONTREPLAQUÉ « Il fallait trouver une solution économique sans sacrifier l’esthétique du projet. Nous 36 avons donc réfléchi sur un calepinage original en contreplaqué de pin maritime, (contreplaqué CTB-X multiplis de 15 mm en pin maritime fabriqué en France par Rolpin), permettant de réduire le lot parement à son minimum (moins de 10 euros le mètre carré !). Le système devait aussi optimiser les chûtes en coupant les 100 panneaux de 250 × 125 cm, en 2 ou en 3. » Le chantier a mis un peu de temps à démarrer car il a fallu trouver un système de fixation adapté à la pose choisie, mais le résultat est réussi : les panneaux de tailles différentes sont fixés sur une ossature horizontale, permettant de ménager une lame d’air ventilée, avec un léger recouvrement et une légère pente. Une ossature verticale rainurée apparente permet de souligner le relief du calepinage, 1 La dalle bois posée sur les Technopieux. 2 L’ossature en cours de montage. 3 Le porte-à-faux réalisé en bois lamellé. 4 Un escalier tout bois, particulièrement aérien. 5 Les murs contreventés, en attente de l’isolation entre montants. 6 Vue intérieure du chantier, les murs sont contreventés. 7 La fibre de bois est posée en pare-pluie. Il ne reste plus que le bardage en contreplaqué à poser sur l’ossature. DOSSIER BARDAGE 3 1 4 2 5 6 7 37 BARDAGE DOSSIER Au final, un bâtiment parfaitement intégré à son environnement. « Le recours au contreplaqué en parement a permis des économies substantielles : moins de 10 euros/m2 à l’achat ! » tout en participant à la fixation mécanique des panneaux. Le contreplaqué a reçu un traitement Classe 4 pour sa résistance aux champignons et aux insectes (sauf termites). Il se distingue par une excellente stabilité dimensionnelle. Le contreplaqué certifié « NF-CTB-X » présente un comportement exemplaire en usage extérieur, il est d’ailleurs utilisé en charpente marine. Sur ce chantier, il n’a reçu aucune finition et va griser avec le temps, peut être à des vitesses différentes selon les façades, mais sans doute de façon assez homogène. « La maison s’intègre particulièrement bien dans l’environnement boisé du parc, conclue Nicolas Maillefer. Le parement est vivant, c’est une peau qui accroche la lumière et donne du relief à la façade, tout en rappelant la pose d’ardoises. » LES ÉQUIPEMENTS Performante thermiquement, la maison est entièrement chauffée par un poêle bûches de 6 kW. La VMC double-flux Duolix participe à la bonne répartition de la chaleur dans tout l’espace. L’eau chaude est assurée par un chauffe-eau thermodynamique Atlantic de 300 litres. Les propriétaires ont réalisé eux-mêmes une partie du second œuvre, ce qui a permis de tenir le budget serré de 180 000 € HT (VRD inclus, mais hors honoraires), soit 1 150 € HT/m2 de surface utile, un beau challenge ! 38 CARACTÉRISTIQUES DU CONTREPLAQUÉ ROLPIN BATI TA • Pin maritime français PEFC, traité autoclave classe 4 • Domaines d’emplois : Maisons ossatures bois, habitats légers de loisir, chalets, kiosques, abris de jardin, bâtiments agricoles, clôtures, jeux d’extérieur • Face I : Fermée, sans nœuds et avec pastilles bois (maxi 5/m2). Réparations mastic occasionnelles. Contreface III : Fermée, avec nœuds sains et pastilles bois. Réparations mastic occasionnelles. • Produit respectant les spécifications de la marque NF Extérieur CTB-X. • Les mesures d'émissions de formaldéhyde montrent un dégagement de 0,02 mg/l d'air. Cette valeur est 15 fois inférieure aux exigences de la norme japonaise F****, la plus sévère au monde (0,3 mg/l). • Classement en réaction au feu : Selon EN 13501-1 Épaisseur > 9 mm : D-s2-d0 • Densité : 560 à 610 kg/m3 • Qualité du collage selon norme EN 314-2 : collage classe 3 « milieux extérieurs », résistant à l’eau et aux intempéries. Colle phénolique • Format : 2 500 × 1 250 mm – 5 ou 7 plis • Tolérance dimensionnelle longueur/largeur : +/- 3,5 mm Adresses p. 80