compte-rendu du 14/02/2012

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compte-rendu du 14/02/2012
Le Pic Vert est membre des Réseaux de Veille Écologique, Patrimoine Naturel et Éducation Nature Environnement de la FRAPNA Isère. Compte rendu du comité de suivi
du Contrat de Biodiversité de la plaine de Bièvre
réuni le 14/02/2012 à 20h30 dans la salle des fêtes de Colombe (38)
Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et de la Fondation de France
Présents :
Martial Botton (coordinateur de l’association Le Pic Vert)
Robert Douillet (consultant de l’association Geyser)
Robert Douillet (Maire de Colombe)
Amélie Jalla (chargée de mission au Conseil régional)
Nancy Lacombe (représentante de Terralys)
Loïc Lambert (représentant de l’ACCA de Rives)
Jean François Noblet (secrétaire adjoint de l’association Le Pic Vert)
Camille Paul (apprentie de l’association Le Pic Vert)
Jean-Claude Plottier (propriétaire et exploitant)
Philippe Rivat (propriétaire et exploitant)
Sébastien Roux (animateur sécurité et environnement chez Budillon-Rabatel SA)
Excusés :
FRAPNA Isère, Pays Voironnais.
Ordre du jour :
1 Présentation de l’association et de sa démarche 2 Présentation du Contrat de Biodiversité et du rôle du comité de suivi 3 Etat 2011 : délimitation, règlement, inventaires de la faune et de la flore 4 Propositions d’actions et d’aménagements 5 Questions diverses 6 Projection du film « carrières vivantes » réalisé par Marc Peyronnard
1 Présentation de l’association et de sa démarche
Jean François Noblet (Le Pic Vert) présente l’association. L’association Le Pic Vert est une
association de protection de la nature basée à Réaumont. Elle gère quatre réserves dont un site
concernant l’ancienne carrière Carbiev et ses alentours dans la plaine de Bièvre. Depuis 2006,
l’association gère environ 4,5ha de l’ancienne carrière Carbiev, réaménagée écologiquement
et ouverte au public. Pour ce site, Le Pic Vert souhaite développer la biodiversité et a
demandé pour cela un Contrat de Biodiversité au Conseil Régional.
Le soutien de la Fondation de France dans le cadre de son appel à projet « Gérer ensemble
Le Pic Vert 24 place de la Mairie – 38140 Réaumont – Tel : 04/76/91/34/33 Courriel : [email protected] -­‐ Site web : www.lepicvert.asso.fr Association agréée au titre de la protection de l'environnement par arrêté préfectoral n°2008-­‐00282
p.1 l’environnement », permet à l’association de réaliser la concertation territoriale avec Robert
Douillet, médiateur de l’association Geyser. Celui-ci se présente. Des rendez-vous individuels
supplémentaires auront lieu, avec notamment l’ACCA de Colombe et celle de Beaucroissant,
des propriétaires et exploitants qui n’ont pas encore été rencontrés, etc.
2 Présentation du Contrat de Biodiversité et du rôle du comité de suivi
Amélie Jalla (région Rhône-Alpes) présente le Contrat de Biodiversité, qui est une aide du
Conseil Régional qui accorde jusqu’à 60% de financements à une structure locale ayant un
projet de protection de la biodiversité. Le Conseil Régional a également d’autres contrats
possibles : le contrat Réserve Naturelle Régionale et le contrat Corridors. Ces autres contrats
ont d’autres objectifs et sont financés à des taux variables par le Conseil régional. Le Contrat
de Biodiversité concerne principalement les zones d’intérêt régional non ou insuffisamment
préservées. Il nécessite une étude complète, un programme d’actions sur 5 ans et une
concertation territoriale.
Jean François Noblet précise que cette concertation permet aux acteurs locaux concernés de
participer et de s’approprier le projet. Ce comité n’est donc pas un comité institutionnel. Jean
François Noblet invite les personnes présentes à signaler toute autre personne intéressée par
ce projet pour participer au comité de suivi.
3 Etat 2011 : délimitation, règlement, inventaires de la faune et de la flore
Martial Botton (Le Pic Vert) présente le périmètre de la zone étudiée qui se situe sur trois
communes, principalement sur Rives, mais également sur Colombe et Beaucroissant. Il
concerne l’ancienne carrière Carbiev et les terrains agricoles plus à l’Ouest. Il est bordé au
Nord par l’axe de Bièvre.
Les parcelles d’ancienne carrière gérées par Le Pic Vert depuis 2006 possèdent un règlement.
Entre autres, l’accès aux véhicules motorisés de loisirs est interdit. L’ACCA de Rives a
également accepté de ne pas chasser sur ces plusieurs parcelles gérées par Le Pic Vert.
D’autres parcelles ont été accordées au Pic Vert par des conventions de gestion. Il s’agit d’un
bois de petite dimension (sur Rives) appartenant à M. Perrin, de deux parcelles du Conseil
général (une haie sur Beaucroissant et une parcelle de friche sur Rives), de deux parcelles de
prairie appartenant à Terralys et exploitées par P. Rivat. La famille Gnemmi a donné un
accord oral pour confier la gestion de ses deux parcelles non construites à l’association.
Depuis 2009 l’association réalise un suivi naturaliste du site et a effectué des inventaires de
faune et de flore.
Les oiseaux y sont nombreux (124 espèces observées) et de nombreuses espèces menacées s’y
reproduisent (20 espèces sur la liste rouge des vertébrés de l’Isère) dont notamment le busard
cendré, la huppe fasciée et le pigeon colombin. Des nombreuses espèces menacées présentes,
la plupart sont des espèces typiques des milieux ouverts. On compte en tout 72 espèces
d’oiseaux susceptibles de nicher. L’inventaire montre également que le site est important pour
la migration, avec 71 espèces migratrices de printemps et 43 migratrices d’automne.
On compte 23 espèces de mammifères, la plupart se reproduisant sur le site. Une seule espèce
est présente sur la liste rouge des espèces menacées de l’Isère et 3 sont protégées par la loi.
Les reptiles et amphibiens sont représentés par 14 espèces, dont 13 protégées par la loi et 4
sont menacées. C’est le caractère pionnier, la présence de plans d’eaux permanents ou
temporaires qui permettent une telle diversité d’espèces de reptiles et amphibiens rares et
menacées.
De nombreux insectes sont présents, pour un total de 290 espèces identifiées.
La flore est plus limitée car elle est peu présente dans la carrière. 275 espèces ont été
p.2 identifiées. Parmi elles, 10 espèces sont patrimoniales (protégées et/ou menacées). Il s’agit
principalement d’espèces (dont de nombreuses orchidées) liées aux prairies sèches, présentes
sur certains talus exposés au Sud. 7 espèces invasives ont été recensées, elles poussent
principalement sur les terrains remaniés et déstructurés de la carrière.
Les milieux naturels sont variés et possèdent des potentiels écologiques intéressants. Les
plans d’eau nombreux constituent une bonne halte migratoire. Le paysage bocager est encore
présent grâce à la réimplantation de haies après le remembrement, sur Colombe notamment.
Le réseau écologique et les corridors sont importants, avec de nombreux passages au dessus
de l’axe de Bièvre. Jean François Noblet suggère qu’un nouveau passage à faune soit installé
au-dessus de l’axe de Bièvre en face de la parcelle ZA 16. Cela a été demandé au Conseil
général dans le cadre du projet de mise à 2x2 voies de l’axe de Bièvre. Robert Douillet (Maire
de Colombe), Jean Claude Plottier et Philippe Rivat (propriétaires et exploitants) font
remarquer que la carte présentée (carte d’étude écosystémique, Econat, syndicat mixte de
Bièvre Valloire) omet de grandes haies sur Colombe.
4 Propositions d’actions et d’aménagements
Dans le cadre du Contrat de Biodiversité, un programme d’action doit être présenté afin de
donner les orientations majeures du projet.
Ce programme concerne 5 objectifs, à atteindre entre 2012 et 2016 :
• maintenir le milieu pionnier ouvert, pour conserver des habitats intéressants pour de
nombreuses espèces menacées ;
• maintenir et développer la biodiversité ;
• mieux accueillir le public, sans déranger, que ce soit le dérangement de l’activité
professionnelle ou de la faune et de la flore ;
• former les scolaires, le public et les professionnels ;
• agrandir la superficie à préserver ;
• lutter contre les pollutions et nuisances, comme les dépôts d’ordures ou les passages
de véhicules de loisirs.
Les aménagements pour 2012 sont les suivants :
• construction d’une cabane d’observation nature dès que le sol sera dégelé, sur un
terrain du Conseil général de l’Isère, au bord d’une mare ;
• restauration de la trame bocagère par l’implantation d’une prairie permanente de
luzerne et plantation d’une haie autour de la zone de stockage de compost de M.
Bouchet ;
• suivi, gestion et petit entretien du site et de ses aménagements, 1 jour par semaine tout
au long des 5 années ;
• animations scolaires pour les classes des communes concernées et des communes
limitrophes intéressées, tout au long des 5 années du Contrat ;
• la concertation et l’animation avec les acteurs locaux, qui a déjà débuté et qui
continuera jusqu’à la fin du contrat.
Deux prairies mellifères seront semées ce printemps sur des terrains de Terralys et de Philippe
Rivat par ce dernier. Cet aménagement ne se fait pas dans le cadre du Contrat de Biodiversité,
c’est un aménagement prévu avec le soutien de Terralys, de la Fédération Départementale des
Chasseurs et du Conseil général de l’Isère.
p.3 Les années suivantes d’autres actions seront mises en place : l’agrandissement d’une mare
permanente, la construction d’une cabane d’observation pour les groupes avec accès aux
personnes à mobilité réduite, le réaménagement du sentier pédagogique, la formation des
professionnels des BTP et des carriers, la signature de conventions de gestion ou l’acquisition
foncière si elle se présente, et pour finir l’évaluation objective de l’opération.
5
5.1
Questions diverses
Nombre et origine des agriculteurs exploitant le fond de carrière
Robert Douillet (Maire de Colombe) demande combien d’agriculteurs exploitent le fond de
carrière sur Rives. Martial Botton répond qu’il y a environ 7 agriculteurs, qu’il cite. Robert
Douillet remarque que ce sont principalement des agriculteurs de Colombe qui exploitent à
cet endroit-là.
Jean François Noblet demande aux agriculteurs présents s’ils sont intéressés pour faire un
devis pour l’implantation de la luzerne, ou s’ils connaissent des collègues intéressés.
5.2
Véhicules motorisé, pollutions et nuisances
Robert Douillet (Maire) demande quel type de véhicules motorisés sont interdit, craignant que
des propriétaires ou exploitants n’aient plus le droit de passer. Jean François Noblet précise
bien que ce sont les véhicules motorisés de loisirs qui sont interdits, en particuliers dans la
carrière réaménagée écologiquement. Robert Douillet regrette les incivilités des personnes qui
ne respectent pas les milieux et ajoute que c’est un problème difficile à régler, car il nécessite
une surveillance constante. Sensibiliser les personnes pourrait être une solution, comme cela à
été fait par Attitude Quad il y a quelques années à Roybon, malheureusement sans grand
succès.
Jean François Noblet ajoute qu’il est tout aussi difficile de contrer les dépôts d’ordures.
Récemment sur les terrains de Terralys, trois bombonnes d’oxygène ont été trouvées. Ailleurs
sur le site, ce sont des pneus ou des voitures brûlées.
Philippe Rivat dit qu’il a vu des gens faire du tir avec des pistolets dans la plaine. Robert
Douillet (Maire) dit qu’apparemment une personne (M. Ricardi) avait des autorisations, mais
personne ne sait dire qui l’a autorisé.
5.3
Apiculture
Robert Douillet (geyser) demande des précisions sur le projet d’installer des ruches dans le
fond de carrière à Rives. Jean François Noblet répond qu’un apiculteur de St Nicolas de
Macherin est intéressé pour installer ses ruches sur des terrains du Conseil général. Ce serait
cohérent avec l’implantation des jachères mellifères. L’apiculteur propose en échange des
animations gratuites pour les scolaires ou le public sur le site ou chez lui directement.
5.4
Activité de la carrière Carbiev
Robert Douillet (Maire) demande si la partie Est de la carrière est toujours exploitée, et par
qui. Sébastien Roux répond que du fait qu’il y ait 5 exploitants différents sur le site, les choses
sont compliquées et avancent lentement. 80% des anciennes installations de traitement sont
démontées. La carrière est exploitée en moyenne une fois par an, soit par la SACEP soit par
Budillon Rabatel. Dans les deux cas, la matière n’est pas traitée sur place et est directement
exportée.
p.4 5.5
Terralys
Amélie Jalla demande des précisions sur la société Terralys. Nancy Lacombe répond que c’est
une filiale du groupe Suez Environnement. Elle est spécialisée dans le traitement des déchets
organiques et leur valorisation en agriculture. Ces déchets peuvent être des déchets de
papeterie, des déchets verts ou des boues par exemple. Terralys possède une plateforme de
compostage de boues de papeterie dans le fond de carrière à Rives.
Jean François Noblet demande si Terralys est compétent pour effectuer des analyses de terre,
car il en faudrait une pour la friche où sera implantée la luzerne. Nancy Lacombe répond que
c’est tout à fait possible car Terralys est en contact avec des laboratoires qui peuvent faire ces
analyses.
5.6
Contraintes pour l’activité agricole et évolution des terrains de carrière
Robert Douillet (Maire) demande si le Contrat de Biodiversité va avoir un impact sur la
production agricole. Il demande si les agriculteurs qui le souhaitent pourront semer dans leurs
champs du maïs ou du tournesol par exemple. Jean François Noblet et Martial Botton
répondent que les agriculteurs sont libres sur les terrains qu’ils exploitent. Ils ajoutent que le
règlement présenté plus tôt ne concerne que les parcelles d’ancienne carrière dont Le Pic Vert
à la gestion. L’association ne met des conditions que sur les terrains dont elle a obtenu la
gestion. Ces conditions sont des contraintes acceptables par les usagers, ou compensées
(financièrement…). Jean François Noblet cite l’exemple de l’ACCA de Rives, qui a accepté
de ne pas chasser sur les parcelles de carrière gérées par Le Pic Vert.
Robert Douillet (Maire) demande à Sébastien Roux quelle sera la destination des terrains de
carrière encore en exploitation par Carbiev. Il répond qu’à terme, ces terrains seront
réaménagés, mais les procédures sont longues du fait qu’il y ait 5 associés.
Amélie Jalla quitte la réunion car elle ne peut rester plus longtemps.
6 Projection du film « Carrières vivantes » réalisé par Marc Peyronnard
Le film « Carrières vivantes » montre des images du réaménagement écologique de la carrière
Carbiev à Rives. Il montre le travail de Budillon-Rabatel et des bénévoles du Pic Vert, ainsi
que le fruit de ce travail : les nombreuses espèces présentes sur le site. Dans un deuxième
temps il montre également le réaménagement de l’ancienne carrière de Saint Julien de Ratz,
devenue décharge et transformée en lieu accueillant pour la faune, une mare. Toutes les
images de ce film ont été tournées sur ces deux sites sur plusieurs années.
Après la projection du film, Robert Douillet (Maire) demande si les oiseaux vus dans la vidéo
sont présents naturellement. Jean François Noblet répond qu’ils sont naturellement présents
du fait que le site soit sur une voie importante de migration. De plus les espèces sont attirées
par les aménagements effectués : les plans d’eau, les haies, les nichoirs, les prairies etc. qui
incitent les oiseaux à s’arrêter, voir même à rester. Il cite l’exemple de la colonie de pigeons
colombins qui s’est installée et qui se reproduit sur place. Il fait remarquer que 77 espèces
d’oiseaux différents ont pu être observées, et pour la plupart, photographiés depuis une seule
cabane d’observation pendant une année.
Robert Douillet (Maire) demande pourquoi on voit de plus en plus de goélands au dessus des
champs, alors qu’ils étaient absents il y a une dizaine d’années. Jean François Noblet explique
que ce sont des oiseaux (goélands et mouettes) qui ont leur dortoir au lac de Paladru et que
pendant la journée ils vont se nourrir dans des décharges (St Quentin sur Isère et Penol). Sur
leur chemin ils s’arrêtent pour se nourrir dans les champs labourés. Robert Douillet (Maire) et
p.5 Jean Claude Plottier font remarquer que c’est surtout au dessus des semis de blé que se
trouvent les goélands. Robert Douillet (Maire) dit que c’est certainement grâce à la réduction
des traitements et des pesticides que la vie du sol a pu augmenter, et ainsi nourrir les oiseaux.
Il demande ce qu’il en est des vanneaux huppés. Jean François Noblet répond qu’avec
l’évolution des pratiques agricoles, les vanneaux n’ont plus le temps de mener leur
nidification à terme dans les labours. Le vanneau huppé ne niche plus dans le secteur.
Robert Douillet (Geyser) demande plus de précisions sur la méthode d’évaluation du
programme d’action. Jean François Noblet répond qu’il existe une méthodologie précise qui
se base sur des indicateurs particuliers. Il y a un protocole qui permet une évaluation objective
et scientifique. Concernant l’évaluation de l’agrandissement de la mare pérenne, il y aura un
suivi des amphibiens, qui seront les indicateurs. Pour la falaise artificielle à guêpiers et
hirondelles de rivage, elle sera construite de manière à permettre d’observer l’intérieur des
nids. Cela permettra un suivi très précis ainsi qu’une étude facilitée de l’espèce.
Les participants n’ayant plus de questions, la réunion prend fin vers 23h.
Jean-François Noblet, secrétaire adjoint de l’association Le Pic Vert
p.6 

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