Insulter Douillet coûte cher
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Insulter Douillet coûte cher
Libération :!Insulter Douillet coûte cher http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=318330 Société Insulter Douillet coûte cher Trois mois ferme contre un chauffard qui a menacé l'ex-judoka. Par Gilles WALLON samedi 20 août 2005 eut-on prendre le risque d'empoigner David Douillet, puis d'insulter copieusement sa femme, sans rien risquer en retour ? Faute de s'être posé cette question, Christophe Badouard, 26 ans, vient de passer six semaines à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy. Vendredi soir, cet électricien au chômage comparaissait devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) pour «menaces de mort, refus d'obtempérer et outrage à agent». Tout cela après une rencontre avec l'ancien champion olympique de judo qui «s'est mal passée». Le 9 juillet, Christophe Badouard traverse la petite ville de Meulan (Yvelines), où il est allé faire ses courses. Il roule un peu vite. Il aurait aussi un peu bu. Sur la route, selon le procès-verbal, il «frôle» deux cyclistes et «manque de les faire tomber» . Il s'arrête au feu rouge. Le cycliste tape à sa vitre. C'est David Douillet, qui se promène en vélo avec sa femme, et qui lui demande des explications. Celles-ci, selon le sportif, n'ont pas tardé. Le conducteur l'empoigne, «malgré la différence de gabarit», puis lui crie : «Je vais vous buter, je vais vous fendre le crâne, t'as l'air d'un con sur ton vélo.» Il redémarre. Dans sa déclaration à la police, Valérie Douillet a précisé que l'homme «avait l'air d'un fou, avec ses yeux injectés de sang». Le couple a noté le numéro d'immatriculation du véhicule. Ils alertent les policiers qui, «en un quart d'heure», retrouvent la trace de Christophe Badouard et le poursuivent jusqu'à son domicile, puisque celui-ci ne s'arrête pas. «Je n'entendais pas, j'écoutais de la musique», s'est-t-il justifié au tribunal. Au poste de police, il refuse l'alcootest, insulte les agents, qui le transfèrent en centre de détention. «Il ne faudrait pas en faire "l'affaire Douillet"», a tenté de convaincre la substitut du procureur, qui a réclamé neuf mois de prison, dont trois avec sursis. Face au champion olympique, chouchou des Chirac et des Français, l'avocate de l'électricien a cherché son souffle. «Ce n'est pas un délinquant routier habituel, il a de réels problèmes psychiatriques, la prison n'est pas un lieu pour lui.» Avant d'ajouter : «Combien de cyclistes sont victimes de ce comportement sans que la police n'intervienne si vite ?» Il a écopé de 6 mois de prison dont trois ferme. http://www.liberation.fr/page.php?Article=318330 © Libération 1 sur 1 24.8.2005 16:36