« Il faut surtout savoir aimer les autres »
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« Il faut surtout savoir aimer les autres »
Dominique Sellier « Il faut surtout savoir aimer les autres » FAMILLES D’ACCUEIL Quand la vie mène à un âge avancé et qu’elle ne fait pas le cadeau d’une bonne santé mentale, bien souvent le maintien à domicile ne devient plus possible. Il existe une alternative aux établissements spécialisés : la famille d’accueil. Elle offre la plupart du temps un cadre de vie où personnes handicapées ou âgées peuvent vivre heureuses. Lieu de progrès et de mieux-être Avec ses 170familles d’accueil, dont 70% se consacrent aux personnes âgées, le département est parmi les mieux dotés de la région pour ce type de structure. Pour accompagner son développement, le Conseil général s’est fixé trois priorités: professionnaliser les accueillants, assurer leur formation et les soutenir. L’objectif est de mettre en réseau sur un territoire tous les intervenants (familles, centres d’accueil temporaires et maisons de retraite) afin que l’accueil familial continue à être source de progrès pour les handicapés psychiques et de mieuxêtre pour les personnes âgées. Des pensionnaires attachants L’un et l’autre ont des rythmes de journée adaptés aux personnes qu’ils accueillent. « Il faut toujours penser à les stimuler, à leur proposer des activités, dit Cédric. À la maison, ils mettent le couvert, rangent eux même leur linge et leur chambre. Nous partons régulièrement ensemble en camping-car. » Pour Roselyne, le grand âge de ses pensionnaires, Andrée la doyenne a 98 ans, limite la vie sociale au repas du midi pris en commun. Elle investit surtout son temps dans les soins corporels ou la simple présence. Ils se font aider car le travail est prenant et qu’ils ressentent le besoin de ne pas être seuls dans la relation avec leurs hôtes. Cédric travaille avec sa compagne qui était auparavant employée dans un service d’aide à domicile et Roselyne recourt aux services d’une aide ménagère. Elle a également le soutien de son fils. Tous deux insistent sur l’importance de prendre parfois du recul. « C’est nécessaire à notre équilibre », ajoute Cédric qui a mis du temps à confier « ses » pensionnaires à un remplaçant. « Je suis fier des progrès qu’ils réalisent », avoue-t-il. « Andrée m’amuse avec son regard toujours vif, son sens des réparties et son caractère un peu chipie », confie Roselyne. Un métier à déconseiller à ceux qui le feraient pour l’argent concluent-ils, ce ne serait de toute façon pas un bon calcul. « Il faut surtout savoir aimer les autres. » LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL son espace propre. Pour tous les deux, c’est un engagement total. « La nuit, je reste toujours sur le qui vive », reconnaît Roselyne. Pour Cédric, ses trois pensionnaires sont comme « trois volcans qui dorment. Il faut en permanence rester vigilant. » 25 Dominique Sellier Installés dans un coquet pavillon à Bias, les trois pensionnaires de Roselyne profitent, l’été, des cris de ses petits-enfants qui jouent dans le jardin. « J’accueille des personnes âgées car j’aime vivre chez moi et que j’ai naturellement de la compassion pour elles », explique-t-elle. Même simplicité des motivations pour Cédric qui a restauré de ses mains les 400 m² de la maison où à Antagnac il accueille trois handicapés mentaux. « Mes parents et mes grands-parents étaient familles d’accueil. Pour moi cela m’a paru tout naturel de le devenir aussi. » Dans sa grande maison, baignée en permanence dans une musique apaisante, chacun y dispose de N° 11 NOVEMBRE 2010 P O R T R A I T