Compte-rendu

Transcription

Compte-rendu
Compte rendu des tables rondes
de l'Assemblée Générale d'Enercoop 2016
Première table ronde : « Enercoop sous le capot : découvrez
les pratiques qui rythment le quotidien d'Enercoop »
-------------------------------------------------------------------------------Animateur : Hervé KEMPF, Reporterre
Intervenants :
• David NADASI, administrateur système au sein du pôle numérique
• Emmanuel SOULIAS, directeur général d'Enercoop
• Mohamed SIFAOUI, chargé de mission économies d'énergie
Hervé KEMPF ouvre la table ronde en introduisant la
question du développement d'Enercoop et le souhait de la
coopérative de mettre en œuvre des pratiques internes
cohérentes, en phase avec son projet plus général.
David NADASI poursuit sur un bref historique des logiciels
libres.
Il est rappelé que c'est une mathématicienne, Ada Lovelace
qui a mis en place le premier programme informatique en
1840. Puis, Grace Hobbart en 1952 invente le concept de
langage de programmation. Le logiciel était alors libre. La
licence privative a été introduite avant que Richard Stallman
en 1980 dénonce la situation de dépendance de l'industrie
des logiciels et de la propriété industrielle. Il lance alors le projet GNU qui englobe
Linux : il a pour objectif de réécrire complètement un logiciel d'exploitation en codes
libres. C'est ainsi que naît la licence libre.
Le logiciel libre garantit et repose sur des libertés fondamentales qui sont les suivantes :
- droit d'utiliser le logiciel
- droit d'étudier ce dernier
- droit de le modifier
- droit de l'adapter à ses besoins
- droit de le dupliquer et de le transmettre à qui en a besoin
Aujourd'hui, chez Enercoop la quasi totalité des postes de travail sont sous GNU/Linux et
sont dotés d'un système intranet qui comprend des outils collaboratifs, de la téléphonie
etc. Par ailleurs, l'ensemble du progiciel (CRM) qui gère le métier de fournisseur
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
d'électricité est développé sur des bases de logiciels libres et a vocation à le rester et à
profiter à la communauté.
Emmanuel SOULIAS est ensuite invité à prendre la parole
afin d'aborder l'organisation du réseau Enercoop.
Il rappelle qu'en dix ans, dix coopératives ont été créées.
Celles-ci se structurent actuellement en réseau, ce qui
impacte fortement les pratiques et prises de décision
d'Enercoop.
À Paris, ce sont surtout les fonctions supports qui sont
assurées : facturation, relation client, stratégie d'approvisionnement, service
informatique etc. Le contrat de marque, qui appartient à Enercoop, lie les coopératives à
cette dernière. C'est aussi le cas pour les contrats d'apport d'affaires. Mais les
coopératives locales sont des entités juridiques indépendantes : elles commercialisent
l'offre d'Enercoop et peuvent proposer d'autres services.
Historiquement, les décisions étaient toutes prises à Enercoop national pour l'ensemble
du réseau. Depuis deux ans, un important travail est fait pour mutualiser les prises de
décisions. Il n'existe pas de recette toute faite. Cela est plus compliqué mais en même
temps plus vertueux et rend le réseau plus solide.
La plupart des métiers ont créé une commission qui réunit des opérationnels d'un
métier donné de chaque coopérative : commercial, client, communication,
approvisionnement etc. C'est un espace de propositions, de partage de pratiques mais
aussi de prises de décision.
Schéma des prise de décision chez Enercoop :
• Étude par les opérationnels
• Soumis à la commission
• Soumis au CoDir Réseau
• Positionnement de la sphère politique (CA et inter-CA)
Pour rappel, le CoDir Réseau est composé de chaque directeur des coopératives ainsi
que des directeurs opérationnels. Ils se réunissent tous les quinze jours physiquement
ainsi qu'au téléphone. Les différentes stratégies y sont décidées. Ce n'est pas si
compliqué, mais cela nécessite de la pédagogie, de l'appropriation ; ces différents
mécanismes permettent de garantir une base solide et une unité du réseau.
Mohamed SIFAOUI, en tant que membre du « Jardin
d'Animation et de Facilitation », fait un focus sur la
gouvernance partagée en expérimentation à Enercoop.
Il distingue trois échelons de gouvernances :
• Gouvernance politique
• Gouvernance inter coopératives
• Gouvernance au plus près de l'humain, dans les réunions,
dans les prises de décision
Depuis 2013, Enercoop expérimente des processus innovants de prise de décision,
notamment depuis l'accompagnement en 2014 de l'Université du Nous, association qui
a pour but d'accompagner tout collectif dans une démarche de collaboration.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
L'efficacité n'est pas le seul but, il s'agit d'une pratique remettant en question les
modèles d'interactions classiques.
Les outils les plus utilisés par Enercoop sont la Gestion Par Consentement, l'Élection
Sans Candidat et l'instauration de cadres de sécurité : ce sont des pratiques de
collaboration qui offrent la possibilité de déconstruire nos modèles éducatifs.
L'implication et l'engagement dans le travail sont fortement impactés par ces pratiques,
qui se travaillent dans une logique de long terme sur le volet social et humain.
En exerçant des postures d'équivalence et d'émancipation, l'intelligence collective ainsi
suggérée permet « de prévenir plutôt que de guérir », dans un objectif
d'épanouissement personnel et collectif. Les luttes de pouvoir et les ego visent à être
significativement diminuées grâce aux notions de bienveillance et de Communication
Non Violente. Les bienfaits sont tangibles dans l'équipe, grâce au travail sur les postures.
Aujourd'hui, Enercoop est en phase d'autonomisation sur ces pratiques notamment
grâce au Jardin d'Animation et de Facilitation (JAF) qui dissémine les bonnes pratiques.
Cette instance vise à identifier les richesses et les conditions facilitant la coopération et
la gouvernance partagée d'Enercoop et à les faire croître.
Les dynamiques de coopération sont assez longues à mettre en place.
L'expérimentation actuelle d'Enercoop en est un bon exemple ; la déconstruction des
schémas se fait sur le long terme.
Pour autant, la gouvernance partagée n'est pas une dictature de la bienveillance. Il ne
s'agit pas de décider de tout, tous ensemble ni d'imposer de l'horizontalité partout. La
verticalité existe notamment à travers des « rôles » bien définis.
La gouvernance partagée est un but à atteindre et il faut sans cesse en tracer le chemin ;
Enercoop en est à un stade d'expérimentation.
Temps de questions/réponses :
1. Avez-vous déjà mené une réflexion sur le salaire unique ?
Le salaire unique fait partie des pistes étudiées. Un cercle de
réflexion sur la rémunération a été mis en place avec la
représentante des Richesses Humaines, le représentant de la
Direction Générale, la représentante des Délégués du Personnel,
ainsi que deux salariés élus en « Élection Sans Candidat ». Les
débats et décisions ont été effectués en équivalence.
2. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de Gouvernance Partagée ? Et
nous expliquer ce que cela a changé dans le quotidien d'Enercoop ?
Comme exemple, nous pouvons citer le cercle de rémunération dont les membres sont
en posture d'équivalence. Une personne assure tout de même le rôle de « facilitateur »
afin d'amener le cercle à prendre des décisions de manière efficace.
D'autres exemples concrets sont la création d'autres cercles comme le Jardin
d'Animation et de Facilitation, le cercle vie commune, le cercle gouvernance (instance
travaillant sur la gouvernance de la structure) ou encore le vocabulaire qui s'installe
comme les « rôles » ou les « redevabilités ».
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
3. Linky : quels sont les usages pour Enercoop ?
La position d'Enercoop sur Linky est en ligne. C'est un vaste sujet. Pour autant, une
prudence sur la technophilie s'impose car nous sommes plutôt méfiants sur les outils de
domotique et l'hyperconnectivité.
4. Existe-t-il un réseau social ou un community manager en interne qui vous rattache
aux 9 coopératives locales Enercoop ?
Ces outils sont pour l'instant inexistants chez Enercoop.
Il existe toutefois une cinquantaine de listes mails en fonction des activités des salariés
ainsi qu'un tchat. L'idée est de maîtriser les outils plutôt que de s'éparpiller. Nous
cherchons à mettre ensemble des briques de logiciels libres qui fonctionnent bien.
5. Quelles actions menez-vous par rapport au Green It et aux consommations de
postes ?
Nous souhaitons faire vivre nos machines le plus longtemps possible. Par exemple nos
systèmes sont libres, les interfaces graphiques sont légères ce qui permet une durée de
vie des machines allongée. Nous faisons également des actions ponctuelles comme la
désactivation des économiseurs d'écran. Actuellement quatre serveurs hébergent notre
Système Informatique et une discussion pour ouvrir des machines dans des data
centers verts est en cours.
6. Pour revenir au système de Gouvernance Partagée que vous tentez de mettre en
place, utilisez-vous des modèles pré-existants ou préférez-vous l'innovation ?
Pour l'instant, et comme expliqué précédemment, nous piochons des outils de
l'Université Du Nous et donc des éléments de culture provenant de l'holacratie. Nous
nous inspirons également de la Sociocratie 3.0 dont on utilise certains éléments.
7. Y-a-t-il des syndicats à Enercoop ? Si oui, sont-ils associés à la décision ?
L'année dernière nous avons procédé à l'élection de trois Délégués du Personnel. Le seuil
des cinquante salariés étant dépassé nous devrons créer un Comité d'Entreprise dans
les trois ans à venir. Il n'y a pas de personnes syndiquées chez Enercoop. Sur tous les
chantiers « Ressources Humaines » il existe une collaboration entre RH, direction
générale et salariés. Cette dernière se fait de manière souple.
8. Quelle est votre position plus généralement sur la domotique, les réseaux sociaux
et le compteur Linky ?
Ce n'est pas notre métier mais nous sommes bien conscients qu'il existe un risque
d'ouvrir les portes à Big Brother.
9. Y-a-t-il d'autres pratiques dont vous êtes fiers ?
La culture de réunion est un exemple : la plupart commencent par une minute de
silence pour se concentrer ainsi que d'un « tour de météo » afin d'expliquer au groupe
les chantiers de la semaine et les humeurs de chacun et chacune face à ces travaux.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
10. Comment le choix de migrer vers Linux s'est fait concernant les postes de travail ?
A l'époque l'initiative s'est lancée sans suivre de vraie chaîne de décision. Enercoop avait
alors déjà plusieurs chantiers en cours. Il n'existe pas d'opposition aujourd'hui mais
effectivement des frustrations peuvent naître par rapport à un outil mal maîtrisé. Des
informations sont disponibles depuis notre wiki mais il n'existe pour l'instant pas de
véritables formations.
11. Pouvez-vous nous donner des exemples d'outils libres que vous utilisez ?
Beaucoup d'outils utilisés dans notre intranet proviennent de la « Framasphère ». Nous
utilisons des pad, des sondages, ownCloud pour le partage de fichiers, libre office, soft
phone, linphone etc.
12. La pratique de la gouvernance partagée fait-elle l'objet de publications ?
Non ce n'est pas le cas bien que ce soit une très bonne idée. Aujourd'hui nous sommes
en phase de documentation. Et nous la partageons ici avec vous.
13. Quelle interaction de formats libres prévoyez-vous avec les entreprises qui n'ont
pas ce format en place ?
Nous proposons à nos interlocuteurs de télécharger les logiciels disponibles
gratuitement sur internet ou nous proposons à nos salariés de privilégier le format PDF.
Par ailleurs, nous commençons à avoir un impact sur notre écosystème : on convertit
certaines entreprises qui travaillent avec nous.
-------------------------------------------------------------------------------Deuxième table ronde : « Réappropriation citoyenne :
Enercoop doit-il s'engager au-delà de ce qu'il fait ? »
-------------------------------------------------------------------------------Animateur : Hervé KEMPF, Reporterre
Intervenants :
• Nathalie DELHOMMEAU, fondatrice des JEDI for Climate, auteur-interprète
engagée, militante Alternatiba
• Philippe CACCIABUE, co-fondateur de la Foncière Terre de Liens
• Amandine ALBIZZATI, responsable des relations institutionnelles à La Nef
• Mathieu RICHARD, président d'Enercoop
Les interventions ont débuté par celle de Nathalie
DELHOMMEAU.
L'heure est à la construction de l'alternative citoyenne, dont
Enercoop fait partie. Le contexte est favorable à la création
d'alliances : EDF et Areva sont en mauvaise santé, et nous
avons tendance à fédérer un public jeune autour de notre
cause.
Le citoyen n'est aujourd'hui plus en attente mais est prêt à passer à l'action. Enercoop,
de plus en plus connue, est plus que jamais légitime pour être un fer de lance d'une
transition citoyenne et pas uniquement énergétique.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
En tant qu'acteur suffisamment grand et structuré, Enercoop peut aider d'autres
acteurs ou mouvements. Pour cela, elle doit stabiliser sa stratégie sur le long terme et en
parallèle construire avec l'extérieur : campagnes avec les élus, avec le Collectif de la
Transition Citoyenne, mais aussi avec Alternatiba. Les militants attendent une stratégie
de maillage territorial et une vraie mobilisation en Ile-de-France.
Philippe CACCIABUE prend ensuite la parole en rappelant
que Terre de Liens a été créée dix ans auparavant afin
d'acheter du foncier agricole. C'est un fond d'investissement
citoyen pour préserver les fermes et y installer des paysans
en bio.
La question ne se pose pas, Enercoop doit aller plus loin. Les
origines sont communes à tous les acteurs du réseau. La Nef, Biocoop, Terre de Liens,
Enercoop, les mêmes câblages, les mêmes gènes militants, la même ambition citoyenne
de transformation sociale sont présents dans toutes ces structures évoquées. Elles sont
nées avec la responsabilité de transformation sociale et il est trop tard pour revenir
dessus.
Le projet Enercoop a été accompagné par La Nef qui est un parent commun. C'est un
ciment, notamment financier pour ces acteurs.
Le mode opératoire de chacune de ces structures est basé sur le « Faire ». Les
mouvements comme Attac ou Colibris ont leur place mais nous ajoutons quelque
chose : nous faisons, nous inventons. Nous avons fait le choix de ne pas choisir entre
marché et État, car cette grille d'analyse ne fait plus sens, nous expérimentons une vraie
alternative, concrète. Notre expérience d'inventeurs est une garantie de ne pas faire du
business.
Nous démontrons au quotidien qu'il est possible de faire autrement, d'inventer de
nouvelles règles de création et de partage des richesses répondant à l'intérêt général.
Nous inventons de nouveaux communs. C'est une utopie concrète très enthousiasmante
qui ne vivra que si nous nous relions sans nous renier.
La parole est ensuite donnée à Amandine ALBIZZATI. Elle
affirme qu'Enercoop est attendue et qu'il y a urgence.
Enercoop est un maillon auquel il faut se relier.
Les sociétaires ne se contentent pas de changer de
fournisseur d'électricité. Leur choix porte aussi sur leur mode
de vie, de travailler, sur la maîtrise de l'énergie etc.
De la même façon, Enercoop s'interroge dans ses pratiques
quotidiennes.
La place de la Nef dans la gouvernance d'Enercoop et en tant que partenaire financier
témoigne d'une autre manière de penser l'argent. La devise de la Nef « pour que l'argent
relie les hommes » est à comprendre à deux niveaux : l'argent est un outil de création de
liens mais aussi un outil de réappropriation citoyenne qui permet de donner les moyens
à chacun d'être acteur de la transition. L'argent devient donc un outil de transformation
sociale.
Comment se traduit la participation citoyenne à la Nef ? Transparence, ancrage local,
comité d'éthique, participation, vie coopérative, formation à la communication non
violente etc.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
Dans l'actualité de La Nef, c'est un grand moment puisqu'elle est en train de devenir
« une vraie banque ». Ce n'est pas facile tous les jours. Les premiers livrets pour les
particuliers ont été lancés en avril 2016. Les comptes courants pour les professionnels
ont été lancés cette année et en 2017, ce sera au tour des particuliers. La Nef vit donc la
même problématique qu'Enercoop concernant le changement d'échelle.
Mathieu RICHARD clôt cette table ronde en résumant ce
qui a été dit par une phrase : Enercoop est un outil de
transformation sociale dans un secteur particulier qui est
l'énergie.
C'est un outil citoyen dans la recherche d'une transition
énergétique et cette transition est irréversible aujourd'hui :
les technologies, le modèle économique peuvent montrer
qu'elle arrivera. La vraie question qui se pose est celle de la
place des citoyens dans cette transition.
Les entreprises publiques n'ont pas fait preuve de transparence ni d'intérêt général,
Enercoop se positionne donc comme un outil citoyen dans ce secteur.
Ce travail ne peut pas se faire seul, il doit être fait avec les acteurs qui portent le même
message et les mêmes valeurs.
Il faut aussi essaimer et diffuser nos pratiques coopératives :
• en interne avec la gouvernance partagée
• sur le statut de SCIC
• la coopération entre coopératives régionales
• la coopération transversale avec par exemple le Collectif de la Transition
Citoyenne pour faire connaître et travailler, mettre en cohérence les initiatives qui
ont les mêmes valeurs
• au niveau international, l'initiative RESCOOP.eu qui est une fédération de
coopératives d'énergie renouvelable citoyenne. Certaines d'entre elles ont
participé à la création d'Enercoop et c'est un juste retour qu'Enercoop participe
au sein de ce réseau. La production d'outils communs, la mise à disposition
d'autres coopératives, le projet de fonds collectifs et le soutien à la création
d'autres coopératives dans différents pays sont les produits de cette coopération.
• la coopération avec des acteurs de l'économie collaborative en jouant par
exemple un rôle de parrain, de soutien est aussi quelque chose à faire en portant
le message des initiatives citoyennes de ce secteur.
Temps de questions/réponses :
1. Je fais partie d'un collectif au sein d'un territoire de
20.000 citoyens, sur des questions comme La Nef, Biocoop
etc. et les thématiques évoquées. Restez Enercoop tels
que vous êtes, faites-le bien mais ne vous dispersez pas.
Nous n'avons pas la volonté de faire le métier des autres ou
bien de nous disperser dans nos activités. Mais la création
d'un collectif permet de parler d'une même voix, créer des
synergies et se faire connaître ; montrer aux militants qui sont déjà dans plusieurs sujets
que nous aussi faisons résonner les autres alternatives. L'enjeu est la transformation
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
sociale, il faut avoir un impact. Pour cela, il faut faire société.
Il y aura une Journée de la Transition le 24 septembre 2016 : Vous pouvez organiser
quelque chose près de chez vous !
De plus, Enercoop doit rester ce qu'elle est mais il y a un besoin de rassemblement ainsi
que de relier les points pour faire système. C'est comme l'acupuncture, les points de
transition sont les points d'acupuncture de notre monde. Pour que cela fonctionne, ils
doivent être reliés.
2. Ce matin j'étais inquiète sur les dérives d'Enercoop du fait de son grossissement
mais le réseau tissé fait office de garant et rassure. Il y a un besoin de soutien aux
militants notamment anti-nucléaires et besoin d'espoir pour les jeunes.
Il faut garder notre mandat et le faire bien mais nous avons besoin d'unir nos forces. Il
faut faire un mouvement.
3. La sécheresse de 2015 a beaucoup impacté Enercoop, pourquoi ? Avoir un mix
énergétique permettrait de limiter les risques.
En effet, notre mix énergétique est essentiellement hydraulique. Nous avons anticipé la
croissance de clients mais pas la sécheresse. Cela met en lumière la nécessité du mix
énergétique. La législation ne permettait pas vraiment de le faire jusqu'à présent mais à
partir de 2016-2017 il y aura une opportunité d'ouverture sur le marché de l'éolien avec
la Loi de Transition Énergétique.
4. Y a-t-il des structures équivalentes à Terre de Liens et Energie Partagée pour l'écoconstruction et l'habitat groupé ?
Actuellement un outil financier appelé « cofinançons notre habitat » est en construction.
Il s'agirait d'un réseau d'éco-habitat groupé.
5. Comment se passe les nouvelles offres de la Nef ?
Une partie des réponses aux précisions demandées sur les livrets et les comptes
courants se trouvent dans l'intervention d'Amandine ALBIZZATI de la seconde table
ronde.
6. Habitant dans un Territoire Non Couvert qui est l'Ile-deFrance, comment faire pour apporter des consommateurs,
quel rôle de bénévole ?
On peut être ambassadeur d'Enercoop ou porter des projets
de production. Il y a beaucoup d'expérimentations dans les
Enercoop Locales avec Tupperwatt par exemple. Ce n'est pas
encore le cas dans les Territoires Non Couverts mais il y a une
réflexion en cours sur ce sujet pour pouvoir élargir les solutions et les renforcer
notamment en Ile-de-France.
7. Remarque : La question de la précarité énergétique est indissociable de la transition
sociale. Il ne faut pas mettre de côté le sujet de la domotique, c'est un sujet vital pour
les personnes en situation de dépendance.
8. Est-ce que l'objectif 150.000 est le bon échelon pour actionner un changement de
société ? Ne doit-il pas être réhaussé ?
Le changement d'échelle n'est pas le seul levier pour changer la société. Il existe d'autres
façons de l'actionner. La coopération, la création de coopératives locales avec
l'essaimage, la dissémination du modèle, sont autant d'exemples.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016
9. Vous opposez les mouvements qui font, qui sont basés sur le « Faire », de certains
mouvements tels que Colibris. Or Colibris c'est notamment trois cents projets
émergents de graines d'oasis.
Oui, ils font partie des points d'acupuncture car ils font notamment partie du Collectif
de la Transition. Ils ont leur modèle économique mais simplement ce ne sont pas des
entreprises.
10. Je remarque une absence parmi les acteurs : la question de la mobilité. Est-il
envisagé de travailler avec les acteurs de la mobilité douce et des vélos électriques
pour les collectivités ou les particuliers ?
Nous y réfléchissons mais ce n'est pas dans notre activité.
Compte-rendu des Tables rondes de l'AG d'Enercoop 2016