Kat Godeu Le combat des arbrisseaux - nordic

Transcription

Kat Godeu Le combat des arbrisseaux - nordic
Kat Godeu
Le combat des arbrisseaux
Llyfr Taliesin VIII
The Book of Taliesin VIII. From The Four Ancient Books of Wales
En noir à gauche, fonte 12, le texte original en Gallois tel qu’on le trouve sur la toile à http://www.ancienttexts.org/library/celtic/ctexts/t08w.html .
En noir à gauche, fonte 8 (rarement 12), des commentaires issus de trois dictionnaires gallois-anglais : « Geiriadur Cymraeg a seisoneg » de
Spurrell, ed. 1889, puis 1934 ; l’édition 2006 de ce dictionnaire reprise par l’université de Cardiff. J’ai noté d’assez grandes variation entre les trois
versions. Les divers sens d’un mot gallois sont séparés par des / . Par exemple la suite « forêt/présence/oie/connaissance » signifie que le mot gallois gŵydd
signifie une forêt, une présence, une oie (et oui !) ou la connaissance. En italique, les mots en Gallois ou en Anglais.
En noir à droite, fonte 12 ou 8, la traduction française de C.-J. Guyonvarc’h telle qu’il l’a donnée dans ses Textes Mythologiques Irlandais I, p. 149-151
(j’ai digitalisé Guyonvarc’h et non pas utilisé les versions déjà mises en ligne). Le signe † indique un mot ancien signalé par Spurrell (1889 ou 1934)
mais oublié dans la version 2006.
En rouge à gauche et fonte grasse 12, la traduction alternative à celle de Guyonvarc’h que je suggère avec conviction. En rouge à gauche et fonte fine 8,
une traduction alternative à celle de Guyonvarc’h qui est peut-être possible mais dont je ne suis pas certain.
Pour faciliter votre lecture de la version galloise, j’ai mis en italique ou en souligné, fonte grasse, pour deux vers face à face, un ou deux mots de ces
vers avec à droite leur sens en Français.
NB. Les notes encore incomplètes sont exclusivement des citations des notes de Joseph Loth dans ses traductions des Mabinogion.
Bien qu’il dise explicitement (édition 1913) qu’il se méfie des textes de Iolo Morganwg mais, du fait que « tout le monde
prétend » qu’ils sont authentiques, Loth a cité in extenso les contributions de Iolo. J’ai mis ces citations en fonte 8 du fait que l’on
a mis maintenant en évidence qu’elles sont un faux.
Bum yn lliaws rith
Kyn bum kisgyfrith. 1. cyfryd = excellent, cyfrydd = libre, ‘détaché’
Bum cledyf culurith.
Credaf pan writh. rith = forme, semblance, apparence, illusion.
Bum deigyr yn awyr.
Bum serwaw syr.
Bum geir yn llythyr.
J'ai été sous de nombreuses formes
avant que je ne sois libre. (sans entrave) 1.
J'ai été une épée étroite et bariolée.
Je crois à ce qui est apparent. (à ce qu’on peut voir)
J'ai été larme dans l'air.
J'ai été là plus brillante des étoiles.
J'ai été mot parmi les lettres.
Bum llyfyr ym prifder.
Bum llugyrn lleufer
Blwydyn a hanher.
Bum pont ar triger.
Ar trugein aber.
Bum hynt bym eryr.
Bum corwc ymyr.
Bum darwed yn llat.
Bum das ygkawat.
Bum cledyf yn aghat.
Bum yscwyt ygkat.
Bum tant yn telyn
Lletrithawdc naw blwydyn.
Yn dwfyr yn ewyn.
Bum yspwg yn tan.
Bum gwyd yngwarthan. gŵydd = les arbres, forêt/présence/oie/connaissance (yn = dans,
à, dedans, pour) (gwarthan=caché,refuge, gwarth associé à ‘honte’)
Nyt mi wyf ny gan
Keint yr yn bychan.
Keint ygkat godeu bric.(bric= aussi frondaison)
Rac prydein wledic.
Gweint veirch canholic.
Llyghessoed meuedic.
Gweint mil mawrein.
Arnaw yd oed canpen.
A chat er dygnawt.
Dan von y tauawt. (dan = tan = en-dessous) ((ffon = bâton)) fon mutation de
mon† = man = place) (tafod ?-> tawod ?-> tawot = langue)
A chat arall yssyd
Yn y wegilyd. (note : g disparaît en mut. douce si fém.= (nuque = pilgorn, girn, gwar,
J'ai été livre à l'origine.
J'ai été une langue brillante
pendant un an et demi.
J'ai été un pont jeté
sur soixante estuaires.
J'ai été route, j'ai été aigle.
J'ai été coracle sur la mer.
J'ai été l'effervescence de la bière.
J'ai été goutte dans l'averse,
j'ai été épée dans la main.
J'ai été bouclier au combat.
J'ai été corde de la harpe
d'enchantement, neuf années.
Dans l'eau j'ai été l'écume,
j'ai été éponge dans le feu.
Guyovarc’h : (J'ai été bois dans le buisson)
J’ai été forêt/connaissance au refuge honteux.
Ce n'est pas moi qui ne chante pas.
J'ai chanté, bien que je sois petit, (ou bien que ce soit petit, (ce que je
chante)) = Ce que je chante n’a pas grande importance. 2.
j'ai chanté le combat des buissons de branches (ou des frondaisons)
devant le chef de Bretagne.
Des chevaux ordinaires y pénétrèrent,
des flots de richesses.
Il passa un monstre à larges gueules.
Il avait cent têtes
et une bataille fut livrée
sous la base de sa langue. Nb : Le ‘m’ mute en ‘v’ (écrit ‘f’ en Gallois) après ‘y’.
(En dessous de l’endroit de la langue)
Il y a une autre bataille
sur sa nuque/(peut-être aussi) confiance.
gwegil) (†gweglyd = goglyd = confiance)
Llyffan du gaflaw.
Un crapaud noir fourchu,
Cant ewin arnaw.
Neidyr vreith gribawc.
Cant eneit trwy bechawt
Aboenir yny chnawt.
Bum ygkaer uefenhit.
Yt gryssynt wellt gawyd.
Kenynt gerdoryon
Kryssynt katuaon.
Datwyrein y vrythron
A oreu gwytyion.
Gwelwyssit ar neifon.
Ar grist o achwysson.
Hyt pan y gwarettei
Y ren rwy digonsei.
As attebwys dofyd
Trwy ieith ac eluwyd.
Rithwch riedawc wyd.
Gantaw yn lluyd.
A rwystraw peblic.
Kat arllaw annefic.
Pan swynhwyt godeu.
Y gobeith (espoir) an (non) godeu.
Dygottorynt godeu (dy- (negatif ou intensif) coddi (affronter, insulter, provoquer ; coddoren
armé de cent griffes;
le serpent tacheté à crête:
cent âmes par son péché
seront punies dans sa chair.
J'ai été à Nevenydd 3.
l'herbe et les arbres se hâtaient,
des ménestrels chantaient,
des guerriers attaquaient;
une résurrection des Bretons
fut opérée par Gwydyon. 4.
On en appela aux saints,
au Christ et à ses pouvoirs
pour défendre les princes,
jusqu'à ce que les délivrât le Roi qui les a créés.
Le Seigneur répondit
par le langage et l'art
prenez la forme des principaux arbres
avec lui dans vos armées,
tout en repoussant le peuple
inhabile au combat à la main.
Quand les arbres eurent été enchantés
dans leur œuvre de destruction (dans l’espoir de ‘non-arbres’)
les combats furent interrompus (les arbres ont lancé leur provocation)
= ils ont affronté, insulté) (nb : codi = lever, élever)
ou ils ont insulté, affronté …
O pedrydant tanheu.
Kwydynt (se lamentaient) am aereu
(combats, tueries)
Trychwn trymdieu.
Dyar gardei bun.
Tardei am atgun.
Blaen llin blaen bun.
Budyant buch anhun
Nyn gwnei emellun.
par l'harmonie des harpes.
Guyovarc’h : Elles pleuraient les combats.
Elles se lamentaient de ces massacres,
Tranchons les jours tristes.
Une femme (une ‘belle’) fit diminuer le bruit.
Elle s'avance sur le champ de bataille,
tête de sa lignée et chef de l'armée.
Les dépouilles des vaches d'Annwn 5.
nous seront d'un grand profit
Gwaet gwyr hyt an clun.
Mwyhaf teir aryfgryt.
A chweris ymbyt.
Ac vn a deryw
O ystyr dilyw.
A christ y croccaw
A dyd brawt rac llaw.
dans le sang des hommes jusqu'à nos genoux.
La plus grande des trois réflexions
qui eurent lieu dans le monde,
quelqu'un l'a terminée
en réfléchissant au déluge,
au Christ crucifié
et au jour du jugement tout proche.
1. kisgyfrith:cyf-,cy- peut prendre les formes cys, cyn etc. (« pas de définition en Anglais »)
2. « Sans importance » : La triade 79 des triades galloises parle des trois batailles frivoles de l’île de Prydein et cite en premier la bataille de Goddeu
qui se fit à cause d’une chienne, d’un chevreuil et d’un vanneau.
3. Sur Nevenydd : ???
4. Sur Gwydyon
(Notes Loth) : Gwydyon est le plus célèbre des fils de Don, et un personnage des plus fameux dans la légende galloise. Suivant les Iolo mss., il était roi de
Mon et de Gwynedd. Ce serait lui qui, le premier, aurait appris la lecture et les sciences des livres aux Gaëls de Mon et d'Irlande. Il aurait appelé auprès de lui Maelgyn Hir, barde de Landaf, qui aurait remporté tous les prix
et aurait péri victime de la jalousie des Gaëls (77, 78).
Dans les Triades, c'est un des trois astrologues avec Idris Gam et Gwynn ab Nudd (Myv. arch., p. 409, col. 1) ;
c'est un grand magicien; il apprend la magie de Math (voy. la note à Math); c'est par sa magie qu'il gouverne Gwynedd, aidé en cela des conseils de Mor ap Morien
(Iolo mss., p. 263, 20). C'est un des trois grands bergers de l'île; il garde son troupeau de deux mille vaches à lait en Gwynedd, au-dessus de Conwy; les
deux autres sont Benren, qui garde les troupeaux de Caradawc ab Bran et Llawfrodedd Varvawc, qui garde les troupeaux de Nudd Hael. Le Livre
Noir mentionne Caer Lew et Gwydyon (Skene, Four ancient books, II, p. 57, 3). Taliesin le mentionne souvent (Skene, Four ancient books, II, p.
139, 29; 154, 25 : « J'ai été au combat de Goddeu avec Llew et Gwydyon »). Un de ses poèmes est, à ce sujet, particulièrement intéressant :
« L'homme le plus habile dont j'aie entendu parler est Gwydyon ap Don, aux forces terribles - je lis dygynnertheu au lieu de dygynuertheu; on
pourrait aussi supposer dygynwyrtheu, « aux prodiges terribles », - qui a tiré par magie une femme des fleurs, qui emmena les porcs du Sud ; car
c'est lui qui avait la plus grande science (Kan bu idaw disgoreu, « leg. Kan bu idaw disc goreu). qui forma du sol ( ?) de la cour des coursiers et des
selles remarquables » (Skene, p. 158, vers 13-21). Plus loin, le poète nous dit qu'il a vu, le dimanche, une lutte terrible dans laquelle était engagé
Cwydyon à Nant Ffrangcon (près de Carnarvon); le jeudi ils vont à Mon (ibid., v. 27). Le Livre Rouge vante aussi l habileté de Lleu et Gwydyon
(Skene, II, p. 302, v. 8). Llewis Glyn Cothi fait allusion à Caer Gwydyon qui, d'après les éditeurs, serait la voie lactée (p. 254, vers. 1). Gilvaethwy
n'est guère connu.
5. Sur l’Annwn
(citation tirée du premier Mabinogi : Pwyll, prince de Dyvet, Dialogue entre Pwyll et Arawn, Pwyll dit :
- « Seigneur, bon jour à toi ! Et de quel pays es-tu?»
-« D'Annwvyn***; je suis Arawn****, roi d'Annwvyn.»
- « De quelle façon, seigneur, obtiendrai-je ton amitié?»
- « Voici : il y a quelqu'un dont les domaines sont juste en face des miens et qui me fait continuellement la guerre; c'est Havgan roi d'Annwvyn.
Si tu me débarrasses de ce fléau, et tu le pourras facilement, tu obtiendras sans peine mon amitié.»
- « Je le ferai volontiers. Indique-moi comment j'y arriverai.»
- « Voici comment. Je vais lier avec toi confraternité intime; je te mettrai à ma place à Annwvyn; je te donnerai pour coucher avec toi chaque nuit
la femme la plus belle que tu aies jamais vue. Tu auras ma figure et mon aspect, si bien qu'il n'y aura ni valet de la chambre, ni officier, ni personne
parmi ceux qui m'ont jamais suivi, qui se doute que ce n'est pas moi. Et cela, jusqu'à la fin de cette année, à partir de demain. Notre entrevue aura lieu
alors dans cet endroit-ci.
Annwvyn***
Annwvyn, ou Annwvn, ou Annwn, proprement un abîme, et souvent la région des morts, l'enfer (Kulhwch et Olwen, trad. franç. ; cf. Silvan Evans, Welsh dictionary). D'après lady
Guest, on parle encore, en Galles, des chiens d'Annwvn ; on les entend passer, aboyant dans l'air, à la poursuite d'une proie.
Arawn****
Arawn. Ce personnage figure à la bataille mythologique de Cat Goddeu. Il y est battu par Amaethon, fils de Don (v. Kulhwch et Olwen, trad., note).
Kulhwch et Olwen: (Notes de Loth) Amaethon est mentionné par Taliessin avec Math et Gwydyon (Skene, Four ancient books, II, p. 200, vers 2;
cf., ibid., p. 158, 14, 26). Amaethon figure aussi à la bataille de Goddeu, une des trois frivoles batailles de l’île de Bretagne; elle eut lieu à cause d'un
chevreuil et d'un vanneau; on y tua soixante et onze mille hommes (Myv. arch., p. 405. 50). Une note à un fragment poétique de la Myv. ajoute
qu'Amaethon s'y battit avec Arawn, roi d'Annwn, et qu'il fut vainqueur grâce à son frère Gwydyon: il y avait sur le champ de bataille un homme et
une femme dont on ne pouvait triompher, si on ne savait leurs noms. Gwydyon les devina. La femme s'appelait Achren; aussi appelle-t-on la bataille
cat Achren ou cat Goddeu (Myv arch., p. 127, note. 2).
Gwern blaen llin
A want gysseuin.
Helyc a cherdin.
Buant hwyr yr vydin.
Eirinwyd yspin. (ysbin=piquer)
Anwhant o dynin (cadavre, massacre)
Keri kywrenhin. (ceri=noyau du fruit(‘kernels’ ou ‘medlars’=néfliers)
Gwrthrychyat gwrthrin.
Les aulnes en tête de ligne
étaient les premiers.
Les saules et les sorbiers
vinrent tard à l'armée.
Les groseillers (prunier ou pruneliers) pleins d'épines
- désirable (non-distinct, non-désiré?) massacre (ou cadavre) –
massacrent sans précaution,
et les néfliers vigoureux (et les vigoureux noyaux des fruits)
vaincront toute opposition.
fuonwyd eithyt.
Erbyn llu o gewryt.
Auanwyd gwneithyt.
Ny goreu emwyt.
Yr amgelwch bywyt.
Ryswyd a gwyduwyt.
Ac eido (eiddew=lierre) yr y bryt.
(bryd = intention, ‘de cœur’).
**** Vers absent dans le texte gallois:
…
**** retour au ‘vers à vers’
Mor (so as) eithin (furze=ajonc) yr (car) gryt. (gryd=guerre, cri de guerre)
Siryan seuyssit (saeth = flèche, seythydd=saethydd->il a tiré une flèche ou archer)
Bedw yr y vawr vryt.
Bu hwyr gwiscysseit.
Nyt yr y lyfyrder.
Namyn yr y vawred.
Auron delis bryt.
Allmyr uch allfryt.
Ffenitwyd (ffynidwydd=pin) ygkynted.
Kadeir gygwrysed.
Omi (car? onn et onhydd=frêne) goreu (‘très bien’) ardyrched (exaltation)
Rac bron teyrned.
Llwyf yr y varanhed.
Nyt oscoes troetued.
Ef laddei a pherued
Ac eithaf a diwed.
Collwyd bernyssit
Eiryf (nombre) dy (tes) aryfgryt. (gryd = guerre, cri de guerre ; mais arysgrif =
inscription)
Gwyros gwyn y vyt.
Les rosiers marchèrent (ffuonwyd=rosier)
contre une armée de géants; (ga(ou ‘e’)wri=cri, crier ; gwidden=witch -> sorciers ?)
on fit des framboisiers
la meilleure nourriture
pour soutenir la vie.
Le troène et le chèvrefeuille
enlacés (confondus, indistincts) avec le lierre. (‘de cœur’ avec le lierre)
(eiddew=lierre) (bryd = intention, ‘de cœur’)
**** Vers absent dans le texte gallois donné sur la toile :
Les peupliers tremblent beaucoup;
**** retour au ‘vers à vers’
Ainsi l’ajonc (pousse son cri de) guerre. ( :absent dans Guyonvarc’h)
Les cerisiers sont hardis. (saeth = flèche, seythydd=saethydd->il a tiré une flèche)
Le cerisier (est un) archer ou Le cerisier décocha une flèche
Le bouleau, malgré sa grande ambition,
fut équipé tardivement;
ce n'est pas à cause de sa lâcheté
mais seulement à cause de sa grandeur.
Le cytise a l'esprit occupé
par les étrangers plus que par la bravoure.
Guyonvarc’h: L'if est devant, (Le pin ( ?) sur le porche)
(note: yw, ywen; ywydd = if; ifs)
c'est le siège du combat.
Le frêne fut très honoré (exalté)
devant le pouvoir royal.
L'ormeau, en dépit de son grand nombre,
ne s'éloigna pas d'un pied.
Il tomba au centre,
aux extrémités et à la fin.
Le coudrier fut estimé (ou jugea = fut le juge)
par son nombre dans le combat.
le nombre de tes cris de guerre.
Le troène a un sort heureux,
Tarw trinteryn byt.
Morawc a moryt. (moryd=estuaire)
Ffawyd (ffawydd=pin ou hêtre) ffynyessit
Kelyn glessyssit.
Bu ef y gwrhyt.
Yspydat amnat. (yspin=épine, ysbydadd = aubépine (amnad= se gardant de tous côtés; crying
c'est le taureau du combat, le seigneur du monde.
Près des rivages de la mer (près des estuaires de l’océan)
le hêtre (ou le pin) fut prospère.
Le houx fut teint en vert.
Il fut le héros.
L'aubépine se garde (ou crie) de tout côté. (ysbydadd = aubépine, amnad = se
all around(1934), skilful (2006),
gardant de tout côtés (1866), crier à l’entour – (1934).
Heint ech y aghat.
Gwiwyd (gwiwydd=peuplier, vignes) gorthorat.
Gorthoryssit (gorthorri= couper, briser) ygat (y cat)
Redyn (redhyn=fougère) anreithat.
Banadyl rac bragat
Yn rychua briwat.
Eithin ny bu vat.
Yr hynny gwerinat.
Gruc (grug=bruyère) budyd (buddig= victorieux) amnat. amnad=skilful (2006),crying
Son poison fait mal à la main.
La vigne (ou le peuplier), qui couvrait tout,
fut coupée dans le combat.
Les fougères furent ravagées.
Le genêt, à l'avant-garde,
fut coupé dans le fossé.
L'ajonc ne fut pas meilleur
bien qu'il fut multitude.
La bruyère victorieuse se défendit. (ou ‘cria à l’entour’ cf. amnad dans
aubépine)
Ton peuple fut enchanté
tout au long des hommes qui suivaient.
Le chêne est rapide :
devant lui tremblent le ciel et la terre.
C'est un vaillant portier devant l'ennemi.
Son nom est un soutien.
La campanule (blue-bell trad. Angl.) (L’arbre maladif ?) s'unit (se réunit)
et fut cause de consternation (ou de panique)
En repoussant ils furent repoussés;
d'autres furent transpercés.
Le poirier est le meilleur assaillant
dans le combat de plaine.
Il a envahi la première forêt,
le passage des grands arbres. Tu es.
Les marronniers (châtaigner), honteux (ou disgracieux),
s'opposent à l'if. (au pin)
all around(1934)
Dy werin swynat.
Hyd gwyr erlynyat.
Derw buanawr.
Racdaw crynei nef allawr.
Glelyn glew drussiawr
Y enw ym peullawr.
Clafuswyd (‘a kind of tree’) kygres. Clafus = maladif
Kymraw (cymraw=panique) arodes.
Gwrthodi gwrthodes
Ereill o tylles.
Per (peren=poire) goreu gormes
Ym plymlwyt maes.
Goruthaw kywyd
Aches veilon. wyd.
Kastan kewilyd (=cywilydd)
Gwrthryat fenwyd (=ffynidwidd=pin)
Handit du muchyd.(muchudd=jet)
Handit crwm mynyd.
Handit kyl coetdyd.
Handit kyn myr mawr.
Er pan gigleu yr awr.
An deilas blaen bedw.
An dathrith datedw.
An maglas blaen derw.
O warchan (gorchan=incantation, mais gwarchan=lai, poème maelderw.
Wherthinawc tu creic.
Le jais est devenu noir;
la montagne est devenue rabougrie;
la forêt est devenue pointe; (pointue, épineuse ou four)
ils le sont devenus avant les grandes mers,
depuis que cela a été entendu.
Le bouleau nous a couverts de feuilles :
il nous désenchante et nous change.
Le sommet du chêne nous a ensorcelés (séduits)
par l'incantation (le poème) de Maelderw
riant le long du rocher.
Le poème de Maelderw ou lai de Maelderw, poème attribué à Aneurin et inclus dans le Gododdin.
Ner nyt ystereic.
Nyt o vam athat.
Pan ym digonat.
Am creu am creat.
O nawrith llafant.
O ffwyth o frwytheu.
O ffwyth duw dechreu.
O vriallu a blodeu bre.
O vlawt gwyd a godeu
O prid o pridret.
Pan ym digonet
O vlawt danat
O dwfyr ton nawvet.
Le Seigneur n'est pas d'une nature ardente :
ce n'est ni de mère ni de père
que j'ai été créé.
Mon créateur m'a créé
des neuf éléments,
du fruit des fruits,
du fruit du Dieu du commencement,
des primevères et des fleurs de la colline,
de la fleur des arbrisseaux,
de l'argile de la terre,
Quand j'ai été créé
de la fleur des orties,
de l'eau de la neuvième vague,
Am swynwys i vath.
Kyn bum diaeret.
Am swynwys i wytyon
Mawnut o brython.
O eurwys o ewron
O euron o vodron
O pymp pumhwnt keluydon.(celfyddwr=artiste)
Arthawon eil math
Pan ymdygyaed.
Amswynwys i wledic.
Pan vei let loscedic.
am swynwys sywydon
Sywyt kyn byt.
Pan vei genhyf y vot
Pan vei veint byt.
Hard bard bud an gnawt
Ar wawt y tuedaf a traetho tauawt.
Gwaryeis yn llychwr
Kysceis ym porffor.
Neu bum yn yscor
Gan dylan eil mor.
Ygkylchet ymperued
Rwg deulin teyrned.
Yn deu wayw anchwant
O nef pan doethant.
Yn annwfyn llifereint
Wrth urwydrin dybydant
Petwar vgeint cant.
A gweint yr eu whant.
Nyt ynt hyn nyt ynt ieu
No mi yn eu bareu.
Aryal canhwr a geni pawb o naw cant
j'ai été enchanté par Math 1.
avant d'être invulnérable.
J'ai été enchanté par Gwydyon, 2.
le purificateur des Bretons,
d'Eurwys, d'Euron,
d'Euron, de Modron,
de cinq fois cinq rangées d'artisans habiles,
des maîtres, enfants de Math;
quand le mouvement s'est produit
Gwledic m'a enchanté,
lorsqu'il a été un peu brûlé.
J'ai été enchanté par le sage
des sages, avant que le monde n'existât;
lorsque j'étais dans l'existence,
lorsque j'étais une petite chose.
Aimable barde, nous sommes habitués à la richesse :
j'ai un chant de louange que ma langue récitera.
J'ai joué dans le crépuscule.
J'ai dormi dans la pourpre.
J'ai été dans la forteresse
avec Dylan 3., fils de la mer,
au bord et au centre,
entre des genoux de prince.
J'ai été deux lances sans désir
quand elles tombaient du ciel
elles brilleront dans l'abîme.
Elles seront au combat.
Quatre-vingts centaines
feront selon leur envie.
Elles ne sont ni plus vieilles ni plus jeunes
que moi dans leurs divisions.
Miracle : cent hommes sont nés chacun de neuf cents hommes.
Oed genhyf inheu.
Ygcledyf brith faint gwaet blood
Bri am darwed
O douyd o golo lle yd oed.
O dof yt las baed.
Ef gwrith ef datwrith.
Ef gwrith ieithoed.
llachar y enw llawfer.
Lluch llywei nifer.
Ys ceinynt yn ufel.
O dof yn uchel.
Bum neidyr vreith y mryn.
Bum gwiber yn llyn.
Bum ser gan gynbyn.
Bum bwystuer hyn.
Vyg. cassul am kawc.
Armaff nyt yn drwc.
Petwar vgeint mwc
Ar pawb a dydwc
Pymp pemhwnt aghell
A ymtal am kyllel.
wech march melynell.
Canweith yssyd well.
Vy march melyngan
Kyfret a gwylan.
Mihun nyt eban.
Kyfrwg mor a glan.
Neu gorwyf gwaetlan.
Arnaw cant kynran.
Rud em vyg kychwy.
eur vy yscwytrwy.
Ny ganet yn adwy. adwy = brèche, passage; gadwyn = bataille; adwyn = metal;
J'avais alors sur mon épée
une tache de sang.
J'eus la considération
du Seigneur et sa considération partout où il était.
Si je viens là où le sanglier a été tué,
il fera, il défera,
il formera des langues, (notez le jeu de mot en Gallois)
celui au nom brillant, à la lame forte.
D'un éclair il conduit ses nombres :
ils se répandront dans l'éther
si je viens sur le sommet.
J'ai été serpent tacheté sur la colline,
j'ai été vipère dans le lac,
j'ai été l'esclave de Kynbyn, 4.
j'ai été pâtre aussi.
Ma chasuble et mon calice,
je le déclare, ne sont pas mensonge.
Quatre-vingts fumées
sur tous ceux qui apporteront
cinq fois cinq distances de ...?...
Seront pris par mon couteau
six chevaux de couleur jaune.
Cent fois meilleur est
mon cheval Melyngan, 5.
aussi rapide que la mouette.
Moi-même je ne passerai pas
entre la mer et le rivage.
Mais je conquiers le champ de bataille
sur neuf cents guerriers.
Mon diadème est de pierres rouges,
d'or est la bordure de mon bouclier.
Ils ne sont pas nés dans la brèche ( ou bataille ou métal),
A uu ym gowy
Namyn goronwy
O doleu edrywy.
Hir wynn vy myssawr.
Pell na bum heussawr.
Treigleis y mywn (mewn) lawr (llawr)
Kyn bum lleenawr.
Treiglies kylchyneis
Kysceis cant ynys.
Cant caer a thrugys.
Derwydon doethur.
Darogenwch y arthur.
Yssit yssyd gynt.
Neur mi ergenhynt.
Ac vn aderyw
O ystyr dilyw.
A crhist y croccaw.
A dyd brawt rachllaw.
Eurein yn euryll.
Mi hudwyf berthyll
Ac vydyf drythyll
O erymes fferyll.
ceux qui sont venus me visiter,
excepté Goronwy, 6.
des prairies d'Edrywy. 7.
Longs et blancs sont mes doigts.
Il y a longtemps que j'ai été pâtre.
J'ai traversé la terre (Je suis allé et venu dans la terre)
avant d'être lettré.
Absent chez Guyonvrac’h : : (Je suis allé et venu en rond= Je suis allé et
revenu)
J'ai dormi dans cent îles,
j'ai habité dans cent villes.
Sages druides,
prophétisez à Arthur.
Voici ce qui est le plus ancien
dans ce qu'ils chantent.
Et quelqu'un est arrivé,
considérant le déluge
et le Christ crucifié,
et le jugement tout proche.
La pierre d'or dans un bijou d'or,
puisse sa beauté m'enchanter.
Je serai dans la joie
hors de l'oppression de ceux qui travaillent le métal.
1. Math
. « Les trois premières magies, » disent les Triades, « sont: celle de Math, fils de Mathonwy, qu'il apprit à Gwydyon, fils de Don, celle d'Uthur Pendragon, qu'il apprit à Menw, fils
de Teirgwaedd, celle de Rudlwm Gorr, qu'il apprit à Coll, fils de Collvrewi son neveu. » (Triades Mab., p 302, 1. 20; cf. Skene, Four anc. books, append. II, p. 460: Rudlwm est
remplacé par Gwidolwyn Gorr). Taliesin parle de la baguette enchantée de Mathonwy (Skene. Four anc. books, p. 947, 25), et fait aussi une allusion à la magie de Math (ibid., p. 200,
v. 1). « J'ai été, » dit aussi un poète du Livre Rouge, « avec des hommes artificieux, avec le vieux Math et Govannon (Skene, Four ancient books, p. 303, v. 20; le texte donne gan
Vathheu, il faut lire gan Vath hen). » Dafydd ab Gwilym nomme comme les trois maîtres en magie, Menw, Eiddilic Corr le Gaël, et Maeth (sic), sans qu'il soit possible de supposer
une erreur de l'éditeur pour Math (p. 143). M. Rhys en fait une sorte de Plutus ou Pluton gallois (Lectures on welsh philology, 2e édit., p. 413, 414). Il est évident. que les. trois noms
de Math, Mathonwy, Matholwch dérivent de la même racine. Zimmer a voulu tirer Mathonwy d'un nom irlandais au génitif Mathgamnai (auj. Mahony). C'est invraisemblable pour
bien des raisons. (Zimmer, Götting. Gelehrte Anz., 1890, p. 512). Les dérivés en -onwy sont fréquents en gallois : Daronwy, Gronwy, Gwynonwy, Euronwy, etc.
2. Gwydyon. Voir note 4 ci-dessus.
3. Dylan
(citation tirée du quatrième Mabinogi : Math, fils de Mathonwy) :
« Jeune fille, » dit Math, « es-tu vierge ? »
- « Pas autre chose, seigneur, » répondit-elle, « à ma connaissance. » Alors, il prit sa baguette et la courba. « Passe par-dessus, » dit-il, « et, si tu es
vierge, je le reconnaîtrai. » Elle fit un pas par-dessus la baguette enchantée et, en même temps, elle laissa après elle un enfant blond et fort. Aux cris de
l'enfant, elle chercha la porte, et aussitôt elle laissa encore quelque chose après elle, comme un petit enfant, mais, avant que personne ne pût l'apercevoir
une seconde fois, Gwydyon saisit l'enfant, l'enroula dans un manteau de paile et le cacha au fond d'un coffre, au pied de son lit.
« Eh bien, » dit Math, fils de Mathonwy, en parlant de l'enfant blond, « je vais faire baptiser celui-ci, et je lui donnerai le nom de Dylan. » On le baptisa.
A peine fut-il baptisé qu'il se dirigea vers la mer. Aussitôt qu'il y entra, sur le champ il en prit la nature et devint aussi bon nageur que le plus rapide des
poissons. Aussi l'appela-t-on Dylan Eil Ton (Dylan, fils de la vague). Jamais vague ne se brisa sous lui.
4. Kynbyn ???
5. Melyngan ???
6. Goronwy
Un des trois princes de la cour d’Arthur.
7. Edrywy ???