federation des espaces santé jeunes gazette
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FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES GAZETTE - FEVRIER 2015 RELATIONS FILLES-GARCONS & SEXUALITÉ DES ADOLESCENTS Fédération des Espaces Santé Jeunes 35, rue Estelle 13001 Marseille www.fesj.org / Tel : 04 91 13 71 89 / Portable : 06 35 13 14 29 1 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 LE MOT DU PRESIDENT, La contraception, les IST, l’orientation sexuelle…ou toute autre thématique relative à la santé sexuelle sont autant de sujets que les jeunes choisissent de venir aborder quotidiennement dans les dispositifs de proximité que sont les Espace Santé Jeunes. Dans nos structures, par nos actions « d’aller vers pour faire venir », les jeunes peuvent choisir le moment opportun pour s’informer, s’interroger ou déposer une situation délicate. C’est à mon sens dans cette perspective d’information, d’échange, d’écoute et d’accompagnement que s’enracine notre démarche. Le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a confié à l’IGAS en décembre 2014, une mission concernant la contraception des mineures. Cette évaluation porte plus particulièrement sur les problématiques d’accès gratuit et anonyme à la contraception via les dispositifs locaux ou nationaux. Elle vise également à recenser dans le même temps toutes les difficultés que pourraient rencontrer les mineures dans leur accès à la contraception. Cette gazette, nouvelle génération, s’inscrit et nous inscrit donc pleinement dans l’actualité du ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes au travers des retours d’expériences des professionnels des ESJ concernant la santé sexuelle. Xavier Vanderplancke Président, Fédération des Espaces Santé Jeunes Responsable de l’Espace Santé Jeunes de Lyon Responsable du Pôle Santé du CRIJ Rhône-Alpes LA FEDERATION DES ESPACES SANTE JEUNES (FESJ) est un réseau de structures engagées dans l’amélioration de l’accès aux droits et à la santé des jeunes, de 11 à 25 ans. La FESJ dont les fondements s’appuient sur la promotion de la santé, positionne la jeunesse et son entourage au centre de ses préoccupations. Fondée sur une approche humaniste, organisée autour des valeurs de mixité, de laïcité, et de solidarité, la FESJ s’appuie sur les principes d’interdisciplinarité, de respect et de non jugement, pour accompagner les jeunes dans leur singularité. La FESJ mobilise les réseaux institutionnels et elle participe aux politiques publiques en faveur des jeunes et de leurs familles, en étant force de proposition d’actions, de créations, de projets et de recherches. 2 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 SOMMAIRE ACTUALITES EN BREF… RETOUR D’EXPERIENCES DES PROFESSIONNELS DES ESPACES SANTÉ JEUNES ESJ LA CIOTAT Lorsque la sexualité s’interroge : qu’entendons-nous de la parole des jeunes ? ANAÏS BENHAIM, Psychologue ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Les entretiens psychologiques dans les ESJ FRANCK DESCOMBAS, Psychologue clinicien ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Témoignage d’un travailleur social en ESJ LUDOVIC QUINQUIS, Travailleur social ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Réflexions autour de la formation : « L’accompagnement éducatif et la prise en compte de la vie affective et sexuelle des jeunes dans cet accompagnement » PIERRICK GUILLON, Psychologue Social ESJ COLOMBES Formation, « Défis et enjeux de la sexualité à l’adolescence » VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes ESJ NANTERRE Action collective, Projet EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) à l'IMPro FLORENCE GODEFROY, Infirmière ESJ/CPEF ESJ AUBAGNE Action collective Observations, analyses et réflexions - Projet connaissance de soi, des autres et sexualité… KARELLE BOURHIS-JULLIEN, Psychologue ESJ AUBAGNE Action de sensibilisation sur la sexualité, dans un collège des Bouches-du-Rhône SIDNEY CADOT, Volontaire en Service civique à la FESJ ESJ VILLENEUVE LA GARENNE Question de Santé : les discriminations Filles-Garçons LOTFI AMRI, Psychologue social de la santé ESJ REIMS Ateliers « Pause-Café » et Module prévention hygiène JANINE BERNIER, IDE Conseillère en insertion JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA ESJ CLERMONT L’HERAULT Fiche action, tenue d’un stand LOIC BIZE, Coordinateur et animateur ESJ COLOMBES Un jour, le SIDA disparaitra VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes ESJ ASNIERES-SUR-SEINE Actions de sensibilisation SABRINA KIROUANE, Coordinatrice J.E.S.P. ESJ D’AUBAGNE Paroles de chargée de prévention MARJORIE BOULANGER, Chargée de prévention OUTILS D’ESPACE SANTE JEUNES ESJ NANTERRE Consigne, Action collective, Projet EVRAS, IMPro ESJ AUBAGNE Questionnaire d’évaluation anonyme sur l’intervention : « Sexualité, contraception, connaissance de soi et des autres » ESJ VILLENEUVE LA GARENNE/ AMICALE DU NID Test filles/ Test Garçons ESJ CLERMONT L’HERAULT Jeu Câlin Malin ESJ CLERMONT L’HERAULT Tract 1er Décembre, SIDA & IST ESJ AUBAGNE Questions/ Réponses, « Sida, que savons-nous ? » ESJ LYON KESKESEX.FR DU COTÉ DES PARTENAIRES … AMICALE DU NID 13 Jeunesse et prostitution, une réalité difficile à appréhender STEPHANIE HOUERROU, Responsable Formation & Qualité AMICALE DU NID 34 Extraits du Rapport d’enquête sur la prostitution des étudiant-es PLANNING FAMILIAL 13 Education à la sexualité, éducation sexualisée CLAIRE RICCIARDI, Porte-parole du Planning Familial13 SOS FEMMES 13 Violences faites aux femmes et aux filles, un héritage sans testament AMEL ARVIN-BEROD, Directrice SOS HOMOPHOBIE Mieux vivre ensemble, action collective de SOS HOMOPHOBIE JEANNE INGHEL, Volontaire en Service civique à la FESJ BIBLIOGRAPHIE AGENDA 3 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ACTUALITES EN BREF… AVORTEMENT : LA LOI VEIL A 40 ANS ! A la veille du quarantième anniversaire de la promulgation de la loi Veil, Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Pascale BOISTARD, Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, ont présenté le Programme national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG en France. Ce programme vise à améliorer l’information des femmes sur leurs droits, simplifier et améliorer le parcours des femmes qui souhaitent avorter et garantir une offre diversifiée, sur l’ensemble du territoire. IL S’ARTICULE AUTOUR DE 8 MESURES : 1.Un numéro national d’appel sur la sexualité, la contraception et l’IVG. Il s’appuiera sur une mise en réseau des plateformes régionales existantes et l’expertise du Mouvement français du Planning familial. Il sera disponible en septembre 2015. 2.Une campagne nationale d’information sur la sexualité, la contraception et le droit d’interrompre une grossesse non désirée. Cette campagne sera développée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, avec l’appui de l’INPES. Elle sera lancée en septembre 2015. 3.Une amélioration de la prise en charge financière de l’IVG. Des actes demandés aux femmes, actuellement non pris en charge à 100% par la sécurité sociale, seront désormais intégralement remboursés: les examens de biologie médicale, l’échographie de datation pré-IVG, la consultat ion de recueil du consentement, les examens de biologie de suivi et l’échographie de contrôle. Cette mesure fera l’objet d’un décret en Conseil d’Etat. Elle sera mise en œuvre à l’automne 2015. 4.La formalisation d’une procédure pour les IVG entre 10 et 12 semaines de grossesse. Une instruction aux réseaux de santé en périnatalité sera publiée en janvier 2015, rappelant leur rôle pour la coordination des acteurs de l’IVG. Un cahier des charges national sera publié en juillet 2015 5.La formalisation d’un plan pour l’accès à l’avortement dans chaque région. La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes donnera l’instruction à chaque ARS de formaliser un plan régional pour l’accès à l’avortement, élaboré sur le modèle des expériences régionales réussies. Les orientations nationales seront élaborées avec l’appui de l’ARS Ile-de-France et diffusées avant l’été 2015. 6.La possibilité pour les centres de santé de réaliser des IVG instrumentales. La Haute Autorité de Santé (HAS) sera saisie afin d’élaborer un cahier des charges sur les conditions techniques et de sécurité nécessaires. Cette mesure fera l’objet d’un amendement au projet de loi relatif à la santé. 7.Faciliter le recrutement des praticiens contractuels dans les établissements. L’exigence d’un service minimum de 4 demijournées sera supprimée. Après concertation avec les acteurs concernés, cette mesure fera l’objet d’un décret en Conseil d’Etat. 8.Mettre en place une commission sur les données et la connaissance de l’IVG. Elle réunira les principaux producteurs de données, les professionnels de terrain et les associations spécialisées. Elle sera pilotée par la DREES et réunie deux à trois fois par an. Elle commencera ses travaux au premier trimestre 2015 et produira un rapport au quatrième trimestre 2015. Source : Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. 4 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 CONTRACEPTION, PRATIQUES SEXUELLES A RISQUE ET IST L’ETUDE HARRIS INTERACTIVE (SMEREP), 2014, ALERTE SUR LES COMPORTEMENTS A RISQUE DES ETUDIANTS 1 étudiant sur 3 n’utilise jamais de préservatif, 1/3 d’entre eux n’effectuent pas de test de dépistage, et ils ne sont plus que 33% à se protéger systématiquement (contre 41% en 2013). Ces chiffres sont alarmants. Ils confirment “une tendance observée depuis plusieurs années” souligne Pierre Faivre, chargé de la prévention à la Smerep. Les jeunes ont encore des représentations erronées sur le VIH et ils tendent à croire que la maladie est éradiquée. Le développement des traitements préventifs par antirétroviraux et les progrès de la recherche relatifs aux vaccins thérapeutiques, incitent à croire que le sida serait guérissable, ou du moins que l’on n’en meurt plus. La prévention demeure plus que jamais nécessaire ! EXTRAIT, PLAN NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE VIH ET LES IST 2010-2014 L’information préventive doit être délivrée aux jeunes (scolarisés ou non) dès leur entrée dans la sexualité car il s’agit de favoriser l’adoption de comportements de prévention au moment où l’apprentissage des relations affectives et sexuelles se fait dans le respect de l’autre. À 17 ans, près de 50 % des jeunes ont déjà eu un premier rapport sexuel et un tiers des jeunes déclarent plus d’un partenaire sexuel dans l’année écoulée et ce chiffre est en augmentation. Il est à noter que le multi-partenariat est très fréquent chez les jeunes hommes ayant des relations avec les hommes. Les jeunes sont donc concernés par le risque de transmission du VIH et des IST, et plus particulièrement exposés aux infections à chlamydiae. Enquête 2014, INJEP Cette information préventive est d’autant plus importante à renouveler et à adapter aux outils de la communication moderne (internet, réseaux sociaux...) qu’il est observé une dégradation du niveau de connaissances sur le VIH/SIDA des 18-29 ans. En outre, elle doit être intégrée à une approche globale de la sexualité abordant bien entendu en même temps les questions de contraception et l’IVG, car la contraception est loin d’être systématique chez les jeunes. Bien que l’offre de moyens de contraceptifs se soit diversifiée, on ne constate pas de diminution du nombre d’IVG. L’accent doit être mis également sur les jeunes pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) car ils manifestent une entrée plus précoce dans la sexualité. Or, ils échappent bien souvent aux dispositifs d’insertion de droit commun et bénéficient peu, voire pas, des actions de prévention mises en place pour les jeunes des mêmes classes d’âge, en parcours scolaire et de formation. » AMELIORER LE DEPISTAGE PRECOCE DU VIH, NOTAMMENT PAR UN RECOURS AUX TESTS RAPIDES D’ORIENTATION DIAGNOSTIQUE (TROD) L’un des enjeux majeurs du Plan national de lutte contre le VIH et les autres IST 2010-2014 est l’amélioration du dépistage et notamment du dépistage précoce de l’infection à VIH. Dépister précocement représente à la fois un bénéfice pour la personne mais aussi pour la collectivité, car cela réduit le risque de transmission du VIH dans la population par la mise sous traitement des personnes séropositives. Les TROD sont un outil essentiel au service de la stratégie de dépistage précoce du VIH. En particulier, la mise à disposition de TROD dans un cadre communautaire doit permettre de toucher des publics qui échappent actuellement au dépistage (Cf. Arrêté du 9 novembre 2010). Bilans d’activité pour les années 2012 et 2013 Grâce à la mobilisation croissante de l’ensemble des acteurs associatifs impliqués, une réelle montée en charge du dispositif s’observe depuis l’année 2012 et s’est confirmée en 2013. Ce sont ainsi près de 56 500 dépistages par TROD qui ont été réalisés en 2013 (contre 31 700 en 2012 et 4400 en 2011) auprès de publics fortement exposés au VIH : hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), personnes migrantes, personnes qui se prostituent, usagers de drogues, personnes vivant dans les départements français d’outre-mer, publics ayant des difficultés à recourir au système de santé. L’année 2013 a été la première année d’exercice pleine pour les associations subventionnées. Les publics touchés par ces actions de dépistage par tests rapides se sont diversifiés en 2012 en même temps que se sont diversifiées les structures associatives engagées. Cette diversification des publics s’est confirmée en 2013 avec : HSH (30%), migrants (27%), usagers de drogues (5%), personnes qui se prostituent (2%) et autres publics n’appartenant pas à ces publics cibles (36%). Au total, 8,6% des TROD réalisés en 2013 se sont avérés positifs (contre 1,05% en 2012). La moitié de ces découvertes a été effectuée dans le cadre d’opérations hors-les-murs auprès des publics prioritaires et 30% des personnes dépistées par TROD VIH en 2013 n’avaient jamais fait de dépistage VIH au cours de leur vie. Le dispositif semble ainsi avoir atteint certains publics cibles qui ne venaient pas ou ne pouvaient pas se rendre habituellement dans les Consultations de dépistage anonyme et gratuits (CDAG). Source : Direction générale de la santé 5 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 PREVENTION, EGALITE FILLES-GARCONS PAUVRETÉ TEMPS PARTIELS 81,9% des salariés à temps partiel sont des femmes H 2 300 000 F 2 800 000 Soit 30% des femmes actives 6,9% des hommes actifs Source : INSEE Enquête revenus fiscaux et sociaux INSEE Source : INSEE RETRAITES H 1426E F 825E FAMILLES MONOPARENTALES TAUX D’EMPLOI DES 25-49 ANS H 86 % F 75,9 % H 2 222E F 1 famille monoparentale sur 3 est pauvre Source : Enquête auprès des caisses de retraites, DREES Source : Enquête revenus fiscaux et sociaux, INSEE 1 777E Soit – 445E 27% d’écart de salaire moyen tout temps de travail confondu Source : Enquête emploi 2010-2012, INSEE TACHES DOMESTIQUES 7 minutes de plus 85% sont des femmes pour les hommes, en seules avec leur(s) 24 ans enfant(s) Soit – 601E 42% d’écart moyen de pensions retraites DIFFERENCES DE SALAIRES H F 1986 : 1H10 2010 : 1H17 1986 : 4H10 2010 : 3H01 Source : INSEE Source : DADS MANUELS SCOLAIRES 10% des personnages représentés sont des femmes Elles apparaissent souvent dans leur rôle stéréotypé Source : Haut Conseil à l’Egalité Femmes-Hommes, 2014 FAMILLES PROFESSIONNELLES OU SE CONCENTRENT L’EMPLOI DES FEMMES ET DES HOMMES 12 FAMILLES CONCENTRENT PLUS DE 50% DES FEMMES 20 FAMILLES CONCENTRENT PLUS DE 50% DES HOMMES Aide à domicile et assistantes maternelles/agentes d’entretien/enseignantes/vendeuses/employées administratives de la fonction publique/aides- soignantes/infirmières/secrétaires/cadres des services administratifs, comptables et financiers/employées administratives d’entreprises/professions intermédiaires administratives de la fonction publique/ professions paramédicales. Conducteur de véhicules/ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment/techniciens et agents de maîtrise de la maintenance/agriculteurs, éleveurs/ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment/ cadres commerciaux et technico-commerciaux/ouvriers qualifiés de la manutention/agents d’entretien/ enseignants/attachés commerciaux et représentants/militaires, policiers, pompiers/cadres des services administratifs, comptables et financiers/maitrise des magasins et intermédiaires du commerce/personnels d’étude et de recherche/ingénieurs de l’informatique/techniciens et agents de maitrise du bâtiment et des travaux publics/cadre de la fonction publique/maraichers, viticulteurs et jardiniers/ ouvriers qualifiés des industries de process/ouvriers non qualifiés de la manutention Source : INSEE, Enquête emploi 2010-2012 CONVENTION INTERMINISTERIELLE 20132018 POUR L’EGALITE ENTRE LES FILLES ET LES GARÇONS, LES FEMMES ET LES HOMMES DANS LE SYSTEME EDUCATIF Références : BO n°6 du 7 Février 2013. Elle s’organise autour de trois axes : 1.Acquérir une culture de l’égalité entre les sexes. Les personnels éducatifs devront être sensibilisés et formés (formation initiale et continue). C’est une condition nécessaire pour que les équipes éducatives se dotent de références communes et de compétences opérationnelles. 2.Renforcer l’éducation au respect mutuel et à l’égalité pour souligner l’importance de la lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuels. 3.S’engager pour une plus grande mixité des filières de formation, à tous les niveaux d’étude et veiller à exclure les stéréotypes sexistes dans l’information sur les formations et les métiers. Le prix "Mobilisons-nous contre le harcèlement" permet aux élèves et aux équipes pédagogiques de devenir acteurs de la prévention : 823 vidéos et affiches ont été réalisées en 2013- 2014. Pour 2015/2016, un prix spécial sera décerné sur le harcèlement à caractère sexiste et sexuel pour les lycéens, en partenariat avec la secrétaire d’État aux droits des femmes. Source Ministère de l’Education Nationale PLAN DE LUTTE CONTRE LES COMPORTEMENTS ET LES VIOLENCES SEXISTES, 25 NOVEMBRE2014 « Assurer l’égalité à l’école c’est assurer de la réussite à l’école pour tout le monde. C’est assurer une meilleure égalité dans l’accès aux métiers. C’est réduire les violences faites aux femmes », Najat Vallaud Belkacem Lors de Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la Ministre de l’Education Nationale a présenté son plan de lutte contre les comportements et les violences sexistes et favoriser l’égalité entre les filles et les garçons à l'École. La communauté éducative a un rôle essentiel à jouer pour combattre et prévenir ces inégalités. L’École de la République est aussi le lieu de l’apprentissage du vivre ensemble, il est de la responsabilité du système éducatif de favoriser la réflexion des jeunes au cours de leur scolarité sur la place des femmes et des hommes dans la société, sur les représentations stéréotypées, sur le respect mutuel, et plus largement sur l’égalité. Le ministère se dote des outils pour le faire ! Un site internet a été ouvert et il est intitulé : « Outils pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école » reseau-canope.fr/outilsegalite-filles-garcons Réalisé par Canopé, l’opérateur de création et d’accompagnement pédagogiques du ministère, il a été conçu pour s’adresser à tous les publics : les professionnels y trouvent des pistes et des outils pédagogiques rénovés et simplifiés pour leur permettre de développer, en classe, des séquences pédagogiques enrichies des notions visées par le plan de lutte. 6 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 DISCRIMINATIONS, SEXISME ET VIOLENCES SEXUELLES VIOLS ET AGRESSIONS SEXUELLES EN FRANCE 86 000 femmes violées par an 1 toutes les 8 minutes 80% d’entre elles connaissent leur agresseur (famille, ami, conjoint) 13% des victimes portent plainte 1% des plaintes débouchent sur une condamnation On observe également une tendance à un glissement du pénal à la correctionnalisation, en requalifiant les viols en agressions sexuelles …. Source : ONDRP 6 FEVRIER, JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS SEXUELLES 53 000 femmes mutilées vivent en France La loi du 5 août 2013 a créé deux nouvelles infractions : l’incitation ou la contrainte d’une mineure à subir une mutilation sexuelle et l’incitation à commettre une mutilation sexuelle, même lorsque celle-ci n’a pas été réalisée. Le projet de loi relatif à la réforme de l’asile, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en décembre 2014, consolidera les garanties de protection et d’accueil des mineures menacées. HARCELEMENT DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Pascale BOISTARD, Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, ont saisi le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) au sujet des agressions physiques ou verbales subies par les femmes dans l’espace public et dans les transports en commun. Les ministres demandent au conseil d’examiner le harcèlement sexiste dont sont victimes les femmes dans l’espace public, en particulier dans les transports en commun, et de formuler des recommandations pour le faire reculer. 1 femme sur 10, de moins de 20 ans, déclare avoir été agressée sexuellement 5 FEVRIER, JOURNEE DE PREVENTION DU SUICIDE Chez les adolescent-e-s, les violences homophobes sont la première cause de suicide. Les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans se suicident en moyenne 4 fois plus que le reste de la population ! Le taux de prévalence de risque suicidaire est de 3-4% dans la population globale, alors qu'il est de 12-13% chez les personnes LGBT. Ce taux s’envole lorsque l’on considère certaines personnes très précarisées comme les personnes trans. Le premier rapport annuel de l’Observatoire National du Suicide, remis à Marisol Touraine le 2 décembre 2014, met en évidence le lien entre discriminations, violences, et augmentation du taux de suicide des personnes LGBT. Le Programme d’actions gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, dévoilé en octobre 2012, prévoyait pourtant que des actions de prévention du suicide soient menées par le ministère de l’Education nationale et celui en charge de la Santé et des Affaires sociales. Il est demandé au HCEfh de fournir un avis dès le mois de mars afin d’alimenter les réflexions du groupe de travail sur les violences faites aux femmes dans les transports regroupant le ministère de l’Intérieur, les Secrétariats d’Etat chargés des Droits des femmes et des Transports, la SNCF, la RATP, l’Union des transports publics et ferroviaires et le Groupement des autorités responsables de transports. Ce groupe a été lancé lors du Comité national de sécurité dans les transports en commun du 16 décembre 2014 et doit rendre ses conclusions à la fin du premier semestre 2015. Source : Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes 7 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 8 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 RETOUR D’EXPERIENCES DES PROFESSIONNELS DES ESPACES SANTÉ JEUNES ESJ LA CIOTAT Lorsque la sexualité s’interroge : qu’entendons-nous de la parole des jeunes ? ANAÏS BENHAIM, Psychologue ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Les entretiens psychologiques dans les ESJ FRANCK DESCOMBAS, Psychologue clinicien ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Témoignage d’un travailleur social en ESJ LUDOVIC QUINQUIS, Travailleur social ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTÉ Réflexions autour de la formation : « L’accompagnement éducatif et la prise en compte de la vie affective et sexuelle des jeunes dans cet accompagnement » PIERRICK GUILLON, Psychologue Social ESJ COLOMBES Formation, « Défis et enjeux de la sexualité à l’adolescence » VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes ESJ NANTERRE Action collective, Projet EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) à l'IMPro FLORENCE GODEFROY, Infirmière ESJ/CPEF ESJ AUBAGNE Action collective Observations, analyses et réflexions - Projet connaissance de soi, des autres et sexualité… KARELLE BOURHIS-JULLIEN, Psychologue ESJ AUBAGNE Action de sensibilisation sur la sexualité, dans un collège des Bouches-du-Rhône SIDNEY CADOT, Volontaire en Service civique à la FESJ ESJ VILLENEUVE LA GARENNE Question de Santé : les discriminations Filles-Garçons LOTFI AMRI, Psychologue social de la santé ESJ REIMS Ateliers « Pause-Café » et Module prévention hygiène JANINE BERNIER, IDE Conseillère en insertion 9 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ LA CIOTAT Lorsque la sexualité s’interroge : qu’entendons-nous de la parole des jeunes ? ANAÏS BENHAIM, Psychologue Il m’apparait pertinent en tant que professionnelle qui travaille en relation avec les jeunes de commencer par interroger la place que l’on nous invite à occuper dans le domaine de la prévention, de la promotion de la santé et de l’accompagnement de la jeunesse. Les questions de la jeunesse, du genre, du respect, des violences, nous invitent à interroger le sens de l’éducation, de la transmission et des libertés individuelles et collectives. Les enjeux sociétaux, politiques et personnels autour de la « sexualité » pourraient-ils conditionner notre manière d’aborder la jeunesse ? « Les enjeux sociétaux, politiques et personnels autour de la « sexualité » conditionnent-ils notre manière d’aborder la jeunesse ? » Nos actions et nos projets favorisent-ils la création d’espace de libre parole et d’expérimentation de la démocratie (débat social) ? Permettent-ils aux jeunes de cheminer dans leurs questionnements identitaires, l’espace d’un instant, en mettant en suspens les attentes et les projections des adultes, pour laisser place aux rouages de l’intelligence collective entre pairs ? Nous permettons parfois l’expression de « l’inentendable », et par là même nous permettons parfois l’action d’oser dire à soi-même et aux autres, afin qu’entre pairs les jeunes s’exercent au vivre ensemble et qu’ils prennent gout à la mixité, à la liberté d’Être. Néanmoins, la question de la sexualité des jeunes est-elle l’affaire d’une expertise professionnelle, d’une spécialisation ? Une lecture m’amène à reposer la question citée en introduction : « qu’entendons-nous de la parole des jeunes ? ». L’ouvrage de Véronique Blanchard intitulé « Les jeunes et la sexualité » nous invite à croiser la question des représentations de la sexualité avec celles des représentations de la jeunesse. Quelles représentations avons-nous de la jeunesse ? Comment ces représentations participent-elles à influencer la rencontre avec le jeune, avec les jeunes, et à entendre ou non ce qu’ils ont à dire de la sexualité? La jeunesse et la sexualité sont-ils des enjeux médiatiques et politiques qui solliciteraient du coup l’intervention « d’experts » en matière de jeunesse, de la sexualité ou encore de la sexualité des jeunes ? « Permettre l’expression de ‘l’inentendable’, c’est aussi permettre l’action d’oser dire à soi-même et aux autres, afin qu’entre pairs les jeunes s’exercent au vivre ensemble et qu’ils prennent goût à la mixité, à la liberté d’Être. » PISTES DE REFLEXION POUR ALLER PLUS LOIN : • Nos réponses ou propositions d’intervention permettent-elles l’implication de la communauté des adultes dans la coéducation (famille, professeurs, voisins, habitants…) ? • Quelles seraient les compétences à acquérir pour éduquer ? • Si les professionnels (psychologues, psychiatres, éducateurs…) sont les experts que sont les autres ? • Participons-nous au glissement d’une responsabilité collective vers une responsabilité individuelle ? 10 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTE Les entretiens psychologiques FRANCK DESCOMBAS, Psychologue clinicien « Laissons les jeunes changer la société et enseigner aux adultes comment voir le monde d’un œil nouveau. » D. W. Winnicott La demande d’accompagnement psychologique constitue le premier motif de consultation des jeunes reçus à IMAJE Santé. Accompagnés, orientés, adressés, poussés ou motivés…, des jeunes se retrouvent face à un psychologue, pour parler d’euxmêmes, des difficultés qu’ils traversent, ou aborder parfois une souffrance difficile à définir. Les motifs explicites de cette demande sont extrêmement diversifiés, ressortissant autant de la sphère psychoaffective que comportementale ou relationnelle. L’accompagnement et le soutien psychologique représentent un travail spécifique, pour le psychologue qui, dans un cadre donné, va accueillir une demande et solliciter l’expression de la souffrance et/ou des difficultés personnelles. A IMAJE Santé, ce processus se déroule dans un cadre global de parcours santé du jeune prenant en compte les aspects sociaux et médicaux qui peuvent accompagner une souffrance psychique. La rencontre avec le psychologue permet aussi d’établir un diagnostic, pour proposer, si cela s’avère nécessaire, un accompagnement aux soins (orientation vers un spécialiste). Il est parfois difficile d’avoir accès au monde interne de ces jeunes, qui parfois se disent eux-mêmes étrangers de toute souffrance psychique. Certains adolescents présentent une extrême difficulté associative, qui n’est pas nécessairement liée à une pauvreté fantasmatique, mais plutôt à une difficulté d’accès et de verbalisation de ces contenus. L’apparition de troubles au niveau comportemental, comme les passages à l’acte, les conduites à risques, les consommations, témoignent de la nécessité d’évacuer l’angoisse ou la souffrance interne, en la faisant basculer à l’externe sans s’y confronter. Le travail clinique se présente comme un effort de relance du processus élaboratif, de réappropriation et d’historicisation de la souffrance et de ses symptômes, visant une mutation interne, ayant pour résultat attendu la transformation de l’inconnu en connu, du dénié en reconnu, de l’agi en discours, passage de l’impensé en représenté à l’intérieur de la psyché. « Certains adolescents présentent une extrême difficulté associative, qui n’est pas nécessairement liée à une pauvreté fantasmatique, mais plutôt à une difficulté d’accès et de verbalisation de ces contenus. » VIGNETTE CLINIQUE, Magdalena A l’origine, Magdalena a été adressée à IMAJE Santé par son médecin généraliste, ayant noté chez cette jeune fille des signes dépressifs et un entourage familial très peu étayant. Magdalena entame une prise en charge, qu’elle ne parviendra à investir, dans un premier temps, que par intermittence : elle met un terme au suivi, revient nous solliciter quelques mois plus tard, arrête de nouveau, revient, etc. Très lentement, un lien thérapeutique parvient malgré tout à se tisser. Elle sait qu’ici, elle peut parler sans être jugée. Pour autant, Magdalena ne livre que de façon très progressive les éléments les plus difficiles de son histoire, comme si elle avait besoin de vérifier la capacité du clinicien à les entendre. Elle tourne autour, sollicite l’aide du clinicien pour l’aider à nommer l’innommable et pouvoir enfin livrer le traumatisme. Sont alors évoqués des épisodes répétitifs de mise en danger de soi et des agressions sexuelles d’une grande violence. Un renforcement de la prise en charge thérapeutique lui est alors proposé, qu’elle accepte volontiers, ainsi que la rencontre avec un médecin psychiatre pour évaluer la pertinence d’un appui médicamenteux de façon à l’aider à faire face à ses bouffées d’angoisse. Quelques semaines plus tard, Magdalena a eu le projet de partir dans une autre ville pour tenter d’y poursuivre ses études. Nous avons été en mesure, à sa demande, de lui indiquer dans cette ville un centre de soins spécialisé dans la prise en charge du traumatisme. Quand j’ai reçu Magdalena pour la dernière fois, elle avait pris contact avec cette structure et avait déjà un rendez-vous programmé… 11 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTE Témoignage d’un travailleur social en ESJ LUDOVIC QUINQUIS, Travailleur social Les ESJ connaissent une très forte hétérogénéité des publics accueillis. Après trois ans d’ancienneté sur l’un d’eux, il m’a été possible de discerner –pour la ville où notre ESJ est implanté du moins- quelques grandes « familles » de problématiques. Je parle du point de vue d’un travailleur social, il y a des personnes qui passent sur l’ESJ et que je ne vois pas, ou alors très peu. nombreuses dimensions et ne trouve de solution qu’individuellement. Il faut considérer par ailleurs que du point de vue de la personne qui reçoit, il est difficile de tout voir, de tout appréhender de la réalité dans laquelle vit la personne reçue, on fait avec ce que l’on veut bien nous dire et avec la demande que l’on reçoit. Pour ces jeunes femmes c’était une demande claire de Ceux dont je parle ont une problématique avec une forte soutien. La seule voie possible, alors que le père n’était pas présent, était de construire autour du futur couple mèredimension sociale, du moins sur laquelle il est possible d’intervenir et d’apporter des améliorations puisque, de enfant un environnement protecteur. Ce n’est pas une manière générale, tous sont affectés socialement par les sinécure car ce type de problématique trouve relativement peu d’écoute du côté des services sociaux : les résidences difficultés qu’ils traversent, mais ce n’est pas toujours le moment de s’en occuper, ou bien ce n’est pas leur souhait. mères-enfant ne reçoivent les futures mères qu’à un stade très avancé de leur grossesse, idem pour les aides de la CAF L’une des situations récurrentes, bien que non tandis que du côté des CHRS, s’ils sont théoriquement majoritaire, est celle des jeunes femmes ouverts, mais la réalité est bien plus complexe, l’insertion de enceintes et désireuses de poursuivre leur ces jeunes femmes se fait très difficilement sur ces grossesse jusqu’au terme. Ce qui les amène à établissements en cours de grossesse. Les discussions l’ESJ c’est à la fois une grande précarité et un portent donc énormément sur le tissu social qui les entoure. Le travail « social » consiste alors à chercher par tous les isolement important. moyens à se réinscrire au milieu de Majeures, elles estiment que leurs ses relations amicales, familiales et « Poursuivre une grossesse à 20 ans parents n’ont plus voix au chapitre, quand c’est possible, amoureuses. quand on est sans travail ni hébergement ce qui n’exclut pas, qu’à un moment, Un jeune homme peut être mis est-ce si « mature » ? Il y a beaucoup de ils soient prévenus, si ce n’est pas devant ses responsabilités, cela doit déjà fait, et que ce soit une des questions à soulever, le problème est se faire entendre, à un moment du choses à préparer. complexe, recèle de nombreuses processus : enfanter ouvre des Bien évidemment, il est aussi dimensions et ne trouve de solution droits, mais aussi des devoirs. Le question de l’interruption de qu’individuellement. » soutien social peut aussi résider à ce grossesse, dans ce cas nous niveau. Nous pouvons orienter vers envisageons une orientation vers le Planning Familial ou un des structures juridiques. Centre de Planification. Mais tous les ans, une ou deux Il y a donc eu des « bébés ESJ » ces dernières années, les jeunes femmes, qui se sont présentées à l’ESJ, affirment leur accompagnements ont cessé peu après la naissance pour la volonté de poursuivre leur grossesse et expriment leur plupart. S’agissait-il d’accompagner pour calmer l’anxiété ? souhait d’être soutenues dans ce choix. S’agissait-il d’un processus de transformation, d’assurer ses Au niveau du suivi médical, nous nous appuyons toujours sur arrières en cas d’abandon total de l’entourage ? On ne sait un service de PMI (Protection Maternelle et Infantile). jamais avec certitude à quoi l’on a servi, on sait seulement Parfois, la jeune femme choisira plutôt le circuit de la que nous « étions avec » à un moment donné. Quand on médecine libérale. Au niveau social, la place du père se recroise ces jeunes femmes plus tard l’épisode semble loin questionne très rapidement : la jeune femme souhaite-t-elle derrière, elles sont passées « à autre chose » ; un petit en parler ? Le voit-elle encore ? Est-il un soutien ? Le choix quelqu’un est passé par l’ESJ aussi, quand il n’était personne du maintien de la grossesse est-il un choix concerté ? encore, il ne le sait pas, il n’aura pas à le savoir. Il était question par ce billet de parler de la relation entre les En réalité, toutes les jeunes femmes auxquelles je fais hommes et les femmes, les garçons et les filles, je me rends référence se sont présentées seules à l’ESJ et le sont compte maintenant que je n’en ai jamais parlé directement, restées. Celles qui ont bien voulu parler du père de l’enfant mais que c’était toujours présent. Finalement ça se passe un l’ont présenté comme une personne immature, non peu toujours comme cela sur un ESJ, de nombreux thèmes responsable. Etait-ce un défi qui leur était lancé ? Poursuivre traversent les entretiens, on essaye de les isoler mais ils se une grossesse à 20 ans, quand on est sans travail, ni recroisent encore et toujours, reste le travail centré autour hébergement, est-ce si « mature » ? Il y a beaucoup de de la personne, qu’elle ait 14 ou 22 ans, pour la soutenir questions à soulever, le problème est complexe, recèle de dans ses choix et son individualité. 12 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ MARSEILLE, IMAJE SANTE Réflexions autour de la formation : « L’accompagnement éducatif et la prise en compte de la vie affective et sexuelle des jeunes dans cet accompagnement » PIERRICK GUILLON, Psychologue Social FORMATION CONTEXTE L’accompagnement éducatif des jeunes, quel que soit le contexte, prend toujours une tournure délicate quand il s’agit d’aborder la question de la sexualité. L’intention de prévenir, contre les risques de maladie et de grossesse non désirée, vient buter contre le respect de l’intimité, du processus d’autonomisation, de la pleine possession de son propre corps. Comment bien prévenir, comment mieux protéger, sans verser dans le contrôle des mœurs juvéniles et la répression ? L’aventure et le risque font partie du développement normal de l’adolescence, avec ce que cela peut nous paraître d’excessif. Ainsi, toute démarche éducative en matière de vie affective et sexuelle doit se confronter au paradoxe et, en conséquence, au conflit. Il est nécessaire de prendre bien la mesure de ce qui va se jouer entre l’adulte en charge éducative et le jeune en pleine découverte de ce qui va le préoccuper longtemps… « Dans la sexualité humaine, il n’y a aucun instinct de reproduction à l’œuvre, aucun accomplissement de l’être, seulement du désir pour rien, complètement improductif, inutile, passionné d’une seule chose, mais là, à mort, la jouissance du corps. » Lacan OBJECTIFS Au terme de la formation les acteurs de terrain devront être en capacité de : - Mieux discerner les différentes dimensions de la sexualité humaine sur les plans physique, psychologique et socioculturel ; - Comprendre les enjeux spécifiques de la sexualité à l’adolescence ; - Trouver une distance éducative pertinente s’agissant de la sexualité des adolescents en prenant notamment conscience des biais idéologiques et institutionnels qui participent à un tel accompagnement - Etre en capacité de détecter un comportement troublé et de proposer une réponse adaptée. PUBLIC Professionnels intervenant auprès des adolescents, jeunes adultes, dans le champ socio-éducatif. INTERVENANT Pierrick GUILLON, Psychologue social, IMAJE Santé, ESJ Marseille DUREE 2 interventions de 3h CONTACT IMAJE SANTE, Emilie Touchot, Directrice Pas de ça entre nous… On aurait pu titrer « sexualité des adolescents (et des jeunes) hébergés en CHRS », mais la question touche aussi à la sexualité des adultes qui y occupent une fonction éducative. Pourquoi ? Comment ? D’abord, parce que la fonction éducative incite à poser des interdits, véhicule des tabous, porte toute une règlementation plus ou moins explicite qui concerne la sexualité sous sa juridiction, avec ce qui reste potentiel entre l’éducateur et celui qui grandit. Il n’est pas besoin de règlementer et d'interdire, et même de dénier, ce qui ne tente personne. La loi, comme l'éthique éducative (i.e. une morale pensée qui ne consiste pas en leçon ni prêche) en ces lieux d'accompagnement, interdit l'idée d'un commerce sexuel entre un adulte salarié de l’institution et une jeune personne prise en charge. Cette relation reste donc chargée de sexualité en ce qu'il s'agit d’encadrer (au sens symbolique), de contrôler (par l’éducation) celle des plus jeunes, et même de la contraindre. Le fait de s'interroger sur notre positionnement, notre juste distance, relativement à la sexualité des jeunes, nous prouve que notre relation avec ce public, n'en est pas exempte. Socialisation du sexuel et cultures Quelques points de réflexions pour penser la question de la sexualité des jeunes que l'on suit. Avec une relative libération des mœurs et l’accessibilité croissante aux méthodes de contraception et d’IVG, le contemporain occidental peut dissocier une sexualité-plaisir libre d’une sexualitéreproduction conjugale. Les interrogations adolescentes sur le « devenir adulte », de moins en moins fermement définies par la culture, floutent un peu cette « dissociation » (suis-je fertile ?puis-je être mère, femme, adulte, reconnue ?) ce qui se traduit entre autres, et symptomatiquement, par une augmentation sensible des IVG1. Est-ce parce que ces interrogations sont mal accompagnées par la culture et par nos paroles qu'une dramatisation2 (hystérique ?) tente a posteriori de symboliser quelque chose de cette fertilité nouvelle et encore déniée ? Une hypothèse. La sexualité ne commençant pas à la puberté, mais dès le plus jeune âge, on peut dire qu'elle s'est mécaniquement nourrie d'une expérience incestueuse (le tendre soin maternel) et que, d'une certaine façon, il y a dans l'inceste (non génitalisé, on parlera de l'incestuel) quelque chose de structurant d'emblée (cf théories de l'attachement et du style d'attachement) que l'interdit culturel, plus ou moins explicitement, vient contrôler et détourner au profit de la sociabilisation, de la reproduction sociale. Actuellement, on 1 Site Stat IVG. 13.230 adolescentes de 15 à 17 ans ont subi une IVG en 2006, contre 11.500 deux ans auparavant. Elles étaient 848 jeunes de 15 ans à subir une IVG en 2006. Sur les deux cent dix mille IVG pratiquées en 2006, près des trois quarts concernent des femmes majeures âgées de 18 à 35 ans. Toutefois la part des plus jeunes (20 à 24 ans) qui ont eu une IVG a tendance à augmenter alors que celle des plus âgées (30 à 34 ans) est sur une tendance plutôt baissière. 2 L’exposition des statistiques ci-dessus, les formations comme celles-ci, toute une littérature, des émissions, des politiques d’éducation à la sexualité, me font dire cela. 13 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 s’inquiète3 d’un affaiblissement, ou d’un brouillage dans la mise en système représentatif que produit la société individualiste5 (un place de la loi symbolique, la société mondialisée faisant coexister oxymore) leurre les protagonistes à ce point que chacun se sent ou différentes normes culturelles éventuellement en contradiction. responsable ou coupable de ce qui se trame en soi et en l'autre. C'est L'éducation peut être considérée comme un long travail de un effet de loupe qui nous piègerait si on ne s'en préoccupait pas. Le domestication/socialisation de la sexualité de l'enfant, notamment désir de travailler ensemble certaines questions, comme celle qui en faisant associer à la peur, certains désirs, pour susciter le nous occupe ici, prouve qu'on ne se laisse pas abuser. Mais refoulement, un peu comme un conditionnement pavlovien au l'institution – ou les institutions – fait généralement passer sa début, bordant cela du symbolique, de la parole et du non-dit (déni) reproduction (parfois sa survie) avant toute chose ce qui ne favorise ensuite. Là encore, le caléidoscope culturel de nos cités participe à pas ces espaces de réflexions qui éloignent nos mains de l'ouvrage la complexification de la tache éducative. durant notre temps de travail (pendant qu’on réfléchit, le boulot ne « Tout ordre social est en même temps un ordre moral et un se fait pas !). L'organisationnel, le fait comptable, c'est-à-dire aussi ordre sexuel » dit Godelier. Dans une même société, « il peut l'angoisse de l’incertitude, prend le pas sur la fonction première de exister plusieurs systèmes (ordres) qui correspondent à des l'institution : produire du vivant. C'est Thanatos contre Eros, le groupes sociaux différents et sont partiellement en conflit ». contrôle absolu tuant toute créativité. Pour autant, tout le monde A Marseille cela est bien perceptible. reconnait que le contrôle et l’organisationnel est au service de ce qui Par rapport à nos cousins primates, d'après Godelier, « chez est premier, de ce qui fait exister l'institution. Aussi, il nous les humains la sexualité s'est généralisée (elle n'est plus appartient d’opposer des limites à la mécanisation individualisante saisonnière) et cérébralisée, et c'est la raison pour laquelle de notre action pour faire place à la créativité collective, son exercice sous toutes ses formes est placée sous le contrôle notamment dans la production d'une morale adaptative, repérante de la société dans la mesure où certaines formes de son et non contraignante, d'une éthique toujours en construction et exercice, certains usages du sexe, mettent en danger la dont il ne faut jamais arrêter le processus, le développement, une reproduction de la vie en société culture en somme. Cela est d’autant et l'ordre que cette société s'est plus nécessaire que la culture n’impose imposée et tente de perpétrer aujourd’hui pas de normes claires quant « L'éducation peut être considérée dans le temps ». à la définition du bien et du mal ; la comme un long travail de posture éducative est ainsi domestication/socialisation de la particulièrement inconfortable. On ne Représentations de la sexualité et sexualité de l'enfant, notamment en peut plus prescrire ni même interdire morale/éthique éducative (en dehors du délit) assuré d’être faisant associer à la peur certains désirs, Lors de notre première rencontre nous congruent avec un environnement pour susciter le refoulement, un peu avons pu dessiner, de la sexualité des symbolique et social cohérent. Les adolescents/jeunes reçus en CHRS, une comme un conditionnement pavlovien au équipes ont plus que jamais la représentation qui sépare les filles des début, bordant cela du symbolique, de la nécessité de se construire un cadre garçons selon les discours qu'on leur parole et du non-dit (déni) ensuite. Là propre, en négociation constante avec (re)connait. Si les garçons (re)produisent l’environnement. encore, le caléidoscope culturel de nos un manichéisme rigide dans leur discours cités participe à la complexification de la sur la sexualité des filles (bien-mal, saineConfidence sale), les filles n'opposent rien de tache éducative. » Les situations évoquées ne sont pas symétrique au discours des garçons, exposées sur ce document pour deux certaines reprennent même ce discours à raisons : d’une part, mes notes sont insuffisantes pour rendre leur compte4 ; elles sont plus tournées vers les sentiments et la convenablement compte de ce qui s’est échangé ; d’autre part, la recherche de sécurité. confidentialité est plus qu’un refuge dans lequel on s’abrite du Nous avons noté que l'opposition mauvaise-fille/mauvais-garçon contrôle social, elle garantit le lien. renvoie les unes à une sexualité infamante et les autres à une déviance virilisée où l'infraction héroïque à la loi (des autres La confidentialité aurait mérité un développement particulier lors de hommes) est valorisée. nos échanges. Avec un soupçon de provocation et à contre-courant des présupposés de la relation d’aide, de l’écoute inconditionnelle, A la demande de construire une représentation collective autour du on peut soutenir que la confiance, source de confidence, ne mot « éduquer » ne sont pas venues les notions de contraintes, de s’acquiert qu’au prix d’une forme de compromission, et peut-être sanctions ou de limites, mais plutôt tout un vocabulaire positif, reflet même de corruption6. Toute relation d’aide engage les partis dans d'un idéal d'éducation non violente. Or la réalité d'un séjour en CHRS un lien d’intimité (d’extimité disent certains, ou d’intimité partagée) ne confirme pas cette attention, l'institution produisant encore qui la soustrait tant soit peu de la proximité sociale. Au-delà de ce aujourd'hui de la règlementation et des menaces coercitives « en cas qui se protège contractuellement, consciemment, nos affects de manquement ». On peut imaginer dans quel paradoxe s’entremêlent dans l’ombre et s’allient par différents pactes l'éducateur œuvre lors de ses accompagnements éducatifs et cela inconscients, par un jeu transférentiel7, toujours à l’œuvre dans la pourrait être plus prégnant encore s'agissant de « cadrer » la relation. L’accompagnant donne de son intimité, plus que de son sexualité des accompagnés. temps, quoi qu’il en dise et cela se remarque notamment à la manière dont il est affecté lorsqu’il estime en échec ou en réussite L'éducation est affaire de collectivité, chacun le sait, mais les sa « prise en charge ». Cette dernière expression évoque, notons-le, pratiques éducatives tendent à se trouver isolées dans la diade une fonction sacrificielle, en ce sens qu’il s’agit de porter un « cas adulte-ado. La focalisation sur le geste éducatif, portée par le 3 Parfois un sempiternel toufoulcampisme nous fait redouter quelque « perte des repères » et dire que la jeunesse est en perdition. Rappelons que dans l’antiquité l’on exprimait de mêmes craintes. 4 Référence peut-être à l’intégration (inconsciente ou stratégique ?) de la domination masculine par les femmes qui s’en font parfois des zélatrices. 5 Manière de gérer, par omission, la démultiplication des référentiels culturels. 6 Peut-on faire confiance à quelqu’un qui ne paraît pas avoir d’intérêt personnel à vous aider, qui ne soit pas pris dans un lien d’interdépendance qui l’oblige à entendre vos confidences ? Si cette personne « est payé pour ça », n’est-elle donc pas « achetée » ? 7 En psychanalyse le transfert est essentiellement le déplacement d’une conduite émotionnelle par rapport à un objet infantile, spécialement les parents, à un autre objet ou à une autre personne… » (D. Lagache) 14 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 lourd » envisagé comme passif, un « poids mort » en quelque sorte, le temps consacré à l’accompagnement. C’est dire comment peut être fantasmée la posture d’éducateur et quelle énergie il doit dépenser pour prendre en charge, mais ce n’est pas bien rendre compte de la réalité dynamique du lien, ce sur quoi, en fait, porte la confidentialité. Au-delà des petits secrets que l’accompagné offre en contre-don d’une écoute nécessairement affectée, au moins inconsciemment, c’est tout ce qui sourd dans la relation même qu’il convient de sceller (de forclore) dans cette confidentialité ; la confidentialité ne protège donc pas seulement l’écouté, l’accompagné, le soigné, mais aussi l’autre de la relation et donc le lien. Conclure Nous sommes fascinés par la question de la sexualité. Elle nous inquiète quand elle fait irruption de façon incongrue, par crise, alors même qu’elle est partout et tout le temps mise en scène. Un paradoxe ? La libéralité qu’on affiche, nous-gens-de-l’aide-ouvertsd’esprit, vient tôt s’effriter au contact des us et pratiques humaines, cela d’autant plus que l’on est investi d’une mission éducative. Quel mal y aurait-il à laisser les enfants se faire du bien8 ? C’est qu’il y a des règles de politesse et de bienséance ! Mais elles sont nombreuses et parfois contradictoires. Différents modèles (modelages) culturels cohabitent dans un même espace social, proposant des normes de conduites bien différentes les unes des autres. Il faut pouvoir en faire la synthèse et travailler sérieusement notre sens de la relativité pour ne pas laisser notre fantasme universaliste nous engager dans une vaine entreprise de normalisation éducative. Comment tenir sa place ? Comment y rester ? Y sommes-nous seulement légitimes ? Le questionnement est infini et l’angoisse de mal faire, nous pousse à rechercher des « outils de gestions » (des conflits, des relations, des humains…) par lesquels on trouvera de l’assurance et le sentiment du devoir accompli. Seulement, nous restons troublés, violentés par le chahut que « le sexuel » provoque : le viol, l’inceste, la perversion, le traumatisme, la prédation… tout ce qui nous est donné à entendre de notre place d’écoutant-accompagnant. « Travaillons nos peurs et nos propres projections et tenons bon. Offrons une présence tranquillisée, aussi prévisible et repérable que possible à ces jeunes, avant de chercher plus que cela. » POUR APPROFONDIR PISTES BIBLIOGRAPHIQUES NON EXHAUSTIVE ( CF une bibliographie thématique très fournie : « Jeunes et sexualité, infractions et éducation », Les Cahiers Dynamiques 1/ 2011 (n° 50), p. 131142) ARTICLES (ACCESSIBLES SUR CAIRN.INFO) Balint Michæl, « La lutte de l'adolescent contre la masturbation », Topique 1/ 2003 (no 82), p. 159-176 Boë Emmanuelle et al., « Qu'est-ce que l'adolescence nous apprend sur les abus sexuels vécus dans l'enfance », La psychiatrie de l'enfant 1/ 2005 (Vol. 48), p. 5-29 Discour Valérie, « Changements du corps et remaniement psychique à l'adolescence », Les Cahiers Dynamiques 1/ 2011 (n° 50), p. 40-46 Idris Isam, « Sexualité infantile, sexualité adulte : confusion de sexes, de langues et de générations », Le Journal des psychologues 5/ 2007 (248), p. 29-33 Le Gall Didier, Le Van Charlotte, « Le premier rapport sexuel », Les Cahiers Dynamiques 1/ 2011 (n° 50), p. 20-30 Leroux Yann, « Internet, sexualité et adolescence », Enfances & Psy 2/ 2012 (n° 55), p. 61-68 Moulin Pierre, « La construction de la sexualité chez les professionnels de santé et du travail social ou la normalisation des conduites profanes », Nouvelle revue de psychosociologie 2/ 2007 (n° 4), p. 59-88 Murcier Nicolas, Ott Laurent, « Qui a peur de la sexualité des enfants ? », La lettre de l'enfance et de l'adolescence 2/ 2007 (n° 68), p. 33-40 Richard François, « Le complexe d'Œdipe existe-t-il toujours ? L'identique et la différence. Débat avec Françoise Héritier », Adolescence 1/ 2014 (T.32 n° 1), p. 23-46 OUVRAGES Birraux Annie, Le corps adolescent, Paris, Bayard, 2004, 173 pages. Bourdieu Pierre, La Domination masculine, Paris, Le Seuil, 1998, 134 pages. Brenot Philippe, L’éducation à la sexualité, Paris, Presses Universitaires de France « Que sais-je ? », 2007, 128 pages. Broqua Christophe, Deschamps Catherine, L'échange économico-sexuel, Paris, EHESS, 2014, 420 pages. Di Folco Philippe (dir.), Dictionnaire de la pornographie, Paris, PUF, 2005, 612 pages. Héritier Françoise, Masculin/féminin I, pensée de la différence, Paris, Odile Jacob, Paris, 2012 (1992) 330 pages. Héritier Françoise, Masculin/féminin II, Dissoudre la hiérarchie, Paris, Odile Jacob, Paris, 2012 (2002) 441 pages. Jeammet Philippe, Pour nos ados, soyons adultes, Paris, Odile Jacob, 2010, 315 pages. Romano Hélène, Ecole sexe et vidéo, Paris, Dunod, 2014, 243 pages. Le Breton David, Un brève histoire de l’adolescence, Paris, J.-C. Béhar, 2013, 144 pages. Le Breton David et Marcelli Daniel, Dictionnaire de l’adolescence et de la jeunesse, Paris, Presses Universitaires de France, 2010, 967 pages. Marcelli Daniel, L’enfant chef de famille, l’autorité de l’infantile, Paris, Albin Michel, 2003, 317 pages. Tisseron Serge et al., L’enfant au risque du virtuel, Paris, Dunod, 2006, 190 pages. SUR LE WEB Docteur Jeandenans C. Ethique du soin, sexualité et institution (article non daté) http://www.artaas.org/RECHERCHES/ethiqueCJ.pdf 8 Une réponse consisterait à inverser la question. Tout est dans l’appréciation de ce qui est bien ou mal. 15 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ COLOMBES Formation, Défis et enjeux de la sexualité à l’adolescence VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes FORMATION PROGRAMME 1. Développement de la sexualité de l'enfance à l’adolescence • Comportements sexuels normaux et pathologiques de l'enfant et de l'adolescent • Identité, genre, orientation et préférence sexuelle • Impact des nouveaux moyens de communication sur la sexualité 2. Sexualité et Loi • Age légal, majorité sexuelle, consentement : que dit la Loi ? • Violences sexuelles : auteurs et victimes • Signalement et information aux familles 3. Place de l'adulte dans la sexualité de l'adolescent • Un discours éducatif, pédagogique, et préventif • Ressentis de l'adulte face à la sexualité de l'ado, et sa réciproque : comment gérer les réactions transférentielles et contre transférentielles? • Exemples de dispositifs éducatifs ou thérapeutiques: groupe de parole thérapeutique; ateliers sur la sexualité 4. Retours d'expériences • Réflexion et analyse autour de situations ramenées par les stagiaires PUBLIC 15 professionnels de l’accueil et de l’accompagnement des jeunes INTERVENANT Psychologue du Centre Eido (Cendre de soin des traumatismes et des violences) DUREE 1 journée CONTACT ESJ COLOMBES, Vincent Persuanne Tel : 01.47.60.43.63 / Mail : [email protected] L'Espace Santé Jeunes de Colombes invite les professionnels des Espace Santé Jeunes, à une journée de formation proposée par le centre EIDO, centre de soin des traumatismes et des violences (leur site : http://www.eidotrauma-violences.fr). La vie sexuelle, qui démarre dès la plus tendre enfance, permet progressivement la découverte de soi et de l’autre. Ces expériences sont sources de plaisir mais peuvent parfois produire de l’angoisse et conduire à la violence. Cette violence, qu’elle soit subie ou agie, seul ou en groupe, constitue un facteur de risque psychopathologique important (troubles du comportement alimentaire, crises suicidaires, échecs scolaires et troubles de la socialisation, etc…). Les comportements sexuels des enfants et des adolescents questionnent les professionnels et peuvent être source d’incompréhension. Lors du passage que constitue le temps de l’adolescence, le jeune construit sa sexualité future en interrogeant les figures identificatoires que sont les adultes et les jeunes autour de lui. L’adolescent et les adultes autour de lui peuvent avoir du mal à trouver un langage commun sur cette question de la sexualité, d’autant que l’image véhiculée par les médias et les nouveaux moyens de communication se heurte parfois aux valeurs morales, culturelles et religieuses de chacun. Au détour de cette journée menée par l'un des psychologues cliniciens du Centre EIDO, il est possible d’échanger sur l’intérêt et les manières d’aborder la question de la sexualité avec les jeunes d’aujourd’hui. Les psychologues cliniciens du Centre EIDO prennent notamment en charge des enfants et des adolescent-e-s victimes et/ou auteurs de violences sexuelles. Ils proposent aussi des actions de prévention et de formation auprès des jeunes, de leurs parents, et des professionnels exerçant dans le champ de l'enfance et de l'adolescence. 16 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ NANTERRE Action collective, Projet EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) à l'IMPro FLORENCE GODEFROY, Infirmière ESJ/CPEF Le projet « EVRAS », en direction des jeunes de l’IMPro Balzac, existe depuis 2005. Animé par Florence Godefroy (infirmière), cet atelier, basé sur l’échange, se déroule généralement à l’ESJ de Nanterre, lieu neutre, espace de confidentialité où l’anonymat est garanti. Cela permet également aux jeunes de s’approprier plus facilement les lieux ressources extérieurs à l’IMPro. Ainsi, les jeunes de 15 à 20 ans, bénéficient d’interventions inspirées d’un support éducatif canadien spécifique, dont les activités proposées visent l’adoption d’attitudes éclairées à l’égard de la santé sexuelle. (Répertoire d’activités d’enseignement et d’apprentissage en lien avec les programmes d’études adaptés, Québec Ministère de la Santé et des Services Sociaux). Les groupes sont composés de 6 à 8 jeunes maximum. Ils sont non mixtes, afin de permettre la prise de parole de tous et de garantir des échanges plus conviviaux, dans un climat de confiance. L’enseignant du groupe et l’infirmière de l’IMPro participent à ces animations et sont les relais des jeunes, sur le temps scolaire. « L’objectif global est de permettre aux jeunes de se sentir bien dans l’expression de leur sexualité et de prévenir les difficultés et dangers potentiels. » Les interventions durent 1h30. Elles sont interactives et elles sont structurées à parti de séquences thématiques. Ce public, vulnérable de par le handicap, éprouve des difficultés avec les notions abstraites, d’où l’importance de proposer une EVRAS, pas à pas, par thématiques, sur plusieurs temps. Thématiques abordées • • • • Parler de sexualité : savoir mettre des mots sur leurs émotions, leurs plaisirs, leurs difficultés… Connaître son corps : savoir nommer les parties de leur corps et savoir distinguer le caractère privé (intime), du caractère public de leur corps. Sensibiliser au fait que leur corps leur appartient et qu’ils détiennent un pouvoir de décision concernant les touchers intimes. Leur apprendre à dire « Non » les rend ainsi moins vulnérables à l’exploitation. Découvrir les changements pubertaires : reconnaitre les signes de la puberté, identifier leurs sentiments à l’égard des diverses manifestations liées à la croissance sexuelle. Avoir « un petit ami » / Avoir « une petite amie » : permettre aux jeunes de reconnaître les conséquences • • positives et négatives des relations sexuelles, en les aidant à reconnaitre les critères de comportements sexuels sains et responsables. Le fait de choisir son partenaire constitue en soi une mesure d’autoprotection. Savoir utiliser un préservatif : présenter le mode d’utilisation du préservatif, son utilité et sa disponibilité, délivrer des informations fiables sur les IST. Connaitre les différents moyens de contraception (pilule, patch, implant etc…) : sensibiliser sur les enjeux d’une grossesse non désirée. La méthode pédagogique s’appuie sur différents supports : brainstorming, photo langage, métaphore, pictogramme, photos, planches anatomiques, brochures, films, visage des émotions, mise en situation concrète… Ces interventions s’achèvent par une évaluation et nous constatons, qu’au fil des séances, les jeunes développent leurs connaissances (corps, lieux ressources etc.…), ils gagnent en confiance en eux. Leur estime de soi est renforcée (attitude d’ouverture et participation plus importante), ils ont appris à être maitre de leur corps et ont appris à savoir dire « Non ». Une grande majorité dit être heureuse d’avoir, lors de ces interventions, l’occasion et la liberté de parler de sexualité. OUTIL CONSIGNE Parler de Sexualité Définition du dictionnaire de la langue Française : nom féminin, ensemble des comportements (manières d’être et d’agir) liés au sexe. Je vais vous poser une question, mais avant, il me semble important d’énoncer des consignes pour que les échanges se passent dans le plus grand respect des uns et des autres et que vous puissiez vous sentir le plus à l’aise possible, que vous vous sentiez en confiance pour prendre la parole et donc que vous vous sentiez en sécurité. Nous sommes ensemble pour 1h30 et nous nous reverrons pour d’autres interventions. -Tout ce qui sera dit ici, dans cette salle, est confidentiel et doit rester entre nous. Ni vous, ni moi, ni personne ici ne doit aller raconter ce que les uns ou les autres auront dit au cours de ces échanges. -On parle de généralités et on évite de parler de soi, on parle à la 3ème personne. -Toutes les questions sont importantes, il n’y a pas de questions stupides. On apprend en posant des questions. -On écoute la personne qui parle. -On a le droit de ne pas répondre et de passer son tour. Etes-vous d’accord avec ces consignes ? En avez-vous d’autres à proposer ? Pouvez-vous me redire avec vos mots à vous ce que vous avez compris de ces consignes ? 17 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ AUBAGNE Action collective Observations, analyses et réflexions - Projet connaissance de soi, des autres et sexualité… KARELLE BOURHIS-JULLIEN, Psychologue En classe de quatrième, il existe un fossé dans l’évolution comparative des adolescents. Certains ont commencé à vivre leurs premiers vrais flirts, quand les autres en sont encore à se regarder à distance, en se demandant ce qu’ils doivent faire, face à cet autre si différent. La puberté est bien au centre des préoccupations : les premières règles pour les filles, les premières érections et éjaculations chez les garçons. Pour une minorité seulement, ces interrogations sont présentes dès la 5ème. Les filles, se voyant rabaissées au rang « d’objet » tentent elles aussi de protéger leur ego en attaquant les garçons sur leur manque de maturité : «Vous n’êtes encore que des bébés !…». On reconnaît généralement une classe où ce type de difficultés va se poser, à la répartition des filles et des garçons dans la salle. Ils forment souvent des clans non mixtes bien distincts. Les garçons sont encore dans une phase de recherche voir de stabilisation identitaire et la question de : « Que doit être un garçon ? quel doit être son comportement ? » n’a pas trouvé toutes ses réponses. Même chose pour les filles, où l’on observe quelques rares fois, l’une d’entre elles, adopter par mimétisme le comportement provocateur et le discours pornographique des garçons. Le regroupement entre pairs du même sexe permet de se rassurer. Cette peur s’exprime par de la provocation, de la violence à l’égard C’est aussi auprès des pairs qu’ils vont apprendre, par mimétisme, des filles pour les garçons et par un quasi mutisme pour les quelques puis identification/comparaison, à trouver leurs marques et repères filles qui ne sont pas prêtes à en parler. jusqu’à ce que, quelque temps plus tard, « Au-delà de l’aspect informatif et ils se forgent une image d’eux-mêmes Les garçons parlent de pornographie préventif (prévention des maladies et de acceptable pour le Moi. devant les filles, alors qu’en non mixité, En classe de troisième, une étape est franchie. Seul un petit quart des jeunes a encore très peur de cette « bestiole bizarre » appelée sexualité. Cela s’exprime de façon très nette lors de nos interventions, où il est d’ailleurs difficile de rassurer les uns, tout en répondant de manière correcte aux questions des autres. l’IVG), l’action d’aller à la rencontre de ces il apparaît un discours tout à fait Pour conclure, la différence d’évolution et respectueux vis à vis d’elles. Entre eux, ils jeunes a pour objet de mettre des mots de maturité des adolescents de quatorze préfèrent aborder des questions liées à sur un sujet tabou, celui de l’intime et, de ans peut s’expliquer à différents niveaux la puberté, aux maladies, à la ce fait, de les rassurer à bien des égards qui s’entrecroisent: masturbation souvent source de - La maturité physique et sexuelle peut (relations, respect de soi et de l’autre, culpabilité. Il apparaît de façon claire que commencer plus tard selon les individus, la violence de leurs propos est une façon différence entre le réel et ce qui est donné à cause de la libération et de de mettre les filles à distance. Ils se à voir dans les medias télévisuels et l’équilibration du système hormonal, protègent, maintiennent leur ego à un surtout internet). » responsable des changements du corps, niveau correct en se mettant en position de la croissance osseuse… de pouvoir, traitant alors les filles - L’influence de la maturation sexuelle sur comme des objets que la pornographie utilise de façon stéréotypée. la libido et par conséquent sur les pulsions. Mais elles sont bien aussi, l’objet de désirs naissants incontrôlés. - La résolution du complexe d’œdipe et le nouveau choix d’objet. - Les remaniements du Moi. En effet, les garçons sont encore dans la période de réactivation œdipienne et pulsionnelle (endormies pendant la phase de latence). La sexualisation de liens avec les parents devient insupportablement incestueuse pour le jeune, qui n’a d’autre choix que de se détacher de ces objets d’attachement originels. Il lui faut à tout prix se séparer, pour investir de nouveaux objets, nommés par Freud (dans Introduction à la psychanalyse) « objets réels étrangers », que sont ici les filles. Il semble que face à l’objet réel, le Moi donne la primeur aux pulsions agressives, permettant au psychisme de continuer à élaborer du côté du fantasme. Les énergies libidinales sont orientées vers les pulsions d’agression de façon privilégiée comme mode de défense préventif. Le Moi, en pleine reconstruction structurelle identitaire, se protège ainsi de toute intrusion du réel. La puberté commence là où les hormones ont commencé leur travail. On peut dire qu’elle est à l’origine des changements physiques mais également psychiques. L’âge du démarrage de la puberté est différent selon les individus. Après avoir détaillé les différents niveaux de changement chez l’adolescent, je m’interroge sur l’origine réelle du déclenchement hormonal. S’agit-il d’une chose innée, héréditaire, ou l’inconscient peut-il décider avec force du moment opportun ? Comme nous avons été habitués, à penser corps et psychisme séparés, lequel des deux donne le top départ ? Peut-on penser autrement les choses et les considérer comme un tout ? 18 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ AUBAGNE Action de sensibilisation sur la sexualité, dans un collège des Bouches-du-Rhône SIDNEY CADOT, Volontaire en Service civique FESJ J’assiste à cette séance en tant que volontaire en service civique au sein de la FESJ. C’est la première fois que je participe à une action de prévention sur la sexualité, en tant que personne extérieure. Je rapporte ici les points les plus discutés par les jeunes, ceux qui ont provoqué des réactions, des polémiques, des rires et des interrogations, … Les jeunes ont parfois eu une certaine gêne à libérer leur parole dans ces échanges qui ont pour thème les relations filles-garçons et la sexualité, mais ils ont su se saisir du cadre qui leur a été proposé par les intervenantes. Ils se sont finalement exprimés librement. Voici mon témoignage : Mardi 13 janvier, des élèves d’une classe de 3ème assistent, pendant 2 heures, à une action d’éducation à la sexualité animée par Marjorie, secrétaire documentaliste à l’Espace Santé Jeunes d’Aubagne, Antoinette, gynécologue libérale et Brigitte, infirmière scolaire au collège. La séance débute par la présentation des deux intervenantes. Marjorie, présente l’ESJ d’Aubagne (pourquoi s’y rendre, ce que les jeunes y trouveront) et Antoinette présente son travail de gynécologue. Rapidement, les intervenantes demandent aux élèves de former deux groupes : les filles dans une salle, les garçons dans une autre. Marjorie et l’infirmière animent le groupe de garçons. LE MOT DE L’INFIRMIERE SCOLAIRE BRIGITTE DUPOUY Les garçons et les filles semblent avoir beaucoup d'a priori les uns par rapport aux autres. Ils ne se connaissent pas vraiment sous leur véritable personnalité. Ils n’ont pas toujours la même maturité au même âge et ils ont du mal à se faire confiance (peur des réputations..). Suite aux interventions de l’ESJ, il semble que les jeunes aient plus de facilité à venir poser des questions, à venir parler d'une inquiétude ou d'un réel problème et à demander des conseils ou de l'aide en entretien individuel. Pendant les séances, les échanges sont toujours riches pour les ados, et aussi pour nous. Nous ne sommes pas là pour leur faire un cours mais pour les accompagner à réfléchir et à échanger sur cette problématique, dans le respect des autres. Antoinette anime la discussion dans le groupe des filles. Elle commence par distribuer une feuille sur laquelle est inscrit une question. Chaque fille choisit la question qu’elle aimerait aborder avec le groupe. A tour de rôle, elles demandent la parole pour soumettre leur question à l’assemblée et en débattre. Ainsi de suite pendant 1h15. OBJECTIFS DE L’ACTION Depuis de nombreuses années, l’ESJ d’Aubagne intervient dans les collèges du bassin aubagnais, pour faire de la prévention en matière de contraception et de sexualité. Ces interventions sont devenues des « classiques » dans les établissements ! OBJECTIF PRINCIPAL : Permettre à chacun de mieux connaître son corps et celui du sexe opposé, en dédramatisant cette période qu’est l’adolescence. OBJECTIFS OPERATIONNELS : - Faire connaître les lieux et les personnes ressources en cas de nécessité (Planning familial, Cidag, ESJ). - Permettre aux jeunes de s’exprimer sans tabous sur un sujet parfois difficile à aborder - Travailler sur les représentations et les idées reçues (sexualité, homosexualité, anatomie, rôles genrés) Voici quelques questions qui ont soulevé des réflexions entre les jeunes filles. La première question choisie est « Que sont les préliminaires ? ». Les premières réponses sont sans appel : « C’est sucer et doigter ». Antoinette leur fait remarquer que la fellation ne fait pas partie des préliminaires mais qu’il y a beaucoup d’autres choses comme les caresses, les câlins, les bisous, etc., en somme tout ce qui précède l’acte de pénétration en lui-même. faux ? » Eclats de rire. « Vers l’intérieur peutêtre, le vagin quoi » affirme sans trop de conviction une élève. Ce n’est pas le vagin et pour le comprendre, l’intervenante dessine le sexe féminin en désignant chaque partie (clitoris, hymen, grandes lèvres, petites lèvres, vagin). De leur côté, les garçons ont eu les mêmes Une autre interrogation porte sur le dialogue feuilles, remplies des mêmes questions que entre les deux partenaires. Deux mots celles des filles. Ils ont eux aussi débattus. ressortent : le respect et l’amour. Mais qu’entendent-elles plus précisément par A la fin de la séance, les intervenantes respect ? « Une bonne ambiance ». Et de regroupent garçons et filles pour une l’amour entre deux personnes qui ont des restitution de ce qui s’est dit dans chacun des rapports sexuels ? « Mouais. De temps en groupes, et pour leur montrer comment temps. C’est pas obligé, on peut être sex mettre les fameux préservatifs (masculin et friend. » Mais c’est quoi sex friend ? « Des amis féminin). qui se font confiance mais qui ne veulent pas s’engager dans une relation de couple ». Je note que les garçons ont plus axé leurs sur les IST (sont-elles « Mais est-ce bien suffisant ? » interroge discussions Antoinette. Les réponses sont différentes : guérissables ?), les sextoys, les sites internet « non », « ça dépend de ce que l’on avec des contenus à caractère sexuel explicites, les érections du matin, l’âge du 1er recherche ». « Pour les garçons c’est toujours une rapport sexuel, l’anatomie féminine (avec compétition, celui qui l’aura fait le premier schéma) et la masturbation. sera toujours mieux que les autres. Qu’en Lorsque Marjorie leur montre tout ce qu’il faut pensez-vous ? ». Presque unanimement, les faire avant de mettre le préservatif, pendant et filles répondent : « c’est la mentalité générale après l’avoir mis, les élèves sont attentifs, même s’ils chahutent un peu. Ils apportent des chez les garçons ». des réponses et des « Quel est l’âge limite pour avoir son premier remarques, rapport sexuel ? » Réponse immédiate : « A questionnements qui sont pour la plupart partir de la 3e, ça va. » Contre-réponse : justes et pertinents. « Après, il y en a qui aimeraient se marier A la fin de la séance, les intervenantes ont distribué aux élèves un stylo, dans lequel se vierge ». Tradition vs modernité ? Arrive ensuite une autre question : « La fille trouve un dépliant avec les numéros utiles possède une petite verge, est-ce vrai ou concernant la sexualité. 19 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 OUTIL QUESTIONNAIRE D’EVALUATION ANONYME SUR L’INTERVENTION « SEXUALITE, CONTRACEPTION, CONNAISSANCE DE SOI ET DES AUTRES » □ Garçon Age : □ Fille Collège : _________ 6. Citez deux infections sexuellement transmissibles ? Classe : 7. Depuis cette intervention, pensez-vous mieux connaître l’autre sexe (anatomie, relations, inquiétudes). Cochez □ OUI ou □ NON 1. Cochez un ou plusieurs lieux où s’adresser pour une question ou un problème concernant la sexualité: □ Pharmacie □ PIJ (Point Information Jeunes) □ Planning Familial (Conseil Général) □ ESJ (Espace Santé Jeunes) □ MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) □ Médecin Libéral de famille □ CIDAG (Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit) □ Maison de Quartier □ L’infirmière du collège 8. Qu’avez-vous le plus aimé dans l’intervention ? 9. Qu’avez-vous le moins aimé dans l’intervention ? 10. Qu’aimeriez-vous nous dire sur le sujet ? Barème de correction : Questions 2. Peut-on devenir parents dès le premier rapport sexuel ? Cochez : □ OUI ou □ NON 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 3. Citez deux moyens de contraception efficaces : 4. Quels sont les risques après un rapport sexuel non protégé. 5. Y-a-t-il un moyen de réduire le risque de grossesse après un rapport non protégé ? Cochez □ OUI ou □ NON Si oui lequel ? ______________________ Réponses /5 /1 /2 /2 /2 /2 /1 Evaluation du questionnaire de connaissances 2013-2014 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Connaisance des lieux Risque d'être parents où s'adresser après un premier rapport Moyens de contraception efficaces Risques après un Réduction des risques rapport non protégé de grossesse 14 15 16 2 IST Lou garlaban 20 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 Meilleure connaissance de l'autre sexe ESJ VILLENEUVE-LA-GARENNE Question de Santé : les discriminations Filles-Garçons LOTFI AMRI, Psychologue social de la santé Le projet consiste en l’animation de séances d’échanges et de sensibilisation sur la santé en général, et sur les relations fillesgarçons en particulier. Les interventions permettent aussi de présenter l’ESJ, comme lieu d’accueil et d’écoute. Pourriez-vous décrire précisément la mise en œuvre de l’action ? Nous proposons des animations de groupe de 2h, pour les classes de 3e, des deux collèges de la ville. Les classes sont divisées en deux, pour avoir des groupes restreints de 8 à 12 élèves. Dans un des établissements, les demi-groupes sont mixtes et dans l’autre ils sont non mixtes, à la demande des infirmières. Après une présentation de chacun, les élèves sont invités à échanger sur le quotidien des rapports filles-garçons. Leurs représentations sont explorées, à partir de questions mises au débat: « Les garçons aiment mettre la main aux fesses des filles ou ce sont les filles qui aiment ça ? ». Des questionnaires à choix multiples sont également utilisés (type quizz). Ces outils sont utilisés comme support à la discussion : de fil en aiguilles, un ensemble de sujets de santé sont abordés, avec les jeunes, en fonction de ce qui est dit dans le groupe. Les notions de choix d’orientation, de projets de vie, de relations familiales, de violence à l’adolescence ou de droit à la contraception émergent souvent dans les interventions. Quel a été le nombre approximatif de personnes bénéficiaires (par type de publics), en 2014 ? 211 élèves ont été rencontrés au total, soit 111 filles et 100 garçons. 20 actions collectives ont été mises en place 18 des 20 séances ont été co-animées avec l’infirmière scolaire 5 réunions ont été organisées avec les professionnels - Professionnels rencontrés : agent sécurité et prévention, infirmières scolaires, CPE, médiateurs. - Thématiques abordées lors des interventions : les filles et le droit à la contraception, y-a-t-il des métiers de filles et de garçons ? Quelle est la place des « sœurs » dans les quartiers ? Notons que cette année, la thématique de l’homosexualité est apparue dans 4 groupes. Quels ont été les date(s) et lieu(x) de réalisation de votre action ? L’action s’est déroulée : - Pour le collège Manet : dans la salle de réunion, sur l’année scolaire, le mercredi de 10h à 12h. Seuls 2 demi-groupes n’ont pu être rencontrés (annulation de la part des enseignants). - Pour le collège Pompidou : dans le foyer, sur l’année scolaire, les lundis et/ou vendredis, de 10h à 12h. « Les passages à l’ESJ suite à une action collective représentent entre 25 et 30 % des passages annuels. » Commentaires Cette action est renouvelée depuis 3 ans maintenant. Elle nous semble assez illustrative de la manière dont l’ESJ a voulu structurer ses actions collectives et surtout sa spécificité d’intervention. Premièrement, nous avons fait le choix d’intervenir sur toute une tranche d’âge et non de saupoudrer nos efforts sur plusieurs classes de différents niveaux. Nous avons donc dû décliner les propositions d’intervention sur d’autres niveaux de classes, mais nous avons invité les collèges à solliciter d’autres partenaires : CPEF, association contre les violences faites aux femmes, etc. Ce positionnement nous a permis de nous positionner en cohérence avec les financeurs qui ont apprécié ce ciblage et cette volonté de cohérence. Deuxièmement, cette action a permis un fort ancrage de l’ESJ auprès des professionnels des collèges. Les infirmières scolaires sont satisfaites des co-animations. Les séances sont préparées en amont avec des supports qui leur correspondent. L’ESJ ayant un impératif d’évaluation, elles ont accès à nos écrits et peuvent ainsi les compléter et valoriser le travail partenarial. Troisièmement, ces actions ont permis un fort ancrage de l’ESJ sur la tranche d’âge. En effet, cette action vient en complément d’autres actions que nous menons au sein du collège : distribution de fruits et de légumes pour la semaine Fraich’Attitude, action de formation des délégués de 3e (visite de l’ESJ, et présentation de la structure à relayer auprès des autres élèves, une fois de retour au collège). Le chargé de prévention – qui fait également de l’accueil à l’ESJ – est connu des jeunes ce qui facilite leur venue à l’Espace Santé Jeunes. Grâce à la structuration de cette action en 2012, les passages à l’ESJ, suite à une action collective représentent entre 25 et 30 % des passages annuels. Nous observons également une plus grande proportion de lycéens reçus à l’ESJ, alors même que nous n’avons aucune intervention dans les classes de lycéens. Ces lycéens sont souvent des anciens 3e ou des lycéens qui ont connu l’ESJ par le bouche à oreille d’anciens collégiens. Les passages sur les thématiques « vie amoureuse » et/ou « contraception » ont également augmenté. Enfin, pour réaffirmer notre volonté de faire des actions collectives qui permettent de repérer des jeunes en demande / besoin / difficulté, plutôt que de simples actions de masse, l’ESJ de Villeneuve a fait le choix de recruter, à ce poste, un psychologue social de la santé. Avec sa pratique singulière des groupes, il permet de maintenir une oreille attentive des individualités qui composent le groupe. Ces facteurs combinés ont permis à cette action de répondre à un besoin repéré par les professionnels mais également de mettre en avant la spécificité du travail de l’Espace Santé Jeunes sur le territoire de Villeneuve-la-Garenne. Face à la tentation de segmenter notre travail, cette expérience nous rappelle à quel point c’est le dispositif ESJ dans sa globalité – et non tel axe pris séparément - qui est intéressant pour la prévention et la santé des jeunes. 21 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 VIGNETTE ESJ VILLENEUVE LA GARENNE L’urgence de la contraception…. LOTFI AMRI, Psychologue social de la santé C. a 15 ans. Elle est en classe de 3e et elle vient à l’Espace Santé Jeunes car elle a eu un rapport non protégé. Elle connait l’ESJ car elle a rencontré le chargé de prévention dans sa classe, lors d’une intervention « Questions de santé » : elle sait que l’ESJ est un lieu confidentiel pour la santé des jeunes, c’est donc ici qu’elle vient dire son inquiétude. Elle est accueillie par le chargé de prévention, qui est d’accueil ce jour-là. Au fur et à mesure de l’entretien, d’autres difficultés apparaissent (familiales, prises de risques multiples) mais elles ne sont pas abordables ou pensables, pour le moment, car C. est prise par l’urgence immédiate. Il apparait également que connue du CPEF, elle n’a pas honoré les rendezvous qui avaient été pris pour réfléchir à une contraception. Le chargé de prévention propose deux choses : un rendez-vous avec le médecin de prévention le jour même, pour une pilule d’urgence et un deuxième rendez-vous la semaine suivante pour réfléchir à la contraception toujours avec le médecin de prévention ESJ, vu que le lieu semble suffisamment sécurisant pour elle. C. viendra au rendez-vous pour prendre sa pilule d’urgence et elle rencontrera deux fois le médecin de prévention pour reparler de contraception. 1/Un garçon de ta classe te bouscule violemment ou te frappe Tu essaies de l’éviter. Tu exiges des explications sur son geste. Tu vas voir un adulte tout de suite pour lui exposer la situation. 2/ Une amie a raconté à tout le collège que tu avais un faible pour un mec… Tu es paralysée car tout le monde se moque de toi. Tu assumes, tu as le droit d’être « in love ». Tu veux t’expliquer avec la personne qui a raconté ça. 3/ Si un garçon t’intéresse Tu lui dis de vive voix ou tu envoies un SMS. Tu essaies de lui faire comprendre par des regards ou des gestes. Tu attends que ce soit lui qui fasse le premier pas… 4/Tu veux aller voir un film de ton choix au ciné mais ton copain ne veut pas Tu te plies à ses désirs. Tu lui tiens tête et tu défends ton choix. Ok pour cette fois-ci mais la prochaine fois tu auras le dernier mot. 5/ Ton copain te dit qu’il n’aime pas que tu portes une minijupe Tu cherches à comprendre pourquoi. De quoi il se mêle ? Tu n’en mettras plus. 1/ Avec les filles Tu es un vrai tombeur, elles te plaisent toutes. Il n’y en a qu’une qui t’intéresse. Pourquoi s’empêcher de mater une jolie fille quand elle passe ? 2/Si une fille te plaît, c’est parce que… Elle est sexy, et n’hésite pas à jouer à la femme fatale. Tu lui plais aussi. Elle est cool. 3/ Un mec s’approche un peu trop de te copine Tu fais encore plus d’efforts pour plaire à ta copine. Tu fais confiance à ta copine pour le remettre en place. Tu as envie de lui casser la gueule. 4/ Est-ce que tu traites ta copine devant tes amis ? Non, jamais. Oui, comme tout le monde. Ca dépend pour quoi ? 5/ D’une fille qui te plait, tu dis : « Elle est bonne ». « Elle est cool ». Je garde ça pour moi. 6/ L’expression « fils de pute », c’est … Banal. Dégradant, pour les femmes. Moi-même, je l’emploie…mais quand on me la sort, je m’énerve. 7/ Une fille de ton collège est sortie avec plusieurs garçons C’est une pute… 22 Pourquoi ne pas profiter aussi de cette aubaine ? GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES Et alors ? 6/ Ton copain insiste pour que tu couches avec lui Tu acceptes car tu en as aussi très envie. Tu ne te sens pas prête mais tu veux lui faire plaisir. Tu lui dis que tu l’aimes mais que tu voudrais attendre un peu. VIGNETTE ESJ VILLENEUVE LA GARENNE La trouille du gynéco ! LOTFI AMRI, Psychologue social de la santé M. 19 ans – étudiante à la fac - a connu l’ESJ car elle en avait entendu parler au lycée. Elle vient pour demander des informations pour son petit copain qui est « en galère de sécurité sociale ». Elle est accueillie par la psychologue clinicienne et la stagiaire Master Psychologie. Passé cette première demande, l’entretien d’accueil révèle que M. a la trouille de la consultation gynéco alors même « qu’il faudrait » selon ses propres mots : un rendez-vous lui est proposé la semaine suivante avec le médecin de prévention pour parler de gynécologie et la rassurer. M. viendra rencontrer le médecin et sera réorientée plus tard vers un médecin spécialisé. SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ REIMS Ateliers « Pause-Café » et Module prévention hygiène JANINE BERNIER, IDE Conseillère en insertion sociale VISITES MEDICALES 2013 285 jeunes reçus à l’ESJ Dont 120 jeunes femmes Et 165 garçons Parmi ces jeunes femmes, 44 utilisent une contraception (autre que le préservatif) 7 jeunes ont été identifiés pour des conduites à risques VISITES MEDICALES 2014 : 45 jeunes femmes utilisent une contraception 9 jeunes ont été identifiés pour des conduites à risques « La sexualité est évoquée avec chaque jeune. » Je reçois des jeunes, en individuel, qui souhaitent parler de leur sexualité, de la contraception, des violences subies au sein du couple… Je les écoute, je les accompagne et les oriente vers nos partenaires. Des préservatifs sont en accès libre à l’Espace Santé. Nous avons un partenariat avec l’ARS, qui nous permet d’avoir des préservatifs gratuitement. Ces préservatifs connaissent un grand succès auprès de nos publics (surtout auprès du public masculin). Nous travaillons également avec le CDAG pour le dépistage du VIH et le dépistage des IST. Les traitements sont délivrés gratuitement aux personnes reçues et à leur(s) partenaire(s), si besoin. Par la Région, nous avons la possibilité d’utiliser le « passcontraception », pour des jeunes adultes en attente de couverture sociale (3 cette année). Il est à noter que la majorité des jeunes reçus, lors des visites médicales, et ceux vus lors des prestations auprès des organismes de formation, disent utiliser le préservatif. Par contre, le nombre de grossesses « non prévues » ne baisse pas. ATELIERS « PAUSE-CAFE » Nous organisons des ateliers « pause-café » à l’ESJ. Lors de certains de ces ateliers, les jeunes ont souhaité parler de leur sexualité. Cela représente 29 jeunes, pour l’année 2013 et 19 jeunes pour l’année 2014 (26 ateliers pour les deux années). Les jeunes s’interrogent sur les relations dans le couple, la fidélité, la rupture, la violence au sein du couple, le désir de grossesse. MODULE PREVENTION HYGIENE Nous rencontrons des groupes, lors d’interventions dans le cadre des modules prévention hygiène (photo langage).Le public est alors différent (jeunes de moins de 26 ans et adultes entre 26-55ans). Les sujets abordés varient en fonction des groupes, nous pouvons échanger sur l’homosexualité, les prises de risque, la grossesse, le respect … Quand mon collègue intervient sur les conduites addictives, la sexualité fait partie intégrante de ses interventions (prise de risque, IST, sida, violences, etc…) Pour ma part, j’utilise souvent le photo langage et la sexualité y est fréquemment abordée, que ce soit pour une réflexion commune autour de l’homosexualité, ou des informations concernant la contraception, les IST, la grossesse. 23 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 OUTIL ESJ LYON KESKESEX.FR Le site keskesex.fr, a été réalisé par l’ESJ de Lyon, au sein du pôle santé du CRIJ Rhône Alpes, dans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Régional Rhône Alpes. Le site keskesex est un des volets du dispositif « pass contraception-prévention » destiné à répondre aux préoccupations des jeunes sur les problématiques de santé PASS CONTRACEPTION PREVENTION sexuelle et reproductive. Il cible notamment ceux qui sont les plus éloignés pour des raisons sociales, psychiques ou géographiques. Le Pass prévention contraception permet aux garçons et aux filles d’accéder gratuitement à la prévention en matière de A l’instar de la cartosantejeunes, le site keskesex offre aux jeunes, notamment en santé sexuelle (contraception, dépistage des Infections difficulté, un moyen simple d’accéder à l’information et aux lieux ressources de Sexuellement Transmissibles (IST)). proximité, voire même un soutien. Ce site se décline en plusieurs volets : • des contenus informatifs rédactionnels et des vidéos d’information dédiés aux questions de santé sexuelle, • une cartographie interactive des lieux ressources, • une permanence par messagerie instantanée Skype et par messagerie mail, • l’animation d’une page Facebook • et une chaine Youtube regroupant les web docs santé élaborés par le pôle santé. Au travers de ce site, c’est en fait toute une équipe pluridisciplinaire d’intervenants en santé et plus largement son réseau de partenaires qui informent, écoutent, accompagnement et orientent les adolescents et les jeunes adultes de la Région. Ces professionnels les accompagnent au gré de leur curiosité, de leurs demandes et de leurs craintes en matière de santé sexuelle. Sur ces supports, les jeunes peuvent choisir le moment opportun pour s’informer, s’interroger ou poser des mots sur une situation délicate. La relation au corps et à l’autre ou les moments de détresse liées à une rupture sentimentale deviennent alors des sujets qu’il est possible d’aborder, sans crainte d’être jugé par une personne, même bienveillante, de son entourage. C’est dans cette perspective d’information, d’échange et d’écoute que s’inscrit la démarche du site KESKESEX. Offrir la possibilité de verbaliser certaines difficultés et permettre ainsi au public de prendre de la distance (sans minimiser, ni dramatiser) demeure un objectif majeur de l’équipe. Atypique dans le domaine de la promotion en Rhône-Alpes, cet outil est conçu pour éveiller la curiosité et susciter l’intérêt des jeunes sur des sujets parfois difficiles à évoquer par ailleurs. Il constitue ainsi pour les jeunes rhônalpins un dispositif accessible de première ligne et garantissant l’anonymat sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’un chéquier comportant 7 coupons correspondant chacun à une prestation délivrée par un professionnel de santé, pour un suivi médical et la délivrance de tout type de contraceptif, pour une durée moyenne d’un an. Comment ça marche ? Muni du Pass, le jeune prend un premier rendez-vous avec le médecin ou la sage-femme de son choix qui l’orientera vers les démarches à suivre (analyses médicales, obtention de contraceptifs en pharmacie, seconde consultation médicale…). Le chéquier permet de bénéficier : • De 2 consultations médicales (2 coupons) ; • D’analyses médicales pour la contraception et/ou le dépistage d’IST (1 coupon) ; • De la délivrance de contraceptifs pour une durée moyenne d’un an (4 coupons). Le Pass prévention contraception prend en charge l’ensemble des contraceptifs courants (sur prescription médicale, hormis pour les préservatifs). Le choix du contraceptif relève du patient et du praticien, lors de la consultation médicale. Avec le Pass : • Chaque coupon fait office de paiement. • La carte vitale n’a pas à être présentée • Aucun retour n’est fait aux parents. 24 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA ESJ CLERMONT L’HERAULT Fiche action, tenue d’un stand LOIC BIZE, Coordinateur et animateur ESJ COLOMBES Un jour, le SIDA disparaitra VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes ESJ ASNIERES-SUR-SEINE Actions de sensibilisation SABRINA KIROUANE, Coordinatrice J.E.S.P. ESJ D’AUBAGNE Paroles de chargée de prévention MARJORIE BOULANGER, Chargée de prévention 25 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi la date du 1er décembre 1988, comme Journée mondiale du sida. Le fait de tenir cette manifestation chaque année a été approuvé par l’Assemblée générale des Nations-Unies, grâce à la résolution « A/43/15 ». Elle marque l'importance de la continuité du combat contre l'infection du VIH et apporte des messages de compassion, d'espoir, de solidarité et de compréhension à l'égard des personnes touchées par cette épidémie, dans tous les pays du monde. Elle rappelle aussi à chacun que, pour les personnes atteintes, chaque jour est une journée de lutte contre le sida. 1er Décembre 2014, Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon « En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, j’appelle les dirigeants du monde entier à rejoindre l’effort collectif. Nous nous sommes fixés un objectif ambitieux vers lequel nous progressons désormais de plus en plus rapidement. Œuvrons ensemble pour éradiquer le sida d’ici à 2030. » 26 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ CLERMONT L’HERAULT Fiche action, tenue d’un stand LOIC BIZE, Coordinateur et animateur OUTIL JEU CALIN MALIN Public : Jeunes de 13 à 25 ans. FICHE ACTION, TENUE D’UN STAND Public visé : Lycéens. Besoins du public : Information, écoute, partage, connaissance du centre de planification et d’éducation familiale. Méthode : Mise en place d’un stand. Durée : De 9h30 à 16h. Lieu : Lycée de Lodève – J.Vallot. Structure du groupe : Collectif. Nombre : Une quinzaine maximum Matériel nécessaire : Un jeu-plateau représentant un couple enlacé subdivisé en 38 cases, une grande table pour y installer le plateau de jeu, un feutre. Temps nécessaire : 2H Descriptif de l’action : Le groupe doit être subdivisé en six équipes. L’équipe gagnante est celle qui a validé, les six questions, des six thématiques du jeu (moyens de contraception et dérapages, cycle féminin et anatomie, relations amoureuses et sexualité, situations à risques et IST, grossesse désirée ou non, informations pratiques). Chacune leur tour, les six équipes lancent les dés, pour se déplacer, de case en case, et choisir l’une des thématiques du jeu. L’animateur pose une des questions contenues dans les fiches thématiques. Certaines cases correspondent à des poèmes d’amour ou des textes de chanson dont certains mots manquent et qu’il faut compléter. Intérêt : Ce jeu permet d’aborder toutes les connaissances indispensables à une bonne prévention. Il permet d’échanger sur la thématique des relations filles-garçonset il met l’accent sur la dimension affective des relations sexuelles. Les jeunes peuvent trouver des informations précises sur la sexualité et reconsidérer leurs idées reçues. Les questions étant fermées, l’animateur doit permettre l’ouverture vers des questions ouvertes. Diffusé par : ADIJ 22, 28 Bd Hérault-BP114-22001 Saint-Brieuc Cedex 1. Contact : Christiane Le Nozer 02.96.33.37.36 Moyens Humains : • Chrystel Jegouzo , sage-femme. • Laurence Durand, infirmière du lycée. • Morgane et Noé, service civique. Matériel : • Affiches informatives sur le sida. • Tables, chaises, panneaux d’affichages. • Dépliants santé, cartes de visites, flyers centre de planification. • Préservatifs. • Répondre aux questions, orienter,… • Clore l’animation. • Ranger l’espace. Déroulement : • Préparer l’espace. • Accueillir les lycéens. • Aller vers les lycéens, donner des dépliants, des préservatifs… Détails de la séance : Accueillir les lycéens en leur présentant le stand. Informer sur le SIDA et les IST en leur proposant des dépliants et flyers. Présenter le centre de planification et d’éducation familiale, distribuer des cartes de visites du CPEF. Proposer de rencontrer la sage-femme pour aborder la vie affective, la contraception, le dépistage, les bilans sanguins gratuits et anonymes. Se diriger vers les lycéens, les aborder et leur parler de la journée du SIDA, leur proposer des flyers en les incitant à les lire. Répondre aux éventuelles questions (lieu du CPEF, horaires, questions personnelles…), orienter les jeunes vers la sage-femme. Les remercier, leur proposer des flyers et des préservatifs. Rôle du praticien de l’activité • Informer sur le SIDA et les IST. • Expliquer l’importance du dépistage. • Présenter le CPEF et ses actions. Bilans : 275 lycéens sont venus au stand, pour avoir des informations, ou prendre des préservatifs et de la documentation. 30 personnes environ se sont dirigées vers la sage-femme. Une classe de 15 élèves a participé à un jeu (CALIN MALIN) proposé par la sagefemme. 320 préservatifs ont été distribués. 27 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 OUTIL TRACT C'est quoi une IST ? Les Infections Sexuellement Transmissibles (anciennement appelées Maladies Sexuellement Transmissibles [MST]) sont des infections provoquées par des microbes (virus, bactéries, parasites) qui peuvent être transmises plus ou moins facilement au cours des relations sexuelles. C'est quoi le SIDA ? L'infection au VIH/SIDA est une maladie transmissible qui s'attaque au système qui défend l'organisme contre les maladies. Progressivement, il détruit certains éléments essentiels du système immunitaire. Comment se transmet le virus du SIDA ? • Lors des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée. • Par le sang : échanges de seringues chez les usagers de drogue, contact avec une plaie ouverte. • Par la transmission mère-enfant: lorsqu'une femme séropositive est enceinte, le virus peut passer de la mère au fœtus. Comment le dépister ? Le virus du VIH/SIDA se dépiste en faisant une prise de sang. Il existe au moins un Centre d’information et de de Dépistage Gratuit et Anonyme (CIDAG) par département. Comment le soigner ? Il n'existe pas de traitement à ce jour qui guérisse cette maladie, mais on peut soigner les manifestations de la maladie. Ces traitements freinent son évolution et améliorent les conditions de vie des malades. Très contraignants, ils ont pour but de faire baisser la quantité de virus présents dans le sang, mais ne permettent pas de les éliminer définitivement. Qu'elles sont les principales IST ? • Les plus graves et plus fréquentes : chlamydiose, papillomatose (ou condylomes), hépatite virale B. • Les plus graves et plus rares : Infection au VIH/SIDA, syphilis, gonococcie. Ces maladies sont souvent rapides à diagnostiquer et se traitent facilement, en dehors du VIH. Comment se transmet une IST ? • Lors de rapports sans préservatif avec une personne infectée. • Lors de rapports bucco-génitaux non protégés (fellation, cunnilingus). • Lors de la pénétration anale non protégée: la plus risquée. Quels sont les symptômes (signes) d'une IST ? Les symptômes sont des signes anormaux sur tout le corps : rougeurs, irritations, douleurs au bas du ventre, écoulement vaginal ou urétral, brûlures en urinant, boutons... Quels que soit les signes il faut consulter un médecin qui prescrira le traitement. Certaines IST n'ont pas de symptômes apparents, il est donc important de faire une analyse sanguine avant un rapport non protégé ou lors d'une exposition aux risques. Comment les soigner ? Le traitement des IST est le plus souvent simple et efficace (crème, antibiotiques...) à condition d'être bien adapté et pris à temps. Il existe des centres spécialisés, CIDDIST et CPEF, dans chaque département. Les examens et traitements y sont gratuits et anonymes. 28 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 ESJ COLOMBES Un jour, le SIDA disparaitra VINCENT PERSUANNE, Responsable Espace Santé Jeunes Dans le cadre du Festival de la voix 2014, porté par la direction de la culture, l’Espace Santé Jeunes a mis en place une action qui s’ancrait dans la continuité de celle menée lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA 2013. Durant le mois de janvier, un groupe de six jeunes, âgés de 15 à 18 ans, a été constitué, afin de réaliser une lecture théâtralisée de la pièce « Le SIDA disparaitra un jour » de Nichola Soudière. Ce dernier a animé les répétitions qui se sont tenues à l’Espace Santé des Jeunes, les vendredis soirs, entre le 8 février et le 25 mai. Le partenariat établi avec la direction des sports, la représentation a pu s’effectuer sur un ring de boxe dans la salle « L’Esquive ». Soixante spectateurs étaient présents pour l’occasion ! A la suite de la représentation, une discussion-débat a eu lieu, animée par la conseillère en relations de l’ESJ et l’auteur de la pièce. Il convient enfin de préciser que la coordinatrice de l’Atelier Santé Ville était présente durant l’événement, pour tenir un stand où étaient disposées des documentations liées à la thématique et des contraceptifs (préservatifs masculins et féminins). Près de 100 préservatifs ont été distribués pour l’occasion ! Suite au succès de cette représentation, la pièce a de nouveau été présentée, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le SIDA 2014 (le 6 décembre 2014). La représentation a eu lieu à la Maison des Jeunes et de la Culture de Colombes. Des stands de préventions, agrémentés de documentations et de préservatifs ont été installés et ont permis de sensibiliser le public. 80 élèves de différents collèges et lycées, ainsi qu’une vingtaine d'adultes ont participé à cet événement ! Synopsis : Note d'intention de mise en scène J'ai réfléchi trois ans à l'idée de transmettre l'impact qu'avait eu cette nouvelle maladie, ce fléau. Le fait d'être un artiste m’a permis de penser à une idée de transmission, un message à donner. Les années ont passé, la maladie avançait et la prévention disparaissait et s'amenuisait. La mort d'amis a renforcé ma détermination à rendre hommage et à informer. En 2009, en plein cœur de Montréal, la découverte d'un graffiti gigantesque en centre-ville a mis un point d'orgue sur la suite à donner : Mélanger les arts visuels aux arts vivants, l'imaginaire au réel, en associant des chanteurs, des comédiens, de la vidéo, de la danse, de la chanson, de la lumière, des arts plastiques. J'ai écrit mon histoire avec la maladie que j'ai rencontré il y a maintenant 20 ans, une histoire d'amitié, d'amour et de sexe. Ce graffiti est resté en moi comme un recommencement. Il est devenu le symbole de mon projet puis un message d'information, de prévention et d'espoir : Le sida disparaitra un jour. En attendant nous avons l'opportunité d'apprendre et de grandir et nous devons le faire ! Nichola Soudière L’histoire d’une colocation à travers les vingt dernières années sur fond de sida et de sexualités. Des tranches de vies chorégraphiées, chantées et racontées s’appuyant sur des vidéos d’archives. C’est aussi le nom du projet social que la compagnie “La Cité des Ménestrels” va mettre en place sur Colombes, autour d’ateliers de sensibilisation et de prévention avec la population mais plus particulièrement travailler avec les jeunes de la ville, les quartiers, les centre sociaux, qui vont être les publics les plus concernés de ce projet, mais bien sur nous invitons toutes les personnes a venir découvrir les premières pierres d’un projet qui doit prendre toute son importance au niveau national, voir international puisque il est question d’un échange avec le Québec, le Maroc et l’Afrique. Un spectacle destiné à favoriser l’échange, la discussion et la prévention. Historique de la compagnie : La Cité des Ménestrels est sur colombes officiellement depuis 2011 mais elle a investi la ville 2 ans auparavant avec 3 spectacles : l’Enfant des Rêves, le Portrait de Dorian Gray (mélangeant des amateurs et des professionnels) et le spectacle musical On veut bien s’aimer, qui se joue régulièrement sur Colombes. Depuis cette année, la compagnie a aussi créé les Dîners musicaux au Caffé Clara une fois par mois). Avec les comédien(e)s : Bénédicte Monnaux, Jonathan Charnay, Guillaume Lucas, Guillaume Méziat, Zacharie Lorent et Rachid Marrouchi 29 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 La douche voix de Myriam Loucif Le concours lumière de Thomas Bacon Lorent Les chorégraphies contact de Hedi Les chorégraphies contact de Heidi Zammouri ESJ D’AUBAGNE Paroles de chargée de prévention MARJORIE BOULANGER, Chargée de prévention A l’occasion de la période autour du 1er décembre, nous avons mené différentes actions auprès du public jeune de la ville d’Aubagne. DISTRIBUTION DE POCHETTES DE PREVENTION A LA GARE ROUTIERE D’AUBAGNE Présents dès 7h du matin, à la gare routière d’Aubagne, nous avons distribué des pochettes de prévention sur ce lieu de passage où transite lycéens, travailleurs et étudiants. Notre objectif fut de porter au plus grand nombre la visibilité sur les structures ressources, sur les questions de santé, sur la ville d’Aubagne et d’apporter des informations et des messages de prévention sur la thématique Sida. A l’intérieur de ces pochettes se trouvaient un préservatif, une carte de l’Espace Santé Jeunes, une carte du C.S.A.P.A, un guide des relations filles-garçons et des numéros utiles. ATELIER POST-IT AVEC 5 EQUIPES DU DISPOSITIF « FOOT PIED DES IMMEUBLES » (JEUNES GARÇONS ET FILLES DE 10 A 13 ANS) Enfin nous nous sommes rendus, sur un après-midi citoyen, sur le dispositif « foot au pieds d’Immeubles ». C’est un championnat qui rassemble une cinquantaine de jeunes, âgés de 10 à 14 ans, et favorise la pratique d'une activité sportive régulière toute l'année. Il permet aux jeunes des différents quartiers de se rencontrer et de faire connaissance. C'est un espace citoyen où chacun peut être reconnu et reconnaît les autres. Nous y avons rencontré cinq équipes de foot, dont les joueurs étaient âgés de 10 à 13 ans. Nous avons transmis des informations sur le Sida et nous avons échangé à partir de leurs interrogations. Chaque jeune a ensuite inscrit, sur un post-it, un petit message destiné aux personnes séropositives sur un grand ruban rouge. INTERVENTIONS EN LYCEE PROFESSIONNEL Nous sommes intervenus sur la thématique des IST, auprès de cinq classes d’un lycée professionnel, en présence de l’Infirmière de l’établissement. L’outil utilisé lors de ces animations fut le jeu de cartes « Sida : que savons-nous ? », une manière ludique de faire le point avec les lycéens sur leurs connaissances de la maladie et de favoriser les échanges autour de cette thématique. Cela a permis aux jeunes de formaliser leur ressenti et de témoigner leur soutien. Ce grand ruban fut ensuite exposé au Point information jeune de la ville. ESJ ASNIERES-SUR-SEINE Actions de sensibilisation SABRINA KIROUANE, Coordinatrice J.E.S.P. Dans le cadre des actions de sensibilisation de lutte contre le Sida, l’Espace Santé Jeunes d’Asnières-sur-Seine a proposé pendant une semaine des ateliers pour tous les publics à des moments différents. Le 2 décembre 9 jeunes âgés de 17 à 21 ans du Conseil Local des Jeunes se sont réunis au JESP, de 19h à 21h30, pour discuter des IST, des modes de transmissions du SIDA etc… En amont les jeunes se sont réunis en séances plénières et ils ont préparé des questions, chacun de leur côté. Ils ont ensuite remis ces questions à leur coordinatrice. Les réponses ont été préparées par l’infirmière du Centre Médico-social Municipal, qui est détachée sur la consultation du Centre de Planification présent danss ce même lieu. Lors de la soirée, les questions ont été tirées au sort et chacun a pu repartir avec des réponses et/ou des conseils et/ou des orientations vers d’autres professionnels. 30 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 OUTIL QUESTIONNAIRE SIDA, que savons-nous ? 1 - Comment savoir si on est atteint du SIDA ? 1 - il faut d’abord pratiquer un test de dépistage du VIH 2 - la fatigue et la perte de poids sont les premiers signes de la maladie 3 - il faut attendre la première infection opportuniste 2 - Pour savoir si on est contaminé par le virus du SIDA (VIH), il suffit de faire une simple prise de sang Vrai Faux 3 - Le test de dépistage du VIH : 1 - est obligatoire pour le don de sang ou d’organe 2 - peut être pratiqué à l’insu des personnes 4 - Il faut attendre au minimum 3 mois après un risque de contamination afin de pouvoir faire un test de dépistage du SIDA (test VIH) ? Vrai Faux 5 - Combien de temps faut-il entre une prise de risque et le test pour que le résultat de celui-ci soit certain ? 1 - 3 mois 2 - 6 mois 3 - après 48 heures 4 - 1 mois 6 - Pour éviter de passer par un centre spécialisé, on peut faire le test de dépistage du sida en allant faire un don du sang : Vrai Faux 7 - Un test de dépistage négatif signifie : 1 - que le sang de la personne ne contient pas de VIH 2 - que le sang de la personne ne contenait pas de VIH 3 mois avant le test 8 - Avec les nouveaux médicaments actuellement disponibles (trithérapie), le SIDA peut maintenant être guéri : Vrai Faux 9 - Une des propositions suivantes est fausse : 1 - le traitement du VIH est commencé dès la diminution des défenses (baisse des lymphocytes) ou si le nombre des virus est élevé 2 - le traitement du VIH n’est commencé qu’au stade SIDA 3 - le traitement du VIH est commencé en cas de fort risque de contamination 10 - Le traitement pose-t-il des problèmes ? Oui Non REPONSES QUESTION 1 Comment savoir si on est atteint du SIDA ? 1. il faut d’abord pratiquer un test de dépistage du VIH Un simple test de dépistage du VIH permet de savoir si on est séropositif. Un traitement peut alors être commencé avant la baisse des défenses immunitaires et permet ainsi d’empêcher que l’évolution en arrive au stade de SIDA. Malheureusement, certains atteignent encore aujourd’hui le stade SIDA, parce qu’aucun test n’a été demandé avant. Le diagnostic de SIDA est alors fait à l’occasion d’une infection opportuniste. En ce qui concerne la fatigue et la perte de poids, ces signes ne sont pas spécifiques du SIDA et se rencontrent dans de nombreuses affections, et de plus ils sont tellement tardifs dans l’évolution du SIDA qu’ils ne sont jamais à l’origine du diagnostic. QUESTION 2 Pour savoir si on est contaminé par le virus du SIDA (VIH), il suffit de faire une simple prise de sang ? Vrai : Il faut pour cela faire un test de dépistage (simple prise de sang). Ce test peut être demandé : -à son médecin traitant, -auprès d’un médecin d’une consultation spécialisée dans un hôpital, -dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG), -au médecin du travail dans le cadre d’une consultation après un accident du travail ayant présenté un risque de contamination. Le test de dépistage est remboursé à 100 % par la Sécurité Sociale sur prescription médicale. Ce test sert à détecter les anticorps produits en réaction à la présence du virus dans l’organisme. Ces anticorps anti-VIH témoignent donc de l’infection par le VIH de la personne chez qui le test a été réalisé. Une personne est dite séropositive pour le VIH lorsque le test de dépistage montre la présence d’anticorps anti-VIH dans son sang, ce qui signifie qu’elle a été contaminée par le virus. Un résultat positif doit être systématiquement contrôlé par un autre test dit de confirmation, qui est fait automatiquement par le laboratoire qui retrouve un test positif. Une personne dont le résultat est négatif est dite "séronégative". QUESTION 3 Le test de dépistage du VIH : 1. est obligatoire pour le don de sang ou d’organe Le test de dépistage est systématique, et obligatoire, chez les donneurs de sang, de sperme, de lait, d’organes et de tissus, pour éviter la transmission éventuelle du virus au receveur.Il est proposé à tout professionnel de santé à la suite d’un accident exposant à une contamination potentielle, donc essentiellement en cas de blessure avec du matériel souillé de sang. Il peut également être proposé aux personnes qui se savent exposées à l’infection (homosexuels ou hétérosexuels à partenaires multiples ou simplement après un contact sexuel supposé à risque, toxicomanes intraveineux, sujets originaires des pays où le taux d’infection est élevé). Il est systématiquement proposé aux femmes enceintes et peut être conseillé avant une intervention chirurgicale, ou lorsque le médecin le juge utile à la suite d’un entretien ou d’un examen médical. Toute personne demandant à être testée doit être informée de la signification de ce test et des conséquences d’une éventuelle séropositivité, dans le cadre d’une consultation médicale. Un test ne doit jamais être réalisé à l’insu du patient. Mais pour être honnête, il faut bien admettre que c’est encore souvent le cas notamment avant une intervention chirurgicale. D’autre part, avant l’apparition des anticorps anti-VIH, on peut détecter un fragment du virus (Antigène P24) vers le 15e jour après la contamination. On parle alors de diagnostic au tout premier stade de l’infection (la primoinfection), ce qui permet de ne pas perdre de temps pour mettre en place le traitement. QUESTION 4 Il faut attendre au minimum 3 mois après un risque de contamination afin de pouvoir faire un test de dépistage du SIDA (test VIH) ? Faux : Le test des anticorps anti-VIH (Elisa) est une méthode permettant d’apporter indirectement la preuve de l’infection par le VIH. Il met en évidence les anticorps qui se forment dans le sang d’une personne contaminée généralement 1 mois après l’infection. Un test de dépistage des anticorps anti-VIH n’est certain que si le dernier risque pris (rapport sexuel, injection de drogue...) remonte à 3 MOIS au moins avant le test. Mais il existe maintenant d’autres tests qui, avant l’apparition des anticorps, peuvent mettre en évidence la présence du VIH. Ces tests peuvent être pratiqués 10 ou 15 jours après le risque de contamination. 31 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 QUESTION 5 Combien de temps faut-il entre une prise de risque et le test pour que le résultat de celui-ci soit certain ? 1. 3 mois : La certitude de la non-infection avec un test (Elisa) est de 3 mois. Cependant dans de nombreux cas en raison de la sensibilité des tests actuels, il est possible d’affirmer plus tôt le résultat. Cela ne veut pas dire qu’il faut attendre 3 mois sans rien faire : aujourd’hui après une exposition au risque VIH il ne faut plus attendre, mais consulter un médecin en urgence car un traitement après exposition peut-être indiqué. Il doit débuter au mieux dans les toutes premières heures et, en tout cas, dans les 48 heures qui suivent l’exposition au risque. Actuellement, le protocole de dépistage sérologique et virologique permet de rechercher directement les traces du VIH entre 10 et 15 jours après la contamination. QUESTION 6 Pour éviter de passer par un centre spécialisé, on peut faire le test de dépistage du sida en allant faire un don du sang : Faux : Il est irresponsable de vouloir se soumettre au test en passant par le don du sang ! Supposons que vous soyez infecté, mais que votre organisme n’ait pas encore réagi en produisant des anticorps (il faut généralement attendre 1 mois pour que cela se produise) : votre sang infecté serait classé "négatif", et pourrait être donné à quelqu’un d’autre, lors d’une transfusion sanguine par exemple ! Outre qu’elle fait encourir des risques à d’autres personnes, cette pratique doit être écartée car elle ne garantit pas l’anonymat et ne permet pas d’assurer un encadrement suffisant en cas de résultat positif. QUESTION 7 Un test de dépistage négatif signifie : 2. que le sang de la personne ne contenait pas de VIH 3 mois avant le test Les anticorps anti-VIH apparaissent dans un délai de 2 à 4 semaines en moyenne après la contamination. Le test de dépistage des anticorps est donc négatif au tout début de l’infection, même si la personne est contaminée. D’autres examens peuvent cependant permettre de diagnostiquer l’infection avant l’apparition des anticorps... En pratique, être "séronégatif" signifie que la personne n’était pas contaminée par le VIH 3 mois avant de faire le test. Si cette personne n’a eu depuis que des rapports protégés (avec préservatif), et pas de risque de contamination par voie sanguine, elle est sûre de ne pas être contaminée par le VIH, sinon, elle devra refaire un test (3 mois après le dernier rapport non protégé) pour avoir une réponse certaine. Un résultat négatif ne constitue pas pour autant une protection définitive contre la maladie. Etre séronégatif à un certain moment ne signifie pas que l’on est pour toujours hors de danger. Les règles de prudence continuent de s’imposer pour éviter la contamination. QUESTION 8 Avec les nouveaux médicaments actuellement disponibles (trithérapie), le SIDA peut maintenant être guéri : Faux Malheureusement non ! Les traitements actuels (trithérapie) empêchent le VIH de se multiplier, mais ils ne le tuent pas. Ainsi, si la charge virale montre qu’il y a peu de VIH dans le sang (on peut même dire qu’on ne le trouve pas parce que le nombre est en-dessous du seuil de détection), le virus reste cependant toujours présent dans l’organisme (en particulier dans des ganglions). Un arrêt du traitement entraînerait immédiatement une remontée du nombre de virus, avec le risque que celui-ci ait développé des résistances à certains médicaments. QUESTION 9 Une des propositions suivantes est fausse : 2. le traitement du VIH n’est commencé qu’au stade SIDA Actuellement le traitement contre le VIH est prescrit dans deux situations : a) pour les personnes contaminées depuis un certain temps dont les défenses diminuent : -personnes ayant un nombre de lymphocytes CD4 est < 500 / mm3 -personnes ayant plus de 500 lymphocytes CD4/mm3 et un ARN VIH supérieur à 10 000 copies/ml, b) en cas de primo-infection VIH (la personne vient d’être contaminée par le VIH), ou de forte possibilité de contamination, notamment : -viol, -relation sexuelle non protégée avec une personne séropositive ou "à risque", -préservatif déchiré au cours d’un rapport avec une personne séropositive ou "à risque", -partage d’une seringue lors d’un usage de drogue, -blessure avec un objet souillé du sang d’une autre personne. Dans ces circonstances il faut, le plus tôt possible au cours des 48 heures suivant la situation à risque, consulter un médecin : le service des urgences de l’hôpital, le médecin de la consultation de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) la plus proche ou son médecin. QUESTION 10 Le traitement pose-t-il des problèmes ? Oui Les patients sous traitement ont à faire face à des contraintes particulières : -quand on démarre un traitement, c’est pour une durée indéterminée : personne ne sait dans l’état actuel des connaissances à quel moment on peut interrompre un traitement, -la nécessité d’un respect scrupuleux de la prise de tous les médicaments prescrits, -les effets secondaires indésirables, -les nombreuses interactions avec d’autres médicaments, -parfois, la résistance du VIH à certains traitements. Malgré ces difficultés, les traitements améliorent, dans la plupart des cas, l’état de santé global des personnes infectées par le VIH. 32 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 DU COTÉ DES PARTENAIRES … AMICALE DU NID 13 Jeunesse et prostitution, une réalité difficile à appréhender STEPHANIE HOUERROU, Responsable Formation & Qualité AMICALE DU NID 34 Extraits du rapport d'enquête sur la prostitution des étudiant-es PLANNING FAMILIAL 13 Education à la sexualité, éducation sexualisée CLAIRE RICCIARDI, Porte-parole du Planning Familial13 SOS FEMMES 13 Violences faites aux femmes et aux filles, un héritage sans testament AMEL ARVIN-BEROD, Directrice SOS HOMOPHOBIE Mieux vivre ensemble, action collective de SOS HOMOPHOBIE JEANNE INGHEL, Volontaire en Service civique à la FESJ 33 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 AMICALE DU NID 13 Jeunesse et prostitution, une réalité difficile à appréhender STEPHANIE HOUERROU, Responsable Formation & Qualité, Amicale du Nid 13 QUI SOMMES- NOUS ? L’Amicale du Nid est une association loi 1901, fondée en 1946, d’envergure nationale. Elle considère que la prostitution est une violence incompatible avec la dignité humaine et refuse son assimilation à un métier. tout aussi difficile à quantifier et à caractériser, y compris par les jeunes concerné-e-s eux-mêmes. Aujourd’hui, la précarisation liée aux conditions sociales et économiques, l’hypersexualisation de notre société, l’omniprésence de la pornographie, la banalisation du phénomène prostitutionnel font notamment des jeunes une cible privilégiée, et des victimes particulièrement vulnérables. Elle a pour missions : • d’aller à la rencontre, d’accueillir et d’accompagner les personnes majeures et mineures en situation actuelle ou passée ou en risque de prostitution, • de mettre en œuvre des actions de prévention de la prostitution auprès de tous les publics, • d’accompagner les personnes accueillies et construire avec elles des alternatives à leur situation pour permettre leur insertion sociale et professionnelle, • de conduire des actions d’information, de formation et de recherche pour améliorer la connaissance du phénomène, la diffuser et parfaire ses capacités à aider les personnes accueillies. Extrêmement précoce, tant chez les garçons que chez les filles, l’âge mondial moyen des premières conduites prostitutionnelles est situé vers quatorze ans. L’entrée dans la prostitution, a fortiori concernant les mineur-e-s, ne peut être considérée comme un choix ou un acte volontaire, délibéré et librement consenti, mais résulte de facteurs multiples, tant personnels, affectifs, psychologiques que sociaux. Un des aspects les plus marquants est souvent la précocité de la mise en place de facteurs fragilisants et déclenchants dans l’histoire de vie individuelle. Ce sont autant de facteurs de risque et de processus qu’il faut identifier, prendre en compte pour pourvoir agir en prévention et accompagner. LE PHENOMENE DE LA PROSTITUTION Les actions de prévention des violences et des conduites sexuelles à risque, de prévention du devenir prostitué-e et du devenir client, et plus largement, d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, s’imposent donc comme une nécessité, et représentent un enjeu social fort. Le phénomène de la prostitution est une question socialement vive, qui occupe régulièrement l’actualité. Troisième source de trafic illicite dans le monde, le phénomène reste pourtant difficilement quantifiable et encore bien mal identifié. L’exploitation sexuelle et le commerce sexuel sont en recrudescence depuis les années 90. A côté de la prostitution de rue, d’autres modalités de prostitution ont émergé, moins visibles, plus anonymes voire clandestines, s’adaptant notamment au développement des nouvelles technologies, via Internet et les réseaux sociaux, et autres blogs, tchats, sites de rencontres, sites de petites annonces dédiés mais aussi généralistes où foisonnent selfies et annonces d’offres à caractère sexuel plus ou moins explicites et suggestifs. Prostitution dite occasionnelle ou de survie, prostitution étudiante, « sugar babies »…, le phénomène, bien qu’au centre des débats et largement relayé par les médias, n’en reste pas moins mal appréhendé, voire dénié. La prostitution demeure un puissant tabou, soumis à de nombreux préjugés et à de nombreuses représentations. La problématique des mineur-e-s concerné-e-s par la prostitution ou en risque prostitutionnel est devenue un phénomène particulièrement préoccupant. Encore moins visible que celle des adultes, c’est pourtant une réalité en France. L’ACPE, « Association Contre la Prostitution des Enfants, avance le chiffre de 10 000 mineur-e-s livrés à la prostitution en France. »9Le phénomène reste LES ATELIERS DE PREVENTION : UNE INVITATION A REFLECHIR ENSEMBLE L’intervention auprès de groupes de mineur-e-s et de jeunes adultes, filles et garçons, via l’animation d’ateliers collectifs, est une des modalités proposées par l’Amicale du Nid 13. Ces interventions visent à aider les jeunes à développer des compétences leur permettant de faire des choix favorables dans les situations qu'ils-elles vont rencontrer dans leur vie affective et sexuelle, active ou pas encore. Ces espaces collectifs de parole, en groupes restreints, sont propices au dialogue, à la réflexion personnelle et collective, et à l’écoute de chacun-e. Espaces contenants et sécurisants, où les jeunes peuvent exposer leurs questionnements, leurs paroles, leurs doutes, et leurs craintes, ils favorisent la réflexion sur les représentations, l’appropriation de messages de prévention et l’information sur le cadre de la loi. La mise en mot et l'expression des émotions sont essentielles. Les interventions sont interactives et visent à favoriser le dialogue et les échanges avec les jeunes, à identifier des repères et à renforcer l’affirmation de soi. 9 Selon Mme Maud Olivier, Députée et auteure du rapport d’information de l’Assemblée Nationale N°1360 du 17 septembre 2013. 34 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 Proches des préoccupations des jeunes et de leur réalité, les supports pédagogiques sont variés (courts-métrages, photolangage, exercices ludiques interactifs, jeux avec les mots, abaques), et sont prétextes à susciter les échanges et instaurer un dialogue, propices à faire émerger le débat d’idées, le dialogue sur les multiples thèmes qui les concernent. Ils visent à favoriser le questionnement des connaissances et des représentations, à leur permettre d’identifier les situations à risques auxquelles ils-elles peuvent être exposé-e-s pour mieux s'en prémunir. Ils visent à développer des attitudes de responsabilité et des stratégies de prévention, en échangeant autour de thématiques variées : les notions d’égalité et les relations entre les filles et les garçons, les assignations de genre, les rapports de domination, les rapports d’influence entre pairs, le consentement, les violences agies et subies, la banalisation croissante du corps, l'hypersexualisation, sexualités et adolescence, relations affectives et sentiment amoureux, les émotions, l’estime de soi, les rumeurs et leurs conséquences, les réseaux sociaux, la pornographie, les conduites prostitutionnelles, les clients de la prostitution, les discriminations… autant de sujets pour favoriser l’interactivité, le débat contradictoire, et participer de l’évolution des représentations et des postures. LA PROSTITUTION, EN CHIFFRES Repères statistiques 2014 du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes PELE-MELE QUELQUES COMMENTAIRES DES JEUNES, A L’ISSUE DES SEANCES Avez-vous apprécié cette séance ? « Oui, ça m’a permis de parler de sujets sur lesquels je ne peux parler à personne. » « J’ai bien aimé parce que cela permet de savoir ce que les autres répondent. » « C’est très intéressant. On peut parler de tout. » « J’ai tout apprécié dans ces débats. » Que retenez-vous d’important pour vous ? « C’est important de pouvoir parler, d’essayer de trouver des réponses à ses questions et d’aborder divers sujets. » « J’ai appris qu’une fille et un garçon, c’est l’égalité. » « J’ai compris qu’une fille doit être d’accord pour une relation sexuelle. » « Il faut parler de tout, pour dire ce que l’on pense. »« On a parlé de beaucoup de choses qui font réfléchir et j’ai bien aimé. », Production issue d’une action conduite avec le Collège Marie Laurencin, en 2014. 80 à 90% des personnes prostituées sont des femmes. Source : Rapport OCRETH 2010 in Rapport d’information de M. Guy Geoffroy n°3334 Il y aurait entre 20 000 et 40 000 personnes prostituées, en France. Source : Rapport OCRETH 2010 in Rapport d’information de Mme Maud Olivier n°1360 90% des personnes prostituées sur la voie publique seraient étrangères. La part des personnes étrangères parmi les personnes prostituées a doublé depuis les années 1990. Source : Rapport OCRETH 2010 in Rapport d’information de M. Guy Geoffroy n°3334 Dans le monde, l’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 13 à 14 ans. Source : Rapport de la fondation Scelles - 2012 Les personnes prostituées auraient un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne nationale Source : Special Committee on Pornography and Prostitution, Pornography and Prostitution in Canada, 1985 60% à 80% des personnes prostituées souffrent de troubles psychosomatiques sévères, chiffre semblable à celui des personnes ayant subi des actes de torture, aux prisonniers politiques et anciens combattants. Source : Melissa Farley, « Prostitution, trafficking and traumatic stress », 2003 Les personnes prostituées ont un taux de mortalité 6 fois supérieur à la moyenne de la population. Sources : Collectif de médecins - 2014 et Etude du « British Medical Journal » - 2011 35 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 AMICALE DU NID 34 Extraits du Rapport d'enquête sur la prostitution des étudiant-es Une recherche action soutenue par l’Agglomération de Montpellier et la Direction Régionale aux Droit des Femmes et à l’Egalité du Languedoc-Roussillon http://www.amicaledunid.org/images/Synthse-rapport-PE-version2.pdf CHIFFRES A RETENIR (Enquête 2011-2012, 1797 répondants inscrits à l’Université Paul Valéry, Montpellier 3) 4% des personnes interrogées ont déjà été en situation de prostitution (parmi lesquels 63% de femmes et 37% d’hommes). 3,3% des répondants ont déjà été client-e-s de la prostitution (8,9% des étudiants ayant répondu et 0.8% des étudiantes ayant répondu). 15,9% des étudiant-e-s déclarent pouvoir envisager le recours à la prostitution en cas de situation très précaire (parmi lesquels 68% de femmes et 32% d’hommes). LA PRECARITE, UN LEITMOTIV REDUCTEUR La précarité financière est un leitmotiv souvent évoqué comme facteur déclenchant la prostitution, aussi bien dans les médias et les témoignages que dans les réponses à notre enquête. Pourtant, l’enquête quantitative n’a pas permis d’établir de corrélations significatives entre les milieux sociaux d’origine des étudiant-e-s (CSP des parents, fait d’être boursier ou pas) et le fait d’être entrée dans la prostitution. Bien que réelle, la précarité des étudiant-e-s ne saurait épuiser la compréhension du phénomène : certain-e-s étudiant-e-s très précaires ne passeront pas à l’acte, tandis que d’autres le font alors que leur précarité économique est objectivement relative. Si chaque histoire de prostitution est singulière, les récits de vie des étudiant-e-s en situation de prostitution rencontré-e-s donnent à voir des facteurs déclenchants communs, liés à des parcours de vie difficiles. DES RUPTURES FAMILIALES Ces ruptures ont des causes diverses : absence d’un des deux parents, placements, violences, conflits liés à des recompositions familiales, brouillages générationnels, restrictions ou contrôle excessif ou encore homophobie. L’effet de ces ruptures est souvent de placer les jeunes dans des situations de fugue, de départ précipité ou d’errance. La difficulté à accéder à un logement, en l’absence de réseau, fragilise les jeunes. Dès lors, ils sont davantage enclins à faire des rencontres fondées sur un rapport de domination, à devoir accepter des propositions d’achats ou d’échanges de services sexuels. LA RENCONTRE AVEC LE MILIEU PROSTITUTIONNEL L’un des déclencheurs de l’entrée en prostitution des étudiant-e-s est bien souvent une incitation ou une initiation extérieure (relation « amoureuse » avec emprise, ami-e-s déjà engagé-e-s dans la prostitution, propriétaire ou employeur...). La prostitution se constitue en « milieu » : plus on s’en approche, plus on rencontre clients, proxénètes et autres personnes prostituées, ce qui favorise une banalisation croissante de la prostitution. SECRET ET DOUBLE-VIE : LE CLOISONNEMENT DE L’ACTIVITE PROSTITUTIONNELLE Le caractère tabou de la prostitution n’est pas un simple lieu commun. Les étudiant-e-s prostitué-e-s rencontré-e-s disent s’efforcer de cacher leur prostitution à leur entourage, de mêmes qu’aux instances de l’université fréquentée. Ils et elles expliquent ceci par le fait que la prostitution, envisagée comme ponctuelle et occasionnelle, pourrait venir les étiqueter négativement auprès des professeurs et camarades, voire peser sur la future carrière qu’ils et elles essaient de construire via leurs études. Cette position les empêche de trouver de l’aide face aux difficultés, comme de faire valoir leurs droits et leurs besoins devant les services sociaux. Surtout, le poids du secret et le caractère déstabilisant de leur « double-vie », évoqués dans quasiment tous les témoignages d’étudiant-e-s prostitué-e-s, sont souvent sources de souffrance pour les personnes. LIEUX DE PROSTITUTION ET MODES OPERATOIRES Il est plutôt rare de croiser des étudiant-e-s prostitué-e-s sur les trottoirs et aux abords des routes où cette activité s’exerce habituellement. Si les bars à hôtesses continuent d’employer de nombreuses étudiantes, c’est aujourd’hui Internet qui est le lieu de prostitution privilégié. Ce média, loin de garantir la sécurité, comporte de nouveaux dangers spécifiques qui sont souvent méconnus ou sous-estimés par les personnes. LA PROSTITUTION ETUDIANTE : UN LABEL ? Cette prostitution des étudiant-e-s, qui se déroule sur internet, est souvent amalgamée aux pratiques prostitutionnelles désignées par l’euphémisme d’« escorting ». Ici, l’échange marchand n’est pas toujours réduit au seul acte sexuel, mais peut se doubler d’un social time qui le précède (sortie, dîner, discussion...). La finalité de la rencontre n’en demeure pas moins le sexe tarifé. Dans cet univers de l’escorting, le fait d’être étudiant-e semble se constituer en atout et conférer une dimension « haut de gamme » à la prostitution : les étudiant-e-s sont demandé-e-s des clients et les personnes en situation de prostitution mettent en avant cette caractéristique, parfois sans être réellement inscrit-e-s à l’université. Il apparaît donc que les raisons qui conduisent à la prostitution ne diffèrent pas en milieu étudiant : précarité, souffrances et maltraitances, ruptures familiales, domination et emprise ne sont en aucun cas des maux réservés à celles et ceux qui fréquentent l’université. Il en va de même pour l’impact de la prostitution, à un niveau psychologique, social, somatique, sanitaire : nous savons qu’elle peut se révéler aussi dangereuse, destructrice et difficile à interrompre pour les étudiant-e-s que pour les autres personnes. 36 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 PLANNING FAMILIAL 13 Education à la sexualité, éducation sexualisée CLAIRE RICCIARDI, porte-parole du Planning Familial13 Conseillère conjugale et familiale, Responsable nationale de la commission Education à la sexualité. HISTOIRE DU MOUVEMENT FRANÇAIS DU PLANNING FAMILIAL Je commencerai par parler de l’histoire du mouvement français pour le planning familial. Je vous parlerai des valeurs que portent les animatrices et les animateurs qui y travaillent. Notre nom, Planning familial, est devenu un terme générique, et à Marseille, ou dans d’autres villes, les professionnels, les usagers et usagères, font rarement la différence entre l’association mouvement français pour le planning familial et les services de planification des conseils généraux. Pourtant, le Planning familial est une association Loi 1901, qui garde son indépendance politique et se sert de ses observations sur le terrain pour interpeller les pouvoirs publics. Nos prises de positions sont d’ailleurs attendues et nous sommes parfois même instrumentalisé-es. Rappelons nos communiqués sur le port du voile, la prostitution et les assistants sexuels… ÉDUCATION A LA SEXUALITÉ En France, l’introduction de l’éducation à la sexualité au programme de l’Education nationale a été obtenue par un rapport de force. L’école laïque se voulait être le lieu de la transmission des connaissances, en opposition avec l’enseignement privé où la morale primait. Les premières expériences d’information sexuelle ont été effectuées entre 1958 et 1968, à l’initiative d’associations comme le Planning familial, l’Ecole des parents, la Mgen ou Couple et famille. Leur objectif principal était de transmettre des informations basées sur des faits biologiques et des connaissances scientifiques. Elles se faisaient dans un esprit de contestation et de résistance à l’ordre médical et au patriarcat. En 1973, l’information et l’éducation sexuelle ont été intégrées à l’enseignement facultatif du programme de l’Education Nationale. A partir de 1976, à la suite de la Loi Veil sur l’IVG, l’information devient obligatoire, afin de prévenir les grossesses non désirées. C’est donc la réprobation de l’IVG qui a incité à promouvoir l’éducation à la sexualité et à organiser une politique de prévention. En 1985, l’épidémie du sida bouleverse l’approche de la sexualité et des risques qui y sont liés : de la peur de parler de la sexualité, nous passons alors à la peur de ne pas en parler. Le texte de Loi sur l’IVG est modifié en 2001. Le délai de semaines d’aménorrhée est allongé (14 semaines au lieu de 12) et les mineures obtiennent la possibilité d’avoir recours à l’IVG sans autorisation parentale. Au même moment, la loi inclut l’obligation d’informer et d’éduquer à la sexualité, par des interventions dans les établissements scolaires, à raison d’au moins trois heures annuelles, par groupe d’âge homogène. L’idée de l’intégration de l’éducation à la sexualité au parcours scolaire a depuis fait son chemin. Elle est admise, tant par le corps éducatif que par l’opinion publique. Néanmoins, si les missions des associations peuvent relever des mêmes textes, la couleur de l’intervention dépend de l’histoire politique de l’institution qui la porte et elle est incarnée par la personne qui la met en œuvre. Crée en 1956, le Planning familial, association, militante et de lobbying est actif sur le terrain pour témoigner et revendiquer. QUATRE TEMPS MOBILISATEURS ET FEDERATEURS • Mobilisation pour la légalisation de la contraception (Loi de 1962) • Mobilisation pour la légalisation de l’IVG (Loi de 1975) • Mobilisation pour la prise en compte du VIH et sa déclinaison particulière chez les femmes (clarifications et renouvèlement de nos réflexions sur la sexualité) • Mobilisation pour la prise en compte des violences (renouvèlement de nos réflexions sur la hiérarchie de genre et les assignations liées au sexe). RÉALITÉ SOCIALE ET RAPPORTS SOCIAUX DE SEXE Depuis 50 ans, la réalité sociale, en France, a considérablement évolué: • la contraception est diffusée massivement ; • l’avortement légalisé n’entraîne plus de décès ; • le niveau d’instruction des filles a augmenté considérablement et les femmes sont arrivées en masse sur le marché du travail ; • l’espérance de vie des femmes s’est exceptionnellement allongée. Pour autant, les rapports sociaux de sexe n’ont pas connu de transformation radicale. L’asymétrie des rapports hommesfemmes et la hiérarchisation des schémas du masculin et du féminin restent prégnantes. Nous pensons important de mettre ce phénomène en lumière et de le questionner. Bien qu’en France les filles soient majoritairement plus diplômées que les garçons, les femmes occupent des postes moins prestigieux et, à travail égal, elles sont généralement moins bien payées que les hommes. Le taux d’activité des femmes s’est considérablement accru. Pour autant, la répartition du travail domestique n’est toujours pas égalitaire et il n’a été affecté que de quelques minutes, sur les trois dernières décennies. 37 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 Les mères assument encore majoritairement les tâches familiales : elles vont chercher les enfants à l’école, elles les gardent lorsqu’ils sont malades, elles s’occupent des parents âgés... • L’institution familiale a connu de nombreuses transformations, liées à l’augmentation du nombre de divorces et de séparations. Les familles monoparentales sont devenues légion mais le terme n’est qu’un euphémisme pour évoquer la situation de femmes vivant seules avec leur(s) enfant(s) et exerçant souvent un travail à temps partiel. La posture professionnelle de l’animateur est une posture de non jugement, d’écoute, de reformulation et de questionnement. Ces compétences s’acquièrent par la formation professionnelle et par un travail permanent d’analyse de sa pratique, de réflexion et de renouvellement de ses outils. La sexualité est inclue dans ces rapports sociaux de sexe, qu’on nomme aussi rapports de genre. Les attentes sociales liées à chaque sexe déterminent la sphère des relations affectives et sexuelles. Les femmes sont soumises à l’injonction d’être désirables, séduisantes, de s’intéresser au sexe, sans être « coincée », elles ne doivent pas être « faciles », et elles doivent rester « jeunes ». Les hommes continuent à être ceux qui se doivent « d’assurer » socialement et sexuellement. Par ailleurs, s’il existe une certaine « tolérance » vis-à-vis de l’homosexualité, la question de la sexualité se pense toujours majoritairement autour du modèle hétérosexuel. PRATIQUES PROFESSIONNELLES ET POSITIONNEMENT DU PLANNING FAMILIAL Les comportements des jeunes ne sont que le reflet des enjeux sociétaux. Dans une société où chacun devient responsable et coupable de ses écarts, nous ne voudrions pas être les vigiles d’un nouvel ordre sexuel. Nous ne souhaitons pas être instrumentalisées pour répandre un nouvel ordre social de la femme qui travaille, utilise correctement son moyen de contraception, devient mère tout en restant femme… Nous souhaitons être attentives à ne pas homogénéiser les groupes que nous rencontrons : les jeunes, les handicapés, les immigrés, les femmes, les homosexuels…mais au contraire penser, avec eux, la complexité des relations, des appartenances, des statuts, des projets et des moments de vie. Nous ne voulons pas parler à la place des personnes que nous accompagnons. Intervenir auprès des jeunes gens et des jeunes filles impose un positionnement et des méthodes qui prennent en compte cette complexité, sur laquelle les jeunes se questionnent et nous questionnent. La prévention est, en effet, ce difficile équilibre entre la réflexion sur les risques, l’information sur les moyens d’éviter ces risques, sans tomber dans la stigmatisation de celles et de ceux qui ne les auront évités : • parler d’hygiène alimentaire, sans stigmatiser la personne en surpoids, • parler de l’excision, sans qu’une femme excisée ait l’impression d’être un monstre, • prévenir le VIH, sans stigmatiser les séropositifs, prévenir les grossesses non désirées, sans jeter l’opprobre et menacer des pires conséquences physiques et psychiques celles qui auraient recours à l’IVG. Nous avons constaté que la posture de l’animateur, en cohérence avec ce qu’il elle énonce, est essentielle : c’est bien parce que l’on se montre capable d’entendre et de respecter les questionnements des personnes, que celles-ci pourront évoluer dans leur réflexion et chercher à trouver de l’aide quand elles en auront besoin. Ma conclusion revient à dire que nous faisons, toutes et tous, en permanence, de l’éducation à la sexualité et que nous devons seulement en prendre conscience. Servons-nous de nos séances avec les jeunes, de ce qu’ils et elles nous disent des injonctions qu’ils et elles perçoivent pour réfléchir avec eux, mais aussi avec les adultes aux modèles que nous leur proposons, dès leur plus jeune âge. Le Planning familial, historiquement, souhaitait créer l’appellation « éducation sexualisée », plutôt que celui « d’éducation à la sexualité », signifiant ainsi que la dimension sexuelle et sexuée devrait être abordée par tous les éducateurs et éducatrices. On nous dit souvent, un peu sous la forme d’un reproche, que nous sommes militantes. C’est vrai, nous sommes des professionnelles engagées ! Militantes de l’égalité femmes- hommes … Militantes du droit de choisir et de vivre la sexualité de son choix… Militantes de la citoyenneté et de la démocratie… Je suis sûre que beaucoup d’entre vous nous rejoignent sur ces idées. DE L’INTERET DE L’EDUCATION A LA SEXUALITE, QUAND L’EGALITÉ N’EST PAS ENCORE ACQUISE • Quand une femme dit ‘je suis enceinte’ et qu’on lui demande : « c’est un garçon ou une fille ? » • Quand on s’extasie, en famille, devant le petit garçon tout nu en disant : « qu’il est mignon ce petit zizi ! » • Quand on ne s’extasie pas, en famille, devant la petite fille toute nue, en ne disant pas : « qu’elle est mignonne cette petite foufoune (c’est le terme employé dans le sud) » • Quand on dit à sa fille : « tu ne vas pas t’habiller comme ça pour sortir ?! » • Quand on dit à sa fille : « est ce qu’il y aura quelqu’un pour te raccompagner ? » • Quand on ne dit pas à son fils : « est ce qu’il y aura quelqu’un pour te raccompagner ? » • Quand on regarde la publicité : « il a la voiture, il aura la femme » 38 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 SOS FEMMES 13, FEDERATION NATIONALE SOLIDARITÉ FEMMES Violences faites aux femmes et aux filles, un héritage sans testament AMEL ARVIN-BEROD, Directrice L'ONU qualifie de "pandémie" les violences faites aux femmes et aux filles. Malgré l'attention portée ces dernières années à ces violences, elles restent encore à un niveau "inacceptable" selon l'OMS, qui estime que les efforts déployés sont insuffisants. En 2014, l'OMS mettait en garde, dans une série d'études publiées dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, le fait qu’une femme sur trois ait déjà été victime de violences conjugales dans le monde. COMMENT EXPLIQUER CE CONTINUUM DES VIOLENCES ? La première image est celle d’un ventre qui s’arrondit. Toutes les femmes enceintes se sont vues poser la même question : « C’est une fille ou un garçon ? » On n’interroge pas sur la taille du fœtus ou sur son poids, bien que la science permette de disposer de ces informations…Le temps de l’échographie est suspendu généralement à la révélation du sexe de l’enfant. Dès lors, l’entourage se projette. L’enfant attendu, jusque-là asexué, endosse une identité. Le petit garçon devient porteur du patronyme, de la continuité de la lignée. Il y a comme un soulagement qui accompagne la venue d’un fils. Alors que la venue d’une fille est parfois encore vécue avec un soupçon de déception, voire comme un échec. Dans certaines cultures, aujourd’hui encore, des femmes sont répudiées sous prétexte qu’elles n’ont pas été capables de « donner » un héritier. Dans certains milieux, on préférera divorcer, pour se « redonner» une chance de transmettre son patrimoine à un fils. Ainsi lorsque l’enfant parait, il devient porteur d’un héritage familial et sociétal. Sa place dans la famille, comme sa place dans la société sera conditionnée à une question de genre. BLEU POUR LES GARCONS, ROSE POUR LES FILLES L’assimilation par les filles et les garçons du rôle associé à leur sexe commence dès le berceau… Les codes couleurs définissent les catégories : impensable d’habiller un garçon en rose ! Les jouets et les albums pour enfants participent à la construction des identités, à partir de modèles de comportements auxquels les enfants s’identifient. Les stéréotypes correspondent à la division traditionnelle des rôles sexués : on offre aux petits garçons des armes, des jeux de construction, qui invitent au mouvement tandis que la petite fille reçoit des poupées, une dînette, des appareils ménagers miniatures, qui invitent au confinement. Ces clichés sexués persistants sont constamment relayés par la publicité, les livres, les dessins animés, les contes pour enfants (Papa au boulot, maman derrière les fourneaux, le prince charmant qui délivre la princesse…). Ces stéréotypes de genre, sexistes, construisent et confortent des attentes différentes à l’égard des filles et des garçons : les petites filles devront être calmes, appliquées, affectueuses, coquettes, attentives aux autres - les petits garçons inventifs, vifs, turbulents, voire violents… Ainsi, dans la plupart des sociétés dont la nôtre, on considère par exemple que la femme est « naturellement» douée pour s’occuper des enfants, ce qui « justifie » qu’elle assume les activités éducatives et de soins dans le foyer. Dès leur plus jeune âge, les garçons sont éduqués à l’agressivité, la compétition, à masquer leurs émotions, à ne pas pleurer. C’est le prix à payer pour pouvoir dominer, plus tard, presque toutes les sphères de la vie publique. Ainsi, même si le milieu familial ne les enferme pas dans les stéréotypes, les lieux de socialisation et notamment, l’école y contribuent. « LA FABRIQUE DES GARÇONS »10 , LA FABRIQUE DES HOMMES Des travaux récents montrent que les transgressions et les difficultés scolaires rencontrées par les garçons sont, le plus souvent et, quel que soit leur milieu social d’origine, liées à la construction même de leur identité masculine. Au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Les jeunes garçons se trouvent confrontés à l’injonction sociale de la virilité. Ils se trouvent pris entre deux systèmes normatifs. Le premier traditionnellement associé à la féminité, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion. Le deuxième, relayé par la société civile, valorise les comportements virils et encourage les garçons à enfreindre les règles, à se montrer insolents, à monopoliser l’attention et l’espace, à faire usage de leur force physique et à s’afficher comme sexuellement dominants. 10 Pour en finir avec la fabrique des garçons, vol. 1 et 2, Sylvie Ayral et Yves Raibaud 39 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 LA THESE DE L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE ? Pour justifier cette répartition des rôles, certains s’appuient sur des études qui défendent l’idée selon laquelle les hommes et les femmes ne fonctionneraient pas de la même manière, en raison de différences innées, liées au fonctionnement cérébral. Conclusions hâtives qui occultent un point non négligeable: les différences observées, par les chercheurs, seraient quasiment imperceptibles durant l’enfance. En grandissant, garçons et filles voient leur cerveau évoluer et se former progressivement. C’est ce qu’on appelle la « plasticité cérébrale », un phénomène avéré selon lequel « la majorité des milliards de connexions neuronales se construisent à partir du moment où l'enfant est en interaction avec son environnement (...). Pour qu'elles se développent, les interactions sociales sont indispensables ». Catherine Vidal est directrice de recherche à l'Institut Pasteur et elle est particulièrement active en vulgarisation scientifique, notamment concernant le déterminisme en biologie et contre ce qu'elle appelle le « neurosexisme ». Après avoir comparé des IRM de cerveaux d’hommes et de femmes, elle affirme que les différences sont plus importantes au sein d’un même sexe, plutôt qu’entre les catégories des hommes/femmes. VIOLENCES CONJUGALES Nous apprenons donc les rôles qui sont spécifiques à notre sexe, nous intégrons les stéréotypes et par là même nous intégrons l’idée de la domination masculine. La violence conjugale est un fait de société caractéristique de cette domination masculine. Nous sommes donc vulnérables à la violence conjugale, que ce soit en tant qu’acteur, spectateur ou transmetteur. C’est par la transmission d’éléments qui corroborent cette domination masculine que l’on permet à la violence conjugale de se produire et de se reproduire. De manière quasi invisible et inconsciente, cette transmission a non seulement lieu entre hommes, mais aussi entre femmes. Une des forces premières des violences conjugales s’appuie sur son fondement : l’infériorité de la femme par rapport à l’homme, est si profondément ancrée dans l’inconscient collectif qu’elle passe pour naturelle. Ainsi, les femmes transmettent, entre elles et de générations en générations, des schémas de pensées et d’actions qui les conditionnent à l’acceptation ou l’incapacité de réaction à ces violences. Les femmes participent, inconsciemment, à leur propre soumission. L’EXPOSITION DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS AUX VIOLENCES CONJUGALES Les enfants et adolescents exposés aux violences conjugales sont confrontés à l’énigme d’un lien entre père et mère basé sur la violence. Ils sont piégés par la sidération et par le silence du huis clos familial source de traumatisme. Ils sont enferrés dans les enjeux transgénérationnels où la violence fait lien. La violence peut alors potentiellement être à nouveau mise en acte, de générations en générations. Enfants et adolescents ne ressortent jamais indemne de ces situations de violences : • 60% d’entre eux souffrent du syndrome de stress post-traumatique (LEHMANN, 1997) • Ils-elles souffrent souvent de problèmes affectifs : dépression, anxiété, refus d’aller à l’école, retrait des interactions sociales et difficulté à se séparer de leur mère (Sternberg et col. 1993 ; Sudermann et Jaffe, 1997) • Ils-elles ont 10 à 17 fois plus de risques de développer des problèmes affectifs et comportementaux que les enfants appartenant à un foyer non violent • Ils-elles risquent 6 à 15 fois plus d’être plus tard eux même maltraités (physiquement, psychiquement ou sexuellement) (JAFFE, WOLFE, WILSON, 1990) • Les actes d’agression contre les pairs, les enseignants et les mères sont plus fréquents chez les enfants et les adolescents qui sont témoins d’actes de violences envers les femmes (JAFFE et coll., 1986 ; KERIG et coll., 1998) COMMENT ENDIGUER CE PHENOMENE ? Il faut s’intéresser à la violence conjugale en tant que phénomène social et non plus comme une pathologie individuelle. On se focalise sur la psychologie alors qu’il s’agit d’une pratique sociale et sexuée. Non pas que la psychologie soit inapte à étudier la problématique mais simplement insuffisante, l’approche idéale étant interdisciplinaire. VIOLENCES CONJUGALES, EN CHIFFRES Etude Nationale sur les morts violentes au sein du couple Ministère de l’Intérieur, 2013 278 personnes sont MORTES du fait des violences conjugales 159 personnes décédées, victimes de leur partenaire ou expartenaire au sein de couples non officiels 81% sont des femmes (129 femmes tuées) 33 enfants et adolescents sont morts 24 hommes tués (9 des 24 hommes tués étaient auteurs de violences) 40 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 SOS HOMOPHOBIE Mieux vivre ensemble, action collective de SOS HOMOPHOBIE JEANNE INGHEL, Volontaire en Service civique à la FESJ Au collège Jean Moulin de Marseille, pour la deuxième année consécutive, s’est tenue la journée du « mieux vivre ensemble », durant laquelle 16 intervenants sociaux ont proposé des ateliers d'une heure, sur un sujet pour lequel leur expertise est reconnue. L'association SOS Homophobie est intervenue auprès des classes de 3ème. Dans la salle de classe, sept élèves s'installent sur les chaises disposées en cercle. Sont également présentes une professeur, deux intervenantes et moi-même, Jeanne Inghel, volontaire en service civique, à la Fédération des Espaces Santé Jeunes. Après nous être présentés, l'intervenante demande aux élèves, avant de commencer, s'ils préfèrent être tutoyés ou vouvoyés, et le tutoiement l'emporte. QU'EST-CE QUE L'HOMOPHOBIE ? Les intervenantes commencent leur intervention par la présentation de l'association SOS Homophobie et du sujet qu'elle aborde : l'homophobie. Les élèves confondant majoritairement les termes « homophobie » et « homosexualité », elles expliquent que l'homophobie constitue une discrimination basée sur l'orientation sexuelle, une discrimination étant « la situation dans laquelle, sur le fondement de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, sa religion, ses convictions, son âge, son handicap, son orientation ou son identité sexuelle, son sexe ou son lieu de résidence, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable »11. Puis, SOS Homophobie prônant la défense des LGBT, nous cherchons collectivement à identifier cet anagramme : Lesbienne Gay Bisexuel Transgenre / Transexuel. Pour chaque terme, nous listons les autres noms que nous connaissons, en essayant de réfléchir sur leur sens premier et leur connotation : par exemple Gay signifie en réalité Good As You, « gouine » désignait à l'origine un garçon vacher en bas de l'échelle sociale, « pédé » ne vient pas de pédophile (il est bien expliqué que la pédophilie est un crime) mais de « pédéraste » qui était l'instructeur des jeunes hommes de la Grèce Antique dans tous les domaines y compris les relations sexuelles. « transgenre / transsexuel », afin de bien le différencier de celui de travesti, auquel les élèves ont aussi pensé : un-e travesti-e s'habille comme une personne du sexe opposé, tandis que « la transsexualité est le fait pour une personne de se sentir d'une identité sexuelle opposée à son sexe physique de naissance »12, mais n'a rien à voir avec l'orientation sexuelle. QU'EST CE QUI PEUT DECLENCHER L'HOMOPHOBIE ? « Si vous appreniez que votre frère est homo, comment réagiriez-vous ? », demande une intervenante. A l'évocation de cette idée, les réactions physiques sont fortes et nombreuses chez les élèves : on remue sur les chaises, on mime le dégoût, etc. « Si mon frère est pédé, je le frappe, un homme est fait pour être avec une femme, sinon c'est pas normal, c'est dégueulasse ! », dit un élève, « c'est sale ! » ajoute un autre, tandis qu'immédiatement deux ou trois autres élèves acquiescent. « C'est l'honneur qui prend, après les autres vont dire que toute la famille aussi elle est pédé », « c'est contre ma religion ». Voici quelques exemples, tirés des réactions des élèves, de ce qui peut déclencher l'homophobie : la peur de la « contagion », la religion, la réputation, les préjugés autour de la sexualité homosexuelle (saleté, etc), ou bien tout simplement la peur, avec le témoignage d'une jeune fille, « moi, ça me fait peur les lesbiennes, ça me perturbe ». Nous évoquons alors la question de l'homosexualité et sa place dans la religion, en particulier lorsque cette pratique est prohibée : ceci est souvent cause de grande douleur car l'individu est divisé entre sa religion et sa sexualité. Il existe un site internet, qui aborde ces questions, et peut être un lieu ressource pour les jeunes homosexuel(le)s croyant(e)s : www.cestcommeca.net. Les deux intervenantes font un détour par le terme Une grande méconnaissance apparaît chez les élèves, lorsqu'ils évoquent la « transmission » de l'homosexualité, vue comme une maladie, un virus, une pathologie. Nous entendons dire qu'un enfant élevé par des parents homosexuels sera lui-même homosexuel, par transmission (les élèves citent les gènes pour justifier, puis l'éducation). Mais ils appuient aussi sur le fait qu'un enfant de couple homosexuel aura une « mauvaise réputation dès le départ ». L'intervenante de SOS Homophobie en profite pour faire le parallèle avec les enfants de couples divorcés, ou de mères célibataires (les « filles mères ») considérés il y a quelques décennies comme des « bâtards », des enfants marqués, traumatisés, qui seraient incapables de mener une vie amoureuse normale, voués aux divorces à répétition. La 11http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT 12http://www.adheos.org/transexualite-transgenre Il est difficile pour les élèves de prononcer, pour la première fois, le terme « homosexuel », mais ils se prêtent au jeu des synonymes et sont très prolixes après quelques minutes. 000018877783 41 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 comparaison fait réfléchir les adolescents sur leurs propos. Les intervenantes distribuent des papiers afin que chacun y note une question, une réflexion, un avis, de manière anonyme, puis les papiers sont ramassés et lus en public. Sur la plupart des papiers, il est écrit « j'aime pas les gays », et il est à nouveau question de tolérance : peut-on tolérer quelque chose que l'on n’aime pas ? Un des papiers contient une réflexion allant dans ce sens : « j'aime pas les gays mais ça me dérange pas », incluant la notion de tolérance et de respect de la différence. QUELLES SONT LES MANIFESTATIONS ET LES CONSEQUENCES DE L'HOMOPHOBIE ? Violence, rejet, dénonciation en public de l'intime, harcèlement, injures, les mots fusent pour parler des manifestations concrètes de l'homophobie. Cette homophobie peut être dirigée envers les personnes homosexuelles, réelles ou supposées, mais aussi envers leur entourage : famille, amis, collègues, etc. A la question des conséquences de l'homophobie, les élèves évoquent le « suicide » pour les victimes, ainsi que la « prison » ou les « amendes » pour l'agresseur. En effet, le taux de tentative de suicide chez les homosexuels (le)s de 15 à 25 ans est de 25%. Lorsqu'en fin de séance, les deux intervenantes demandent aux élèves ce qu'ils ont pensé de l'intervention, de la discussion, l'un d'eux dit : « il y avait des choses choquantes ». En effet, le sujet choque encore souvent, puisqu'il est toujours tabou. Il est donc important, selon les intervenantes, de pouvoir parler de ces sujets sans aucune forme de tabou : la démarche ici n'est pas de convaincre coûte que coûte, mais de faire réfléchir, d'amener à la discussion, à la libre parole, afin de donner des clés de réflexion aux élèves. DE L'HOMOPHOBIE A LA TOLERANCE DE LA DIFFERENCE, UN LONG PARCOURS. « Qu'est-ce qui vous autorise à décréter que la conduite de l'autre, ici l'homosexuel(le), est mauvaise ? », demande l'intervenante. « Si on veut le guider, c'est pour son bien, pour pas qu'il fasse des trucs dégueulasses ! » rétorque un élève. Peu à peu, nous abordons la question du vivreensemble, de remplacer un « je n'aime pas » par un « je préfère », dans la tolérance et le respect. Le pari semble réussi, puisque toute la classe débat encore en partant en récréation. Nombre de classes : 5 Nombre d’élèves : 40 Questions générales sur le déroulement de l’intervention J’ai pu prendre la parole si je le voulais Les intervenant-e-s m’ont mis à l’aise pour parler J’ai trouvé que les animatrices/animateurs connaissaient bien leur sujet Questions, Après ce débat… Oui Non Question : Un début comme celui-ci permet de mieux comprendre ce que sont l’homophobie (lesbophobie, gayphobie, biphobie) et la transphobie. Question : J’ai trouvé que des interventions de ce type permettent de faire avancer le respect de chacun/chacune envers les personnes lesbiennes, gay, bi, trans. Question : J’ai trouvé que les intervenant-e-s ont bien expliqué les lois protégeant les homosexuelle-s et sanctionnant l’homophobie (agressions physiques et verbales ; discriminations…). Question : J’ai trouvé que des interventions de ce type sont utiles pour faire reculer l’homophobie. 95% 5% Tot al 38 16% 38 86% 14% 35 73% 27% 37 Non Total 87% 13% 38 90% 10% 39 97% 3% 38 L’HOMOPHOBIE N’EST PAS UNE OPINION 84% Oui 42 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 BIBLIOGRAPHIE LA MIXITE ET LES RELATIONS FILLES/GARÇONS Ministère de l’Éducation nationale, Égalité des filles et des garçons, dossier mis à jour en mai 2012 sur le site du Ministère de l’Éducation nationale. Consultation possible en ligne : http://www.education.gouv.fr/cid84109/journeeinternationale-de-lutte-contre-les-violences-faites-auxfemmes.html LOUART.C, Filles et garçons, la parité à petits pas : un livre pour mieux vivre ensemble !, Arles, Actes Sud junior, 2008. Ouvrage collectif, Le grand livre des filles et des garçons, Voisins-le-Bretonneux, Rue du monde, 2004. L’EDUCATION SEXUELLE ET SENTIMENTALE (GENRE, RELATIONS FILLES-GARÇONS ET INCERTITUDE SEXUELLE) AYRAL, S. 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Groupe lyonnais de psychanalyse Rhônes-Alpes, 25, rue Sala, 69002 Lyon Renseignements : 04.78.38.78.01. – Email : [email protected] 26/03/15, Paris 5e 9e journée d’Etudes de la Société Française pour la Santé de l’Adolescent « Ados, le Sexe et nous… » Maison des Mines et des Ponts et Chaussées 270, rue St Jacques, Paris 5e Renseignements : [email protected] 8 et 9 juin 2015, Paris 13e Colloque « Genre et santé » organisé par l’Institut Emilie du Châtelet, en partenariat avec l’Inserm Université Paris Diderot, amphi Buffon, 15 rue Hélène Brion Renseignements : 01 40 79 53 63 - [email protected] 44 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 RETROUVEZ LES ESPACES SANTÉ JEUNES QUI ONT CONTRIBUÉ A CETTE GAZETTE ! ESJ ASNIERES-SUR-SEINE ESJ AUBAGNE ESJ CLERMONT L’HERAULT ESJ COLOMBES ESJ LYON 11, Avenue Lamartine 92600 Asnières-sur-Seine « les Tuileries » 18, bd gambetta 13400 AUBAGNE 16, Avenue Maréchal Foch 34800 ClermontL’Hérault 6, rue du 11 novembre 1918 92700 Colombes 66, Cours Charlemagne 69002 Lyon Tel. : 01.78.99.41.66 [email protected] Tél. : 04 42 84 41 08 [email protected] Tel : 04 67 88 44 70 Tél. : 01 47 60 43 16 [email protected] Tel : 04 78 37 52 13 @ : [email protected] ESJ LA CIOTAT ESJ MARSEILLE ESJ NANTERRE ESJ REIMS ESJ VILLENEUVE-LAGARENNE Rue Vence 13 600 La Ciotat 35, rue Estelle 13001 Marseille 4, impasse du Chemin de Fer 92000 Nanterre 34, rue de Trianon 51100 REIMS 196, boulevard Gallieni 92390 Villeneuve-laGarenne. Tel : 04.42.70.34.76 Tel : 04.91.13.71.87 [email protected] Tel : 01 41 37 76 08 Tél : 03.26.40.11.94 ou 03.26.08.38.45 Tel : 01.41.21.41.27 RETROUVEZ LES PARTENAIRES QUI ONT CONTRIBUÉ A CETTE GAZETTE ! AMICALE DU NID 13 PLANNING FAMILIAL 13 SOS FEMMES 13 60, Boulevard Baille, 13006 Marseille Tel : 04 91 29 77 00 106, Boulevard National, 13003 Marseille 10, Avenue du Prado, 13006 Marseille AMICALE DU NID 34 3, Rue Anatole France 34000 Montpellier Tel : 04 67 58 13 93 Tel : 04 91 91 09 39 Tel : 04 91 24 61 50 FESJ, ADHESION 2015 Nom : ……………….…. Fonction ……………….. Structure : …………………. Adhésion au titre de la structure : 250E Adhésion à titre individuel : 50E Merci de libeller votre chèque à l’ordre de la FESJ et de l’envoyer à l’adresse suivante : FESJ, 35 rue Estelle, 13001 Marseille. Date : ……………. Signature : SOS HOMOPHOBIE Tel : 01.48.06.42.41 [email protected] APPEL A CONTRIBUTIONS LES DEUX PROCHAINS NUMEROS DE LA GAZETTE PORTERONT SUR LES ADOLESCENTS ET LE NUMERIQUE LES ADOLESCENTS ET LE HARCEMENT SCOLAIRE N’HESITEZ PAS A NOUS FAIRE PARVENIR VOS ARTICLES, SUGGESTIONS & PROPOSITIONS. MERCI ! 45 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015 FEDERATION DES ESPACES SANTE JEUNES MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Xavier Vanderplancke, Président, ESJ Lyon [email protected] Virginie d’India, Vice-Présidente, ESJ Issy-les-Moulineaux [email protected] Verena Sabatino, Vice-Présidente, ESJ Aubagne [email protected] Emilie Touchot, Secrétaire générale, IMAJE SANTE [email protected] Chantal Charles, Trésorière [email protected] [email protected] Béatrice Raekelboom, ESJ Toulon Marine Rougé, ESJ La Ciotat [email protected] Nathalie Spiteri, ESJ Gennevilliers [email protected] Béatrice Daga, ESJ Gardanne [email protected] Jean-Michel Simon, ESJ Ajaccio [email protected] Valérie Verdier, ESJ Tours [email protected] Anne-Marie Servant, Personnalité qualifiée [email protected] Max Daniel, Personnalité qualifiée [email protected] VOLONTAIRES EN SERVICE CIVIQUE Sidney Cadot Sambosi Jeanne Inghel [email protected] [email protected] COORDINATRICE Daniela Levy [email protected] Fédération des Espaces Santé Jeunes, FESJ 35, rue Estelle 13001 Marseille www.fesj.org / Tel : 04 91 13 71 89 / Portable : 06 35 13 14 29 46 GAZETTE, FEDERATION DES ESPACES SANTÉ JEUNES - FEVRIER 2015