Le projet ITER
Transcription
Le projet ITER
GR21 Groupe de Réflexion sur l’Énergie et l’Environnement au 21ème siècle Paris, le 21 avril 2015 Compte-rendu de réunion du 16 avril 2015, au siège de la SFEN, 103 rue Réaumur, 75002 Paris Rédacteur : E. Raimondo Visa : Maurice Mazière Participants : Mmes COLAS-LINHART, COUNAS et DUTHEIL. MM. BLANC, BARRÉ, BOIRON, COMBY, GAMA, GRALL, LENAIL, LEROUGE, MAZIÈRE, NIEZBORALA, PATARIN, POTY, RAIMONDO, SAUVAGE, SIMON, SORIN, SCHWARTZ. Diffusion : Les membres du comité d’action, les représentants régionaux, les membres, les groupes transverses, les sections techniques, Valérie FAUDON, Isabelle JOUETTE, B. LE NGOC. Ordre du jour : 1. Conférence du matin : « Le projet ITER » par Jérôme PAMELA, directeur de l’agence ITER France (10h30). 2. Déjeuner (12h30). 3. Réunion de l’après-midi (14h). Observations sur le précédent compte rendu. Informations générales et questions d’actualité. Tour de table. Examen du programme pour les prochaines journées : Pièces jointes au compte rendu : Présentation de Jérôme PAMÉLA. Evolution historique du prix de l’électricité en France. 1 1. Conférence « Le projet ITER » Par Jérôme PAMELA, directeur de l’agence ITER France. L’exposé comprendra trois parties : - La fusion par confinement magnétique. - Le projet ITER. - ITER en France et en région PACA. Note : Lorsque nécessaire, le numéro de la page projetée sera indiqué entre parenthèse ( ). A. La fusion par confinement magnétique Un besoin croissant en énergie est observé dans le monde, la demande sera multipliée par 5 d’ici 2050. À titre d’exemple la planche n°2, montre l’évolution probable des besoins en énergie en INDE avec un recours massif au charbon et au nucléaire. Il y a un grand intérêt à voir émerger une nouvelle filière très attrayante avec laquelle il est possible d’obtenir une capacité énergétique inégalable - 1 gramme de deutérium produit autant d’énergie que 25 tonnes de charbon et une réaction nucléaire produit de 1 à 10 million de fois plus d’énergie qu’une réaction chimique. Par ailleurs les ressources en Deutérium sont gigantesques sur la planète ; avec celui contenu dans l’eau de mer, nous disposons de milliards d’années de combustible (5). La fusion présente par ailleurs des avantages en termes de déchets car il n’y a pas de produits de fission ; en revanche, il y aura activation des structures par les neutrons de 14 MeV ce qui nécessitera le développement de matériaux appropriés. La fission et la fusion Fission de noyaux lourds Fusion de noyaux légers Sur la courbe d’ASTON (8) qui donne l’énergie de liaison des atomes en MeV en fonction de leur numéro atomique, on observe deux zones : celle des noyaux « lourds (A > 50) où on trouve les 2 éléments fissiles et celle des noyaux légers (A < 20) très exo énergétique correspondant aux réactions qui se passent dans les étoiles. Pour fusionner des noyaux de deutérium et de tritium, il faut vaincre la force de répulsion électrostatique qui augmente considérablement lorsqu’on les rapproche ; c’est « la barrière de Coulomb » qu’il faut vaincre en donnant aux noyaux une énergie cinétique suffisamment élevée par élévation de la température. Ils pourront alors passer la « barrière de Coulomb » et fusionner. Ces considérations sont montrées sur les planches n°9 et 10. Sur la planche n°11 on explique pourquoi on a choisi la réaction « deutérium – tritium » : elle présente la section efficace (probabilité de réaction) la plus élevée aux énergies les plus basses (inférieure à 100 keV). Et elle libère 17,5 MeV (14 Mev pour les neutrons et 3,5 Mev pour le noyau d’Hélium produit par la réaction de fusion). Pour réaliser la fusion sur la Terre il faut donc atteindre des températures extrêmement élevées, de l’ordre de 100 à 200 Millions de °C avec des particules de 10 à 20 keV d’énergie. Se pose alors le problème du confinement de la matière et de l’énergie qui en résulte. Ces conditions sont naturellement réunies au cœur des étoiles à des températures plus basses (6 millions de degré) mais avec des densités très importantes. Les réaliser sur Terre représente un des plus grands défis de l’humanité. Le confinement magnétique Dans les étoiles il y a un confinement gravitationnel : au cœur de celles-ci on dépasse la température du soleil. C’est l’énergie qui fait vivre les étoiles qui selon leur masse subissent plusieurs phénomènes jusqu’à l’explosion de fin de vie lorsque tout le combustible est consommé (super nova). L’orateur aime bien citer la phrase « la fusion est la mère de toutes les vies ». Aux températures évoquées, la matière est dans un quatrième état, celui de « plasma ». Le plasma est un gaz entièrement ionisé, c’est l’état de la matière le plus répandu dans l’univers. Le plasma est un état particulier de la matière où des ions et des électrons cohabitent et interagissent électriquement et magnétiquement. La fusion a ainsi vu naître une nouvelle discipline, très complexe, la « magnétohydrodynamique » qui étudie le comportement de ces plasmas en particulier lorsqu’ils sont placés dans des champs magnétiques. Le système magnétique d'ITER se compose de dix-huit bobines supraconductrices de champ toroïdal, de six bobines de champ poloïdal, d'un solénoïde central et d'un ensemble de bobines de correction du champ magnétique qui, par leur action, assurent le confinement, le modelage et le contrôle du plasma dans la chambre à vide. (Source = site iter.org) Bobines supraconductrices d’ITER 3 Le problème à résoudre est de trouver des configurations très stables pour confiner ce plasma. Beaucoup de configurations ont été étudiées jusqu’à ce que les Russes trouvent une solution satisfaisante, la chambre magnétique toroïdale ou « TOKAMAK » en russe. L’astuce des Russes a été de faire passer aussi un courant dans le plasma lui-même permettant ainsi l’obtention d’un champ magnétique hélicoïdal. La planche n° 14 met en évidence les forces en présence et les champs magnétiques résultants. = + Champ magnétique toroïdal Champ poloïdal Champ hélicoïdal résultant Le CEA a été parmi les premiers constructeurs de TOKAMAK à, Fontenay aux Roses, puis dans la continuité il y a eu le JET construit entre 1979 et 1983 en Angleterre à Culham et qui est aujourd’hui la plus grosse machine de ce type, au monde. Pour atteindre les températures de réaction il faut chauffer le plasma. Pour cela il faut injecter des faisceaux de particules neutres (sources d’ions classiques accélérées électro statiquement puis neutralisées par échange de charge. La planche n°15 liste les différentes méthodes utilisées pour porter le plasma aux températures requises de 10 à 20 keV. Pour ITER avec une injection de particules neutres de 1 MeV on obtiendra des échanges de charge avec production de particules rapides. Lorsqu’un faisceau de particules neutres entrent dans un plasma, elles cèdent leur énergie par collision et contribuent ainsi à augmenter la température. Le chauffage du combustible par injection de neutres revient en quelque sorte à chauffer du lait, ou tout autre liquide, avec la vapeur d'un percolateur de café professionnel à haute pression. Des injecteurs « tirent » dans le plasma des particules électriquement neutres et très énergétiques. Par le biais de multiples collisions, celles-ci transfèrent leur énergie aux particules de plasma. (Source = site iter.org) On peut obtenir le même résultat en injectant des ondes aux fréquences cyclotroniques et il y a, alors, échange d’énergie entre les ondes et le plasma grâce à une absorption par résonnance. Ce qui est recherché, c’est un « plasma en combustion » (planche n°17) qui s’auto entretient grâce aux particules alpha (noyaux d’Hélium) confinées qui vont céder, par collision, leur énergie (3,5 MeV) aux particules du plasma. Le paramètre important est le rapport entre la puissance de fusion et la puissance de chauffage externe. Habituellement ce facteur Q est > à 30 (soit 87% de chauffage par 4 les alphas). Pour ITER, il a été choisi de viser un facteur d’au moins 10, ce qui signifie qu’il y aura au moins les 2/3 de chauffage par les alphas, ce qui convient à un plasma applicable à un réacteur. Les neutrons qui ne sont pas confinés par le champ magnétique sont arrêtés dans une « couverture » où ils chauffent un caloporteur. L’énergie de ce caloporteur peut être ensuite récupérée. Couverture (Source = site iter.org) Il existe actuellement deux installations de fusion en Europe : Tore Supra à Cadarache où on a réussi à créer et confiner un plasma pendant 90 secondes et le JET à Culham où on a produit une réaction de fusion de 16 MW pendant un temps très court. Le défi est maintenant de réaliser la fusion dans des conditions applicables à un réacteur électrogène. C’est le défi du projet ITER. Intérieur de « Tore Supra » à Cadarache B. Le Projet ITER L’idée du projet ITER remonte au Sommet des Superpuissances (Genève, 21 novembre 1985) avec la proposition de Mikhaïl Gorbatchev et de Ronald Reagan pour la mise en place d’un projet international pour le développement de la fusion nucléaire en tant que “source d’énergie inépuisable au service de l’humanité.” Avec la fusion, pas de problème d’arme nucléaire et pas de risque de prolifération Le 21 novembre 2006, au Palais de l’Elysée, les sept partenaires d’ITER (Union européenne, Chine, Inde, Japon, Corée, Russie et États-Unis d’Amérique) signent le Traité ITER qui sera ratifié en Novembre 2007. 5 C’est la plus importante collaboration internationale de tous les temps entre les pays ci-dessus. L’objectif étant de démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’utilisation de la fusion comme source d’énergie. Mais il restera encore beaucoup de chemin à parcourir, après ITER, pour passer à une filière réacteur dont le design reste à faire. . En mars 2015, Bernard BIGOT est devenu le nouveau Directeur général d’ITER. Les différents partenaires apportent leur contribution en nature (prestations, fournitures et travaux), la part de l’Europe représente 45% du total. Les planches n° 25 et 26 donnent les répartitions des fabrications des composants du réacteur ITER. Ces découpages ne sont pas les plus techniquement rationnels qui soient, mais ils répondent à des impératifs politiques pour équilibrer la participation de chacun. Le projet avance et un certain nombre de photos présentées en témoignent (voir planches n°27 à 35 suffisamment explicites). On peut souligner par exemple : - La chambre à vide (28), dont la section en D (au lieu du cercle classique pour un tore) retenue pour des raisons d’optimisation des flux, est en cours de fabrication avec quatre participants (Europe, Corée, Russie et Inde). - Les plaques radiales pour les aimants supraconducteurs toroïdaux sont réalisées dans les ateliers de la CNIM à La Seyne. Le site lui-même représente 110 hectares ; on voit aujourd’hui le gros œuvre apparaître et cela avance bien. Les deux radiers qui recevront le réacteur ont été coulés, le premier en 2014 et le deuxième récemment. Le hall d’assemblage des bobines toroïdales est en cours de montage également. À son arrivée, Bernard BIGOT a demandé et obtenu l’accord des partenaires du projet pour la mise place d’un plan d’action en 7 points qu’il leur a proposé. Celui-ci a été adopté par le Conseil ITER de novembre dernier, nous le reproduisons ci-dessous. Ce plan vise à renforcer le poids de la direction générale sur la conduite du projet. 6 C. ITER en France et en région PACA La France avait des engagements importants qui sont aujourd’hui tenus en termes de réalisation (école internationale à Manosque, aménagement du trajet entre Fos et Cadarache) de délais et de budget. Au niveau national la contribution de la France s’est faite, à la fois par le biais d’Euratom et par une contribution nationale directe de 1,2 Md d’euros. Au niveau local, une contribution de 467 M d’euros par le Conseil Régional PACA, les conseillers généraux des quatre départements concernés et la communauté du pays d’Aix. Les collectivités locales, en contrepartie, bénéficient de retour en nature, tels que : - - - La construction d’une école internationale dans la ville de Manosque qui se développe à vue d’œil (la population a doublé depuis le début du projet). Voir planche n°45. Un itinéraire de transport à aménager pour des équipements de 600 à 800 tonnes, depuis l’étang de Berre jusqu’à Cadarache. Voir planches n°46 à 49 Le site ITER et les premiers bâtiments (49 à 51). Ces travaux ont été conduits de 2007 à 2012 et ont porté notamment sur la viabilisation du site, la construction d’un poste et d’une ligne électrique de 400 kV ainsi que le raccordement au Canal de Provence pour disposer d’une source froide. - L’accueil des membres de l’équipe internationale et des entreprises. 7 Il convient de noter la qualité du bâtiment servant de siège d’ITER (52) qui est d’une facture moderne (architecte Rudy RICCIOTTI, le même que le MUCEM à Marseille) et dont le coût a été inférieur au budget prévisionnel. Les retombées économiques pour la région (voir les planches 54 à 59) Des retombées jugées déjà considérables : o o o o o Marchés pour les entreprises françaises et en particulier locales (2 Mds d’euros, un exemple : la cryogénie pour Air Liquide). Implantation d’entreprises innovantes (environ 350 entreprises dont certaines étrangères). Emplois et formation ; déjà 2600 emplois et cela va monter en régime avec le chantier (qui compte 300 personnes aujourd’hui et devrait atteindre 3000 personnes au pic). Ouverture à l’international. Éducation et recherche ; Développement de l’université d’Aix-Marseille, partenariat de recherche avec le CNRS et les grandes écoles. Le premier mastère en droit et gouvernance des énergies. Le tracé de l’itinéraire pour le transport des gros équipements depuis la Méditerranée à Fos sur mer. En guise de conclusion : Le projet ITER est très attrayant mais difficile à maitriser, d’où le recours à une large collaboration internationale. L’orateur estime que la difficulté est du même ordre que d’envoyer des hommes sur la planète Mars et de les faire revenir vivants. 8 Les opposants jugent ce projet pharaonique et pensent qu’il ne débouchera pas sur une solution viable. Toutefois la fusion reste une solution technique qu’il faut explorer et qui pourra rentrer dans le mix énergétique compte tenu des besoins croissants dans le monde. Cette solution ne débouchera pas avant la fin du siècle et elle laisse donc la place pour la génération IV (projet ASTRID) qui permet de disposer de ressources importantes en combustible. Le planning d’ITER, tel que connu aujourd’hui, indique les dates clés suivantes : - Production du premier plasma : 2020. - Fonctionnement avec du deutérium et du tritium : en 2027. - Ensuite, deux périodes d’exploitation de dix ans. - Une phase de désactivation des structures. - Un démantèlement qui sera assuré par la France. Des questions posées par l’assistance : - Quels sont les points clés de ce type de projet ? Produire du plasma en fusion et démontrer qu’on est capable de le maîtriser et d’avoir une stabilité macroscopique. Démontrer la capacité à maîtriser le flux d’énergie et le récupérer. Le point difficile ne sera pas la stabilité mais le contrôle des flux de puissance. Il faut une maîtrise physique et technologique très intégrée. - Quels seraient les problèmes de résistance des matériaux aux rayonnements ? C’est le problème particulier des neutrons de 14 MeV du point de vue du flux neutronique. Ce sont des neutrons rapides qui réagissent en créant des défauts dans le métal, comme les neutrons de fission, il y a donc un risque de fragilisation des matériaux, mais ce point est bien identifié. De nouveaux aciers sont développés avec des petits grains (céramique) sur lesquels l’hélium vient se loger pour éviter le gonflement ; en revanche, leur mise en œuvre est délicate (soudure notamment). - Quelle est la puissance d’une installation industrielle de fusion ? Il sera difficile de faire un réacteur de moins de 1500 à 2000 MWth. - Quel accident majeur peut se produire dans un réacteur de fusion ? En dehors des accidents exogènes, le risque majeur est la rupture d’une conduite de refroidissement à l’intérieur de la chambre à vide qui est chaude. Il y aurait alors une production importante d’H2 et un risque d’explosion. Des mesures sont prises pour y faire face. - Qu’est-il prévu pour les déchets des structures internes ? Pour les déchets, il y a deux problématiques, le niveau d’activation et les volumes importants. Le niveau d’activation est tel que ces déchets relèvent de l’ANDRA, ce sont des MAVL (Moyenne Activité à Vie Longue). Le volume sera relativement important : sur toute la durée de vie d’ITER, il faudra compter 3000 tonnes de déchets. - Comment extraire la chaleur produite ? Pour la chaleur produite par les neutrons, c’est assez simple, il suffira de faire circuler de l’eau dans la couverture. Le plus difficile est l’extraction de la chaleur du plasma car elle provient du rayonnement. Hors réunion nous avons repris les éléments ci-dessous sur le site www.iter.org relatifs à l’extraction de la chaleur du plasma. 9 Le divertor (source iter.org) Le « divertor » est l'un des composants fondamentaux de la machine ITER. Courant sur le « plancher » de la chambre à vide, il assure l'extraction de la chaleur et des cendres d'hélium, deux produits de la réaction de fusion, ainsi que d'autres impuretés issues du plasma. Le divertor fonctionne comme un gigantesque système d'évacuation. Le divertor sera composé de deux éléments principaux : une structure de soutien, essentiellement constituée d'acier inoxydable, et des éléments face au plasma, d'un poids de 700 tonnes environ. Ces derniers seront en tungstène, un matériau hautement réfractaire (source iter.org). - Du point de vue de l’opinion quelle différence entre la fusion et la fission ? Les Allemands ont réussi à vendre la fusion comme n’étant pas trop nucléaire mais d’une façon générale les opposants sont les mêmes. - La branche anglaise de l’AEPN, a proposé d’utiliser des tores plus petits et plus compacts qui ont un meilleur régime de stabilité, qu’en pensez-vous ? C’est exact, ce modèle plus compact est malgré tout moins avancé et pose d’autres problèmes, notamment de blindage contre les neutrons. C’est un sujet d’étude en cours et, l’orateur soutient ce projet de R&D car à terme cette solution pourrait être une excellente machine pour tester des composants. - Est-ce que les champs magnétiques très élevés posent des problèmes de tenue mécanique et pour le personnel ? Ces champs magnétiques sont les éléments dimensionnants et ensuite on prend des marges, ce qui aboutit à des pièces très robustes. Sinon, côté risques des champs magnétiques pour le personnel, rien de significatif n’a été identifié (on passe des IRM tous les jours dans des champs magnétiques élevés). - Comment est organisée la sûreté sur ITER ? ITER se construisant en France, c’est une INB comme les autres qui tombe sous le coup de la réglementation française avec le contrôle de l’ASN, même pour les prestataires étrangers. - Les modélisations numériques demandent-t-elles des puissances de calcul supérieures ? Les quantités de données sont importantes mais il y a des applications qui demandent davantage, comme les simulations météo ou encore l’anneau du CERN. Le défi c’est davantage l’instrumentation et le contrôle des mesures avec une dimension éminemment nucléaire. 10 Réunion de l’après-midi a. Observations sur le précédent compte rendu. Pas de commentaire sur le compte rendu, voir seulement l’orthographe du nom d’un des participants. b. Informations générales et questions d’actualité Maurice MAZIÈRE aborde et commente les différents sujets suivants : Note de l’ASN, diffusée avant la réunion, sur le problème de la teneur en carbone de l’acier de la cuve de Flamanville 3 et ses propriétés mécaniques. Ce problème concerne le couvercle et le fond de la cuve : la teneur en carbone de l’acier serait de 0,3 % au lieu de 0,22% attendu ; et l’on sait que lorsque la teneur en carbone augmente, l’acier devient plus fragile. Cette valeur a été détectée dans une carotte centrale réalisée sur le couvercle. Il est toutefois surprenant d’avoir cette information aujourd’hui alors que ces pièces ont été fabriquées (et sans doute contrôlées) en 2006 et 2007. Pierre BOIRON qui connaît bien ces sujets explique que lors de la fabrication des lingots forgés il se peut que des impuretés se logent en fond et au sommet des lingots. Le processus de forgeage consiste ensuite à éliminer ces défauts en créant des sur-longueurs en extrémités que l’on coupe. Les contrôles de santé interne du métal sont effectués par gammagraphie. Une fois la cuve installée, il est fait un état zéro avec la Machine d’Inspection en Service (MIS à base d’ultrasons). Cet état est ensuite vérifié tous les dix ans. Des essais mécaniques réalisés sur des zones représentatives ont donné des valeurs de résilience entre 36 J et 64 J pour une moyenne de 52 J, inférieure à la limite réglementaire de 60 J. L’ASN demande à AREVA d’apporter une réponse à ce problème après avoir effectué de nouveaux essais sur les éprouvettes du même métal. Une réponse est attendue pour l’automne 2015. Promesse de fourniture de quatre réacteurs de type ATMEA d’AREVA pour la Turquie dans le cadre d’un consortium avec le japonais Mitsubishi et GDFSUEZ. Appel d’offre de la République Sud Africaine pour un package de réacteurs de puissance (ATMEA ou EPR) et expérimental (pour remplacer SAFARI 1). Le réacteur de recherche serait destiné essentiellement à produire du molybdène de fission à usage médical. Nous avons reçu un document intéressant et complet relatif aux coûts de l’électricité « Évolution historique du prix de l’électricité en France - observatoire-electricite.fr », nous le joignons au présent compte rendu. Sur le site de UARGA on trouve, dans la revue N°65, un article qui compare les coûts des différentes sources d’énergie et qui parle d’une CSPE destinée à couvrir les investissements pour les ENR. 11 Une étude de l’ADEME prétend que l’on saura faire, d’ici 2050, un modèle d’énergie à 100% renouvelable. Bertrand BARRÉ confirme qu’il en est aussi question à l’intérieur de « sauvons le climat ». Il est rappelé que Ségolène ROYAL a ouvert une plateforme sur la démocratisation du dialogue social où chacun peut s’exprimer (voir le message déjà diffusé par mail à ce sujet). Maurice MAZIÈRE a assisté à un groupe permanent pour la réévaluation de deux INB de LA HAGUE. L’exploitant AREVA a pris de nombreux engagements (plus de 100) pour répondre aux demandes en matière de sûreté mais il n’y a pas eu de point bloquant pour poursuivre l’exploitation de ces installations. Le gouvernement a créé des « Instituts pour la Transition Énergétique » (ITE), des informations plus complètes sont disponibles sur le site correspondant à l’adresse suivante : http://competitivite.gouv.fr/les-investissements-d-avenir-une-opportunite-pour-les-polesde-competitivite/les-instituts-pour-la-transition-energetique-ite-660.html c. Tour de table. Françoise DUTHEIL : Nous fait part de ses déboires Internet avec Free. Bernard POTY : Nous informe que JP. PERVÈS a fait, à Nancy, une conférence sur la transition énergétique qui a obtenu un grand succès. Bernard LENAIL : Nous avons prévu une conférence sur l’Uranium présentée par EDF, ne serait-il pas plus opportun de le demander à AREVA qui est certainement plus compétent sur le sujet, notamment l’enrichissement ! Bertrand BARRÉ : A assisté à un séminaire, avec les médias, sur les coûts du démantèlement. Les questions étaient très agressives, la presse se concentre sur ces sujets assez porteurs. Il est rappelé le rapport de la Cour de Comptes qui répond à toutes ces interrogations. En fait, il faut se rendre à l’évidence, nous avons dû mal communiquer sur le sujet, ne faudrait-il pas inviter le CIDEN lors d’une prochaine réunion. Jean-François SAUVAGE : Nous donne les dernières informations relatives aux changements d’organisation chez EDF où l’ancienne Direction de l’Equipement est divisée en deux désormais mais en gardant un plateau commun EDF/AREVA destiné à l’amélioration de l’EPR. Il nous informe également sur l’avancement dans le démantèlement de Superphénix qui est d’environ 60% et ne rencontre pas de problème, contrairement aux pronostics de mauvaise augure avancés en son temps par les opposants. Jean-François SAUVAGE pourrait nous faire une brève présentation de la situation de ce démantèlement lors d’une prochaine réunion. Bruno COMBY : Nous informe que l’AEPN travaille bien avec sa branche US et nous suggère d’aller visiter le site de « Go Nuclear ». 12 d. Examen du programme pour les prochaines réunions : Sujets déjà retenus : Jeudi 21 mai : « L’expérience de Westinghouse dans le démantèlement » par Yves BRACHET, Westinghouse Europe. 18 Juin : « Les hydrocarbures et le charbon» par Yves MATHIEU 17 Septembre : Non décidé. 15 Octobre : « Nucléaire, politiques et médias » par Sylvestre HUET (Francis SORIN lui confirme cette date). 19 Novembre : Non décidé. 17 Décembre : Non décidé. Autres sujets envisagés, pour 2015 / 2016 : L’Energiewende allemande, pourrait être présentée par Jean-Claude PERRAUDIN, attaché nucléaire à Berlin, Maurice MAZIÈRE le contactera, pour une présentation au 3ème trimestre 2015. Le transport nucléaire. Contacter le président de la Section Transports de la SFEN qui sera de bon conseil, Maurice MAZIÈRE s’en charge. Pierre DUFAUT pourrait nous parler des réacteurs enterrés (Maurice MAZIÈRE le contacte 06 71 10 29 72). L’AP 1000 de Westinghouse. Maurice MAZIÈRE a eu un accord sur cet exposé sans date arrêtée. Point sur le nucléaire en Chine. Le nucléaire en Inde. Bernard LEROUGE propose d’inviter Jean-Marc JANCOVICI pour faire un point après la tenue de la COP 21 (Bertrand BARRÉ qui le connaît bien se charge de le solliciter). Un sujet sur l’Uranium proposé par Jean-Pierre de SARRAU qui cite un orateur possible (voir aussi remarque du tour de table). Prochaine réunion le jeudi 21 mai à 10h30 13