Le projet ITER

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Le projet ITER
GR21
Groupe de Réflexion sur l’Énergie
et l’Environnement au 21ème siècle
Paris, le 21 avril 2015
Compte-rendu de réunion
du 16 avril 2015, au siège de la SFEN, 103 rue Réaumur,
75002 Paris
Rédacteur : E. Raimondo
Visa : Maurice Mazière
Participants :
Mmes COLAS-LINHART, COUNAS et DUTHEIL.
MM. BLANC, BARRÉ, BOIRON, COMBY, GAMA, GRALL, LENAIL, LEROUGE, MAZIÈRE, NIEZBORALA,
PATARIN, POTY, RAIMONDO, SAUVAGE, SIMON, SORIN, SCHWARTZ.
Diffusion : Les membres du comité d’action, les représentants régionaux, les membres, les groupes
transverses, les sections techniques, Valérie FAUDON, Isabelle JOUETTE, B. LE NGOC.
Ordre du jour :
1. Conférence du matin : « Le projet ITER » par Jérôme PAMELA, directeur de
l’agence ITER France (10h30).
2. Déjeuner (12h30).
3. Réunion de l’après-midi (14h).




Observations sur le précédent compte rendu.
Informations générales et questions d’actualité.
Tour de table.
Examen du programme pour les prochaines journées :
Pièces jointes au compte rendu :
 Présentation de Jérôme PAMÉLA.
 Evolution historique du prix de l’électricité en France.
1
1. Conférence « Le projet ITER »
Par Jérôme PAMELA, directeur de l’agence ITER France.
L’exposé comprendra trois parties :
- La fusion par confinement magnétique.
- Le projet ITER.
- ITER en France et en région PACA.
Note : Lorsque nécessaire, le numéro de la page projetée sera indiqué entre parenthèse ( ).
A. La fusion par confinement magnétique
Un besoin croissant en énergie est observé dans le monde, la demande sera multipliée par 5 d’ici
2050. À titre d’exemple la planche n°2, montre l’évolution probable des besoins en énergie en INDE
avec un recours massif au charbon et au nucléaire.
Il y a un grand intérêt à voir émerger une nouvelle filière très attrayante avec laquelle il est possible
d’obtenir une capacité énergétique inégalable - 1 gramme de deutérium produit autant d’énergie
que 25 tonnes de charbon et une réaction nucléaire produit de 1 à 10 million de fois plus d’énergie
qu’une réaction chimique. Par ailleurs les ressources en Deutérium sont gigantesques sur la planète ;
avec celui contenu dans l’eau de mer, nous disposons de milliards d’années de combustible (5).
La fusion présente par ailleurs des avantages en termes de déchets car il n’y a pas de produits de
fission ; en revanche, il y aura activation des structures par les neutrons de 14 MeV ce qui nécessitera
le développement de matériaux appropriés.
La fission et la fusion
Fission de noyaux
lourds
Fusion de noyaux légers
Sur la courbe d’ASTON (8) qui donne l’énergie de liaison des atomes en MeV en fonction de leur
numéro atomique, on observe deux zones : celle des noyaux « lourds (A > 50) où on trouve les
2
éléments fissiles et celle des noyaux légers (A < 20) très exo énergétique correspondant aux réactions
qui se passent dans les étoiles.
Pour fusionner des noyaux de deutérium et de tritium, il faut vaincre la force de répulsion
électrostatique qui augmente considérablement lorsqu’on les rapproche ; c’est « la barrière de
Coulomb » qu’il faut vaincre en donnant aux noyaux une énergie cinétique suffisamment élevée par
élévation de la température. Ils pourront alors passer la « barrière de Coulomb » et fusionner.
Ces considérations sont montrées sur les planches n°9 et 10.
Sur la planche n°11 on explique pourquoi on a choisi la réaction « deutérium – tritium » : elle
présente la section efficace (probabilité de réaction) la plus élevée aux énergies les plus basses
(inférieure à 100 keV). Et elle libère 17,5 MeV (14 Mev pour les neutrons et 3,5 Mev pour le noyau
d’Hélium produit par la réaction de fusion).
Pour réaliser la fusion sur la Terre il faut donc atteindre des températures extrêmement élevées, de
l’ordre de 100 à 200 Millions de °C avec des particules de 10 à 20 keV d’énergie. Se pose alors le
problème du confinement de la matière et de l’énergie qui en résulte. Ces conditions sont
naturellement réunies au cœur des étoiles à des températures plus basses (6 millions de degré) mais
avec des densités très importantes. Les réaliser sur Terre représente un des plus grands défis de
l’humanité.
Le confinement magnétique
Dans les étoiles il y a un confinement gravitationnel : au cœur de celles-ci on dépasse la température
du soleil. C’est l’énergie qui fait vivre les étoiles qui selon leur masse subissent plusieurs phénomènes
jusqu’à l’explosion de fin de vie lorsque tout le combustible est consommé (super nova). L’orateur
aime bien citer la phrase « la fusion est la mère de toutes les vies ».
Aux températures évoquées, la matière est dans un quatrième état, celui de « plasma ». Le plasma
est un gaz entièrement ionisé, c’est l’état de la matière le plus répandu dans l’univers. Le plasma est
un état particulier de la matière où des ions et des électrons cohabitent et interagissent
électriquement et magnétiquement. La fusion a ainsi vu naître une nouvelle discipline, très
complexe, la « magnétohydrodynamique » qui étudie le comportement de ces plasmas en particulier
lorsqu’ils sont placés dans des champs magnétiques.
Le système magnétique d'ITER se compose de
dix-huit bobines supraconductrices de champ
toroïdal, de six bobines de champ poloïdal,
d'un solénoïde central et d'un ensemble de
bobines de correction du champ magnétique
qui, par leur action, assurent le confinement,
le modelage et le contrôle du plasma dans
la chambre à vide. (Source = site iter.org)
Bobines supraconductrices d’ITER
3
Le problème à résoudre est de trouver des configurations très stables pour confiner ce plasma.
Beaucoup de configurations ont été étudiées jusqu’à ce que les Russes trouvent une solution
satisfaisante, la chambre magnétique toroïdale ou « TOKAMAK » en russe. L’astuce des Russes a été
de faire passer aussi un courant dans le plasma lui-même permettant ainsi l’obtention d’un champ
magnétique hélicoïdal. La planche n° 14 met en évidence les forces en présence et les champs
magnétiques résultants.
=
+
Champ magnétique toroïdal
Champ poloïdal
Champ hélicoïdal résultant
Le CEA a été parmi les premiers constructeurs de TOKAMAK à, Fontenay aux Roses, puis dans la
continuité il y a eu le JET construit entre 1979 et 1983 en Angleterre à Culham et qui est aujourd’hui
la plus grosse machine de ce type, au monde.
Pour atteindre les températures de réaction il faut chauffer le plasma. Pour cela il faut injecter des
faisceaux de particules neutres (sources d’ions classiques accélérées électro statiquement puis
neutralisées par échange de charge. La planche n°15 liste les différentes méthodes utilisées pour
porter le plasma aux températures requises de 10 à 20 keV. Pour ITER avec une injection de
particules neutres de 1 MeV on obtiendra des échanges de charge avec production de particules
rapides.
Lorsqu’un faisceau de particules neutres entrent dans un plasma, elles cèdent leur énergie par
collision et contribuent ainsi à augmenter la température.
Le chauffage du combustible par injection de
neutres revient en quelque sorte à chauffer du
lait, ou tout autre liquide, avec la vapeur d'un
percolateur de café professionnel à haute
pression. Des injecteurs « tirent » dans le
plasma des particules électriquement neutres
et très énergétiques. Par le biais de multiples
collisions, celles-ci transfèrent leur énergie aux
particules de plasma. (Source = site iter.org)
On peut obtenir le même résultat en injectant des ondes aux fréquences cyclotroniques et il y a,
alors, échange d’énergie entre les ondes et le plasma grâce à une absorption par résonnance.
Ce qui est recherché, c’est un « plasma en combustion » (planche n°17) qui s’auto entretient grâce
aux particules alpha (noyaux d’Hélium) confinées qui vont céder, par collision, leur énergie (3,5 MeV)
aux particules du plasma. Le paramètre important est le rapport entre la puissance de fusion et la
puissance de chauffage externe. Habituellement ce facteur Q est > à 30 (soit 87% de chauffage par
4
les alphas). Pour ITER, il a été choisi de viser un facteur d’au moins 10, ce qui signifie qu’il y aura au
moins les 2/3 de chauffage par les alphas, ce qui convient à un plasma applicable à un réacteur.
Les neutrons qui ne sont pas confinés par le
champ magnétique sont arrêtés dans une
« couverture » où ils chauffent un caloporteur.
L’énergie de ce caloporteur peut être ensuite
récupérée.
Couverture (Source = site iter.org)
Il existe actuellement deux installations de fusion en Europe : Tore Supra à Cadarache où on a réussi
à créer et confiner un plasma pendant 90 secondes et le JET à Culham où on a produit une réaction
de fusion de 16 MW pendant un temps très court. Le défi est maintenant de réaliser la fusion dans
des conditions applicables à un réacteur électrogène. C’est le défi du projet ITER.
Intérieur de « Tore Supra » à Cadarache
B. Le Projet ITER
L’idée du projet ITER remonte au Sommet des Superpuissances (Genève, 21 novembre 1985) avec la
proposition de Mikhaïl Gorbatchev et de Ronald Reagan pour la mise en place d’un projet
international pour le développement de la fusion nucléaire en tant que “source d’énergie inépuisable
au service de l’humanité.”
Avec la fusion, pas de problème d’arme nucléaire et pas de risque de prolifération
Le 21 novembre 2006, au Palais de l’Elysée, les sept partenaires d’ITER (Union européenne, Chine,
Inde, Japon, Corée, Russie et États-Unis d’Amérique) signent le Traité ITER qui sera ratifié en
Novembre 2007.
5
C’est la plus importante collaboration internationale de tous les temps entre les pays ci-dessus.
L’objectif étant de démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’utilisation de la fusion
comme source d’énergie. Mais il restera encore beaucoup de chemin à parcourir, après ITER, pour
passer à une filière réacteur dont le design reste à faire.
. En mars 2015, Bernard BIGOT est devenu le
nouveau Directeur général d’ITER.
Les différents partenaires apportent leur
contribution
en
nature
(prestations,
fournitures et travaux), la part de l’Europe
représente 45% du total. Les planches n° 25 et
26 donnent les répartitions des fabrications
des composants du réacteur ITER. Ces
découpages ne sont pas les plus
techniquement rationnels qui soient, mais ils
répondent à des impératifs politiques pour
équilibrer la participation de chacun.
Le projet avance et un certain nombre de photos présentées en témoignent (voir planches n°27 à 35
suffisamment explicites).
On peut souligner par exemple :
- La chambre à vide (28), dont la
section en D (au lieu du cercle
classique pour un tore) retenue
pour des raisons d’optimisation
des flux, est en cours de
fabrication
avec
quatre
participants
(Europe,
Corée,
Russie et Inde).
- Les plaques radiales pour les
aimants
supraconducteurs
toroïdaux sont réalisées dans les
ateliers de la CNIM à La Seyne.
Le site lui-même représente 110 hectares ; on voit aujourd’hui le gros œuvre apparaître et cela
avance bien. Les deux radiers qui recevront le réacteur ont été coulés, le premier en 2014 et le
deuxième récemment. Le hall d’assemblage des bobines toroïdales est en cours de montage
également.
À son arrivée, Bernard BIGOT a demandé et obtenu l’accord des partenaires du projet pour la mise
place d’un plan d’action en 7 points qu’il leur a proposé. Celui-ci a été adopté par le Conseil ITER de
novembre dernier, nous le reproduisons ci-dessous. Ce plan vise à renforcer le poids de la direction
générale sur la conduite du projet.
6
C. ITER en France et en région PACA
La France avait des engagements importants qui sont aujourd’hui tenus en termes de réalisation
(école internationale à Manosque, aménagement du trajet entre Fos et Cadarache) de délais et de
budget.
Au niveau national la contribution de la France s’est faite, à la fois par le biais d’Euratom et par une
contribution nationale directe de 1,2 Md d’euros.
Au niveau local, une contribution de 467 M d’euros par le Conseil Régional PACA, les conseillers
généraux des quatre départements concernés et la communauté du pays d’Aix.
Les collectivités locales, en contrepartie, bénéficient de retour en nature, tels que :
-
-
-
La
construction
d’une
école
internationale dans la ville de
Manosque qui se développe à vue d’œil
(la population a doublé depuis le début
du projet). Voir planche n°45.
Un itinéraire de transport à aménager
pour des équipements de 600 à 800
tonnes, depuis l’étang de Berre jusqu’à
Cadarache. Voir planches n°46 à 49
Le site ITER et les premiers bâtiments
(49 à 51). Ces travaux ont été conduits
de 2007 à 2012 et ont porté notamment
sur la viabilisation du site, la
construction d’un poste et d’une ligne
électrique de 400 kV ainsi que le
raccordement au Canal de Provence
pour disposer d’une source froide.
-
L’accueil des membres de l’équipe
internationale et des entreprises.
7
Il convient de noter la qualité du bâtiment servant de siège d’ITER (52) qui est d’une facture moderne
(architecte Rudy RICCIOTTI, le même que le MUCEM à Marseille) et dont le coût a été inférieur au
budget prévisionnel.
Les retombées économiques pour la région (voir les planches 54 à 59)
Des retombées jugées déjà considérables :
o
o
o
o
o
Marchés pour les entreprises françaises et en particulier locales (2 Mds d’euros,
un exemple : la cryogénie pour Air Liquide).
Implantation d’entreprises innovantes (environ 350 entreprises dont certaines
étrangères).
Emplois et formation ; déjà 2600 emplois et cela va monter en régime avec le
chantier (qui compte 300 personnes aujourd’hui et devrait atteindre 3000
personnes au pic).
Ouverture à l’international.
Éducation et recherche ; Développement de l’université d’Aix-Marseille,
partenariat de recherche avec le CNRS et les grandes écoles. Le premier mastère
en droit et gouvernance des énergies.
Le tracé de l’itinéraire pour le transport des gros équipements depuis la Méditerranée à Fos sur mer.
En guise de conclusion :
Le projet ITER est très attrayant mais difficile à maitriser, d’où le recours à une large collaboration
internationale. L’orateur estime que la difficulté est du même ordre que d’envoyer des hommes sur
la planète Mars et de les faire revenir vivants.
8
Les opposants jugent ce projet pharaonique et pensent qu’il ne débouchera pas sur une solution
viable. Toutefois la fusion reste une solution technique qu’il faut explorer et qui pourra rentrer dans
le mix énergétique compte tenu des besoins croissants dans le monde.
Cette solution ne débouchera pas avant la fin du siècle et elle laisse donc la place pour la génération
IV (projet ASTRID) qui permet de disposer de ressources importantes en combustible.
Le planning d’ITER, tel que connu aujourd’hui, indique les dates clés suivantes :
- Production du premier plasma : 2020.
- Fonctionnement avec du deutérium et du tritium : en 2027.
- Ensuite, deux périodes d’exploitation de dix ans.
- Une phase de désactivation des structures.
- Un démantèlement qui sera assuré par la France.
Des questions posées par l’assistance :
-
Quels sont les points clés de ce type de projet ?
Produire du plasma en fusion et démontrer qu’on est capable de le maîtriser et d’avoir une
stabilité macroscopique. Démontrer la capacité à maîtriser le flux d’énergie et le récupérer. Le
point difficile ne sera pas la stabilité mais le contrôle des flux de puissance. Il faut une maîtrise
physique et technologique très intégrée.
-
Quels seraient les problèmes de résistance des matériaux aux rayonnements ?
C’est le problème particulier des neutrons de 14 MeV du point de vue du flux neutronique. Ce sont
des neutrons rapides qui réagissent en créant des défauts dans le métal, comme les neutrons de
fission, il y a donc un risque de fragilisation des matériaux, mais ce point est bien identifié. De
nouveaux aciers sont développés avec des petits grains (céramique) sur lesquels l’hélium vient se
loger pour éviter le gonflement ; en revanche, leur mise en œuvre est délicate (soudure
notamment).
-
Quelle est la puissance d’une installation industrielle de fusion ?
Il sera difficile de faire un réacteur de moins de 1500 à 2000 MWth.
-
Quel accident majeur peut se produire dans un réacteur de fusion ?
En dehors des accidents exogènes, le risque majeur est la rupture d’une conduite de
refroidissement à l’intérieur de la chambre à vide qui est chaude. Il y aurait alors une production
importante d’H2 et un risque d’explosion. Des mesures sont prises pour y faire face.
-
Qu’est-il prévu pour les déchets des structures internes ?
Pour les déchets, il y a deux problématiques, le niveau d’activation et les volumes importants. Le
niveau d’activation est tel que ces déchets relèvent de l’ANDRA, ce sont des MAVL (Moyenne
Activité à Vie Longue). Le volume sera relativement important : sur toute la durée de vie d’ITER, il
faudra compter 3000 tonnes de déchets.
-
Comment extraire la chaleur produite ?
Pour la chaleur produite par les neutrons, c’est assez simple, il suffira de faire circuler de l’eau
dans la couverture. Le plus difficile est l’extraction de la chaleur du plasma car elle provient du
rayonnement. Hors réunion nous avons repris les éléments ci-dessous sur le site www.iter.org
relatifs à l’extraction de la chaleur du plasma.
9
Le divertor (source iter.org)
Le « divertor » est l'un des composants fondamentaux de la machine ITER. Courant sur le «
plancher » de la chambre à vide, il assure l'extraction de la chaleur et des cendres d'hélium, deux
produits de la réaction de fusion, ainsi que d'autres impuretés issues du plasma. Le divertor
fonctionne comme un gigantesque système d'évacuation. Le divertor sera composé de deux
éléments principaux : une structure de soutien, essentiellement constituée d'acier inoxydable, et
des éléments face au plasma, d'un poids de 700 tonnes environ. Ces derniers seront en
tungstène, un matériau hautement réfractaire (source iter.org).
-
Du point de vue de l’opinion quelle différence entre la fusion et la fission ?
Les Allemands ont réussi à vendre la fusion comme n’étant pas trop nucléaire mais d’une façon
générale les opposants sont les mêmes.
-
La branche anglaise de l’AEPN, a proposé d’utiliser des tores plus petits et plus compacts qui ont
un meilleur régime de stabilité, qu’en pensez-vous ?
C’est exact, ce modèle plus compact est malgré tout moins avancé et pose d’autres problèmes,
notamment de blindage contre les neutrons. C’est un sujet d’étude en cours et, l’orateur soutient
ce projet de R&D car à terme cette solution pourrait être une excellente machine pour tester des
composants.
-
Est-ce que les champs magnétiques très élevés posent des problèmes de tenue mécanique et
pour le personnel ?
Ces champs magnétiques sont les éléments dimensionnants et ensuite on prend des marges, ce
qui aboutit à des pièces très robustes. Sinon, côté risques des champs magnétiques pour le
personnel, rien de significatif n’a été identifié (on passe des IRM tous les jours dans des champs
magnétiques élevés).
-
Comment est organisée la sûreté sur ITER ?
ITER se construisant en France, c’est une INB comme les autres qui tombe sous le coup de la
réglementation française avec le contrôle de l’ASN, même pour les prestataires étrangers.
-
Les modélisations numériques demandent-t-elles des puissances de calcul supérieures ?
Les quantités de données sont importantes mais il y a des applications qui demandent davantage,
comme les simulations météo ou encore l’anneau du CERN. Le défi c’est davantage
l’instrumentation et le contrôle des mesures avec une dimension éminemment nucléaire.
10
Réunion de l’après-midi
a. Observations sur le précédent compte rendu.
Pas de commentaire sur le compte rendu, voir seulement l’orthographe du nom d’un des
participants.
b. Informations générales et questions d’actualité
Maurice MAZIÈRE aborde et commente les différents sujets suivants :

Note de l’ASN, diffusée avant la réunion, sur le problème de la teneur en carbone de l’acier
de la cuve de Flamanville 3 et ses propriétés mécaniques.
Ce problème concerne le couvercle et le fond de la cuve : la teneur en carbone de l’acier
serait de 0,3 % au lieu de 0,22% attendu ; et l’on sait que lorsque la teneur en carbone
augmente, l’acier devient plus fragile. Cette valeur a été détectée dans une carotte centrale
réalisée sur le couvercle. Il est toutefois surprenant d’avoir cette information aujourd’hui
alors que ces pièces ont été fabriquées (et sans doute contrôlées) en 2006 et 2007.
Pierre BOIRON qui connaît bien ces sujets explique que lors de la fabrication des lingots
forgés il se peut que des impuretés se logent en fond et au sommet des lingots. Le processus
de forgeage consiste ensuite à éliminer ces défauts en créant des sur-longueurs en
extrémités que l’on coupe. Les contrôles de santé interne du métal sont effectués par
gammagraphie. Une fois la cuve installée, il est fait un état zéro avec la Machine d’Inspection
en Service (MIS à base d’ultrasons). Cet état est ensuite vérifié tous les dix ans.
Des essais mécaniques réalisés sur des zones représentatives ont donné des valeurs de
résilience entre 36 J et 64 J pour une moyenne de 52 J, inférieure à la limite réglementaire de
60 J.
L’ASN demande à AREVA d’apporter une réponse à ce problème après avoir effectué de
nouveaux essais sur les éprouvettes du même métal. Une réponse est attendue pour
l’automne 2015.

Promesse de fourniture de quatre réacteurs de type ATMEA d’AREVA pour la Turquie dans le
cadre d’un consortium avec le japonais Mitsubishi et GDFSUEZ.

Appel d’offre de la République Sud Africaine pour un package de réacteurs de puissance
(ATMEA ou EPR) et expérimental (pour remplacer SAFARI 1). Le réacteur de recherche serait
destiné essentiellement à produire du molybdène de fission à usage médical.

Nous avons reçu un document intéressant et complet relatif aux coûts de l’électricité
« Évolution historique du prix de l’électricité en France - observatoire-electricite.fr », nous le
joignons au présent compte rendu.

Sur le site de UARGA on trouve, dans la revue N°65, un article qui compare les coûts des
différentes sources d’énergie et qui parle d’une CSPE destinée à couvrir les investissements
pour les ENR.
11

Une étude de l’ADEME prétend que l’on saura faire, d’ici 2050, un modèle d’énergie à 100%
renouvelable. Bertrand BARRÉ confirme qu’il en est aussi question à l’intérieur de « sauvons
le climat ».

Il est rappelé que Ségolène ROYAL a ouvert une plateforme sur la démocratisation du
dialogue social où chacun peut s’exprimer (voir le message déjà diffusé par mail à ce sujet).

Maurice MAZIÈRE a assisté à un groupe permanent pour la réévaluation de deux INB de LA
HAGUE. L’exploitant AREVA a pris de nombreux engagements (plus de 100) pour répondre
aux demandes en matière de sûreté mais il n’y a pas eu de point bloquant pour poursuivre
l’exploitation de ces installations.

Le gouvernement a créé des « Instituts pour la Transition Énergétique » (ITE), des
informations plus complètes sont disponibles sur le site correspondant à l’adresse suivante :
http://competitivite.gouv.fr/les-investissements-d-avenir-une-opportunite-pour-les-polesde-competitivite/les-instituts-pour-la-transition-energetique-ite-660.html
c. Tour de table.

Françoise DUTHEIL : Nous fait part de ses déboires Internet avec Free.

Bernard POTY : Nous informe que JP. PERVÈS a fait, à Nancy, une conférence sur la transition
énergétique qui a obtenu un grand succès.

Bernard LENAIL : Nous avons prévu une conférence sur l’Uranium présentée par EDF, ne
serait-il pas plus opportun de le demander à AREVA qui est certainement plus compétent sur
le sujet, notamment l’enrichissement !

Bertrand BARRÉ : A assisté à un séminaire, avec les médias, sur les coûts du démantèlement.
Les questions étaient très agressives, la presse se concentre sur ces sujets assez porteurs. Il
est rappelé le rapport de la Cour de Comptes qui répond à toutes ces interrogations. En fait,
il faut se rendre à l’évidence, nous avons dû mal communiquer sur le sujet, ne faudrait-il pas
inviter le CIDEN lors d’une prochaine réunion.

Jean-François SAUVAGE : Nous donne les dernières informations relatives aux changements
d’organisation chez EDF où l’ancienne Direction de l’Equipement est divisée en deux
désormais mais en gardant un plateau commun EDF/AREVA destiné à l’amélioration de l’EPR.

Il nous informe également sur l’avancement dans le démantèlement de Superphénix qui est
d’environ 60% et ne rencontre pas de problème, contrairement aux pronostics de mauvaise
augure avancés en son temps par les opposants. Jean-François SAUVAGE pourrait nous faire
une brève présentation de la situation de ce démantèlement lors d’une prochaine réunion.

Bruno COMBY : Nous informe que l’AEPN travaille bien avec sa branche US et nous suggère
d’aller visiter le site de « Go Nuclear ».
12
d. Examen du programme pour les prochaines réunions :
Sujets déjà retenus :
 Jeudi 21 mai : « L’expérience de Westinghouse dans le démantèlement »
par Yves BRACHET, Westinghouse Europe.
 18 Juin : « Les hydrocarbures et le charbon» par Yves MATHIEU
 17 Septembre : Non décidé.
 15 Octobre : « Nucléaire, politiques et médias » par Sylvestre HUET (Francis
SORIN lui confirme cette date).
 19 Novembre : Non décidé.
 17 Décembre : Non décidé.
Autres sujets envisagés, pour 2015 / 2016 :








L’Energiewende allemande, pourrait être présentée par Jean-Claude
PERRAUDIN, attaché nucléaire à Berlin, Maurice MAZIÈRE le contactera, pour
une présentation au 3ème trimestre 2015.
Le transport nucléaire. Contacter le président de la Section Transports de la SFEN
qui sera de bon conseil, Maurice MAZIÈRE s’en charge.
Pierre DUFAUT pourrait nous parler des réacteurs enterrés (Maurice MAZIÈRE le
contacte 06 71 10 29 72).
L’AP 1000 de Westinghouse. Maurice MAZIÈRE a eu un accord sur cet exposé
sans date arrêtée.
Point sur le nucléaire en Chine.
Le nucléaire en Inde.
Bernard LEROUGE propose d’inviter Jean-Marc JANCOVICI pour faire un point
après la tenue de la COP 21 (Bertrand BARRÉ qui le connaît bien se charge de le
solliciter).
Un sujet sur l’Uranium proposé par Jean-Pierre de SARRAU qui cite un orateur
possible (voir aussi remarque du tour de table).
Prochaine réunion le jeudi 21 mai à 10h30
13

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