Synthèse de documents - La CGE de F.Debroise

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Synthèse de documents - La CGE de F.Debroise
Synthèse de documents
CARACTERISTIQUES DE L’EPREUVE
Une lutte contre le temps : 4 heures accordées à l’épreuve, dont 2h30 pour la
synthèse de documents.
La synthèse de documents n’est pas une dissertation ni un essai, techniques
qui exigent du candidat qu’il s’exprime à partir d’une question, qu’il propose
une orientation, qu’il fasse acte de jugement.
Elle n’est pas non plus un résumé, qui consiste à réécrire en un nombre de
mots fixé à l’avance, les informations essentielles contenues dans un seul
texte.
Ces épreuves, même si elles exigent des qualités identiques à celles
déployées dans la synthèse (maîtrise du temps, réflexion, clarté de
l’énonciation, esprit logique…) sont pourtant radicalement différentes. En
effet, il n’est pas demandé de résumer les documents les uns à la suite des
autres et il n’est pas demandé au candidat son opinion personnelle sur un
sujet.
.A. Objectifs
1. Comparer, évaluer et confronter les données ;
2. Fusionner dans un texte nouveau les éléments épars d’une
documentation concernant une question, en mettant en valeur la
problématique. Faire attention au style adopté par les auteurs :
informatif, narratif, polémique… ;
3. Présenter avec logique et clarté des éléments de documentation qui
confirment, infirment ou nuancent la thématique donnée par le
titre ;
Une synthèse de documents est un exercice « froid », impersonnel qui doit faire
le point sur un thème avec le seul matériel mis à disposition du candidat : les
documents du dossier. Cet exercice exige impérativement la compréhension
d’une technique spécifique et difficile. La synthèse est une construction
particulière, une confrontation objective par convergence ou divergence des
idées des différents documents, un va-et-vient entre les arguments des auteurs
sur un sujet, sans qu’intervienne jamais le point de vue du candidat sur le thème
traité. Cette construction n’est pas davantage un montage de citations. Chaque
idée doit être exprimée dans un style personnel, avec un lexique propre et une
syntaxe appropriée.
Les trois règles d’or de la synthèse sont objectivité, reformulation et
confrontation.
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.B. L’étude des documents de la synthèse à l’aide du tableau
comparatif.
Il s’agit de rédiger une composition française avec une introduction, un
développement et une conclusion. Cette composition n’utilise que les données
fournies par les documents. La rédaction de la synthèse ne peut se faire sans
avoir réalisé au préalable un tableau comparatif permettant de confronter
objectivement les documents (1 heure pour la réalisation du tableau comparatif).
.I. La présentation de la synthèse de documents
La synthèse est une série de documents. Le libellé du sujet impose la réalisation
d’une synthèse concise, ordonnée et objective.
Synthèse concise : la synthèse doit reprendre l’essentiel, être relativement brève
(4 à 5 pages) mais dense.
Synthèse ordonnée : il s’agit de respecter la technique de la synthèse avec une
introduction, un développement (plan) et deux conclusions.
Synthèse objective : les idées ne peuvent provenir que des seuls documents du
dossier. Les commentaires et appréciations personnels sont exclus.
Le libellé du sujet fournit les éléments suivants :
1. le thème qui détermine bien sûr l’orientation de la synthèse ;
2. la problématique mais celle ci n’est pas toujours donnée ;
3. la liste des documents et leur source. On trouve dans la synthèse trois
type de documents : des textes (d’analyses ou illustratifs), des images
(photographies, publicités ou dessins souvent à caractère humoristique,
bandes dessinées), des tableaux statistiques, des graphiques. Il faut
noter qu’il existe des synthèses sans tableaux ni images.
Exemple de libellé (groupe 2, session 2000) :
« A partir des cinq documents suivants sur le thème du luxe, vous ferez une
synthèse concise, ordonnée et objective »
Document 1. Jean CASTAREDE, préface de Le luxe, « Que sais-je ? », PUF,
1992.
Document 2 . Philippe PERROT, le Luxe, le Seuil, 1995.
Document 3. Laura CORDIN, « Discrétion assurée », article du Figaro
Madame, 28 novembre 1998.
Document 4. Gustave Flaubert, Extrait d’une lettre à Louise Colet, 29 janvier
1854, in Correspondance, t.II, La Pléiade.
Document 5 . Dessin de Sempé, Quelques jours de congé, Denoël, 1986.
.II. La problématique
La problématique peut être donnée ou pas dans le libellé du sujet.
1. Si la problématique est donnée
Reprendre la problématique indiquée dans le libellé du sujet, en la précisant si
nécessaire.
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Exemple : l’énoncé de la synthèse de la session 1999 (groupe 1) donnait comme
problématique « l’évolution des formes de la délinquance ». Il fallait en
l’occurrence après lecture des documents préciser « l’évolution des formes de
délinquance juvénile en France ». Le thème est la délinquance juvénile.
2. Si la problématique est à chercher
La problématique n’est pas le thème. C’est le centre de perspective qui
permettra de donner une orientation déterminée à la synthèse. Il s’agit de trouver
le problème commun à l’ensemble des documents. Pour cela il faut penser
systématiquement à un certain nombre de repères :
 le titre général, qui donne le thème de l’ensemble de la documentation ;
 les titres et sous-titres des documents, qui peuvent rendre compte des
divers aspects d’une question (par exemple certains titres évoquent l’étude
de causes ou de solutions) ;
 la première lecture globale des documents, qui permet de mettre en
évidence les idées récurrentes.
Attention : si un document ne rentre pas dans la problématique, c’est que celle-ci
est trop restrictive. Il convient alors de penser à l’élargir. Il ne faut pas tomber
dans l’excès inverse d’une problématique vraiment trop large ; elle doit au
moins accueillir le thème.
.III. Bâtir le tableau comparatif
Créer un tableau sur une feuille A4 à l’horizontal, comprenant une colonne de
plus que le nombre de documents. En respectant l’ordre du dossier, noter le
numéro du document, le nom de l’auteur (initiales du prénom et nom en entier),
éventuellement la date du document au sommet de chaque colonne. La dernière
colonne, rubrique intitulée « idée essentielle de la ligne » ou « piste de
recherche », contiendra les idées issues de la confrontation des documents et
permettra la réalisation du plan qui résultera de leur combinaison logique.
Attention : le tableau comparatif prépare à la rédaction de la synthèse. Il ne
figure pas sur la copie d’examen.
.IV. Remplir le tableau comparatif
.1.
Hiérarchiser les documents
L’ordre d’analyse des documents n’est pas soumis au hasard. Il est impératif de
hiérarchiser, rapidement, les documents selon trois grandes catégories avant de
commencer l’étude proprement dite.
 Catégorie des tableaux et images : ces documents sont à la fois
illustratifs et polysémiques. On les étudie en fin de synthèse parce qu’ils
servent justement à mettre en lumière une idée, mais aussi pour éviter les
contresens. On ne retiendra de cette catégorie de documents que ce qui
permettra d’illustrer des idées déjà exprimées par les auteurs précédents.
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 Catégorie des textes illustratifs : ce sont des extraits de roman, des
poésies, des témoignages dont la vocation est essentiellement illustrative.
Ils seront étudiés avant les tableaux et images.
 Catégorie des textes analytiques : ce sont ces documents qui seront les
premiers travaillés. Ce sont en général des extraits d’essais, des articles de
revue ou de journaux. Le texte d’analyse n’est jamais seul, il faut donc
hiérarchiser aussi ce type de texte. Le choix se portera sur le texte le plus
long, le plus proche de la problématique et si possible le moins complexe.
Attention : certaines synthèses ne comportent pas d’images ou de tableaux.
D’autres synthèses ne comportent que des « textes d’analyse ». Dans ce cas on
hiérarchisera les textes en fonction de leur facilité, de leur proximité avec la
problématique : du texte le moins complexe et/ou le plus proche de la
problématique au texte le plus complexe et/ou le plus éloigné de la
problématique.
.2. Etudier les documents
 Etude du premier texte
Le premier document est donc obligatoirement un texte d’analyse le plus
exhaustif. Il étudie les aspects les plus variés de la question : c’est en général un
texte d’essai qui fournit l’entrée la plus complète dans le traitement de la
problématique. Les autres documents viendront se confronter à ce texte support
qu’ils renforcent, illustrent, contredisent.
Il s’agit ici de sélectionner de manière objective les idées qui correspondent à la
problématique. Les idées secondaires ou les exemples qui entrent dans la
problématique pourront être retenus.
On fait ainsi entrer dans le tableau les idées sélectionnées dans l’ordre
d’apparition : une idée par case. Cette idée doit être le reflet exact du point de
vue de l’auteur, mais il est interdit de le paraphraser. Il faut donc rédiger l’idée
sous la forme d’une phrase dans un style personnel. On admet cependant les
citations des expressions sans équivalent ou particulièrement significatives (une
à deux citations par document est acceptée).
A la différence des autres documents, ce premier texte sera le seul à être
présenté en ordre chronologique. Les autres textes sont en désordre. D’où la
nécessité de faire suivre chaque idée de son numéro de ligne afin de faciliter le
retour au texte.
Trois critères sont à respecter pendant ce travail :
- L’objectivité, qui correspond aux exigences du résumé de texte ;
- L’élimination de toute idée qui ne se trouverait pas dans le texte, ce qui
correspond aussi aux exigences du résumé ;
- L’élimination non pas des idées secondaires, mais des idées qui ne
correspondent au problème posé. Cette sélection est différente de celle opérée
dans le résumé. En effet une idée secondaire peut ici aider à compléter ou
illustrer une argumentation.
Remplir la colonne des pistes de réflexion
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Il s’agit de titres reprenant de façon globalisante chaque idée trouvée dans le
document. Ces titres permettent de préparer les étapes du plan. Ils seront
plusieurs fois modifiés au fur et à mesure que la lecture des documents
permettra de mieux découvrir les grandes lignes du développement.
 Etude du deuxième texte d’analyse
C’est ici que commence la confrontation des documents. On étudie le deuxième
texte en le confrontant au premier. La sélection des idées est la même que pour
le premier texte, mais le placement dans le tableau ne se fait plus suivant un
ordre chronologique.
Il est encore délicat de choisir un document iconographique ou statistique. Il
devient possible de choisir un témoignage, un exemple, s’il est proche du
premier document étudié. Il reste préférable d’opter pour un deuxième document
d’analyse.
L’idée semblable La
noter au niveau où se
trouve
l’idée
correspondante
de
l’autre
document.
Préciser les nuances.
L’idée opposée La
noter au niveau où se
trouve l’idée contraire
dans
l’autre
document. Préciser la
différence,
l’opposition.
L’idée nouvelle La
noter plus bas sur la
colonne, même si cela
ne correspond pas à
l’ordre du texte.
Rectifier les titres de la dernière colonne, si la confrontation des idées
correspondantes des deux documents permet d’entrevoir une étape de plan
mieux choisie. Trouver pour la dernière colonne un titre se rapportant à cette
idée.
 Etude des autres documents
La méthode reste la même pour tous les documents textuels. Les textes
illustratifs n’apportent pas d’idées nouvelles. Compléter peu à peu le tableau et
ne pas hésiter à modifier les titres de la dernière colonne pour les rendre plus
adéquats à l’ensemble des idées qui se trouvent horizontalement au même
niveau pour tous les documents.
Revenir sur un document déjà étudié chaque fois que la découverte d’une
nouvelle remarque ou d’une nouvelle piste de réflexion fait penser à cet autre
document dans lequel on peut trouver alors une idée précédemment oubliée.
L’étude des documents iconographiques est un peu différente. Elle fait
résolument appel à l’interprétation ; car l’image est plus polysémique que le
texte. Il s’agit plus de trouver des sens que de retrouver le sens. Elle n’apporte
pas d’idée nouvelle, elle peut fournir une excellente occasion d’illustrer une idée
déjà notée.
L’analyse des documents graphiques et statistiques : leur capacité
d’information dépasse souvent largement ce qui concerne le sujet. Avec ce type
de document il faut particulièrement faire attention à ne pas relever des idées qui
n’ont rien à voir avec le problème posé. Bien penser que les chiffres ont valeur
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de preuve et qu’ils justifient une idée émise. Etre très attentif aux erreurs
d’interprétation.
.VI. Utiliser le tableau comparatif :
Lorsque le tableau est terminé, vérifier que tous les documents ont été bien
exploités. Si un document a donné lieu à peu de remarques, relire ce document
pour voir si l’on en a bien tiré tout le profit possible. Le tableau terminé offre
tout le matériau, à partir duquel le plan va pouvoir être construit. C’est à partir
de la colonne « piste de réflexion » que se construira le plan.
L’un des mots clefs de la synthèse est la confrontation. A ce titre, quand
on lit le tableau de façon horizontale (càd ligne après ligne) , on ne doit pas
trouver de ligne dans laquelle seule une case est occupée par une idée. Il faut
une confrontation et, donc, dans chaque ligne, au moins deux cases occupées par
une idée. On notera cependant que toutes les cases n’ont pas vocation à être
remplies.
Si on lit le tableau verticalement (càd colonne après colonne), une colonne
où l’on ne trouve qu’une seule idée n’est pas acceptable. Il faut relire le texte
pour compléter le tableau.
Enfin se pose la question de la longueur du tableau. Le plan de la synthèse
est un plan en deux ou trois parties, chacune de ces parties étant composée de
deux, trois ou quatre paragraphes. C’est la ligne qui correspond au paragraphe.
Donc un tableau de synthèse peut être long de 6 à 16 lignes. La moyenne est de
7 à 10 lignes.
!! Attention aux écueils à éviter

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Attribuer faussement une idée à un auteur
Faire des contresens ou faux-sens
Créer des confrontations inexistantes
Donner trop d’importance à un seul document
Ne sélectionner que des détails en oubliant l’essentiel
Oublier un document.
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