La situation des femmes en RDC au plus bas de la chaîne d
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COMMUNIQUE DE PRESSE Genève, Switzerland 21 October 2016 La situation des femmes en RDC au plus bas de la chaîne d’approvisionnement: un argument invisible en faveur de l’élaboration d’instruments juridiquement contraignants pour les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales Un nouveau rapport faisant état de discriminations sexuelles, de conditions proches de l’esclavage, de la détérioration de la santé reproductive, de violences, de déplacements forcés et d’exploitation sexuelle subis par des femmes dans (et à cause) des mines artisanales en RDC vient d’être publié. Ce rapport arrive à point nommé, quelques jours avant la deuxième session du groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer un instrument juridiquement contraignant pour les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales, qui se tiendra à Genève du 24 au 28 octobre. Les États ne peuvent plus ignorer la place occupée par la question du genre dans les violations des droits humains commises par des entreprises, a déclaré la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF) aujourd’hui, suite à la publication du rapport intitulé « À l’autre bout de la chaîne : les femmes dans les mines artisanales en RDC ». L’exploitation minière artisanale est à l’origine de 80 % des produits miniers exportés par la RDC, et les femmes jouent souvent un rôle beaucoup plus important (quoique souvent invisible) dans les mines artisanales que sur les grands sites miniers. Ce rapport montre que les femmes sont parmi les plus touchées par les conditions d’insalubrité et de précarité, ainsi que par la militarisation des sites des mines artisanales. « La puissance des entreprises et des financiers dépasse largement la capacité des gouvernements élus à les encadrer ou à les contrôler. Il est temps de mettre en place un cadre juridique contraignant pour réglementer les activités des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales, explique Madeleine Rees, secrétaire générale de WILPF. « La légitimité d’un futur traité dépendra de la manière dont sera prise en compte la question du genre, si elle l’est effectivement, et de la participation des femmes concernées au processus d’élaboration ». « Si l’on veut que le futur traité protège et promeuve efficacement les droits des femmes, l’analyse selon le genre devra être intégrée tout au long du processus de rédaction », soutient Madeleine Rees, en référence au fait que les femmes subissent directement et indirectement les conséquences des activités minières, de manière différente et souvent Consultative Status with UN ECOSOC, UNCTAD and UNESCO. Special Consultative Relations with FAO, ILO and UNICEF. plus prononcée que les hommes. Cette différence se vérifie particulièrement dans le contexte des mines artisanales. Sur les sites miniers de RDC où WILPF a mené son étude, les femmes sont généralement cantonnées aux activités de « droumage » (piler les minerais, les trier, les laver, tamiser les graviers pilés et traiter les déchets), qui sont souvent les plus toxiques, à la vente des minerais ou à des rôles marginaux et mal payés. Un traité juridiquement contraignant pourrait permettre de décrire clairement la responsabilité de chaque acteur de la chaîne d’approvisionnement et de prévenir les violations des droits des femmes. « Par exemple, il devrait être exigé des entreprises qu’elles veillent à ce que leur chaîne d’approvisionnement soit soumise à des considérations strictes concernant la question du genre et qu’elles procèdent à des évaluations pour savoir si leurs activités renforcent ou exacerbent des inégalités liées au genre déjà existantes », explique Madeleine Rees. Ce rapport est basé sur l’étude intitulée « Enquête sur les violations de droits humains subies par les femmes congolaises dans l’exploitation des mines artisanales dans la province du Haut Katanga » menée par Annie Matundu Mbambi et Léonnie Kandolo de WILPF RDC. Le travail de WILPF consiste notamment à mettre en lumière les violations des droits humains liées aux activités de sociétés commerciales, leur impact sur les femmes et leur lien avec les causes profondes des conflits. La session prochaine du « Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de l’homme » est l’occasion de progresser en direction d’un cadre réglementaire mondial pour la responsabilité des sociétés transnationales. WILPF est membre de la Treaty Alliance : http://www.treatymovement.com --Veuillez trouver ci-joint Fiche d’information sur les femmes dans les mines artisanales en RDC, l’analyse selon le genre et le traité sur les sociétés multinationales et les droits des femmes (disponilble seulement en anglais) Liens utiles : À l’autre bout de la chaîne : Les femmes dans les mines artisanales en RDC (disponible en français et anglais). Enquête sur les violations de droits humains subies par les femmes congolaises dans l’exploitation des mines artisanales dans la province du Haut Katanga Consultative Status with UN ECOSOC, UNCTAD and UNESCO. Special Consultative Relations with FAO, ILO and UNICEF. Les photographies sont disponibles sous licence Creative Commons sur le compte Flickr de WILPF. Merci de citer le nom du photographe. --Pour de plus amples informations, veuillez contacter: Patrizia Scannella, Program Director, Human Rights, email: [email protected], téléphone: +41 (0) 22 919 70 80. Basée à Genève (Suisse). Consultative Status with UN ECOSOC, UNCTAD and UNESCO. Special Consultative Relations with FAO, ILO and UNICEF.