«On m`appelle la « folle du Burundi ». Et je ne le renie pas, non au

Marguerite Barankitse
«On m’appelle la « folle du Burundi ». Et je ne le renie pas, non au contraire, car oui je le
clame ici haut et fort, j’ai une véritable folie, folie pour la vie. Et aussi pour ceux qui en sont
les plus importants représentants : les enfants !
Ma mission est d’accompagner tous ces enfants : enfants orphelins, enfants réfugiés,
enfants souffrants, enfants soldats…, je suis leur « éducatrice à la paix », et leur enseigne le
pardon, la dignité, le respect de soi et d’autrui, et l’amour. Non, la haine n’aura pas le
dernier mot. Je les aide à découvrir qui ils sont, leurs richesses intrinsèques et les amène à
écouter leurs propres aspirations, à s’exprimer pour qu’ils trouvent leur voie, celle qui leur
correspond vraiment et qui leur permettra de s’épanouir sans forcément suivre un chemin
qui n’est pas le leur. Le principal est que cet épanouissement leur permette de « rayonner ».
Laissons « rayonner » la vie avec une confiance triomphante en ces enfants, notre richesse !
Défendons les droits des enfants encore trop souvent bafoués et n’ayons pas peur de
dénoncer tout ce qui va à leur encontre. »
Marguerite Barankitse, 21ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de
l’Enfant, Lille, 20 novembre 2010.
Portrait :
Femme catholique exceptionnelle à la foi triomphante ayant vécu les atrocités du génocide
burundo-rwandais, Maggy recueille plus de 20 000 orphelins qu’elle conduit vers la
reconstruction dans la résilience. Celle que l’on surnomme « la Mère aux 10 000 orphelins »
ou bien encore « la folle du Burundi» est pressentie pour être Prix Nobel de la Paix.
Suite aux massacres interethniques du Burundi, elle créée en 1993 une ONG non
confessionnelle, dont la vocation est d’agir pour la réunification des familles et la réinsertion
des enfants orphelins ou réfugiés. Les enfants ont décidé de donner le nom de la paix
(shalom) à cette ONG : « la Maison Shalom » (selon calibrage texte : L’objectif de la Maison
Shalom est de permettre aux orphelins de « retrouver leur dignité, de bénéficier d’une
éducation à la paix, d’un apprentissage et d’un début d’insertion sociale ». La maison Shalom
est « moins une institution qu’un tremplin, un passage. Le but est d’aider ces enfants à
retrouver des repères familiaux afin qu’ils puissent lutter debout. Il leur faut un
accompagnement durable et aussi les responsabiliser »). L'étendue de son action, fondée sur
le principe essentiel de l'accueil inconditionnel des enfants indépendamment de leur origine
ethnique et de leur religion, lui vaut une immense reconnaissance internationale : « Prix des
droits de l'homme attribué par le gouvernement français (à ce jour, dix personnes ont reçu
cette distinction, dont le Dalaï-Lama et Ligoberta Menchu) , prix Nobel des enfants, Prix de la
solidarité, Prix de la défense des personnes déplacées, Prix européen Nord-Sud, Four
Freedoms Award, Légion d'Honneur de la République Française….