Tunable band structure in bilayer graphene - ETH E
Transcription
Tunable band structure in bilayer graphene - ETH E
Diss. ETH NO. 22596 Tunable band structure in bilayer graphene: chirality and topology A thesis submitted to attain the degree of DOCTOR OF SCIENCES of ETH ZURICH (Dr. sc. ETH Zurich) presented by Anastasia Varlet Diplôme d’Ingénieur, Institut National Polytechnique de Grenoble born on 28.02.1988 citizen of France accepted on the recommendation of: Prof. Dr. Klaus Ensslin, examiner Prof. Dr. Thomas Ihn, co-examiner Prof. Dr. Christian Schönenberger, co-examiner 2015 Abstract After its experimental discovery in 2004, graphene and its unique properties received a lot of interest in the condensed matter community. One year later, quantum Hall effect measurements gave the experimental confirmation that charge carriers in graphene behave as massless Dirac fermions, mimicking relativistic particles. However, single-layer graphene has the disadvantage of being a gapless material and thereby reducing the possible range of applications. This will be discussed in Part I of this thesis. Bilayer graphene, a system made of two coupled layers of graphene, offers a solution to this problem. The band structure of bilayer graphene can be changed from ungapped to gapped by the application of a transverse electric field. This can be accomplished by chemical doping or gating. The resulting band gap is predicted to reach values up to 300 meV and therefore makes bilayer graphene a very appealing material for potential applications. In addition to opening a band gap, this induced layer asymmetry can qualitatively change the low energy band structure of bilayer graphene. In pristine bilayer graphene, the low energy dispersion exhibits a strong trigonal deformation. Close to the charge neutrality, valence and conduction bands do not meet at one point, but at the center of four Dirac cones. This change in the topology of the Fermi contour as a function of energy, from a unique and trigonally shaped contour to a contour broken into four pockets, is called a Lifshitz transition. This topological property can be strongly influenced by external parameters, such as strain or transverse electric fields. In Part II, we discuss how the band structure of bilayer graphene can be probed and experimentally influenced by these external parameters. In a tight binding approach, we introduce the band structure of bilayer graphene and the role of each coupling constant on the dispersion. We highlight the presence of a Lifshitz transition due to the skew interlayer hopping. To access the low energy dispersion of bilayer graphene, high quality bilayer graphene devices are required. We discuss how such high quality samples are fabricated. This subsequently enables the fabrication of dual-gated bilayer devices, which allows for the application of a displacement field and therefore of an asymmetry between the layers. We discuss the basic characteristics of these devices and investigate the experimentally induced energy gap. We focus in particular on magneto-transport experiments in a dual-gated geometry i and we reveal how the quantum Hall effect can be used to probe the finest features of the band structure of bilayer graphene. This allowed for the first experimental observation of the presence of the Lifshitz transition in a gapped bilayer graphene system. The opening of the band gap also has consequences on the chirality of the charge carriers. While pristine bilayer graphene is predicted to exhibit anti-Klein tunneling and a Berry phase of 2π, we demonstrate in Part III of this thesis that gapped bilayer graphene has an energy-dependent transmission function, which can take any value between 0 and 1 at normal incidence, and therefore exhibits a tunable Berry phase. This is accomplished via the investigation of Fabry-Pérot interference, occurring in a dual-gated bilayer graphene region. We interpret the tunability of the transmission and of the Berry phase as being related to the breaking of the chiral properties, due to the symmetry breaking that opens the band gap. In summary, this thesis offers a thorough investigation of the consequences of an electric field-induced band gap on different transport properties, such as the quantum Hall effect, the transmission through a pn interface and the Berry phase. It provides insight into the physics derived from the rich band structure of bilayer graphene and opens the door to experiments on gate-defined nanostructures. Finally we present an attempt to realize a gate-defined quantum point contact in Part IV. We discuss experimental limitations, such as the lack of control of the gate-induced channel. We finally propose an optimized geometry, enabling for a full control of the confined region in future devices. ii Résumé Après sa découverte en 2004, le graphène, matériau aux propriétés uniques, a suscité beaucoup d’engouement dans la communauté de la matière condensée. Un an plus tard, des mesures d’effet Hall quantique ont fourni la preuve expérimentale que les porteurs de charge du graphène se comportent comme des fermions de Dirac ayant une masse nulle, imitant ainsi le comportement des particules relativistes. Le graphène monocouche présente néanmoins l’inconvénient de ne pas avoir de bande interdite, ce qui réduit irrémédiablement la portée de ses applications potentielles. Ce sujet sera l’objet de la Partie I de cette thèse. Le graphène bicouche, quant à lui, système constitué de deux feuillets de graphène couplés l’un à l’autre, offre une alternative à cela. En effet, la structure de bande du graphène bicouche peut être transformée, de sorte qu’une bande interdite peut être induite par l’application d’un champ électrique transverse. Ceci peut être fait soit par dopage chimique, soit par l’utilisation d’électrodes de grille. La bande interdite qui en résulte peut atteindre des valeurs allant jusqu’à 300 meV, ce qui fait du graphène bicouche un excellent candidat pour des applications potentielles. En plus d’être responsable de l’ouverture d’une bande interdite, l’asymétrie électrostatique générée entre les deux couches est aussi à l’origine d’une transformation de la structure de bande à faible énergie. Dans le graphène bicouche naturel, la relation de dispersion à basse énergie arbore une forte déformation trigonale. Près du point de neutralité, les bandes de conduction et de valence ne se touchent plus en un seul point mais se rejoignent au centre de quatre cones de Dirac. Ce changement dans la topologie du contour de Fermi, qui subit une transformation d’un contour unique, de forme trigonale, en un contour “éclaté” en quatre poches distinctes, est appelé une transition de Lifshitz. Cette dernière a la particularité d’être influençable par certains paramètres extérieurs, tels que les déformations mécaniques ou encore les champs électriques transversaux. Dans la Partie II, nous montrerons donc comment il est possible d’accéder à la structure de bande du graphène bicouche de façon expérimentale et comment celle-ci peut être influencée par les paramètres externes évoqués ci-dessus. En appliquant le modèle des liaisons fortes de Wallace, nous commencerons par présenter les spécificités de la structure de bande du graphène bicouche et, en particulier, le rôle joué par chacun des paramètres de couplage sur la-dite dispersion. L’accent sera mis sur l’existence d’une transition de Lifshitz, causée par le couplage énergétique iii de biais. Celle-ci prenant place à basse énergie, il est nécessaire, pour y accéder, de travailler avec du graphène bicouche de haute qualité. Nous discuterons ainsi des procédés de fabrication qui permettent de parvenir à une telle qualité. La validation de cette étape permettra dans un second temps de réaliser des échantillons à double-grille, qui rendent possible l’application d’un champ de déplacement, et donc d’une asymétrie, entre les feuillets de la bicouche. Les spécificités électrostatiques de ces échantillons seront ensuite commentées, et leur bande interdite sera étudiée. Nous tâcherons en particulier de décrire les phénomènes physiques régissants nos expériences en champ magnétique et nous démontrerons notamment que l’effet Hall quantique peut servir de détecteur pour identifier les détails les plus fins de la structure de bande d’une bicouche. Ceci nous permettra, pour la première fois, de rendre compte de l’observation de la transition de Lifshitz dans un échantillon de graphène bicouche avec bande interdite. Mais l’ouverture de la bande interdite a aussi des conséquences sur la chiralité des porteurs de charge. Alors que la théorie prédit, pour le graphène bicouche naturel, l’apparition de l’anti-effet tunnel de Klein et d’une phase de Berry égale à 2π, nous démontrerons dans la Partie III de cette thèse qu’une bicouche de graphène possédant une bande interdite présente en fait une fonction de transmission qui dépend de l’énergie et qui peut prendre, à incidence normale, des valeurs entre 0 et 1, ce qui résulte en une phase de Berry ajustable. Cette démonstration se base sur l’étude d’interférences de Fabry-Pérot se produisant dans la région située sous la double-grille. Le caractère ajustable de la transmission et de la phase de Berry sera enfin interprété en terme de destruction de la chiralité, causée par l’ouverture de la bande interdite. En conclusion, cette thèse propose une étude détaillée des conséquences qu’a l’ouverture d’une bande interdite sur les différentes propriétés de transport, telles que la transmission au travers d’une interface pn ou la phase de Berry. Elle met ainsi en avant les phénomènes physiques qui découlent de la riche structure de bande du graphène bicouche et ouvre la voie aux expériences mettant en lumière les nanostructures définies de façon électrostatique. Enfin, dans une dernière partie (Partie IV), nous présenterons notre tentative de réalisation d’un point quantique dans un tel système. Nous mettrons en avant les limitations expérimentales que nous avons rencontrées, tel que la difficulté d’influencer et de contrôler le canal. Nous finirons ainsi en proposant une géométrie optimisée, permettant un meilleur contrôle de la région confinée. iv