L`ordre des arguments

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L`ordre des arguments
L'ordre des arguments
Département EEO
CUEEP/USTL
Septembre 2007
Objectifs Pédagogiques
L'ordre des arguments
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Table des matières
ChapitreI. Les principaux types d'organisation............................................5
A. L'ordre progressif..................................................................................5
B. L'ordre dégressif...................................................................................6
C. L'élargissement.....................................................................................6
ChapitreII. Les termes d'articulation du discours........................................ 7
A. Le premier argument............................................................................ 7
B. Le deuxième argument et suivants.......................................................7
C. Le dernier argument............................................................................. 8
D. La conclusion........................................................................................ 8
ChapitreIII. Exercices d'application............................................................. 9
A. Correction............................................................................................10
L'ordre des arguments
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L'ordre des arguments
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ChapitreI. Les principaux types
d'organisation
Introduction
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L'ordre dans lequel on présente les arguments n'est pas aléatoire. Il doit correspondre
à une logique choisie par l'auteur pour mieux convaincre.
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A. L'ordre progressif
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C'est l'ordre le plus souvent retenu. En effet, il convient généralement de retenir
l'attention du lecteur par des arguments de plus en plus forts, le dernier devant emporter la
conviction.
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Bien sûr, ce choix est subjectif, puisqu'il est fait en fonction de ce qu'on estime, soi, le
plus important. Mais il faut que cette logique soit assez évidente pour que le lecteur la
perçoive et que l'organisation des arguments ne semble pas due simplement au hasard.
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Prenons la thèse suivante : "L'informatique est dangereuse."
Observons cet exemple de plan argumentatif :
1. L'avènement de l'informatique peut être préjudiciable aux libertés individuelles.
2. Il menace l'emploi dans de nombreux secteurs.
3. Et surtout, le monopole de grandes sociétés privées comme IBM remet en cause
l'indépendance nationale et même l'équilibre économique et politique
international.
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Ces trois arguments-porteurs portent sur des domaines de plus en plus larges : on passe
du niveau de l'individuel au niveau de l'économie pour aboutir au niveau de la politique
internationale
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B. L'ordre dégressif
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On peut aussi tout simplement choisir de "frapper fort" du premier coup et indiquer
ensuite que cela ne doit pas faire oublier les autres aspects, plus secondaires mais non
négligeables du problème.
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Prenons maintenant la thèse : "L'exclusion est un des fléaux de la civilisation moderne."
Observons cet exemple de plan argumentatif :
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1. La principale raison de l'exclusion est assurément la pauvreté, laquelle est souvent
liée au chômage.
2. Cela ne doit pas nous faire oublier d'autres facteurs comme l'âge ou l'origine
raciale.
3. Il faut enfin citer les handicaps physiques ou mentaux.
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Ces trois arguments-porteurs portent sur des domaines qui concernent de moins en
moins de personnes.
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C. L'élargissement
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Ce type de logique consiste à passer progressivement du particulier au général. Le
"particulier" est ce qui concerne l'individu. On peut ensuite étendre la réflexion à ce qui
concerne le couple, la famille, la société...
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Cet exemple de plan argumentatif justifiant la thèse "La colère a ses vertus." est
organisé avec ce souci de passer progressivement de l'individu à l'ensemble de la société.
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1. Se mettre en colère de temps en temps, c'est bon pour la santé.
2. Des disputes franches assurent la longévité des couples.
3. Devant certains scandales, la colère est devenue une vertu sociale.
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Par ailleurs, vous l'avez remarqué dans les cours précédents, quand les arguments
s'additionnent selon une logique accumulative, cette logique est soulignée par l'emploi, devant
chaque argument, d'un terme d'articulation appelé aussi "connecteur".
Avant de continuer la leçon, nous allons donc vous proposer un panorama détaillé de ces
termes.
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ChapitreII. Les termes d'articulation du
discours
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En règle générale, dans une structure accumulative, on trouve :
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A. Le premier argument
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Le premier argument est introduit par un des termes suivants :
D'abord,
Tout d'abord,
En premier lieu,
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Ces trois termes sont suivis d'une virgule.
B. Le deuxième argument et suivants
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Le deuxième argument (ainsi que les suivants s'il y en a plus que trois) est introduit par
un des termes :
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Ensuite,
En outre,
De plus,
Par ailleurs,
D'autre part,
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Tous ces termes sont suivis d'une virgule.
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On peut les remplacer par des termes comme "encore" ou "aussi" qui ne se trouvent pas
en tête de paragraphe, mais sont intégrés à la formulation de l'argument.
On peut enfin utiliser "Autre + nom". Cette expression est suivie du signe de ponctuation
deux-points.
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C. Le dernier argument
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Le dernier argument est introduit par :
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Enfin,
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Ce terme est suivi d'une virgule.
D. La conclusion
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La conclusion est introduite par :
.
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Ainsi,
Pour toutes ces raisons,
Par conséquent,
Finalement,
En définitive,
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Ces termes sont suivis d'une virgule, lorsqu'ils sont placés en tête de phrase.
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ChapitreIII. Exercices d'application
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Voici des extraits de la presse traitant du thème des rythmes scolaires.
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Pour marquer l'enchaînement logique des paragraphes, des termes d'articulation du
discours ont été employés, à vous de les retrouver.
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Extrait N°1 :
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"La semaine de quatre jours est très contestable"
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"D'abord, les instituteurs ont tendance à surcharger l'emploi du temps et à avancer plus
rapidement dans le programme. Tant pis pour les rêveurs ou les retardataires. "Il n'y a que
quatre jours, mais ce sont les mêmes programmes", remarque avec bon sens un enseignant de
Levallois-Perret."
"Ensuite, ce système perturbe particulièrement les jeunes issus de milieux défavorisés.
Ainsi, à Lyon, le Pr Jacques Revel, chronobiologiste, qui a interrogé 3 500 enfants, a établi que
cette semaine avait des conséquences négatives sur 10 % d'entre eux, précisément sur ceux
qui viennent de familles modestes ou habitent des quartiers sensibles. A l'opposé, "les bons
élèves savent toujours s'adapter, quel que soit le rythme imposé, et leurs performances
scolaires demeurent satisfaisantes", indique le chronobiologiste François Testu, professeur à
l'université François-Rabelais de Tours."
"Enfin, les enfants n'utilisent pas toujours à bon escient le temps ainsi libéré. Là aussi,
les différences sont énormes entre la ville et la campagne, entre les riches et les pauvres. Dans
les quartiers populaires de Lyon ou de Rennes, les gamins traînent dans la rue sans
surveillance, ou bien regardent la télé jusqu'à avoir la migraine. Du coup, "le lundi est un
mauvais jour", constate un instit lyonnais."
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Extrait N°2 :
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"Il faut modifier l'ensemble du rythme scolaire. [biblio. 1] "
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""On a pris le problème des rythmes scolaires totalement à l'envers, en décidant d'abord
du calendrier annuel, puis de la semaine. Alors que c'est, bien sûr, à la journée que l'on devrait
s'attaquer en premier !" fulmine Jean-Pierre Bocquet, président de la Fédération des parents
d'élèves de l'enseignement public (Peep). En France, la journée scolaire, de six heures, est la
plus longue d'Europe, avec celle d'Autriche et de Belgique."
""En outre, il est totalement aberrant que les horaires soient encore les mêmes de la
maternelle au CM2", critique le Pr Hubert Montagner, chronobiologiste et directeur de
recherches à l'Inserm. Les scientifiques sont formels : un petit de 6 à 8 ans ne peut pas fournir
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un véritable travail au-delà de deux heures et demie ; et la journée d'un jeune de 10-11 ans ne
devrait pas excéder quatre heures. On est loin du compte ! Autre spécialité française : la
coupure hebdomadaire du mercredi, que l'on ne retrouve dans aucun autre pays d'Europe,
excepté la Suisse. La raison est historique : la loi de 1882 de Jules Ferry sur l'enseignement
laïque et obligatoire devait ménager une journée pour le catéchisme. Aujourd'hui, on peut
dispenser les cours d'instruction religieuse un soir de semaine après l'école. Mais l'évêque doit
encore être consulté si l'on veut rétablir la classe le mercredi."
"Les grandes vacances à la française sont aussi jugées beaucoup trop longues par les
spécialistes. Un vestige de nos traditions rurales, celles-là. Il fallait libérer les enfants afin
qu'ils aident leurs parents aux travaux des champs. Depuis, on a ajouté les vacances
intermédiaires de la Toussaint et celles de février, afin de satisfaire les professionnels de la
neige, alors que 7 % seulement d'écoliers partent aux sports d'hiver. Le seul point qui semble
emporter l'adhésion des experts, c'est l'alternance, au cours de l'année, de 7 semaines de
classe avec 2 de congés. Pour les chronobiologistes, un repos efficace ne doit pas être
inférieur à quinze jours. Faites les comptes : 35 semaines de travail et 17 de vacances. La
France bat ainsi les records d'Europe, avec seulement 170 journées complètes de classe pour
195 jours de congé."
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A. Correction
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Vous avez bien sûr remarqué que dans le premier extrait les termes d'articulation :
d'abord, ensuite et enfin étaient placés en tête de phrase.
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En revanche, dans le deuxième extrait, le dernier paragraphe est relié au précédent par
"aussi" qui se trouve situé dans la phrase. Vous avez peut-être été surpris que le deuxième
paragraphe était introduit par une locution « autre spécialité française »
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Bibliographie
Bibliographie 1
Auteurs :
de Léotard Marie-Laure,
Titre de l'article : Il faut modifier l'ensemble du rythme scolaire
Titre du périodique : L'Express
1995/Septemnbre/21
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