Newsletter N°86 : HARD OR SOFT BREXIT

Transcription

Newsletter N°86 : HARD OR SOFT BREXIT
Newsletter N°86 : HARD OR SOFT BREXIT
DOV ZERAH – Le Livre – Publications – PressRoom – Biographie – Contact
HARD OR SOFT BREXIT
BONJOUR
Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h05 sur Radio J 94.8 FM pour ma
chronique économique et financière. Deplus toute personne interessée par
l’information économique sur l’Afrique, je vous invite à aller consulter le site
MERCI
DOV ZERAH
MARDI 11 OCTOBRE 2016
Le congrès du parti conservateur qui s’est tenu les mardi 4 et mercredi 5
octobre à Birmingham, a permis à la nouvelle premier ministre, Mme Teresa May
de présenter sa feuille de route pour la sortie de son pays de l’Union
européenne.
MME TERESA MAY A ANNONCÉ L’OUVERTURE DE LA PROCÉDURE DE SORTIE DE L’UNION
EUROPÉENNE AVANT LA FIN DE MARS 2017. ELLE CHERCHÉ À POSITIVER LA SITUATION,
PRÉSENTANT LE BREXIT COMME UNE OPPORTUNITÉ HISTORIQUE POUR LE PAYS.
De nombreux intervenants ont fait des commentaires positifs sur les
perspectives économiques offertes par le Brexit, malgré les propos du
chancelier de l’échiquier, M. Philip Hammond. Il n’a pas hésité à rappeler
certaines réalités, comme la perspective d’une récession, même étalée dans le
temps. Il a d’ailleurs anticipé cette perspective en repoussant à fin 2020 le
retour à l’équilibre budgétaire, et en lançant des programmes
d’investissements publics. EN ATTEIGNANT LES 10 % DU PIB, « LE DÉFICIT
BUDGÉTAIRE EST LE PLUS ÉLEVÉ DE NOTRE HISTOIRE », A DÉCLARÉ LE MINISTRE.
Combien de temps, le Royaume Uni pourra-t-il continuer avec un tel niveau de
déficit ?
Le congrès conservateur a aussi offert à de nombreux ministres des occasions
pour annoncer DES MESURES NATIONALISTES, VOIRE XÉNOPHOBES :
des emplois britanniques pour les seuls travailleurs britanniques
le service national de santé ne doit pas dépendre de médecins étrangers qui
constituent le quart des effectifs
les entreprises devraient rendre publique la proportion d’étrangers dans
leurs effectifs
l’embauche de non-britanniques serait rendue plus difficile…cela concernerait
dans un premier temps les non–Européens, avant que ce soit le tour des
Européens…L’attribution du visa permettrait de vérifier que les étrangers
viennent combler des manques et non prendre des postes susceptibles d’être
occupés par des Britanniques…
LA PERSPECTIVE DE LA FIN DE LA LIBRE CIRCULATION DES TRAVAILLEURS EUROPÉENS,
ET LA PRIORITÉ AUX BRITANNIQUES POUR L’EMBAUCHE SONT LES SIGNES D’UN « HARD
BREXIT ».
Le gouvernement britannique pourra-t-il maintenir longtemps cette position ?
En effet, les dirigeants européens, au premier rang desquels Mme Angela
Merkel, ont clairement rappelé que la liberté de circulation des travailleurs
est indissociable de celle des biens, services et capitaux. S’agit-il d’une
position de début de négociation ou d’une orientation de fond ? L’avenir nous
le dira.
Par ailleurs, cette orientation britannique ne parait pas réaliste. En 2015,
le Royaume Uni a accepté 375 000 immigrants alors que le premier ministre
David Cameron et son ministre de l’intérieur, Mme Teresa May avait annoncé un
objectif plafond de 100 000.
Mme Teresa May pouvait-elle adopter une autre orientation ? Probablement
pas !
S’agit-il d’une posture politique pour profiter des difficultés politiques du
parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) :
Après la démission de Nigel Farage au lendemain même de la victoire, c’est
au tour de sa successeure, Mme. Diane James de rendre son tablier, seulement
dix-huit jours après son élection.
Le jeudi 6 octobre, les 24 députés européens souverainistes, qui continuent
de siéger à Strasbourg, en sont arrivés aux mains, et le parlementaire Steven
Woolfe a dû être hospitalisé…Peut être !
Fallait-il pour autant apparaître aussi optimiste, au point d’être en
discordance avec son chancelier de l’échiquier, voire dans le déni de
réalité ? L’avenir nous le dira !
En tout état de cause, la perspective d’un « hard Brexit » a entrainé
l’hostilité des universitaires et des patrons. Ces derniers ont même écrit au
premier ministre pour exprimer leurs inquiétudes.
MÊME SI LE ROYAUME UNI N’EST NI DANS LA ZONE EURO, NI DANS SCHENGEN, L’ENJEU
DE LA NÉGOCIATION EST LE MAINTIEN DANS L’UNION DOUANIÈRE, ET SURTOUT LA
CONSERVATION DE L’ACCÈS AU MARCHÉ UNIQUE BANCAIRE ET FINANCIER.
Comment le Royaume Uni en est-il arrivé à cette situation ? Et pourtant,
depuis la fin du XVIIIème siècle, ce sont des économistes britanniques qui ont
promu le libre-échange : Adam Smith, David Riccardo, John Stuart Mill…
Mme Teresa May a promis une grande loi d’abrogation des « lois européennes »,
pour mettre à Westminster de recouvrer sa souveraineté. Great Repeal act la
transposition systématique des textes européens dans le droit britannique,
pour continuer à avoir accès au marché unique européen…ce qui constitue une
reconnaissance de facto de la capacité législative de Bruxelles, si décriée
par ailleurs On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre, et certains
rajouteraient la sourire de la crémière…
La perspective d’un « hard Brexit » a, vendredi, fait plonger la livre
britannique à son plus bas niveau face à l’euro depuis 3 ans, et depuis 31
ans face au dollar. AU-DELÀ DE CE « FLASH-CRASH », LA DEVISE BRITANNIQUE A
PERDU LE QUART DE SA VALEUR DEPUIS LE RÉSULTAT DU RÉFÉRENDUM, ET CERTAINS
ENVISAGENT UNE BAISSE CONTINUE ET RÉGULIÈRE POUR PASSER D’ENVIRON 1,2 £ POUR
1 £ À 1,1 $ POUR 1 £.
Certains saluent cette évolution car cela est susceptible de favoriser les
exportations. Mais, n’oublions pas
qu’une dévaluation est un appauvrissement : les Britanniques vendront moins
cher leur travail.
Et que le chancelier de l’échiquier répète « Saviez-vous que notre
productivité est plus faible que celle de la France et même de l’Italie »
L’amélioration de la productivité britannique, avec le maîtrise des finances
publiques constitue un des principaux enjeux de l’avenir économique du
Royaume Uni.
DOV ZERAH
Désinscription / Changer d’adresse e-mail
Transférer cet e-mail à un ami
Voir cet e-mail dans votre navigateur
Désinscription / Changer d’adresse e-mail
Powered par YMLP