OCHA d`une seule voix: la protection

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OCHA d`une seule voix: la protection
OCHA d’une seule voix:
la protection
Que signifie la protection?
La protection est un terme général lié aux activités visant à obtenir le plein respect des droits de l’individu,
conformément au droit international, dont le droit humanitaire international, les droits de l’homme et
les droits des réfugiés, quelque soit son âge, genre ou origine sociale, ethnique, nationale religieuse et
autre.1
Les autorités nationales ont la responsabilité première du bien-être des personnes touchées par une catastrophe naturelle ou des troubles civils. Dans les situations de conflit armé, toutes les parties au conflit
ont la responsabilité de veiller au respect et à la protection des civils. Cela implique que la population
soit protégée des combats et ait accès à la nourriture, aux soins médicaux et autres services essentiels.
Lorsque les autorités nationales ou les acteurs non étatiques parties à un conflit ne peuvent ou ne veulent
pas répondre à leurs obligations, les organisations humanitaires, en tant qu’acteurs complémentaires,
peuvent mener des activités afin de garantir le respect des droits de la population civile. Cela peut se
traduire par une aide directe aux populations touchées ou par des activités de plaidoyer pour permettre
aux acteurs concernés d’accomplir le devoir qui est le leur ou les y encourager. Certains acteurs humanitaires, tels que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ou le Haut Commissariat des Nations
Unies pour les réfugiés (HCR), disposent d’un « mandat de protection » spécifique.
Là où les personnes sont exposées à la violence, à la coercition et aux privations dans un contexte de
crise humanitaire, les organisations humanitaires peuvent contribuer à réduire leur niveau de vulnérabilité en:
•
Prévenant ou en veillant à la protection contre les abus et en atténuant leurs effets immédiats
par une action adaptée;
•
Ayant recours à des mesures de réparation visant à restaurer la dignité et à garantir le bien-être
et le rétablissement des personnes par l’aide et la réhabilitation;
•
Créant un environnement social, culturel, institutionnel et juridique propice au respect des
droits par des activités de renforcement de l’environnement.
La protection est une question transversale, quel que soit le type de crise humanitaire. Elle est donc
essentielle à l’action humanitaire. La réponse humanitaire et les stratégies de réponse reposent sur la
nécessité de minimiser les risques auxquels les individus sont exposés et de garantir le plein respect
des droits de toutes les populations touchées par une
« Lors de la conduite
catastrophe ou un conflit. Les acteurs humanitaires doivent
aussi veiller à ce que la réponse humanitaire ne soit pas source
d’opérations militaires,
de discrimination, d’abus, de négligence et de violence. La
il faut prendre soin
manière dont l’aide est dispensée peut également s’avérer
importante. Par exemple, l’on veille à ce que les points de
d’épargner les effets des
collecte ne soient pas installés dans les zones où les femmes
sont vulnérables aux attaques. Pour veiller au respect et à hostilités aux populations
la protection des populations touchées, il est nécessaire
civiles. Les violations
de dispenser des services spécialisés, tels que des services
du droit humanitaire
juridiques, de traçage et de réunification familiale, une
aide à la démobilisation des enfants soldats et un appui à
international par une
l’enregistrement des réfugiés.
Quel est le rôle d’OCHA?
OCHA favorise une réponse efficace, globale et coordonnée
aux risques auxquels sont exposées les populations touchées
par une crise humanitaire2. Bien qu’OCHA ne fournisse pas de
services spécialisés, contrairement au HCR, il veille à ce que
l’action humanitaire soit incluse au rang des préoccupations
générales relatives à la protection et aux risques spécifiques
à une crise donnée.
Au niveau du siège, OCHA joue ce rôle en fournissant un appui
à la mise en œuvre du mandat du Coordonnateur des secours
d’urgence qui se traduit par diverses activités. S’agissant de
1
2
partie au conflit ne
justifie pas le
non-respect de
ce droit par d’autres
parties. »
- John Holmes, séance
d’information sur Gaza au
Conseil de sécurité,
14 janvier 2009
C’est l’essence même de la définition approuvée par le Comité permanent interagences
OCHA Policy Instruction - OCHA’s role in supporting protection: international and field-level responsibilities. Septembre 2007.
OCHA d’une seule voix est un outil de référence dont l’objectif est de permettre au personnel de
donner le point de vue d’OCHA sur des questions clés. Pour davantage d’informations, veuillez
contacter le Groupe de publication de l’information: [email protected]
Ces activités sont aussi menées sur le terrain où OCHA appuie le coordonnateur résident /coordonnateur de l’action humanitaire en veillant à ce que
l’approche et la stratégie de l’action humanitaire tiennent compte et identifient des solutions face aux risques qu’encoure la population touchée.
Quelle est la position d’OCHA?
•
L’action humanitaire vise à sauver des vies et à soulager les
souffrances. La protection est au cœur de tout ce que nous
faisons;
•
Les individus sont vulnérables au risque de violence, de coercition
et de privation en cas de catastrophe naturelle et pendant les
conflits armés;
•
Le droit international fournit un cadre de protection des populations
touchées en cas de crise humanitaire;
•
Le renforcement de la protection des populations touchées par les
conflits et les catastrophes exige souvent une action des acteurs
du maintien de la paix, des droits de l’homme, des acteurs
politiques, de développement et de désarmement.
Pour en savoir plus
•
Directive politique d’OCHA - OCHA’s role in supporting protection:
international and field-level responsibilities. Septembre 2007.
•
Groupe de travail du Cluster global protection
http://oneresponse.info/GlobalClusters/Protection/Pages/
default.aspx
Etude de cas
ses relations avec le Conseil de sécurité, OCHA prépare (avec les contributions des partenaires) des séances d’information à l’intention du Conseil
sur la protection des civils dans les conflits armés, et veille à ce que celui-ci
en tienne compte dans la mise en œuvre de ses activités. OCHA informe
également les organes des Nations Unies, tels que l’Assemblée générale,
le Conseil économique et social et le Conseil des droits de l’homme, de
ses préoccupations en matière de protection, de manière thématique et
par pays. OCHA travaille en étroite collaboration avec le Cluster global
protection et en est un membre actif. OCHA soutient le développement
de politiques et de directives interagences; contribue au renforcement des
capacités de protection interagences3; apporte son soutien au Cluster/secteur protection sur le terrain et appuie l’intégration de la dimension protection dans le travail des autres clusters. OCHA travaille également avec le
Département des opérations de maintien de la paix au renforcement de la
mise en œuvre du mandat de protection des civils dans les opérations de
maintien de la paix des Nations Unies.
Kalimantan, Indonésie: après
le conflit régional qui a sévi
entre 1999 et 2000, 50 000
personnes déplacées ont été
forcées de s’installer dans un
stade à Pontianak et se sont
retrouvées abandonnées par
le gouvernement local. Un
groupe d’ONG internationales
a alors signalé à OCHA que le
gouvernement refusait de discuter
de la question avec ces personnes
et ne reconnaissait pas les droits
des personnes déplacées. OCHA
a facilité la coordination avec les
ONG et le gouvernement qui a
ensuite annoncé une nouvelle
politique de délocalisation.
Le gouvernement avait déjà
construit des maisons dans une
autre zone mais ce plan avait
été rejeté par les personnes
déplacées car elles n’avaient
pas été consultées. OCHA est
intervenu à nouveau, a poursuivi
son action de plaidoyer auprès
du gouvernement, et a rapproché
les parties. OCHA a également
veillé à ce que les projets des
ONG relatifs à cette région
soient inclus dans l’appel global.
Par conséquent, les personnes
déplacées et le gouvernement ont
choisi un nouvel emplacement et
en 2002, la grande majorité des
personnes déplacées s’étaient
volontairement réinstallées dans le nouveau site4
4
Michael Elmquist, ancien chef du
Bureau d’OCHA en Indonésie, atelier
régional sur la mise en réseau et la
collaboration entre les ONG des pays
asiatiques pour la prévention des
catastrophes et la réponse, 2002.
Contact
Victoria Metcalfe
DPSS, OCHA, Genève
[email protected]
Jenny McAvoy
Pocs/PDSB
OCHA New York
[email protected]
3
OCHA en 2009, Plan et budget annuel - Annexe III
Version I
June 2010