Le tourisme international en Afrique du Sud

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Le tourisme international en Afrique du Sud
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
Le tourisme international en Afrique du Sud
International Tourism in South Africa
M-Annick Lamy-Giner, J-Louis Guébourg
CREGUR, université de la Réunion, France
Résumé :
Avec 6,5 millions de touristes internationaux, l’Afrique du Sud apparaît comme la première
destination du continent africain. Le pays s’est véritablement ouvert au tourisme à la fin des
années d’apartheid, au seuil des années 90. Bien que récente, cette activité a connu un essor
fulgurant, grâce notamment à une fréquentation marquée des touristes régionaux et européens.
Les visiteurs africains se démarquent de ceux d’outre-mer par des pratiques d’activités
différenciées et des saisonnalités décalées. Mais tous participent pleinement au
développement du secteur touristique, même si certains handicaps menacent aujourd’hui cette
euphorie.
Mots clés : Tourisme international, Afrique du Sud, fréquentation touristique, secteur
touristique
Summary :
South Africa is the leading destination of the Africa continent with 6,5 million of international
tourists. The country is really opened up to tourism in the beginning of nineties, at the end of
apartheid politic. This activity, although recent, has knew a considerable growth, due to an
important frequentation of regional and European tourists. The African and overseas visitors
adopt some activities practices and a seasonality very different. But all of them take part to
the development of tourism industry. Even if today, this euphoria is threatened by a few
problems.
Keywords : International Tourism, South Africa, tourist frequentation, tourist industry
L’Afrique du Sud, qui couvre une superficie de 1 219 912 km², offre une multitude de
paysages variés ; aux étendues désertiques ou semi-désertiques de l’ouest du pays s’opposent
les forêts tropicales ou les savanes du veld des régions orientales et septentrionales. Parcs
nationaux où l’on peut apercevoir les big five1, grottes ou rochers tapissés de peinture dont les
plus anciennes remontent à 28 000 ans, villages traditionnels zoulous ou ndebeles, font la
richesse de ce vaste pays.
L’Afrique du Sud a accueilli, en 2003, 6,5 millions de touristes internationaux2, dont 69,2%
arrivent de pays africains et 30,8% d’outre-mer. Elle se classe au trentième rang mondial,
derrière le Danemark et l’Irlande et se présente comme la principale destination touristique du
continent africain. Le développement touristique du pays est relativement spectaculaire, la
fréquentation a été multipliée par 6,4 entre 1990 et 2003. Durant la même période, le nombre
d’habitants/touristes3 a connu un véritable saut, passant de 38 à 6,3.
Le tourisme contribue à hauteur de 7,1% au PIB et emploie 510 000 personnes, soit 3% de la
population active. La part du tourisme international dans les recettes touristiques du pays
s’élève à 53,5% (6,79 milliards d’euros), contre 46,5% pour celle du tourisme national qui
draine pourtant un plus grand nombre d’individus (28,8 millions). Si le tourisme international
génère aujourd’hui d’importants revenus, il n’en a pas toujours été ainsi. En raison de sa
politique ségrégationniste, appliquée officiellement avec l’arrivée au pouvoir des nationalistes
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en 1948, l’Afrique du Sud fut écartée du grand tourisme international. Durant plusieurs
décennies, le pays, théâtre de nombreux affrontements4, fut potentiellement dangereux.
L’abolition des principales lois d’apartheid, au seuil des années 90, devait permettre au pays
d’entrer véritablement dans l’ère du tourisme.
Depuis lors, le gouvernement travaille, par le biais de son département, à gommer l’image
négative du pays. Des campagnes de promotion, visant surtout les clientèles africaines (des
pays voisins), européennes et nord-américaines, mettent en avant tantôt le cachet européen
des villes, tantôt le côté nature sauvage du pays.
Une décennie après la fin du régime d’apartheid et le début du processus de touristification du
pays comment se porte aujourd’hui le tourisme international en Afrique du Sud ?
1 De nombreux attraits touristiques mais une mise en
tourisme tardive
Parce qu’elle possède un véritable potentiel touristique, l’Afrique du Sud s’est rapidement
imposée, au lendemain de son ouverture, comme une destination incontournable en Afrique.
1.1 Un énorme potentiel touristique
L’Afrique du Sud est dotée d’un capital touristique considérable. Le pays abonde en parcs
nationaux et réserves (carte 1) où l’on peut observer les animaux en pleine nature. Les plages,
où les vagues viennent mourir en rouleaux, comme à Jeffreys Bay ou Durban, sont un paradis
pour surfeurs. Les montagnes recèlent des sentiers de randonnées, comme le Giant’s Cup
(Drakensberg) ou le Blyderivierspoort (Blyde River Canyon).
Les parcs et réserves constituent de loin les principaux attraits touristiques sud-africains. Le
pays concentre plus de 140 parcs nationaux et réserves naturelles privées. Les plus connus et
visités sont ceux où l’on peut voir les big five, tel est le cas du parc national Kruger5, dans le
nord-est du pays. D’autres parcs, moins renommés, font également le bonheur des touristes, à
l’instar d’Addo Elephant Park6 (photo 1), à côté de Port Elizabeth. L’ensemble des parcs
nationaux, qui couvrent 6,3% du territoire, sont gérés par le South African National Parks
(SANP). La plupart des parcs sud-africains proposent de nombreuses possibilités
d’hébergement, du camping à la hutte entièrement équipée. La démarche écotouristique7, dont
l’Afrique du Sud a fait une de ses priorités, trouve toute son application dans les réserves
naturelles.
Les attractions naturelles, comme le Cap de Bonne Espérance, la Montagne de la Table ou le
canyon de Blyde River attirent également de nombreux touristes. Une partie ou la majorité de
ces sites ont été transformés en réserves naturelles. Ils sont appréciés davantage pour leurs
paysages que pour leur faune. On peut également citer comme attraction majeure les grottes
de Cango Caves, à 30 km d’Oudthoorn8, qui furent habitées par les Bushmen pendant 5 000
ans. Des formations de stalactites et de stalagmites y sont visibles.
Des itinéraires relativement célèbres, comme les routes des vins et des jardins (carte 1),
contribuent à la renommée touristique de l’Afrique du Sud. Suivre les routes des vins permet
non seulement aux visiteurs de s’adonner à des dégustations, mais de découvrir l’histoire de la
viticulture sud-africaine, grâce à des monuments (Huguenot Monument, Rhenish Complex) et
musées (Stellenryck Museum, Huguenot Museum). La route des jardins9 suit le littoral, sur
plus de 350 km, entre Mossel Bay et Port Elizabeth. Elle traverse des forêts indigènes, où
poussent des éricacées, des protées ou des agapanthes qui appartiennent au royaume floral10
du Cap. Il existe d’autres itinéraires, moins célèbres mais nouvellement promus, comme la
route des champs de bataille dans la région de Thukela au KwaZulu-Natal. Elle traverse des
régions où eurent lieu les principaux conflits de l’histoire11 du pays entre les Voortrekkers
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(Boers) et les Zoulous (Blood River, 1838), ou entre les Britanniques et les Zoulous (Rorke’s
Drift et Isandlwana, 1879).
Les villes12 sud-africaines sont également attrayantes pour les touristes. Cape Town13, par
exemple, peut se prévaloir de nombreux atouts (Newbould, 2000). La cité jouit d’un décor
somptueux, au pied de la montagne de la Table et nichée au cœur d’une baie ouverte. Outre
son site, elle renferme monuments historiques (le château de Bonne Espérance, l’église de
Groot Kerk ou les Maisons du Parlement), musées (District Six, Bo-Kaap, Rust-en-Vreugd…)
et jardins botaniques (Company’s Gardens14 et Kirstenbosch). Robben Island, une île15 située
à une dizaine de kilomètres au large de la cité et qui est devenue célèbre depuis le long
passage dans les murs de sa prison de Nelson Mandela, contribue également à l’attrait
touristique de la cité. Dans les villes sud-africaines une sorte de tourisme culturel liée à la
découverte des townships16 s’est développée. Ainsi à Johannesburg, plusieurs agences
proposent des circuits à Soweto, incluant entre autres la visite de l’ancienne maison de N.
Mandela, d’un shebeen17 et d’un camp de squatters.
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Sources : South African National Parks ; SA Tourism
Carte 1 : La localisation des principaux parcs, itinéraires et sites d’excursion
de l’Afrique du Sud
cliché de l’auteur
Photo 1 : La réserve naturelle d’Addo Elephant Park
Attroupement d’éléphants autour d’un des points d’eau du parc.
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1.2 Une entrée récente mais remarquable dans l’ère du tourisme
Bien qu’elle n’ait ni une ancienne, ni une riche tradition touristique, l’Afrique du Sud est
devenue en l’espace de quinze ans une des destinations les plus prisées de l’Afrique subsaharienne.
Jusqu’au début des années 1990, le tourisme sud-africain, en raison de la politique nationale
d’apartheid qui fut institutionnalisée en 1948, ne connaît guère d’envolée. L’arrivée au
pouvoir de Verwoerd en 1958, dont la politique consista à priver les Noirs sud-africains de
tous leurs droits à la citoyenneté, les émeutes de Sharpeville en 1966, de Soweto en 1976 ou
de Crossroad en 1984, contribuent à renvoyer une image négative de l’Afrique du Sud. Le
nombre de touristes ne progresse que très lentement, il passe de 190 000 en 1960 à 403 000 en
1975 et à 702 000 en 1985.
7000000
nombre de touristes
6000000
5000000
4000000
3000000
2000000
1000000
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
années
Source : SA Tourism
Figure 1 : L’évolution du nombre de touristes internationaux entre 1990 et 2003
La fin du régime d’apartheid accompagnée de la levée des sanctions économiques
internationales, au seuil des années 1990, permettent au pays de s’ouvrir sur l’extérieur. À
cette date, l’Afrique du Sud accueillait 1 million de touristes contre 6,5 millions en 2003 (fig.
1), soit une croissance annuelle moyenne de 15,5 %. Deux phases se distinguent :
•
•
entre 90 et 95, le nombre de touristes croît régulièrement à un rythme
soutenu. Le taux de croissance sur la période est de 403%. La fin
institutionnelle de l’apartheid, la libération de N. Mandela et les premières
élections libres font que le pays devient tout à coup très attractif ;
entre 96 et 2003, la croissance moins appuyée est entrecoupée par une
période de stagnation (1997) et de léger déclin (2001). La pauvreté de la
stratégie marketing au niveau international, l’augmentation de la
délinquance et de la criminalité, notamment dans les grandes métropoles,
agissent alors comme des freins sur le développement touristique. Or on sait
à quel point le tourisme international est sensible à la sécurité.
Paradoxalement, c’est l’année où l’Afrique du Sud a été rayée de la liste des
pays dangereux18 (en 1997) que l’on assiste à une légère décrue de la
fréquentation.
Entre 1990 et 2003, l’Afrique du Sud est passée du bannissement au plus grand pays d’accueil
touristique du continent, devant la Tunisie (5 663 000 touristes en 2001), l’Egypte (4 431 000)
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et le Maroc (4 431 000). Elle est le parfait exemple que stabilité politique, développement
économique et social riment avec développement touristique.
2 Les touristes : qui sont-ils, que font-ils et quand
viennent-ils ?
Parmi les flux touristiques qui convergent vers l’Afrique du Sud, plus des deux-tiers arrivent
des pays voisins. Durant leur séjour, les touristes africains pratiquent surtout du shopping et
profitent des distractions nocturnes. La fréquentation touristique outre-mer, quant à elle,
largement dominée par une clientèle européenne, trouve sa raison d’être dans les réserves
animalières et visites d’attraction naturelle. Si les pratiques ne sont pas les mêmes, l’ensemble
des touristes affichent également des saisonnalités différentes.
2.1 Origines des touristes : la prédominance des Africains et des Européens
Les deux principaux bassins émetteurs de tourisme pour la République Sud-Africaine
(R.A.S.) sont d’un côté l’Afrique et de l’autre l’Europe (fig. 2).
Amérique du
Nord
3,5%
Asie
2,3%
Australie,
NouvelleZélande
1,4%
Autres
2,8%
Europe
20,8%
Afrique
69,2%
Source : SA Tourism
Figure 2 : La provenance des touristes internationaux, en 2003 (en %)
Sur les 6 500 000 touristes reçus en 2003, 63,1% arrivent des pays africains frontaliers ou
enclavés dans l’Afrique du Sud (fig. 3) et 6,1% de territoires africains plus éloignés
géographiquement. Les deux États enclavés, le Lesotho et le Swaziland, avec respectivement
19,7% (1 280 000 touristes) et 12,3% (800 000) des flux totaux, se présentent comme les deux
plus gros pays émetteurs. Le Botswana et le Zimbabwe constituent les deux autres plus gros
foyers d’émission de la région. Le nombre de visiteurs botswanais s’élève à 799 000, celui
des zimbabwéens à 580 000. La proximité explique cet afflux. Car ces touristes préfèrent se
déplacer à l’intérieur d’aires culturelles familières19. Les mouvements touristiques intrarégionaux s’expliquent aussi par le poids des liens historiques et des rapports socioéconomiques. Les pays frontaliers, en particulier la Namibie -qui fut annexée20 illégalement
par l’Afrique du Sud en 1949-, le Lesotho et le Swaziland, ont longtemps constitué des foyers
de main d’œuvre pour les mines et industries sud-africaines. Les autres pays africains
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constituent des foyers touristiques de plus petites tailles. Il s’agit essentiellement d’autres
pays membres de la South African Development Community21 (SADC), comme la Zambie, le
Malawi, l’Angola et la Tanzanie. Ces afflux ne sont pas étrangers aux mesures prises, par la
SADC, pour promouvoir le tourisme entre les différents pays membres. Un organisme, le
Regional Tourism Organization of Southern Africa (RETOSA), a été mis en place a cet effet.
La principale mesure prise a été de créer un visa simplifié, visant à réduire les formalités
d’entrée et de sortie. D’autres flux touristiques, plus secondaires, proviennent également du
Nigeria (25 000 visiteurs), du Kenya (20 000) et de l’Ile Maurice22 (18 000).
1 400 000
1 200 000
1 000 000
800 000
nombre de 600 000
touristes
400 000
200 000
tre
s
au
Le
so
th
Sw o
az
i la
nd
Bo
tsw
an
a
Zi
m
ba
bw
M
e
oz
am
bi
qu
e
N
am
ib
ie
Za
m
bi
e
M
ala
wi
0
Source : SA Tourism
Figure 3 : L’origine des principaux touristes africains en 2003
Su
èd
e
Au
tr e
s
se
nd
e
Ir la
Su
is
iqu
e
ie
Be
lg
Ita
l
Ro
yau
me
-Un
i
All
em
ag
ne
Fra
nc
e
Pa
ys Ba
s
500 000
450 000
400 000
350 000
300 000
Nombre de
250 000
touristes
200 000
150 000
100 000
50 000
0
Source : SA Tourism
Figure 4 : L’origine des principaux touristes européens en 2003
7
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Parmi la clientèle européenne, le Royaume-Uni (456 000 visiteurs) et l’Allemagne (257 000)
se placent en tête. La France (128 000) et les Pays-Bas (121 000) arrivent en 3ème et 4ème
position. L’Europe apparaît donc, de loin, comme le second pôle émetteur de touristes pour la
R.A.S. (fig. 4). Les liens historiques et héritages géopolitiques23 expliquent ici l’essentiel des
flux. La fréquentation des touristes européens est également motivée par le faible, voire
l’absence, de décalage horaire. L’Amérique du Nord se présente comme le troisième foyer
d émission loin derrière l'Afrique et l'Europe. Les flux les plus massifs arrivent des Etats-Unis
(187 000), un pays qui compte parmi les premiers contingents de touristes du monde.
L’Asie, quatrième bassin émetteur, atteint difficilement la barre des 150 000 touristes. Trois
pays constituent l’essentiel des flux : la Chine, l’Inde et le Japon. L’Asie reste un marché
encore peu exploité par les Sud-africains, qui ont préféré axer leur politique de promotion
touristique sur l'Europe. Enfin l’Australie et la Nouvelle-Zélande, avec respectivement 72 000
et 18 000 visiteurs, forment un cinquième pôle d’émission.
Les touristes outre-mer recherchent volontiers de l’exotisme (visite de réserves animalières :
safaris-photos, game drive24) dans leur périple en terre africaine. Pour autant, le cachet
européen des métropoles sud-africaines n’est pas pour déplaire à une majorité d’entre eux,
rassurée par les coutumes anglo-saxonnes locales.
2.2
Les motifs de visite : le poids du voyage d’agrément et des déplacements
d’affaires
Sur les trois principaux motifs qui poussent les touristes à se rendre en Afrique du Sud (fig. 5
et tab. 1), deux relèvent du voyage d’agrément : les loisirs-détente-vacances (57,5% des
visiteurs internationaux) et la visite à des parents ou à des amis (20,5%). Le troisième motif
concerne les déplacements pour affaires (13,5%). Les motifs ayant trait aux sports (1,4%)
apparaissent secondaires. La rubrique « autres » comprend les séjours liés à des
préoccupations de santé, les voyages scolaires ou encore les déplacements religieux.
sport
1,4%
autres
7,1%
affaires et
motifs
professionnels
13,5%
visites à des
proches
20,5%
loisirs,
détente,
vacances
57,5%
Source : SA Tourism
Figure 5 : Les motifs de visite des touristes internationaux, en 2003 (en %),
Le groupe « loisirs, détente, vacances » réalise plus de la moitié des flux. Au total, 3 737 500
personnes viennent pour un véritable séjour de détente. Parmi elles, 60% sont des touristes
régionaux, on dénombre surtout des ressortissants zimbabwéens, namibiens et angolais. Les
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vacanciers européens, optant pour les loisirs-détente-vacances, forment quant à eux un peu
plus d’un quart des effectifs.
Motifs
Loisirs,
détente,
Origine
vacances
en %
51,3
Africains
75,1
Européens
64,0
Nord-Américains
52,0
Asiatiques
65,0
Australiens et
Néo-Zélandais
Visite à
des
proches
en %
26
8,7
12,0
8,2
20,0
Affaires et
autres motifs
professionnels
en %
12,1
15,2
24
39,8
14,0
Autres
en %
Total
10,6
1,0
0
0
1,0
100
100
100
100
100
Source : SA Tourism
Tab. 1 : Les motifs de visite selon l’origine des touristes, en 2003, en %
Le nombre de touristes qui viennent rendre visite à des proches s’élève à 1 332 500. Les flux
en provenance de l’Europe, notamment de l’Allemagne et des anciennes métropoles que sont
le Royaume-Uni et les Pays-Bas, s’élèvent à 117 450 personnes. Si les visites des Indiens à
leurs familles25 installées au KwaZulu-Natal sont secondaires (5000 personnes), en revanche,
les flux en provenance des pays voisins se révèlent prépondérants : ils touchent 1 170 500
personnes. Entre 15 et 30% des touristes arrivant du Lesotho, du Swaziland, du Zimbabwe et
du Botswana se rendent dans leurs familles vivant en Afrique du Sud. En provenance du
Kenya, de l’Angola, de la Namibie et de la Zambie, les pourcentages des visiteurs pratiquant
du tourisme affinitaire sont moindres, entre 8 et 12%.
Le tourisme d’affaires et de congrès, avec un peu plus de 877 500 individus, se porte bien.
61% de cette catégorie de touristes viennent en Afrique du Sud pour rendre visite à des
clients. Les 39% restants viennent participer à des colloques26, réunions ou expositions. Un
peu moins des deux-tiers de l’ensemble des touristes d’affaires sont des ressortissants de pays
africains (Mozambique, Botswana, Kenya et Tanzanie). Les autres arrivent de pays
industrialisés, en tête desquels la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Allemagne (Guébourg,
1999).
Les manifestations sportives constituent des motifs de visite secondaires. Elles n’entraînent
qu’une fréquentation touristique épisodique. En Afrique du Sud, ce sont les rencontres de
rugby, et dans une moindre mesure les matchs de football qui attirent les touristes
internationaux, en particulier régionaux. Ces activités drainent, en moyenne, 90 000 visiteurs
étrangers par an. En 2003, le cricket fut à l’honneur. En effet, l’Afrique du Sud a organisé
conjointement avec le Zimbabwe et le Kenya le championnat du monde de cricket. Près de
20 000 visiteurs internationaux ont fait le déplacement.
Des pratiques d’activités et une fréquentation des espaces touristiques différenciées
entre visiteurs africains et d’outre-mer
En Afrique du Sud, les activités les plus pratiquées par l’ensemble des touristes étrangers sont
par ordre décroissant le shopping, les sorties nocturnes, l’exploration de réserves naturelles,
l’activité balnéaire et la découverte d’attractions naturelles (fig. 6). Ces touristes sont peu
friands, en revanche pour l’heure, des casinos et des parcs de loisirs, à l’exception toutefois de
Sun City. Il s’agit d’un grand complexe de loisirs, né dans les années 1970, de l’imagination
d’un riche sud-africain, Sol Ketzner. Il a été bâti dans l’ex-bantoustan du Bophutatswana.
Lors de son ouverture en 1979, il se composait d’un hôtel et de son casino, d’un terrain de
golf et d’un lac artificiel consacré aux sports nautiques. Depuis, il s’est enrichi de nouveaux
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activités pratiquées
hôtels, casinos, cinémas, restaurants et centres de loisirs (Entertainment Center, Lost City). Il
reçoit trois millions de visiteurs par an, sud-africains et touristes étrangers confondus. Selon
leur origine géographique, les individus affichent des comportements touristiques
relativement différents.
Principale puissance économique de la région, l’Afrique du Sud est considérée par les pays
voisins comme un eldorado local. Ce n’est donc ni pour ses réserves, ni pour ses plages que
les touristes régionaux viennent fouler le sol sud-africain, mais pour profiter de la richesse de
ses activités commerciales27 (chalandage) et de ses distractions nocturnes (spectacles, boîtes
de nuit, pubs). Parce qu’elle est une vitrine de l’Europe, la R.A.S. attire les élites
botswanaises, zimbabwéennes ou encore swazilandaises. Les visiteurs africains profitent aussi
de leur séjour pour s’adonner à la visite de musées et de monuments historiques.
autres
sports
parcs de loisirs
casinos
visites culturelles
visites d'attractions naturelles
activités balnéaires
visites de réserves animalières
distractions nocturnes
shopping
0
5
10
15
20
25
30
en %
Source : SA Tourism
Figure 6 : Les activités pratiquées par les touristes internationaux durant leur séjour en
2003 (en %)
Cap Etat Gauteng KwaZulu- Limpopo Mpumaen %
Natal
en %
langa
de Libre
en %
en %
l’Est en %
en
%
Origines
0,6
2,1
47,2
3,7
1,8
1,1
Botswana
2,2
42,9
40,5
9,7
1,1
1,0
Lesotho
0,5
53,1
5,8
2,2
61,2
Mozambique 0,7
5,3
1,1
18,7
1,9
0,9
1,2
Namibie
0,4
3,4
52,6
34,5
1,8
15,3
Swaziland
5,7
3,8
71,5
18,3
35,8
6,5
Zimbabwe
Provinces
NordEst
en %
Cap
Nord
en %
Cap
Ouest
en %
51,8
4,3
1,8
3,1
1,6
2,2
1,3
1,5
0,1
21,4
0,2
1,0
4,9
4,3
1,5
70,1
1,6
9,9
Source : SA Tourism
Tab. 2 : Les provinces visitées par les touristes africains originaires des pays bordiers,
en 2003 (en %)
10
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La proximité géographique est un facteur déterminant dans le choix de la destination (tab. 2).
Ainsi, la moitié des Botswanais voyageant en Afrique du Sud se rendent dans le Nord-Ouest,
une des provinces sud-africaines frontalière, et dans le Gauteng, le cœur économique du pays.
De même plus de 40% des contingents de touristes du Lesotho choisissent pour destination les
proches provinces de l’Etat Libre et du Gauteng. C’est également pour des raisons de
proximité géographique que les Namibiens préfèrent la destination du Cap et que les
Mozambicains affectionnent la province limitrophe du Mpumalanga. Quoi qu’il en soit, un
touriste régional sur deux passe ses vacances dans le Gauteng, à Johannesburg ou à Pretoria.
Plus précisément, les provinces bordières sont en tête des destinations des touristes régionaux,
car ces derniers choisissent de couvrir la distance en voiture ou en bus. 92,9 % des 4,5
millions de touristes africains entrent en Afrique du Sud par la route.
Les touristes d'outre-mer adoptent des comportements dissemblables. Ils affectionnent surtout
les visites de réserves et parcs naturels. Le parc Kruger, avec une fréquentation annuelle de
800 000 personnes, dont 50% d’ultramarins, reste la réserve la plus visitée du pays devant les
parcs de Hluhluwe-Umfolozi et de Kgalagadi Transfrontier. Dans ces parcs, ils pratiquent des
safaris-photos, des activités de randonnée et même du VTT. Durant leur séjour, plus d’un
touriste outre-mer sur deux explore une réserve animalière. Au cours de leurs périples, ils
privilégient également la découverte des attractions naturelles. Au Cap de l’Ouest, le Cap de
Bonne Espérance et la montagne de la Table sont des sites incontournables. Au KwaZuluNatal, le Drakensberg28 et la lagune de Sainte-Lucia, classée au patrimoine mondial de
l’humanité, attirent un grand nombre de visiteurs. Les visites culturelles sont également au
programme des touristes outre-mer. Le pays ne compte pas moins de cinq cents musées. Les
plus visités sont ceux dédiés à l’histoire du pays, dont le South African Museum de Cape
Town qui propose des vitrines consacrées aux cultures indigènes. Les circuits à l’intérieur des
townships, les visites de monuments historiques et de villages culturels -permettant par
exemple de découvrir le mode vie traditionnel de familles Tsonga (village Nyani dans la
province du Cap Nord) ou Tswana (village de Lotlamoreng29 dans la province du NordOuest)- sont également l’apanage des touristes d'outre-mer.
Provinces
Origines
Europe
Amérique
du Nord
Asie,
Australie,
NouvelleZélande
Cap
Cap Etat Gauteng KwaZulu- Limpopo Mpumalanga Nord- Cap
en %
Natal
en %
en %
Est
Nord Ouest
de Libre
en %
en %
en
en %
l’Est en %
%
en
%
25,2
6,5
44,0
33,8
5,9
38,2
7,9
5,3
66,4
19,7
7,4
54,7
28,5
6,7
26,4
8,4
5,3
58,0
11,2
3,3
69
21,8
1,8
11,9
21,8
2,2
51,8
Source, SA Tourism
Tab. 3 : Les provinces visitées par les touristes d’outre-mer,
en 2003 (en %)
Durant leur séjour, plus de la moitié des touristes d’outre-mer visitent le Cap de l’Ouest (tab.
3). Cette tendance est surtout marquée chez les touristes européens puisque près des deuxtiers se rendent dans cette province. Au Cap de l’Ouest, le premier lieu de fréquentation des
touristes, n’est ni le Cap de Bonne Espérance, ni la Montagne de la Table, mais le Victoria
and Alfred Waterfront (V&A). Anciens docks réhabilités, le V&A a désormais une forte
11
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
vocation récréative, il marie activités nautiques, ludiques et parcours historique et culturel. Il
accueille près de 2 millions de visiteurs étrangers30 chaque année. Si plus de la moitié des
touristes nord-américains, asiatiques, australiens et néo-zélandais font un séjour dans le
Gauteng, une majorité d’Européens l’évitent, en raison notamment de la forte criminalité qui
règne à Johannesburg, la principale ville provinciale. Pourtant la cité de l’or reste un point de
passage obligé, son aéroport est une plaque tournante du trafic international. En somme, les
touristes d'outre-mer portent surtout leur choix sur les provinces renfermant les sites
touristiques les plus nombreux ou du moins les plus pittoresques.
2.3 La saisonnalité et la durée des séjours des touristes
On distingue trois saisons touristiques en Afrique du Sud (Tourism Growth Strategy, 2002).
La première s’étend de la fin septembre (début du printemps) à la mi-janvier. Les
températures maxima oscillent durant cette période entre 19 et 25° au Cap, entre 21 et 24° à
Johannesburg. La seconde saison, plus courte, a lieu en automne de la mi-mars à début mai.
Une troisième saison se dégage, à la fin de l’hiver, de la mi-juillet à la fin août. La saison
creuse intervient durant le début de l’hiver australe, à la mi-mai et se prolonge jusqu’à la mijuillet. Une baisse notable de la fréquentation, en raison de la chaleur, est également visible de
la mi-janvier à la mi-mars.
Selon l’origine des visiteurs, il existe des variations en ce qui concerne la fréquentation et la
durée du séjour (South African Tourism Index, 2002, 2003) :
•
•
•
•
Les touristes Africains se rendent en Afrique du Sud, surtout durant les
vacances scolaires31. Les pics les plus accentués ont lieu au mois de
décembre. Ils viennent faire les achats de Noël, ou passer les fêtes chez des
proches. Leur fréquentation est également soutenue durant les grandes
vacances scolaires de juillet ou de août. Ces visiteurs d’origine africaine
demeure en moyenne dix jours en Afrique du Sud. Leur séjour est certes
plus court que celui des touristes d'outre-mer, par contre ils peuvent
multiplier les voyages en raison de la proximité géographique. Parmi ces
touristes régionaux, exception faite du Zimbabwe, il n’est pas étonnant de
constater que le nombre de retraités (110 000 dont 65% de zimbabwéens)
est infime.
La fréquentation des touristes d’origine européenne se concentre sur le
printemps, de fin septembre à début décembre, puis à la fin de l’été de
février à mars. On enregistre un pic pour les vacances de la Toussaint. En
revanche, ils n’apprécient guère les chaleurs écrasantes des mois de
décembre et janvier. Les touristes européens boudent également la saison
hivernale. Comme les hivers peuvent être froids et pluvieux au Cap de
l’Ouest, leur destination favorite, ils évitent donc cette saison. La durée
moyenne des séjours des Européens est de 16,5 jours. Les séjours les plus
courts sont à mettre à l’actif des Français et des Italiens, entre 12 et 13 jours.
Les Britanniques et les Allemands, dont les effectifs touristiques se
composent d’au moins 9% de retraités, réalisent, pour leur part, les vacances
les plus longues (20 jours en moyenne).
La fréquentation des touristes nord-américains est à l’opposé de celle des
touristes européens. Ils privilégient nettement la saison hivernale. Le pays, à
l’exception du Cap de l’Ouest, jouit d’un climat sec et ensoleillé en hiver.
Ils apprécient également les mois d’automne mais fuient la saison estivale,
trop chaude. Les touristes nord-américains ne demeurent en Afrique du Sud
en moyenne que quinze jours. Généralement, leur séjour à l’étranger est
bref. Les retraités, en revanche, qui représentent entre 9 et 10% des effectifs,
restent en moyenne plus longtemps entre 17 et 19 jours.
Quant aux touristes asiatiques et océaniens, leur fréquentation est assez
régulière sur l’ensemble de l’année. Cependant si le mois d’octobre
l’emporte nettement, nombreux sont ceux qui se rendent en Afrique du Sud
au mois d’août. L’automne est aussi relativement prisé, la fréquentation ne
12
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
diminuant véritablement qu’aux mois de mai et de juin à l’exemple des
visiteurs européens. Les touristes asiatiques et océaniens réalisent les
séjours les plus longs, d’une durée moyenne de 19 jours. Les Chinois et les
Australiens, parce qu’il s’agit surtout de jeunes (un tiers de ces touristes ont
entre 18 et 30 ans), sont au-dessus de la moyenne. Les Japonais en
revanche, sont largement en-dessous, avec des séjours d’une durée de 13
jours. À l’image des nord-américains, les Japonais ont des congés de courte
durée expliquant la brièveté de leur séjour à l’étranger.
3 Un secteur en plein essor mais encore perfectible
L’activité touristique sud-africaine a réussi à rattraper son retard dans de nombreux domaines.
Le parc hôtelier s’est amélioré et a suivi la demande, les politiques de valorisation se sont
multipliées à l’étranger. Pourtant beaucoup reste à faire. Car la réussite de ce secteur passe
entre autres par l’amélioration de la formation et une diminution de l’insécurité relevant de la
petite ou grande criminalité.
3.1 Des structures d’hébergement satisfaisantes
En 2003, on a recensé en Afrique du Sud 11 500 centres d’hébergements touristiques, soit un
total de 200 000 chambres comprenant 730 000 lits. La capacité d’hébergement a connu un
accroissement de 21,5% entre 1995 et 2003. Dans le pays, l’offre d’hébergement est
relativement diversifiée (tab. 4), on compte, entre autres, 9 000 guest houses et Bed &
Breakfast, 700 hôtels et 450 game lodges32 (Caniard, 2004). Les guest houses et les B&B
enregistrent le développement le plus spectaculaire, leur nombre a été multiplié par 30 en
l’espace de dix ans. En dépit de la prolifération des B&B, la Bed And Breakfast Association of
South Africa (BABASA) espère maintenir un niveau élevé de services, sur lequel elle a fondé
sa réputation (Boucher, Garbil, 2003). L’hôtellerie traditionnelle propose donc un total de 700
structures. Les catégories d’hôtels non classés sont les plus nombreux (59,8%), suivent les
trois étoiles (22%) et les unes à deux étoiles (8%). Les parts des hôtels de catégorie supérieure
(quatre étoiles) et de luxe (cinq étoiles) sont respectivement de 6,8% et de 3,4% (Hotels :
Trading Statistics). Plusieurs groupes sud-africains dominent le secteur. Sun international
possède un total de 6 600 chambres en Afrique du Sud. Protea33, autre leader local, détient
une centaine d’hôtels, de trois à cinq étoiles, en Afrique australe. Enfin, le Southern Sun est
également bien implanté avec ses 80 hôtels et ses 13 125 chambres, dont une majorité sous
l’enseigne Holiday Inn. Le Souhern Sun a, de surcroît, établi un partenariat financier avec le
groupe français Accor34, qui a implanté dans la région des hôtels de type Formule 1 ou
Mercure. Une autre forme d’hébergement, le backpacker, mi-auberge de jeunesse, michambre d’hôte, commence à fleurir, notamment dans les zones rurales. On en compte plus de
250 sur tout le territoire. Ces backpackers attirent surtout une clientèle jeune, en particulier
européenne et australienne.
Hébergements Hôtels
Nombre de lits 182 500
Guest houses et B&B
162 000
Meublés
80 300
Game lodges
43 800
Backpackers
7 500
Source, SA Tourism
Tab. 4 : Le nombre de lits de certains types d’hébergement, en 2003
Le poids de l’hébergement non marchand n’est pas négligeable en Afrique du Sud. Ainsi,
37% des touristes étrangers sont hébergés chez des proches (SA Tourism). Cette tendance est
surtout marquée chez les touristes originaires du Lesotho (68,5%), de la Namibie (58,6%) et
du Zimbabwe (55,9%). Parmi les touristes d'outre-mer, cette pratique est plus faible. Elle
touche un peu moins de 10% d’entre eux. Le secteur marchand est surtout dominé par
l’hôtellerie et le groupe guest house et B&B. 24,6% des touristes étrangers descendent à
13
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
l’hôtel, contre 12% dans les guest houses et les B&B. Entre 40 et 50% des visiteurs en
provenance du Malawi, de la Tanzanie, de l’Inde et du Japon choissent l’hôtel comme mode
d’hébergement. Les B&B et guest houses attirent surtout les Mozambicains (32%), les
Allemands (28%) et les Néerlandais (20,5%).
Le taux moyen d’occupation des chambres (des différents types d’hébergement marchand) a
été de 57% en 2003, contre 53% en 2000 (Caniard, 2004) . En basse saison, ce taux ne
dépasse pas les 50%. Trois villes, Johannesburg, Cape Town et Durban, enregistrent les plus
forts taux annuels moyens d’occupation, compris entre 70 et 80%.
3.2 Des déplacements touristiques assurés par avion et automobile
Sur les 6 430 000 touristes internationaux reçus en 2002, 29% sont arrivés par avion (Tourism
and Migration, 2002). Ils ont été transportés sur les 60 compagnies aériennes desservant le
pays, les principales étant la South African Airways (SAA) et la British Airways. Parmi ces
touristes étrangers, 79% atterrissent à l’aéroport de Johannesburg, contre 19% à Cape Town et
1% à Durban.
Sur les 4,5 millions de touristes africains, 7,1% utilisent l’avion comme moyen de transport
(Tourism and Migration, 2002). Le reste entre en Afrique du Sud, comme déjà stipulé, par la
route. Ils utilisent, pour l’essentiel, leur propre véhicule.
Un quart des touristes ultramarins choisissent de couvrir certains trajets, notamment entre
Johannesburg et Cape Town, en avion. De nombreux vols intérieurs sont réalisés par la SAA,
laquelle propose un vaste choix de vols quotidiens vers les sept aéroports régionaux (Port
Elizabeth, East London, Kimberley, Upington…). Mais en réalité, les touristes d'outre-mer
privilégient comme moyen de transport la voiture de location. On compte plusieurs dizaines
d’agences de location en Afrique du Sud. De grandes enseignes internationales, comme Hertz,
Avis et Budget, disposent de succursales dans tous le pays. Mais elles pratiquent des tarifs
beaucoup plus onéreux que les nombreuses compagnies locales (Tempest, Imperial). Les
infrastructures routières sont généralement de bonne qualité, hormis dans certains exbantoustans.
Les touristes internationaux ne se déplacent que rarement en autocar35, sauf dans le cadre de
voyages organisés. En moyenne chaque année, la trentaine d’autocaristes nationaux transporte
250 000 visiteurs. Ils travaillent en collaboration avec la centaine de tour-opérateurs locaux.
InterCape, Greyhound et Translux, les trois plus gros exploitants de lignes d’autocar de la
place, proposent un niveau de confort élevé (toilettes, air conditionné et vidéo).
Relativement peu de touristes voyagent par train36. Cette réticence peut s’expliquer par le fait
que les gares ferroviaires sont souvent situées dans des quartiers malfamés, comme à Port
Elizabeth ou Durban. La durée des trajets est également rédhibitoire. Il faut en moyenne 32
heures pour couvrir les 1 402 km séparant Johannesburg de Cape Town. Le circuit PretoriaCape Town est également effectué par le prestigieux Blue Train, qui remporte, en revanche,
un franc succès auprès des touristes37 d’outre-mer. Peu de touristes régionaux (10 000 environ
chaque année) utilisent le train pour se rendre en Afrique du Sud. Les liaisons restent peu
fréquentes vers certaines destinations, un train circule entre Harare et Johannesburg une fois
par semaine et entre Mbabane et Durban deux fois par semaine. Pour l’instant aucune liaison
n’existe avec le Botswana. Seul le Mozambique (Maputo) dispose d’une liaison quotidienne
vers Johannesburg.
3.3 Les recettes du tourisme international
L’ensemble des touristes étrangers ont dépensé durant leur séjour en Afrique du Sud 6,8
milliards d’euros, notamment pour l’hébergement, le transport, les repas et les achats.
Parmi les touristes d’outre-mer, les plus grosses dépenses sont réalisés par les Chinois. Ils
déboursent en moyenne par jour, durant leur séjour, 189 euros soit 1494 rands (SA Tourism,
14
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
2003). Ils sont suivis des Brésiliens (151 euros), des Japonais (139 euros) et Européens (109
euros). Enfin, les dépenses journalières moyennes des touristes Africains sont comprises entre
1608 euros pour la Zambie et 100 euros pour le Lesotho.
Qu’ils soient ressortissants japonais, brésiliens ou zambiens, les touristes les plus dépensiers
sont les hommes d’affaires. Ils déboursent journellement une somme moyenne de 270 euros.
Les touristes venus pour les loisirs et la détente dépensent environ 123 euros par jour, contre
80 euros pour ceux venus rendre visite à des proches.
Sur les 6,8 milliards d’euros de recettes touristiques engrangées, 34,7% ont été réalisées par la
seule province du Gauteng. Près de 60% des revenus de cette région (soit environ 4,1
milliards d’euros) ont été assurés par les touristes africains. Le Cap de l’Ouest et le KwaZuluNatal contribuent respectivement pour 15,1% et 13,6% aux recettes touristiques. Dans ces
provinces, entre 50 et 55% des revenus sont à imputer aux visiteurs européens. Avec des
recettes s’élevant à 152 millions d’euros, le Cap Nord, est la province qui génère les plus
petits revenus. Moins de 3% des touristes s’y rendent.
3.4 Structures d’encadrement et politiques de valorisation de l’activité touristique
Pour gérer le secteur du tourisme en Afrique du Sud, le gouvernement a créé un office du
tourisme (le South African Tourism Board [SATB]). Une des missions de ce département est
de développer l’offre touristique, dans un but économique et social, en s’efforçant
parallèlement de protéger l’environnement (Christie, Crompton, 2001). Cet office a été placé
sous la houlette du ministère38 de l’Environnement et du Tourisme. À l’échelon provincial, il
existe également des structures en charge du tourisme, à l’instar du Western Cape Tourism
Authority ou du North West Parks and Tourism Board, dont le rôle est d’informer les visiteurs
et de coordonner les actions et les projets touristiques qui émanent des décideurs locaux.
Depuis la mise en place d’un Livre Blanc en 1996, qui faisait état des forces et faiblesses de
l’industrie du tourisme en Afrique du Sud (Department of Environmental Affairs and
Tourism, 1996), le gouvernement s’est employé à transformer et à promouvoir ce secteur.
C’est dans cette optique qu’a été créée la South African Tourism, dont le prédécesseur était la
SATOUR, chargée de promouvoir le tourisme sud-africain au niveau international39. Elle
mène des campagnes de promotions touristiques à l’étranger par le biais de ses neuf offices
implantés en Australie (Sydney), en Asie (Beijing, Tokyo), en Europe (Paris, Francfort,
Milan, Londres et Amsterdam) et aux Etats-Unis (New York). Ces campagnes visent à
allonger la saisonnalité des touristes, notamment européens, et à augmenter la durée de leurs
séjours. Dans les pays africains voisins, les charmes de l’Afrique du Sud sont vantés dans des
spots publicitaires à la télévision. Ils mettent en valeur les villes sud-africaines qui y sont
décrites comme des lieux privilégiés pour faire du shopping. On incite également les hommes
d’affaires à venir y organiser des séminaires, colloques ou conférences. En Europe, en
particulier, au Royaume-Uni, les actions de communication ont pris diverses formes. Plus de
80 taxis ont porté un petit drapeau sud-africain sur leur toit ou leur capot, à Manchester,
Birmimgham et Londres. Certains chauffeurs de taxi ont été également chargés de distribuer
des prospectus à leurs clients. Par ailleurs, plus de 60 000 brochures sont distribuées aux
agents et tour-opérateurs anglais chaque année. Enfin, tous les deux ans se tient, à Londres, le
« big braai40 ». Entre 17 000 et 20 000 visiteurs viennent découvrir, le temps d’un week-end,
les délices de l’Afrique du Sud (dégustation de vin et de bière, braai, spectacle de danse et de
chants). La SA Tourism dispose d’un budget de 38 millions d’euros, dont 69,1% accordés par
le gouvernement, pour ces différentes campagnes de promotion.
Par ailleurs, le gouvernement, dans le cadre de son programme de lutte contre la pauvreté
(Poverty Relief Fund), alloue 30 millions d’euros, chaque année, en partenariat avec le secteur
privé, à l’amélioration de l’accueil touristique (formation de guides, sécurité des touristes41,
perfectionnement des apprentissages des actifs du secteur) à travers le pays. Une partie de ces
15
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
fonds sert également à financer des infrastructures touristiques notamment en milieu rural.
Parallèlement, il a aussi annoncé la mise en place, dans le cadre de sa politique de valorisation
d’un entrepreneuriat noir (Black Economic Empowerment), d’une étude visant à intégrer les
communautés tribales42, et les populations noires en générale, dans le secteur touristique
(Environmental Affairs and Tourism, 2003-04).
La promotion du tourisme passe aussi par l’organisation de manifestations. Le salon Indaba,
la foire sud-africaine du voyage et du tourisme, se tient chaque année au mois de mai à
Durban. Il accueille 7 350 participants, dont des délégations de 79 pays. Le nombre
d’exposants est de 1 300. Le « produit » Afrique du Sud est ainsi vendu au plus grand nombre
mais surtout à des cibles prioritaires (Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis), préalablement
déterminées par le South African Tourism Board. Le salon Hostex, quant à lui, est dédié aux
professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Il se déroule deux fois par an à
Johannesburg et rassemble des responsables d’hôtels classiques, de Bed & Breakfast et de
backpackers.
3.5 Faiblesses et handicaps du secteur touristique
Pourtant aujourd’hui encore, en dépit des crédits alloués, des campagnes de promotion,
subsistent d’énormes difficultés :
•
•
•
•
•
Le manque, voire l’absence, de sécurité, reste le problème le plus urgent à
résoudre. Outre les petits larcins, comme les vols de portefeuilles ou
d’objets de plus ou moins grande valeur (bijoux, montres, appareils photos),
les touristes sont parfois victimes de hijackings (vols de voitures sous
menace armée). En 2002, un touriste sur trente-sept a été victime d’une
agression, ce qui représente tout de même 2,7% de la population touristique
totale. Par ailleurs, près de 31,6% des touristes étrangers, qui se sont rendus
en Afrique du Sud en 2003, estiment ne pas s’être sentis en sécurité durant
leur séjour, notamment dans les grandes villes (SA Tourism). Pour lutter
contre ce sentiment d’insécurité, le nombre de policiers a été augmenté dans
les CBD. À Cape Town, les patrouilles se sont multipliées et des policiers à
cheval ou en VTT sillonnent à longueur de journée les rues du centre-ville.
Dans cette cité très prisée des touristes, la municipalité a mis un point
d’honneur à ne pas laisser la délinquance prendre les mêmes proportions
qu’à Johannesburg.
l’insuffisance des liaisons ariennes avec certains pays, notamment
européens, peut également être un frein à l’essor de l’industrie touristique.
Effectivement, l’évolution du trafic aérien ne suit pas le rythme croissant de
la demande touristique. En l’état actuel des choses, il faudrait que le
gouvernement accorde davantage de licences d’exploitation aux compagnies
aériennes étrangères. Avec des mesures dans ce sens, La British Airways
estime pourvoir augmenter de 30% le nombre de ses passagers (Boucher,
Garbil, 2003).
le manque d’entretien des infrastructures routières en milieu rural constitue
le troisième problème. Dans certains ex-bantoustans, les nids de poules,
glissements de terrain et virages en épingles sont fréquents mais peu
signalés. À proximité des villages, les animaux (vaches, chevaux), errant sur
la chaussée, peuvent également représenter un danger.
le sous-équipement et la vétusté de certains hébergements touristiques,
posent également problème. Beaucoup de chalets dans les parcs nationaux
et de meublés ne répondent plus ni aux normes ni aux exigences de confort
de la clientèle.
Enfin, la faiblesse de la formation constitue un handicap de poids. Sur les
512 000 personnes employées dans le secteur du tourisme, les deux-tiers
n’ont pas suivi de véritables formations (Fontaine, 1999). Chaque année, en
Afrique du Sud, 10 000 personnes sont formées, or les besoins sont estimés
à plus de 25 000.
16
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
Un certain nombre de facteurs limitent donc l’efficacité de l’activité touristique. L’Afrique du
Sud se doit de rattraper au plus vite son retard pour s’imposer comme une destination phare.
La mise en tourisme de l’Afrique du Sud est récente mais son développement a été
spectaculaire. En moins de dix ans, elle a su s’imposer comme la première destination du
continent africain. La fin du régime d’apartheid a permis au pays de renouer avec l’étranger et
d’entrer dans l’ère du tourisme. Incontestablement cette politique d’ouverture a été couronnée
de succès puisque le pays accueille aujourd’hui plusieurs millions de visiteurs étrangers. Les
flux touristiques les plus massifs sont issus de pays limitrophes ou peu éloignés. Ils répondent
à des logiques culturelles ou politiques. Des mouvements substantiels, souvent imputables à
des liens historiques et héritages géopolitiques, proviennent également de l’Europe. Ce
tourisme international est largement dominé par les séjours d’agrément et les déplacements
pour affaires. Si les touristes africains sont attirés par les richesses commerciales de l’Afrique
du Sud, les visiteurs d’outre-mer sont plutôt demandeurs de réserves animalières et de sites
d’excursion célèbres. L’ensemble des touristes étrangers affichent des saisonnalités
différentes selon leur nationalité. L’Afrique du Sud, en raison de ces saisonnalités décalées,
connaît donc une fréquentation accrue une bonne partie de l’année.
L’essor du tourisme est incontestable, mais beaucoup de chemin reste à parcourir. Certes, le
gouvernement s’implique dans l’industrie du tourisme. Il mène, par le biais de la SA Tourism,
diverses politiques de promotion touristique à l’étranger. Mais ces mesures seront-elles
suffisantes quand le pays doit faire face à une insécurité grandissante, dont l’image négative
est largement véhiculée par les médias internationaux ? La faiblesse de la formation et le
manque d’entretien des infrastructures routières en milieu rural sont autant d’handicaps à
résoudre et de défis à relever.
La décision de la FIFA d’organiser la coupe du monde de Football, en 2010, en Afrique du
Sud devrait donner un second souffle au tourisme. Outre les retombées financières générées
par les 250 000 visiteurs attendus et la mise en place de nouvelles infrastructures, le produit
« Afrique du Sud », dont l’image flatteuse sera diffusée dans le monde entier, bénéficiera
d’une vaste et ô combien profitable campagne de publicité.
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17
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1
On appelle les « cinq grands » : le buffle, le lion, le léopard, l’éléphant et le rhinocéros noir.
L’Afrique du Sud a adopté la définition de l’Organisation Mondiale du Tourisme.
3
À titre de comparaison, il est de 7,2 au Maroc en 2001 (le pays reçoit 4 millions de touristes internationaux/an)
et de 2,4 en Namibie en 2003 (700 000 touristes/an).
4
Les partisans de la liberté organisaient grèves et manifestations, qui se terminaient parfois dans des bains de
sang, pour faire plier les suppôts de l’apartheid. Parallèlement, pour combattre le régime d’oppression, la lutte
armée, qui donna lieu à des campagnes de sabotage, fut inévitable.
5
Le parc Kruger se situe à la frontière avec le Mozambique et le Zimbabwe. Couvrant deux millions d’hectares,
il s’étale sur deux provinces, celle du Mpumalanga et celle du Limpopo. Il abrite une faune variée (rhinocéros,
buffles, lions, girafes, léopards…), on a recensé près de 150 espèces de mammifères, 507 d’oiseaux, 114 de
reptiles.
6
Il se situe à une cinquantaine de kilomètres au nord de Port Elizabeth. Le nombre d’éléphants se monte à 320.
7
Elle vise à la préservation des écosystèmes et au respect du milieu d’accueil (sensibilisation du touriste). Mais
elle passe aussi, le cas échéant, par une intégration et participation des populations locales dans l’activité
touristique. Par exemple, le parc de Richterveld, à la frontière avec la Namibie, est co-géré par la South African
National Parks et les Nama –beaucoup d’entre eux mènent encore sur ce territoire une vie plus ou moins
traditionnelle de bergers semi-nomades. Les Nama reçoivent un loyer pour l’occupation des terres et ont pu
bénéficier des emplois créés lors de la mise en place du parc.
8
La ville a bâti sa réputation sur les fermes d’autruches.
9
À l’origine, cet itinéraire a été conçu pour les touristes sud-africains, en particulier pour ceux vivant dans les
étendues sèches du veld et susceptibles d’être attirés par le vert des forêts et le bleu de la mer. Il peut donc
décevoir les touristes étrangers venus se dépayser.
10
On compte plus de 12 000 espèces de fleurs dans la seule province du Cap, dont 450 plantes indigènes.
11
Effectivement jusqu’à la création de l’Union sud-africaine, en 1910, l’Afrique du Sud fut le théâtre de
nombreuses luttes pour la conquête du territoire. Des guerres Cafres (au nombre de huit, elles s’échelonnèrent de
1779 à 1853 et opposèrent les Xhosas aux Boers), aux guerres anglo-boers (pour s’opposer à l’annexion
britannique, les Boers prirent les armes, une première fois en 1881, puis une seconde fois entre 1899 et 1902), en
passant par les batailles avec les Zoulous, toute l’histoire sud-africaine n’est ainsi qu’une succession de conflits
pour la suprématie territoriale.
12
Johannesburg accueille environ 3,2 millions de touristes par an, contre 1,5 millions pour Cape Town et 1,2
millions pour Durban.
13
Au Cap, les deux sites les plus visités sont la montagne de la Table (environ 600 000 visiteurs/an) et Robben
Island (400 000 visiteurs/an).
14
Ce jardin, à l’origine un potager de dix-huit hectares, fut réalisé par van Riebbeeck pour ravitailler en produits
frais les navires de la Compagnie des Indes Orientales. Aujourd’hui métamorphosé en jardin d’agrément, il ne
couvre plus qu’une superficie de six hectares.
15
N. Mandela y fut prisonnier de 1964 à 1990.
16
Les circuits touristiques dans les townships sont très controversés. D’aucuns critiquent le fait qu’on exploite la
misère des gens pour le bon plaisir des touristes, d’autres au contraire estiment qu’il faut sensibiliser les
touristes, par le biais de visites, aux problèmes des townships.
17
Débit de boisson illégal, à l’intérieur d’un township. Vestige de l’apartheid, le shebeen est souvent au
programme des visites organisées dans les townships.
18
Bien que le démantèlement de l’apartheid survint au début des années 90, les violences continuèrent,
notamment entre les partisans de l’African National Congress et de l’Inkhata Freedom Party. Ces conflits
s’estompèrent après les premières élections démocratiques de 1994. Les luttes politiques ont fait plus de 15 000
morts dans l’ex-province du Natal.
19
Pour ces même raisons, une majorité de Sud-africains ont tendance à partir en vacances en Namibie, au
Botswana ou au Zimbabwe.
20
Mais la Namibie, administrée comme la cinquième province sud-africaine -la politique d’apartheid y fut
également appliquée-, n’accéda à l’indépendance qu’en 1990.
21
Organisation régionale de l’Afrique australe visant l’intégration économique des pays de la zone dans un
marché
commun
(Gervais-Lambony,
1997).
Elle
comprend
13
pays
:
http://www.sadcreview.com/country_profiles/frprofiles.htm
2
18
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 331, 12 décembre 2005
22
Les touristes mauriciens viennent surtout rendre visite à leurs familles ou amis installés au KwaZulu-Natal,
c’est-à-dire là où est concentrée la plus forte communauté indienne du pays.
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Les Pays-Bas et l’Angleterre ont développé des colonies de peuplement en Afrique du Sud, notamment à Port
Elizabeth et Durban. À East London, en revanche, les premiers colons, au nombre de 2 300 (dont 556 femmes et
enfants), étaient allemands. Une poignée d’Huguenots français, chassée de France suite à la révocation de l’Edit
de Nantes, s’installa également en Afrique du Sud et y créa des vignobles.
24
Il s’agit d’une promenade en voiture, pratiquée dans les réserves, parmi les animaux sauvages.
25
Entre 1860 et 1911, plus de 150 000 Indiens vinrent travailler dans les champs de canne à sucre du Natal. À la
fin de leur engagement, une majorité d’entre eux décidèrent de rester en Afrique du Sud
26
L’Afrique du Sud concentre 1500 centres de conférences, essentiellement répartis dans les villes de
Johannesburg, du Cap et de Durban.
27
Effectivement, l’Afrique du Sud peut se targuer, en comparaison avec ses voisins, de disposer d’un grand
nombre de centres commerciaux, où sur plusieurs étages se côtoient boutiques de prêt-à-porter, cinémas,
restaurants et fast food.
28
Une partie de la chaîne montagneuse du Drakensberg (400 km) borde le KwaZulu-Natal et marque la frontière
naturelle avec le Lesotho. Le plus haut sommet culmine à 3 482 m (Ntabana Ntlenyana). Dans le Mpumalanga,
le Drakensberg prend le nom de « Klein Drakensberg ».
29
Le village de Lotlamoreng a été conçu par un prêtre et historien tsonga, pour sensibiliser les touristes à des
cultures traditionnelles en péril.
30
En réalité leur nombre est estimé à 4,5 millions, puisqu’un touriste se rendrait à deux ou trois reprises, au
cours de son séjour au Cap, au V&A.
31
Dans la majorité des pays de la région, la fin de l’année scolaire a lieu au début du mois de décembre et la
rentrée s’effectue à la mi-janvier. Les cours sont entrecoupés par deux semaines de vacances au mois d’avril,
trois à quatre semaines au mois de juillet-août et deux semaines au mois d’octobre.
32
Il s’agit de petits complexes hôteliers de brousse.
33
Protea Hotels a également développé des activités à La Réunion, en Egypte et au Nigeria.
34
À ce jour, Accor possède un total de 2200 chambres en Afrique du Sud.
35
Non seulement les tarifs sont onéreux : il faut compter 440 rands (55 euros) pour relier Johannesburg au Cap,
mais le voyage, de 19 heures, est particulièrement éreintant.
36
L’ensemble du parc ferroviaire est géré par la Spoortnet, une filiale de la société à capitaux publics Transnet.
37
Plusieurs dizaines de milliers de touristes étrangers font en partie ou en intégralité le trajet chaque année. Il
faut débourser entre 16 000 et 18 000 rands pour un compartiment luxueux, comprenant deux couchettes, en
basse saison, et entre 19 000 et 20 000 rands en haute saison.
38
Ce ministère est également en charge de la protection de l’environnement, de la gestion des ressources
marines, et de la biodiversité.
39
Son slogan actuel : « Rendre possible l’impossible ».
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Signifie barbecue. Les Sud-Africains, en particulier blancs, aiment à se retrouver le week-end, en famille ou
entre amis, autour d’un braai.
41
Une police touristique, sorte de groupe d’intervention, a été créée en 1995.
42
En optant pour l’écotourisme, l’Afrique du Sud avait déjà pris des mesures en ce sens. Même si ces dernières
apparaissent encore pour l’heure insuffisantes.
© CYBERGEO 2005
LAMY-GINER M.-A., GUEBOURG J.-L., Cybergeo, n°331, 12/12/2005 : http://www.cybergeo.presse.fr
12/12/2005
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